n° 20032 | Fiche technique | 96147 caractères | 96147 15580 Temps de lecture estimé : 63 mn |
27/01/21 |
Résumé: L'histoire... non, il y a plusieurs histoires... c'est compliqué... enfin bref, vous n'avez qu'à lire. Toute ressemblance avec des personnages ayant existé serait fortuite. | ||||
Critères: #humour #délire #sciencefiction #fantastique #initiation fh ff ffh fhhh copains religion uniforme poilu(e)s fépilée jardin boitenuit avion amour fdomine lingerie travesti caresses fellation cunnilingu 69 pénétratio fdanus fouetfesse | ||||
Auteur : Radagast Envoi mini-message |
Ceinture d’astéroïdes d’un système solaire, quelque part dans une galaxie lointaine, le 3 février 2030
Le vaisseau spatial Poilofion sortit de l’hyperespace en catastrophe, incapable de maîtriser sa trajectoire et sa vitesse. Sur la passerelle le désordre et la confusion régnaient.
Une moitié de l’équipage rendait tripes et boyaux, car sortir de l’hyperespace à pratiquement la vitesse de la lumière provoquait des troubles digestifs intempestifs et violents.
Un quart des officiers et matelots gisaient inconscients de-ci de-là dans les coursives ou au mieux sur leurs couchettes.
Le reste tentait tant bien que mal de faire fonctionner le Poilofion, vaisseau d’exploration de la ligue Antarienne. Pour la première fois, des Zlagoulliens reptiliens, des Antariens insectoïdes, des Trouculiens, mammifères mustélidés, pilotaient à l’unisson ce vaisseau prototype, et le vol ne se passait pas dans les meilleures conditions.
Le commandant Boungabounga se frotta les quatre paires d’yeux à l’aide d’une de ses pattes ravisseuses, se massa la nuque avec l’autre et se gratta les fesses avec un membre postérieur, signe chez lui d’une grande confusion.
Saint-Propougnan-sur-Miche, Place de l’église. France, le 3 février 2030
Dans le petit bourg, à 20 heures 60, il n’y avait pas grand-chose à faire, encore plus début février, aussi Gérard Mansoif glandait-il sur la place de l’église, se faisant chier comme un rat mort. Il ne pouvait se rendre à la ville la plus proche, car comme un con il n’avait plus de voiture, la sienne gisait enroulée autour d’un poteau électrique. Plaque de verglas, vitesse excessive, et poum, plus de bagnole. Même pas l’excuse de l’ivresse !
Ses vieux ne voulaient pas prêter la leur, à cause qu’il lui restait qu’un point sur son permis. Suite à l’engueulade avec ses darons, il ruminait sa déconvenue sur un banc en face de l’église.
Il leva la tête et vit se radiner Mireille Bagneux, les fesses moulées dans un jean skinny, un bonnet sur la tête d’où dépassaient ses longs cheveux blonds, une écharpe enroulée autour du cou et une grosse veste fourrée qui peinait à dissimuler une poitrine orgueilleuse.
Il se passait que Mireille voulait devenir femme cette nuit, elle voulait offrir sa fleur à Rémi Fassol, son amoureux. Elle pensait sauter le pas, blottie contre le corps bouillant de son amant alors que dehors le froid s’intensifiait et que la pleine lune veillait sur les amoureux.
Las, en arrivant au domicile de Rémi elle entendit des bruits étranges. Intriguée, elle se retrouva sur le pas de la porte de la chambre, et eut une vision d’horreur. Se trouver face à Dracula, Chucky (la poupée tueuse) ou Jason (de vendredi 13) lui aurait fait moins d’effet.
Son mec, Rémi, à poil, en train de prendre par derrière cette salope de Margot Lechat. En y réfléchissant, avec un peu de recul, elle estimait qu’il lui ramonait la sortie de secours, l’angle de pénétration ne laissait aucune illusion, même d’optique. Elle eut des hauts le cœur, puis elle se sauva tandis que l’autre salope gueulait comme une truie que c’était bon. Son monde s’écroulait.
Gérard s’approcha de Mireille, tendit une main vers elle et lui dit :
Mireille poussa un long cri d’agonie, se rua dans les bras accueillants de Gérard en pleurant contre son blouson. Ils se réfugièrent dans un angle de la place, à l’abri du vent, entre l’église et la mairie.
Elle releva la tête vers Gérard, son regard devint féroce.
Le froid lui saisit les meules alors que Mireille faisait subir le même sort à son calbute. Elle caressa le fauve qui en jaillit et l’emboucha.
Elle se débarrassa de ses chaussures, son pantalon et sa petite culotte en dentelle, spécialement choisie pour cet enfoiré de Rémi.
Mireille s’accrocha aux épaules de Gérard, enroula ses jambes qu’elle avait fort longues autour de la taille de son compagnon, posa sa rose des vents sur la flèche de la boussole et annonça ingénument :
Saint-Propougnan-sur-Miche, 11 rue des écoles, France, 3 février 2030
René s’occupait de Nestor et Augustine, ses caméléons. Des Trioceros Melleri une espèce particulièrement grande, soixante-dix centimètres de long, queue comprise. Ses amis se demandaient ce qu’il pouvait trouver à ces étranges bestioles, elles le fascinaient tout simplement.
Or en cette fin février, la période de reproduction battait son plein, et il espérait que Nestor et Augustine allaient convoler en justes noces et donner naissance à des bébés Trioceros Melleri. La gestation chez cette espèce était presque aussi longue que chez les hommes, espèce de plus ovovivipare, donnait le jour à des petits, presque comme les mammifères.
Mélanie traînait elle aussi des envies de reproduction. Elle aimait son René malgré ses lubies et préférait le voir s’occuper de Nestor et Augustine plutôt que d’aller se poivrer la tronche au bistrot ou d’aller fourrer sa queue ailleurs que chez elle.
Aussi ce soir, elle s’afficha en nuisette transparente, sans rien dessous. À 20 heures 60, plus personne ne viendrait les ennuyer par cette nuit glaciale.
René braquait un œil sur ses caméléons et un autre sur les fesses de Mélanie. Il lui arrivait d’imiter ses protégés.
Il rejoignit Mélanie qui gloussait quand il enfouit son nez dans sa toison brune et fournie, lécha les jolies draperies de chair, aspira le clito qui se dressait comme un petit diable. Il a la langue aussi experte que ses caméléons, se réjouit Mélanie.
Lorsque la tige de René la pénétra, elle faillit tourner de l’œil de plaisir, et la dernière chose qu’elle vit avant d’se laisser aller fut Nestor qui escaladait Augustine. Faites-vous plaisir aussi, mes chéris, murmura-t-elle.
Hameau des Balloches, commune de Saint-Propougnan-sur-Miche, France, 3 février 2030
Gédéon Tringloin possédait la technique, il se vantait de savoir faire grimper aux rideaux n’importe quelle femme. L’anatomie féminine n’avait plus de secrets pour lui, il connaissait chaque point susceptible de procurer du plaisir à une femme. Il avait porté au niveau de l’art l’acuponcture érotique, ce qu’il appelait modestement la Trouduculponcture. Les femmes inassouvies et désireuses de connaître l’orgasme venaient lui demander conseil, en toute discrétion bien entendu.
Gédéon donnait une consultation à sa voisine, Adeline Mercantour. Une jolie jeune femme de trente-cinq printemps qui s’étiolait dans sa ferme pour cause de veuvage. Se retrouver seule avec une cinquantaine de chèvres, des poules et des canards, plus les prairies à entretenir sans personne pour lui labourer le jardin extraordinaire avait de quoi flétrir la plus belle des éleveuses de caprins.
Elle avait craqué devant son voisin Gédéon alors que son tracteur ne démarrait pas, faisant une grosse crise de larmes. Gédéon avait réparé le tracteur puis invité à dîner la jolie brune triste. De fil en aiguille leur conversation devint de plus en plus intime, puis Gédéon s’aventura à caresser la joue d’Adeline pour sécher une larme. Elle nicha sa tête au creux de cette grosse paluche. Il ne lui en fallut pas plus.
Un baiser au coin des lèvres, une caresse sur l’épaule, une main glissée sous le gros pull, des soupirs de satisfaction et des gestes qu’elle pensait oubliés.
Le feu ronflait dans la cheminée, Médor, le gros labrador ouvrit un œil et soupira d’aise en voyant la robe tomber sur les fines chevilles, son maître était occupé, il ne songerait pas à le mettre dehors.
Gédéon se rendit vite compte qu’Adeline était son pendant féminin, une déesse de l’amour, elle possédait la connaissance absolue du corps masculin, chacune de ses caresses lui provoquait une décharge électrique. Elle le poussa dans ses retranchements, elle l’amena au bord de l’orgasme par ses caresses buccales, par ses attouchements à des endroits insensés. Il n’eut jamais songé éprouver du plaisir à se faire mordiller le lobe de l’oreille droite.
Il lui rendit la pareille au creux poplité, puis ils se livrèrent à un soixante-neuf d’anthologie, tout en douceur, délicatesse, même quand elle lui mordit les testicules et qu’il aspira son clitoris.
Ils riaient quand il la pénétra, alors que la grosse horloge comtoise sonnait 20 heures passées de 60 minutes.
Près d’une planète rouge, dans un système solaire d’une galaxie lointaine, 3 février 2030
Le capitaine Mushichimou porta ses pattes à ses conduits auditifs en guise de salut religieux envers le seul dieu susceptible de les sortir de ce mauvais pas.
Troufignon-sur-Meule, France, le 3 février 2030
À quelques kilomètres à vol d’oiseau du hameau des Balloches, se tenait sur un escarpement rocheux le petit village médiéval de Troufignon-sur-Meule. Dans un vieux presbytère en pierre de taille deux personnages tenaient des propos presque incohérents.
Ils se sourirent en se déshabillant, Hervé Valais venait seulement de se rendre compte que son amie, Annie Moine était une superbe jeune femme aux seins lourds et voluptueux, à la motte recouverte d’une épaisse toison sombre et luisante et à la silhouette sculpturale, souvent cachée il est vrai sous d’amples vêtements peu seyants.
Toute cette beauté le mit dans un état de tension extrême qui n’échappa pas à Anne qui se repaissait du torse musculeux de son ami, de sa tige qui ne cessait de croître et de son regard qui la dévorait.
Certes ils étaient amis depuis longtemps, ils s’appréciaient, ayant le même humour, les mêmes idées, ils avaient fait plusieurs pèlerinages ensemble à Notre Dame de la Touffe, mais jamais ils n’auraient pensé faire la « chose ».
Le piment y était pour beaucoup, ainsi que l’alcool. Leur foi était soluble dans le Nuits-Saint-Georges et le Carthagène*.
*Carthagène : apéritif artisanal Ardéchois particulièrement vicieux, se rapprochant du Pinault des Charente ou du Ratafia de Champagne, mais à la teneur en alcool plus élevée.
Un peu gênés ils échangèrent un baiser qui raviva la brûlure du piment.
Il posa ses lèvres sur celles, très intimes de son amie tandis qu’elle lui embouchait le goupillon, ils gémirent tous deux à l’unisson. Leur bouche était couverte de capsaïcine, et leurs muqueuses intimes et sensibles brûlaient comme tous les feux de l’enfer.
Ils étaient tentés de faire durer le plaisir tellement les sensations étaient intenses, mais aussi de mettre fin au supplice du piment. Annie gobait le manche avec la même conviction qu’elle mettait à prier et lui taquinait les burettes d’un ongle coquin, une idée venue comme ça.
Hervé avalait le petit éperon dressé, le suçotait tel un Berlingot de Carpentras, osait un doigt dans la crypte sacrée.
Ils lâchèrent tous deux ensemble le remède tant désiré, ils l’absorbèrent avec joie et le firent rouler en bouche pour éteindre le feu du piment, mais aussi se remettre de ces émotions, cette sensation de liberté, de voler tel un goéland au-dessus des flots. Il était 20 heures 60 et ils venaient de connaître l’extase.
Il serrait la jeune femme entre ses bras, lui embrassait les cheveux, caressait un sein dont le téton durcissait entre ses doigts, sa compassion lui fit caresser l’autre sein, ne voulant pas le laisser triste et isolé.
Annie passait un doigt timide sur le chandelier qui commençait à reprendre des forces.
Ils se retrouvèrent très vite l’un sur l’autre, les jambes d’Annie enserrant la taille d’Hervé.
À quarante mille kilomètres de la troisième planète située près de l’étoile de type G2, 3 février 2030
Le capitaine Mushichimou surveillait des écrans, entrait des données sur des claviers.
Observatoire Hubert Reeves, France, le 3 février 2030
Saturnin Petrucciani assurait la garde de l’observatoire. Non qu’il y existe un risque d’accident, toutes les expériences se faisaient automatiquement, mais il fallait une surveillance humaine en cas de souci, coupure d’électricité ou invasion extraterrestre !
Bref, Saturnin travaillait à certains de ses projets tout en rêvassant un peu. À 20 heures 60, Il allait bientôt rejoindre sa chambre où l’attendait Gabriela Stanzano, une collègue Italienne chaude comme la braise, belle comme un cœur et surtout aussi douée au travail que dans un lit.
Il examinait une légère variation des ondulations plasmiques quand il sursauta. Une main douce lui caressait la nuque, glissait sous le polo et lui capturait les tétons.
Il ne résistait jamais à sa voix rauque et à son accent.
Il ne trouva rien à répondre alors qu’elle lui baissait son pantalon de survêtement.
À la limite de la stratosphère et de la troposphère d’une planète inconnue, le 3 février 2030, dans le poste de pilotage du Poilofion
Saint-Propougnan-sur-Miche, place de l’église, le 3 février 2030
À 20 heures 60, Gérard Mansoif sentait pulser autour de sa dague le fourreau serré de Mireille Bagneux. Qui eut pu prédire ce matin même encore qu’il se retrouverait à faire l’amour en plein centre du village à une des plus belles filles du canton.
Lui, le bon à rien comme le nommaient ses vieux.
Mireille… elle s’était jetée en pleurs dans ses bras, que faire si ce n’est la consoler, que faire si ce n’était lui faire l’amour alors qu’elle l’en suppliait.
Mais Gérard tenait à faire les choses bien, pas comme un rustre. Il voulait que ce moment reste à jamais dans la mémoire de Mireille, vu qu’elle allait se faire inaugurer la salle des fêtes. Il désirait rester gentilhomme, du genre mousse et pampre, tout en douceur.
Gérard tenait Mireille sous les fesses et se laissa glisser lentement à l’intérieur de son doux fourreau.
Le froid intense transformait en glaçons les burnes du galant chevalier servant, le givre se déposait sur les poils pubiens de Mireille, les faisant scintiller sous les rayons de la lune et lui gerçait les petites lèvres.
Lorsque Gérard s’épancha en son intimité, elle leva les yeux au ciel, hurla son bonheur à la terre entière. Ce faisant, elle vit une énorme lueur argentée traverser le ciel. Elle mit cela sur le compte de l’orgasme.
Mireille ne voulait plus mourir.
Au même instant, dans le Poilofion
À Saint-Propougnan-sur-Miche, 11 rue des écoles, le 3 février 2030
Mélanie sentait René l’investir avec tendresse, à 20 heures 60 elle croisa le regard complice d’Augustine, la caméléonne, qui lui fit un clin d’œil.
Mélanie se sentit flotter alors que René lui crépissait la nurserie, et elle vit une grande flamme argentée passer devant la fenêtre. Elle mit ce phénomène étrange sur le compte de cet orgasme exceptionnel. Orgasme identique à celui d’Augustine, la caméléonne, qui suivait d’un œil curieux cette mystérieuse lueur.
Hameau des Balloches, le 3 février 2030
Gédéon Tringloin, allongé sur le lit, regardait s’agiter au-dessus de lui Adeline Mercantour. Comment avait-il pu ignorer cette femme pendant tout ce temps. Qu’elle était belle tandis qu’elle criait sa jouissance.
Alors qu’elle recevait en elle sa semence, il vit passer dans le ciel limpide piqueté d’une myriade d’étoiles une énorme boule qui pulsait d’une leur argentée.
Adeline, un sourire angélique aux lèvres s’affala sur lui.
Troufignon-sur-Meule, le 3 février 2030
À 20 heures 60, dans l’ancien presbytère de Troufignon sur Meule, Annie Moine ahanait sous les assauts de son ami Hervé Valais.
Comment avait-elle pu vivre en ignorant cette bénédiction ? Et dire que ce plaisir intense lui était procuré par son ami de toujours.
Alors que le merveilleux goupillon vibrait en elle et l’oignait de sa divine liqueur, elle vit une grande lueur argentée inonder leur chambre, le divin leur envoyait un signe.
Vaisseau spatial Poilofion, 3 février 2030
L’équipage présent sur la passerelle s’esclaffa.
Observatoire Hubert Reeves, le 3 février 2030
Gabriella Stanzano poussait des cris de joie sur les genoux de son homme. Il lui faisait voir des étoiles encore inconnues de l’humanité, des astres situés au-delà de la ceinture clitoridienne.
*Désireux de satisfaire ses lecteurs, l’auteur traduit de suite les propos de l’héroïne :
Plus vite, mon amour.
Saturnin, en sueur et essoufflé maîtrisait avec quelques difficultés la furie qu’il serrait entre ses bras. De son enfance à Ginostra, sur l’île de Stromboli elle avait hérité un caractère volcanique. Caractère que pour rien au monde il n’aurait échangé.
Alors que sa sève jaillissait comme la lave dans le cratère de sa compagne, toutes les alarmes se déclenchèrent en même temps, alors qu’une étrange lueur argentée illuminait l’observatoire.
Désireux… blablabla…
Tu es le Big Bang, l’origine de tout
Sur Le Poilofion au sortir de la stratosphère
L’équipage au grand complet félicitait le commandant Boungabounga et le capitaine Mushichimou. Les quatre paires de palpes buccaux du commandant frétillaient de plaisir tandis que le capitaine gonflait son pelage.
Saint-Propougnan-sur-Miche, place de l’église
À 21 heures 59, Gérard Mansoif serrait Mireille Bagneux contre lui et l’embrassait.
Gérard se sentait une responsabilité envers la Mireille, pour une fois qu’il se sentait protecteur envers une meuf, elle l’envoyait bouler. C’était bien sa veine. Et puis il devait bien se l’avouer, quel pied il venait de prendre avec elle. Il aurait bien remis le couvert.
Mireille de son côté ne tenait pas très bien sur ses jambes, si faire l’amour c’était ça, elle se sentait prête à recommencer. Peut-être bien que si elle « l’avait fait » avec Rémi Fassol ça n’aurait pas aussi bien marché. Mais il ne fallait pas se faire d’illusions, ses parents pousseraient les hauts cris en la voyant revenir avec Gérard, il n’était pas de leur monde.
Gérard savait ce que ses vieux diraient en le voyant revenir avec une fille :
Ils s’embrassèrent et partirent, chacun de leur côté.
Saint-Propougnan, 11 rue des écoles
René et Mélanie se reposaient, en sueur ils reprenaient leur souffle, un sourire extatique aux lèvres.
René embrassa son épouse. Nestor et Augustine regardèrent l’horloge murale, il était exactement 21 heures 59. Ils écoutaient leurs deux humains discuter.
Nestor disait la même chose à Augustine.
Hameau de Balloches
Gédéon Tringloin caressait le dos d’Adeline Mercantour, de la nuque jusqu’aux fesses et inversement. Elle ronronnait comme une chatte repue, jamais elle changerait de place pour un empire.
En ce 3 février 2030, à 21 heures 59, Gédéon en était sûr, il venait de trouver la femme de sa vie.
Troufignon-sur-Meule, 3 février
Annie Moine, la tête posée sur l’épaule d’Hervé Valais, son ami et amant séminariste, s’interrogeait : que vient-il de se passer, ai-je vraiment vu un signe du Divin ?
Hervé se posait tout autant de questions, dont une qui revenait en boucle : qu’allons-nous devenir ?
Tous deux cependant semblaient d’accord sur une chose : c’était diablement bon !
Il était 21 heures 59, et le chemin qui semblait tout tracé devant eux s’égayait maintenant en de multiples directions.
Observatoire Hubert Reeves, 3 février
Saturnin Petrucciani se remettait difficilement de ses émotions. Il regarda les différentes horloges, numériques ou analogiques, sur des ordinateurs ou sur sa montre, le temps semblait s’être arrêté à 21 heures 59.
Dans ses bras, Gabriella murmurait des paroles indistinctes, le corps encore secoué de frissons de plaisir.
*Si je ne le traduis pas, vous allez râler !
Quel pied, quelle éruption, quel tremblement de terre, tu es un magicien.
Main dans la main, ils allaient d’un ordinateur à un capteur, d’une sonde à un radar, vérifiaient chaque appareil afin de définir ce qui avait pu déclencher tout ce bazar. Ils ne trouvèrent rien, si ce n’est que chaque appareil s’était subitement arrêté à 21 heures 45 pour se remettre en route à 21heures 59.
ooOOoo
Saint-Propougnan-sur-Miche, le 1er avril
René, instituteur de son état, entretenait le terrarium de ses protégés. Il manipulait avec précaution Augustine quand il fit un clin d’œil à Nestor.
Nestor avala un criquet pour fêter l’évènement.
Mélanie, secrétaire de mairie à Saint-Propougnan, se tenait derrière son mari, un test de grossesse à la main.
René fit un bond de cabri, esquissa quelques pas de danse avec son épouse qui riait aux éclats, et avala un criquet pour fêter l’évènement.
À quelques centaines de mètres de là, Mireille Bagneux pleurait à chaudes larmes. Elle venait d’annoncer à ses parents qu’elle attendait un enfant, que le père ne pouvait être que Gérard Mansoif. Horrifiés, ses parents la jetèrent à la rue.
Elle rencontra Gérard par hasard devant l’atelier du plombier du village. À chacune de leur rencontre, il la trouvait en pleurs, cette fois encore elle ne dérogeait pas à la règle.
Mireille s’apprêtait à repartir au hasard des rues, sa valise à la main, Gérard allait la laisser tomber lui aussi.
Mireille redoubla de sanglots, mais cette fois de joie.
Au hameau des Balloches, le 1er avril
Adeline Mercantour vint rejoindre Gédéon Tringloin, comme chaque jour depuis ce mémorable 3 février.
Cette fois, Gédéon la trouva soucieuse.
Adeline poussa un gros soupir, se tordit les doigts et murmura à voix basse*.
*Dans son souci de clarté, le comité éditorial de Revebebe tient à préciser que « Murmurer à voix basse » est une citation trouvée dans Rocambole de Pierre Alexis Joseph Ferdinand de Ponson du Terrail. L’auteur n’a pas fumé le rhododendron.
Ne nous remerciez pas, c’est naturel.
Elle s’attendait à ce que Gédéon se mette en rogne, mais pas à ce qu’il se mette à rire aux éclats, un fou rire de presque cinq minutes. Vexée et honteuse elle s’apprêtait à retourner chez elle quand il la retint.
Gédéon alla trifouiller dans un tiroir de la commode, revint près d’Adeline, s’agenouilla et lui présenta une bague qui ne datait pas de la dernière neige.
La demande se termina au lit, avec un Gédéon tout timide qui caressait le ventre d’Adeline, qui dû lui assurer qu’elle n’était pas en sucre.
Évêché de Sainte-Trifougule, le 1er avril
Monseigneur Arthur Lupine, évêque de Sainte-Trifougule regardait les jeunes gens qui se trémoussaient sur leur siège, très intimidés et ne sachant très bien comment justifier leur demande commune d’entretien.
Arthur avait consulté le dossier de l’un et de l’autre. Annie Moine, vingt-sept ans, fille de Michel et Véronique Moine, très impliqués dans la vie de leur paroisse et de l’évêché, allait prononcer ses vœux près des petites sœurs du Saint-Prépuce.
Assis à ses côtés, Hervé Valais, vingt-huit ans, qui allait être ordonné prêtre bientôt. Ses parents étaient amis des Moine. Ce jeune homme fera un excellent berger pour nos ouailles, se disait Monseigneur Lupine, l’église mettait beaucoup d’espoir en lui.
Il savait aussi que les deux jeunes gens entretenaient des liens d’amitié très forts, en tout bien tout honneur.
Mais il se demandait ce qui avait bien pu les pousser à demander une audience commune, de toute urgence.
Ils vont bien, mais il y a un os dans les hosties, se dit l’évêque.
Ils n’osaient l’avouer à l’évêque, ils ne l’avaient fait qu’une fois sans protection, mais ils avaient recommencé à moult reprises, Hervé revêtu d’un préservatif sur le sexe, à l’encontre des préconisations du pape qui persistait à vouloir le mettre à l’index.
L’évêque se sentit mal, tout à coup, il se leva et alla chercher la bouteille d’eau-de-vie de prunelle qu’il cachait dans sa bibliothèque et s’en enfila un grand verre.
Ils opinèrent du chef.
Dans l’Observatoire Hubert Reeves, le 1er avril
Depuis quelques jours, Gabriella ressemblait à une chatte à la sensualité exacerbée. Déjà qu’en temps normal elle aimait les papouilles, caresses et autres cajoleries, maintenant elle épuisait Saturnin, qui ne s’en plaignait pas.
Il aimait nicher sa tête entre ses seins opulents tandis qu’elle les resserrait contre ses oreilles, il pouvait ainsi entendre battre son sang à travers ces moelleuses collines.
Elle aimait aussi lui avaler le brigadier tandis qu’il lui déployait ses draperies d’amour, comme elle nommait ses petites lèvres.
Une délicieuse odeur de cuisine le guida jusqu’à leur local privé. Gabriela l’y attendait vêtue d’une courte robe moulante qui rendait hommage à sa silhouette sculpturale. Ils dégustèrent les pasta en se regardant dans les yeux et en dégustant un Dolcetto d’Alba, puis elle sortit un tiramisu du frigo.
Saturnin s’étonnait de toute cette mise en scène.
Sa belle lui offrit un cadeau à la fin du repas, un truc dans une pochette en velours. Il déballa l’engin et se demanda quel était cet objet bizarroïde.
La lumière se fit jour petit à petit dans son cerveau abasourdi.
*Je traduis juste pour éviter que certains ne râlent.
Tu vas être papa.
Saturnin hurla de joie, pour se figer soudain.
*Ben quoi, lui aussi cause italien !
Tu en as parlé à ta famille ?
Gabriela était la benjamine d’une famille nombreuse, avec grand-mère, oncle, tante, grands frères et une Mama particulièrement protecteurs. La seule fois où il les avait rencontrés, la Mama l’avait observé avec suspicion, lui expliquant que s’il manquait de respect à sa fille, elle viendrait lui couper les pruneaux.
Gendre d’une famille italienne ça fatigue. Gentils, mais envahissants.
Près de l’orbite de Saturne, à bord du vaisseau spatial le Poilofion
*Voir le texte 16354 : Coupe du monde.
(Un peu d’autopromotion ne nuit pas).
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Saint-Propougnan-sur-Miche, le 2 mai 2030
Gérard n’avait pas menti, il travaillait bien chez Jean-Paul Yglotte, habitait une grande maison que le plombier lui laissait, à charge à lui de la restaurer. Mireille se sentait bien, car Gérard avait commencé les travaux en aménageant la chambre du bébé.
Mireille mettait une dernière assiette dans le lave-vaisselle, puis alla chercher sa veste en chantonnant.
Elle allait à la maternité passer son premier examen de grossesse. Gérard s’était occupé de tout, de trouver une maternité, de l’emmener chez le toubib faire les premières consultations prénatales, de prendre rendez-vous chez un gynécologue, un véritable chef d’orchestre aux petits soins pour elle.
Certes, ils ne roulaient pas sur l’or, mais elle était heureuse, avait un toit et mangeait à sa faim. Ce qu’elle n’aurait imaginé un mois plus tôt. Elle n’avait plus aucune nouvelle de ses parents, sans qu’elle s’en porte plus mal.
Cette première fois était le grand jour, ils allaient voir le bébé, par échographie interposée, mais au moins faire connaissance avec Lui.
Un petit coup à la porte d’entrée lui annonça l’arrivée du futur papa.
L’aventure se situant au 32 de l’avenue du Général Jean Tensifléletrin, chez la Docteure Huguette Autrou, à Sainte-Trifougule.
La salle d’attente de la praticienne était bondée. Quatre couples poireautaient déjà là. Elle reconnut la secrétaire de mairie et l’instituteur de Saint-Propougnan, monsieur et madame Valais.
Il y avait aussi une agricultrice, chez qui ses parents allaient acheter des fromages de chèvre, accompagnée du Gédéon, un moins que rien selon ses vieux, mais à les écouter même le pape ne trouverait pas grâce à leurs yeux. Il suffisait de regarder le Gédéon s’occuper d’Adeline pour se rendre compte qu’ils étaient amoureux.
Se trouvait là aussi un jeune couple marié depuis peu, car la femme admirait son alliance et l’homme lui caressait les épaules. Annie et Hervé venaient d’être unis devant Dieu, uniquement entourés de leurs intimes.
Le dernier couple discutait en italien en faisant de grands gestes.
Les autres couples écoutaient la conversation, intrigués.
Les autres couples les regardaient avec de grands yeux ronds.
Adeline et Annie se mêlèrent à la conversation, signalant qu’elles aussi avaient vu la lueur argentée. La discussion devint générale, chacun y allant de son anecdote, échangeant des adresses et des numéros de téléphone, désirant rester en contact, et se donnant rendez-vous pour la prochaine visite. Le hasard que l’on nomme aussi destin venait de les réunir, ils n’allaient plus se lâcher.
Mireille apprit avec plaisir que le bébé se développait bien. Elle put même le voir sur un écran, grâce à l’échographie. Gérard lui tenait la main, tout ému.
Puis vint le tour de Mélanie, qui gloussa quand la gynécologue lui étala du gel sur le ventre. Et vit pour la première fois son bébé.
Adeline se présenta, comme les autres on lui prit la tension, le poids, lui écouta le cœur, puis à la grande surprise des parents, le Dr Huguette Autrou leur annonça qu’ils n’auraient pas un, mais deux marmots, ce qui tira ce commentaire à Gédéon : Ah ben merde alors !
Annie pria beaucoup avant, pendant et après la consultation et Hervé pleurait de joie, se remémorant leur mariage, en tout petit comité, célébré par l’évêque. De retour chez eux, Hervé embrassa le ventre de son épouse, puis cela dérapa, car les bisous glissèrent sur les seins pour redescendre sur le minou. Hervé but la liqueur sacrée dans la Sainte-Chapelle d’Annie.
Car Annie et Hervé avaient pris goût aux joies du sexe. Ils n’osaient plus les relations classiques par crainte de faire peur au bébé, mais ils ne dédaignaient pas bouffer la fourrure ou faire mousser le créateur.
Gabriella Stanzano téléphona de suite à sa mère pour lui annoncer la bonne nouvelle : le bébé allait bien. La Mama avait déposé un tombereau de cierges devant la statue de la Vierge et de tous les saints de son église. La belle Italienne en profita pour apprendre à sa famille que Saturnin avait fait sa demande et offert une bague. Une autre tonne de cierges fut déposée dans les églises des environs.
Le tempérament explosif de la belle Éolienne fit que le retour à l’observatoire fut mouvementé, elle tenait à faire savoir au bébé que son papa et sa maman s’aimaient.
Pour toute réponse Mireille sauta dans les bras de Gérard, et ils firent des galipettes, très tendres. Mireille dessus pour éviter d’écraser le petit. Un Gérard très heureux, car les nénés de sa belle venaient de prendre une taille.
Mélanie et René expliquèrent à Nestor et Augustine qu’un petit allait arriver dans la famille. Le caméléon salua cette nouvelle par un grand coup de langue. Humains et sauriens fêtèrent l’évènement par une levrette mouvementée.
Adeline, tout émue se fit caresser le ventre avec adoration, puis entama un soixante-neuf très doux avec Gédéon, qui régulièrement sortait la tête de l’entrejambe de sa dulcinée et s’extasiait ; Des jumeaux… des jumeaux !
Les visites chez le Dr Huguette Autrou se succédèrent, la petite troupe se réunissait régulièrement, de simples connaissances, ils devinrent amis. Les grossesses se déroulaient parfaitement, sans accrocs, simplement ponctuées de quelques nausées, quelques envies de chocolat, d’endives aux fraises accompagnées de mayonnaise ou de glace au camembert, ce qui plongea les malheureux compagnons dans un état de confusion réjouissant.
Le Docteur Autrou avait estimé les accouchements aux alentours du 15 novembre, à une semaine près. Rien n’étant gravé dans le marbre dans ce genre de situation, le médecin propose, le bébé dispose.
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Saint-Propougnan, le 28 octobre 2030
À cet instant, Émilien Dugland, le premier adjoint, entra en trombe dans le bureau du maire, essoufflé et ruisselant.
Mélanie écoutait cette conversation en se tenant le ventre, un sombre pressentiment la tenaillait.
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Dans la nuit du 28 au 29 novembre, il pleuvait de plus en plus violemment, Mélanie ressentit les premières contractions, sous le regard affolé de René qui courait à travers la maison, complètement paniqué, en demandant de temps en temps conseil à Nestor.
Les pompiers les amenèrent à la salle des fêtes où une maternité de fortune s’installait, Mireille y arrivait juste, elle venait de perdre les eaux. Un comble en pleine inondation.
Le maire avait réquisitionné le seul médecin des environs, le Dr Lola Bordercollie. Ensemble ils appelèrent à la rescousse les deux infirmières du village, puis installèrent les deux parturientes sur des lits récupérés à la colonie voisine.
À peine installées, Mireille et Mélanie virent arriver Gédéon Tringloin amenant son Adeline, qui se trouvait dans le même état que ses amies.
Dans les minutes qui suivirent, Annie et Hervé arrivaient en catastrophe, suivis par Saturnin qui portait dans ses bras Gabriella. Cette dernière lançait tous les jurons qu’elle connaissait tant en italien qu’en français, en inventant même certains dans une langue inconnue.
Le maire, sur les conseils du médecin, enrôla les pompiers et madame Bouvreuil, une sage-femme à la retraite et même le pharmacien. Les cinq jeunes femmes allaient accoucher comme au début du vingtième siècle, sans péridurale, avec de l’eau chaude et des serviettes comme équipement et surtout en serrant les dents.
Tout le monde s’activait autour des cinq futures mamans, le médecin courait de l’une à l’autre, les futurs pères se rongeaient les ongles et le maire s’arrachait les cheveux en répétant en boucle : pourvu que ça se passe bien… , litanies ponctuées par les cris des presque mères tandis que retentissaient les exhortations du médecin à inspirer, expirer, souffler, POUSSER ! Et qu’elles broyaient les doigts des papas qui se demandaient s’ils allaient recommencer les galipettes de sitôt. Le maire se surprenait parfois à souffler et pousser lui aussi en même temps que les parturientes.
Le premier à naître fut un petit garçon, le fils d’Annie et Hervé. À peine lançait-il ses premiers braillements qu’un des jumeaux d’Adeline pointait le bout de son nez, un garçon, suivi de près par sa sœur.
Mélanie mit au monde son garçon dans la foulée, suivie de près par Mireille qui poussa un grand ouf de soulagement quand naquit sa fille.
*Je suis trop gentil, je vous traduis quand même.
Mon Dieu qu’elle est belle.
On demanda aux pères de couper le cordon, Gérard le fit en fermant les paupières, René tomba dans les pommes juste après, Gédéon pleurait parce qu’il avait du pollen dans les yeux, Hervé pria, embrassa son épouse, et faillit couper le doigt de la sage-femme. Saturnin tourna de l’œil avant de couper le cordon. Il fallut empêcher son épouse de se lever pour aller à son secours.
Les bébés furent lavés, pesés sur la balance du boucher qu’on avait ramenée en catastrophe, puis emmaillotés et remis aux parents émerveillés.
Le maire fit quérir le registre d’état civil pour inscrire les nouveaux arrivants. Il en était tout ému, n’ayant eu ces dernières années que des décès à enregistrer.
D’une écriture appliquée, il nota les noms et prénoms de ses nouveaux administrés :
Zoé, fille de Gérard Mansoif et Mireille Bagneux, née le 29 octobre à 0 heure 12.
Yann, fils de René et Mélanie Vexain, né le 29 octobre à 0 heure 12.
Kévin, fils d’Adeline et Gédéon Tringloin, né le 29 octobre à 0 heure 12.
Séverine, fille de Gédéon et Adeline Tringloin, née le 29 octobre à 0 heure 12
Étienne, fils d’Annie et Hervé VALAIS, né le 29 octobre à 0 heure 12,
Sandra, fille de Gabriella et Saturnin Petrucciani, née le 29 octobre à 0 heure 12.
Fait et clos à Saint-Propougnan-sur-Miche, le maire Jean Mercier.
Le maire offrit le champagne à tout le monde, des voisins alertés par les gyrophares des pompiers vinrent aux nouvelles et l’histoire de la naissance des six enfants fit le tour du village et même du canton en quelques heures.
**********
Les années passèrent
Les parents, déjà amis, se lièrent encore plus, la naissance de leurs enfants les ayant rapprochés. Les petits étaient toujours fourrés les uns chez les autres, les six ensemble. Impossible de les séparer. Ils ne se quittèrent pas à la maternelle ni en primaire.
Ils ne se lassaient pas d’entendre narrer l’histoire de leur naissance.
Comme on ne pouvait trouver l’un sans trouver les autres, pourquoi se fatiguer à les appeler par leurs prénoms.
Zoé, Yann, Kévin, Séverine, Étienne et Sandra devinrent au bout de quelques années les ZYKSES.
De l’école primaire, ils passèrent au collège de Sainte-Trifougule, où ils firent sensation par leur culture et leur intelligence. Aucun thème ne leur était étranger, ils lisaient autant des romans que des livres de vulgarisation scientifique.
Si certains préféraient les sciences, les mathématiques et d’autres les langues et la littérature, ils assuraient dans toutes les matières. Ils avaient des enfances tout à fait normales pour des enfants aux capacités au-dessus de la normale.
Nestor et Augustine, bien que très vieux pour des caméléons continuaient de surveiller toute une tribu de jeunes reptiles remuants et des petits humains tout aussi remuants.
Gérard devint patron de sa propre entreprise de plomberie, Mireille devenue comptable s’occupait entre autres de l’entreprise de son compagnon. René, nommé directeur de son école aimait toujours autant Mélanie, secrétaire de mairie. Gédéon et Adeline élevaient leurs chèvres et géraient des gîtes.
Hervé et Annie avaient repris un restaurant à Troufignon-sur-Meule « À l’étoile-d’argent », Saturnin et Gabriella dirigeaient maintenant l’observatoire Hubert Reeves.
Bref, des familles tout à fait normales malgré une histoire commune étonnante. D’autres naissances égayèrent ces familles, naissances sans histoire, contrairement aux premières.
Pendant ce temps les Zykses entrèrent au lycée et eurent tous ensemble leur bac avec mention très bien, à la grande joie des parents.
Ils entrèrent tous à l’université Frédéric Dard à dix-huit ans, se choisissant des filières différentes, mais ne voulant pas se quitter. Aussi les parents se débrouillèrent-ils pour dégotter une colocation pour six personnes, un challenge peu évident, mais qu’ils menèrent à bien, une grande maison au 36 rue du Quai, dans la mégapole Toulouse-Montpellier-Nîmes.
S’ils entretenaient tous une amitié hors normes, quelques attractions se faisaient jour entre ces jeunes gens aux hormones en ébullition. Si Zoé trouvait Yann très à son goût, le jeune homme n’était pas insensible au charme de cette jolie blonde aux yeux bleu glacier.
Sandra, la brune méditerranéenne se laissait conter fleurette par un Kevin romantique à souhait, lui le grand blond aux allures de Viking.
Sa sœur aussi blonde que lui craquait pour le timide Étienne, qui ne savait que faire pour expliquer à son amie qu’il voulait faire autre chose que la regarder dans les yeux. Mais comment s’y prendre alors que l’on a un père presque séminariste et une mère presque nonne !
Le 29 octobre 2048
Les Zykses souhaitaient fêter leur dix-huitième anniversaire de façon agréable. Aussi avaient-ils réservé une table dans un restaurant renommé, Le Chat qui Pêche.
Puis après avoir vidé quelques bouteilles, s’être offert des cadeaux, ils décidèrent de finir la soirée dans une boîte, Le Déclic.
Ils s’installèrent à une table, commandant qui un Zombie, qui un Kamikaze ou un Sex on the Beach, uniquement parce que les noms les amusaient.
Les filles décidèrent d’annexer la piste de danse.
Quelques jeunes bourgeois friqués en quête de bonne fortune repérèrent bien vite les trois jeunes femmes pas très à l’aise dans ce genre d’endroit, vivre à Saint-Propougnan ne préparait pas à ce type de situation. Mais elles tenaient à s’amuser.
Hubert-Julien Gradubout, le fils du célèbre producteur de films s’approcha avec des amis des trois innocentes.
Il gardait les yeux fixés sur les longues jambes de Zoé dévoilées par une mini-jupe qui lui moulait les fesses.
Kévin, Yann et Étienne s’apprêtaient à bondir au secours de leurs amies, mais ils n’en eurent pas le temps.
L’un des blaireaux posa ses mains sur les fesses de Sandra, un autre empoigna les seins de Séverine, Gradubout passa la main sous la jupe de Zoé et tenta d’introduire un doigt dans sa chatte blonde.
Et l’enfer se déchaîna.
Sur la planète Chicong, dans une très très lointaine galaxie
Palais de l’Élysée, poste de commandement Jupiter, bureau du Président, le 29 octobre 2048.
Une femme en uniforme pénétra alors, se mit au garde-à-vous.
La colonelle gonfla sa poitrine qu’elle avait conséquente et souffla un grand coup. Elle semblait perplexe se dit le président. Pourtant cette femme à la carrure imposante, au regard vert profond ainsi que la cicatrice qu’elle arborait fièrement sur le front dénotait un caractère fort.
Le président frissonna en se remémorant les images épouvantables.
Le président souffla une nouvelle fois et donna congé à la militaire. La situation devenait de plus en plus bordélique.
36 rue du quai, de la mégapole Toulouse-Montpellier-Nîmes, dans un grand appartement d’un immeuble résidentiel, le 29 octobre 2048
Les Zykses se tenaient assis et tremblants, serrés les uns contre les autres, se demandant ce qu’il venait de se passer.
Les six amis se turent, ruminant de sombres idées.
Cette révélation sema encore plus la confusion dans la petite troupe.
La proposition de Yann fut acceptée à unanimité. Il fallait en avoir le cœur net ! Vaut mieux mourir en baisant que de mourir sans baiser.
Dans la salle de briefing du Clitoris ardent, quelque part dans l’hyperespace.
Le Commodore Boungabounga écoutait le commandant Mushichimou et le capitaine Labitapapa faire leur rapport.
36 rue du quai, 29 octobre 2048, 1 heure 60.
Chacune se réfugia avec son chacun dans sa chambre. Zoé, tout intimidée et craintive se lova dans les bras de Yann qui l’embrassa sur le front, le bout du nez, les lèvres. Un long baiser où les bouches s’entrouvrirent, les langues s’emmêlèrent, les doigts s’égarèrent dans les cheveux, puis plus bas, sur un sein, un ventre. Les vêtements tombèrent au sol et eux sur le lit.
Zoé empoigna avec précautions le sexe de Yann. Au toucher elle découvrit un sexe de belle allure, doté d’une érection un peu au-dessus de la moyenne, selon les renseignements glanés sur internet, mais surtout bien rigide et non préhensile.
Cette constatation la mit dans tous ses états surtout que son compagnon posait la main entre les seins et sentait le cœur battre comme un oiseau affolé. Il saisit entre ses lèvres un téton érigé tandis que ses doigts entreprenaient une approche en catimini du mont de Vénus recouvert d’une soyeuse toison argentée.
Avec une certaine appréhension, Yann faufila un index timide entre les lèvres humides, chaudes et moelleuses. Pas de porte de chambre froide ouverte, pas de super congélateur en vue, pendant ce temps, Zoé s’occupait de la bête qui tressautait entre ses doigts.
Il amignonnait le petit bourgeon et risqua un doigt dans la bague d’amour, non point glaciale, mais bouillante. La jeune femme commençait à trouver le temps long, la patience n’était pas sa qualité principale. Les préliminaires c’est bien, mais il faut savoir passer aux choses sérieuses en temps utile.
Dans la pièce voisine, un Étienne tout intimidé faisait face à une Séverine toute nue, agenouillée sur le lit. Elle déballa le matériel tandis que son amoureux tremblait.
Le pantalon sur les chevilles, Étienne admirait le spectacle de sa queue gobée par la bouche pulpeuse de son amie. Il caressait les seins de Séverine et en agaçait les tétons et aréoles. Elle lui rendit la pareille en passant l’ongle du pouce sur les testicules. Elle s’arrêtait de sucer sa friandise pour faire aller et venir ses doigts le long de cette hampe, le pouce venait caresser la tête du missile, provoquant des tremblements dans tout le corps de son amoureux. Elle prenait plaisir à lui prodiguer cette douce torture.
Allongés sur le grand lit, Kévin enlaçait Sandra, son torse collé au dos de la jeune femme. Avec une certaine appréhension, il lui avait empaumé les seins, sans qu’aucune réaction ne se produise. Encouragé, il embrassait sa compagne dans le cou, lui mordillant les oreilles et les épaules.
Ils se tenaient dans la position dite de la petite cuillère, et la jeune femme sentait un objet contondant lui caresser les fesses. Elle glissa la main derrière elle pour s’en saisir, le présentant aux portes de son paradis.
Il ne se le fit pas dire deux fois et se glissa dans l’antre chaud et humide, ce lieu mystérieux objet de tant de légendes.
Elle lui prit la main et la guida vers son autre point sensible. Il le caressa avec tendresse, le fit rouler sous ses doigts tandis qu’il allait et venait en elle. Elle ponctuait chaque pénétration d’un petit cri et d’un coup de reins.
Ils furent très vite sur orbite et ne prêtèrent plus guère attention aux cris de plaisir qui émanaient des autres chambres.
Palais de l’Élysée, centre de commandement Jupiter, 2 heures 05
La colonelle se permit un petit sourire, puis tout en saluant déclara envoyer sur l’instant plusieurs hélicoptères bondés de gendarmes du GIGN.
Dans le poste de contrôle du Clitoris Ardent, près du nuage d’Oort.
Le commandant Mushichimou trembla de tous ses membres et rabattit ses oreilles sur les côtés du crâne, en un geste enfantin pour se protéger du mauvais sort. Il tentait de se souvenir d’une prière à Baladhur, le dieu des fadas.
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Maison-Blanche, 29 octobre 2048, 20 heure 59, bureau ovale
Le président des États-Unis d’Amérique, un type corpulent et fluorescent se faisait tailler une pipe par une jeune lieutenante des services secrets, prénommée Monika.
Sa secrétaire, pliée sur le bureau, jupe retroussée sur la taille et petite culotte sur les chevilles, se faisait doigter avec vigueur tout en prenant des notes.
Le président ne pouvait travailler que de cette façon. Tu attrapes une femme par la chatte, et ça t’aide à réfléchir ! se plaisait-il à répéter.
La pipe procurée par la lieutenante du secret service servait à lui éclaircir le cerveau, qu’il avait bas. Une fois la gâterie terminée, elle devait avaler la semence présidentielle et aller se laver les dents au Destop, il ne fallait pas qu’un spermatozoïde du premier personnage de l’état le plus puissant du monde libre se retrouve entre des mains ennemies.
Après ces réjouissances il bâfrerait un double cheeseburger accompagné de Coca-Cola, son repas trônait déjà sur des documents top secret couverts de graisse.
Il remonta son caleçon aux couleurs des USA, Stars and Stripes for ever ! Puis réajusta son pantalon, referma sa braguette en rotant et se tourna vers son chef d’état-major, le général Albert Batrosse, plus fréquemment appelé par ses amis Al Batrosse.
Le président avala une énorme bouchée de son burger.
Zhongnanhai, Pékin, bureau de Zizi Pingping, première secrétaire du parti communiste chinois, 29 octobre 2049, 7 heures 63
Zuh Tailing se pressait à grands pas vers le bureau du premier personnage de Chine, donc du monde. Ce qu’il avait à lui annoncer n’allait pas faire plaisir à sa patronne.
Il frappa à la porte et attendit patiemment une réponse.
Zuh entra et trouva Madame Zizi Pingping, première secrétaire du PCC, assise sur son bureau les jambes écartées, sans culotte et sans jupe, en train de se faire bouffer le nid d’hirondelle par sa garde du corps.
Madame Zizi en arrivait à l’étape finale, respiration haletante, yeux révulsés, poussant de petits cris tandis que Nalia Ding lui suçotait le bourgeon et lui pratiquait la caresse dite des baguettes furtives, un doigt dans la chatte et un dans le rectum.
La première secrétaire se libéra dans un grand cri et reprit lentement son souffle. Elle commençait toujours ses journées ainsi, ça l’aidait à réfléchir.
Dans un souci de clarté et d’empathie envers le lecteur, l’auteur a traduit les idéogrammes en Hanyu Pinyin, plus compréhensible :
Fàguó rén huì zài tā men de tǔ rǎ ng zhō ng fā xiàn yī gè wài xī ng wùtǐ !
Là, l’auteur se tient le ventre en se poilant en imaginant le regard incrédule du lecteur !
Pour les flemmards qui ne veulent pas se donner la peine de chercher la traduction :
Les Français auraient trouvé sur leur sol un objet d’origine extraterrestre.
Zizi Pingping remit sa jupe et après une hésitation renfila son string rouge orné des cinq étoiles, que le couturier avait eu du mal à caser.
Palais du Kremlin, Moscou, 3 heures 01, le 29 octobre 2049, bureau du président de la Fédération de Russie.
Le président russe entra comme à son habitude dans son bureau par une porte dérobée. Comme à son habitude il arborait un visage impassible.
Par contre son secrétaire particulier sursauta, car le président Vladimir Poilosousov n’était vêtu que d’une courte et diaphane nuisette décorée d’une faucille sur le devant et d’un marteau sur le derrière, d’où la célèbre devise :
разрезать его серпом и толкать его взан ийпоез д молотком
Traduction littérale d’une citation de Лев Давидович Бронштейн (Lev Davidovicht Bronstein) dit Trotsky :
Se la couper avec la faucille et se l’enfoncer dans le derche avec le marteau.
Les fesses rougies du petit père du peuple se voyaient comme le nez au milieu du visage…
C’est que le président venait d’être interrompu dans un de ses exercices favoris mensuels, son épouse Irina lui assénait des coups de martinet sur les fesses alors qu’il devait répéter : Je suis un vilain garnement, pour chaque ordre d’emprisonnement au goulag ou d’empoisonnement au thallium ou au Novitchok.
Lorsqu’il avait les fesses bien rouges, madame Natalia Poilosousova lui pratiquait une légère turlute, son érection alors au top, il honorait son épouse.
Cette fois, pas de levrette ni même un Staline sur les remparts, un message urgent l’attendait dans son bureau.
Émile Kalashnikov, le secrétaire de Vladimir regarda par la fenêtre tandis qu’il faisait son rapport.
Frantsuzy nashli by na svoyey zemle inoplanetnyy ob‘yekt. *
Pour ceusses qui veulent avoir tout mâché, voici la traduction :
Vladimir se gratta les fesses tuméfiées, réfléchit un instant et dit d’une voix glaciale :
36 rue du quai, 29 octobre 2048, 2 heures 20.
Les six occupants de l’appartement se réunirent dans le salon, très heureux de leur expérience.
Zoé et Yann rassurèrent leurs amis, pas de gel intempestif des coucougnettes, ni de sexe attrape-mouches, se déclarant satisfaits de cette première fois.
Kevin et Sandra firent de même, ne tarissant pas d’éloges l’un pour l’autre.
Seule Séverine émit quelques réserves, elle ne pouvait s’empêcher de rire. Alors qu’il se libérait dans la bouche de la jeune femme, Étienne ne put se retenir et largua une petite perle, flanquant le feu aux rideaux.
Alors que tout le monde riait, Sandra se figea, comme plongée dans un songe profond.
Les Qui, quoi, où ça, comment fusèrent.
À peine avaient-ils terminé de s’exclamer que la porte vibrait sous les coups de poing.
Comprenant qu’ils n’avaient aucun moyen de s’en sortir, Sandra entrebâilla la porte et la colonelle fut happée par une longue bite et plaquée au plafond.
Elle s’interposait entre les gendarmes qui levaient leurs armes de poing et Étienne qui baissait son pantalon, prêt à faire feu.
Dans le poste de contrôle du Clitoris Ardent.
Le grand Zlagouillien venait d’une planète voisine de celle du commodore et du commandant, mais qui faisait aussi partie de la confédération du Beau Braquemard, située dans la constellation du Grand Chien.
Mairie de Saint-Propougnan-sur-Miche, transformée en centre opérationnel
Les six jeunes gens furent amenés avec toute la déférence possible dans la salle du conseil de Saint-Propougnan par la colonelle Bella Done et la secrétaire d’État Anna Bolisant, suivies par des gendarmes circonspects.
Les Zykses se retrouvèrent face au président en personne.
Contraints et forcés serait plus juste se dit Sandra.
Ils ouvrirent des yeux grands comme des soucoupes et attendirent que Jupiter développe son argumentaire.
Mégalopole Toulouse-Montpellier-Nîmes
Passé vingt et une heures, plus un pékin ne circulait dans les rues de Saint-Fiacre-sur-Crottin, aussi personne ne remarqua l’arrivée de trois gros véhicules tous-terrains, noirs et sinistres. En sortirent six individus patibulaires de type asiatique, quatre hommes et deux femmes – tout aussi terrifiantes que les mecs. Ils transportaient des valises et des cantines de type militaire.
Celui qui semblait être le chef donna ses ordres dans le plus pur style révolution culturelle.
Ses subordonnés installèrent un matériel pour brouiller l’écoute, au cas où des oreilles indiscrètes traîneraient dans le coin, puis des caméras à l’extérieur reliées à des alarmes et des écrans.
Le chef afficha sur un grand écran une carte en relief d’un coin perdu de France, le canton de Sainte-Trifougule, plus précisément les villages de Saint-Propougnan-sur-Miche et Troufignon-sur-Meule.
Mairie de Saint-Propougnan-sur-Miche, transformée en centre opérationnel
Quelque part dans la nature, dans un coin paumé des Cévennes
Trois hélicoptères des Delta Force volaient en groupe, au ras des genêts purgatifs – il n’y a pas de pâquerettes dans les Cévennes – pour échapper aux radars. Ces engins, amenés en kit sur le sol Français avec mille précautions, remontés aussi rapidement que possible – celui qui avait rédigé la notice d’utilisation était un transfuge d’Ikea – se précipitaient vers la paisible petite bourgade.
Ils survolèrent sans les apercevoir quatre massifs 4x4 bourrés du meilleur des forces de la République Populaire de Chine.
Dix spetsnaz en moto les virent passer au-dessus d’eux.
Des éclats de rire ponctuèrent cette déclaration.
Près de Saint-Propougnan, par une nuit sans lune, sur une colline recouverte de bruyère près d’un étrange objet oblong.
La tension devenait palpable.
Les premiers sur zone furent les Américains, le Commandant Jayme Mayburnes, affublé de lunettes de vision nocturne repéra du mouvement sur une petite colline.
Interjection que son copilote, le capitaine Ted Dellaard prit pour lui.
*Asshole : trou du cul.
*Coksucker : suceur de bites.
(Un peu de culture ne nuit pas).
Grâce à ses lunettes de vision nocturne, il vit un type postérieur nu, le trouduc dirigé vers leur appareil. Décidément ces Frenchies avaient des mœurs bizarres. Puis l’enfer se déchaîna. De l’arrière-train du Français jaillirent deux boules de feu qui se dirigèrent droit vers l’appareil.
Elles furent absorbées par les turbines de l’hélico, qui explosa dans une grande gerbe de feu, les occupants eurent à peine le temps de vouer aux gémonies leur président Eustache. D. Trompe qui les avait envoyés sans aucune préparation contre un tel ennemi.
À peine revenus de leur surprise, les occupants du second appareil recevaient deux autres missiles en pleine poire. Avant de percuter le sol, ils sentirent une étrange odeur de méthane et de piment qui les fit tousser et pleurer.
Le dernier appareil réussit à s’en sortir par miracle. Le commandant Bob Hinette se demandait ce qu’il devait faire quand la situation se dégrada, de catastrophique elle devint infernale.
*Cunt : l’auteur hésite à traduire ce terme d’une grande vulgarité sur ce site de haute tenue morale et intellectuelle. Mais il cède devant l’insistance des lecteurs : Tronche de vagin.
**********
Dans une des voitures, le camarade citoyen commandant Lee Poo Succion regardait hébété les hélicoptères s’écraser.
Ylang-Ylang avait une réputation de tête brûlée.
Lee n’eut que le temps de voir une foufoune argentée qui le regardait droit dans les yeux.
Zoé, allongée sur le dos, jambes écartées en V, son ticket de métro en guise de mire, tenait en joue la première voiture. Elle expulsa de sa chatte quatre lames de glace qui percutèrent le pare-brise chinois et envoyèrent ses occupants au paradis communiste.
Le véhicule suivant subit le même sort. Les occupants du troisième véhicule sortirent en catastrophe, pour tomber entre les mains de Kévin et Séverine.
Kévin posa la main sur la tête de Min Hautor, le dernier officier chinois en état de combattre. Aussitôt le rouleau de printemps du chinois sortit de sa braguette, dressé comme un bambou sous les dents d’un panda, et il envoya la purée, engluant les autres militaires asiatiques.
Pendant ce temps Séverine s’occupait de la seule femme du commando de l’APC. Car ce que son frère faisait avec les hommes, elle pouvait le faire aussi avec les femmes.
La Chinoise se retrouva la chatte à l’air, en train d’envoyer des jets de cyprine vers le ciel, l’un d’eux atteignit le dernier hélicoptère américain qui s’abattit sur une ligne à haute tension.
Sous cette ligne arrivait le commando russe, qui fut en partie décimé à la fois par la chute de l’hélicoptère, les jets de cyprine et de sperme chinois.
Seuls restaient debout Alexander Nevski, Vladimir Pourlavéssel et Vassili Licone.
Vladimir se remettait à peine de ses émotions qu’un étrange serpent lui attrapa les pieds, le faisant tournoyer dans les airs. Le malheureux spetsnaz fut saisi de panique quand il se rendit compte que ce qui l’entravait était une gigantesque bite préhensile. Il se mit à crier мама, чтобы помочь *, ce qui la foutait mal pour un Spetsnaz.
* мама, чтобы помочь.
Ce qui se traduit à peu près par Maman, au secours.
Un coup l’envoya contre Vassili, l’autre le fit estourbir Alexander.
En quelques minutes les commandos américains, chinois et russes venaient d’être anéantis. Les six jeunes gens se relevaient et reprenaient leurs esprits, fiers du devoir accompli.
Ils se regroupèrent en rangeant leurs armes dans leurs caleçons, tous autour du percolateur extraterrestre.
Las, il faut toujours se méfier des espions et autres agents secrets, ils ont toujours une carte truquée dans leur manche.
Un agent américain s’était infiltré subrepticement dans le village de Saint-Propougnant, se faisant passer pour un touriste. Un de ses homologues chinois avait lui aussi fait de même en prenant des photos tous azimuts, tandis qu’un Russe tentait de vendre de la vodka frelatée aux amateurs de prunelle. Ils avaient repéré les lieux, s’étaient renseignés chacun de leur côté sur la vie dans ce petit coin de France.
Ils ne mirent pas longtemps à découvrir la fameuse histoire de la conception et de la naissance des héros du village.
Aussi, en constatant le désastre de l’opération militaire, ils décidèrent d’unir leur force pour un temps, de se débarrasser des gamins et récupérer le mystérieux bidule. Quitte à s’entretuer plus tard pour le garder.
Ils allèrent s’emparer des parents des Zykses et les ramenèrent sur-le-champ de bataille, une arme dans le dos ou sur la tempe.
C’est ainsi que les jeunes gens virent arriver Mireille et Gérard, parents de Zoé ; René et Mélanie, parents de Yann, serrant contre eux un caméléon ; Gédéon et Adeline, les parents des jumeaux ; Hervé et Annie, les parents d’Étienne, qui priaient en se tenant la main ; et enfin Saturnin et Gabriella, qui regardaient Sandra avec amour.
Les parents, mains en l’air pleuraient, les Zykses ne savaient que faire.
Il poussa devant lui Gabriella et plaça le canon de son arme sur la tempe de la belle Italienne.
*Pour les puristes, il a dit précisément :
попрощаться со своей дочерью
Au lieu de la crainte ou de l’horreur, il lut simplement un étonnement insondable dans le regard des gamins.
Les trois espions se retournèrent, surpris, et se retrouvèrent face à des empuses, des loutres ou des lézards géants, en combinaison de combat et armés jusqu’aux dents – voire jusqu’aux mandibules.
Le russe fit un AVC sur-le-champ, le cœur du chinois ne résista pas et il s’écroula tel un nem avarié.
Le lézard, autrement dit le capitaine Labitapapa, leur montra l’enregistrement d’un entretien entre le président et son Premier ministre.
- — Vous comptez vraiment les intégrer dans nos troupes ? Monsieur le Président.
- — Bien sûr que non, saperlipopette, nos scientifiques les réclament à cor et à cri pour faire des expériences sur ces petits merdeux.
- — Quand nous aurons percé leurs secrets…
- — Nous pourrons reproduire les mêmes en grand nombre pour en faire des troupes de choc.
- — Vous êtes génial.
- — Normal, ze suis le Président.
Après concertation, il fut décidé d’emmener aussi les parents, pour éviter des actes de vile vengeance de la part du pouvoir. Le percolateur extra-terrestre fut récupéré et embarqué, ainsi que Norbert, Amandine et toute leur descendance.
Un ange à tête de Rebuchon traversa la passerelle.
Quelque part près de la ceinture d’astéroïdes, dans le Clitoris Ardent
Faire l’amour en apesanteur permettait quelques fantaisies, Zoé et Yann se déplaçaient l’un vers l’autre, entièrement nus, essayant de faire le moins de gestes possible pour éviter toute dérive, mais les voluptueux seins de Zoé semblaient dotés d’une vie indépendante.
Le Zob-Youz bien rigide s’approchait de la jolie station Founevelue. Yann aurait pu utiliser ses capacités préhensiles pour agripper sa compagne, mais ils préféraient s’amuser et dériver l’un vers l’autre.
Les deux corps se rapprochaient inexorablement…
Le Zlagouillien Zlatan Labitapapa émit un soufflement qui exprimait l’hilarité.
Les deux extraterrestres regardèrent encore quelques instants s’ébattre les terriens.
Quelques instants plus tard sur la planète Terre
Les chaînes d’infos de la planète furent dans l’incapacité de bloquer les images qui arrivaient d’on ne savait où. Quelques milliards de Terriens virent le président Eustache. D. Trompe se faire turluter le happiness ladies par sa garde du corps tout en foutant des taches de graisse de burger sur les notes top secrètes de la CIA. Le président hurla à la faiqueueniouze, personne ne le crut.
Ils virent aussi le président Vladimir Poilosousov en nuisette transparente se faire fouetter le fion par son épouse armée d’un martinet en gueulant qu’il était un vilain garnement, qu’empoisonner ses opposants avec du thallium, c’était pas gentil. Ces images ne lui rendirent pas le sourire.
Les Chinois apprécièrent de voir la présidente se faire laquer les aiguillettes par sa secrétaire très particulière au lendemain d’un discours très agressif contre l’homosexualité. L’impassibilité asiatique prit un coup de bambou.
Le Président de la République française perdit toute chance de se faire réélire pour un cinquième quinquennat alors qu’il expliquait à son Premier ministre qu’il allait livrer au bistouri des savants du conseil scientifique six jeunes gens aux qualités exceptionnelles.
Il en fut puni sur-le-champ par sa prof d’épouse qui le fit mettre à genoux dans un angle de son bureau avec un bonnet d’âne sur la tête, et sitôt qu’il bougeait il recevait un coup de règle sur les fesses.
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Loin de toute cette agitation, les Zykses s’envoyaient en l’air en passant devant Uranus, sous l’œil bienveillant d’un lézard, d’une empuse et d’une loutre.
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Après quelques palabres, tout le monde tomba d’accord sur le fait qu’il fallait se faire une idée des mœurs et coutumes des uns et des autres avant de poser le pied sur ces nouvelles planètes. Une sorte d’Erasmus intergalactique en quelque sorte.
C’est ainsi que des humaines se retrouvèrent avec des langues bifides des Zlagouilliens dans la « porte du paradis » tandis que d’autres découvraient avec délices les attributs virils de ces mêmes lézards. Ces braves spationautes n’avaient pas que la langue bifide, mais le sexe aussi. Deux longues tiges flexibles, télescopiques, pas très épaisses, mais souples.
Les mères comme les filles se firent un devoir de tester les lézards, les pénis reptiliens débusquant des zones inexplorées tant recto que verso, parfois les deux en même temps.
Les Zlagouilliens expliquèrent qu’ils venaient étudier régulièrement la terre et leurs habitants. Lors de leurs cursus universitaires, il existait un programme d’étude de la civilisation pré cognitive terrienne, qui avait donné lieu sur terre au fantasme des soucoupes volantes. Mais que la nature étant ce qu’elle est, il y eut rencontre du 5e type et surtout des rencontres du 7e type, tant avec des individus mâles que femelles. Surtout que ces galipettes donnaient des résultats surprenants.
Elles se firent aussi débusquer le bourgeon et les pétales de roses par les pattes ravisseuses de quelques empuses qui les firent gémir de plaisir.
Les hommes ne perdirent rien au change en se faisant lécher les bogues et aspirer le brigadier par des Zlagouilliennes bien énervées – l’équipage du vaisseau était mixte. La langue bifide sur les joyeuses provoquait d’incroyables frissons.
De même, ils firent connaître aux Trouculiennes les plaisirs de l’amour à la terrienne. Les jolies loutres au pelage lustré possédaient deux paires de seins, ce qui s’avérait très utile lors de levrettes débridées, et prendre une loutre en levrette n’est pas donné à tout le monde.
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Après quelques galipettes sous zéro G, la petite équipe se réunissait autour d’un verre de bière Antarienne.
Ils levèrent leurs chopes et portèrent un toast.
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Merci aux correcteurs qui ont dû s’arracher les cheveux avec les noms et la mise en page.
Merci à une amie qui m’a appris des jurons étatsuniens très intéressants.