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n° 20146Fiche technique22795 caractères22795
Temps de lecture estimé : 13 mn
21/03/21
Résumé:  Lou, heureuse quadragénaire, prend un bain de soleil et se remémore la dernière soirée avec son mari...
Critères:  fh ff fbi amour cérébral revede fmast -couple
Auteur : Reveur73  (Epicurien, la cinquantaine, La vie est belle ! Vivons-la !)      Envoi mini-message

Série : La vie ordinaire, la vraie

Chapitre 01
Un matin d'automne

Ce mois de septembre 2019 est encore bien chaud. La rentrée des classes de nos grands adolescents s’est bien déroulée. Depuis deux semaines, Louis et Aline ont commencé leur année universitaire. Ils sont jumeaux, « faux jumeaux », nos enfants sont adorables. Jamais ils ne nous ont causé de tracas… quelques bêtises d’ado, oui, mais jamais rien d’inquiétant. Mon époux et moi sommes fiers d’eux, ils sont brillants en classe. Aline veut être ingénieur chercheuse dans le domaine de l’écologie et de l’énergie, elle a donc intégré une classe préparatoire à Lyon. Passionnée, elle est aussi sportive et pratique l’athlétisme, les courses de fond sont sa spécialité. Elle est fine et musclée. Quand je la regarde, elle me fait penser à moi, à son âge, fougueuse, déterminée et un peu timide au contact des gens, mais un charme fou. Louis, lui, veut être médecin, pas encore fixé sur sa spécialité, il hésite entre plusieurs voies et se déterminera lors de la fin de sa première année… chaque chose en son temps nous répète-t-il lorsque nous le questionnons sur le sujet…


Pour l’instant, il est à Montpellier, en fac de médecine Bref lui aussi est sportif, il pratique le football (pas très original, me direz-vous !), mais il aime aussi le ski. Cette pratique alpine est liée à ce petit chalet que nous avons acquis il y a une douzaine d’années sur le coteau ensoleillé, face à ce magnifique domaine des Trois-Vallées. Le ski, c’est notre truc à tous, tout comme les balades en montagne ou en campagne. Mon mari, Pierre, lui est architecte, c’est lui qui a dessiné notre magnifique maison sur ce coteau de la Drôme provençale, exposée au soleil tout en étant protégée des fureurs parfois violentes du mistral. Ce vent fou que je ne trouve pas toujours très agréable. Cela fait maintenant dix-huit ans qui nous y avons emménagé. Nous nous y sentons bien, elle est spacieuse, moderne avec de grandes baies vitrées permettant de profiter pleinement de l’ensoleillement de notre région provençale. Elle dispose d’une grande terrasse ombragée et évidemment d’une piscine aux dimensions appréciables, mais raisonnables.


Justement cette piscine, j’en profite ce dimanche matin… Nous sommes fin septembre. Il fait un temps magnifique. L’été indien est bien installé, ou n’est pas encore parti… on ne sait plus avec tous ces dérèglements climatiques. Je suis seule, les jeunes sont occupés par leurs activités sportives respectives, Aline est en compétition régionale qui lui permet de se détendre en ce début d’année de Prépa, Louis parti pour la journée en déplacement pour un match de championnat U19 qui a repris depuis peu et Pierre est parti se dégourdir les jambes (pour 100 km environ) avec son vélo et quelques copains avec lesquels ils roulent fréquemment sur les routes provençales. Il m’arrive parfois de le retrouver avec ses potes pour une étape à mi-journée les dimanches où ils partent pour de grandes virées. Avec les femmes de ses copains, nous préparons une collation, les rejoignons (en voiture) dans des lieux souvent charmants. Puis, après un repas léger pour certaines, plus riches en protéines pour les autres, nous reprenons chacun le chemin de nos maisons, les filles en voiture, les garçons à vélo, et souvent la journée se finit chez les uns ou les autres par un barbecue sympa entre potes !


Pierre est le mari idéal, c’est normal, c’est le mien, il a trois ans de plus que moi. Nous nous sommes connus ici, en Provence, dans le magasin de vente de prêt-à-porter où je travaillais. Il venait de finir ses études et faisait du vélo (déjà…) avec des copains dans notre belle Provence. La boutique de mode dans laquelle je travaillais proposait divers accessoires, dont des chapeaux. Sa mère adorait et adore encore les jolis chapeaux. En bon garçon, il voulait lui en offrir un ! Et voilà, vingt et un ans plus tard, nous sommes installés ici, dans mon pays provençal. Moi j’ai pu prendre la succession de ma patronne à qui j’ai acheté l’affaire qu’elle a laissée en prenant sa retraite, et lui ayant intégré un cabinet d’architecture dont il est maintenant le copropriétaire. Tout est allé très vite, nous avons su rapidement que nous ne pouvions vivre l’un sans l’autre. Un an plus tard, le mariage puis un an de plus pour l’arrivée des jumeaux.


Bref, tout cela pour vous présenter sommairement ma petite famille et vous dire que je suis là au bord de ma piscine après quelques longueurs… moi aussi je fais du sport. Je suis nue, à la maison nous vivons nus en permanence, dès que la température le permet nous abandonnons nos vêtements. Nous sommes tous naturistes convaincus et ne possédons des maillots de bain que pour les occasions où la famille ou les amis, moins libres que nous avec leur corps viennent à la maison. Nous ne voulons rien imposer à personne et ne sommes pas particulièrement exhibitionnistes.


Allongée sur mon bain-de-soleil, je sens la chaleur de notre astre merveilleux chauffer mon corps. Je m’assois pour saisir la bouteille de monoï. Il est nécessaire de m’en enduire et protéger mon corps de ces UV bienveillants pour mon bronzage, mais nocifs pour ma peau. Quelques appuis sur le spray et je commence à étendre cette huile onctueuse sur mes jambes. J’aime mes jambes galbées, musclées par les nombreuses marches et le vélo que je pratique tous les jours pour me rendre au magasin. Plus globalement, j’aime mon corps. Pas très grande, un mètre soixante pour cinquante-trois kilos. J’aime caresser mon corps avec cette huile, cela me fait toujours un effet excitant… J’appuie mes mains pour faire pénétrer l’onguent, mes mollets et l’arrière de mes genoux ont toujours été très réceptifs à ces attentions particulières… chaque fois c’est la même tension que je ressens à ce traitement. Puis je remonte lentement sur mes cuisses pour leur infliger la même torture délicate.


Un sourire vient se fixer sur mes lèvres… je sais, je sens que je vais aller au bout de ce plaisir… mais sans me presser, j’ai le temps… j’adore avoir le temps pour me masturber, faire monter doucement, mais sûrement le plaisir. Sentir mon corps se tendre, retenir les tremblements d’excitation pour repousser toujours plus loin les limites du plaisir. Ma peau couleur caramel brille au soleil, mes mains glissent sur ce satin parfumé. Je trouve le parfum du monoï très envoûtant, érotique. Il me rappelle tant l’abandon au soleil, le farniente… mes doigts glissent entre mes orteils… il ne faut pas négliger les pieds, ils sont si beaux, si sensibles eux aussi au toucher. Pierre m’a fait découvrir l’importance du corps, dans son ensemble, toutes les zones érogènes insoupçonnées dont nous disposons et que l’on apprend simplement, en prenant le temps. Il est mon guide, à mon écoute, chaque fois que nous faisons l’amour nous allons plus loin dans le plaisir, dans notre imaginaire jamais tari.


Maintenant debout, je passe l’huile sur l’arrière de mes cuisses et la base de mes fesses. Elles sont fermes et tendres ces fesses, je suis presque malheureuse de ne pouvoir les regarder, elles doivent être si belles à voir… d’après ce que me dit Pierre quand il les embrasse, et les embrase de ses douces attentions. Quel plaisir d’être ainsi offerte au soleil, protégée des regards indiscrets de cette propriété un peu isolée et entourée de haies et reliefs la rendant étanche de toutes vues extérieures. C’est rassurant, protecteur, cela permet de laisser aller l’imagination, l’abandon. Mes mains flattent mes hanches bien dessinées, féminines. Le frisson provoqué me fait me cambrer et offrir un peu plus mes seins à l’appel de la nature. Mes seins… humm… ils sont dessinés en formes de poires, presque rondes, encore fermes malgré mes quarante-trois printemps, pas trop gros… Ils tiennent juste dans ma main, me dit souvent Pierre en les caressant. Il les aime encore plus que moi, il adore les cajoler, pincer tendrement mes tétons qui réagissent toujours vite en se gorgeant de sang sous ces attentions. Les sucer me provoque des frissons dans tout le corps, les étirer me fait gémir contre ma volonté, les pincer électrifie mon ventre et fait onduler mon bassin.


Maintenant que mes fesses sont bien huilées, je m’assois sur mon transat, mon drap de plage en coton est doux sur ma peau. Ce contact est apaisant, enveloppant et confortable lorsque mon dos vient à sa rencontre. J’étale maintenant le spray sur mon ventre qui se creuse sous le frisson de ma caresse. Mes jambes repliées me donnent un appui pour les ondulations de mon bassin. Mes fesses sont caressées par le coton moelleux augmentant encore plus mon excitation déjà croissante. Mes mains remontent lentement vers ma poitrine qu’il faut aussi protéger. L’huile est abondante et leur permet de glisser avec légèreté malgré l’appui ferme de mes doigts. Mes seins sont malaxés tendrement, mettant leur souplesse à l’épreuve. Ils roulent, se déforment sous mes doigts taquins. Des pointes de plaisir sont envoyées partout dans mon corps. Des frissons grandissent dans mon cou et ma nuque. Alors que ma main gauche reste sur ma poitrine excitée, la droite descend, comme aimantée, vers mon pubis.


Je l’ai, jusque-là, oublié celui-là ! Pourtant il est là, je le sens me donner les signes de sa présence sournoise, attendant égoïstement le moment où je ne pourrai plus faire sans lui, où il me soumettra à son désir de se faire cajoler pour me rendre au centuple le plaisir que je lui confierai. Ma main s’avance vers mon mont de Vénus libre de tout poil, nu pour le soleil, pour le plaisir de ressentir les caresses de l’air et de l’eau, nu pour pouvoir mieux communier aux mouvements langoureux de Pierre quand il me pénètre avec douceur, avec profondeur. Son pubis nu et lisse lui aussi vient flatter, écraser mon clitoris gonflé, patron de mon plaisir. L’appel devient puissant ; ma seconde main est elle aussi aspirée par ce puits de plaisir. Elle dessine au passage des arabesques sur mon ventre, flatte mon nombril, et poursuit sa route vers le haut de ma cuisse droite dont elle presse la chair tendre au creux de mon aine.


Mes deux mains écartent mes cuisses, mes doigts s’approchent dangereusement de mes lèvres qui, telle des vampires avides ont aspiré le sang de mon cœur. À cet instant, mon sexe devient le centre de mon corps, c’est lui pilote, qui gère, tout se déconnecte petit à petit. Il réclame cette attention pour imposer l’abandon de tout le reste et pousser au maximum le curseur de mon plaisir. Je l’accepte, je déverrouille tout ou presque, car je veux prolonger cet instant, le rendre long comme le jour, comme la nuit, comme notre vie. Mes doigts cajolent mes grandes lèvres, les attendrissent, les flattent pour qu’elles s’ouvrent sans retenue, pour qu’elles leur donnent accès à l’entrée de mon corps et à mon clitoris, bouton ultime de la déflagration qui va m’emporter.


Un flash ! Je revois, je ressens Pierre hier soir, allongé sur le dos, et moi allongée sur le dos également, sur lui. Mon sexe trempé par la tendresse que sa langue m’avait donnée plus tôt, me faisant une première fois jouir, avant lui ; il aime lécher mon sexe, il raffole de son goût. C’est vrai qu’il est bon, je me goûte souvent après avoir joui, ou avant de jouir aussi. C’est son plaisir de me donner du plaisir, j’en ai honte parfois, mais c’est tellement bon ! Son sexe a glissé entre mes lèvres intimes… dans cette position, il frotte l’avant de mon vagin si sensible. Je sais que cela stimule également le frein de son dard ferme. Il grogne et gémit en même temps pour retenir sa jouissance.

Ses doigts courent sur mon ventre frémissant. Ils peuvent atteindre mon pubis et mon clitoris enflammés. Au creux de mon oreille, je l’entends murmurer. Il me détaille la compagnie d’une femme avec nous, le coquin, il me connaît trop bien, mon fantasme, j’ai tellement peur de l’assouvir un jour :



  • — Nous sommes en soirée, je ne sais où… peut-être chez nous simplement, une soirée romantique nous dansons. Elle est là tout près de nous, arrivée comme par magie, habillée avec goût tout comme nous pour danser. Elle porte une robe blanche serrée, courte, qui moule son corps, une seule bretelle sur son épaule gauche. De la même taille que toi, son corps est légèrement plus fin, ses seins plus menus, comme tu les aimes, arrogants, fiers, fermes. Ces cheveux bruns tombent en cascadant sur ses épaules. Ses yeux clairs, verts sûrement la rendent lumineuse. Toi, tu as un top ajusté avec fines bretelles et une jupe légère qui virevolte au rythme de nos danses. Je la regarde t’inviter à danser une lambada. Tu adores ce rythme. Elle t’enlace, prend le rôle de l’homme et te guide dans le déhanché magique de ce duo sensuel. Sa cuisse nue se glisse entre les tiennes repoussant ta robe. Tu hésites à ce contact tiède ; croyant que nous serions seuls, tu avais « oublié », cachottière, de couvrir tes hanches d’une culotte. Tu me regardes hésitante, je souris devant ta timidité, heureux que peut-être tu te laisses aspirer par ton fantasme pourtant toujours rêvé.

Elle sait y faire pour danser, elle tient fermement tes reins de ses mains pour infléchir tes jambes et descendre ton entrecuisse au contact de sa cuisse glissée entre vous. La surprise est grande pour vous deux, mais un déclic a lieu elle aussi jette son bassin en avant pour t’offrir sa nudité. Elle aussi a délaissé cette étoffe de dentelle. La lambada vous emporte, vous êtes magnifiques de sensualité virevoltant ou luttant pour ne pas perdre ce contact précieux qui enfièvre vos corps. Ses mains, au tempo de la danse, parcourent ton corps, cherchent les boutons de cette jupe qui la gêne. La jupe disparaît, ton top aussi, tes mains font passer sa robe par-dessus sa tête et vous voilà nues, toujours enivrées par ce rythme fou des Caraïbes. La pression de vos bassins augmente et accroît votre tension. Je m’interdis de bouger, je ne veux pas casser cette harmonie, depuis le temps que tu rêves d’une femme toute à toi, je te laisse ravi de te voir saisir ta chance. Tu ne peux pas connaître la joie qui m’habite par ce cadeau que tu me fais, que tu te fais. Tes mouvements se font plus profonds, plus appuyés. Je voudrais tellement un jour te l’offrir, je suis sûr que ta jouissance serait terrible si tu te laisses aller à votre plaisir.



Pendant son récit, ses mains impriment un tempo plus ferme sur mon clitoris, il est tellement gonflé, prêt à exploser. Mes seins aussi sont tendus, ce sont mes mains qui les cajolent pendant que Pierre torture mon entrejambe noyé par le plaisir qui s’y concentre. Je me sens me liquéfier. Il me plonge réellement dans ce fantasme que je chéris, qui m’affole tant. Je sens mon corps contre elle. À ce moment-là, je la veux elle. Je sens son sexe encore durcir en moi, il me pénètre totalement me possède au sens littéral, c’est tellement doux et sensuel, mais aussi puissant… je frissonne de partout.

Il poursuit, son souffle dans mon cou… hummm.



  • — La danse est maintenant finie, la musique s’est arrêtée. Vous n’avez pas cessé votre étreinte, vos corps se sont rapprochés, vos poitrines ont fait connaissance. Quasiment de la même taille, vos tétons luttent pour votre plus grand plaisir. Vos bouches se sont timidement unies, puis vos lèvres se sont ouvertes laissant vos langues danser à leur tour au rythme de vagues qui emportent vos hanches. Le sofa vous accueille dans un balai de caresses. La découverte de vos corps rend cet instant magique pour l’un comme pour l’autre corps. Plus entreprenante que toi, elle se laisse descendre vers tes seins pour les sucer, pincer tes tétons avec ses lèvres humidifiées par vos baisers. Elle poursuit sa route sur ton ventre agité par les spasmes de ta respiration hachée et les tremblements de ton excitation. Tu trembles, mais tu ne sais pas pourquoi, de peur ? de froid ? d’envie ? peut-être de tout à la fois… Tout se brouille dans ta tête quand ses lèvres affamées viennent atterrir sur ton pubis. Plus rien n’est maitrisé en toi le simple contact de ses lèvres sur ton clitoris enflamme ton corps !


Ses mots me propulsent hors de mon corps, des frissons de partout, une explosion sensorielle immense, je coule sur son sexe qui lui-même se libère en moi.

Le rappel de cette extase vient me percuter sur mon bain-de-soleil, une bombe explose entre mes doigts… je ne sais pas si elle est nucléaire, à hydrogène ou autre, mais je m’envole, je perds pied !

Ah la la ! Quelles drôles de sensations que ces émotions enchevêtrées dans mes souvenirs, mes doigts chevillés dans mon sexe en ruine sont enduits de mes sécrétions. Je me régale de les nettoyer avec ma langue, une main sous ma langue pendant que l’autre continue de cajoler ma perle encore gonflée hypersensible qui me fait sursauter à chaque effleurement. Je ris de ces chatouilles insupportables, je me détends sous ce soleil bienfaiteur. Le chapeau de paille à rebords vient recouvrir ma tête, allongée sur ce drap en coton moelleux, transformé en temple d’amour chiffonné et humide, je me laisse emporter par une douce torpeur. C’est bon de lâcher prise…


Ding-dong… ding-dong… ding-dong, diiiiiiiiiing-dooooooooong !


Ah, merde, la sonnette ! ah, merde ! (oui, je suis parfois grossière ! surtout quand on me dérange…)

Un sursaut, depuis combien de temps me suis-je endormie ?

Soudain éveillée, enfin presque, je cours vers le visiophone pour voir qui est l’importun… un homme et une femme en uniforme ! Merde, la Gendarmerie :



Ils tendent simultanément leur carte vers la caméra.



Meeerdeee !  Je cours chercher un truc à me mettre sur le dos, il y a un short long et un haut de jogging dans la salle de bain, cela fera l’affaire ! ! Je m’habille puis me dirige vers le portillon attenant à l’entrée principale et l’actionne…

Ils ont une mine grave, je le vois, il y a quelque chose qui cloche… Putain ! (je suis aussi grossière quand le stress me gagne sans prévenir…) il se passe quoi, là ?



J’hésite, l’homme a le regard sombre, dur, mais la femme semble plus sur la retenue, plus tendue aussi… Je commence à sentir la panique monter en moi ! Bon sang, il se passe quoi, là. C’est Louis qui a eu un accident en partant à son match ? Pas possible, ils partaient en bus avec l’ensemble de l’équipe… Aline ? Non, elle est déjà sur place, je l’ai eue au téléphone hier soir… Pierre ?  Mais il ne peut rien arriver, ils tous à vélo et roulent tous prudemment. Putain, je panique… Le magasin cambriolé ? Non l’alarme ne m’a pas avertie… Zuuuut, mon téléphone, où est-il ce satané téléphone si ça se trouve, il n’a plus de batteries…



On franchit ensemble les quelques mètres qui nous séparent de la maison… nous entrons au salon ou la fraîcheur reste plus grande.



D’un coup, je sens monter une panique en moi comme une lame de fond, mes mains se mettent à trembler… Du calme, ça doit être la peur du gendarme, les émotions de tout à l’heure qui m’ont trop sensibilisée…



Ma vue se trouble, mon pouls s’accélère, me bouche se sèche instantanément, je l’interromps brutalement :



Je m’entends crier perdant toute retenue ! La capitaine me prend le bras pour essayer de me calmer ! Je reste interloquée.



Je hurle pour qu’elle me donne le nom de cet hôpital, j’agite le bras fermement pour qu’elle me lâche… surprise sous son calot idiot, elle me regarde avec des yeux ronds, brillants.



Et l’autre à côté qui ne bouge pas ! Le regard dans le vide, sur le carrelage que je dois laver cet après-midi…



Excédée, violentée par cette annonce que je ne comprends pas tout de suite, je sens mon ventre se contracter, mes jambes m’abandonner, le noir, le silence ! Je tombe.