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Temps de lecture estimé : 39 mn
06/08/20
Résumé:  Avec Emma, nous nous sommes trouvés, malgré des vies tellement différentes et une grande différence d'âge. Mais que nous réserve l'avenir ?
Critères:  fh hplusag amour fellation cunnilingu pénétratio -amouroman
Auteur : Pericles  (Épicurien marxiste, tendance Groucho)      Envoi mini-message

Série : SDF

Chapitre 02 / 02
SDF - Suite et fin.

Résumé de l’épisode précédent :

Seul depuis la mort de ma femme il y a sept ans, je vis une vie parfaitement ennuyeuse. La rencontre fortuite d’une jeune femme sans domicile fixe a commencé à changer cela.






Une fois séché, je remets juste mon boxer et je jette le reste de mes vêtements dans le panier de linge sale. Emma me lance un regard interrogatif. Je hausse les épaules :



Ça fait rire Emma, qui décide également de ne pas remettre son t-shirt. Nous nous asseyons donc tous les deux pour manger, uniquement vêtus d’une culotte pour elle et d’un boxer pour moi.

Étrangement, ses seins sont là dans toute leur beauté, mais je ne ressens plus le besoin de les scruter à tout moment. Quand ils attirent l’inévitable tache de sauce bolognaise, je me contente de tendre la main et de l’essuyer avec mon doigt. Elle le remarque à peine et continue de me parler de la prochaine pièce à peindre. C’est amusant, on fait presque vieux couple, là !


Pas de peinture cet après-midi, nous allons nous promener dans le centre commercial voisin où elle fait quelques achats complémentaires. Sans en avoir parlé, nous savons maintenant tous deux qu’elle va rester un certain temps à la maison.


Ensuite c’est soirée cinéma/sandwiches. Emma, allongée sur le canapé, la tête sur mon torse essaie de comprendre pourquoi je trouve la trilogie des Matrix si intéressante. Pour elle, seul Keanu Reeves à un intérêt dans ce film, le reste n’est qu’élucubrations métaphysiques (je ne crois pas qu’elle ait utilisé ce mot, mais c’est globalement ce qu’elle veut exprimer). Je renonce à lui expliquer la dimension philosophique du film et je me contente d’apprécier son corps lové contre le mien. Devant son hermétisme face au chef-d’œuvre des frères Wachowski (enfin, maintenant les frères sont tous les deux devenus sœurs, c’est fou comme la société a évolué ces vingt dernières années), je ne lui impose pas de regarder le dernier opus de la trilogie.

Lui embrassant le front, je me lève et lui tends la main. Il est vrai que l’on est maintenant « Ce soir » ! Je n’ai pas oublié sa promesse.


Elle me prend la main en souriant et se lève gracieusement du canapé. Je la guide vers ma chambre, mais passant devant sa salle de bain, elle me laisse continuer seul. J’en profite pour aller me brosser les dents, puis je vais me coucher sur mon lit.

Alors que je me demande si elle va vraiment me rejoindre, son ombre apparaît dans l’embrasure de la porte. Je la vois retirer son t-shirt et sa culotte et elle vient s’asseoir à côté de moi au bord du lit.



Je souris et la prenant par le bras, je la fais rouler par-dessus mon corps afin qu’elle se retrouve allongée au milieu du lit. Avant qu’elle ait le temps de bouger, je viens m’asseoir sur ses cuisses. Elle rit de se voir ainsi dominée. Dieu, que j’ai envie de cette fille !


L’ayant ainsi immobilisée, j’en profite pour la chatouiller sur les côtés. Elle rit à nouveau et essaie de repousser mes mains, mais je ne la laisse pas faire. Je laisse mes doigts caresser le pourtour de ses seins, dont j’admire la symétrique perfection. Ça a l’air de ne pas lui déplaire, je peux distinctement observer la pointe de ses seins se durcir. Elle a d’ailleurs arrêté d’essayer de bloquer mes caresses qui, il est vrai, sont devenues bien plus sensuelles et beaucoup moins chatouilleuses.


J’empaume chacun de ses seins puis je pince légèrement leurs tétons entre mes doigts. Puis, me déplaçant un peu, je me penche pour venir lécher doucement le mamelon droit. Je l’entends rire et son mamelon se durcit encore un peu plus. Je réitère le même processus avec le sein gauche, et en suis récompensé par le même résultat. Les pointes de ses seins sont maintenant bien érigées, toutes dures sous ma langue. J’avoue être assez fier de déclencher si rapidement cette réaction. Fier et heureux qu’Emma apprécie autant que moi nos petits jeux. Ma langue se déplace entre ses seins et je parsème son torse de petits baisers mouillés, tout en me dirigeant vers son ventre.

Bien sûr, mes mains ne restent pas inertes alors que ma bouche entame cette descente : je recommence à faire glisser mes doigts, légers comme des plumes, sur ses côtés. Elle rit à nouveau et lutte pour rester immobile. Je peux sentir ses muscles se tendre à chaque fois que mes doigts bougent.


Chaque coup de langue sur son ventre déclenche un léger soupir chez Emma. Je la regarde et je la vois qui se mord la lèvre inférieure. J’arrive au niveau de son pubis et mon nez commence à percevoir une douce fragrance musquée, signe de son excitation, et qui fait monter la mienne. Je reste immobile quelques instants pour respirer à fond et m’imprégner de son odeur intime, tant elle est annonciatrice de douceur et volupté.


Emma gémit plus fort maintenant et se tortille un peu en essayant de me désarçonner à nouveau. Je ne me laisse pas faire, mais je recule pour me donner plus de liberté de mouvement, tout en continuant à la couvrir de baisers jusqu’en haut de ses cuisses.

J’écarte légèrement ses jambes et mes baisers, sur sa cuisse gauche viennent frôler son adorable minou. Cela provoque chez Emma une série de petits tremblements alors que ma langue s’approche de plus en plus de son sexe. Je respire une nouvelle bouffée d’Emma tandis que je me déplace vers son autre cuisse, en contournant à nouveau son sexe.


Mon érection est à présent d’une rigidité absolue, mais en profiter pour la pénétrer ne fait pas partie de mes plans dans l’immédiat. De ce fait, je ressens chez ma compagne une certaine frustration alors que je passe à nouveau au-dessus de son joli abricot pour revenir embrasser une cuisse droite toute tremblante. Alors que je m’approche enfin de son sexe, Emma vient presser ses doigts dans mes cheveux. Je peux voir des perles de rosée sourdre entre ses petites lèvres. Emma est prête et ses mains viennent s’assurer que je ne vais pas une fois en sorte ignorer son désir.


Elle a une chatte magnifique, avec des petites lèvres qui dépassent à peine des grandes lèvres. Son pubis est soigneusement épilé et les seuls poils qu’elle s’autorise sont regroupés en un très mignon ticket de métro d’un noir d’encre, pointant vers le saint des saints. Pour le reste, du clitoris jusqu’à l’anus, elle a fait place nette.

J’embrasse et j’aspire entre mes lèvres ses nymphes délicates, geste immédiatement récompensé par un surcroît d’humidité. Elle est maintenant complètement trempée. À nouveau, elle laisse percer son impatience et crochant ses doigts plus profondément dans mes cheveux, elle cherche à tirer ma tête vers le haut. J’accède à sa demande muette, mais j’en profite, en suivant ce mouvement ascendant, pour faire glisser ma langue tout le long de son sillon vaginal, m’abreuvant à la source de sa cyprine. En retour, un long tremblement agite ses reins, accompagné d’un langoureux gémissement.


À nouveau, une légère pression de ses doigts cherche à m’attirer plus haut. Mais je tiens à garder la maîtrise du jeu et, de la langue, je pénètre plus loin en elle pour la lécher plus intensément. Elle gémit un peu plus fort. Enfin, quand je la sens tendue à l’extrême, le bout de ma langue vient titiller le capuchon de son clitoris, mais je veille à ne pas toucher le petit bourgeon lui-même. Dans le même temps, un de mes doigts investit la place laissée vacante par ma langue entre ses petites lèvres. Je la masse de l’intérieur, pendant que d’un mouvement circulaire je poursuis ma progression autour de son mignon clitoris, sans toutefois jamais le toucher.


Frustrée, Emma essaie de faire bouger ses hanches puis ma tête, afin de l’orienter comme elle en a envie, mais je prends un malin plaisir à résister et continuer mes taquineries tout en me noyant dans son parfum enivrant. Enfin, arrêtant ce petit jeu sadique, je capitule et cédant à la pression de ses mains, je viens poser la pointe de ma langue sur son clitoris.


Quel électrochoc ! Elle gémit, se tord sous la caresse de ma langue. J’enveloppe de mes lèvres son clitoris, dur et dressé comme un petit obélisque. Elle guide les mouvements de ma langue en pressant sur ma tête. J’accompagne par ailleurs les ondulations de ses hanches en la pénétrant de deux doigts, jusqu’à la garde.

Je sens alors son corps pris de spasmes irrépressibles ; le plaisir d’Emma monte en flèche et mes doigts nagent dans un océan de cyprine. Pour accélérer la progression de cette vague de jouissance, je n’arrête pas un instant la pression de ma langue, de mes doigts, même quand l’orgasme la submerge enfin et que son bassin tressaute sous de violents soubresauts. Elle se raidit une dernière fois puis ses hanches retombent sur le matelas avec un grand soupir.


Me soulevant un peu pour libérer mon sexe dur comme l’acier, je la regarde, abandonnée, sa tête roulant d’un côté à l’autre, les yeux clos, comme si elle voulait dire non, ses seins se gonflant au rythme de sa respiration.

M’étant délecté de ce spectacle superbe, je replonge engloutir ma langue dans ce fruit juteux puis repars à l’assaut de son bouton d’amour. Ses hanches reprennent leur samba : « Ahhh, putain, ouiiiiii » sort de sa bouche alors que je l’emmène vers un nouveau paroxysme de plaisir. Je prends un plaisir intense à l’amener vers un deuxième orgasme à la suite. J’ai toujours été le genre d’homme à faire passer le plaisir de sa compagne avant le sien, et, pour moi, Emma se révèle être une bénédiction.

La tempête qui anime ses hanches s’étant calmée, je vais pour m’abreuver à nouveau à sa source, mais je me retrouve bloqué par sa main couvrant son sexe.



Elle halète en essayant de reprendre son souffle. Il y a encore de petits tremblements le long de ses jolies cuisses.



Elle me tire à côté d’elle et m’embrasse profondément.



Elle rit encore. Quel rire merveilleux, gratifiant. Je suis assez fier de moi. Elle contemple mon sexe toujours au garde-à-vous :



Elle est visiblement surprise qu’un homme puisse aimer faire un cunnilingus. J’imagine que dans les relations sexuelles qu’elle a dû avoir jusqu’à présent, ses partenaires étaient plutôt du genre à ne penser qu’à leur propre plaisir. Elle pose sa main doucement sur ma verge. Je ne peux empêcher une secousse involontaire de secouer mes reins à ce contact. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que je décharge.



En parlant de la prendre, de fait, c’est elle qui prend alors le contrôle sur moi, me poussant sur le dos, la tête calée dans l’oreiller puis enjambant mes cuisses. Je souris béatement. Je sais ce qui va arriver. J’espère que je vais réussir à tenir un peu de temps, mais, excité comme je suis, je ne me fais pas trop d’illusions sur mes capacités de résistance.

Elle positionne doucement ses hanches au-dessus de mon bassin, sa chatte trempée vient coincer mon érection contre mon ventre, glissant dessus. Je serre les dents pour ne pas jouir illico.

Je sens que mon gland s’engage doucement entre ses petites lèvres et je me prépare à plonger en elle… et elle s’arrête là. Un véritable supplice.



Tel est pris qui croyait prendre, voilà sa vengeance toute personnelle pour l’avoir fait languir il y a quelques instants. J’essaie de bouger mes hanches pour enfin la pénétrer, mais elle recule de quelques centimètres, m’empêchant d’atteindre mon but.



OK. Elle veut jouer à ce petit jeu ?



Au moment où je commence à lui répondre, elle se baisse et enfonce un quart de ma queue au fond d’elle. Elle est si serrée que je ne sais pas si j’entrerais complètement en elle. Puis elle s’arrête à nouveau :



Elle me regarde avec un sourire diabolique. Puis elle reprend son mouvement de descente, et finalement, je suis enfin totalement en elle. Dieu que son sexe est étroit, enserrant ma queue dans un écrin de velours.

Et, une fois encore, elle reste immobile, alors que je suis totalement abuté en elle.

La mignonne joue avec moi comme j’ai joué avec elle tout à l’heure. Je ne peux m’empêcher d’en rire.



Elle me caresse le visage, c’est le paradis et l’enfer à la fois.



Je ris toujours, mais le jeu a assez duré. Elle rit avec moi, puis se lève lentement jusqu’à ne plus garder que la tête de ma queue en elle. Elle se baisse lentement à nouveau et mon rire se transforme en soupir de bonheur.



Je ne réponds pas. Je suis trop occupé à essayer de résister à l’orgasme qui approche.

Elle se relève et redescend plusieurs fois. J’adore cette sensation. Être profondément en elle, puis, quand elle se relève, sentir qu’on a atteint la limite et que ma queue va sortir de sa grotte. Mais à chaque fois, elle s’arrête juste au bon moment avant de me glisser à nouveau tout au fond d’elle.


Je n’y tiens plus. Alors qu’elle se relève une dernière fois, mes hanches accompagnent le mouvement sans attendre son retour. Il n’y a aucun moyen pour mon cerveau de retenir ma jouissance une seconde de plus. La prenant par les fesses, je m’enfonce en elle brutalement et dans un cri rauque de mâle en rut, j’explose en elle.

C’est aussi puissant que sous la douche avant le déjeuner. Je ne peux pas croire que je suis encore capable à mon âge d’une telle éjaculation. À longs jets, je m’épanche en elle. Quatre fois… cinq fois… six fois… Finalement, mon corps se calme et me laissant reprendre mon souffle.


Emma s’écroule sur moi, ses seins écrasés contre mon torse :



Elle n’a absolument aucun complexe à parler de sexe. J’avoue que je n’avais jamais rencontré une femme comme elle avant.



Elle se rassied sur moi, profitant des dernières raideurs de mon sexe. Elle se balance d’avant en arrière, ma queue encore fichée profondément en elle.



Enfin, elle se soulève délicatement, laissant ma queue reposer sur mon ventre et viens s’allonger à côté de moi. Je sens un flot de chaleur humide recouvrir mon bas-ventre et mes cuisses.



Elle se serre contre moi, la tête calée sur mon épaule, les seins collés contre mon flanc. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas bouger maintenant : c’est si bon de la sentir blottie contre moi.

Je tire les draps sur nous. Tant pis pour le mélange de cyprine et de sperme qui macule les draps, je n’ai aucune envie de bouger et cela ne m’empêchera pas de dormir contre Emma. Au pire, quand nous serons réveillés, cela me donnera une excellente raison de me doucher à nouveau avec elle.




**********




Il nous a fallu trois jours pour synchroniser nos orgasmes.

Emma semblait déterminée à tout faire pour y arriver. En ce qui me concerne, je pense que c’était déjà très bien, quelle que soit l’issue. Mais j’avoue qu’elle avait raison d’avoir dit que ce serait intense. Ce fut grandiose !


Pendant ces deux jours, nous avons passé plus de temps au lit… ou sous la douche… ou sur la table de la cuisine… enfin, bref partout où cela nous venait à l’idée, qu’à peindre les pièces de la maison.

Elle m’a avoué n’avoir pas une très grande expérience en matière de sexe, mais elle était volontaire pour tout essayer, partout, tout le temps. Et moi, je me sentais un nouvel homme, rajeuni, puissant et fier du plaisir que je lui donnais. Nous avons visité toutes les pièces, j’ai plongé mon sexe dans tous les orifices que la nature lui a donnés et, à chaque fois la jouissance a été au rendez-vous, pour chacun.

Il m’a fallu moins de trois jours pour tomber amoureux d’elle.


Je savais qu’elle n’allait pas rester et j’essayais de rester réaliste quant à ça. D’une certaine manière, le savoir dès le départ l’avait rendu acceptable. Je voulais juste qu’elle soit heureuse et je voulais être l’une des raisons de ce bonheur.




**********




Le jeudi suivant arrive très rapidement. J’ai promis à Emma que je retournerai travailler vendredi. Elle craint que je ne gâche ma vie juste pour être avec elle. Elle a raison. Emma est ma drogue et je ne veux perdre aucune des minutes où je peux être avec elle.

Pendant qu’elle s’entretient avec le Dr Fontanet, au centre pour problèmes « dys », je joue pour la première fois depuis une semaine à un jeu sur mon téléphone… et je me fais écraser par mon adversaire. Ses doigts doivent bouger à la vitesse de la lumière… Et les miens ont eu d’autres occupations ces derniers jours.


Emma sort du bureau avec un grand sourire.



Elle tient dans ses bras pleins de livres.



Oui, eh bien, en attendant, moi, je meurs de faim et c’est l’heure de mon entrecôte-frites.

Emma m’a taquiné toute la journée à propos de Julie. Je suis sûr qu’elle se fait un film, inventant quelque chose qui n’existera pas, mais je l’ai bien pris. J’ai juste peur qu’elle soit un peu déçue quand elle verra que Julie n’a pas pour moi l’attirance qu’elle imagine.

Même s’il est un peu tard quand nous arrivons à La Boucherie, nous devons quand même attendre quinze minutes pour avoir une table. Quand nous sommes finalement assis dans un box à l’arrière du restaurant, une jeune serveuse vient rapidement nous tendre la carte.



Je peux voir la déception sur le visage d’Emma. Je suis en quelque sorte devenu son Pygmalion et elle me voit comme un chevalier blanc auprès de qui toutes les femmes libres, et à peu près de mon âge, vont se pâmer. J’avoue qu’il y a aussi une trace de déception dans mon esprit. C’est toujours bon de se sentir désiré et j’aurais aimé croire au rêve d’Emma. Elle commande son coca et moi, ma bière.


J’explique à nouveau à Emma que si une serveuse nous sert très gentiment, c’est pour obtenir un bon pourboire, et je lui rappelle que la plupart des femmes ne me calculent tout simplement pas, comme disent les jeunes. Je remarque, alors que je pontifie sur ce sujet, qu’elle a cessé de m’écouter et sourit largement en regardant derrière moi. Je me retourne pour savoir ce qui la rend si heureuse et je manque tomber de mon siège : Julie s’approche de notre table avec un coca et une bière.



Le sourire de Julie est radieux. Ses longs cheveux blonds sont rassemblés en queue de cheval, mais quelques mèches se sont libérées et viennent encadrer son beau visage. Je n’avais pas remarqué ses yeux bleus la dernière fois que j’étais ici. Alors que là, ils accompagnent merveilleusement son sourire mutin.



Je lui souris en retour. Elle a un peu rougi. Emma nous dévisage l’un après l’autre avec elle aussi un grand sourire, tel le chat du Cheshire, dans Alice au Pays des Merveilles.



Pourquoi est-ce que je me sens comme un ado boutonneux essayant de flirter pour la première fois ? Je suis assis ici avec une femme de la moitié de mon âge qui prétend être ma fille, mais qui, en fait, couche avec moi, tout en m’encourageant à draguer la serveuse. C’est dingue ! Et en plus, je m’amuse comme un petit fou à la suivre dans son petit jeu.



J’espère que mon compliment ne sonne pas trop faux.



Elle rit en me serrant l’épaule.



Je regarde sa jolie silhouette s’en aller vers la cuisine. Pas aussi mince qu’Emma, mais pas mal du tout. Emma m’attrape le bras :



Elle s’amuse comme un petit diable à jouer les entremetteuses.



Emma sourit, mais je sais qu’elle est aussi très sérieuse. Je crois qu’Emma m’aime bien, maintenant, pas seulement pour le sexe, mais aussi parce que je représente pour elle une nouvelle chance de repartir du bon pied dans la vie. Et même si elle sait qu’elle me quittera, elle ne souhaite pas le faire tant que cela implique que je sois à nouveau seul. En fait, je pense qu’elle en fait plus pour moi que je n’en fais pour elle.


Julie revient quelques instants plus tard, toute gênée :



Je la sens un peu mal à l’aise, mais, avouons-le, ça me fait plaisir de la revoir.



Je rigole gentiment en essayant d’atténuer sa gêne.



Elle sourit puis prend la commande d’Emma. Pour se faire pardonner, elle prend un peu de temps pour discuter avec « ma fille ». Moi, je me tais et je les regarde l’une et l’autre. Il me semble qu’Emma apprécie la personnalité de Julie et que c’est ce qui la pousse à jouer les entremetteuses.


Lorsque Julie dépose enfin mon plat devant moi, comme la dernière fois j’ai droit à une grosse portion de frites supplémentaire, accompagnée de son beau sourire. Elle sait s’y prendre avec les clients qu’elle apprécie ! Et c’est vrai que je suis sensible à son attention. Je suppose que ça doit se voir sur mon visage, car elle me serre à nouveau l’épaule, puis laisse sa main glisser doucement le long de mon bras avant de retourner à son service. Emma me lance un regard enjoué :



C’est vrai qu’elle a vraiment l’air d’apprécier ma compagnie, en faisant plus que ce qui serait nécessaire pour garantir un bon pourboire. Je pense qu’en ce qui concerne les relations entre les gens, Emma est meilleure juge que moi.

Cependant, je ne suis pas encore prêt à laisser Emma repartir. Nous sommes trop bien ensemble et je voudrais qu’elle en ait terminé avec le Dr Fontanet avant de passer à autre chose.



Elle sait ce que je veux dire. Je ne suis pas le genre d’hommes à avoir deux femmes dans sa vie, et je veux profiter de ma belle relation (et du sexe aussi, il faut bien l’avouer) avec Emma un peu plus longtemps. Elle me sourit et me caresse le bras.



Je hoche la tête et réponds à son sourire. Elle redevient cependant très sérieuse :



C’est vrai. Elle a raison. Je ne sais pas comment Emma fait pour, si jeune, avoir autant de maturité. Le repas terminé, Julie nous amène l’addition et attrape ma carte de crédit. Elle me dit qu’elle va chercher le terminal de paiement électronique et qu’elle revient.

Je donne les clés de la voiture à Emma et lui dit que je la rattraperai. Elle part sur un mignon clin d’œil. Julie revient rapidement avec la machine, je tape mon code et elle me donne le reçu.



Tout en lui demandant ça, je pose doucement ma main sur la sienne. Elle me sourit et laisse sa main sous la mienne un instant. Puis elle l’enlève en me caressant le bras au passage et me répond :



Sa main s’attarde sur mon bras. J’en aime sa douceur.



Elle me souriait toujours alors que sa question est loin d’être innocente.

Les femmes et leur intuition ! Je pense tout d’abord à mentir, rejette immédiatement l’idée, puis vais pour lui parler de Emma, mais je pense que ça serait inutile. Comme sa main est toujours sur mon bras, je sais que tout n’est pas perdu. Je choisis de lui dire la vérité :



Je n’explique rien, je ne plaide rien, je la regarde juste droit dans les yeux et lui dis la simple vérité. Elle s’approche de mon oreille.



Je sens son souffle faire bouger mes cheveux et cela envoie un petit frisson parcourir mon corps. Elle retire lentement sa main et retourne avec hésitation à son travail. Elle a l’air plus sexy maintenant qu’elle sait. Je ne sais pas pourquoi, mais je la trouve plus désirable…



Emma me sourit.



Ça y est. Pour Emma, je suis déjà marié.



Le lendemain, il faut bien que je retourne enfin au boulot. Rien n’a changé, je m’y emmerde toujours autant. Peut-être plus, même…

Étonnamment, je n’ai que très peu de questions sur mon absence, alors que ça ne m’était pas arrivé depuis une éternité. Face à ces rares interrogations, je mens et réponds qu’il s’agissait de problèmes familiaux privés. La plupart semblent se satisfaire de cette explication. Seule Marianne, la réceptionniste ose un sourire narquois après ma réponse. Encore cette satanée intuition des femmes !


Nous avons convenu, avec Emma, que je ne rentrerai pas à la maison pour le déjeuner. Elle veut étudier sa lecture et selon elle, si je rentre, elle ne pourra pas s’empêcher de me sauter dessus. En fait, je pense qu’elle essaie de commencer à me sevrer un peu d’elle, comme d’une drogue addictive. Je la comprends et l’apprécie d’autant plus pour ça. Nous savons tous les deux, qu’elle n’est que de passage dans ma vie et que, bientôt, elle partira, quitte à retourner chez ses parents.

Je file donc « Chez Norbert » pour le déjeuner où je retrouve avec plaisir Corinne, fidèle au poste. Autant reprendre tout de suite les vieilles habitudes !



Elle me rend mon sourire visiblement heureuse que je le sois aussi. Elle reste un instant auprès de moi.



Elle ne souriait plus.



Elle se rapproche de moi :



Merde ! Je n’ai clairement pas besoin que cet abruti de Théo, si c’est bien lui, découvre où est Emma.



Je la fixe dans les yeux, puis la remercie de m’en avoir parlé.



Elle me sourit à nouveau. Je sais qu’elle m’aidera si j’ai le moindre problème avec l’autre crétin. Je lui souris et lui tapote la main. C’est nouveau, ça aussi. Je n’avais pas l’habitude de toucher d’autres personnes. Mais depuis que j’ai rencontré Emma, il semblerait que je sois devenu un peu plus extraverti.

Cela semble plaire à Corinne. Je me demande soudain si je ne me suis pas auto-enfermé dans ma vie merdique, à ne pas essayer d’établir de liens plus personnels avec les gens que je voyais tous les jours. Bon, de toute façon, remuer le passé ne me servira pas à grand-chose. Mais je me fais le serment d’essayer d’être plus sociable à partir de maintenant.


Je passe un déjeuner fort agréable et, ayant pour une fois accepté de nouer le dialogue avec Corinne, je connais maintenant le prénom de ses trois petits-enfants et de leurs perspectives respectives en ce qui concerne leurs études supérieures. Je suis étonné de voir à quel point elle était prête à m’en dire beaucoup tout simplement parce que je suis prêt à l’écouter. Cela me procure une sensation de bien-être et de confort que je n’ai pas ressentie depuis la mort de ma femme.

J’ai ainsi une nouvelle amie. Bon, d’accord, une amie qui attend que je lui donne un pourboire, mais une amie quand même.


Retournant à ma voiture, je me sens tout guilleret, sifflant l’air de « La Cantina » de La Guerre des Étoiles.



La voix est venue de derrière moi. Je me retourne et contemple, navré, un jeune homme qui visiblement n’a pas les mêmes idées que moi sur ce qu’est le bon goût. Vêtu de vêtements noirs sales et usés jusqu’à la corde, avec beaucoup trop de piercings aux oreilles, sans oublier celui qui lui transperce les deux narines… J’observe, un peu révulsé, qu’il a mis une sorte de rouge à lèvres. Ses cheveux hirsutes sont aussi sales que ses vêtements, et les énormes bracelets en cuir clouté qu’il porte aux poignets lui donnent une allure qui se voudrait virile, mais qui, avec le reste de sa personnalité, est juste comique. Je le regarde dans les yeux :



Je n’ai pas la moindre envie de lui paraître sympathique ou même juste poli. Il est peut-être un peu plus grand que moi, beaucoup plus jeune aussi, mais il ne me fait pas peur. L’amour que je porte à Emma a dissipé toute peur.



Il fait un pas de plus vers moi. Il n’est pas ouvertement agressif. Je n’apprécie pas vraiment le « vieux croulant » même si j’ai sans doute l’âge d’être son père.

Je crois qu’il n’est pas nécessaire de mâcher mes mots :



Il est visiblement surpris que je connaisse son prénom. Pour lui signifier que la conversation est finie et que je n’ai plus l’âge de jouer à celui qui a la plus grande, je me retourne pour monter dans ma voiture. Ce n’est pas ce minable qui va gâcher ma journée.


J’entends alors dans mon dos le bruit clairement reconnaissable de l’ouverture d’un couteau à cran d’arrêt. Comme j’avais quand même anticipé un mouvement d’humeur de sa part, je me retourne rapidement pour lui faire à nouveau face. Ce faisant, je sens une douleur sur le côté. Cela ne me fait pas vraiment mal, aussi je suppose qu’il a raté son coup lorsque je me suis retourné.

Vilaine erreur de sa part. Il n’aurait pas dû s’approcher si près de moi.


Ma main gauche se lève et saisit le col de son blouson. Je pense qu’il est surpris que, malgré son coup de couteau, je me déplace si vite. Je tire son visage vers moi et j’enfonce mon poing droit dedans. Je sens ses jambes se dérober, mais, me souvenant de ce qu’il a fait à Emma, un flux d’adrénaline me traverse et réarmant mon poing droit, je le frappe une deuxième fois, encore plus fort. Il s’écroule sur le sol, essayant de me tirer à lui.


Au loin, j’entends Corinne crier à Norbert d’appeler la police et des pas se rapprocher de moi. Mais je n’en ai pas fini avec cette petite frappe.



Et pour appuyer mes mots, je le frappe encore une fois.



J’entends des os se casser sous ce dernier coup. J’avoue qu’à ce moment je n’arrive plus vraiment à réfléchir. Ma main droite commence à me faire mal et elle est couverte de sang. Ça n’a aucune importance. Je vais pour lui balancer à nouveau mon poing dans la gueule quand je sens des mains me saisir et me tirer loin de lui. Je me débats, je n’en ai pas encore fini, mais, heureusement, l’adrénaline retombe et ma rage commence à s’estomper.

J’ai du sang partout sur moi. Je réalise que je l’ai peut-être tué et, à vrai dire, je m’en fous.

Corinne, qui m’a tiré en arrière, crie :



Retrouvant enfin mes esprits, je réalise que tout ce sang qui inonde ma chemise, ce n’est pas le sien.

Tout devient noir, soudain. Je m’écroule sur le sol du parking.




**********




Bip… Bip… Bip…


Ce son incessant qui m’a réveillé martèle dans ma tête. J’essaie de l’ignorer et de me rendormir. Mais je ne peux pas. Une intense douleur diffuse dans tout mon flanc droit. J’aimerais juste me rendormir pour ne plus la ressentir. Mais je n’y arrive pas.

J’essaie alors d’ouvrir les yeux, mais la lumière qui m’assaille est trop violente.

Je sens une douce chaleur caresser tendrement mes cheveux. Certes, on est ami maintenant avec Corinne, mais nous ne sommes pas encore si intimes.

Je suis dans le coaltar, mon cerveau est embrouillé. Qui peut être si doux avec moi ? Cette pensée me ramène à la mémoire la bagarre sur le parking…



Je peux entendre une intense émotion dans sa voix. J’ouvre les yeux faiblement et je vois son beau visage. Elle me sourit, mais elle a les yeux rouges d’avoir beaucoup pleuré. Et c’est à cause de moi. Je me sens affreusement coupable.



J’entends maintenant des larmes dans sa voix. Comment peut-elle se blâmer à la place de ce connard de Théo.



Un homme de belle prestance en blouse de médecin entre dans la pièce.



Je l’aime bien. Sarcastique, certes, mais très sympathique. J’essaie de rire, mais mon côté me fait bien trop mal.



Il sourit toujours. Je suppose qu’il est fier de m’avoir sauvé.



À vrai dire, je ne sais pas trop quoi dire à un homme qui vous a sauvé la vie.



Je ris et la douleur me transperce comme une lance. Je grimace en essayant de retenir le prochain rire. Le médecin reprend son sérieux.



Il se dirige vers la porte et me laisse avec Emma.



Je reviens à ce qu’elle me disait avant que le Dr Blanchard ne nous interrompe.



Je me sens soudainement si impuissant. Je ne serais pas en mesure de lever le petit doigt si Théo revenait pour récupérer Emma.



Merde, on ne peut pas être tranquille dans cet hôpital ! Nous sommes à nouveau interrompus, mais cette fois, c’est par un homme qui me tend sa carte de police.



C’est amusant. Ce que me dit le lieutenant est super important, et pourtant, ce qui me saute à l’esprit, c’est que je couche depuis une semaine avec une femme et que c’est la première fois que j’entends son nom de famille.

Le lieutenant sort un cahier et un stylo.



Il reprend :



Eh bien ce trou du cul mérite ce qu’il lui arrive. L’officier se tourna vers Emma :



Ainsi, elle leur avait tout dit.



Il nous dit au revoir et nous laisse enfin seuls.



Je tends la main et repousse derrière son oreille une mèche qui avait glissé.



J’enroule mon bras autour d’elle et la fais s’asseoir sur le lit à mes côtés. Ça me fait un mal de chien, mais je n’émets pas un son.



Je suis aussi surpris que ravi de l’entendre le dire. Nous savons tous les deux que notre relation ne peut s’inscrire que dans le court terme quoi qu’il arrive.



Elle se penche et m’embrasse avec passion. Et bizarrement, toutes mes douleurs s’envolent pendant ces quelques instants.



Elle se blottit plus près.



Elle m’embrasse à nouveau, sa langue venant s’enrouler autour de la mienne, puis, dans un souffle, elle murmure :



Elle m’attrape et me rapproche d’elle : ça fait très, très mal, mais je supporte la douleur stoïquement, sans émettre le moindre son.


Après un long moment d’indicible bonheur où nous restons blottis l’un contre l’autre, silencieux, une infirmière entre et demande à Emma de partir, les heures de visite étant terminées. Comme lui a demandé le Dr Blanchard, une fois partie, elle me fait une piqûre d’antidouleur sur le côté droit, ce qui rapidement soulage la douleur et me permet de rejoindre plus facilement les bras de Morphée.




**********




Emma passe les quatre jours suivants à l’hôpital, juste à parler de tout et de rien avec moi. Elle fait également ses devoirs avec moi et je suis surpris de la rapidité de ses progrès. Pour quelqu’un qui ne savait pas lire une seule phrase il y a moins de deux semaines, elle arrive maintenant à lire sans problème les articles des journaux qui traînent dans la salle d’attente de l’hôpital. Les techniques que le Dr Fontanet lui a enseignées sont peut-être un peu étranges, mais elles semblent faire des miracles avec Emma. Je suis sacrément fier d’elle.


Certes, elle a encore un vocabulaire très pauvre. Après tout, les études montrent qu’à l’oral, un français moyen n’utilise qu’environ cinq cents mots, alors qu’avec l’écrit, le vocabulaire d’un français faisant état d’une bonne « culture générale » monte à quatre mille mots.


Pendant les jours où elle reste constamment avec moi, je lui explique patiemment tous les mots sur lesquels elle bute. Et si Emma a commencé ses lectures de magazines avec un « Voici » trouvé dans la salle d’attente, le dernier jour, je lui ai fait acheter au point-presse de l’hôpital un exemplaire de « Psychologies » : on reste dans le « people », mais d’un point de vue qualité littéraire, c’est quand même d’un autre niveau. Et elle me le lit quasiment intégralement !


Vendredi, alors que je suis dans cette chambre depuis une semaine, Emma m’annonce une nouvelle qui me fait mal, sans que je laisse transparaître ma tristesse : elle me dit qu’avec l’aide du Dr Fontanet, elle a trouvé un travail et un appartement. Je suppose que ces deux-là se sont rapprochées plus que je ne le pensais.

Je suis bien sûr ravi pour Emma, mais également triste de la savoir bientôt loin de moi. Je sais qu’elle doit aller de l’avant et que c’est une très belle opportunité pour elle. Je ne veux pas être l’égoïste qui pense qu’il peut lui donner tout ce dont elle a besoin. Bien sûr, je n’en dis rien à Emma.


Le lendemain, elle ne passe me voir qu’en coup de vent en fin de journée. Elle a déménagé le peu d’affaires que nous avions achetées ensemble dans son nouveau studio meublé.


Quand je quitterai l’hôpital, mardi, elle m’aidera à rentrer chez moi, mais je n’y retrouverai pas sa présence chaleureuse. Le dimanche et le lundi qui suivent, je profite au maximum de sa présence : ce sont les derniers jours que je passerai avec elle. Mon côté me fait toujours mal, un peu comme si j’avais une élongation musculaire. Certes la douleur aiguë du début a bien disparu comme le Dr Blanchard l’avait dit, mais je souffre autant physiquement que mentalement, à l’idée de ne plus avoir Emma, nue à mes côtés dans mon lit. Alors je me satisfais de l’avoir à mes côtés, tout habillée. Faute de grives, on mange des merles !


Lundi, le Dr Blanchard vient me voir dans la matinée pour me dire que cet après-midi, je subirai une échographie et un bilan sanguin final, et que si les deux se révèlent OK, je serai libéré mardi matin.

Il retire ensuite un flacon et une seringue de sa blouse.



Il me fait un sourire et un clin d’œil en me piquant avec la seringue.

Je ne suis pas trop sûr de ce qu’il veut dire, ni de qui il parle quand il dit « on », mais il m’a sauvé la vie alors j’ai confiance en son jugement.



Il quitte la pièce et Emma y pénètre, prenant soin de fermer la porte à clé.

Elle s’approche de la fenêtre en souriant et ferme les rideaux. Je commence à comprendre ce qui va se passer et j’ai un peu peur pour mes points de suture. Elle se déplace sur le côté du lit et retire lentement son t-shirt. Pour une fois, elle ne porte pas de soutien-gorge et ses seins parfaits pointent de manière arrogante vers moi.



Elle attrape ma main et la pose sur sa poitrine. Je caresse tendrement ses jolis seins.



Je commence à rapprocher mon autre bras, celui du côté douloureux, pour profiter des deux seins à la fois, mais Emma me repousse gentiment sur le lit.



Elle se penche vers moi et m’embrasse d’un long baiser passionné. Puis sa main caresse mon visage et glisse ensuite sous les draps le long de mon bon côté, jusqu’à venir caresser ma virilité.



Mon sexe palpite à ses mots. Sa bouche reprend le même trajet que sa main et elle alterne baisers et petits coups de langue en descendant le long de mon torse.



Elle me fait un sourire et poursuit sa descente. Une sorte de tente soulève le drap au niveau de mon bassin. Oh ! que cette fille sait comment me faire bander. Elle sourit à cette érection que je ne peux cacher.



Je ne dis pas un mot. J’ai trop peur de briser le sortilège de cet instant magique.

Elle tire le drap vers le bas et expose ma virilité. Je suis dur comme le roc, excité autant par ses mots que par ses baisers descendants. Sans oublier une abstinence forcée de plus d’une semaine, malgré la présence quotidienne d’une Emma toujours si excitante.


Elle se penche sur le lit et caresse ma poitrine et mon ventre avec ses tétons, avant de donner un petit coup de langue sur la pointe de mon sexe. Celui-ci tressaille involontairement et elle glousse en l’embrassant à nouveau juste pour observer à nouveau cette réaction. Et cela fonctionne comme prévu.


Elle pose son genou sur le bord du lit pour se donner plus de mobilité et engouffre la tête de ma queue dans sa bouche. Mon sexe tremble quand sa langue vient chatouiller le pourtour de mon gland. Elle tend alors la main et se saisit tendrement de ma verge pour la stabiliser et ses coups de langue deviennent alors plus amples, plus chauds, plus humides. Je gémis de plaisir, mais à aucun moment je n’enlève mes yeux de ce spectacle si hautement érotique.


Elle me regarde de nouveau dans les yeux et sourit. Elle lèche ensuite ma virilité depuis les testicules jusqu’au gland sans un instant me lâcher du regard. Puis elle engloutit à nouveau ma queue et je sens sa langue tourbillonner tout autour du gland. Je sens une tension qui commence à poindre dans mes hanches, mais grâce à la piqûre du Dr Blanchard, je ne ressens aucune douleur. Merci Docteur !


Emma retire sa bouche et lâche ma queue. Je suis saisi par une brusque sensation de manque et je soupire de déception. Emma grimpe sur le lit et se positionne à mes pieds.



Ma queue sursaute à ces mots. Elle baisse à nouveau la bouche vers mon érection tout en me fixant des yeux. Je gémis à nouveau. Dieu que c’est difficile de se retenir ! Sa langue masse maintenant mon périnée, juste en dessous de mes testicules. Puis comme précédemment, elle remonte jusqu’à engloutir une fois de plus mon gland, ne se rendant pas compte à quel point il m’est devenu difficile de me retenir. Quelles sensations incroyables !



Elle parle la bouche pleine. Ce n’est pas bien, Emma !



Ses lèvres descendent et la moitié de mon sexe a bientôt disparu dans sa bouche. Quelles sensations : humidité, chaleur… c’est incroyablement merveilleux. Elle me regarde toujours dans les yeux, puis se relève un peu avant de plonger encore plus bas, jusqu’à ce que les trois quarts de ma rigidité soient enfouis dans sa bouche voluptueuse.



Je gémis en sentant poindre mon orgasme. Elle ne bouge plus, je pense qu’elle ne peut pas aller plus loin, je sens la résistance dans sa gorge. Pas un instant elle ne m’a lâché du regard, et je me dis qu’elle est incroyablement sexy et sensuelle en me regardant.

Mes cuisses commencent à trembler. Des larmes apparaissent à ses yeux alors que je sens la résistance céder soudainement et que le reste de mon sexe disparaît dans sa gorge.



C’en est trop pour moi, je ne peux plus résister. Le premier spasme jaillit directement dans le fond de sa gorge, et, pour ne pas s’étouffer, elle relève la tête pour ne plus garder que mon gland en bouche. Je continue à jouir en de longues saccades, et, alors même que son regard reste planté dans le mien, je la vois déglutir rapidement plusieurs fois pour avaler toute ma semence. Je veux l’amener à se relever, mais elle me fait signe que non et continue à me boire, giclée après giclée. Jamais je n’ai connu une telle apothéose lors d’une fellation, et une fois encore, Emma m’a fait connaître un orgasme totalement dévastateur.


Ma bite commence finalement à se détendre. Elle me fait toujours l’amour avec sa bouche, toujours aussi tendrement. Puis elle retire enfin sa bouche et me sourit. Elle donne quelques petits bisous à mon sexe en train de se rendormir puis rampe le long du bon côté de mon corps pour venir s’allonger à côté de moi dans le lit. Je rapproche sa tête et l’embrasse profondément. Ce faisant, je goûte aux restes de mon sperme dans sa bouche, mais ça m’est égal, l’embrasser pour la remercier est plus important que cet éventuel désagrément.



Elle en est visiblement heureuse. Cette fille aime vraiment le sexe. Cela rend l’expérience tellement meilleure. Ça va me manquer.



Je n’en reviens pas de voir jusqu’où cette fille peut aller quand elle veut quelque chose.



Emma a reçu une ordonnance pour une pipe ! J’adore ce docteur.



Emma est ravie de ce qu’elle a fait. Et je suis admiratif devant son opiniâtreté.



J’ai besoin de le lui dire. Je veux qu’elle sache que j’adore tous les moments que l’on passe ensemble.



Elle me sourit gentiment :



Nous rions ensemble. J’espère que nous arriverons à désactiver cette attirance sexuelle entre nous et à poursuivre une relation juste amicale. Je ne suis pas sûr que ça sera possible, mais, pour Emma, cela semble avoir du sens.



Je le pense de tout mon cœur.



Elle sourit alors que nous nous câlinons pour la dernière fois.




**********




Elle me ramène à la maison mardi, comme promis. Une maison récemment repeinte, entièrement rangée et immaculée. Emma fera une excellente maîtresse de maison, autant qu’une maîtresse tout court, pour l’homme qui saura la séduire.

Nous nous sommes déjà dit tout ce qui devait être dit lundi, aussi je reçois un petit baiser sur la joue quand elle quitte la maison pour de bon. Dieu, que cette fille va me manquer. La maison est à nouveau vide.


Quand la sonnette retentit à 17 heures, je grommelle :



Je suis encore un peu endolori et me lever du canapé me coûte quelques gémissements.

Je tangue jusqu’à la porte et j’essaie de ne pas avoir l’air énervé quand je l’ouvre. Debout sur mon porche, en jean et en t-shirt, ravissante, Julie est là, un air sérieux sur le visage et les mains jointes derrière son dos. Je suis stupéfait de sa présence ici, et sous le choc, je ne me pose même pas la question pourtant évidente de savoir comment elle sait où j’habite.



Elle s’avance vers moi et pose son index sur mes lèvres, en me faisant un grand sourire et je réalise qu’elle n’est pas du tout fâchée. Mon cerveau redémarre enfin :



Bon, j’espère juste que tu ne lui as pas vraiment TOUT dit, me dis-je en rougissant.


Elle me regarde en souriant tendrement :



Merde, où sont mes bonnes manières ?



Je lui souris.



Je m’efface pour la laisser rentrer, elle a amené un gros sac avec elle.



Je constate que son jean dévoile beaucoup plus ses jolies courbes que son uniforme au restaurant. Julie est vraiment une très belle femme.



Julie sort de l’emballage qui les tenait au chaud deux belles entrecôtes, un monceau de frites et un petit pot de sauce béarnaise.


Nous faisons plus ample connaissance pendant le repas. Julie a été mariée une fois, mais elle a divorcé après cinq ans d’une relation guère gratifiante. Son mari, un passionné de pêche à la ligne, n’avait pas réussi à faire un peu de place pour sa femme à côté de sa passion.

Mine de rien, elle me glisse innocemment qu’elle ne sort actuellement avec personne et n’a pas d’enfants. Petite Emma, tu l’avais si bien percée à jour !


Son père est décédé il y a quelques années et sa mère habite une petite ville dans le nord de la France. J’en apprends plus sur elle en trente minutes que sur tous les gens que j’ai côtoyé ces sept dernières années toute ma vie.

Le repas achevé, nous nettoyons ensemble la vaisselle puis nous nous asseyons sur le canapé.



Ouf ! Je n’étais pas du tout préparé à une question comme celle-là. Tout ce que je sais, c’est que mentir n’est pas une option.



Elle me fixe de ses beaux yeux bleus. Peut-être essaie-t-elle d’y lire la vérité.



Julie se déplace sur le canapé et plaçant une main derrière ma tête, elle me surprend avec un baiser passionné. Un baiser doux, accueillant, porteur de promesses de bien d’autres choses encore. Je lui rends son baiser avec une égale passion.

Quand nous avons récupéré notre souffle, elle reprend :



Peut-être qu’Emma ne lui a pas tout dit, finalement. Elle poursuit :



Je caresse ses cheveux en admirant ses yeux bleus. Julie me sourit et m’embrasse à nouveau, cette fois sans plus aucune retenue, comme libérée, délivrée.

Je me dis à ce moment qu’Emma est une vraie fée. Et elle a dû user de ses talents magiques pour amener Julie ici. Elle ne voulait pas que je sois de nouveau seul.

Je suis sûr que je vais aimer Julie, si belle, si simple, si gentille. Mais, Dieu, que j’aime encore Emma. Elle a bouleversé ma vie !



Oh ! Putain ! Emma lui a tout dit !