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Temps de lecture estimé : 23 mn
05/06/19
Résumé:  Nisrine rencontre une amie de Victor, Sylvia. Cette rencontre va la changer.
Critères:  fh hplusag jeunes couleurs voisins grossexe groscul complexe fsoumise hdomine -initff
Auteur : HouriaBenSalem  (Jeune femme à qui l'écriture fait du bien...)      Envoi mini-message

Série : Amitié suspecte

Chapitre 02
On ne naît pas femme, on le devient.

Résumé du chapitre précédent :

Nisrine, jeune beurette de vingt-deux ans, élevée dans la plus pure tradition musulmane, voilée et pratiquante, apprend à mieux connaître son voisin, Monsieur Victor, un vieux Camerounais de cinquante-six ans. Ce dernier, pour la dépanner suite à la perte des maigres revenus dont elle disposait et qui servaient principalement à aider financièrement sa famille, lui propose de venir faire le ménage chez elle. Elle consent, avec le soutien de sa mère, mais à l’insu de son vieux macho de papa. Elle délaisse néanmoins assez rapidement le balai et la serpillière pour se retrouver peu après à servir de modèle, Victor étant un photographe amateur assez doué à ses heures perdues. La confiance s’installe entre les deux protagonistes et Nisrine, commence à s’ouvrir peu à peu à son nouvel ami.







Victor était assis dans son salon. En face de lui, une cigarette en bouche et un verre de Johnny Walker en main, assise les jambes croisées et un petit sourire aux lèvres se tenait Sylvia, belle black de trente-cinq ans qui travaillait pour lui depuis qu’il l’avait fait venir de leur Cameroun natal juste après qu’elle ait fêté ses dix-huit ans. Il avait convaincu le père de la jeune fille de la lui confier. Il lui avait promis de lui trouver un logement, la faire suivre des études et ensuite de l’aider à trouver un bon travail en Europe. Et si Victor lui trouva en effet du boulot, c’était dans un bar à strip-tease, le soir c’est dans son lit qu’elle venait se coucher et comme études, quelle meilleure école que celle de la vie…


Elle avait fait sa vie depuis, sa famille restée au Cameroun avait pu profiter de ses largesses, se souciant peu de la manière dont elle gagnait son argent. Sylvia s’était mariée à trois reprises et, malgré l’alliance qu’elle avait au doigt, elle continuait à coucher avec Victor, qu’elle appelait « son homme ».


Il l’avait appelée hier soir et lui avait demandé de passer le voir quand elle aurait un peu de temps… « Un truc important » avait-il dit pour lequel il avait besoin d’elle.

Entre eux, sur la table basse du salon, des dizaines de photos de Nisrine. Ces photos que la naïve Maghrébine croyait, à tort, effacées. Victor lui avait menti, comme il lui avait menti d’ailleurs sur beaucoup d’autres choses.


Sylvia en avait une en main, elle la trouvait jolie, un peu maigrichonne, mais assez sexy tout de même. Les photos étaient prises avec suffisamment de lumière et dans des poses suffisamment appuyées pour qu’elle puisse se faire une idée de ce à quoi la petite musulmane pouvait ressembler quand elle ne portait pas ces fringues démodées. Le teint était terne – l’idiote ne semblait pas porter le maquillage en haute estime, apparemment – et les vêtements qu’elle portait la vieillissaient, tant ils faisaient vieux et tristes, mais, à ces détails près, elle jugea, comme Victor, qu’elle avait du potentiel.


Il y aura du boulot, se dit-elle malgré tout, ces petites maghrébines étaient parfois difficiles à cerner. Elle en avait connu quelques-unes quand elle s’effeuillait dans les bars et elles avaient l’art de gérer des doubles vies… Souvent mères célibataires, menant une vie sociale tout à fait normale le jour, avant de se transformer en salope la nuit. Le plus important pour ces filles étant que le « jour » ne croise jamais la « nuit ». Le statut social et leur « honneur » étant tout pour elles.


Ce n’était pas la première jeune fille que Sylvia devait « travailler ». Mais c’était la première Arabe. Et, aux dires de Victor, ça n’allait pas être chose facile tant la nana vivait recroquevillée dans un cocon cadenassé par sa famille.


Ça allait être un challenge, mais celui-ci l’excitait tout particulièrement. La chatte de la belle black était d’ailleurs humide. Elle n’était pas jalouse, tant s’en faut. Et combien de nuits avait-elle passées, partageant la couche de « son homme » avec une autre. L’appétit sexuel du Camerounais était sans égal et le spectacle de le voir monter « l’invitée du jour » la rendait folle d’excitation.



La belle black lui fit un sourire qui en disait long, la psychologie féminine était son point fort. Et ce n’était pas une gamine de vingt-deux ans qui lui résisterait. Entre-temps, elle avait une autre urgence à gérer. Sa chatte était en feu, toute cette discussion l’avait mise en appétit. Elle se leva donc et contourna la table pour se retrouver debout juste devant son homme, elle avait toujours le même sourire plein d’assurance aux lèvres, mais cette fois-ci, son regard trahissait des désirs que seul lui pouvait combler. Elle avait envie, sa chatte n’avait pas arrêté de couler depuis qu’il lui avait expliqué la situation… il fallait qu’elle se calme si elle voulait pouvoir se concentrer sur la beurette, une fois qu’elle serait là.


Elle se mit à genoux entre les cuisses de Victor en continuant à soutenir son regard. Elle posa sa main sur son entrejambe et se mit à caresser la queue encore endormie de son homme :



Elle sentait la bite durcir sous le tissu. Sylvia avait moins d’une demi-heure.

Elle se hâta donc d’ouvrir sa braguette pour libérer enfin l’instrument qui allait la soulager. Elle eut un peu de mal à sortir l’engin du pantalon tant il était gros. Victor était bien monté. Une vingtaine de centimètres de queue noire comme du charbon. Sylvia en avait connu pas mal de ce calibre, voire des plus grosses, mais ce qui faisait de Victor quelqu’un d’unique dans ce compartiment, c’était son gland. Il était énorme, plus large que la hampe, et faisait ressembler sa queue à un gros champignon. Ça rendait les pipes compliquées, car une fois le gland dans la bouche il n’y avait plus de place pour autre chose et les mouvements étaient ainsi très limités, mais par contre, une fois dans l’un de ses deux autres orifices, ça lui procurait des sensations qu’aucun autre n’était capable de lui donner.


Sylvia commença par lécher la grosse paire de couilles qu’elle avait également libérée. Elle savait que Victor adorait ça. Il s’était affalé dans le fauteuil, les yeux fermés, la main posée sur la tête de sa princesse nubienne pour savourer au maximum ce moment.


Sylvia remonta alors le long de la queue dressée, traçant de sa langue un sillon de salive et vint titiller le magnifique gland avant de l’enfourner goulûment en bouche. Sa langue continua à tracer des cercles autour de la « tête du champignon », tout en massant de ses mains la bite maintenant dure comme de la pierre pour le branler.


Il était temps.

La black tendit la main en arrière vers la table basse et plongea la main dans son sac à mains, elle tâtonna à l’aveugle jusqu’à trouver ce qu’elle cherchait. Elle recracha la queue hors de sa bouche. Victor était resté immobile. Il connaissait le scénario par cœur. Elle déchira l’emballage de la capote et se démena pour dérouler la protection autour du gland démesuré. Le plus dur était de faire rentrer la grosse boule dans son enveloppe, une fois fait, il ne restait plus qu’à faire glisser du bout de ses doigts le latex jusqu’à la base du chibre noir.


Elle se leva. Tout était prêt.

Sylvia essuya le filet de bave qui lui pendait du menton avant de se pencher pour passer ses mains sous sa jupe. Elle fit glisser son string rouge déjà souillé par son excitation et le balança sous la table basse d’un léger coup de pied dès qu’il toucha terre.


Elle enjamba les cuisses de son amant en venant s’appuyer des deux mains sur ses épaules et descendit délicatement le bassin pour venir poser sa chatte sur la hampe de la grosse queue qui s’enfonça légèrement entre ses lèvres charnues. Une fois dans cette position, l’experte fit glisser sa vulve brûlante de moiteur le long de la tige d’ébène, frottant ainsi son bouton d’amour sur la queue tendue. Des petites décharges électriques lui parcouraient le corps.


Elle s’assura que la queue était bien couverte de cyprine avant d’attraper délicatement le gland de son homme, le relevant pour le faire pointer à la verticale où l’attendait la chatte béante de la belle Africaine. Sylvia vint poser son trou sur le sommet de la queue et laissa la gravité faire son travail. Il ne fallut pas attendre longtemps avant que la rondelle de chair ne cède.


« Ah », gémit-elle. Elle avait fermé les yeux à son tour, savourant le supplice que lui faisait endurer cette bite difforme. Elle continua sa descente sur le membre turgescent jusqu’à ce qu’elle sente son dôme venir appuyer sur son col au fond de sa chatte. Le mélange de plaisir et de douleur était si intense que son corps en trembla.


Elle remonta lentement, jusqu’à sentir le gland au bord de sa moule et d’un mouvement brusque, s’empala de nouveau jusqu’au fond, gémissant de plus belle…


Elle le baisa ainsi pendant de longues minutes laissant l’extase l’envahir. Sylvia augmenta le rythme de ses va-et-vient laissant enfin l’orgasme qu’elle tentait difficilement de contrôler enfin l’envahir. Victor sortit de sa torpeur pour l’agripper par la nuque et lui enfoncer la queue bien au fond. Il avait les yeux grands ouverts maintenant, son autre main venait de lui attraper la hanche, la tenant ainsi fermement, il lui donnait de violents coups de queue avant de jouir au plus profond d’elle.


Elle partit à son tour, un orgasme terrible qui la fit hurler de jouissance. Elle sentait la queue pulser en elle, déversant son délicieux jus à l’intérieur de son con. Pendant un instant elle maudit ce foutu préservatif qui l’empêchait de sentir les jets venir lui percuter l’utérus. Elle s’affala sur lui, épuisée et ils prirent quelques instants pour récupérer leur souffle.


Sylvia laissa glisser la queue hors de sa rondelle. L’Africaine retomba à genoux entre ses cuisses.

Le rituel était connu, immuable depuis ses dix-huit ans.


Elle retira la capote de la bite de son amant en faisant bien attention de ne pas perdre la moindre goutte de son contenu et s’affaira à nettoyer la queue pas encore tout à fait ramollie des résidus qui la couvrait. Si d’habitude elle n’aimait pas le goût du sperme, celui de « son homme » avait un statut particulier. Le nettoyer était pratiquement un honneur, tant il était important pour elle, la seule véritable figure paternelle autour d’elle, il l’avait protégé et en échange, elle s’était soumise à lui. Il avait fait d’elle une femme, dans tous les sens du terme. Elle savait qu’elle lui serait toujours redevable.


Sylvia, repue, alla se refaire une beauté dans la salle de bain, elle en profita pour se débarrasser de la capote en la jetant dans la petite poubelle sous l’évier. Quand elle redescendit, Victor était parti, la laissant seule dans la maison vide.


Dans la maison d’à côté, par contre, Nisrine venait de prévenir Jamila, sa mère qu’elle allait chez le voisin. Cette dernière lui répéta, comme à chaque fois, de garder son téléphone près d’elle au cas où son père rentrerait plus tôt que prévu et Nisrine, comme à chaque fois, tendit l’appareil vers le plafond pour le montrer à sa mère.


Ses après-midi chez monsieur Victor étaient devenus sa bouffée d’oxygène. Elle le trouvait si gentil, si adorable, si serviable et se sentait si bien chez lui qu’elle commençait à ne plus supporter l’atmosphère de prison qui régnait chez elle, surtout quand son père, Abdeslam, était là.


Chez Monsieur Victor, elle se sentait en confiance. Ils pouvaient discuter de tout et de rien, il lui donnait des conseils, sans jugement et sans parti pris. Il lui disait d’être patiente et que dans la vie, tout arrive à qui sait attendre. Qu’il suffit d’une occasion, et que si on la saisissait, notre vie pouvait changer du tout au tout. Que tout le monde avait droit au bonheur, elle comprise. Nisrine ne comprenait pas exactement ce qu’il voulait dire par là, mais elle enregistrait tout comme une bande magnétique. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut recevoir des conseils d’un homme qui a autant vécu. Son charisme la rassurait.


Elle sortit enfin de chez elle et passa par le jardin pour aller frappa à la porte d’à côté, toute souriante.

Une dame, noire, lui ouvrit. Le sourire de Nisrine disparut. En face d’elle, une belle Africaine qui devait avoir une bonne trentaine d’années, habillée en jupe courte laissant apparaître des bottes noires à talons qui lui montaient jusqu’aux genoux. Elle portait un pull rouge, col roulé, qui malgré sa forme ou plutôt son manque de forme, laissait quand même deviner une poitrine opulente. Elle était maquillée assez fortement sans pour autant être vulgaire. Nisrine, le temps d’un instant sentit la jalousie monter en elle et eut envie de sauter sur l’intruse pour lui arracher les yeux. Mais bon Dieu, qu’est-ce que cette poufiasse faisait chez SON monsieur Victor !



Nisrine pénétra dans la maison et alla s’asseoir dans le salon qu’elle commençait à connaître par cœur. Elle n’attendit pas que son hôtesse d’un jour la guide voulant ainsi montrer qu’elle était aussi un peu chez elle maintenant que Monsieur Victor était son ami.

Sylvia la suivit sans rien dire et vint s’asseoir en face d’elle.


Après un silence que la timide Nisrine n’avait pas le courage de briser, Sylvia décida de passer à l’action.



Nisrine gloussa et hocha de la tête, finalement elle n’est pas si méchante cette « poufiasse », pensa-t-elle avant de glousser de nouveau :



En général quand des non-musulmans lui font remarquer son voile, ça n’annonçait rien de bon.



Nisrine avait toujours été bercée dans un tas de certitudes et de dogmes qui séparaient le monde en deux groupes, les bons et les mauvais. Et les bons devaient notamment prier. Au fond d’elle, elle se disait bien que c’était peut-être un peu simpliste, qu’elle avait rencontré pas mal de personnes qui ne priaient pas, mais qui valaient pourtant tellement mieux que d’autres qui eux, priaient. Elle n’avait malgré cela jamais vraiment remis ses idées en question. Les certitudes, c’est tellement pratique, ça rend la vie tellement facile et ça ne fait jamais mal à la tête.



Nisrine sourit également, encore un peu mal à l’aise face à cette étrangère un peu vulgaire, mais qui commençait à lui sembler assez sympathique tout compte fait. Une amie de monsieur Victor, elle doit sûrement être une fille bien, elle aussi.



Elles se remirent à rire toutes les deux, Nisrine, de plus en plus à son aise, le rire contagieux de la belle black l’aidant à se détendre.



Nisrine avait horreur qu’on prenne les siens pour des barbares mariant leurs filles à treize ans et battant leurs femmes si elles foiraient un repas ou repassait mal une chemise… Elle prenait à cœur de donner une image positive de sa religion, et si son papa était un macho de première catégorie, ne levant pas le petit doigt à la maison pour une tâche ménagère, il ne l’avait jamais battu, ni elle ni sa mère.


Elle devait néanmoins reconnaître que ses parents ne se sont réellement rencontrés la première fois que lors de leur mariage et que beaucoup de ses cousines et amies s’étaient toutes mariées avant leurs vingt ans, surtout celles qui n’avaient pas fait d’études. Devant cette dame un peu trop directe, il fallait montrer les choses sous un angle positif, pas question de lui parler de tout ça.



Nisrine ne savait pas trop quoi répondre. Elle avait beau dire que c’était des coutumes d’une autre époque, elle savait aussi que pour son papa, les mariages arrangés, c’était ce qu’il y avait de mieux. Ça évitait les soucis, disait-il. Les pommes ne tombent jamais très loin du pommier, rajoutait-il à chaque fois avant de finir avec un : si la famille est bien, alors le garçon est bien.


Nisrine n’était pas du même avis et se disait qu’elle voudrait connaître au moins un peu son futur mari avant de l’épouser, après tout, c’est pour la vie, un mariage. Pas de contact physique, ça non, elle était d’accord, c’est péché… mais discuter, échanger, voir si les buts dans la vie sont communs, si l’on voit les choses, au moins celles qui comptent vraiment, de la même manière… ça, elle y tenait et sa mère la supportait dans cette vision, son frère aussi d’ailleurs. Le seul obstacle c’était son père…



Ce qui fit rougir la jeune Marocaine qui la remercia pour ce compliment.



À part monsieur Victor, personne ne lui faisait ce genre de compliments.



Nisrine ne savait plus où se mettre.



L’image stupide d’un tapis d’hommes allongés devant elle sur le sol lui traversait rapidement l’esprit, ça la fit pouffer de nouveau de rire…



Nisrine obéit et contourna la table du salon afin de venir se tenir, droite, devant sa nouvelle amie. Sylvia posa ses mains sur les hanches de la Marocaine et parcourut les courbes du corps de la belle :



Nisrine ne savait pas quoi répondre. C’était la première fois qu’elle se faisait peloter de la sorte. Le fait que ce soit une femme rendait la chose plus ou moins acceptable, essaya-t-elle de se convaincre, et puis c’est une amie de Victor, je peux lui faire confiance, finit-elle pas se dire.



Elle prit les mains de la jeune beurette et les plaqua sur ses propres seins :



Nisrine se sentit rougir de nouveau et tenta de dégager ses mains de ce contact inattendu, mais Sylvia tenait ferme. Le geste de la belle black l’embarrassait. Elle se rendait néanmoins compte, à y bien réfléchir, qu’elle en était presque ridicule… pourquoi rougir, ce ne sont que des seins et puis la black venait de lui palper les siens, alors où était le problème ? Elles commençaient à se comprendre, se dit-elle : Sylvia avait raison, une femme qui s’assume ne devrait sûrement pas avoir peur d’une chose aussi futile que de prononcer certains mots. Comment être une femme forte et respectée si de simples mots lui font déjà peur… Nisrine commençait en effet à comprendre ce que Sylvia tentait de lui expliquer :



Avant que la belle black n’éclate de rire à son tour.



Nisrine avait du mal à croire que sa mère eut pu faire la moitié de ce que Sylvia imaginait, quant à sa théorie sur le sperme et la transformation des corps féminins, elle n’avait jamais entendu telle théorie, mais pour une raison qu’elle ignorait, une partie d’elle voulait bien y croire.



Nisrine avait feint de ne pas avoir entendu la question n’osant pas y répondre.



Nisrine ne savait pas trop quoi répondre, la logique de la belle Africaine était imparable. Une image lui vint alors à l’esprit. Elle secoua la tête pour la supprimer au plus vite, mais sans succès. Des années plus tôt, elle avait surpris son propre père dans la salle de bain à se masturber sous la douche… Il était de dos et avait oublié de verrouiller la porte. Elle était entrée croyant la pièce d’eau libre et l’avait vu, le bras droit s’afférant rapidement, le souffle court le dos légèrement voûté vers l’avant. Dieu merci, elle put ressortir sans qu’il la remarque.



Elle semblait un peu perdue, cherchant des repères qu’elle ne voyait plus. Sylvia était ravie, les choses avaient l’air d’être plus aisées que ce qu’elle redoutait. Ces jeunes filles naïves sont si faciles à manipuler.



Nisrine pouffa de rire avant de répondre :



Sylvia l’interrompit :



Nisrine était perdue, elle avait été élevée ainsi. C’est vrai que les hommes dans sa communauté avaient tendance à être infantilisés, plaçant tout le poids des tabous sur les épaules des femmes, mais elle avait pris cela comme une preuve supplémentaire que les femmes étaient plus mûres, plus responsables que les hommes. C’était une chose dont elles pouvaient être fières. Mais alors, si elles étaient, dans ce domaine, plus mûres qu’eux, pourquoi est-ce aux hommes de prendre les décisions importantes et aux femmes de les subir ? Elle n’avait jamais trop creusé la question, laissant les traditions se perpétuer, c’était tellement plus facile. Les bons, les mauvais, le bien le mal, depuis la nuit des temps…



Nisrine fut contente que l’on vienne la sortir de ses pensées, elle commençait à se perdre au milieu de toutes ces contradictions. Elle obéit donc et vint poser son derrière sur la table, juste en face de sa nouvelle amie.

Sylvia attrapa son sac à main et en sortie sa trousse à maquillage.



La jeune Marocaine fit ce qui lui était demandé. Une fois le foulard retiré, Sylvia s’activa… Anticernes, fond de teint, blush, mascara, fard à paupières, rouge à lèvres, highlighters… Elle lui fit la totale, en forçant sur les couleurs vives, surmaquillant la jeune femme au point de la faire maintenant ressembler à ces filles que l’on voit, immobiles, parfois le soir aux coins des rues.



C’est à ce moment-là qu’elles entendirent la clé dans la porte d’entrée de la maison, le maître des lieux était de retour… Nisrine paniqua. Il allait la voir sans son foulard et les règles étaient claires : seuls les « mahram », les hommes de sa famille proche ou son mari ont le droit de la voir découverte. Et si Victor était devenu un proche, il ne l’était (malheureusement) pas assez.


La musulmane tenta de se lever pour attraper son foulard et s’enfuir vers la salle de bain pour se démaquiller quand elle sentit autour de son bras la poigne ferme de la belle black toujours assise devant elle :



Nisrine se rassit sur la table basse et sourit timidement à son amie. Ne sachant pas trop quoi faire, les idées s’entrechoquant dans sa tête, elle avait envie d’obéir à son amie, faire ce qu’elle attendait d’elle. Enfin, s’assumer en tant que femme. Elle resta assise, tourna la tête vers la porte qui donnait sur le hall d’entrée et attendit.


Quand Victor pénétra dans le salon, il se figea net :



La beurette d’habitude si modeste et si timide était assise là, maquillée comme un camion volé, son foulard à terre, à ses pieds. Si son pauvre papa la voyait, il ferait une attaque…


Elle avait le teint orange et ses lèvres, couvertes de gloss, brillaient malgré le peu de lumière dans la pièce. Sylvia avait visiblement également abusé du fard à paupières, les yeux de la Maghrébine étaient noyés dans un océan de « bleu nuit ». La sexualité de la jeune fille était maintenant peinte de mille couleurs sur son visage.


Nisrine, elle, continuait à sourire et leva la tête bien droite, déployant tous ses efforts pour soutenir le regard de son cher voisin. Elle était fière d’elle, elle allait commencer à être femme à partir de maintenant. Une femme entière qui ne s’excuserait plus de vivre. Une femme qui n’a pas peur d’être, qui n’a pas peur d’exister.


Elle se décida enfin à répondre au compliment que venait de lui faire son ami :



Sylvia l’interrompit :