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Temps de lecture estimé : 33 mn
26/05/21
Résumé:  Rififi à
Critères:  fh hbi policier -policier
Auteur : Domi Dupon  (Une antiquité sur le site)            Envoi mini-message

Série : Fatale Fellation

Chapitre 02 / 09
Mise à la preuve.

Résumé de l’épisode précédent  :

Paolo Sanmarco, un personnage peu reluisant, se fait assassiner. Colette Dupin, commandant de police et accessoirement lesbienne vivant une rupture douloureuse, est en charge de l’enquête. Tout indique un meurtre à connotation sexuelle, mais une autre piste…






CHAPITRE 3


J’avais réquisitionné un utilitaire saisi qui dormait à la fourrière. Mes coéquipiers dans la nature, je dus conduire malgré ma répugnance à la circulation urbaine.


Alors que j’arrivais à la hauteur du pont Pasteur, Anna m’appela. Le Coréen venait de se mettre en route. Il semblait prendre la direction du port. Le siège de l’entreprise se trouvant dans une zone industrielle à Meyzieu avec la circul, à cette heure de la journée, il n’était pas encore rendu. Bryce au volant, mon adjointe avait pu se connecter sur le site d’Édouard Herriot. Elle pensait avoir décrypté le QR2. Ce pouvait être Quai Rhône 2. Je décidai de lui faire confiance. Je demandai à la paire Zoustra/Ampépeur, qui me précédait, de planquer au plus près sans se faire repérer.


Quelques minutes plus tard, Serge me signala une friche propice à un rendez-vous clandestin, une camionnette y stationnait et une péniche était en approche. Sarah et lui s’étaient garés derrière des containers à déchets et de là, ils couvraient visuellement la zone. Cela se précisait, ne manquait plus que notre ami Pârk. Lorsque je les rejoignis, je dus me garer à côté d’eux. Ils avaient déniché le seul endroit possible pour planquer. Je leur fis signe de rester dans leur caisse. Je souris intérieurement : un observateur aurait pu penser à un couple d’exib et un voyeur. Je soupirai : Martineau devait avoir

raison, j’étais complètement obsédée.


Pendant que je cogitais, la péniche avait accosté. Deux hommes étaient descendus de l’utilitaire et s’étaient approchés du bateau. Ils entamèrent une discussion avec un marinier qui se tenait sur le pont. Discussion qui tourna rapidement à l’aigre. Le gars de la marine gesticulait, s’énervait. Les deux autres essayaient de le calmer.


La situation n’allait pas tarder de se décanter, Pârk arrivait. Une Range Rover SportMark VIII, s’engageait dans la rue qui menait au quai. Question voitures, ils ne s’emmerdaient pas à la SLIPS. Elle stoppa derrière la camionnette. Le Coréen sortit de sa caisse et s’approcha. Il agitait une enveloppe. L’homme sur le pont interpella quelqu’un à l’intérieur du bateau. Quelques secondes plus tard, sept personnes, apparemment des femmes, portant un baluchon, émergèrent des entrailles de la péniche. En file indienne, d’une démarche fatiguée, elles suivirent le marinier. Une fois à terre, celui-ci s’empara prestement de l’enveloppe et donna en échange un portfolio rouge. Aussitôt, il remonta sur son bâtiment. Manifestement, il n’avait pas l’intention de s’attarder. Son mouillage ne devait rien avoir d’officiel.


Les deux hommes de main firent monter les filles à l’arrière de la camionnette. Pârk tourna la tête dans notre direction et, soudain, se mit à gueuler. Malgré la distance qui nous séparait, je l’entendis hurler :


« Les condés, cassez-vous ! Vite ! » Sans attendre, il sauta dans sa voiture et démarra sur les chapeaux de roues.


Je ne comprenais pas ce qui l’avait alerté, mais il nous avait repérés ! L’inconvénient de ces opérations improvisées. Il me fallait prendre une décision immédiate. Nous étions cinq… et pas vraiment équipés. On avait affaire soit à un passage de clandestins, soit, et comme il m’avait semblé avoir identifié que des nanas, à un trafic d’êtres humains sans doute en rapport avec la prostitution. Pârk, on le retrouverait.



Sarah avait anticipé mes ordres. Leur vieille Renault avait bloqué une des issues tandis qu’avec un bel esprit d’initiative, Bryce mettait leur caisse en travers de la seconde issue. Les truands comprenant qu’ils ne pourraient s’échapper avec leur véhicule l’abandonnèrent et partirent en courant vers le Rhône. Sans doute des demi-sels, Bryce tira une fois en l’air en leur criant de s’arrêter. Les deux zozos stoppèrent net en levant haut les mains comme dans les meilleures séries américaines.


La péniche levait l’ancre. Dans un bon polar, nous serions montés à l’abordage. Dans la réalité lyonnaise, je me contentai de prévenir la fluviale pendant qu’Ampépeur lançait une alerte pour arrêter Pârk.


Les sept très jeunes filles, toutes asiatiques, qui se terraient dans la camionnette n’avaient pas de papiers et restaient muettes par peur ou par ignorance de notre langue. Toujours difficile de déterminer l’âge des Asiatiques. Pour moi, elles sortaient à peine de la puberté. Ça ne sentait pas bon. Ces filles n’étaient pas des migrantes, mais plutôt des pauvres gamines qu’on allait offrir à des pervers de notre beau pays. Quelque part, j’étais soulagée que ça ne relève pas de moi. J’appelai Mary-Lou Mc Roth, commandant aux mœurs pour lui refiler le bébé.


De retour rue Marius Berliet, on nous informa qu’on avait retrouvé la Rover de Kim Jong Un (Bryce lui avait trouvé une ressemblance frappante avec le père du peuple nord-coréen) abandonnée sur un parking en bordure de Saône. Aucune trace du propriétaire, évidemment. Mary-Lou, qui nous avait rejoints, me demanda si je voulais assister à l’interrogatoire des deux truands et du marinier belge, Van Tauzencher que la fluviale avait intercepté facilement. Je déclinai. Mon refus se justifiait : pour moi, si notre ami coréen nageait en eau trouble, ses pérégrinations n’avaient rien à voir avec le meurtre de Sanmarco.


La fin d’après-midi avait été animée et avait probablement révélé un trafic bien glauque, mais cela ne nous avait rien apporté de neuf. Nous fîmes un rapide tour de table au cours duquel je demandai à Bryce et à Serge de se pencher encore un peu plus sur les relations de Sanmarco. Je confirmai à Anna que nous bosserions en binôme comme nous en avions l’habitude. Ensuite, je libérai mes équipiers. Nous aviserions pour la suite, demain matin.


En prenant l’ascenseur qui menait au parking, la réflexion de Martineau : « vous devriez vous trouver une compagne » me trottait dans la tête. Depuis ma rupture avec Gabrielle, ma libido était en stand-by. Mon adjoint n’avait peut-être pas tort. J’avais besoin d’un peu de chaleur humaine, féminine de préférence. Je décidai d’aller casser une graine au Babacha-bar, un petit cani sympa sur la Presqu’île. Plutôt gay que lesbien, mais c’était un lieu fréquenté par des gonzesses comme moi qui évoluaient « hors milieu » loin de la diaspora goudou intégriste.



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CHAPITRE 4


Charles finissait son deuxième gin-tonic. Assis au comptoir, il bavardait depuis plus d’une heure avec Claude, le barman et propriétaire du Babacha. Le désert. Pas un chat dans la salle. Habituel pour un lundi. Claude ouvrait, malgré cette désaffection. Cela lui permettait de jaser (il était québécois) avec quelques habitués et parfois de se trouver un amant pour la soirée.


Depuis des années, Charles venait dans ce troquet chaque fois qu’il était lyonnais. Il avait même réussi à y traîner sa regrettée épouse. Ils avaient sympathisé avec Claude. Depuis la mort de Marie-Hélène, trois mois plus tôt, ne parvenant pas à vivre dans leur maison de Bourguoin, il avait établi son camp de base dans un hôtel à la périphérie de Lyon, ne rentrant dans l’Isère que pour relever son courrier et payer ses factures. Il passait de nombreuses soirées au Babacha, où aux heures creuses, il pouvait papoter avec Claude. Quand le bar s’animait, il se réfugiait dans le coin le plus reculé de la salle, loin de la fureur et du bruit. À 46 ans, il avait conservé un physique agréable. Plusieurs machos avaient reconnu sa féminité et il avait fini la nuit avec eux. Jamais, il ne les revoyait. Uniquement des one-shot pour éteindre ses désirs. Son corps en sortait apaisé, mais il lui manquait de raconter ses écarts à Marie-Hélène. Elle le comprenait si bien. Il l’avait aimée. La seule femme qu’il ait aimée et la seconde et sans doute ultime, avec qui il avait fait l’amour.


Un soir, alors qu’il sirotait son énième gin-tonic, son passé lui était revenu dans la figure. Il avait reconnu une figure perturbante qui lui rappelait de mauvais souvenirs… mais ce n’était, sans doute, que l’effet de l’alcool. Il ne retrouverait jamais… Il se lamentait sur son triste sort quand elle entra. Une gonzesse ! Dans ce bar où la clientèle était quasi exclusivement gay, si l’on exceptait quelques touristes égarés fuyant dès qu’ils comprenaient où ils se trouvaient, une présence féminine se remarquait. Pas une touriste ! Pas le style goudou non plus, même si son look révélait une forte masculinité. Chemise bûcheron sur un 501 délavé, boots noires sans fioritures, elle dégageait une énergie contenue. Des cheveux bruns, ni longs, ni courts, bouclés, parsemés de mèches grises, un visage au teint hâlé, des yeux sombres et une bouche qui semblait sourire malgré l’air on ne peut plus sérieux de la dame. Plus grande que lui. Ce qui n’était pas difficile. Un beau brin de femme pour qui les aimait nature.

Elle s’affala sur un des tabourets.



La femme ne releva pas et se contenta de commander un double whisky. Son mutisme n’arrêta pas Claude.



Charles restait concentré, l’œil fixé sur le glaçon qui fondait dans son verre.



De fil en aiguille et de verre en verre s’étaient installée entre eux une complicité spontanée. Quand après 22 heures, le bar s’anima, ils se replièrent sur la table habituelle de Charles, loin du tumulte. Comme, ils avaient pas mal éclusé, Claude leur servit un petit mâchon pour qu’ils épongent. Autour de ce plat de cochonnaille, ils continuèrent d’évoquer l’un, sa femme si compréhensive, l’autre la salope qui l’avait larguée pour une jeune. À vrai dire, Charles se livrait beaucoup plus que la femme. Il lui expliqua sa défloraison par un mec sans s’y attarder. Il s’étendit beaucoup plus sur la honte ressentie ensuite. Le déni dans lequel il avait vécu pendant des et des années. Impossible qu’il soit homo, c’était impie. Il lui narra comment une première femme le sauva du suicide et lui prouva qu’être gay n’était pas une tare et que cela ne devait pas l’empêcher de faire l’amour avec une nana. Ce qu’ils avaient fait une fois.


Ensuite, il attaqua le chapitre Marie-Hélène et il se montra intarissable. Marie-Hélène Beaumont née Nissemand, sa vie, son œuvre, sa mort prématurée d’une tumeur mal placée. Charles se rendait bien compte qu’il parlait trop, mais à chaque fois qu’il questionnait Colette, elle lui répondait brièvement et le relançait. À minuit, elle savait presque tout de lui, enfin ce qu’il avait osé dire, ce qu’il pouvait dire, alors que d’elle, à part ses déboires sentimentaux à répétition, il n’avait pas appris grand-chose. Ils avaient le même âge : 46 ans. Contrairement à lui, elle n’avait jamais eu aucun doute sur son saphisme. Bien qu’issue d’un milieu paysan, ses parents l’avaient acceptée telle qu’elle était. Ils n’avaient jamais essayé de contrarier sa sexualité. Mieux, ils l’avaient soutenue, défendue. Elle les vénérait pour cela.


À 15 ans, sans état d’âme et un premier orgasme, elle avait perdu son pucelage avec une copine d’internat. Aucun homme ne l’avait jamais touchée. Plus portée sur l’action que sur l’émotion, elle avait cependant vécu quelques belles histoires qui, comme toutes les histoires d’amour, s’étaient mal terminées. La dernière claque remontait à trois mois. Son amie d’alors l’avait tout simplement foutue dehors du jour au lendemain. Venue ce soir au Babacha pour s’envoyer en l’air avec une nana, elle se retrouvait à pochetronner avec un mec, gay d’accord, mais un mec quand même, lui avait-elle déclaré éméchée dans un grand éclat de rire.


Ni l’un ni l’autre n’étant des ivrognes professionnels, ils avaient cessé de boire longtemps avant d’être ivres. D’autres sujets avaient alors été abordés, se trouvant des centres d’intérêts communs. À une heure du mat, quand Claude les vira, Colette n’était pas en état de conduire. Elle décida de dormir à l’hôtel. Comme elle n’était guère fixée, il lui proposa le sien. Il devait bien rester des chambres de libres. Dans le taxi qui les y emmenait, ils continuèrent de discuter à bâtons rompus tant et si bien que lorsqu’il entra dans sa chambre, Colette le suivit.


Charles ne sut jamais ce qui lui passa par la tête – le souvenir des bras de Marie-Hélène, une vieille pulsion hétéro, l’envie de ne pas dormir seul. Il lui demanda tout de go si elle voulait rester. À sa surprise, elle lui répondit :




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Là, cette fois ma pauvre Colette, tu pédales dans la choucroute. Tu vas dans ce rade pour te lever une gisquette et tu te retrouves dans la chambre d’un mec. Pd, OK ! Mais un homo qui a vécu plus de 20 ans avec une nana et qui lui a cloqué un gamin. Il est mignon, je l’admets. Il me donne des envies de le serrer contre moi pour la cajoler.


Je me tenais debout au milieu de la chambre. Pas très grande d’ailleurs : pas le genre suite de palace, mais plutôt piaule pour représentant de commerce. Godiche comme une pucelle campagnarde à son premier rendez-vous, je ne savais quelle attitude prendre. Mon petit camarade ne semblait guère plus vaillant. Il avait lancé cette invitation sur un coup de tête, renforcé par un taux d’alcool élevé et maintenant, il avait l’air aussi idiot que moi.



Son ton devint hésitant. Il respira un grand coup et se lança en revenant au vouvoiement.



Je dus le regarder avec un air ébahi, car il ajouta aussitôt :



Ivre, il ne l’était pas. Un peu gris tout au plus, mais intelligent… certainement. Assez bizarrement, j’étais tentée, voire un peu déçue, qu’il n’envisage pas de… La rencontre avec Gaby, le manque, l’alcool éveillaient en moi des envies bizarroïdes. Pendant que je cogitais, il continuait de me vendre sa camelote.



Sans prendre la peine de répondre, je posai ma chemise et dégrafai mon futal. Il me regardait faire abasourdi.



Il ne se fit pas prier. Il tomba ses fringues à la vitesse grand V pour ne conserver qu’une minuscule culotte en tulle rose. Je compris pourquoi Claude l’avait appelé Charline et aussi pourquoi je me sentais bien avec lui. Je faillis éclater de rire devant le spectacle, mais mon rire s’éteignit avant même de naître. Je m’étais imaginé en voyant sa culotte qu’il avait un zizi riquiqui. C’était loin d’être le cas. Je ne suis vraiment pas une spécialiste du sexe masculin, mais le modèle Charles semblait être largement dans la moyenne haute. La situation ou l’alcool ou les deux avaient déclenché un début d’érection. J’avais beau être aussi grande que lui, certainement plus en forme, et ayant une certaine connaissance des techniques de combat, soudain, j’eus peur.


Conscient de ma gêne, il se glissa sous la couette. « Bon, allez Colette, tu t’es mise dans cette situation toute seule ! Assume ! ». J’ôtai mon soutif et, comme lui, gardai ma culotte en coton. Son regard se porta sur mes nichons. J’étais fière de mes loloches qui malgré leurs 46 ans tenaient encore l’horizontale sans s’écrouler sur mon nombril. Comme la dernière des gourgandines, je les balançai sous son nez. Il ne put faire autre chose que me féliciter pour leur tenue.


Je me dépêchai de le rejoindre avant de changer d’avis. Pendant un temps qui me parut très long, nous restâmes allongés côte à côte comme deux benêts. D’une voix timide, il quémanda :



Mon corps entier se contracta. Envie de sortir du lit en courant.



Il avait de ces mots. Quel que soit le sens, j’allais la sentir. Mon métier m’a appris qu’il ne fallait jamais tourner le dos au danger. Je lui fis face. Délicatement, il vint nicher sa tête entre mes seins et se lova contre moi. La sensation de sa peau contre la mienne. Un « je-ne-sais-quoi » m’avait inconsciemment gêné à la vue de son corps, mais choquée par la grosseur de son sexe, j’avais zappé. Je réalisai seulement : il était lisse, tout lisse, plus lisse que moi. Sans réfléchir, je posai la main extérieure sur son début de calvitie. Gentilhomme, il ne m’imposait pas la présence de sa bite. La perverse que j’étais le regrettait presque. La frayeur qui m’avait un instant fait paniquer avait disparu. Je n’avais rien à craindre de Charles. La curiosité est un vilain défaut, mais pas les homos !



J’adorais ça aussi, mais jamais un mec n’avait eu accès mon intimité.



La question n’était pas gratuite… J’avais pas baisé depuis des semaines. J’adorais qu’on me tète et j’avais des lèvres collées contre ma loche droite. Ça avait beau être celles d’un mec, mes tétons durcissaient.



Fallait vraiment que je sois en manque pour en arriver là. Ma pensée dériva vers Gaby. La salope jouirait de me savoir réduite à de telles extrémités. Divine surprise, Charles faisait cela bien, très bien même. On pouvait dire qu’il n’avait pas la langue dans sa poche. Je lui caressai les cheveux. Prenant cela comme un encouragement, des doigts experts s’attaquèrent au tétin que sa bouche venait de libérer. Le plaisir montant, je me laissais faire. Je lâchais quelques soupirs de satisfaction. Soudain, un truc dur se pressa contre mon ventre. Putain, ce salaud bandait. Réaction allergique de recul. Il dététonna le temps de me dire :



« Tu dérailles salement ma pauvre Colette ! Ton clito, j’y crois pas ! La prochaine étape c’est sa bite dans ton vagin ! Ta gueule toi ! Il est aussi doué qu’une nana avec sa langue et, de nana, j’en ai pas sous la main ! »


Mes paroles n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Je constatai immédiatement qu’il était ambidextre : une main, enfin deux doigts s’étaient, acrobatiquement, insinués sous ma culotte et, bien que j’eusse les cuisses serrées, avaient atteint mon petit bourgeon qu’ils massaient doucement. Je commençais à voir des étoiles de toutes les couleurs. Ce mec avait plus de légèreté dans ses caresses que beaucoup de mes anciennes maîtresses. Aérien, le mot qui jaillissait dans ce qui me restait d’esprit. Je grimpai les barreaux de l’échelle à toute vitesse et j’explosai avant même que son doigt ne se fraie un chemin vers mon vagin.


Retour brutal à la réalité, un homme venait de me donner un orgasme. Et cet homme me laissa m’endormir dans ses bras sans rien exiger en retour.



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CHAPITRE 5


Mardi matin (7 mai)


L’intro de Born in USA du Boss. Mon bigo m’appelait. Une seconde d’incertitude (mais où étais-je ? Qui était cet homme ? Un homme, shit !) avant de me souvenir de la folle soirée de la veille. Le riff de Danny Federici qui se répétait dans l’attente que je décroche tira Charles de mes bras et de ceux de Morphée,


Un coup d’œil à ma montre avant de répondre : 9 heures et demie. Avec l’enquête qui nous était tombée dessus la veille, j’aurais déjà dû être dans mon bureau. Je sautai du pieu laissant mon petit camarade désemparé.



Je décrochai. Anna.



Question embarrassante à laquelle je répondis en lui donnant l’adresse de l’hôtel, sans autre précision, et lui demandant de venir m’y chercher. Avant son arrivée, j’avais le temps de prendre une douche rapide. Charles se montra d’une discrétion exemplaire. Il avait compris que ça concernait mon boulot. Je le quittai, sans que nous tirions des plans sur la comète, sans même échanger nos téléphones.


Anna ne fit aucun commentaire, mais à son air, je compris qu’elle n’en pensait pas moins. Si elle avait su, elle en serait restée sur le cul. Durant le trajet, elle m’avertit qu’on allait avoir à compter avec la presse. Notre patron, ce brave commissaire Bourrel, avait levé le black-out et rendu la nouvelle publique. Il leur avait demandé de publier la photo de Pârk en le présentant comme le principal suspect du meurtre. Je poussai une gueulante : il allait se terrer et on n’était pas près de le trouver. Mc Roth devait être aussi fumasse que moi.


Anna m’expliqua, ensuite, que Serge avait établi l’emploi du temps de Sanmarco pour le jour de sa mort grâce à son agenda, au GPS de sa voiture et à une caméra qu’il avait dénichée aux abords du château de Bocuse



Y’aurait-il de la friture dans Radio Poulaga ? Anna ignorait-elle qu’Ampépeur était maqué avec la proc ? Les deux s’étaient montrés discrets. Si je n’avais pas intercepté des regards et discuté avec Riquebit… Et puis son ton pour me faire remarquer que j’avais dû coucher.



Sans lâcher la route des yeux, elle posa brièvement la main droite sur ma cuisse. Frisson généralisé ! Pas de ça, Anna, pas toi !



On s’amusait bien dans le couple Barbara-Anne/Serge. Je comprenais qu’au vu de l’avancée de son ventre, donc de sa grossesse, les galipettes ne soient pas à l’ordre du jour, mais bon, ils auraient pu jouer au scrabble.



En clair, Sanmarco avait rendez-vous avec une gonzesse à la mine tendre, HB, (celle-là, je ne pouvais pas la rater) pour baiser. Pour les non-initiés, si vous faites un paraphe avec un W et un D, vous obtenez une paire de couilles avec une bite. HB pouvait être la femme au chapeau, mais, une demi-heure, même grosse, pour un rendez-vous coquin, ça semblait un peu short. Elle fit part de ses réflexions à Anna qui était arrivée à la même conclusion.



Je ne relevai pas.



Nous arrivions à l’hôtel de police. Nous n’étions pas aux States : les journalistes ne nous tourmenteraient pas… aucun car régie, aucun micro ne nous attendait. Pour changer, Ampépeur était en grande conversation avec son ordi.



J’allais quand même pas le rater. Sa réaction fut double. Il sursauta surpris, me regarda et rougit comme un gamin. Reprenant son self-control, il me déclara d’un ton mi-interrogateur, mi-affirmatif.



Anna nous regardait avec des yeux de merlan frit.



Regards suppliants d’Ampépeur. Je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas que ça se sache. Naïf qu’il était ! Avant la fin de la semaine, tout l’hôtel de police serait au courant, mais c’était pas moi qui allais vendre la mèche.



Il avait du nouveau. Même du lourd. Il avait facilement identifié HB. Hailey Brillant, une jeune anglaise mariée à John Brillant, british lui aussi consultant pour une grosse boîte d’assurance. Selon la date d’entrée de son numéro dans le répertoire de Sanmarco, elle devait être sa maîtresse depuis environ deux mois. Moins bonne nouvelle, un texto annulait le rendez-vous prévu le samedi soir. Elle n’était pas la dame au chapeau.


Son répertoire confirmait les premières découvertes de Bryce : il avait peu d’amis. La plupart des numéros appartenaient à des relations professionnelles. Moins d’une dizaine se rapportaient à des relations personnelles. Leurs dénominations montraient quel homme il était. Excepté sa petite-fille appelée sobrement Léa, et Pârk, son associé, les autres bénéficiaient d’un traitement particulier. « Salope », son ex-femme, « Molusk », son fils, « Grossvache », sa belle-fille et « Pouff » pour sa maîtresse. On trouvait aussi Marie3trous et Lecocusympa. Un homme délicat, ce monsieur.


Plus intéressant encore, un numéro qu’il appelait ou textait régulièrement sans pour autant l’identifier. Il appartenait à un certain Romain Tenant, en tout cas pour l’état civil, mais plus connu sous le nom de Roma dans les milieux LGBT. Il s’avérait qu’apparemment, Sanamarco aimait ces dames dotées d’un service trois-pièces entre les cuisses. Le bonus : Roma, si l’on en croyait le contenu du dernier SMS qu’il/elle avait envoyé alors que le meurtre avait déjà eu lieu, avait couché avec/chez le mort le vendredi soir et ça ne s’était pas bien terminé.


Son laptop s’était révélé tout aussi impersonnel. Si ce n’était des photos et vidéos de sa petite-fille, Ampépeur n’avait trouvé que de l’administratif privé ou professionnel. Aucune utilisation des réseaux sociaux. Ce mec ne semblait pas avoir de vie personnelle ou plus probablement, celle-ci n’était pas étalée sur la place publique.


Anna fit remarquer que chez lui, pareillement, nous n’avions rien trouvé qui indique des relations privilégiées.

Lorsque Serge eut fini son compte rendu, je repris la main et, par conséquent, la parole.



Quand on parle du loup. Born in Usa. Mary-Lou Mc Roth au bout du fil pour savoir si je voulais assister à la fouille du SLIPS. Elle avait un mandat de perquis pour les bureaux et aussi les hangars de stockage. Je la connaissais assez pour savoir qu’elle voulait m’associer à ses recherches pour pouvoir se décharger sur moi s’il y avait une merde. Je me défaussai en lui disant que je lui envoyais mon geek.

Ampépeur parti, je restai en tête à tête avec Anna.



Un jour, je la giflerai… ou je l’embrasserai, je ne savais pas. Mais elle avait raison.




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CHAPITRE 6


En vingt minutes, nous étions à la Part-Dieu où régnait un bordel pas possible à cause des travaux de rénovation. Avec son aplomb habituel, Anna se gara en stationnement interdit aux abords des Galeries Lafayette. Le magasin de Madame Ex se la jouait Britt et chicos. Les fringues qui s’affichaient dans la vitrine, je ne les aurais pas portées même pour mon enterrement, c’est vous dire. Anna clama haut et fort son opinion qui rejoignait la mienne.



Pas l’affluence dans les allées. Midi approchait, peut-être pas la bonne heure pour ces dames de la gentry. Bien que rien n’ait signalé notre arrivée, une vendeuse se pointa. À son air, je compris tout de suite que j’avais affaire à la boutiquière. La bourgeoise, qui se voulait branchée. Les cheveux aux trois couleurs savamment décoiffés ; une robe où se mêlait adroitement le BCBG – coupe et qualité de l’étoffe – et la sensualité – elle s’arrêtait bien au-dessus du genou dévoilant des jambes sans défaut ; un sage décolleté qui donnait envie de découvrir ce qui le tendait. La donzelle, perchée sur des talons vertigineux, paraissait presque aussi grande que moi. Au-delà de cette apparence physique alléchante, un regard dur, froid, calculateur.


On ne devait pas avoir le genre de la maison, car elle nous avait retapissés.



Intéressant le lapsus… À creuser.



Elle acquiesça. Pendant qu’elle fermait la porte de son magasin, Anna, qui s’était tenue en retrait, me glissa à voix basse :



Si Rosette pardon Rose Delion ne nous apporta aucun fait nouveau sur le meurtre, elle nous permit d’éclairer, pas sous un jour très favorable, la personnalité de son ex-compagnon. Le personnage m’était de moins en moins sympathique. Elle ne pouvait rien nous dire sur ses affaires, si ce n’est qu’à voir son train de vie, elles devaient être plutôt florissantes. Sans qu’on lui parle de l’opération de la veille, elle nous laissa entendre qu’il fricotait avec des gens pas très clairs et que ça ne l’étonnerait pas outre mesure qu’il soit « sorti du droit chemin » (sic). Elle n’avait rien de concret à nous donner. Elle avait suivi de bien plus près sa vie privée. D’après elle, son « mari » était un libertin sans beaucoup de morale. Non, elle ne lui connaissait pas de pratiques bizarres. En tout cas, il n’en avait pas à l’époque de leur mariage. Il aimait les femmes jeunes, voire très jeunes. Elle nous cita bon nombre de ses maîtresses, dont la dernière Hailey Brillant. Leur point commun, outre leur jeunesse et selon Rose, leur appétence sexuelle. « Des putes en puissance » (resic).


Anna avait raison, elle avait toujours des sentiments pour son ex. Mais j’aurais parié sur la haine, contrairement à mon adjointe.


Quand celle-ci, sans avoir l’air d’y toucher, suggéra que son libertinage l’avait conduit à la bisexualité, l’ex se cabra et protesta… trop fort. Certes, c’était un porc, mais, il était trop macho pour être gay. J’évoquai alors les travestis. Elle essaya de faire bonne figure, mais malgré ses dénégations, il paraissait évident qu’elle connaissait ce travers. Fort adroitement, Anna enchaîna sur les causes de son divorce. Elle avait fait mouche. La dame s’énerva, exprima son incompréhension : quel rapport entre son divorce 20 ans plus tôt et le meurtre de Paolo ? Je calmai le jeu et elle s’excusa. Elle regrettait d’avoir perdu son sang-froid, mais cet épisode de sa vie restait très douloureux pour elle. En fait, ils avaient divorcé parce qu’elle en avait marre de porter des cornes. Nous contentâmes de cette explication simpliste.


Quand nous quittâmes madame ex, nous avions la dalle. La Part-Dieu et une steakerie nous tendaient les bras. L’occasion de se remplir la panse et faire le point. Dès qu’elle se fut humecté le gosier avec une bonne rasade de pression, Anna embraya :



Oup’s ! Bonjour l’agressivité ! Moi aussi, j’avais mis le doigt où il ne fallait pas.



Le retour de service avait été à la hauteur. J’encaissai sans broncher.



Le serveur nous amenait le pavé de rumsteak avec les frites.



Nous laissâmes de côté l’affaire et papotâmes comme j’aimais le faire avec Anna. Je me sentais toujours bien avec elle. Elle habilla la proc qu’elle n’avait vue qu’une fois. Je ne lui parlais pas de sa relation avec Serge Ampépeur par qui elle était favorablement impressionnée. Selon elle, Sarah, à défaut d’être sexy, serait une bonne recrue pour l’équipe. Elle m’égratigna plusieurs fois sur ma nuit d’hôtel, mais je restai de marbre.


Au fromage, elle attaqua son sujet favori : Brissou. Si, face à face, elle n’arrêtait pas de l’astiquer. En son absence, elle avait un tout autre discours. J’avais cru un temps à une « love affair » entre eux. Nada, ou alors ils se montraient d’une discrétion absolue. Tous les deux célibataires, ils n’avaient rien à cacher. Trop épris de liberté, ou j’avais trop d’imagination. Ils avaient une vraie complicité apparemment dénuée de toutes connotations sexuelles ou sentimentales. Ensemble, ces deux-là étaient intenables. Je n’avais jamais osé aborder le sujet même sur le mode « déconne ». Elle le trouvait changé depuis quelques semaines, plus enclin à s’esquiver. Y’avait un truc et elle trouverait.




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CHAPITRE 7


J’avais rameuté mes troupes par téléphone et quand nous débarquâmes dans le hall, pardon, l’open space, ils étaient tous gentiment assis à leur bureau avec en guest, en grande conversation Mc Roth et Bourrel, notre saint patron. Il ne s’appelait pas Bourrel, mais Souplex, Antoine Souplex. On l’avait affublé de ce surnom, des décennies en arrière, à son arrivée à la PJ comme simple inspecteur. Plus personne ne savait à quoi cela faisait référence, mais ça lui était resté.


Je m’attendais à une remontée de bretelles après le semi-échec de notre intervention à Édouard Herriot. Il ne me félicita pas, ne nous enfonça pas non plus. Il nous demandait à Mary-Lou comme à moi des résultats rapides, de quoi donner du grain à moudre aux pisse-copie sinon, les gros bonnets allaient lui tomber dessus. Il nous ordonna d’attendre, de la Bitchboille, avant d’entamer notre briefing, ajoutant que celle-ci avait demandé que la commandante des mœurs soit présente. À sa demande, les deux affaires seraient associées.


Il quitta le hall, suivi de près par Mary-Lou qui avait une envie pressante. Anna, Bryce et moi échangeâmes des mimiques ironiques sous les yeux indécis des deux nouveaux.


Après leur départ, Anna mit les pieds dans le plat.



Je matais en douce mon geek, sadiquement impatiente de ce qui allait suivre.



Déçue, j’étais. Je croyais qu’Ampépeur pour le moins allait rougir, voire se mettre en colère. Le con éclata de rire. N’en fallait pas plus pour qu’Anna lui tombe dessus.



Et là, arriva l’impensable, l’inconcevable, en un mot, l’impossible : mon adjointe, que rien ne démontait, devint rouge comme une pivoine et se mit à bafouiller. Le rire général qui secoua l’assistance lui amena les larmes aux yeux et, comble de l’ironie, Serge vint à son secours.



Cet intermède tragi-comique fut clos par l’arrivée de la cause du quiproquo. Son tailleur noir dont la veste s’ouvrait sur un chemisier blanc lui donnait des airs de grande bourgeoise qui se serait égarée dans un bouge. Effet compensé par le ventre qui distendait la jupe et la faisait remonter haut sur ses jambes qu’elle avait longues et fines. Ampépeur se précipita vers elle. Elle eut un geste de recul.



Elle ne dit mot, mais son visage austère s’éclaira. Elle accepta la main qu’il lui tendit. Il conduisit à son bureau, dégagea un espace pour qu’elle puisse s’y asseoir. Les autres prirent leurs places habituelles : Sarah, sagement assise ; Bryce vautré dans son fauteuil ; Anna en équilibre sur son bureau, et Serge se réfugiant sur le rebord d’une fenêtre. Je m’appuyai au chambranle de ma porte. « Béa » attaqua :



Bryce prit la main et l’écran LCD, qui remplaçait le vénérable tableau blanc, s’éclaira. Il avait créé une espèce de PowerPoint où il synthétisait ce qu’il nous disait.



Devant l’air interrogatif de la proc :



Anna levait le doigt comme à l’école. D’un signe, je lui donnais le feu vert.



Serge n’avait rien trouvé de nouveau. Pour le trafic, il interviendrait avec Mc Roth qui n’avait toujours pas satisfait son besoin urgent. Le grand chef devait être dur à la détente aujourd’hui.

Nous fîmes un rapide compte-rendu de notre visite à son ex. Bryce avait eu à peu près le même écho avec Mario, le fils. Sarah restait silencieuse à son bureau. Je dus la relancer.



Nouvelle intervention de la représentante du parquet, à l’instant où Mary-Lou tentait un retour discret. C’était compter sans Anna.



Elle s’adossa au bureau de Bryce sans faire de commentaires. Sarah reprit :



La tablette passa de main en main. Bryce y alla de sa vanne.



C’est Ampépeur qui répondit :



Devant l’absence de réaction, je m’adressai à la proc et lui demandai si on pouvait donner la parole à Mary-Lou. Celle-ci se montra très concise.



Mc Roth me demanda si je pouvais lui « prêter » Ampépeur. Il avait réussi à déverrouiller l’ordi. Particularités : aucun fichier sur le DD Sanmarco n’utilisait le navigateur TOR qui permettait d’accéder au darknet. Sans doute y stockait-il ces datas chauds. J’acceptai qu’il travaille sur cette bécane à la condition qu’il reste à ma disposition.



Je faillis lui rétorquer : notre travail, comme d’hab. Mary-Lou lui répondit que cela dépendrait de ce qu’on découvrirait sur l’ordi, du temps qu’ils mettraient à loger Pârk, s’ils y arrivaient. Ils démantèleraient probablement la partie hexagonale du réseau, mais pour les ramifications internationales…


Je réitérai ma certitude que Sanmarco n’avait pas été tué par un membre de ce réseau. Nous allions continuer à farfouiller dans sa vie privée. Je reçus, à ma grande surprise, le soutien inconditionnel de De la Bitchboille. Celle-ci partageait complètement mon analyse. Elle devait donner une conférence de presse. Il fut décidé de taire l’existence du plug, de la soude caustique et rester dans le vague à propos de l’émasculation.


Après le départ de la proc et de Mc Roth, Serge retourna à son ordi. Mes trois adjoints tapant leurs rapports (je laissai à Anna, la mise au propre de l’interrogatoire de madame Ex), je m’enfermai dans mon bureau, pour un face-à-face avec moi-même.


Les deux OPJ, Laurdy et Harel débarquèrent au milieu de cette introspection. Martineau les avait envoyés à la pêche aux proches de Sanmarco : ils venaient faire leur rapport. Rapport qui confirmait les renseignements fournis par son laptop et son téléphone : Sanmarco n’avait pas d’amis. Ils avaient écumé les lieux qu’il fréquentait. Hors de ses rendez-vous d’affaires, on ne le voyait qu’avec des femmes qui avait la particularité d’être jeune, androgyne ou avec des représentantes du troisième sexe. Ses seuls amis semblaient être son associé, Pârk Sen Trahl et un couple de quadragénaires, Marie et Paul Belle. Marie correspondant à Marie3trous de son répertoire téléphonique et Paul, à Lecocusympa du même répertoire.


L’après-midi était déjà bien avancée. Aucun des divers interviews effectués dans la journée n’avait modifié le portrait de la victime : globalement un sale type à la personnalité trouble que son épouse avait résumé en quelques qualificatifs ; une ordure doublée d’un salaud, un pervers manipulateur, un obsédé sexuel. Un narcissique égocentrique. Il nous restait à interroger ceux qui, à notre connaissance, l’avaient vu récemment, à savoir ses deux maîtresses (!). Je décidai de les convoquer pour le lendemain matin. Je ne croyais pas non plus à leur implication dans le meurtre. Quant à John Brillant, le mari de Hailey, la petite Anglaise une rapide vérification avait montré qu’il avait pris le vol BA364 qui avait atterri, un peu avant minuit, à Saint Ex où sa femme l’attendait. Ce qui l’excluait de facto de la liste des suspects potentiels.


Demain serait un autre jour. Mais pour ce soir, je ne rêvais que d’un long bain, d’une ou deux clopes et d’un verre devant un nanar.



À suivre