n° 20169 | Fiche technique | 30330 caractères | 30330Temps de lecture estimé : 18 mn | 31/03/21 corrigé 30/05/21 |
Résumé: Élise, capitaine de gendarmerie, mariée à Jean, fait une découverte qui la décide spontanément à changer sa vie... retour trois ans en arrière. | ||||
Critères: f couple extracon uniforme amour jalousie revede fmast nopéné confession -couple | ||||
Auteur : Reveur73 Envoi mini-message |
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Rappel de l’épisode précédent :
Lou, jeune femme comblée par un mari charmant, aimant et des enfants adorables, profite d’une matinée ensoleillée au bord de sa piscine.
Quelques instants après son plaisir, la capitaine de gendarmerie Élise D. Lui apprend le décès accidentel de son mari. Lou s’effondre.
Point de vue d’Élise
Mercredi 25 mai 2016
Je suis Élise D., capitaine de la Gendarmerie de Nyons, cela fait maintenant trois ans que je suis arrivée dans la région à la tête de cette Gendarmerie. Je suis fière de mon équipe et du travail que nous faisons depuis quelques années maintenant.
Je ne vous cache pas que les débuts ont été très compliqués lors de mon arrivée. Dans la Gendarmerie, une femme jeune de trente-quatre ans, qui arrive comme patronne d’une brigade dans cette grande institution, cela provoque des réactions machistes parfois… J’ai dû me faire accepter par mes subalternes, leur prouver que je n’étais pas une jeune arriviste carriériste qui venait ici pour prendre un grade et puis partir sous d’autres cieux. Ce choix m’a imposé des rythmes de travail indécents. Je ne me suis pas méfié des conséquences de cet engagement sur mon couple.
Plutôt mignonne, un peu plus d’un mètre soixante, pour une cinquantaine de kilos, je suis fine et sportive, avec une poitrine modeste, mais encore ferme malgré mes trois grossesses. Le temps libre dont je dispose est plutôt destiné à mes enfants qu’à mon mari, Jean, professeur d’EPS au Lycée Roumanille de Nyons. Pourtant cet homme est charmant, avenant même, toujours prêt à rendre service.
Je le laisse de temps en temps, rarement il faut le reconnaître, me faire l’amour, mais je n’arrive pas à jouir totalement et à me laisser aller… je suis focus sur mon job, sur mes enfants, ma condition physique. Je dois reconnaître que je ne suis pas très tendre avec lui, pas câline du tout, même…
Issue d’une famille plutôt puritaine, je n’ai jamais eu l’image du couple aimant de la part de mes parents. Pas de bisous en présence de tiers, des gestes de tendresse envers mon frère et moi, de l’amour, oui, sans doute, mais jamais de manière très démonstrative. Donc, formatée par ce modèle, cette distance, je ne pense à donner que de l’amour à mes enfants, sans ne jamais rien démontrer à mon mari…
Je ne peux lui reprocher d’essayer, de tenter de se rapprocher de moi physiquement… mais je reste sourde (ou aveugle ?) à ces signaux ! Trop occupée à bien faire mon job, à gagner la bataille de mon acceptation par les femmes et les hommes placés sous mon commandement.
Avec Marjorie, une jeune gendarme de la brigade, nous revenons d’une réunion à l’État-Major de Valence. Il est 15 heures, le soleil tape fort ce jour. C’est l’avantage de cette région, dès le printemps, lorsque le mistral reste absent, nous avons de très belles journées, très ensoleillées. On sent l’été proche. Encore un mois et les cigales se battront avec les oiseaux pour égayer nos paysages… les rendant parfois bruyants, surtout au moment de la sieste… Je me sens légère aujourd’hui, je ne sais trop pourquoi… est-ce cette réunion qui m’a mis du baume au cœur ? Peut-être bien, car la hiérarchie départementale est satisfaite de la brigade de Nyons ! Le colonel m’en a fait la confidence en fin de réunion. Il a salué le travail accompli et m’a demandé de remercier mon effectif. Je suis fière du travail accompli. Nous passons devant le stade, et du fait de la présence d’un véhicule roulant à faible allure, j’en profite pour jeter un œil sur la pelouse et voir si ma fille, Juliette qui a treize ans joue avec ses copines. Elle fait partie du club de foot, et intégrera la section féminine l’année prochaine. Un coup d’œil à ma montre ; trop tôt, l’entraînement commence à 15 h 30… zut !
Alors que je tourne la tête vers la tribune, stupeur ! Mon mari, Jean, est là. Normal, me direz-vous, puisqu’il entraîne l’équipe UNSS du lycée, et ensuite poursuit avec les U17 du club… mais là, des sueurs froides m’envahissent… il est très… très… trop… proche de Maryse, la jeune femme (vingt-cinq ans) qui entraîne Juliette et ses amies. Je me sens blêmir en le voyant enlacer cette gamine ! Merde, elle a dix ans de moins que moi ! Puis s’éloignant légèrement d’elle, il prend sa tête à deux mains et au travers de l’émotion qui envahit mes yeux, je le vois poser un baiser délicat sur les lèvres de la jeune femme qui enserre sa taille…
Je reste scotchée, le regard rivé sur cette scène, la tête tournée sur la fenêtre latérale pour que Marjorie ne voie pas mon trouble. Je ne dois rien montrer et le premier réflexe qui me vient, même si une boule de douleur me serre le ventre et bloque ma poitrine. Pas de faiblesse devant mes effectifs, quel qu’il soit, homme ou femme. La mission, rien que la mission ! Il faut réagir en soldat, la gendarmerie c’est l’armée, je suis un soldat, un officier. Ne rien laisser transparaître, prendre un coup en silence et maintenir la tête haute, sans émotion apparente ! Pourtant, c’est violent dedans, comme c’est violent !
Arrivée dans mon bureau, je m’enferme, prétextant un dossier important à mettre à jour pour le commandement départemental. La douleur dans le ventre, dans l’esprit… l’effondrement de certitudes… de mes certitudes. Le chagrin m’envahit sans me laisser le temps de le retenir ! Dans le monde où je vis depuis que je suis née, la faiblesse n’est pas permise. Qu’est-ce qu’il lui trouve à cette gamine de vingt-cinq ans ? Pourquoi me trompe-t-il, ce salaud ? Depuis combien de temps ? La rage monte en moi !
Je reste ainsi une heure à me questionner, me repasser le film de ma vie. Ces pleurs viennent d’où, de la jalousie ou de ma blessure d’être trompée, de ma fierté ? Je ne peux pas me laisser aller ainsi ! Ce soir, je dois lui montrer ce qu’est une femme, une vraie ! Je dois lui montrer que je suis sa femme, je dois réagir. Il ne doit pas savoir que je sais et je dois lui prouver que je l’aime !
Mais avant cela, je dois me calmer… replonger dans le boulot pour me vider la tête avant de rentrer.
16 h 20, malgré mes efforts, je ne peux pas me concentrer. Je rentre à la maison, nous avions acheté une maison dans la proximité immédiate de Nyons. C’est préférable à la vie en caserne, moins de possibilités ouvertes au qu’en-dira-t-on d’une vie autarcique et communautaire. Personne n’est encore là, je suis exceptionnellement la première de retour. Je dois profiter de ce moment pour mettre un plan de reconquête en place. J’ai environ une heure et demie pour me rafraîchir, me préparer à la défense de mon bien.
Pour commencer une douche ! Je me mets nue et me regarde dans le miroir en pied de la salle de bain ! Combien de temps cela fait-il que je n’ai pris ce temps de me regarder ainsi ? Une semaine, un mois… merde, pourquoi cette négligence ? Mon reflet est pourtant flatteur, car même sans attention particulière, je me ferais presque sourire…
Mes cheveux bruns habituellement remontés en chignon pour le travail tombent en cascades sur mes épaules, de grands yeux verts illuminent mon visage. Mon sourire semble porté par mon cou plutôt fin, mes épaules sont bien marquées par les séances de sport que je m’impose pour me tenir en forme dans mon métier. Cela est nécessaire pour la reconnaissance de mes pairs. Mes seins, malgré mes trois grossesses, sont encore fiers et fermes, leurs tétons têtus et bruns se dessinent finement sur ma peau blanche trop rarement, voire jamais, exposée au soleil !
Mes abdos sont bien marqués et affinent bien ma taille. Mes hanches et mes fesses rebondies et musclées donnent une allure féminine à l’ensemble de mon corps. Mes jambes ? Elles sont longues, fines et musclées. Façonnées par les heures et les kilomètres de footing avalés avec mes collaborateurs, toujours pour le cadre de mon travail.
Mon regard se pose sur mon pubis, même si mes jambes sont régulièrement rasées, ainsi que mes aisselles, je dois avouer que le reste est un peu trop broussailleux, il faut que je soigne un peu cela. Je saute sur la tondeuse que j’avais achetée il y a une dizaine d’années, après l’accouchement de Brice, à la demande de Jean, justement, pour donner un nouvel élan à notre sexualité… Mais après quelques années d’efforts, tout était retombé en ruine à l’arrivée de Mélissa… pour le rester… définitivement ! La tondeuse reste muette et immobile. Zut ! plus de pile.
Vite une pile, en ai-je seulement une pour que cet engin fonctionne ? Dans le tiroir de la cuisine, nue je fonce à travers la maison ! Arrivée là, je me rends compte que je suis nue ! Oups ! Jamais je ne me promène nue, même seule ! Il faut vraiment que je sois en guerre et concentrée sur mon objectif pour réaliser une telle chose ! Heureusement que les enfants ne sont pas là !
Oui, une pile est là, c’est le bon modèle, carrée 9 V. Retour à la salle de bain ! C’est bizarre de se sentir fébrile comme cela d’un coup ! Quand on sent échapper quelque chose qui nous est cher, on réagit bizarrement. Je remplace la batterie, puis tente une mise en route de la machine ! Ça marche ! Génial !
Allez, c’est parti, je m’installe sur le rebord de notre baignoire, jambes écartées. Dès que je pose la tondeuse sur mon mont de Vénus, je sens une vibration envahir tout le bas de mon corps ! Woohhaaa ! Un frisson me parcourt tout le corps ! Il part du creux de mon ventre pour s’en aller rebondir dans mes seins, mon cou, mes cuisses… mon corps tressaute de la tête aux pieds ! Quelle sensation ! Tellement surprise, je retire l’engin…
Attention, ma petite Élise, il faut maîtriser, là, même s’il y a un sabot de protection, il ne faudrait pas te couper et foutre ton projet en l’air ! J’inspire et bloque ma respiration. Concentrée j’approche de nouveau cette débroussailleuse… Nouveau coup de frissons, mais je maîtrise un peu mieux. Le phénomène de surprise étant passé, il faut maintenant guider le ciseau électrique pour couper cette toison trop abondante. Je vois les poils noirs tomber dans le fond de la baignoire, dégarnissant ce mont de Vénus qui se montre tout blanc. Vu d’ici, on le confondrait presque avec le mont Ventoux, que l’on voit de la maison, caractérisé par son sommet tout blanc qui lui donne l’impression d’être enneigé même l’été, lorsqu’il brille sous le soleil !
Concentre-toi, Élise ! La tondeuse se rapproche doucement de la partie plus sensible de mon entrejambe. Glisse sur le côté de ma cuisse, dans le pli de l’aine, descend doucement sur le côté de mes lèvres que je tiens tendues de mon autre main. J’appuie plus fortement sur celles-ci pour les étirer et laisser la place à la morsure de la vibration infernale de la lame. Ce traitement oublié depuis longtemps provoque une sensation étrange dans tout mon corps, les vibrations reprennent écho au fond de ventre. Mes lèvres s’humidifient, j’ai beau essayer de me raisonner, rien n’y fait ! Je sens soudain une déflagration venir d’un coup de mon sexe ! Je jouis en un éclair, sensation oubliée elle aussi depuis trop longtemps ! Ouhaaa ! Fulgurant, détonnant ! Je n’ai pas fait la moitié du travail que mon sexe a retrouvé une âme ! Mais quelle conne je fais d’avoir négligé ces sensations ! Quelle imbécile de ne pas avoir plus souvent répondu à Jean, ou même d’avoir provoqué chez lui ces démangeaisons comme nous les ressentions au début de notre relation.
Le travail n’est pas achevé, il faut maintenant utiliser le rasoir pour rendre lisses les grandes lèvres, jusqu’au sommet de cette fente ressuscitée, pour ne laisser qu’une bande pas trop large de poils ras sur mon pubis ! Allez, ma grande, c’est parti. Un coup de bombe à raser de Jean. J’étale ce produit bleuté avec mes doigts. Une sensation de douceur totalement différente des vibrations précédentes m’envahit… ce n’est pas ce qui va arrêter de me faire délirer… La mousse envahit tout mon sexe, de mon mont de Vénus, jusqu’au périnée… même un peu jusqu’à mon anus, jusqu’alors jamais sollicité en matière de sexe ! Hé ! ma fille, pas de ça chez nous !
Une drôle de sensation me vient en bouche, je me sens la bouche totalement desséchée, bizarre, comme assoiffée. Je me saisis du rasoir multilames habituellement destiné au rasage de mes jambes. Étirer la peau pour rendre le rasage facile n’est pas chose aisée. Je tremble de me couper, mais dans le même temps, je sens cette fontaine renaître et en plus de la mousse hydratante, ma cyprine rend mes lèvres glissantes sous mes doigts. Elles m’échappent et ne se laissent faire que lorsque mes doigts les serrent avec fermeté.
C’est monstrueux comme sensation ! Je me sens de nouveau très fébrile ! Mais je suis têtue ! Le côté gauche est fait, côté droit maintenant… mêmes sensations, mais amplifiée, car cela dure maintenant depuis un moment et mon excitation va croissant, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Mes lèvres sont maintenant totalement dégagées, il reste le sommet juste au niveau de mon clitoris ! Je tire délicatement sur ma peau pour laisser glisser le rasoir… Chuuut ! Non pas maintenant, je dois finir, l’autre côté. Le rasoir glisse, tranche tous les poils qui restent encore sur son passage ! Ça y est, j’ai fini ! Je rince à l’eau tiède… nouvelle crispation… nouvelle tension extrême, je me sens de nouveau au bord de l’orgasme. Stoooop !
Je prends un miroir à main afin d’observer le résultat et vérifier que tout est parfait ! Est-ce l’effet du rasage qui m’a chamboulée, est-ce un réflexe de survie, mais à la vue de ce sexe mis en valeur, ce ticket de métro remontant depuis le sommet de mon clitoris, mes grandes lèvres totalement dégagées, je ressens une émotion immense. Je ne peux retenir ma main libre de venir caresser ce résultat troublant… cette douceur, la délicatesse de cette peau au toucher… je me retiens de fermer les yeux sous cette sensation !
Je veux voir ! Je veux ME voir, comme jamais je ne l’ai encore fait ! Voir ce doigt qui vient faire des cercles de plus en plus précis autour de mon bouton nacré ! Voir ce sexe ouvert, ses reflets irisés, brillant de cyprine. Le sentir vivant me trouble, me sentir vivante me trouble. Une fois, deux fois mon majeur vient chatouiller cette perle. À chaque passage, une onde électrique prend l’ensemble de mon corps, passant partout, faisant vibrer mes seins, frissonner chaque parcelle de ma peau. Stop, Arrête Élise, sois patiente. Garde des ressources pour ce soir. Prends un bain pour te détendre, et reposer ton corps.
L’eau coule, juste chaude pour m’envelopper de douceur, une mousse aux senteurs de lavande m’enivre. Je me laisse glisser dans cette douce torpeur. La mousse caresse l’ensemble de mon corps. Mes seins sont juste au niveau de la surface de l’eau. Le contraste entre la douceur de la mousse et la vaguelette de la surface est particulièrement onctueux. Cela excite mes tétons et maintient mon niveau d’excitation malgré moi. Chaque mouvement, même léger, ballotte mon corps dans cet écrin liquide. Je ne peux retenir mes doigts partir à l’assaut de ses deux globes moelleux, souples. Chaque pression de mes doigts sur leurs excroissances sensibles irradie mon ventre, provoque les ondulations de mon bassin. Les longs mois d’abstinence ont sûrement une responsabilité dans cette hypersensibilité. C’est comme un mets délicieux qui nous fait de nouveau découvrir la gourmandise enfouie et combattue depuis trop longtemps.
Inexorablement une main descend sur mon ventre, cajole mon nombril, j’ai l’impression que, quel que soit l’endroit où je caresse mon corps, des frissons m’envahissent. Je sors une jambe pour que mes yeux et mes mains profitent de sa douceur, jusqu’au bout de mes orteils la sensibilité est grande. Puis l’autre jambe subit le même traitement. Mes mains sont gourmandes de mon corps. Je refuse d’avoir honte de ce que je fais. Pourtant, mon éducation, mon histoire personnelle, rien ne m’autorise ces choses bannies trop longtemps. Aujourd’hui il y a eu une cassure dans le fil de ma vie. Je veux retrouver Jean. Mais avant, je me retrouve avec moi-même. Comme si cela était un passage obligé avant la nouvelle rencontre de ce soir. Le premier jour du reste de ma vie, comme le dit si bien le titre de ce roman récemment sorti.
La douceur de mes cuisses vierges de poils attire mes mains, elles remontent jusqu’à mes lèvres qui ne sont pas mouillées que par l’eau de mon bain. Je sens mon sexe s’ouvrir, aspirer mes doigts, mon bassin le pousse à leur rencontre, jamais je n’ai ressenti une telle envie, jamais même sous les caresses de Jean… Je vais me rattraper, Jean, je te le promets, dès ce soir, je te surprendrai, je t’envoûterai, je te diaboliserai… tu ne me reconnaîtras pas. À partir de ce soir, tu seras avec une autre femme, pour ton bonheur et le mien.
Mais pour l’instant, je ne peux pas arrêter ma frénésie. Mes doigts pénètrent ma grotte gourmande, les frissons sont partout. Mon corps est un clitoris tout entier, il est électrique. Trois doigts sont en moi, et la base de mon pouce câline mon bouton nacré, cette petite boule de nerfs, qui lance des décharges phénoménales ! Ma main libre remonte vers mes seins, et s’empare de mon sein droit. Dans un accès de folie, je pince mon téton plus fortement que les autres fois, trop fort trop violemment… Aaarrgh, Huumm. Aaaiiiiiiiiieee… Un feu d’artifice dans tout le corps, je ne sais même plus d’où provient le plaisir… mes oreilles bourdonnent, ma bouche crie, ma gorge râle, mon ventre se contracte… Tout mon corps exulte de cette reconnexion avec moi-même. Mes jambes se sont raidies jusqu’à la crampe. Mon sexe est si sensible que le moindre mouvement sur ses muqueuses me fait bondir.
Heureusement que l’eau n’est pas trop haute dans la baignoire, sinon le sol aurait été bien humide…
Quelle sensation étrange de sentir son corps de nouveau vivant, se sentir femme. Je m’invective immédiatement de m’être ainsi négligée ! Mais rien n’est perdu. Ce soir, je reconquiers mon homme, je vais lui montrer qui est SA femme ! La jeunette vit ses dernières heures dans son esprit, pas de pitié pour l’adversaire ! C’est fou ce que la possession peut donner comme impulsion, comme sentir le danger approcher nous transforme ! Je redescends doucement me laissant savourer ce moment particulier. Premier instant de ma renaissance.
Ma préparation se poursuit. Une touche de maquillage, léger. Certes, ce n’est pas dans mes habitudes, mais ce soir, je dois avouer, je dois m’avouer que ce temps pour moi, sous la pression de la peur, me fait du bien, satisfait mon ego. Je me soigne, je pense panser ces années de manquement à mon amour…
17 h 20, il me reste une petite trentaine de minutes pour achever cette renaissance ! Jean, en époux modèle et surtout disponible, doit encore récupérer Brice au judo et Mélissa à la danse. C’est tout de même pratique un mari aussi disponible qu’il l’est ! 25 heures de travail par semaine, le mercredi après-midi consacré à l’entraînement de l’équipe de foot du lycée puis du club local. Très disponible pour s’occuper du transport des enfants à leurs activités sportives ou culturelles. Un soir par semaine, Brice fait de la batterie, et Juliette de la guitare. Du temps pour les courses… je ne connais pas mon bonheur… et je me permets de le négliger, tout comme certains hommes soi-disant trop occupés négligent leur femme soi-disant « au foyer »… En matière d’égalité des sexes, je fais fort… Bref, ça va changer ! Chéri, je t’aime et je vais te le prouver.
J’enfile une tenue adaptée, une robe légère, nous sommes fin mai et des dessous bordés de dentelle que Jean m’avait offerts pour une Saint-Valentin. Il y a quelques années que je les avais, je dois l’avouer, un peu trop oubliés au fond du tiroir. Il commence à faire beau, les jours rallongent, les fleurs commencent à bien envahir le jardin. J’aime cette saison avec la nature qui s’éveille, se réveille, un peu comme moi aujourd’hui…
Voilà, je suis prête, je m’affaire à préparer un repas, simple, mais frais et permettant aux enfants de reprendre des forces après leur après-midi sportif. Une salade composée avec salade verte, thon, avocats, pamplemousse suivi de fines escalopes de volailles réduites en lamelles et justes poêlées que je jetterai dans des tagliatelles fraîches avec un filet de crème fraîche et un peu de curry. Les origines bressanes de Jean ne sont pas tout à fait oubliées, notamment en matière culinaire…
Tout en cuisinant, je me rappelle cette petite séance de plaisirs personnels, je me sens apaisée en paix avec moi-même… pourtant, la masturbation est loin d’être une pratique courante pour moi. C’est tellement rare, pour ne pas dire absent de mes habitudes, comme les câlins avec Jean. Depuis combien de temps ? Depuis combien n’ai-je succombé à ses appels, à ses allusions par des caresses, des bisous. Toutes ses manœuvres que j’ai gentiment refusées, trop fatiguée, l’esprit trop occupé par mon métier… En fait, des excuses bidon ! Trop conne oui, pour ne pas me rendre compte de ce dont je me privais, de ce dont je le privais ! Ça va changer Jean ! Je te le promets !
17 h 45, toute ma petite famille arrive ! C’est Mélissa, cinq ans qui est la première à me sauter dans les bras, surprise de me voir déjà à la maison…
Elle s’échappe en courant vers la salle de bain.
Il part en courant.
Il me fait rire par son enthousiasme soudain !
Pendant toute la scène, je vois Jean me regarder ! Stoïque ? Surpris ? Mais une surprise retenue… pas empreinte de joie. Il me regarde étonné sans doute par la tenue que j’ai revêtue… ou par les propos que je viens de tenir à mes deux cadets… je ne saurais le dire… quelque chose me trouble dans sa réaction.
Juliette s’avance maintenant, elle aussi ravie de me voir, son sac de sport plein d’affaires salies par la terre du terrain humide sur lequel elle a joué… avec cette Maryse… Stop ! Ne rien laisser paraître ! Je ne veux pas que cette fille trouble mon bonheur retrouvé, même si c’est grâce à elle quelque part… si je ne l’avais pas vue dans les bras de Jean, je n’aurais pas eu ce sursaut d’affection, je n’aurais pas pu et su corriger cette erreur toute seule… Juliette est super motivée par le foot, et ce n’est pas parce c’est ma fille, mais elle a une bonne technique. Elle s’approche elle aussi pour m’embrasser !
Elle pose son sac dans la lingerie, sort ses affaires sales et monte dans sa chambre !
Jean est surpris par ma question, il tourne la tête vers moi dubitatif !
Je suis totalement perturbée par sa réaction… en même temps depuis combien de temps ne lui ai-je accordé mes lèvres pour un retour le soir ou un départ le matin… Élise, reprends-toi, tu es restée si distante pendant si longtemps… Ce changement d’attitude a de quoi le perturber, non ? Tu as fait un peu de psychologie dans tes études, et dans tes formations professionnelles aussi ! Tu te rappelles bien que les changements brusques de comportement peuvent être suspects… Il a flairé un truc, Jean, tu sais très bien qu’il est toujours très attentif… Lui aussi connaît un peu la psychologie… il a des ados en permanence, et son métier est aussi de détecter les évolutions de leur comportement, même s’il n’est pas flic ! Le changement que j’ai opéré est rapide, cela doit le questionner.
Ma tirade lui provoque une réaction discrète, mais distante comme s’il était perturbé par mes mots…
Un bon moyen d’échapper à cette conversation qui ne prenait pas le ton que je voulais, moi qui m’attendais à le voir enjoué de ce changement… Il faut que je choisisse bien les mots que je vais employer, les gestes que je vais faire durant cette soirée pour ne pas compromettre mon objectif.
La douche de Mélissa achevée, je vais jeter un œil dans la douche de la piscine pour Brice.
Pendant ce temps, Jean est aussi parti se doucher, je me mets à la finalisation du repas.
Les enfants adorent ce type de salades variées et fraîches, les tagliatelles, on n’en parle pas. Je suis heureuse avec eux. C’est, pour l’instant, un retour gagnant ! Mais la partie avec Jean semble plus difficile à remporter, même si le repas s’est passé dans la bonne humeur et les échanges nombreux avec les petits bouts, j’ai senti Jean sur la défensive… pas très serein.
À la fin du repas, les enfants nous aident à débarrasser la table, après un brossage de dents, Mélissa et Brice filent au lit sans trop demander leur reste, et Jean aide Juliette pour un devoir de math avec lequel elle est en délicatesse.