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Temps de lecture estimé : 8 mn
21/05/21
Résumé:  Un couple bourgeois embauche une domestique. Cela suscite des émois chez la maîtresse de maison.
Critères:  ffh fbi couplus soubrette cérébral revede fellation pénétratio init -couplea3
Auteur : NicolasB            Envoi mini-message

Série : Elle et Louise

Chapitre 01 / 02
L'Ordre et la Nature

En ouvrant la porte, Elle avait immédiatement regretté d’avoir engagé Louise. Ses boucles noires alourdies par la pluie, sa poitrine soulevée par l’effort qu’exigeait le dévers en haut duquel trônait la maison, sa peau claire où sourdait la jeunesse même animaient en Elle un instinct hostile.


C’était plus par paresse que par nécessité qu’Elle l’avait fait venir afin de pourvoir aux besognes domestiques. L’affaire que lui avait laissée son père, une fabrique de draps qui allait son train, lui laissait suffisamment de temps pour tenir ce logis sans enfant. Le métier de journaliste auquel Eugène s’adonnait sans excès lui procurait le loisir d’assurer avec enthousiasme les contingences de bouche.


Ce n’était en tout cas pas par orgueil. Il n’importait pas plus à l’un qu’à l’autre de tenir leur rang de classe. Ils fréquentaient de toute façon très peu. Elle se demandait donc en suivant Louise dans l’escalier, ce qui lui avait pris de faire monter cette croupe bien faite jusqu’au domicile conjugal. Depuis quand Eugène n’avait-il pas vu de mollet si galbé, de cheville si fine, de jarret si leste ? Ne portait-elle pas le loup dans la bergerie ? Telles étaient ses pensées.


Elle ne s’était jamais autant impliquée dans les tâches ménagères. Elle accompagnait partout Louise, jusque dans des pièces où elle n’avait pas mis les pieds depuis plusieurs mois, tantôt la suivant, tantôt la précédant, et l’assaillant toujours d’un verbiage assidu. Et lorsqu’Elle se résignait à une encombrante inactivité, Elle se demandait toujours à quoi et comment Louise s’occupait. Elle parcourait alors la maison et était convaincue de découvrir à un moment ou à un autre Eugène en train de trousser la jeune femme.


C’était inévitable. Seules les circonstances pouvaient donner lieu à spéculations. Glousserait-elle en se faisant peloter ? La prendrait-il à la hussarde, en vitesse et à la dérobée, lui ses pantalons aux chevilles et elle les jupons derrière les oreilles, les mains arrimées à une rampe d’escalier ? Ce n’était pas impossible. Il pouvait être sauvage et la péronnelle était probablement inexpérimentée. Lui prodiguerait-elle une fellation régulière et appliquée après laquelle il se reboutonnerait pendant qu’elle s’essuierait le coin de la bouche avec un pan de son tablier ? C’était après tout le prix normalement consenti par l’ordre à la nature.


Ce qu’Elle craignait davantage, et à quoi son imagination se répandait pourtant facilement, c’était une étreinte passionnée et désordonnée à laquelle les amants se seraient livrés corps et âmes. Elle se figurait trembler les cloisons et choir les bibelots, et dans la sueur et les étoffes froissées s’épanouir le visage de Louise dont les joues étaient rougies par la pâmoison, et que fendait une bouche humide qui trahissait l’envie. Eugène, les mâchoires serrées, ferait saillir ses raideurs. Elle se levait souvent brutalement, à l’affût d’un soupir ou d’un gémissement que son imagination fertilisée par l’oisiveté avait fait jaillir dans le calme de la maison. C’était un chat, un courant d’air, ou rien du tout.


Il fallait se rendre à l’évidence : l’arrivée de cette donzelle lui échauffait l’esprit, et lui remuait les sens. En fait, Louise était docile, travailleuse, frugale, silencieuse et se couchait tôt. La seule fantaisie qu’Elle lui connaissait était la lecture du feuilleton qui paraissait dans l’hebdomadaire d’Eugène et qui occupait ses débuts d’après-midi. La jeune femme recevait régulièrement des lettres de sa tante dont le contenu était insignifiant, Elle s’en était assurée.


Eugène était plus bonhomme que jamais. En plus des chroniques que lui payaient plusieurs feuilles, il préparait un ouvrage dont Elle se désintéressait. Enfermé dans son cabinet la plupart du temps, il devenait accort avec la fin de la journée. Il plaisantait alors volontiers, mais restait toujours courtois avec leur bonne. Du regard qu’il lui portait occasionnellement transparaissaient la bienveillance et la sympathie, mais point de luxure.


Pourtant, il eût été naturel, et peut-être légitime que son appétit se tournât vers Louise. Son mari avait toujours été vaillant et disponible quand ses reins brûlants réclamaient sa virilité. Il savait aussi contenir ses effusions quand par fatigue ou par routine, ou sans raison particulière, sa chair s’empâtait. Et il lui fallait bien admettre que ces derniers temps, et même ces dernières années, son cul lui avait surtout servi à s’asseoir. Elle n’avait de sexualité que par de violentes fulgurances qui surgissaient parfois dans ses rêves. Eugène n’en avait jamais montré aucune amertume. Ce devait pourtant le travailler, car c’est ainsi que vont les hommes.


Tout cela pesait sur sa personne, en dépit du fait que les risques d’adultères à domicile semblaient infondés. Son sommeil se dispersait, et ses traits se tiraient, ce qu’Elle ne manquait pas de remarquer avec dépit, ayant atteint l’âge où les femmes sont attentives à ce genre de détails. Louise s’était maintenant bien installée dans la routine du ménage que ne troublaient pas les tourments intérieurs de la maîtresse de maison.


Elle avait instauré de régulières séances de couture avec Louise. C’était l’occasion de constater que le point de bâti et le surfil ne s’oubliaient pas. C’était aussi un moment au cours duquel elle pouvait s’entretenir avec la jeune femme, et la questionner tout en l’initiant au point avant et au point arrière.


La vie de Louise ne recelait pas beaucoup de mystère. Elle avait été pensionnée chez les Ursulines où elle avait appris la discipline et le Te Deum. Peut-être que la petite garce avait aussi été familiarisée avec les plaisirs saphiques. C’est ce qu’Elle se demandait en montrant à Louise les subtilités du point de croix. Mal dotée par ses parents, la petite avait été mise sur le marché des domestiques où Elle l’avait cueillie sans recommandation.


Toutes ces questions déroutaient l’attention de Louise, et voilà ce qui est arrivé : une perle pourpre est apparue sur le bout rond de son doigt blanc, qui s’est enfoncé entre ses lèvres avant de disparaître dans les plis d’un mouchoir brodé. Le choc érotique qu’Elle avait ressenti lui avait fait poser brutalement son ouvrage et sortir sans un regard pour la bonne.


Alors qu’elle refermait la porte, un soupir accompagnait sa prise de conscience : elle voulait voir Louise prise avec force, pénétrée dans toute sa profondeur, jouir et réclamer plus encore. Elle ne pouvait pas compter sur son mari pour que cela arrivât sans que la chose fût par Elle expressément consentie, voire ourdie. Ce qu’elle croyait craindre, elle le voulait. La situation était désormais plus claire dans son esprit, ou dans son cœur, ou dans n’importe quel endroit où ces choses-là se trament. Elle en était soulagée.


Eugène suait, et ses yeux brillaient. En peignoir, il gisait enfiévré sur le lit conjugal, au chevet duquel sa femme l’entourait de ses attentions qu’il jugeait excessives. Il s’était enchifrené par une maligne matinée de mai alors qu’il s’était mis en tête, en dépit du bon sens, d’entretenir un carré de potager pour conjurer l’air confiné de son cabinet qui menaçait de lui serrer la poitrine. Elle avait jugé qu’une infusion lui éclaircirait les humeurs, ce à quoi Louise était priée de bien vouloir pourvoir sans délai.


Le dernier roman-feuilleton de la jeune femme lui avait remué les intérieurs, et c’est en rechignant, pour une fois, qu’elle se levait pour aller cueillir du romarin. Elle ne rajusta pas son tablier ni ne vérifia sa coiffure ainsi qu’elle le faisait habituellement lorsqu’elle quittait ses appartements.


Après avoir ouvert la porte avec les fesses et déposé le plateau fumant sur la table de chevet, elle attendait qu’on lui accordât de retourner à ses lectures légères. Ce n’est pas ce qui est advenu. Au contraire, Elle l’invitait à s’asseoir en tapotant sur le drap. Des volutes s’élevaient dans la pièce avant de disparaître pendant que l’odeur de romarin remplaçait peu à peu l’atmosphère corrompue de la pièce.


Une déglutition vint briser le silence qui se faisait pesant. Elle prit la main de Louise pour lentement la poser sur le sexe de son mari gonflé par la torpeur, et avec fermeté retint un geste instinctif de recul. À travers le pan du peignoir, Louise sentait le monstre chaud palpiter. Ses narines tremblaient pendant que sa patronne refermait ses doigts sur le membre qui s’éveillait désormais.


La proie était rendue et Elle desserra son étreinte. La main de la domestique s’abandonnait à des gestes imperceptibles pendant qu’elle sentait sous sa paume l’étrangeté prendre vie.



Elle n’eut pas à appuyer beaucoup sur la nuque de Louise pour approcher son visage du sexe dur. Après un moment de sidération, il pénétrait les lèvres rouges qui s’ouvraient sans résistance.


Bien qu’Elle n’eût pas à forcer, sa main restait à accompagner la jeune femme. Elle-même ne se livrait à la fellation, qu’elle ne goûtait pas, qu’avec parcimonie. Elle prenait par contre beaucoup de plaisir à voir la colonne luisante ressortir de cette bouche qu’elle devinait chaude.


Elle ne pouvait pas le savoir, mais Eugène sentait la langue de la jeune femme s’activer sur sa peau, et il en retirait beaucoup de volupté. Il aurait volontiers inondé la bouche de Louise de son sperme rendu brûlant par la fièvre, mais il présumait que sa femme avait d’autres projets, et que le spectacle d’une pipe curative ne l’eût pas contentée. Il présumait bien.


Le cheveu hirsute et l’œil hagard, Elle se retenait de ne pas user de violence pour amener Louise à davantage de stupre. C’est cependant doucement qu’elle l’invitait à interrompre la besogne à laquelle elle se livrait maintenant avec application, et même avec science, à en juger par le front rougi d’Eugène dont la réserve n’allait sans doute plus tenir longtemps.


Louise regardait alternativement Eugène et sa femme, pendant que celle-ci lui retroussait sa robe et lui ôtait sa culotte, pavillon blanc sur sa cheville. Elle murmurait aux oreilles de la jeune femme des secrets de sagesse érotique féminine, ou peut-être étaient-ce des obscénités, pendant qu’Elle tenait dans sa main le membre d’Eugène qu’elle passait sur ses lèvres abondamment humides. La domestique s’alanguissait jusqu’aux limites de la langueur. Eugène qui n’y tenait plus l’a pénétrée doucement, mais fermement, et Louise a poussé un cri muet.


À ce moment, Elle aurait voulu disposer d’un vit, si possible de taille considérable, afin de le fourrer dans cette bouche avide. Elle lui aurait demandé ce que ça faisait d’être embrochée de part en part, et sans attendre de réponse elle aurait pénétré derechef ses lèvres condamnées au mutisme par son énorme chibre.


Mais Elle s’égarait. Avec tendresse et autorité, Elle a approché son pouce du visage de Louise, et ses lèvres se sont emparées avec gourmandise du doigt autour duquel sa langue s’enroulait. Les yeux de la jeune femme se fermaient tandis que son imagination s’activait au pluriel. Aucune caresse ne lui avait apporté autant de plaisir que celui procuré par l’observation de sa domestique qui s’abîmait dans la jouissance qu’Elle faisait sienne.


Eugène gisait maintenant sur le dos tandis que Louise le chevauchait. Derrière elle, Elle éprouvait de ses paumes la fermeté des seins de la jeune femme : ça faisait longtemps qu’Elle en avait envie. Elle poursuivait ses encouragements murmurés où se mêlaient l’éloge et l’indignité. La contemplation du sexe pénétré la poussait à y apposer sa main en enserrant le membre d’Eugène. Elle pouvait ainsi caresser simultanément les deux amants et imposer son rythme à leur étreinte.


Ces tendresses semblaient stimuler la jeune femme, à en juger par la vigueur avec laquelle elle s’empalait sur le membre d’Eugène qui serrait les dents. Renversée par un coup de reins impatient, Louise s’épanchait maintenant sans réserve en soupirs sonores tandis que ses doigts se crispaient sur les bras chauds de l’homme. En retrait, Elle les observait avec émotion, emportés par l’orgasme. Un sentiment de satisfaction l’envahissait en voyant les cuisses maculées de Louise alors que sa robe retombait sur ses jambes encore écartées. Eugène sombrait, la bouche ouverte pendant que ses paupières éclipsaient ses yeux vitreux. De la tisane froide et intacte émanait un discret fumet auquel se mêlaient les effluves aigres laissés par les humeurs déversées.