Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 19507Fiche technique21877 caractères21877
Temps de lecture estimé : 14 mn
27/03/20
Résumé:  Le running au service du team building au pays des premiers de cordées ou comment diriger un service tout en laissant à ses collaboratrices prendre des initiatives heureuses.
Critères:  fh hplusag collègues sport fellation nopéné humour -occasion
Auteur : Cormobin            Envoi mini-message

Série : Les 10 km de Saint-Jean-de-Luz

Chapitre 01
Les 10 km de Saint-Jean-de-Luz - L'échauffement

À l’approche de la cinquantaine, j’ai subi de plein fouet deux événements que je n’ai vu venir ni l’un ni l’autre, et dont je n’ai fait le rapprochement que bien plus tard. Comme quoi, on peut être Bac+5, directeur d’un service technique, reconnu par ses pairs, et un peu benêt dans le même temps. J’avais donc pris pas mal de poids et ma femme avait demandé le divorce. Le plus simple, finalement, ce fut le divorce. Avec un peu de recul, nous arrivions sans doute au bout de notre aventure. Nos deux enfants étaient partis, autonomes, et vivaient leur vie loin de ce qui était le cocon familial. Ma femme, enfin, ma désormais ex-femme, était dans le milieu médical, nos cercles d’amis étaient très différents. Elle voulait retrouver sa liberté. Au bout de quelques mois, c’était chose faite. Nous étions suffisamment à l’aise sur le plan matériel pour retrouver des maisons qui allaient nous permettre de débuter une nouvelle vie, chacun de notre côté, en bons termes, sans doute plus courte que celle que nous avions vécue, mais là n’est pas le sujet de cette histoire.


Donc me voilà, Simon, cinquante ans et quelques mois, 98 kg sur la balance, pour 1,90 m. Certes, il y a pire, mais au niveau IMC, il y a surtout mieux. Donc seul, je prends une décision courageuse, je me mets au footing, au running, à la course à pied, enfin, disons, je commence par filer au Déca du coin pour m’équiper. Au passage, j’ai trouvé assez rigolo qu’une jeune vendeuse m’explique les vertus respectives des cuissards avec slip intégré ou non, selon la « liberté » que l’on veut accorder à ses… enfin bon, on se comprend. Dans le même temps, j’arrête la bière (ou presque) et je diminue le nombre de pizzas ingurgitées. Sans tomber dans une abstinence totale, avouons-le.


Je dois dire qu’au bout de quelques mois, environ vingt-quatre, j’ai trouvé mon plaisir dans la course, à raison de deux à trois séances par semaine. Après avoir ahané au début pour faire 2 km, je suis devenu capable de dépasser régulièrement les 10 km. Et dans la même dynamique, après avoir caché mes efforts physiques à mes collaborateurs, de peur du ridicule, et surtout au cas où j’aurais abandonné la course, j’ai fini par en parler, largement, à mes proches. Car, après deux ans, j’ai obtenu mon certificat médical d’aptitude pour la pratique de la course à pied, y compris en compétition. Mon premier diplôme depuis la fin de mes études d’ingénieur !


Je m’inscris à mon premier 10 km, et je survis ! Certes, 1 h 04, ce n’est pas génial, mais si on prenait en compte dans le classement l’âge, la taille et le poids, mon classement serait bien meilleur que celui obtenu sur la seule base du chronomètre. On peut rêver. J’ai donc, à partir de cette époque, fait régulièrement ces 10 km. J’encourage d’ailleurs tous les lecteurs et les lectrices à me suivre dans cette voie. Au début, on a l’impression d’être ridicule, avec un style qui ne ressemble à rien, on n’avance pas, c’est dur. On craint de se faire moquer. Mais non, il ne se passe rien. En course à pied, il y a des jeunes, des vieux, des petits, des grands, des gros, des maigres. Bon, il vaut mieux être jeune et maigre, ça aide pour courir vite. Mais à chacun ses ambitions.


Car surtout, et ça, je l’ai découvert en courant, c’est un sport très mixte. On y trouve tout, de la jeunette à la femme mûre, jusqu’à la grand-mère. Attention, il n’est pas rare que pendant une sortie, au bout de quelques kilomètres, alors qu’on se sent bien, avec un bon rythme, presque prêt à se renseigner pour connaître les minima à réaliser pour les prochains Jeux olympiques, on se fasse dépasser par une mamie, qui a au moins dix ans de plus que nous, mais surtout 30 kg de moins, et qui court beaucoup mieux. Donc un sport qui apprend l’humilité. Et qui aussi, permet à l’esprit de s’évader. Quand on a atteint une certaine régularité dans le rythme, l’esprit peut s’évader du rythme des pieds, et se concentrer, au hasard, sur la paire de fesses de la jeune femme qui court juste devant soi.


Car soyons précis : pour un 10 km qui va durer environ 1h, au bout de 5 min de course, on a toutes les chances de courir au milieu d’autres coureurs (et coureuses !) qu’on va accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée. Ce qui veut dire que la paire de fesses qui est juste devant – à 2 ou 3 m devant pour être précis –¬ on va l’avoir dans son champ de vision pendant environ 55 min. Sans penser à mal, c’est donc beaucoup plus longtemps que ce que va durer la levrette que cette dame pratique probablement avec son mari, disons, une fois par semaine ? Une fois par mois ? Voilà les questions philosophiques que l’on se pose quand on court. Si on n’y prend pas garde, pour redevenir politiquement correct. Mais que viendrait faire la politique là-dedans, alors qu’on est déjà concentré sur son rythme de course et sur les différents styles de l’anatomie féminine. Les petits culs. Les moyens culs. Les gros culs. On trouve de tout dans un 10 km. Et il n’est pas rare de doubler un petit cul et de ne pas arriver à rattraper un gros cul. Et enfin, arrive la ligne d’arrivée, la transpiration, et on sait pourquoi on a couru. Pourquoi on s’inflige cet effort : pour se sentir vivant !


Et c’est fort de tous ces enseignements (enfin, pas ceux qui portent sur les arrière-trains ou les popotins), qu’on commence à en parler autour de soi, au bureau, pour essayer de convaincre certains de s’engager dans ces aventures pédestres. Et on s’aperçoit alors qu’il y a d’autres coureurs qui continuent à courir, ou pas. Quand l’initiative ou la demande vient du chef, c’est tout ou rien, ça peut être gênant ou au contraire intéressant, d’accepter.


J’ai donc eu la joie d’organiser ainsi des équipes pour des petits classements corporatifs. Mais finalement, après quelques essais plus ou moins réussis, j’ai mis en sommeil mes idées de promouvoir la course à pied comme lien professionnel et fédérateur, et je suis revenu à mes ambitions, certes modestes, mais affirmées, de continuer à faire et à réussir mes 10 km. C’est très facile à évaluer, à mon âge. Moins d’une heure, c’est réussi. Plus d’une heure, c’est un encouragement à faire mieux.


Mon sport était donc revenu individuel jusqu’au jour, enfin, jusqu’à la fin d’après-midi plutôt, où débarquent dans mon bureau, trois de mes collaboratrices préférées, avec un petit sourire sur les lèvres, Marie, Clotilde et Julie.



Quand on m’appelle « chef » au bureau, c’est plutôt sur un ton détendu. Dans mon milieu professionnel, on a l’habitude de s’appeler par nos prénoms, et de se tutoyer, malgré les différences d’âge. Dans le même esprit, au bout de quelques semaines, je demande toujours à mes collaboratrices, si elles préfèrent que je leur serre la main ou que l’on se fasse la bise, pour se saluer. Dans la très grande majorité des cas, la bise l’emporte (je précise que cette histoire est écrite au temps du covid-19, mais est censée se dérouler bien avant).

Et donc Julie poursuit :



Clotilde enchaîne :



Et Marie conclut :



Julie ajoute :



Je réfléchis et je leur dis :



Et là, les trois, de concert :



Professionnellement, j’ai appris qu’il ne faut surtout pas brider les initiatives de ses collaborateurs, surtout les plus proches, si on ne veut pas les brider. C’est donc sur ce principe très professionnel que je décide dans l’instant, comme tout bon manager :



Il faut savoir toujours montrer à l’équipe la direction, donner quelques indicateurs chiffrés et montrer que le chef, en toutes circonstances, sait rester le chef, tout en autorisant ses collaborateurs à exercer leur talent dans une autonomie encadrée. Cela vaut au bureau, comme sur un 10 km !


Nous voilà donc avec notre équipe constituée de Julie, la plus jeune, un peu moins de trente ans. Je la connais finalement assez peu. Elle vit en couple et a un jeune enfant. Je sais qu’elle courait bien et beaucoup, avec son mari, avant d’avoir son enfant. Clotilde a trente-cinq ans, deux enfants. Et Marie vient de dépasser la quarantaine. Elle a organisé un petit pot au bureau, il y a six mois, même si ça lui faisait bizarre de basculer du côté des quadras. Toutes les trois sont très solides professionnellement, et sont bien dans leur vie, c’est important, et je m’efforce toujours de savoir si elles vont bien « familialement », on dira. Pour autant que je le sache, c’est le cas. Elles viennent avec leurs conjoints lors des manifestations amicales au bureau.


Dans la semaine qui précède, c’est Clotilde qui semble avoir pris les commandes, et elle vient me confirmer que je n’ai rien à faire, elles ont tout organisé. Départ le samedi avec une arrivée prévue en milieu d’après-midi, petite balade sur le bord de mer, avant l’animation prévue à 18 h. L’hébergement est assuré par les organisateurs. C’est pris en charge dans le montant de l’inscription. Comme souvent, c’est moi qui avance les frais, je leur donne ma carte bleue, avec le code, et ensuite, elles me rembourseront. Elles ont négocié une participation du comité d’entreprise. Très pros, mes collaboratrices.


Nous arrivons donc vers 16 h. C’est le mois d’octobre, donc il ne fait pas assez chaud pour se baigner, mais la balade sur le bord de mer est sympa. Les chambres sont censées être mises à disposition à partir de 18 h. On est un peu à la bourre, et Clotilde s’en charge et revient nous retrouver, sur la terrasse du bar où on s’est posé, avec un air un peu embarrassé.


Aussitôt Marie voit l’expression de sa collègue et vient aux nouvelles :



Clotilde attend un peu :



Julie, inquiète :



Clotilde a l’air du coup un peu rassurée :



Marie et Julie :



Clotilde :



Je me marre et pour ne pas en rajouter, je conclus :



On passe déposer les valises et nos affaires, et je me rends effectivement compte de la situation. J’ai comme un doute sur la possibilité de faire un lit par terre, mais ce n’est pas moi qui vais en rajouter maintenant.


On descend ensuite et on rejoint la soirée. C’est vrai que c’est sympa, détendu, remise des dossards, présentation du parcours, et ensuite buffet pour tout le monde. Mes « nanas » si j’ose dire sont détendues, donc tout va bien. Il y a une piste de danse dans un coin, mais moi, je n’aime pas danser et sur les coups de 22 h, je dis aux filles :



Et sur ce, je file, et sur le chemin de la chambre, mon esprit s’évade et mon imagination s’emballe. Je vais passer la nuit dans une chambre avec trois nanas. Cela fait plus de trente ans que je dors nu. Certes, j’ai pris un jogging, mais si je veux dormir correctement, et être en forme pour courir, il vaut mieux que je ne porte rien. Une fois dans la chambre, je me décide de me mettre dans le lit le plus loin de la salle de bains, quasi contre le mur, j’ai juste de quoi poser le pantalon du jogging par terre, au cas où j’aurais à me lever. Et surtout pour le matin, bien entendu. Mon polar est pas mal, mais moi, à 23 h, quand ça fait trois fois que je lis le même paragraphe sans rien y comprendre, je prends la seule bonne décision qui vaille : j’éteins. Et je m’endors assez vite. Autant j’ai du mal à dormir la nuit, j’ai souvent des petites insomnies vers 3 h du matin, autant je n’ai pas de souci pour trouver le sommeil.


Je suis réveillé, ensuite, j’ai l’impression pas longtemps après, par ce que je finis par identifier comme étant les paroles et surtout les rires des trois filles qui viennent de rentrer sans allumer la lumière. Surtout, ne pas regarder l’heure, et faire semblant de dormir. S’il y a un peu de lumière, je vais pouvoir peut-être les regarder. Certes, je suis leur chef, mais je n’en suis pas moins un homme, avec toutes ses faiblesses… Et ça rigole, doucement, ou plutôt, ça glousse…

Le dialogue qui suit est incertain, entre les voix chuchotées et mon demi-sommeil (quoique) :



(Silence dans la pièce, je retiens mon souffle)



Puis, silence dans la chambre, froissements de drap. Je sens Clotilde qui se couche à côté de moi.

Puis c’est le calme. Mais ça ne dure pas. Alors, que je sens une jambe contre les miennes, j’entends encore Clotilde murmurer :



Et là, dans le lointain, Julie, je pense :



Alors, Clotilde murmure à ses collègues :



Et incroyable, mais vrai, Clotilde plonge sous le drap, et m’attrape et m’embouche. Même pas surprise de me trouver en train de bander. Comme quoi, elle n’est pas si cruche, et se doutait bien que je ne dormais qu’à moitié. Et ma foi, elle suce, elle suce même très bien. Elle se sert de ses mains, de ses doigts, elle caresse, elle monte, elle descend. Elle s’enhardit, elle prend confiance. Elle me branle. Elle insiste, elle me reprend en bouche, profondément, puis un peu moins, puis davantage, avec sa langue, avec ses lèvres. Elle me pompe littéralement. Mais où est la fille qui tout à l’heure paraissait si ignorante ? Marie et Julie ne peuvent pas ignorer ce qui se passe, avec le bruit qu’elle fait. J’essaie de prévenir Clotilde en lui mettant la main sur la tête, mais elle suce de plus belle. Je jouis fort. Et elle avale. Tout. C’est très bon. Clotilde prend tout son temps pour me garder en bouche, sa langue s’active. Elle finit par se retirer, me lâche, et je la sens se tourner vers Marie et Julie et leur dit :



Le lendemain, nous avons fait une très bonne course. Mais c’est une autre histoire.