n° 20108 | Fiche technique | 20988 caractères | 20988 3591 Temps de lecture estimé : 15 mn |
06/03/21 corrigé 30/05/21 |
Résumé: Chantal n'envisageait qu'une promenade, Colette une simple balade. Chacune pensait occuper agréablement un jour férié en prenant un peu d'exercice, chacune le vécut de son point de vue. | ||||
Critères: #épistolaire #lesbienne ff inconnu forêt voir exhib nudisme caresses uro | ||||
Auteur : Dyonisia (Rêves et autofictions... Ou souvenirs et confidences ?) Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : L'Ascension Chapitre 01 / 09 | Épisode suivant |
Une ballade à quatre mains, écrite il y a des lustres telle que chaque interprète la vivait.
L’une n’envisageait qu’une promenade, l’autre une simple balade. Chacune pensait occuper agréablement un jour férié en prenant un peu d’exercice. Elles en prirent. Elles en prirent tant qu’une rencontre fortuite leur fit gravir des sommets inconnus jusqu’alors. Mais n’avons-nous pas au fond de nous des désirs inavoués ?
NB : la Colette de ce récit n’est pas celle d’une autre « Histoire… ».
Promenade au bois (Chantal)
Aujourd’hui, il a fait très beau : un beau soleil, un peu de vent, moins qu’hier, et une chaleur qui fait penser que l’été viendra bientôt. J’étais toute seule, encore une fois. Cela devient de plus en plus fréquent. Les filles ont d’autres occupations, de nouvelles amies, des sorties où ma présence n’est pas nécessaire… Je crois que j’en suis un petit peu jalouse, mais je devais m’y attendre : elles n’ont plus quinze ans, et moi bientôt quarante-deux. Je ne peux pas espérer qu’elles tiennent encore beaucoup à s’amuser avec leur maman, même si nous restons encore très proches et si notre affection mutuelle est toujours très forte.
C’est normal qu’elles préfèrent la compagnie de filles de leur âge. D’ailleurs je n’ai pas de raison de me plaindre, car je suis leur confidente et elles les miennes, comme avant. Pourtant quelque chose est en train de changer tout doucement ; est-ce que mon idylle avortée avec Françoise en est la cause ? Mais là n’est pas mon sujet, voilà que je succombe une nouvelle fois à cette tentation de partir sur une autre idée au lieu de m’en tenir à ce que je veux raconter.
Donc, seule pour la journée et la soirée, j’ai décidé d’aller faire une longue promenade dans les collines des alentours pour profiter du beau temps. C’est l’époque idéale, car les touristes ne sont pas encore trop nombreux et le Festival de Cannes attire les plus blaireaux, quant aux autres l’arthrite les oblige à ne pas s’éloigner de la ville. Les collines ne sont pas encombrées et on peut trouver facilement de petits coins isolés. En plus, les rares promeneurs sont en général assez discrets pour éviter de troubler vos petites occupations personnelles.
Je suis partie dans la matinée, en voiture pour m’éloigner rapidement de la côte. Je me suis garée sur le bord d’une petite route (mon véhicule n’inspire pas l’envie de le « visiter ») et j’ai gaillardement attaqué le chemin qui se faufile sous les pins parasols. Au bout d’une heure, j’étais en sueur, et beaucoup moins allante ! Je maudissais mon manque d’entraînement et mes jambes flageolantes : j’ai juré en moi-même que je suivrai dorénavant les séances du club de gym avec plus d’assiduité, bien que je me connaisse bien : je me fais cette promesse chaque fois, je ne la tiens pas souvent.
Tant pis pour mon souffle court, mes mollets douloureux, mes cuisses contractées ou le tee-shirt trempé : j’ai continué de marcher, moins vite évidemment, d’autant que la pente s’accentuait, en serrant les dents et en m’encourageant, jusqu’à ce que je me dise que j’étais un peu idiote de me forcer à supporter tout ça, alors que j’étais venue là pour faire une promenade et pas un concours. Je devais être à trois ou quatre kilomètres de la route, bien assez loin pour ne pas être dérangée par la plus courageuse famille-bon-appétit !
J’ai repéré une sorte de clairière un peu plus haut sur ma gauche. L’exposition semblait idéale, avec un talus pour s’abriter du vent et une vue superbe sur les falaises des Maures. Mieux encore, quand j’y suis parvenue, j’ai découvert que je pouvais apercevoir longtemps à l’avance tout importun qui gravirait le chemin d’accès. Aucune raison de se fatiguer plus que nécessaire quand le paradis est sous les baskets… J’ai déballé mon petit sac et avalé d’un trait la moitié de ma gourde.
Le tee-shirt me collait à la peau, le soutien-gorge me sciait les côtes, et le jean, bêtement enfilé le matin, me serrait les fesses, sans parler de la pression que cette coquine de couture exerçait sur mon entrejambe. Je me promis de m’habiller de façon plus confortable la prochaine fois : un chemisier plus léger et un short plus ample auraient été mieux indiqués. Mais, ma foi, j’étais seule, assurée de ne pas risquer la surprise d’une rencontre impromptue, le tee-shirt était assez long pour me garantir un minimum de décence.
J’ai fait valser mes baskets et mon jean pour offrir à mes jambes le réconfort d’une fraîcheur relative : les doigts de pieds en éventail, je revivais ! Sauf que ma petite culotte était « à tordre », comme aurait dit ma cadette, mais ça, je n’y pouvais rien. À moins de l’ôter, bien sûr, ce qui n’était pas conseillé vu la quantité d’aiguilles de pin qui me chatouillaient allègrement le postérieur dès que je changeais de position. En tout cas, le soleil remplissait bien son office parce qu’en quelques instants la transpiration semblait s’évaporer.
J’ai fermé les yeux, respirant l’air doux, j’étais bien. En plaçant le jean sous mes fesses, c’était même parfait. Après avoir récupéré de ma fatigue, j’ai grignoté mon sandwich et une orange. Au loin, j’apercevais la mer, avec les voiliers qui entrelaçaient leurs figures de ballet dans le golfe de Saint-Aygulf. Il n’y avait aucun bruit, à part le bruissement léger des arbres au-dessus de ma tête : le calme, la paix…
Cette petite brise et cette tranquillité m’ont donné l’idée d’étendre mon tee-shirt sur une branche afin qu’il soit complètement sec pour repartir. Avec une prudence de chat (de chatte plutôt !), j’ai bien vérifié qu’il n’y avait personne, ni dans les alentours, ni arrivant sur le chemin, avant de me retrouver en soutien-gorge et petite culotte. Là, c’était vraiment le pied.
Je regrettais seulement de ne pas avoir emporté une serviette ou un paréo pour m’étendre dessus, car c’était ou se couvrir le dos de brindilles ou tacher le jean de sueur, ce qui pourrait faire mauvais effet ; cruel dilemme… Mais au fond, facile à résoudre : le tee-shirt ! Assez long pour protéger le dos des épaules aux fesses, c’est LA solution. D’éventuelles taches humides ne porteront pas à conséquence. Comme on dit, entre deux maux, choisir le moindre.
Nouveau coup d’œil circulaire, par précaution, avant d’aller récupérer l’objet. Pas encore sec, mais tant pis. Je l’étends, je m’étends. Aaah ! Pouvoir s’allonger sans ressentir une myriade de piqûres dans son dos ! Sauf, évidemment, que les attaches du soutif persistent à vous titiller sournoisement, la boucle juste sur une vertèbre, en plus… Bon, puisqu’il n’y personne en vue, si je l’enlevais ? Il me suffit de le garder à portée de main en prévision de tout bruit suspect.
Sitôt dit, sitôt fait. Je revis. C’est si bon de se sentir libre. L’idée me vient d’abandonner aussi la culotte. Après tout… Non, un reste de prudence pudique me retient. Je me contente de la faire glisser un peu pour relâcher la tension aux aines, histoire d’aérer la minette sans l’exposer. Enfin je peux me relaxer sans contrainte. Le tapis d’aiguilles de pin ne fait pas un si mauvais matelas. Le brin d’air ajoute au charme. Je me laisse aller à une douce somnolence.
Et zut ! La nature me réveille. Pas le chant des oiseaux, mais la pression de ma vessie. Je tente de résister à sa sollicitation, rien à faire, elle insiste, le thé du matin sans doute. J’aurais dû y penser avant de partir. Il me faut trouver un coin pour baisser sans risque cette sacrée culotte et satisfaire aux nécessités du moment.
Balade en forêt (Colette)
Je ne suis pas très portée sur les choses de la religion, mais je ne vais pas négliger le week-end de repos que m’offre la tradition chrétienne ! Allez, hop ! C’est le jour parfait pour une balade sous les pins maritimes. Juste quelques kilomètres de bitumes à rouler avant de garer ma voiture en bordure d’une forêt paradisiaque et me voici allongeant gaiement le pas hors des sentiers battus.
Un seul regret : je n’aurais pas dû traîner si tard au lit. Le soleil est presque au zénith, il commence à faire vraiment chaud, même vêtue léger. Bien la peine d’avoir pris une douche ! Je suis déjà en sueur. En plus, les arbres sont peu serrés de ce côté-ci de la colline. J’ai hâte d’atteindre les bosquets, mais la nature est silencieuse à cette heure. Je ne veux pas troubler ce calme. J’avance sans faire de bruit, je sais être discrète.
Oh, mais qu’est-ce donc que cette tache rose que j’aperçois entre les branches ? Je m’approche à pas de loup (de louve !), et je vois mieux : tiens, tiens, une paire de jolies fesses, à peine devinées, la coquine est de dos, elle se croit seule… que vais-je faire ? Me faire oublier, ou surgir ?
Je m’interroge, amusée de l’incongruité de la situation. Mais ne serait-ce pas une façon originale et rigolote de faire connaissance ? Après tout, je suis certaine que nous ne sommes que toutes les deux ; les derniers promeneurs que j’ai croisés sont loin, et cette clairière est tout à fait à l’écart du chemin normal. Si ça se trouve, elle s’est égarée, la pauvre ! Et si je fais semblant de l’ignorer pour ne pas la gêner, elle risque de se perdre pour de bon… C’est un bon prétexte, ça, pour donner un semblant de bonne raison à mon irruption dans ses occupations…
Mais je ne peux résister plus longtemps à ma curiosité : une minette en train de libérer son jet trop longtemps retenu, ça m’a toujours attirée ; je suis comme ça, j’aime surprendre une chatoune dans son intimité secrète… Toujours sans bruit, je contourne sa silhouette accroupie pour apparaître face à elle, et m’offrir le mignon spectacle de ses genoux écartés, de sa culotte étirée, et de son minou exhibé… Elle est trop prise par le délicieux sentiment du soulagement de sa vessie pour me remarquer tout de suite. Je toussote : « bonjour ! » Oh, ses yeux étonnés, sa surprise, sa confusion !
Je cherche à la rassurer. Et puis je suis prise d’une brusque inspiration :
Et, vite, je baisse mon short (je suis toujours en short, sans culotte, pour me promener) et m’accroupissant face à elle, que je devine médusée, je pose mes doigts sur mes lèvres, les écarte, et me soulage à mon tour en souriant.
Promenade au bois
Non, mais, tu parles d’un culot ! Non seulement elle me dérange et, au lieu de se détourner par discrétion elle me reluque sans vergogne en train de pisser, mais la voilà qui pisse devant moi ! Je suis prête à faire entendre les justes reproches de l’innocence offusquée quand l’urbanité décalée de ta dernière phrase me fait apparaître tout le cocasse de la situation. Mon indignation se change en rire. Un rire qui me secoue d’autant plus qu’il apaise ma surprise honteuse. Un de ces rires nerveux qui vous remue de la tête aux genoux… Entre deux hoquets, je parviens à articuler :
Son rire franc m’enlève tout reste d’embarras. Par réflexe, je lui tends la main. Elle la saisit distraitement, toujours rieuse, les yeux plongeant entre mes jambes, plus bas que ma chatte cette fois. Je suis son regard, découvre ce qu’il vise et… Oh non ! Les derniers jets, dispersés par mes soubresauts inconsidérés du bassin, ont largement inondé ma culotte. J’en affiche une mine dépitée, qui ne désarme pourtant pas sa voix d’un tantinet de moquerie.
Elle en parle à son aise, elle, j’ai bien vu qu’elle n’en portait pas ! Facile pour elle de me faire honte ! Mais, en relevant la tête, ce que j’aperçois me venge de ma pudeur outragée. Un short, c’est bien, c’est sûr ; sauf que, dans sa position, le fond traîne à terre et sert de ramasse pipi… Fallait pas te précipiter, ma belle, me dis-je in petto, avant de remarquer, avec un brin de satisfaction :
Balade en forêt
Touchée ! Le sol dur et les feuilles sèches m’ont trahie. Chantal a raison : une belle flaque s’est formée sous mon short. Sans compter que j’ai sans doute mal dirigé mon jet dans ma hâte (c’est vrai, j’ai suivi mon impulsion sans réfléchir, c’était trop tentant…), car le tissu est copieusement arrosé. Vais-je m’en faire pour si peu ? Je sais que nous sommes seules, alors quelle importance ? Je me mets debout et secoue mes pieds pour les sortir du chiffon trempé qui les emprisonne. Les dernières gouttes s’échappent de ma chatte.
Je minaude, les doigts (humides) posés sur le premier bouton. J’aimerais un signe, un mot, qu’elle me dise quelque chose comme « mais faites donc ! », mais rien. Elle reste accroupie, sans même penser à refermer ses cuisses. Elle me regarde de bas en haut, les mains sur les seins. Je me demande si elle est stupide, ou si elle veut me rendre la pareille, à lorgner mes poils mouillés… Alors, en ondulant légèrement des hanches, je défais les boutons et ouvre mon chemisier.
Avec un sourire ingénu (hum !), je m’en dépouille complètement sans attendre sa réponse.
Promenade au bois
Je vois Colette faire son petit strip-tease aguicheur, médusée par cette insolence qu’elle rend si naturelle. « Cette fille me drague, ou quoi ? » Elle est debout, rieuse, campée sur ses jambes, la touffe bien exhibée, les seins provocants. Je la contemple, des pensées insidieuses tournent dans ma tête, des frémissements coquins me parcourent le ventre. Un soupçon d’ironie sur ses lèvres me ramène à l’incongruité de ma pose.
J’ai réalisé tout à coup que mon soutien-gorge était resté là-bas, négligence stupide. Instinctivement, j’ai mis les mains sur mes seins, pour les cacher. Et je me sens ridicule : je suis à poil, la foune au ras de l’herbe, la culotte aux chevilles. Quelle idiote, il y a beau temps qu’elle a eu le loisir de les observer, mes gros lolos ! D’ailleurs, elle n’a pas détaillé que ma poitrine… Je me redresse à mon tour. En quittant leurs protégés, mes doigts y laissent une empreinte humide.
Debout sur une jambe, je sollicite le soutien de son bras pour finir de retirer ma culotte qui pendouille au bout de mon pied. Effectivement, elle est bien imprégnée. Je l’essore d’un geste aussi élégant que possible. Soyons honnête, c’est une gageure ! Tant pis, je la tords sans scrupule, en remarquant mezzo voce qu’elle n’est plus mettable, du moins pour un moment.
J’ai prononcé les derniers mots presque timidement, en quêtant l’indulgence dans son regard. Deux femmes nues, face à face, leurs vêtements épars sur les broussailles dans l’ombre ensoleillée d’une clairière, nous formons un petit tableau assez libertin. Fragonard – ou Boucher, selon celle des deux que l’on considère – l’aurait intitulé la Rencontre.
Balade en forêt
Je regarde, je regarde… Ma foi, elle n’est pas trop mal foutue, la Chantal. D’accord, ce n’est plus une jeunesse de l’année. Quel âge peut-elle avoir ? Allez, disons dans les quarante. Un peu trop ronde du popotin, le ventre pas très soutenu, les hanches plutôt fortes, les seins moins arrogants qu’ils n’ont dû l’être, des signes qui trahissent sans doute une ou deux grossesses… [Eh oui, ma chérie, tu t’es décrite à moi sans fard dès nos premiers échanges, rappelle-toi ! C’est d’ailleurs cette franchise qui m’a plue, chez toi.]
Je fais durer le plaisir de cet examen critique. Je m’amuse de son air inquiet. Je joue une moue dubitative, comme si je comptais les bons et mauvais points… Mais c’est vrai qu’elle a du charme. Un joli visage, des mollets et des cuisses bien dessinés, des pieds mignons, des yeux avenants, tout ça est très sympathique. La peau de la poitrine semble aussi douce que je l’aime, avec de gros tétons roses sur des mamelons proéminents. Quant à ce que j’ai vu de sa chatte, ma foi, elle me donne envie d’y goûter. En a-t-elle envie, elle ?
Je me décide à mettre fin à son supplice. Je m’avance vers elle en souriant, mes yeux noirs [souviens-toi de ma photo] dans le bleu des siens. Je prends ses mains dans les miennes, je les serre en écartant un peu les bras, à la manière de deux amies qui se retrouvent. Je suis à deux doigts de l’attirer contre moi, mais je me retiens.
Mutine, j’ajoute :
J’ai insisté sur le mot.
Promenade au bois
Une bouffée de chaleur m’envahit. Non, Colette, ce compliment direct ne me formalise pas, ce n’est pas de cela que je rougis. C’est d’être désirée par une femme plus jeune, une fille svelte, brune et bronzée, dont les seins agressifs dardent chacun une pointe sombre devant les miens, dont je devine le cul ferme et musclé, dont la chatte noire s’est ouverte sans pudeur, [Oui, ma chérie, j’ai revu tes photos !] dont la bouche mutine (c’est bien le terme) et les yeux rieurs m’inspirent confiance. Je me laisse envelopper par son regard, je l’enveloppe du mien…
Combien de temps restons-nous ainsi, nous tenant par les mains, bras tendus pour contempler réciproquement et apprivoiser nos corps ? Une minute, dix secondes, dix minutes ? Ni l’une, ni l’autre ne veut rompre le charme de ce moment inattendu. Il y a un quart d’heure, je ne connaissais pas Colette. Je ne rêvais que de solitude. Maintenant, j’ai envie de l’enlacer, de découvrir sa peau, de goûter ses lèvres, d’embrasser ses seins, de lécher son ventre, de sentir ses odeurs…
J’esquisse un mouvement pour la rapprocher de moi. Elle ne résiste pas. Je n’ose l’attirer complètement sur moi. Je tends mon visage, je ferme les yeux, le cœur battant, des papillons dans ma poitrine et mon sexe… J’espère, je tremble.
Et soudain sa bouche sur la mienne, sa langue qui cherche la mienne, ses bras qui me prennent, mes bras qui l’étreignent, nos corps qui s’épousent, nos seins qui se soudent, nos jambes qui s’emmêlent, nos ventres qui s’embrassent, un long baiser qui nous unit…
Balade en forêt
La peau de Chantal est chaude. Elle sent le soleil, la sueur et le désir. Moi qui me demandais comment faire sa connaissance, je suis comblée. Pour une façon originale, c’en est une ! Je la garde contre moi. Si je la lâchais, elle s’enfuirait, qui sait ? Cette peur subite me fait l’enlacer plus fort, la fouiller plus profond avec ma langue, chercher plus étroitement sa vulve sur ma cuisse.
Mes mains glissent le long de son dos, j’aimerais toucher ses fesses. Sa peau est soyeuse, ses reins sont charnus. Mes doigts rencontrent deux gentils bourrelets qu’ils enserrent tendrement. C’est doux, c’est souple, c’est ferme… Une image me vient à l’esprit : un râble de lapin, de joli petit lapin. Une autre suit aussitôt : je vois mon « petit lapin » détaler à travers les broussailles ; il n’irait pas loin ! Toute nue, tout égratignée, des épines nichées sous la plante des pieds, je l’imagine, la pauvre !
La cocasserie du tableau et l’absurdité de mon inquiétude déclenchent mon fou rire en plein baiser. Nos bouches se séparent. Elle ouvre des yeux interloqués, à moitié étouffée par mon expiration brutale. Je lis dans son regard la même peur d’une soudaine rupture, comme moi à l’instant. Vite, la rassurer, ne pas risquer le doute.
Elle éclate de rire elle aussi. Mon dieu, ce que j’aime cette spontanéité ! Décidément, j’ai été bien inspirée de la surprendre dans son occupation intime. C’était la meilleure façon de briser la glace… Sa réponse me laisse quand même baba :
Chantal rougit brusquement devant mon air éberlué. Passée une seconde de surprise, je rétorque sur le même ton :
J’avoue que la chose me tente. Elle aussi, je le devine. Nous nous regardons, soudain sérieuses, incapables de décider laquelle s’agenouillera devant l’autre. Un ange passe (un diablotin, plutôt !) C’est bête à dire au point où nous en sommes, mais nous n’osons pas faire le premier geste. Ni l’une, ni l’autre.
À suivre