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n° 19030Fiche technique19891 caractères19891
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Temps de lecture estimé : 14 mn
10/06/19
Résumé:  Mon mari me quitte, c'est officiel. Chagrin et douleur m'assaillent. C'est naturellement chez Mylène que je me réfugie.
Critères:  init ff coiffure amour
Auteur : Clovis

Série : Confessions d'une femme divorcée

Chapitre 01 / 06
Rafraîchissement

Ce matin, je suis seule et je pleure. Blottie dans mon canapé, un coussin entre les bras, je visionne d’un œil distrait un film romantique comme les Américains en pondent deux par semaine. Les acteurs sont beaux, les actrices solaires, les paysages magnifiques. Mais rien n’y fait, pas même la plus belle des happy ends. Car la lettre qui trône depuis hier sur la table basse, bien en apparence, vient officiellement clôturer quinze ans de ma vie.


C’est Pierre qui a pris l’initiative. Je lui en ai voulu sur le coup, mais peut-être lui en aurais-je encore plus voulu s’il avait continué de me cacher la relation adultérine qu’il entretenait avec sa directrice de communication. Pierre est un homme d’affaires, un vrai, de la trempe de ceux qui prennent des décisions cruciales à longueur de jour. Il n’a fait qu’appliquer ses principes selon une méthode pour le moins radicale.


Il y a deux mois, il est rentré alors que j’étais déjà couchée. Il m’a réveillée, m’a laissé à peine le temps d’émerger et m’a annoncé de but en blanc vivre une aventure avec sa dircom’. J’ai à peine eu le temps d’ouvrir la bouche qu’il a ajouté être désolé, qu’il était follement amoureux d’elle et débarrasserait les lieux dans les plus brefs délais. Aucune alternative possible, pas de compromis. Il est reparti dans la foulée passer la nuit avec sa maîtresse.


Je n’ai rien vu venir. Il faut dire que nos activités nous laissent peu de temps libre. Si Pierre fait des journées de quinze heures, je passe plus de six mois par an en province et parfois même en Belgique, sur les lieux de tournage, au titre du diffuseur national pour lequel je travaille. Seul le dimanche nous permettait de nous retrouver, et encore. Le câlin dominical s’est rapidement transformé en séance de travail à domicile, chacun d’un côté du canapé.


Tout ceci explique en partie pourquoi nous n’avons jamais eu d’enfant. Pierre n’a jamais été demandeur. Quant à moi, j’ai ce vilain défaut d’être obnubilée par mon apparence et ma plastique que j’entretiens trois fois par semaine par des séances de running, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. Me voir grosse et bouffie est en dehors de mes capacités. J’ai la prétention de dire que malgré mes trente-neuf printemps, les hommes continuent de se retourner à mon passage.


Qu’ai-je raté pour que Pierre en vienne à me quitter ? Je n’en sais rien. Je me dis que j’aurais peut-être dû chercher à gommer les quelques ridules qui s’insinuent au coin de mes yeux. Mylène, ma patronne et confidente, me dit qu’on est condamnées à trouver d’autres artifices pour que nos « mecs » ne se barrent pas dans les bras de petites jeunes. Elle a peut-être raison, d’autant qu’elle aussi s’est retrouvée sur le carreau avec un enfant sur les bras. L’enfant, aujourd’hui, est devenu grand. Il a vingt ans et mène de front des études de kinésithérapie à Lille et la pratique de l’athlétisme à un haut niveau.


C’est naturellement chez Mylène que je me réfugie après le passage du facteur. Pierre est définitivement parti depuis plus d’un mois, mais la lettre du tribunal m’a blessée plus que de raison. Mylène habite une maison de ville sans prétention dans un quartier bourgeois de Boulogne-Billancourt. En tout cas d’un point de vue extérieur. Car l’intérieur est une ode à la modernité. Patio central qui inonde les pièces de lumière, cuisine américaine, salon avec écran mural, sans compter les nombreuses chambres à coucher. Tout ça pour une femme seule. Il ne manque à l’ensemble que la piscine et le sauna.


C’est une femme effondrée qu’elle accueille à sa porte. Je suis en larmes, je renifle, rien ni personne ne semble en mesure de me consoler. Je vis clairement un chagrin d’amour comme on en vit peu dans une vie. Sitôt la porte refermée, elle me serre dans ses bras, me conduit dans son salon et me prépare un café noir.



Mylène sourit, ramasse les mouchoirs en papier qui absorbent mes larmes de crocodile. Elle est ma meilleure amie, elle se doit de me soutenir en pareille circonstance. Assise dans son canapé, Je pleure de plus belle, jusqu’à me recroqueviller et cacher mon visage dans les plis de sa robe à fleurs. Debout face à moi, elle me caresse tendrement les cheveux.



Je n’ose pas lui dire que rien, plus rien ne m’intéresse. Elle me tire par la main. Je la suis, à regret, à travers la maison pour déboucher dans une petite pièce qui lui sert de salon de coiffure. D’autorité, elle m’installe face à la glace.



Je baisse la tête pour cacher le sourire qu’elle a gagné. Mylène aussi est belle. Âgée d’une cinquantaine d’années, plus grande que beaucoup d’hommes, elle possède l’art de l’élégance et ne se départit jamais d’un sourire tendre et communicatif.



Mylène a effectivement débuté sa longue carrière par la gestion d’un salon de coiffure sur les Champs-Élysées avant de changer radicalement de branche. Elle n’insiste pas beaucoup pour me convaincre.



Je l’observe dans la glace en train de jouer avec les pointes de mes cheveux. Elle n’a pas tort, mon visage rond et mutin serait tout aussi charmant avec un dégradé court. Sans compter le bénéfice de ne plus avoir à les attacher continuellement à chaque séance de sport.



J’obéis et la laisse faire. Les bras sur les accoudoirs de son fauteuil de salon, je l’observe se saisir de sa boîte à ciseaux qu’elle ouvre sur le plateau de la coiffeuse. Elle s’empare d’une brosse et se met à me peigner avec tendresse. Ses gestes sont lents et assurés, agréables. Je me détends enfin, inclinant la tête en arrière pour faciliter le lissage. Au bout d’une éternité, Mylène finit par aller chercher un tabouret. Elle met à profit cet intermède pour allumer un site de streaming et se caler sur la chaîne Détente. La musique s’empare des murs. Enfin assise, elle reprend ses mouvements, alternant coup de peigne et lissage avec les doigts. C’est doux, je ferme les yeux, mon corps se vide petit à petit de toutes les contrariétés emmagasinées au cours des dernières semaines.


Mylène se redresse, pose la brosse, la remplace par un peigne fin et une paire de ciseaux.



Je le suis. On s’occupe enfin de moi, j’en veux encore, je ne veux plus que ça s’arrête, quitte à perdre la chevelure soyeuse que je cultive depuis ma plus tendre enfance.


Les yeux clos, les souvenirs de ma vie commune avec Pierre reviennent en pagaille, au rythme de la chute de mes boucles brunes. Une larme vient rouler sur mon visage. Mylène s’empresse de la chasser puis poursuit son travail de dégagement de la nuque. Je me sens bien entre ses mains expertes, mes épaules continuent de s’affaisser, mon ventre se décontracte.


Elle se recule enfin. C’est le signal, j’ouvre les yeux. Une tête métamorphosée me fait face. Je ne sais que dire, que penser. Au deuxième plan, Mylène sourit comme à son habitude. Elle a l’air satisfaite de son travail. Je lui glisse un « merci » pour l’entendre répondre que ce n’est pas fini.


Elle se redresse de son tabouret qu’elle écarte, me retire le peignoir de coiffure, revient à hauteur de ma nuque qu’elle caresse du bout des ongles pour retirer les quelques cheveux indésirables. Je frissonne. Elle poursuit par un massage du crâne.



Mylène m’embarque en direction de la salle de bains. Elle me fixe une serviette autour du cou, me demande de me pencher au-dessus de la douche italienne, règle la température de l’eau avant de me laver les cheveux. La position n’est pas confortable. Pourtant, je prends du plaisir à être dorlotée ainsi. J’ose alors redemander un second shampoing.


La serviette en bouchon sur la tête, je reviens m’installer dans le salon de coiffure. La musique a changé. Plus romantique, plus jazzy, elle nourrit mon apaisement. Mylène me retire la serviette, finit de m’essuyer. Elle sort son sèche-cheveux, s’empare également d’un peigne, entreprend de me coiffer. La chaleur propulsée par l’appareil et les coups de peigne irradient mon corps. J’aime ça, j’en redemande. Elle ne se fait pas prier.



Une nouvelle fois, j’obéis. Je suis à sa merci, en état de sujétion. Et je me prends à aimer ça.

Elle se saisit d’un tube de crème hydratante, applique une larme sur la pulpe de ses doigts, entreprend de me masser la nuque mise à nu pour la première fois de ma vie. Puis elle glisse ses doigts délicats sous les oreilles et la pointe des mâchoires, massant les jugulaires tout en m’invitant à bien caler la tête dans le porte-nuque. Cela me fait un bien fou, mon corps vibre.



J’ouvris les yeux. Sa question, à cet instant, me paraît curieuse. Elle la double d’un bisou sur le front.



À ce mot, elle me cajole la joue. Mais son sourire semble moins assuré.



Je ne comprends rien, ne vois pas où elle veut en venir.



Pour toute réponse, elle penche à nouveau son visage sur mon front et l’embrasse.

Je reste silencieuse, totalement accaparée par les gestes de mon amie. Je ne comprends pas. Elle a repris de la crème hydratante et m’en applique désormais sur le visage. Le nez, les pommettes, le menton, chaque centimètre carré de peau a droit à ce doux traitement. Je me surprends à ronronner.



Je l’observe, le visage à l’envers, à moins de vingt centimètres du sien. Son regard a changé. Elle ne cesse de me fixer tandis que ses mains plongent en direction de ma pomme d’Adam. Son nez vient toucher le mien. Je ris.



Mais visiblement, elle se sert de la bouche également. Elle ne cesse de m’appliquer de doux baisers sur toute la largeur du front.



Elle s’arrête, se redresse. Où va-t-elle ? Pourquoi s’arrête-t-elle ? Ses papouilles me faisaient un bien fou. J’ose lui demander de poursuivre.



Elle me dévore à nouveau du regard. Elle finit par baisser les yeux sur mon chemisier. Puis elle revient et reprend son balai là où elle s’était arrêtée. Ses baisers sur le front, de plus en plus appuyés, sont bruyants et humides. Ses mains douces et grasses explorent désormais le haut du sternum. Sa caresse est douce, je lui facilite le passage en déboutonnant le haut de mon chemisier. De sa bouche, elle explore désormais l’arête de mon nez. Elle fait plusieurs allers-retours entre mes paupières puis revient gober mon nez entre ces lèvres. Je me surprends à humer son parfum, son odeur. Je ne l’arrête pas, je m’en sens incapable. Mon corps flotte, je ne le maîtrise plus. Mylène me couvre de bisous, elle plonge maintenant une main tout le long du sternum, entre mes deux seins.



Une Mylène inconnue se révèle à moi. Une Mylène qui se livre, ou qui cherche à me délivrer. Affolée ou curieuse, je ne sais plus où j’en suis. La bouche entrouverte, j’halète. Mes seins se gonflent, je ne réponds pas.


Elle me gobe le menton de longues secondes en mimant la succion. Je suis crispée, mes mains s’accrochent aux accoudoirs. Elle s’arrête, oriente sa bouche vers la mienne. Elle en embrasse le pourtour, les recoins, les commissures. Je suis une offrande, un animal qu’elle caresse avant de le dompter, un fruit mûr qu’elle souhaite dévorer. Attend-elle un geste de ma part ? Aucune idée. Je ne lui en donne pas le sentiment. a contrario, je ne me refuse pas lorsqu’elle pince de sa bouche ma lèvre supérieure.



Elle traduit ce mot par son contraire, se met à aspirer ma lèvre, à l’humidifier du bout de sa langue. Elle ne voit pas mes mains balayer l’air, perdue entre la rébellion et le désir charnel.



Cette plainte n’a pas plus de succès. Mylène me fouille désormais la bouche, elle entend faire de moi sa proie, me dévorer. En réponse je lui donne ma langue alors que je sens mon entrejambe s’humidifier dangereusement. Je ferme de nouveau les yeux, vibre sous les caresses de Mylène qui tente de dégager mes seins tout en jouant avec la langue. Je finis par relever mes mains, les glisser dans ses cheveux en guise d’assentiment. Je m’offre, me livre à ma meilleure amie dont jamais je n’avais imaginé l’amour qu’elle portait au sexe faible.


Je n’en reviens pas. Une femme, de surcroît Mylène, me met les entrailles en feu. L’étincelle est originale. Jamais un homme, et surtout pas Pierre, n’a réussi à me mettre dans cet état à coup de caresses et de baisers. Handicapée sur ce fauteuil, je suis à la merci de ses assauts. Elle y met fin d’un coup après avoir sucé ma langue comme il m’arrivait parfois de sucer la hampe de mon mari.



Le chemisier ouvert, les seins à l’air, je la suis dans les escaliers. À l’image de la maison, sa chambre est immense, propre, bien rangée. Et le lit, qu’elle ne partage plus depuis des années, prend une grande partie de l’espace. Elle baisse le store électrique à son maximum, règle l’intensité de la lumière sur le minimum.



Je la regarde. Depuis combien de temps aime-t-elle les femmes ? Comment se fait-il que je n’aie rien remarqué ? Elle m’applique un nouveau baiser, fait tomber mon chemisier au sol, me libère de mon soutien-gorge retroussé puis applique de nouveaux baisers sur mes épaules et mes trapèzes. Elle tourne autour de moi, me fait face pour la première fois. Son visage exprime à la fois tendresse et complicité. Elle me caresse la joue de la main contre laquelle je me frotte. Puis elle glisse son pouce dans ma bouche. Je l’accepte, le suce, l’aspire. De sa main libre, elle redresse mon menton, réclamant mon regard. Puis elle baisse la tête et s’empara de mon sein gauche. La morsure m’électrise. Je pousse un cri, un gémissement plus tôt. Elle change de côté, puis, très vite, récupère son pouce, s’accroupit à hauteur de ma ceinture pour me libérer de mon pantalon. Il glisse, tombe sur mes chevilles. Je reste immobile, transie.


Elle poursuit ses caresses sur mes jambes, en direction de mes pieds dont elle défait délicatement les ballerines. Je me retrouve nue, avec pour seule défense un slip en coton blanc maculé de mouille. C’est en direction de cette tache qu’elle porte sa bouche après m’avoir allongée sur le dos. Par réflexe, je place mes mains en protection. De nouveau, elle me réconforte. Je lui laisse l’accès libre et reprends sa tête entre mes mains dès qu’elle débute son nettoyage. Je ressens ses grands coups de langue à travers le tissu. Mon bas-ventre bouillonne à nouveau. Et sa posture laisse entrevoir de belles promesses. Ses seins m’apparaissent pour la première fois, puissants, mais prisonniers de leurs ganses de satin. Je glisse mes mains dans son dos, profitant de l’échancrure de sa robe, parviens à les lui dégrafer d’un geste peu assuré. En réponse, elle me gratifie d’un nouveau coup de langue, cette fois-ci à même la chair. Le sourire gourmand aux lèvres, elle me fixe, attend une réaction. Je fonds.


Elle reprend son manège alors que je tente de tirer sa robe vers le haut. Je la désire nue, offerte, comme moi. Elle ne m’aide pas, concentrée sur mon puits secret. Le slip écarté, elle me lape à grands coups de langue, me boit littéralement. Elle n’oublie rien, surtout pas mon clitoris qu’elle suce avidement ou qu’elle presse entre ses doigts lorsqu’elle plonge sa langue au plus profond de ma fleur. Elle boit mon nectar à la manière du papillon qui plante sa trompe dans les corolles les plus étroites et profondes. Je souffre d’être passive, désire lui rendre la pareille.


Je suis trempée. Mylène me dévore avec passion, me bouffe tout cru. Je ne la reconnais plus, c’est une autre femme, sensuelle et sans limites, dévergondée, bruyante. Après de longs efforts, je parviens enfin à retrousser sa robe. Elle finit par redresser la tête afin que je la lui retire. Sa poitrine m’apparaît orgueilleuse. De magnifiques aréoles larges et brunes marquent ses seins ronds et réguliers, d’une taille légèrement supérieure aux miens. Ses tétons m’électrisent lorsqu’elle se rehausse à mon niveau. Le corps à corps avec une femme m’était encore inconnu.


Plus grande, plus lourde que moi, Mylène m’emprisonne. Son visage luit de ma cyprine. D’autorité elle me force la bouche de sa langue puissante alors qu’elle glisse l’une de ses cuisses contre mon entrejambe. Elle a un goût fort, liquoreux. Mon goût. Je deviens folle, débridée, je frotte ma vulve contre sa cuisse, j’avale sa langue, lui fouille chaque recoin de la bouche, lui lèche son menton et son nez trempé de mon jus. La sanction arrive très vite : mes jambes se raidissent, ma respiration devient saccadée, mon corps se contracte jusqu’à être inondé par une vague de chaleur comme je n’en ai plus connu depuis des mois.


Quelques heures plus tard, je me réveille nue et seule sous les draps. Et sans ma chevelure qui avait dû en faire fantasmer plus d’un dans mes jeunes années. Le souvenir de ce moment étrange, intense, partagé avec ma meilleure amie, revient dans la foulée. Par réflexe, je me place en boule, peu fière d’avoir accepté cette aventure. Je n’ose me lever, j’ai à la fois honte et peur d’affronter le regard de Mylène. Je crains surtout de l’avoir perdue. Ce n’est pas l’impression qu’elle me donne lorsqu’elle pénètre dans la pièce. Elle est nue, entièrement. Ses seins ont perdu de leur majesté, ses hanches sont larges, son ventre plat, ses cuisses fermes, et sa toison pubienne bien entretenue.



Je ne sais quoi lui répondre. Elle enchaîne pour combler le silence :



Elle a surtout la décence de ne pas me dire qu’elle n’a pas joui. Peut-être est-ce la raison pour laquelle elle est revenue se blottir contre moi et reprendre sa farandole de bisous.