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Temps de lecture estimé : 29 mn
24/01/21
Résumé:  Un village reculé, deux maisons voisines, l'homme et la femme font lit commun... que peut-il encore se passer?
Critères:  fh fplusag voisins voir caresses intermast pénétratio attache délire humour -humour
Auteur : Domi Dupon  (une antiquité du site)      Envoi mini-message

Série : Orage Ô Des espoirs

Chapitre 03 / 03
Des espoirs

Résumé de l’épisode précédent

Nos deux « héros » ont conclu et s’endorment, enlacés, toujours privés d’électricité. Mais que va-t-il pouvoir encore se passer ?





Dimanche matin :


Jeff fut réveillé par le soleil qui entrait dans la chambre. Pas de surprise, en ce dimanche matin, il savait à côté de qui il avait dormi. Il se retourna. Madeleine ! Elle s’était débarrassée de son pyjama, haut et bas et ne portait plus qu’un t-shirt qu’elle lui avait emprunté. Couchée en chien de fusil, elle lui offrait le spectacle divin de son petit cul nu. Il observa, fasciné, le bas de ses reins. Ces deux globes fermes qui le narguaient appartenaient à une femme qui frisait la soixantaine. Il les avait caressés, avec passion et des deux mains, la veille et à leur vue son désir renaissait. Soudain, il réalisa : Madeleine, au trois quarts nue, la couette rejetée au bas du lit, cela ne pouvait signifier qu’une chose : l’électricité avait été rétablie.


Alors qu’il tendait la main vers ses fesses, il stoppa son geste. Un bruit au rez-de-chaussée avait attiré son attention. Plus exactement le grincement de la porte de la cuisine. Si on l’ouvrait normalement, elle ne produisait aucun son, mais si on tentait de le faire silencieusement, sadiquement, elle grinçait sur ses gonds. C’est ce qui venait de se produire. Mathilde et le connard ! Ce ne pouvait être qu’eux ! Le SMS qu’elle lui avait envoyé ne lui faisait pas craindre la réaction de sa femme, mais il ne savait pas de quoi était capable, le beau Jacky. D’ailleurs, il la voyait mal se pointer. Mais l’autre ! Mathilde ne lui aurait pas donné sa clé. Trop occupé qu’il était à lutiner Madeleine, il avait dû une fois de plus oublier de fermer la porte d’entrée. S’il venait lui chercher des crosses, il allait le regretter. Jeff avait beau n’être qu’un bureaucrate, il avait dû subir tous les stages de techniques de défense. Et il n’était pas le plus mauvais en combat rapproché.


Le beau temps était revenu, sans doute la décrue avait-elle commencé. La Lescherette, en torrent qu’elle était, descendait aussi vite qu’elle montait. On pouvait sans doute traverser le pont, du moins à pieds. Après avoir vérifié que sa compagne dormait toujours, il se leva et, en essayant de se montrer le plus discret possible, il descendit.


En entrant dans la cuisine, il se trouva nez à nez avec la gueule noire d’un pistolet style Glock ou Beretta, genre d’arme qui ne vous incite pas vraiment à faire le malin. Et l’hurluberlu qui tenait le pistolet n’était pas le cocufieur jaloux, mais ce foutu immigré suédois dont la radio avait parlé. Machinalement, il leva les bras. Et lui de poser cette question qui montrait la hauteur de son Q.I.



Jeff lui aurait bien répondu qu’il était chez lui, mais il préféra se taire.



Avant qu’il ait eu le temps de répondre, Madeleine vêtue de sa seule nudité apparut.



Tétanisée par la vue de l’homme ou du pistolet, elle restait figée, les bras ballants offrant au regard concupiscent du Suédois une vue panoramique sur son anatomie. Jeff se plaça devant elle.



Le mot mamie ne plut pas, mais alors pas du tout à Madeleine. Elle repoussa Jeff et, mains sur les hanches, elle affronta la petite gouape.



Jeff béait d’admiration devant l’audace de Madeleine, mais il craignait que la réaction de Willander. Surtout que pris par sa diatribe, elle ne s’apercevait pas du spectacle qu’elle donnait : ses petits seins aux tétons excités ballottaient au rythme de sa gesticulation, ses yeux brillaient de colère. Il avait envie de la prendre dans ses bras et il supposait que le Suédois devait éprouver les mêmes sentiments. Il se trompait gravement.



D’un geste éloquent de son pistolet, il indiqua à Madeleine de se bouger.



Jeff ne savait pas quel jeu Madeleine jouait, mais elle en rajoutait. Elle montait l’escalier en tortillant du cul de manière plus que suggestive.



S’adressant à Jeff :



Entrée dans la chambre, Madeleine enfila le premier vêtement qu’elle trouva : le peignoir de Mathilde qui traînait sur une chaise. S’il ne couvrait pas grand-chose, il cachait au moins l’essentiel.



Jeff décida d’intervenir. Borg n’était pas un tueur. S’il apprenait que son collègue n’était que légèrement blessé, ça risquait de changer beaucoup de choses.



Il se précipita sur Jeff et l’enlaça brièvement, avant de se reculer et de les braquer à nouveau.



Il regarda autour de lui. Ses yeux s’arrêtèrent sur la fenêtre, plus précisément sur les gros rideaux qui, l’été, préservaient la fraîcheur de la chambre et l’hiver empêchaient le froid d’entrer. Jeff vit un sourire éclore sur son visage. Le truand s’approcha et arracha sans précaution les cordons qui servaient à fermer et ouvrir les tentures.



Jeff intervint pour la première fois :



Après une hésitation.



Willander éclata de rire :



Jeff craignit que, par sadisme, surtout après la dernière remarque de Madeleine, il l’empêche d’y aller. Mais non. Après qu’ils eurent satisfait leur besoin, ils revinrent dans la chambre.



Il les fit allonger face à face, ventre à ventre. Il obligea Jeff à lier étroitement leurs chevilles opposées. Ensuite, il fit de même avec leurs poignets.



Et il les quitta, laissant la porte de la chambre ouverte. Dès qu’il eut disparu, les nerfs de Madeleine lâchèrent. Son corps ne fut plus qu’un tremblement qui, par leur proximité forcée, se propagea dans celui de Jeff. C’est la seconde fois qu’elle craque en deux jours, remarqua-t-il dans sa Renault intérieure (j’en ai marre de Ford et écrivons Français). Cette nana est incroyable. Elle est d’un sang-froid sidérant dans l’action, un vrai mec et redevient une pauvre chose fragile dès le retour au calme. Maladroitement, il entreprit de remonter sa main pour lui caresser tendrement le visage.



Toujours pleurant, elle demanda :



Parler semblait l’apaiser. Il entreprit de lui réciter le curriculum vitæ de Bjorn Willander en s’étendant sur sa réaction quand il avait appris que le flic était vivant. Cela rassura Madeleine. Jeff se rendit soudain compte qu’il bandait. Quand il était descendu, attiré par le bruit, il n’avait pas songé à s’habiller : il ne portait qu’un t-shirt. Dans les mouvements désordonnés provoqués par la panique de Madeleine, celui-ci était remonté libérant ses génitoires tandis que le peignoir de celle-ci qui fermait mal s’était ouvert. Le mont de Vénus soubresautant contre sa queue avait provoqué cette réaction naturelle. Le désir le prit. Hypocritement, sous couvert de la consoler, il passa leurs bras derrière son dos qu’il caressa du haut des omoplates au bas des reins. Une caresse qui se voulait tendre et rassurante… L’étrangeté de leur situation rajoutait à son excitation. Madeleine ne pourrait pas ignorer longtemps son état d’ailleurs son corps réagissait : ses tétons durcissaient. Il le sentait à travers le tissu de son t-shirt. Les ballottements involontaires et heurtés de son bassin se transformèrent en oscillations lascives. Sa respiration qui avait retrouvé le ronron du repos s’affolait de nouveau.


D’une voix chavirée, elle l’interrogea :



Ils s’embrassèrent fougueusement. Leurs bras tentaient des étreintes et des caresses, mais ils étaient gênés par les liens qui les entravaient. Difficile de s’enlacer avec leurs membres étroitement liés. À l’issue d’une reptation instinctivement coordonnée, ils avaient écarté leurs bassins et une paire de bras s’était insinuée dans l’espace créé. Une main droite, fine, fuselée, ridée enserrait une bite gonflée à bloc et la masturbait au rythme imposé par les gros doigts malhabiles qui taquinaient un clitoris dressé sous son petit capuchon. Bien que la position soit inconfortable ou peut-être parce que…, Jeff sentait son excitation monter, monter. Lorsque son index parvenait à s’aventurer entre les larges lèvres entrouvertes, il constatait avec plaisir qu’une certaine humidité régnait en ce lieu augurant que Madeleine gravissait les marches en même temps que lui. L’un et l’autre avaient oublié Björn Willander. Seule comptait la satisfaction de leurs désirs.


C’est elle qui prit l’initiative de les faire basculer. Jeff se retrouva allongé sur le dos. Ainsi leurs bras acquéraient une nouvelle autonomie. Cela devint très compliqué lorsqu’elle voulut écarter leurs jambes. S’ensuivit une gesticulation pour qu’à la fin, jambes tendues et écartées, pieds plantés dans le lit, la bite de Jeff se présentait à l’entrée du temple d’amour largement ouvert. Malheureusement cette gymnastique avait fait baisser la tête du vit. Cela n’arrêta pas Madeleine. De sa main droite traînant à sa suite la gauche de Jeff, elle dirigea le membre, qui sous son attouchement retrouvait son honneur, vers sa vulve. Une projection de bassin opportune et Popaul avait atteint sa cible.


Cette intrusion réussie, il leur fallut encore quelques acrobaties. Celles-ci génératrices, à cause/grâce aux frottements/glissements du membre dans le fourreau, d’une importante montée d’adrénaline. Aussi quand Madeleine, profondément embrochée sentit le corps de son amant s’écraser sur elle dans un nouveau renversement, le compte à rebours était lancé. Oubliant, une fois de plus tout ce qui les entourait, ils partirent dans un voyage tournoyant. Elle, les fesses au plafond, lui, le cul dans le matelas… Lui, les fesses au plafond, elle, le cul dans le matelas. Lui en elle, elle… Elle jouit dans un feulement digne du lion de la MGM. Il allait la rejoindre quand elle se mit à hurler. Débandade instantanée.



Et Willander de prendre leurs pieds droit/gauche et d’étirer la jambe de Madeleine.



Jeff, abasourdi, effaré par la présence de Willander dans la chambre, obéit mécaniquement. Il s’effaça sur le côté, entraînant sa partenaire à sa suite et la libéra de son poids. Il réagit alors que le truand massait la cheville droite de Madeleine qui peu à peu retrouvait des couleurs.



Jeff battait des records deux questions idiotes à la suite.



Les yeux de Jeff ! Elle l’avait vu et ça ne l’avait pas perturbé, voire ça l’avait…



Tout en devisant, le truand continuait son massage. Jeff, complètement largué, trouvait la scène totalement surréaliste. Madeleine, toujours entravée, collée à lui, nue, discutait, tranquille, souriante, de leurs étreintes avec leur agresseur comme s’il parlait d’une course de chevaux. Cette situation aurait pu être glauque, mais le parfait naturel du duo la rendait presque drôle.


Le massage cessa. Willander se recula et lança à Madeleine.



Changeant de ton et de sujet.



Ce retour « à la normale » rendit la voix à un Jeff qui, bien que très énervé par la tournure prise par les évènements, parla calmement :



Cette nana l’époustouflait, en pleine tourmente, elle trouvait de faire de l’humour.



Le truand quitta la chambre. Fausse sortie. Il repassa la tête.



Et il disparut. Les deux se regardèrent.



Incroyable ! Cette femme était vraiment un cas, mais aurait-il eu les yeux de Chimène pour elle si les circonstances ne lui avaient pas fait prendre racine en sa demeure. Hier, elle lui avouait qu’elle avait fait deuil de sa féminité après avoir, selon ses dires, mené une vie de fidélité et aujourd’hui, alors qu’ils étaient pieds et poings liés, elle s’éclatait parce qu’un mec les avait matés et se faisait du souci parce qu’il n’avait pas joui. Son crétin de mari avait vraiment raté le coche. Jeff se mit à espérer que leur mésaventure aurait une issue heureuse. Et si telle était le cas, il croisait les doigts pour que…



Les émotions et un peu leur partie de radada les avaient fatigués. Ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre… mais avaient-ils le choix ?




#***************#




L’obscurité, la faim, l’ankylose et le silence, dans le désordre réveillèrent Jeff. Madeleine, les yeux grands ouverts, le contemplait. Leurs regards s’emmêlèrent. Leurs mains gauche/droite se caressèrent le visage. Lentement, ils réintégrèrent la réalité.



Ils appelèrent et appelèrent encore. Leurs cris ne déclenchèrent aucune réaction de leur ravisseur.



Une pensée perverse, qu’il repoussa aussitôt, traversa son esprit.



Sans attendre, Jeff avait commencé à rouler sur le bord du lit côté porte. Afin de se stabiliser, il posa leurs pieds droit/gauche sur le sol puis dans un mouvement de bascule, les deux autres suivirent. Il devait garder ses jambes tendues sous peine de mettre à mal celles de Madeleine. Au-dessus de lui, elle pesait de tout son poids, heureusement léger, et rendait la manœuvre difficile. Deux mains en appui sur le matelas, les deux autres autour de son cou plaquant le corps féminin contre le sien, il entreprit de se relever. Une paire de pieds dérapa et ce fut la chute des corps amortie par le moelleux de la descente de lit à poils longs. Madeleine éclata de rire, mais se reprit très vite.



Jeff ne fit aucun commentaire. Il avait senti « l’absence » contre sa cuisse. Sans chercher à se relever, ils rampèrent tant bien que mal jusqu’à la porte. En s’aidant du loquet, ils parvinrent à se relever. Ils ouvrirent la porte, et en clopinant atteignirent les toilettes.



La question se posait. Comment allaient-ils se débrouiller ?



Madeleine se plaça fesse en face des toilettes. Elle leur écarta les jambes pour pouvoir enjamber la cuvette et positionner son minou au-dessus de la lunette. Ils plièrent les jambes autant qu’il leur était possible. Dans ce mouvement, leurs torses s’éloignèrent. Ils durent s’agripper à leurs mains aux genoux, pour parvenir à un équilibre précaire.



Jeff sourit intérieurement ce retour de pudeur tardif après ce qu’ils avaient vécu, mais il s’exécuta. La miction ne se fit pas attendre et au bruit évocateur qu’elle émit, nul doute ne pouvait subsister sur l’urgence du besoin.



Et les redressant, il l’embrassa à pleine bouche. La bizarrerie de la situation avait déclenché une érection qui vint rebondir contre le ventre de son binôme. Elle se frotta contre lui l’espace d’un instant avant de se reprendre.



Soit il dormait profondément, soit il s’était enfui. Ils devaient vérifier. Après une descente d’escalier chaotique, ils parvinrent à la cuisine. Après avoir constaté l’absence de Willander, en utilisant un couteau à viande, ils parvinrent, sans se couper, mais pas sans difficulté, à se désunir. Aucune trace du malfrat, il avait dû mettre les voiles.


Leur sommeil avait duré plusieurs heures. À cette heure-là, Willander, même à pieds, devait être à des lieues. Il fallait que Jeff prévienne rapidement ses collègues. Il téléphonerait directement au SRPJ à Lyon, la réactivité serait autre que s’il appelait le 17. Mais le truand avait, prévoyant, pris la poudre d’escampette emportant avec lui smartphones et laptop. Il n’avait pas de ligne fixe. Il allait devoir se rendre chez Madeleine. Celle-ci tint à l’accompagner, elle ne voulait pas à rester seule. Ils s’habillèrent prestement.


Lorsqu’ils sortirent, une surprise les attendait : la 108 de Madeleine s’était volatilisée. Conclusion, le pont devait être praticable. Il appela Lyon, s’identifia et fut mis en contact avec l’officier chargé de l’affaire.IL lui fit un rapide compte rendu des évènements. Ce dernier le remercia, lui dit qu’ils devraient faire une déposition, mais que ça n’avait rien d’urgent.


Après avoir raccroché, il embrassa Madeleine qui durant toute la conversation s’était tenue collée à lui.



Cette dernière remarque venait en réponse à une main qui s’insinuait entre ses fesses et au regard égrillard qui lui faisait écho.



Ils regagnèrent tendrement enlacés le chalet, sous le regard complice d’une lune bienveillante. Heureusement, le Suédois n’avait pas emmené les œufs. La demi-douzaine y passa accompagnée d’une boîte de petits pois rapidement cuisinée.


Puis, tandis que Madeleine se faisait couler un bain, Jeff fit le tour du chalet pour voir les dégâts causés par Willander. En fait l’homme s’était assez bien comporté, il avait été jusqu’à laver la vaisselle qu’il avait utilisée. Par contre, il avait vidé le frigo de tout ce qui était immédiatement comestible.


Il rejoignit Madeleine. La baignoire était remplie et, seule, une tête émergeait d’un nuage de mousse.



Ce qu’il fit après avoir ôté ses fringues. Elle ne mentait pas : elle avait envie… et pas seulement d’utiliser les sels. À peine fut-il dans l’eau qu’elle le chevauchait. Les mains plaquées contre les épaules de Jeff, elle frottait activement sa vulve contre ses génitoires. Elle n’eut guère de mal à rendre le pénis suffisamment opérationnel afin qu’elle s’empale dessus. Les yeux plantés dans ceux de son homme, elle entama un va-et-vient tranquille provoquant des gerbes d’eau qui inondèrent le carrelage de la salle de bain. Elle s’interrompit soudainement, le sexe roide de Jeff pointant au bas du col de l’utérus.



Jeff confusément sentait où elle voulait en venir. Mais il voulait qu’elle le dise, elle. Elle baissa les yeux et continua rougissante.



Il prenait un malin plaisir à simuler l’incompréhension.



L’émotion provoquée par ses mots avait déclenché des contractions spasmodiques de tous les muscles de son vagin. Jeff en avait immédiatement ressenti les effets et ses petits spermatos attendaient le coup de pistolet du starter. Inconsciemment, ses mains s’étaient crispées sur les hanches féminines. Elles enclenchèrent un mouvement d’oscillation auquel Madeleine ne put résister. La jouissance arriva très vite.


La houle s’apaisa : ils continuèrent à se câliner, se bécoter comme des adolescents à leur premier rendez-vous. Il avait même dû sommeiller et dans cette demi-conscience, il se dit qu’avec Madeleine, ce ne serait pas lui qui aurait le contrôle.


L’eau en refroidissant les tira de leur béatitude. Ils se séchèrent mutuellement. La situation faillit encore leur échapper, mais Madeleine réagit et le repoussa. Ils s’habillèrent silencieusement. Brutalement, sans qu’un mot ne soit prononcé, l’ambiance avait changé, s’était alourdie. Il se remémora instantanément cette même gêne qu’il avait ressentie le premier matin. Pas bon, ça ! Il craignait ce silence qui s’était installé entre eux. Elle rentrait dans sa coquille. Quand elle parla, ce fut pour déclarer d’une voix linéaire :



Jeff eut l’impression de prendre un coup de poing dans l’estomac. Plus que les paroles en elles-mêmes, c’était le ton détaché ! Exit ce bon Jeff. Elle venait de le renvoyer dans ses quartiers. Il avait cru sentir une étincelle… Il avait oublié sa jeunesse, leur différence d’âge. Elle était plus réaliste que lui.



Il quitta la chambre sans se retourner. S’il l’avait fait, il se serait peut-être aperçu que Madeleine peinait à retenir ses larmes.




#***************#




Réfugié à la cuisine et plongé dans des pensées moroses, incapable d’aller se coucher, Jeff aurait bien grignoté quelque chose, mais le frigo avait été vidé par cet abruti de Willander ! Il s’était servi une lichette de gnôle, mais il n’y avait pas touché. En quarante-huit heures, sa vie avait été chamboulée. Un amour depuis longtemps consumé s’était éteint définitivement, déjà s’allumait une nouvelle flamme. Pour rester dans le registre incendie qui avait été le point de départ de tous ces bouleversements, cette idylle naissante n’avait pas fait long feu. Il n’aurait jamais cru être capable d’une si grande solitude. Elle lui…


Dans le silence sépulcral, il entendit comme un murmure la sonnerie d’un téléphone, le sien. Le truand ne l’avait donc pas emporté. Il se dirigea machinalement vers l’origine du bruit. Le garage. Qu’est-ce que son smartphone… À l’instant où il y entrait, la sonnerie se tut. Mais il avait identifié la direction. Il aperçut d’abord son laptop et derrière lui deux téléphones : le sien et celui de Madeleine. Willander n’avait pas dû vouloir s’embarrasser avec ce matos et il l’avait glissé par l’interstice entre la porte du garage et le sol. Un bon gars, ce Suédois, il aurait pu tout jeter dans le torrent.


Mathilde avait tenté de l’appeler plusieurs fois. Le dernier appel correspondait à la sonnerie qui l’avait entendue. Ras-le-bol des gonzesses ! Il n’allait pas la rappeler. Cependant elle avait laissé un message. Il l’écouta. Grand bien lui en prit. Elle l’avertissait :


« Jeff, Jackie est parti depuis je ne sais pas combien de temps. Il était fou furieux ! J’ai essayé de t’appeler, mais je suppose que vous étiez trop occupés. En tout cas faites attention. »


Il la rappela sans se préoccuper de l’heure. Elle était sur le chemin du retour. Elle lui expliqua :



Mathilde éclata d’un rire désabusé.



Dès qu’elle eut raccroché, il se précipita. Il fallait qu’il prévienne Mad. Les halogènes dont l’extrême sensibilité avait fait hurler de nombreuses fois Mathilde, l’hypocrite, illuminait la voiture de Jacky garée dans l’allée. Il arrivait trop tard. Madeleine, dans une robe de chambre informe, faisait face à un Jacky, échevelé. Rouge de colère, il hurlait tendant le poing vers sa femme. Jeff sauta par-dessus le portail, se précipita vers les protagonistes pour s’interposer entre eux. Madeleine l’apostropha.



Le regard qu’échangèrent Jeff et Madeleine malgré le ton qu’elle avait employé n’avait pas échappé au mari.



Elle fit signe à Jeff de s’écarter puis se tournant vers son mari.



Madeleine énonça cela sans élever la voix, mais avec une froideur à congeler sur place le plus téméraire. Et Jacky, comme tous les machos grandes gueules, ne brillait pas par son courage.



Se tournant vers Jeff.



Jeff, sans se préoccuper d’irriter le mari, s’approcha et lui prit la main pour marquer son approbation.



Elle retint Jeff qui avançait avec l’intention de faire ravaler ses paroles à Jacky.



Elle énonçait cela comme des évidences sur le ton qu’elle aurait employé pour parler de la météo.



Elle rentra brièvement dans la maison pour en ressortir avec une valise à la main. Valise qu’elle jeta aux pieds de son bientôt ex-mari.



Il les balança furieusement.



Elle s’avança vers lui et, dompté, il les lui tendit.



Les mains aux hanches, bien campées sur ses jambes, Jeff la trouvait bandante, malgré la robe de chambre tue-l’amour qu’elle portait. Il s’approcha d’elle. Passant ses bras sous les arceaux formés par les siens, il l’attira contre lui enveloppant ses seins de ses mains cajoleuses. Ils se tinrent ainsi immobiles jusqu’à ce que la voiture de Jacky eut disparu au bout de la rue. D’un geste sec, elle appuya sur la touche qui déclenchait la fermeture du portail.


Elle se retourna vers Jeff, passa son bras sous le sien et, sans se retourner, l’entraîna dans la maison.




#***************#




La porte refermée, Madeleine éclata en sanglots. Jeff l’enveloppa dans une étreinte protectrice. La crise dura des minutes qui ne parurent pas du tout interminables. Sentir le corps de Madeleine frémir contre le sien, secoué, qu’il était par ses pleurs le mettait dans un état proche de la béatitude. Après la peur qu’il avait eue de la perdre, il la serrait dans ses bras et il savait qu’il ne la lâcherait plus. Quand le flot de larmes commença de se tarir, il tenta le mode plaisanterie :



Sans l’attendre, elle se dirigea vers la porte d’entrée. À cet instant la sonnerie de la porte retentit. Elle sortit. Derrière le portail, deux pandores, armés jusqu’aux dents, encadraient un Jacky menotté.



L’ignorant totalement, elle s’adressa aux gendarmes :



Regard assassin de Madeleine et gueules ébahies des deux flics.



Il passa son bras autour du cou de la femme et l’attira contre lui.



Les deux pandores semblaient dépassés par les évènements.



Jeff intervint à nouveau se rendant compte que les deux représentants de la loi perdaient patience.



Madeleine et Jeff n’osaient se regarder sous peine de fou rire.



La capacité de Madeleine de passer de la femme forte et réfléchie à la pauvre chose faible et sentimentale surprenait Jeff à chaque fois. Le flic numéro 2 le regarda d’un air entendu.



Les deux pandores quittèrent la propriété entraînant à leur suite un Jacky vociférant. La vue de son ex partir entre deux gendarmes avait requinqué Madeleine. Elle prit la main de Jeff et l’entraîna vers le portail.



Tout en devisant gaiement, ils rejoignirent le chalet. Une surprise les attendait dans la cuisine. Un homme était assis à la table et sirotait la gnole que Jeff n’avait pas fini : Bjorn Willander.



Madeleine venait de lui retourner une baffe et pas une pour faire semblant.



Il s’interrompit. Madeleine armait son bras.



Se tournant vers Jeff :



S’adressant de nouveau à Madeleine :



Pendant la fin de l’échange, Jeff avait sorti deux mugs du buffet, avait versé généreusement de la gnole dans les mugs, en avait fait glisser un vers Madeleine. L’autre à la main, il s’approcha du Suédois et lui déclara :



Se penchant, il lui glissa :