n° 19236 | Fiche technique | 24504 caractères | 24504Temps de lecture estimé : 14 mn | 10/10/19 corrigé 05/06/21 |
Résumé: Lors de retrouvailles avec trois de ses amies d'école, Manon ment en assurant qu'elle est une soumise aguerrie. Un rendez-vous dans un club D/s est alors pris. Manon a un mois pour apprendre les rudiments de la soumission. | ||||
Critères: fh fsoumise hdomine fellation fdanus | ||||
Auteur : Kyo Envoi mini-message |
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Précédemment :
Lors de retrouvailles de quatre anciennes amies d’école, un pari est lancé : Manon doit les emmener dans un club dédié à la domination/soumission avec son soi-disant maître. Après avoir fait la connaissance d’un dominant et ayant eu une première rencontre, Manon s’est amusé à fantasmer des scènes sexuelles qu’elle raconte à son amie Clara.
Fébrilement, j’ouvris le mail d’Edgar, craignant je ne sais quel message. Dans ma tête se bousculaient les infectes images vues sur le net. Ah cette saleté de toile, où le pire pouvait s’étaler telle une marée noire qui envahirait nos pauvres cerveaux fragiles d’humains fébriles. Le pire, oui, pour nos esprits affamés d’images sales, gluantes. Notre désir de toujours vouloir plus d’horreur, avides que nous sommes des pires atrocités. Écœurés par le vil de ces scènes plus cruelles ou sadiques les unes que les autres, nous poursuivons nos lectures en spectateurs passifs et volontaires. Et puis, une vision, une émotion me ramena à cette ombre haute, décidée, puissante dans ses gestes et ses désirs.
Ses mains si douces, chaudes sur mon corps, mes fesses et mon sexe. Je les voulais sur mon visage, encadrant mes tempes, me forçant à toujours le regarder jusque dans le trou noir de ses pupilles, insondable et perturbant quand il me donnait ce plaisir ignoré depuis toujours. Sa présence me manquait alors que je sombrais dans mes peurs de ce qu’il adviendrait de moi une fois que j’aurais succombé à son joug. Qui était cet homme étrange ? Cet être capable de me faire admettre et même souhaiter recevoir des coups, marquant ainsi son territoire de deux ou trois empans. Mais ce plaisir justement ne provenait-il pas de cet acte sadique sur ma personne innocente ?
Innocente ? Innocente, non, je ne l’étais pas. Femme libre, responsable de ses actes, volontaire dans ses choix, ne faisait pas de moi une femme innocente tombée dans les mailles d’un pervers. J’avais le choix de tout stopper, d’arrêter cette ascension vers la perversité, l’opprobre ou pire encore. De quoi étais-je capable d’accepter pour recevoir en retour une jouissance XXL ? Qu’allais-je faire pour cet homme qui en une fraction de seconde m’avait engluée de son fil de soie, me laissant à mes remords dans un coin de sa toile, quand lui guettait tranquillement sa prochaine proie ? Je devais me raisonner et reprendre les rênes de ma vie. Ma vie ? Quelle vie ? Celle où je jouais la soumise de mes compagnons, qui de maîtres ne l’étaient que dans la maîtrise de la goujaterie, de l’indifférence envers moi qui me coupaient en quatre pour assouvir leurs désirs de grandeur ? Non, je n’acceptais pas, plus, cette vision de mon existence médiocre. Tout était remis en cause par la survenue de ce mâle dominant qui m’inspirait autant la plénitude quand je me trouvais en sa présence et la tempête quand mon corps se livrait à ses bras.
Certains hommes, naturellement, font parfois cet effet. Il m’était déjà arrivé d’en croiser par l’intermédiaire de mon métier. Cette impression que rien ne peut vous arriver quand ils vous offrent le confort de leur présence. Seulement, par bienséance, je n’avais jamais eu de relations quelconques, à part ce pour quoi j’étais payée et je finissais souvent par ne plus jamais les revoir. Ils furent cependant rares, ce qui me faisait dire que cette fois, je devais réagir et vite. Dualité de pensée, le bien et le mal. La morale contre la lubricité. La routine ou la luxure ? Dépravation, perdition, débauche…
Mon pouce cliqua :
« Manon,
Vous m’avez manqué
Retrouvons-nous là où tout a commencé
Soyez disponible pour moi… »
Et la chaleur m’envahit…
Faiblesse ou prise de risque ? Sa voix résonna en moi en lisant ces quelques mots, simples et pourtant si évocateurs de tout ce qui me manquait. Je voulais du vrai, du pur, de l’inédit. Je voulais du fort, du puissant. Pas de l’amour à la va-vite, du sexe rapide et vite fait (un petit coup rapide ce soir, chérie ?) Non, ce n’était pas pour moi. Je méritais mieux et je voulais mieux ! Alors oui, j’irai le retrouver où tout avait commencé, où j’avais pris conscience, enfin, surtout vécu, la quintessence du plaisir. Pourquoi devrais-je y résister sous prétexte que ce genre de relation est considéré comme déviant ? Qui peut juger de mes penchants, même salaces ? Après tout, cela n’engage que moi d’aimer telles ou telles pratiques. Insidieusement, le pari stupide que j’avais lancé ne l’était plus tellement. Et l’idée d’approfondir mes pratiques dans le domaine du BDSM commençait largement à me titiller sinon le sexe, mais aussi, et plus largement, l’ensemble de mon cortex qu’il soit préfrontal ou amygdalien. En gros, ma tête me commandait de lui obéir et d’indiquer à mon corps de se lâcher et à la morale d’aller se faire foutre !
Sur le banc, je surveillais la grille d’entrée du jardin. Mille pensées me venaient à l’esprit en l’attendant. Je crois que toute ma vie n’a été qu’une espérance d’exaltation, de fièvre personnifiée en Edgar. Plus que son allure et sa belle physionomie, je devinais chez lui quelque chose de plus intense, d’animal donnant vie à des sensations extrêmes. Je ne parle pas là d’amour ni de plan cul. Mais plutôt un peu des deux avec quelque chose de plus encore. Je désirais son corps, je brûlais de désir, mais mon esprit, mon cœur ajoutait une notion supplémentaire que je ne comprenais pas. Sa présence me devenait indispensable après seulement une première entrevue. Ma tête allait exploser à essayer de comprendre ce qui nous liait tous les deux de cette manière si spéciale.
Complètement absorbée par mon questionnement incessant, je ne le vis pas s’approcher de moi. Lentement, comme réveillée d’un songe à la fois merveilleux et cuisant, je levai les yeux, longeant du regard depuis ses chaussures jusqu’à ses yeux qui me parurent incandescents. Aucun mot ne sortit de ma bouche tant je fus subjuguée par cette présence dont j’avais rêvé si longtemps, jour et nuit, depuis que je l’avais quitté dans cette chambre d’hôtel. Debout, devant moi toujours assise, je ne pouvais plus le lâcher des yeux, par peur de le perdre à nouveau. Sa bouche légèrement ouverte, dont les lèvres à peine colorées, invitait au baiser. Divaguant sur un scénario d’étreinte torride, il prit place à mes côtés. Sa cuisse vint toucher la mienne et un frisson m’empara malgré la chaleur de sa peau qui se propageait au travers des tissus fins de son pantalon et de ma jupe. Ce chaud et ce froid se disputaient en moi et me plongeaient dans le désarroi. Quelle attitude voulais-je adopter avec lui ? Qu’est-ce que j’attendais de cette rencontre ? La raison aurait souhaité que j’établisse une relation de couple, mais les envies que je me découvrais me disaient le contraire. De la fascination que j’éprouvais à son égard à l’embrasement de mon être me poussa à lui confier mon corps et mon âme en lui offrant les clés de mon cœur.
Sa voix résonna jusqu’au fond de mon ventre et je m’en nourris comme une affamée. J’aurais voulu lui répondre que oui, j’allais bien seulement depuis nos retrouvailles, mais je me contentai d’un « oui, merci et vous-même ? », auquel il ne répondit pas. Une question me taraudait depuis la lecture de son mail.
Je pris conscience effectivement que je donnais à ma vie un nouveau chemin, pavé, je l’espérais, de paillardise. En tournant la tête vers lui pour prendre pleinement conscience de ce que je m’apprêtais à devenir, grâce cette rencontre providentielle, je le vis s’allumer une cigarette, nonchalamment. En devinant mes pensées, il dit :
Je jalousai l’embout filtré qui parvenait à ces lèvres tant convoitées et jusqu’à présent inaccessibles. Je suivais le lent mouvement, sensuel, de sa main se rapprochant de son visage, tenant délicatement la cigarette comme un objet précieux et fragile. De la grâce émanait de cette gestuelle pourtant si banale. Fascinée, je ne le quittais pas des yeux et lui se laissait regarder sans sourciller. En faisait-il plus pour se donner en spectacle, ou aimait-il être adulé de la sorte ? Je ne m’imaginais pas l’idolâtrer, mais pourtant, je passais de longues minutes à simplement l’observer fumer. Le bras délicatement posé sur son genou recouvrant son autre jambe, dans une posture décontractée et impassible.
La tête haute et le regard lointain, j’étais bel et bien fascinée. Il prenait son temps pour fumer, sans se soucier plus de moi que des enfants courant après leur ballon dans ce parc familial. De mon côté, j’attendais, n’osant perturber ce moment solennel. Les volutes de fumée formaient un petit nuage nous entourant d’une bulle d’intimité où nous seuls respirions le même air, profitions du petit vent de printemps qui nous chatouillait les joues. Le temps s’était arrêté, en tout cas pour moi. Je me sentais calme, comme reposée. Pas la peine de trouver des moyens de séduire, d’être spirituelle afin de ne pas lasser par une conversation insipide. J’étais juste là, à attendre, l’esprit tranquille.
Lorsqu’il changea de jambe pour les recroiser de l’autre côté, des effluves de parfum se mêlèrent à l’odeur de la cigarette. Je humai profondément cet arôme de lui, m’en remplissant les poumons. J’imprimai dans mon esprit les caractéristiques de cette senteur que je voulais ne jamais oublier. Je le voulais dans la peau ! Il ne se passait rien d’extraordinaire en cet instant, et pourtant, je vibrais d’une sensation nouvelle, presque magique. Parfois, quand il exhalait une bouffée, je me sentais captive de son regard. Impossible du moindre mouvement ni parole, je le fixais également pendant des secondes interminables, me consumant de désir. Quelque chose au creux de mon ventre me torturait. Je crevais de le vouloir sur mon corps, sentir ses mains sur mes hanches, respirer son souffle et entendre sa voix autant cajoleuse, qu’envoûtante.
Puis il se leva, écrasant le mégot sur le rebord de la poubelle. D’un bond, je le rejoins, attendant ses directives. Plus rien n’existait autour de moi, seulement cet homme qui ferait de moi ce que bon lui semblerait. Je le compris brutalement, en un instant. Je le suivrai dans ses inclinations, fussent-elles perverses. Quel regret de ne point l’avoir connu bien plus tôt dans ma vie ! Amèrement, je maudissais le sort, le hasard de m’avoir fait attendre si longtemps avant de connaître pareil bonheur. Mon expression devait certainement me trahir, car ses mains vinrent entourer mon visage, et doucement, presque en chuchotant, il me demanda de calmer les mauvaises pensées qui envahissaient mon crâne. Avec un petit rire nerveux, j’acquiesçai à sa demande. Ce type me lisait à livre ouvert ! Mon cœur tressauta en réalisant l’ampleur qu’il prenait dans ma vie jusque dans mon âme.
M’attrapant la main, il m’entraîna loin de ce cadre qui ne nous convenait plus pour ce que nous ressentions l’un pour l’autre ; du moins, pour moi, car Edgar affichait toujours une expression insondable.
Assis dans un fauteuil confortable par sa taille et le velours le recouvrant, il me regardait, moi, debout devant lui. Un signe du doigt m’ordonnait de le rejoindre. Je n’eus que le temps de faire un seul pas, quand il m’arrêta :
Surprise encore par cette demande, et certaine que je le serai encore, je m’agenouillais doucement, gênée par ma jupe serrée et mes talons. Ma tenue m’obligea à évoluer sur le carrelage froid de manière lente et sensuelle. Telle une panthère, je convoitais ma proie, dont l’attitude décontractée, ne présageait pas ce qui l’attendait. Ou plutôt, s’abandonnait-il volontairement aux griffes de la prédatrice qu’il avait choisie ? Je la fixais, attendant le moment propice pour me jeter dessus et assouvir mes besoins. Mes deux mains se posèrent sur le dessus de ses cuisses que je repoussais de chaque côté des accoudoirs. Ainsi positionnée, la lueur brûlante de ses prunelles confortait le pouvoir que je possédais sur lui. Caressant délicatement le tissu soyeux de son pantalon, je m’approchais graduellement. Maintenant, à genoux, encadrée par ses jambes qui m’emprisonnaient, je capitulai sur mon sort et approuvai pleinement la prison qu’il m’offrait. Me délectant de pouvoir enfin le toucher, l’effleurer du bout de mes doigts, j’en profitais pour découvrir les moindres recoins. Mes mains, mutines, plongèrent sous le pantalon en territoire inconnu. Remontant le plus haut possible malgré la mauvaise volonté du tissu qui coinça au pli du genou, j’apprenais chaque centimètre carré que je discernais sur mes paumes. Empêchée de gravir plus haut, j’abandonnais la chaleur et les poils soyeux de ses mollets pour revenir sur l’étoffe.
Déçue par une aventure écourtée, je me rabattis sur ses mains qui reposaient sur les bras du fauteuil. Reconnaissant les doigts agiles, redécouvrant leur douceur, je frottai ma joue, mes lèvres sur l’intérieur de celle-ci. Telle une chatte réclamant les câlins de son maître, je quémandais de la tendresse. Par de multiples petits baisers légers sur le dos, les doigts, allant jusqu’au poignet, je comblai d’attentions l’objet de mes plaisirs. Se laissant cajoler, Edgar se lova dans le moelleux du coussin épais. Apparemment, il appréciait mes attentions pour lui, d’après son attitude passive, mais son visage n’exprimait pas de satisfaction franche. Inquiète de son plaisir, je me dirigeai vers son entrejambe que d’une main douce je flattai, tout en ne le lâchant pas du regard. J’avais compris que sa satisfaction passait par ce canal et je voulais en mesurer les effets. Une pression plus importante en éclaira une lueur et me combla. Encouragée, je frottai maintenant avec mes deux mains la bosse qui grossissait autant que le courant électrique qui nous reliait.
Approchant calmement, ma bouche souffla du chaud contre la fermeture Éclair, tandis que sa main effleura mes cheveux. Un long frisson me parcourut l’échine et spontanément, je relevai la tête pour profiter encore de sa sensualité. Son geste m’enveloppait, me réchauffait sans jamais me forcer, me brutaliser. Au contraire, sa manière invitait à se donner jusqu’à l’abandon. Agrippant mes cheveux, sans douleur aucune, mais fermement pour me sentir à lui, ma tête bascula vers l’arrière offrant ma gorge aux canines voraces d’Edgar. Les rôles inversés, je me retrouvais gibier et lui chasseur. La morsure me transperça et je criai mon plaisir. Il me lâcha à mon grand regret. Je me perdis pendant quelques secondes, reprenant vie pour m’attaquer à défaire son pantalon. Comme à son habitude, il ne m’aida pas le moins du monde et je me débattis avec la braguette récalcitrante. Au moins cette fois, je pus utiliser mes mains et une fois mon entreprise gagnée, je gémis, pressée de me saisir de son sexe qui me faisait tellement envie.
Avec toute mon expérience, je lui prodiguais la meilleure des fellations que ma langue et ma bouche comblèrent d’attentions. Cette fois, je me jurai de ne pas le décevoir et quand le moment fatidique approcha, je chevillai mon regard au sien, me donnant tout le courage nécessaire pour accomplir mon œuvre. Fière de moi, je le fus encore plus quand, d’un geste approbateur, la caresse sur mon crâne montra sa satisfaction. J’avalai alors avec bonheur, le fruit de mon travail.
Au moins, il ne manquait pas d’ego ! En même temps, je songeai qu’effectivement sur ce coup-là, il avait vu juste, car mon plaisir était bien réel malgré une pratique que je trouvais assez répugnante. Aujourd’hui, pour lui, je me surpris à en redemander encore, et bien que sa queue fût au repos après avoir évacué toute sa tension, je m’apprêtai à la refaire grossir. Cependant, Edgar ne l’entendit pas de cette oreille.
Habituée à ses demandes, je reculai de quelques pas pour me positionner juste en face de lui et offrir ainsi le meilleur des spectacles. Les genoux légèrement écartés de la distance que me permettait ma jupe crayon, j’entamai un strip-tease. Un à un, je déboutonnai langoureusement mon chemisier pour dévoiler mes épaules, la racine de mes seins enserrés dans un soutien-gorge en dentelle. Je faisais durer pour assouvir le côté voyeur de mon hôte. Nous avions effectivement tout notre temps, n’ayant aucun impératif personnel en ce vendredi soir, veille de week-end se promettant d’être intense. Pas non plus d’obligations quant à l’heure de rendre les clés d’un quelconque hôtel, puisque nous nous trouvions présentement dans sa maison.
Petit pavillon isolé dans la campagne, nous avions fait le trajet chacun dans sa voiture, pour me laisser libre de repartir si jamais je le décidais, m’avait-il dit. Pourtant, cette idée ne m’avait aucunement traversé l’esprit et c’est dans un climat excitant que j’aguichais avec mes atouts naturels cet homme stoïque installé paresseusement dans son fauteuil. Je crus apercevoir un éclair dans ses yeux au moment où mon chemisier tomba définitivement de ma taille, révélant ma poitrine bien moulée. Satisfaite de mon effet, je pris confiance en mes capacités d’effeuillage digne d’une professionnelle et poursuivis sur la deuxième partie de mon anatomie. Pour la jupe, je devais trouver une astuce pour qu’il me découvre sous un autre jour, bien que mon fessier eut déjà largement fait connaissance avec ses mains sous la bienveillance de sa vue. De dos, je glissai le zip vers le bas, mettant à nu l’objet de ses derniers émois (enfin, surtout des miens). Les souvenirs de l’échauffement de ma peau et de tous mes sens faisaient entrer (mais m’avaient-ils seulement quittée ?) en éréthisme mon ventre et mon anus.
Mes organes palpitaient frénétiquement. Je devais accélérer le mouvement pour que ses mains ou mieux encore soulagent ma fièvre. Mon habit glissa alors de mes hanches et sertit mon joyau laiteux et galbé à souhait. Pour en accentuer la courbure et faire sortir mon spectateur de son flegme habituel, je penchai l’avant de mon corps pour lui indiquer ma totale soumission. C’est là que j’entendis le coussin reprendre forme et des pas sur le carrelage. Il venait me rejoindre. Toute frétillante, je courbai encore plus les reins et ses doigts longèrent ma peau délicatement, comme pour ne pas la froisser. La chair de poule qui m’envahit aurait pu se voir à un kilomètre ! Ses doigts s’enfoncèrent dans le creux de mes reins m’obligeant à m’agenouiller.
Une autre demande implicite, me fit allonger les bras sur le sol devant moi, les fesses relevées. Troublée par cette nouvelle position, je prenais l’ampleur de ma condition. Mes membres tremblèrent imperceptiblement, excités et impatients des évènements à venir. Je m’imaginais mille scénarii, me rappelant la scène que je m’étais amusée à raconter à Clara. Ma tête s’échauffait de réaliser que je me trouvais dans une posture de soumise en proie aux volontés insondables de cet homme. Et puis, la brûlure de mes fesses me rappela le plaisir incommensurable que j’avais ressenti la dernière fois et je me surpris à désirer de nouveau ces coups délectables. Placé derrière moi, ses jambes de part et d’autre des miennes, je n’osais tourner la tête pour le regarder, préférant imaginer, découvrir les sensations à l’aveugle. Et puis la fraîcheur me saisit subitement.
Le plug inséré dans mon intimité provoquait des ondes sensuelles dans mon ventre surtout lorsqu’il le manipulait en le tournant ou, le comble du plaisir, le ressortait à peine pour mieux le remettre au chaud. Je haletai et m’écroulai sur mes avant-bras. La sensibilité accrue de mon étoile, vierge d’objet de la sorte, décuplait mon agitation. Je sentais l’orgasme pointer son nez et des larmes perlèrent sur mes joues quand je cédai définitivement. Me laissant le temps de me ressaisir, permettant à mon corps de reprendre souffle, des attouchements légers et parfois plus appuyés couraient le long de mes flancs, de mes épaules posant ci et là les traces de ses ongles. Les griffures comme marques de son appartenance m’inondaient autant le corps que l’esprit. Nous imprimions ainsi le sceau de notre relation. Toujours avec prévenance, il m’aida à me redresser, abandonnant jupe, chemisier et culotte sur l’autel de notre pacte.
Du haut de mes talons, son bras fit office de tuteur pour m’accompagner vers la grande baie qui donnait sur un paysage de milliers de tournesols couleur or. Fascinée par ce décor, je me laissais entourer les poignets par une fine cordelette dont le bout fut attaché à un crochet dissimulé derrière le rideau. Un mouvement sec du bras et je fus hissée, mes pieds touchant toujours le sol. Les jambes écartées afin de maintenir l’équilibre, je restais un moment seule (du moins, je le pensais) regardant les fleurs immenses se tordre au gré du vent. Il n’était pas bien loin, ayant rejoint son fauteuil fétiche pour encore m’observer. Je l’avais compris en entendant le bruit du meuble déplacé pour obtenir le meilleur angle de vue. Quelle sensation intense de se retrouver les bras maintenus en l’air et ayant pour seul habit mon soutien-gorge et mon plug. Je me sentais autant désirable que vulnérable. Ma seule possibilité d’action réduite à l’expression de mes émotions. Puis je compris que j’adorais cette situation, me sentir à sa merci sans crainte aucune d’une quelconque menace sauf celle de subir les plus inavouables plaisirs. Mon esprit lâchait prise sur le monde des convenances, de la bienséance. Épicurienne, j’acceptais toutes les offrandes ou les dons de cet homme. Complètement livrée à tous les synopsis qu’il pourrait imaginer, je lui livrais en retour l’usage inconditionnel de mon corps et de mon âme.
Je perdis toute notion du temps durant ce week-end. Tout fut transformé en moment de plaisir tantôt charnel, tantôt matériel. Il prit littéralement soin de moi, me nourrissant, me lavant. Changée en une poupée avec laquelle il inventait mille histoires, tous les gestes quotidiens convertis en moments intenses de volupté, de désir ; les sens renforcés par les jeux dont j’étais la reine. À la limite du supportable, je frôlai la perte de conscience à plusieurs reprises, tourmentée par d’intenses jouissances.