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n° 19714Fiche technique43885 caractères43885
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Temps de lecture estimé : 30 mn
21/07/20
Résumé:  Où les comportements d'Aline et Chantal se rapprochent et les sensibilités s'exaspèrent au détriment des unes et au plaisir des autres.
Critères:  #épistolaire #lesbienne #domination fff fagée jeunes profélève amour fdomine humilié(e) voir exhib noculotte fmast nopéné
Auteur : Dyonisia  (File le rêve... File le temps...)      Envoi mini-message

Série : Où suis-je ?

Chapitre 06 / 12
Jeu de rôle, disiez-vous ?

Résumé des épisodes précédents (1 à 5) :

Partageant un fantasme avec son inspiratrice, Aline, Chantal s’imagine participer à une formation hôtelière novatrice. D’abord déconcertée et humiliée, elle voit sa curiosité érotique stimulée par des méthodes de management très particulières. Un jeu de rôles devient prétexte d’orgasmes multiples aussi épuisants pour les protagonistes que réjouissants pour les spectatrices. Après une pause amenant à des confidences de plus en plus lestes entre les deux amies et leur hôtesse, madame Marie-Blanche C**, la traditionnelle séance d’évaluation s’achève par l’arrivée de deux étudiantes bientôt invitées à se joindre au stage. Le repas convivial qui suit ouvre de nouvelles perspectives pour la suite du programme.







Nous sommes revenues dans le petit salon si cosy où notre hôtesse nous avait conviées pendant la pause. La table basse est ornée de bouteilles et de verres autour d’un bouquet de roses. Porto, jus de fruits et gin constituent un assortiment honorable accompagné de quelques biscuits et autres friandises.


Fidèle à ses pratiques de bourgeoise bien née, elle nous a invitées à nous asseoir n’importe où, pourvu que ce soit là où elle le souhaite. Mais bien sûr, elle a pris le ton d’une aimable prière. Un bref regard vers toi me confirme que tu n’as toujours pas accepté qu’elle ait invité Déborah à se joindre à nous sans te demander ton avis. Je te connais maintenant assez bien pour savoir que les petites rides de crispation au coin de tes yeux démentent le sourire aimable que tu affiches. Tu n’as pas changé de figure depuis notre sortie de la salle à manger. Je suis sûre que tu imagines déjà comment effacer le préjudice subi par ton autorité. Par contre, je ne sais pas si j’aurai ou non un rôle à y jouer.



D’abord surprise d’être associée à la conversation, et sans doute contente de l’être, Déborah se laisse aller à intervenir modestement.



Encouragée par ton hochement de tête, elle s’autorise à prendre part aux batifolages.



Déborah et moi sommes un peu déroutées par la tournure que prend votre dialogue. Nous approuvons néanmoins ta proposition afin de rassurer Marie-Blanche. Celle-ci se rembrunit soudain après une gorgée de gin.



Tiens, tiens ! Cette fois, je devine tes arrières-pensées, Déborah aussi. Elle se met debout avant moi et, étrangement, le coup d’œil qu’elle m’adresse est dénué d’hostilité. Je la remercie d’un sourire en acceptant son aide pour me lever à mon tour. Son regard est sincère. Sa main douce et tiède presse franchement la mienne, sans fermeté excessive. Nos doigts se caressent en se séparant. Une complicité amicale se noue.


Nous voilà côte à côte, interrogeant du regard nos compagnes qui se sont enfoncées benoîtement dans leurs sièges. Pour l’instant, l’attention de Marie-Blanche est surtout attirée par tes longues jambes que tu as croisées en repoussant le pan de ta robe d’un geste négligent. Une cuisse largement découverte, tu joues quelques secondes avec tes ballerines, en quittes une, puis me désignes du bout de ton pied nu.



J’ai bien saisi ton sous-entendu. Je déboutonne sans hâte le chemisier de Déborah et, sous prétexte de la disposer plus commodément pour le retirer et dégrafer sa courte jupe, je la fais se tourner face à Marie-Blanche. Celle-ci peut donc avoir une vue directe sur le buisson noir que j’ai déjà entrevu lors du repas. Elle le fixe sans embarras apparent, à peine une nuance rosée se remarque-t-elle sur ses joues. Moi, j’admire la silhouette fine de Déborah, sa peau brune, ses hanches étroites, son petit cul musclé.


Je la laisse, vêtue du seul soutien-gorge, pour plier soigneusement son corsage, ma foi assez sobre et élégant, et sa jupette. Il me faut, je ne sais pourquoi, un peu plus de temps que nécessaire pour m’acquitter de cette tâche sans risque de faux plis.



Notre bonne hôtesse a posé son verre. Elle s’est avancée sur son fauteuil pour approcher son visage de Déborah autant que l’autorise la bienséance. Elle garde les yeux sur les rondeurs du soutien-gorge pendant que je fais mine de me battre sans succès avec son attache.



Je comprends son invitation et dirige mes mains vers sa poitrine, ce qui finit d’ouvrir totalement mon peignoir kimono. Je suis presque collée à elle, effleurant son dos de mes seins pour dégager les siens des bonnets. Elle se recule sans doute légèrement pour m’aider, car notre contact est soudain plus franc. Elle s’appuie sur ma poitrine et je sens ses fesses musclées contre mon ventre. Leur fermeté et le soyeux de sa peau éveillent des frémissements sous ma touffe et dans mes mamelons. Je ne me presse pas pour libérer ses seins. Mes doigts en conque remontent et remplacent peu à peu la lingerie. Ils découvrent des tétons épais, durcis comme les miens, qu’ils quittent à regret.


C’est à regret aussi que j’abandonne le corps de Déborah pour déposer le soutien-gorge sur ses vêtements. Une tiédeur bien connue s’est nichée dans ma grotte. Elle se communique à mes lèvres lorsque ton œil coquin me pousse à faire à présent le don convenu de mon kimono. Je m’en sépare rapidement et m’apprête à en couvrir Déborah, mais tu m’arrêtes d’un haussement de sourcils. Ni elle ni Marie-Blanche n’ont bougé, la plus jeune s’offrant impassiblement à l’examen qui fait briller les yeux de son aînée. Celle-ci lui demande d’un geste discret de tourner sur elle-même et apprécie visiblement la cambrure des reins avant de reposer un regard passionné sur le ventre plat, la jointure ombragée des cuisses, les poires agressives et les pointes dardées des seins. Le bout de sa langue humidifie par instants ses lèvres.


Il semble que dans sa volte Déborah se soit un peu plus rapprochée de sa spectatrice. Elle se tient bien droite, les épaules dégagées, la tête haute, les mains modestement ramenées derrière elle. Son attitude met sa poitrine en valeur sans affectation. Pour assurer son équilibre ou par complaisance, elle vient d’écarter assez les chevilles pour faciliter l’observation de ses formes intimes. Ce petit mouvement a encore réduit l’espace entre les deux femmes. Il s’en faut d’un rien que la tête de l’une ne frôle le ventre de l’autre. Marie-Blanche garde sagement ses mains sur ses genoux, mais sa respiration s’est précipitée. D’imperceptibles palpitations de ses narines indiquent qu’au moins quelque ténu effluve du sexe tout proche lui parvient. Peut-être compare-t-elle avec le souvenir qui lui revient des nôtres…


Peut-être pas, finalement : alors que j’attends docilement avec le kimono sur mon bras – sous tes yeux moqueurs – voici qu’elle s’adresse à Déborah.



Déborah t’adresse un bref regard pour s’assurer de ton accord avant de donner sa réponse d’un débit neutre.



Sandrine a le chic pour choisir le moment d’apparaître. La voilà justement qui entre pour prendre les ordres de sa maîtresse. Pour l’heure, elle ne s’annonce pas par le traditionnel « Madame a sonné ? », mais par un léger toussotement, qu’elle doit renouveler à deux reprises. Je suis la première à la voir, simplement parce que je me trouve plus près de la porte. Elle ne s’étonne plus de surprendre sa maîtresse en compagnie de femmes nues ni de l’inclination qu’elle semble suivre maintenant pour leur chatte. Je crois plutôt avoir discerné dans ses yeux la lueur d’un certain intérêt, comme la possibilité d’y trouver l’opportunité d’améliorer sa propre situation. La tirade de Déborah la stupéfie quand même un peu.


Madame C** accorde à sa bonne une attention distraite, le temps de quelques mots.



Manifestement, les déboires de sa vis-à-vis l’absorbent plus que les questions ancillaires.



Le ton de Déborah est légèrement moins assuré. Le minois de Sandrine s’est pudiquement détourné. Tes yeux pétillent de malice attentive, comme le pêcheur qui vient de ferrer l’ablette. Je me suis habituée aux évènements improbables et commence à m’en amuser. Marie-Blanche domine difficilement le trouble qui lui empourpre les joues.



À nouveau, le regard de Déborah sollicite ta permission. Tu la lui accordes, bien sûr. Que dis-je ? Le froncement de sourcils qui accompagne ton hochement de tête lui en fait un ordre. Elle écarte plus largement les jambes et projette son bassin en avant. Sa réponse est placide.



Mais elle garde ses bras derrière le dos.


Le bon ange de madame C** lutte âprement contre les nouveaux démons de Marie-Blanche, mais hélas pour la morale bourgeoise, sans perspective de succès, je le crains. Les mains de notre amie frémissent d’impatience, sa respiration est saccadée, son effort pour se contenir est visible, sa gêne de devoir ouvrir elle-même le sexe offert est évidente. Je me demande si elle osera assouvir sa curiosité licencieuse ou si elle se contentera de donner un ordre à Sandrine, voire de nous solliciter toi ou moi, pour satisfaire sa concupiscence. De ton côté, Aline, tu parais surtout attentive au dénouement du conflit intérieur dans lequel tu l’as piégée.


Elle se décide brusquement, d’un geste presque agressif. Le contact brutal des ongles sur les lèvres fait grimacer Déborah qui reste cependant immobile et muette, laissant tout loisir à son examinatrice improvisée d’inspecter son intimité. Cette passivité apparente doit encourager une investigation plus poussée, car je vois Marie-Blanche incliner la tête, sans doute pour observer un détail douteux ou confirmer une impression olfactive. Je ne peux malheureusement en savoir plus de ma place, mais imaginer les doigts manucurés de l’une étirant les lèvres brunes de l’autre suffit à raviver l’humidité de ma chatte.


J’ai une furieuse envie de me masturber. Je n’aurais pas peur de tacher ce kimono qui m’encombre le bras, je laisserais bien ma main libre s’occuper de mon bas-ventre. Je patiente en masturbant mes seins, dérivatif qui, évidemment, accroît mes ondées intimes. Je ressens aussi une pointe de jalousie en voyant les petites crispations des fesses de Déborah. Assurément, elle prend plaisir aux tripotages de son sexe par Marie-Blanche. Pourquoi celle-ci s’est-elle retenue de toucher le mien ? Est-il moins inconvenant de tâter la mangue d’une soubrette que celle d’une amie, pour une dame bien née ? On ne le dirait pourtant pas à voir l’embarras qu’elle affiche sur son visage en relevant la tête.



Que de circonvolutions pour donner à entendre que les remugles de crevette négligée l’incommodent ! Ou bien craint-elle justement de succomber à leur attrait ? Il y a quelque chose de suppliant dans son regard. Tu fais mine de soupeser le pour et le contre de sa requête avant de donner ta réponse.



Ton sourire adoucit l’ambiguïté de ta dernière phrase, mais de toute façon Marie-Blanche n’y entend que ton accord. Elle en oublie même de te remercier pour commander aussitôt à Sandrine d’accompagner Déborah à la salle de bain. Tu l’arrêtes d’un geste.



La pauvre se le tient pour dit et baisse la tête en signe de contrition. Si ma sympathie pour elle n’a pas diminué, j’en ai presque autant pour Sandrine qui a suivi ce dialogue en ouvrant de grands yeux et qui semble de plus en plus mal à l’aise.



Ton approbation et tes félicitations pour une suggestion parfaitement adéquate aux objectifs visés comblent Marie-Ange. Elle recherche si clairement ton estime que j’ai l’impression qu’elle te drague – si ce verbe est dans son vocabulaire – et je balance entre m’en réjouir ou en prendre ombrage. Mais mon hésitation ne dure guère : notre relation est fondée sur la liberté, je t’aiderai à la séduire quoiqu’il advienne. Rassérénée, je l’écoute en souriant recommander à Sandrine d’aller quérir Viviane et Clémence de sa part sans leur en donner la raison.


Puis, après le départ de sa jeune soubrette, elle te livre une autre de ses préoccupations.



Il y a donc au moins deux femmes-fontaines dans ton personnel [voir épisode 3]. Est-ce l’un de tes critères de recrutement ? L’éjaculatrice présente ne pipe mot. Son dos est agité de légers tressautements, ses mains s’étreignent nerveusement, tout son corps est raidi. Je devine qu’elle met toute sa volonté à se retenir de pleurer. Je sais quelle honte on éprouve à entendre discourir crûment de ses caractéristiques sexuelles. L’empathie me saisit et me pousse à atténuer son désarroi. Ta voix dure stoppe mon élan.



Tu n’as pas dit « de ses péchés », mais c’est tout comme. Aline en directrice de conscience ! Le concept me fait sourire tandis que tu reviens à Marie-Blanche.



Marie-Blanche C** reste un moment indécise. Le bon ange de madame C** tire les leçons d’un échec complet en se retirant des affaires. La place revient aux démons de Marie-Blanche qui la libèrent de ses tabous. Elle te soumet, à demi rougissante, une seconde proposition.



Elles poursuivent leurs échanges courtois en discutant de modalités pratiques auxquelles je ne prête pas attention. Le supposé jeu de rôle distrayant me paraît bien oublié. L’atmosphère badine du début de soirée s’est pervertie dans un autre jeu, un tantinet sadique. Je n’ose appesantir mon regard sur Déborah, il me semble que ses jambes tremblent. Elle a perdu tout espoir de te fléchir, si jamais elle en a eu. Elle attend un ordre qui ne tarde guère.



Sa voix est curieusement haut perchée, mêlant crainte de l’inéluctable et soulagement d’une tension trop longtemps contenue. La tienne ne trahit ni colère ni bienveillance.



Je me retiens de dire amen en voyant Marie-Blanche sérieuse comme une papesse. Se croit-elle vraiment dans le rôle de « conseillère pédagogique » que tu lui fais jouer ? Déborah a retrouvé peu à peu la maîtrise de sa voix où je ne discerne aucune duplicité. Toi-même, tu gardes un visage impassible – hormis la malice qui pétille toujours dans tes yeux – pour donner tes instructions.



J’ai enfin la permission de la toucher à nouveau ! J’en profite pour l’enlacer par la taille sous prétexte de la conduire derrière le fauteuil. Mon cœur bat plus vite en retrouvant le contact de nos nudités. La position qui lui est imposée l’oblige à s’asseoir d’abord sur le haut du dossier. Il me faut l’étreindre plus haut et plus étroitement pour lui faciliter l’exercice. Elle est étonnamment légère entre mes bras. Sa peau exhale un parfum de cannelle épicé, son sein palpite doucement lorsque ma main s’y égare. Son épaule appuie sur ma poitrine, son aisselle est tiède et humide contre ma peau. Je retrouve la même sensation, plus chaude et plus moite, de ses fesses sur ma paume en accompagnant son mouvement de renverse.


En basculant dans le fauteuil, son corps offre la proximité de son ventre à mes narines. Je retrouve cette odeur des îles, mais plus aigre et plus marine. Nettement plus marine. Disons-le tout net, des effluves puissants de marée dominent hautement les fragrances d’épices ! Je m’en accommode pourtant sans répugnance. Au contraire, mon excitation s’y renforce. J’espère seulement en mon for intérieur que je n’en ai pas moi-même donné autant à respirer à Cyrielle lorsqu’elle a baissé ma culotte. Rien que du naturel, certes, quoique sans doute un peu rude pour une gamine de dix-huit ans… [voir épisode 1].


Déborah gît à l’envers, la nuque sur le cuir qui accueillait peu avant le fondement de Marie-Blanche. Ses bras reposent sur les accoudoirs, ses jambes pendent par-dessus le dossier. Cette position ne répond pas exactement à ton attente. Tu réclames d’elle un effort pour rehausser son cul, ou plus précisément sa chatte, afin de coopérer pleinement aux inspections qu’elle doit subir. Désireuse d’assumer pleinement, moi aussi, ma fonction d’assistante, je n’ai d’autre ressource que de grimper sur le fauteuil et d’attraper à bras le corps son bassin pour l’aider à se disposer comme tu l’exiges.


Nous y parvenons en unissant nos forces. J’ai maintenant sous mon nez une entaille incarnate largement écartée au milieu d’une forêt vierge (pour son ambiance tropicale humide) de poils noirs luisants. Les fortes exhalaisons qui en montent m’envahissent à chaque inspiration, se muant aussitôt en onctuosités nouvelles dans mon vagin. Mes genoux plantés sur les accoudoirs dégagent à Déborah une vision directe sur mes formes intimes. Ma pose lui révèle sans pudeur tant l’opulence des grandes lèvres gonflées et les crêtes saillantes des petites que les secrets de la fente ouverte et les gouttes de cyprine qui en sourdent. Elle a tout loisir d’apprécier le parfum sexuel d’une chatte dont la profusion broussailleuse l’emporte sur la sienne.


Un mot nous vient simultanément à la bouche. Pardon, nous soufflons-nous mutuellement. Même dans ce bref murmure, son ton est sensiblement plus empreint de gêne que le mien. Je presse mes mains sur ses hanches avec douceur pour calmer sa honte de son odeur.



Elle me remercie par une caresse sur mon mollet d’un geste furtif qui ne t’échappe pas. Mais tu n’as pas le temps de t’en offusquer, car Sandrine, fidèle à ses habitudes d’à-propos, pousse au même instant dans la pièce ses deux ouailles qu’elle a dû forcer à abandonner leurs babillages avec leurs nouvelles copines [voir épisode 5]. Ses mots d’excuse s’étranglent dans sa gorge en apercevant le tableau scabreux que Déborah et moi présentons aux jeunes arrivantes.


Il est certain que pour un œil innocent la figure que nous formons évoque le classique soixante-neuf de façon évidente, quoiqu’un peu alambiquée. Pourtant, seul notre sens olfactif se délecte des émois érotiques de notre partenaire sans que nos mains ou nos langues ne touchent nos vulves respectives. Il me faut tordre le cou pour contempler les stupéfactions différentes qui se lisent sur les visages de Sandrine, Viviane et Clémence. Déborah, par contre, peut les observer sans problème entre l’arche de mes cuisses, à l’envers toutefois. Je vois aussi que Marie-Blanche manifeste un certain embarras, tandis qu’un sourire radieux et rassurant s’est posé sur tes lèvres.



Les têtes des gamines valent le détour, mais je risque un sévère torticolis si je m’obstine à tourner la mienne. Malgré les agréables chatouillis, volontaires ou non, du souffle de Déborah sur la figue juteuse que je lui expose quand tu lui demandes de leur répéter l’aveu de ses fautes, la curiosité me fait quitter mon perchoir. Tu leur expliques ensuite tranquillement ce que l’on attend d’elles, et de moi, d’ailleurs. Les regards qu’elles jettent sur la coupable ne peuvent dissimuler les sentiments qui les traversent.


Si la surprise est quasi nulle pour Sandrine, son trouble augmente et le désarroi la saisit à l’approche de sa contribution ; elle sauterait sur la moindre occasion pour y échapper. Viviane a d’abord affecté un air pincé en écoutant la confession de Déborah, ses yeux se sont ensuite plissés en se découvrant actrice du châtiment et la lueur qui les fait briller est tout, sauf de la compassion ; la perversité cachée perce sous le masque de la gentille petite cousine. Clémence est plus complexe. La crudité des détails délictueux ne la choque pas, elle n’y verrait que péché véniel si j’en juge par sa mimique railleuse, qui devient moue indécise à l’annonce de la méthode de punition ; elle balance apparemment entre désir lubrique et empathie inquiète.


Marie-Blanche n’a pas ouvert la bouche et évite de regarder Viviane depuis qu’elle est entrée. Regrette-t-elle maintenant son empressement à l’impliquer dans nos jeux libertins ? Pour se donner une contenance, elle trempe plus souvent ses lèvres dans son verre de gin – le troisième, si j’ai bien compté. Espère-t-elle que l’on mette la coloration de ses joues au crédit de l’alcool plutôt qu’à sa confusion de s’être laissé entraîner hors de ses limites de décence ? En tout cas, elle n’ose pas commander à Sandrine de commencer « l’inspection punitive ».


Cette apathie penaude te fait sourire et tu décides de modifier l’ordre de passage prévu.



Je m’y attendais un peu, vu les circonstances, mais il n’empêche que je ne sais pas trop « comment procéder ». J’acquiesce néanmoins à ton invite tout en finissant lentement mon gin orange pour me donner un temps de réflexion. Tu ne m’as pas reproché de prendre des initiatives lors de l’exercice pratique de cet après-midi, j’ai bien envie de recommencer ce soir. D’ailleurs, tu ne fais plus attention à moi, tout occupée à questionner Viviane et Clémence sur leurs études hôtelières.



Elle a un mouvement de recul lorsque je passe mon bras sur ses épaules. Je suppose qu’elle n’a pas l’habitude d’être enlacée par une femme nue qui a le double, et plus, de son âge. Elle se roidit sous mon étreinte. Je pourrais presque entendre son cœur battre la chamade. Elle attend une aide qui ne vient pas. Elle capitule enfin dans un grand soupir. Je la tiens assez fermement malgré tout pour la conduire derrière le fauteuil où est exposée Déborah. La vue du sexe offert la fait violemment rougir. Je l’encourage gentiment.



Elle hésite encore jusqu’à ce que je prenne ses poignets et lui plaque les mains sur la vulve qu’elle doit examiner.



Elle s’est enhardie, ses mains ne refusent plus de toucher le sexe humide. Je peux lâcher ses poignets et simplement guider ses gestes en me tenant derrière elle, mes bras sous les siens, mon menton au creux de son cou, mon pubis sur ses fesses.


Ma proximité maternante la rassure, elle en oublie ma nudité pour se lover plus étroitement contre moi. Je pèse sur ses épaules pour la forcer à se pencher vers les cuisses ouvertes, à respirer de plus près les exhalaisons que ses doigts avivent. Son cul frotte mon ventre, je perçois le contact de sa peau sans autre obstacle que le tissu léger de sa blouse tendu sur ses petites pommes. Elle doit éprouver la même sensation et ressentir la chaleur qui envahit mon corps. Elle ne cherche pas à se dérober.


Les yeux de Déborah ne quittent pas nos visages accolés. La bouche entrouverte, le souffle court, le teint plus vif des joues, les larmes au bord des paupières, toute sa physionomie exprime un mélange d’excitation et de honte qui réclame mon affection. J’essaie de la lui transmettre du regard entre deux conseils à Sandrine.



Sandrine obéit docilement, avec une grimace bien évidente de dégoût.



Une petite larme roule sur la joue de Déborah. Mes bras enserrent plus étroitement Sandrine, mes mains en dessous de sa taille, ma bouche au coin de la sienne.



J’insiste, je répète ma question en pressant mes mains juste au-dessus de son pubis. Je sens la forme de son string sous la blouse. Elle est assez fine pour que je puisse saisir les bords de la culotte. Je tire vers le haut en renouvelant ma demande. J’obtiens un aveu timide et contrit. Je relâche la tension sur sa motte et la caresse légèrement à travers le tissu. Une oreille brûlante s’appuie contre ma joue.



Elle pose un index dans la fente béante, le fait passer de bas en haut, recommence une ou deux fois. Elle n’ose pas aller jusqu’au clitoris. Déborah tressaille, se mord les lèvres. Deux grosses larmes glissent de ses paupières.



Je prends soudain conscience du silence autour de nous. Le mouvement des yeux de Déborah m’avertit d’une présence derrière moi au moment même où une main fraîche se pose sur mes reins. Un contact moelleux pèse légèrement sur mon dos. Clémence passe une tête souriante par-dessus mon épaule.



Malgré son air crâneur, une petite émotion s’entend dans sa voix. Viviane se tient un peu en retrait, m’observant du coin de l’œil, une moue vaguement critique sur les lèvres.



La main de Clémence glisse, par inadvertance peut-être, sur mes fesses tandis que je m’écarte en entraînant Sandrine. J’ai le temps d’apercevoir dans le regard de Déborah une ombre de tristesse qui me serre le cœur. Mais déjà les doigts vifs de Viviane se sont posés sur son sexe et elle coopère de son mieux à la poursuite de sa pénitence.


Sandrine est toute frêle et docile entre mes bras. Une grande bouffée de tendresse me vient à son égard aussi. Les gestes que je lui ai imposés ont bousculé sa pudeur de jeune fille et révélé peut-être en elle des pulsions qu’elle n’imaginait pas. Ses épaules tremblent, elle se laisse guider devant toi sans résistance. Même tes compliments sur ses qualités d’observation et sa franchise ne la rassérènent pas. Elle vacille, ses jambes se déroberaient si je ne la tenais pas.



Elle ne réagit pas. Les yeux ailleurs, elle semble perdue dans des pensées inquiètes (le bon ange de madame C** tenterait-il une contre-attaque ?) qui l’empêchent de profiter d’un spectacle qu’elle a pourtant grandement contribué à mettre en scène. Son verre est vide, sa joue un peu plus rouge que tout à l’heure. Je dois réitérer ma requête pour qu’elle daigne sortir de sa léthargie. Elle se force à sourire et murmure une excuse indistincte en s’empressant de nous servir. Elle pousse même l’obligeance jusqu’à inviter sa bonne à s’asseoir, sans oublier de se resservir un « petit gin » ; pour nous accompagner, s’excuse-t-elle.


Rassurée sur le sort de Sandrine qui reprend doucement contenance, j’aimerais me revêtir, fut-ce symboliquement, de mon kimono transparent et pouvoir également poser mes fesses sur le canapé. Le premier repose bêtement sur le dossier du second que tu occupes lascivement, couchée de tout ton long. Si tu me refuses de l’index l’usage de l’un, tu m’accordes l’accès à l’autre en levant haut tes jambes, sans souci de ce que dévoile de toi le glissement de ta robe. Rien ne s’oppose à la vue des renflements jumeaux de ta vulve entre tes cuisses dénudées ni du profond sillon qui la prolonge. Voudrais-tu secouer la torpeur de Marie-Blanche, tu ne t’y prendrais pas autrement.


Ton clin d’œil malicieux confirme ma supposition. Bonne copine, je t’apporte mon aide en prolongeant l’exhibition de ton cul avant de m’asseoir. Il me faut bien, n’est-ce pas, prendre le temps de délicatement replier le tissu sur le siège pour ne pas le froisser… Lorsque je suis enfin installée, tes jambes toujours nues reprennent leur position allongée. Tes pieds viennent tout naturellement reposer sur moi, un talon trouvant son gîte contre mon pubis, l’autre sur un genou qu’il oblige sournoisement à s’écarter.


Tous ces gestes n’ont bien sûr pour but que de favoriser un confortable délassement entre amies. Ainsi l’assurons-nous par un sourire innocent à l’intention de notre hôtesse que les délices du voyeurisme détournent de sa réflexion morose. Soucieuse sans doute de poursuivre cette salutaire thérapie, tu sollicites candidement une nouvelle boisson qu’elle se fait un plaisir de t’apporter. C’est l’instant que choisit mon genou pour céder à la pression de ton talon. Ta jambe glisse de ma cuisse ouverte, exposant sans entrave les formes de ta chatte.


Tu ne juges pas nécessaire de te refermer pour remercier Marie-Blanche qui, du reste, n’a d’yeux que pour tes lèvres du bas. Tu ne crois pas utile non plus de cesser de mouvoir subrepticement le pied qui repose sur mon pubis. Cette friction caressante m’incite à mieux lui offrir le haut de ma fente. Marie-Blanche ne peut manquer de remarquer le mouvement de mon bassin et de mes cuisses. Son regard alterne d’une chatte à l’autre tandis qu’elle t’écoute distraitement attirer notre attention sur les commentaires de Viviane et Clémence à l’encontre de Déborah.


Le vocabulaire de ces demoiselles ne s’inscrit pourtant pas dans le registre de la bonne éducation auquel on s’attendrait. Leur description de l’intimité de leur victime s’émaille d’un chapelet de mots crus où « cramouille » et « chagasse » passent pour les plus élégants. Les successions d’expressions vulgaires finissent par détourner Marie-Blanche de sa contemplation lubrique et lui font froncer le sourcil, moins de réprobation que d’étonnement. Les jeunes filles modèles se révèlent sous un jour qu’elle ne soupçonnait guère, pas plus que leurs compétences dans l’anatomie féminine de l’appareil uro-génital.



Chose surprenante, notre hôtesse te rend ton sourire sans rougir, ni même dissimuler le regard lascif qu’elle porte sur ma main égarée sur ta cuisse, tout près de la fleur onctueuse que tu dévoiles si obligeamment. Les démons de Gomorrhe se sont durablement installés dans une âme ci-devant bienséante…



Brusquement interrompues dans leurs litanies salaces, les deux interpellées écoutent tes explications en roulant des yeux ronds. Ceux de Marie-Blanche s’attardent sur les empreintes humides qui marquent le cuir de son canapé quand nous nous levons. Indulgence ou envie, sa courtoisie la pousse à absoudre cet aveu du plaisir pris à nos exhibitions. Il lui inspire cependant une remarque bassement matérielle.



La mimique amusée de Clémence est bien plus sympathique que l’air faussement détaché de sa copine. Quant à Sandrine, elle porte un intérêt incompréhensible au bouquet de fleurs qui orne la table. Qu’on veuille bien l’oublier est son seul souhait. Espoir déçu, car sa patronne vient de trouver la solution à son inquiétude.



Résignée, Sandrine déboutonne le haut de sa blouse puis se retourne pudiquement pour la faire glisser de ses épaules sur sa taille et ses jambes. Un joli dos nu nous apparaît, ainsi qu’un petit fessier potelé qui enserre étroitement le string. Elle se dégage aussi vite qu’elle peut de sa tenue et la tient collée contre sa poitrine en nous faisant face à nouveau. Sa frimousse exprime un désarroi qui semble la paralyser. Il faut que notre hôtesse lui réitère un peu plus vivement son ordre pour qu’elle se décide à faire ce qui lui est demandé.


En abandonnant son léger rempart à sa pudeur pour étendre la blouse sur la chauffeuse, elle nous offre le profil d’un sein à peine arrondi par la position. C’est qu’elle a un mignon petit corps cette gamine ! Gentiment potelé certes, mais sans lourdeur ; des reins élégamment cambrés qui font ressortir la rondeur des fesses ; une poitrine en pommes jumelles dont les aréoles pâles s’ornent maintenant de pointes roses… qui me semblent tendues, tiens, tiens !



À cette remarque moqueuse, la pauvrette sursaute, veut protester, et s’aperçoit qu’elle est devenue le centre de nos regards amusés. Les mots lui manquent et ses joues s’empourprent.



À suivre