n° 20336 | Fiche technique | 45442 caractères | 45442Temps de lecture estimé : 24 mn | 24/06/21 |
Résumé: Ça devient très chaud entre Colette et Anna. Martineau (Bryce, pour les intimes) a quelques ennuis. Ça devient encore plus chaud entre Anna et Colette. | ||||
Critères: ff policier -policier | ||||
Auteur : Domi Dupon (Une antiquité sur le site) Envoi mini-message |
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Résumé de l’épisode précédent :
L’assassin de Sanmarco est probablement un travesti et Charles/Charlotte risque de passer du stade de suspect à celui de coupable… ou d’être innocenté par le témoignage de Dani Durant auteur de Noël/Noëlle.
CHAPITRE 16
(jeudi soir – suite)
Pire, aucune protestation quand elle lui avait parlé de son « Roméo ». L’inconscience de Colette l’exaspérait. OK, ce n’était pas son inconscience qui l’exaspérait ; plutôt la jalousie à laquelle se rajoutait un sentiment d’incompréhension. Une nana, elle n’aurait pas aimé, néanmoins elle aurait compris, mais un mec, même si son Roméo était loi du mâle Alfa, probablement impliqué dans la mort de Sanmarco, là, ça la dépassait.
Ce qui la blessait vraiment la décevait aussi, ce sentiment que Colette lui avait menti en lui affirmant que l’expérience n’avait pas été concluante. Mieux, elle lui avait laissé à croire que…
Il lui fallait arriver chez sa cheffe, à peu près une heure avant la connexion. En ayant une conduite appliquée, Anna avait un gros quart d’heure pour se préparer. Elle allait semer la zizanie dans cette belle harmonie. Charles n’aurait qu’à bien se tenir. Entre un travesti et une vraie femme sexy (Anna n’avait aucun doute sur son potentiel et sur la finesse de sa cheville), Colette aurait vite choisi.
Douze minutes lui suffirent pour transformer la fliquette aux allures garçonnes en une redoutable arme de séduction.
Elle posa son gyro sur le toit, grimpant ses vitesses en maudissant l’étroitesse de sa jupe qui la gênait pour conduire.
Le peu de circulation lui permit de rejoindre Bressoles en un temps record. Sa colère ne l’avait pas quittée pour autant. Elle avait l’intention de se montrer très vilaine.
Anna ne savait pas vraiment à quoi elle s’attendait, mais se retrouver face à sa cheffe identique à ce qu’elle était d’habitude, si l’on oubliait ses pieds nus et la chemise trop ouverte, la désarçonna. Ce qui donna la main à Colette.
Une réplique désagréable, genre « Tu me présentes ton Roméo » s’arrêta aux bords de ses lèvres. Un je-ne-sais-quoi l’en dissuada. Sans attendre, Colette grimpait les escaliers, quatre à quatre. Elle la suivit contemplant le balancement expressif d’un cul bien pris dans un jean ajusté. Elles entrèrent dans le salon. Elle balaya la pièce d’un regard inquisiteur à la recherche de… nobody. Éclat de rire.
En parlant, Colette s’était approchée. Une main se posa derrière sa nuque et avant, qu’elle ne réalise, des lèvres se collaient aux siennes, une langue pénétrait sa bouche. Dans un état second, elle répondit à ce baiser. Alors qu’elle y prenait goût, la bouche s’éloigna brutalement. Une voix inquiète lui murmura :
Anna resta plantée. Elle, si prompte à l’ouvrir, se la joua muette. Sa colère l’avait désertée. Prise en tenaille entre l’envie de se jeter dans ses bras et la peur de l’inconnu, de mettre les pieds dans… L’envie fut la plus forte, mais trop tard. Colette s’était reprise.
Elle la noyait sous un flot de paroles pour, sans doute, cacher son désarroi. Anna se serait foutue des baffes. Elle avait laissé passer l’instant. La peur de se faire jeter l’empêcha de tenter quelque chose. Des œufs, du lait, un peu de Comté râpé, du sel, du poivre, voilà pour une omelette qu’elles arrosèrent d’un château-la-Pompe. Sagement assises chacune à un bout de la table, elles ne cessèrent de parler. Quand elles eurent disséqué l’affaire en long, en large et en travers, elles papotèrent sur des sujets anodins. Le silence leur aurait été insupportable.
L’heure du rendez-vous approchait, la tension était tombée. Le malaise avait été envoyé aux oubliettes.
Anna retrouva même un sourire naturel quand sa cheffe alla lui chercher un sweat.
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Longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi mal en face de quelqu’un. Anna ne devait pas se sentir mieux. On avait dû vraiment ramer pour retrouver un semblant de complicité. L’approche de la conversation via Skype nous soulageait toutes les deux. Redevenue très professionnelle, elle s’était connectée et avait lancé une invitation à Dani Durant. Réponse quasi immédiate.
Dès qu’il apparut à l’écran, deux de nos hypothèses s’écroulèrent. Une avait déjà du plomb dans l’aile. Vivant dans l’hémisphère sud, il semblait peu probable qu’il soit rentré en France pour trucider Sanmarco. L’autre, à savoir qu’il fut le héros de son récit, tomba : l’homme nageait largement au-dessus de la soixantaine. Il aurait difficilement pu être mineur dans les années 90.
Après les présentations d’usage, nous en entrâmes dans le vif du sujet. Comme d’hab, je laissai la main à Anna, la meilleure dans cet exercice. Toujours pressée, j’aurais été droit au but et demandé si Dani connaissait l’identité de Noël/Noëlle. Elle lui résuma la cause de notre appel puis l’interrogea sur lui, voulut savoir comment il en était venu à écrire des récits érotiques. Elle entra dans son jeu, le flatta, en profita pour le jauger. Aussi, lorsqu’elle attaqua le chapitre Noël/Noëlle, Dani Durant était persuadé d’avoir affaire à une fan, limite s’il ne la draguait pas.
Je l’interrompis. Ce type adorait se raconter. Si je le laissais faire, nous étions partis pour la nuit. Et j’avais d’autres projets malgré le raté initial.
Il arrangeait la vérité. « Il n’avait pas compris »… Quel vilain menteur ! Je m’apprêtais à l’interrompre de nouveau pour le recadrer. Anna crispa sur ma cuisse une main qui disait : « tais-toi et attends ». Putain, cette main…
Je sursautai et ma question fusa.
Plantage d’ongle dans la toile de mon jean. J’avais merdé et je venais de m’apercevoir que ma charmante adjointe avait gardé sa main sur ma jambe…
Notre interlocuteur ne demandait que ça. Il devait s’emmerder dans son île paradisiaque. Il repartit sur les chapeaux de roues.
Et toi à t’écouter parler, ajoutai-je dans ma Peugeot intérieure.
Il s’arrêta, nous regarda. Pourquoi me sentis-je visée ! Quel connard !
Je rebondis immédiatement sur son dernier mot.
Si ce que l’imbu personnage disait était vrai, cela confirmait les propos de la belle gouvernante. Conséquence immédiate, cette piste en prenait un sacré coup dans l’aile. Tout reprendre à zéro. Pas vraiment à zéro, Charles regagnait des places sur la liste des suspects. Devant le silence de Dani Durant et mon désarroi, Anna prit la parole.
Marié(e) à un homme, pas à une femme. J’enchaînai, imperturbable, mais délivrée d’un grand poids.
Le ton sur lequel cela fut affirmé, précédant une pause savamment étudiée, annonçait une suite. Monsieur l’écrivain ménageait ses effets. Nul ne dit mot, il dut rependre.
Inspecteur ! Je lui en foutrai. J’en avais assez de ce guignol. D’un signe de tête, j’invitai Anna à reprendre la main.
Il éclata de rire, en précisant qu’il ne connaissait que son apparence féminine. Elle essaya celle du visage, prise à descente du VTC. Nouvel éclat de rire.
Ça, nous le savions. Anna le remercia pour son aide, lui rappelant de chercher l’adresse avant de raccrocher.
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L’ameublement du salon se limitait à un grand canapé d’angle, une petite table et une grande bibliothèque qui faisait office de meuble télé et fourre-tout. Lors de leur échange Skype, elles s’étaient installées sur le sofa, fesse à fesse, épaule contre épaule, le laptop posé sur la petite table. Comme à regret, Anna rompit le contact et s’avachit sur le canapé.
Elle se mordit la langue, mais c’était trop tard. Elle n’avait pas su la garder au chaud comme d’hab. Brusque sursaut. Colette se réfugia à l’autre bout du canapé.
Elle perdait les pédales. Ça tournait à la scène de ménage, au mauvais vaudeville. Perte de contrôle. Une main l’attrapa par le col du sweat. L’autre, paume ouverte, se leva. Anna ferma les yeux et se contracta dans l’attente de la gifle. Une seconde passa. L’étreinte sur le sweat se relâcha. Un changement d’assise dans le sofa lui indiqua que son agresseuse s’était levée. Elle ouvrit les yeux. Colette, le visage fermé, les poings sur les hanches se dressaient face à elle.
Elle mesura l’étendue du désastre. Toute leur complicité venait de s’écrouler à cause de sa putain de jalousie. Elle se recroquevilla au fond du coussin. Les larmes inondèrent son visage sans qu’elle puisse les retenir. Elle voulut les cacher derrière ses mains, mais les soubresauts de son corps la trahissaient.
Elle sentit une main peigner ses cheveux. Une voix douce lui murmura.
Tout n’était pas foutu !
Elle devait se reprendre tout de suite.
Ses pleurs s’étaient calmés aussi vite qu’ils étaient venus. Il fallait qu’elle affronte son regard. Colette était agenouillée à ses pieds, les mains caressant ses cheveux.
Ce n’était qu’un demi-mensonge. Elle poursuivit en mode humoristique.
Elle lui empoigna les mains :
Douce musique. Retour à la réalité.
L’intro de « Born in USA » l’empêcha de finir sa phrase.
Elle plaqua son smartphone à son oreille.
Au ton employé et à la gueule que tirait Colette, Anna comprit qu’il se passait quelque chose de grave. Elle se leva. Colette avait déjà fourré son portable dans sa poche, sauté dans une paire de boots sans prendre la peine de mettre des chaussettes.
Pas de question à se poser, elle récupéra son sac à main (oui, elle avait pris un sac à main) et tout en dévalant les marches en courant, elle en extirpa ses clés de voiture.
Lorsqu’elles furent installées dans les baquets, elle mit le contact, démarra en trombe.
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CHAPITRE 17
Anna, regard rivé sur la route, mâchoires crispées, roulait, limite de rupture, aussi vite que la configuration de la route lui permettait. Gyro clignotant sur le toit, moteur de la Subaru vrombissant, elle brûlait hardiment tous les feux rouges. Deux motards en patrouille, qui probablement s’ennuyaient, après un bref échange par signes, nous ouvraient maintenant la route.
Un remerciement rapide aux motards et nous nous présentâmes à l’entrée des urgences. Malgré nos cartes tricolores, il fallut parlementer. Une infirmière moins bornée que les autres nous laissa passer de l’autre côté. Mc Roth, énervée, faisait les cent pas dans le couloir, l’oreille collée à son téléphone. Elle raccrocha en nous voyant. « Bonne fille, pensai-je, elle se soucie de l’état de santé de mon second ». Grave erreur.
Je faillis lui sauter à la gorge. Anna me retint et me glissa en aparté :
Je rectifiai le tir :
Du Martineau tout craché. Mais je savais pourquoi, il avait agi ainsi. L’an passé, je lui avais donné le même ordre. Il l’avait suivi et cela avait donné le temps au suspect de flinguer sa maîtresse. Mc Roth continuait :
Sa fiancée ! Échange de regards étonnés avec Anna. Bryce avec une fiancée ! Y’avait idylle sous roche !
Mc Roth partie, nous trouvâmes deux chaises pour nous asseoir. Jusqu’à cette seconde, unies dans l’inquiétude, nous avions squeezé totalement l’impromptu auquel l’appel de Mary-Lou avait mis un terme. L’état de santé de Bryce bien que préoccupant ne semblait pas si terrible que ça, mon écran interne se ralluma. À la coloration que prenaient les joues d’Anna, je vis que sa pensée suivait les mêmes chemins que la mienne. Elle me sourit, m’étreignit le bras.
Elle eut un rire désabusé. Je posai ma main sur la sienne et la serrai. Liant nos doigts sur mon bras, elle pressa à son tour.
Elle hésita avant de répondre. Si les premiers mots avaient eu du mal à sortir, les suivants se bousculèrent au portillon.
Je pouf-pouffai !
Elle ignora :
De nouveau de rire inquiet. Ma main libre se posa sur sa cuisse.
Je dessinai du bout des doigts des arabesques sur son genou.
Ses doigts broyèrent les miens.
Je ne pouvais qu’approuver ce jugement.
Là, j’étais moins d’accord.
Je libérai la main que ses doigts enchaînaient pour la porter à sa joue.
Tournant sa ravissante frimousse, ses lèvres rencontrèrent la paume de ma main qu’elle couvrit de baisers.
Une bouche se collait à la mienne. Devant un interne médusé, nous nous embrassâmes à pleine bouche. Si nous n’avions pas été dans le couloir des urgences d’Édouard Herriot, nous aurions sans doute perdu le contrôle. Notre baiser fut interrompu par l’arrivée d’un chariot et l’écho d’une voix embrumée :
Dans un même élan, nous étions sur nos pieds prêtes à serrer ce crétin de Martineau dans nos bras.
Soudain, une furie asiatique en blouse blanche déboula dans le couloir. Sans même nous regarder, elle se précipita vers le chariot tout en s’adressant au grand black avec un délicieux accent.
Asiatique, mignonne, une vraie petite poupée. Serait-ce l’interprète coréenne, donc la « fiancée » de ce cher Bryce ? Il confirma aussitôt mon intuition.
La petite amie se révéla enchantée de nous connaître, « Bri » lui ayant beaucoup parlé de nous. Nous fûmes enchantées de même, bien que nous n’ayons entendu parler d’elle qu’une seule fois et comme interprète. L’infirmier se bidonnait.
Lay Houay qui depuis son arrivée étreignait la main valide de son « fiancé » déclara sur un ton péremptoire.
Le prestige de la blouse blanche. Nous partîmes sûrs de laisser Martineau en de bonnes mains : celles de la médecine et de l’Amour réunis.
À peine assises dans sa caisse, nous fûmes prises d’un fou rire inextinguible provoqué par le soulagement et la vision de Martineau avec sa chérie. Les secousses nous précipitèrent dans les bras l’une de l’autre et nous reprîmes les hostilités où nous les avions abandonnées à l’arrivée de l’infirmier. Longue étreinte apaisée, car toute inquiétude avait disparu. Nous reprîmes notre sang-froid avant de franchir le Rubicon. La conscience professionnelle (l’inconfort des sièges baquets de la Subaru avait sa part de responsabilité) se montrait plus forte que nos envies. La conscience professionnelle, et surtout le désir de foutre sur la gueule de cette gouape de Snoo Py.
Cri du cœur d’Anna en bouclant sa ceinture et en faisant ronfler son moteur. Nul besoin de mot. Elle prit la direction de l’hôtel de police où nous arrivâmes comme les carabiniers. Après avoir fait appel à un avocat, le truand avait reconnu sans trop de réticences le meurtre de Pârk. Il avait décidé de l’exécuter. Après la mort de Sanmarco et l’arraisonnement de la péniche, il devenait un poids mort. Il reconnut sa participation au trafic de jeunes vierges pour ensuite dire qu’il n’avait rien à ajouter. En off, il avoua avec un total cynisme qu’il préférait l’inconfort des prisons françaises à une mort certaine. Mc Roth avait eu beau lui faire miroiter d’éventuels arrangements, le menacer de la perpétuité, il lui avait ri au nez lui disant qu’au pire, en France, il risquait vingt ans et qu’il sortirait VIVANT au bout de quinze pour bonne conduite.
Elle nous fit un compte-rendu à la cafèt’ devant un verre au contenu que nous ne nommerons pas, mais qui n’était pas, officiellement, en vente dans l’établissement. La colère nous avait aveuglés un moment et nous serions volontiers allés secouer Snoo Py, mais Mary-Lou nous ramena à la raison. Ce n’était qu’un second couteau, un homme de main qui ne nous apprendrait rien de plus. Il craignait trop pour sa peau et à juste raison pour donner ses complices de la triade. Les eut-il donnés que nous nous serions heurtés à l’inertie et à la corruption qui règne dans la police chinoise. Le meurtre de Pârk était élucidé, le trafic en France momentanément interrompu. Une petite victoire, il faudrait nous en contenter. Après que je me fus envoyé un verre du même breuvage que Mary-Lou, nous retournâmes à Bressoles.
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Le retour se passa dans un délicieux silence. Anna n’usa pas de son gyro, roula à une vitesse raisonnable pour elle. La main qui se tenait sur la sienne crispée sur le levier de vitesse en était-elle la cause ? Possible. La blessure de Bryce, le début d’explication que nous avions eu dans le couloir avait chassé toute agressivité. Zen, nous étions.
Arrivées à destination, elle ferma sa voiture et me suivit. Nul besoin de mots, d’invitation tellement cela semblait dans l’ordre naturel des choses que nous finissions la nuit ensemble.
De la fermeture de la porte, premier baiser. Baiser qui nous amena jusqu’au salon. Le canapé nous accueillit. Après l’avoir débarrassée du sweat que je lui avais prêté, je la plaquai contre le dossier. À genoux sur le coussin, je me penchai pour retrouver la bouche abandonnée un instant. Ses bras autour de mon cou. Mes mains dans un doux mouvement. L’une glissait mes doigts sous ses longs cheveux, caressant sa nuque. L’autre, partie du genou remontait lentement, paume ouverte, et massait l’intérieur de la cuisse. Elle s’introduisait sous sa jupe, agaçait du bout des ongles la frêle étoffe, ultime rempart de sa féminité.
Des doigts impatients défaisaient les boutons de ma chemise. Elle, qui vantait mes nichons, allait pouvoir vérifier leur fermeté… toute relative. Ses mains n’étaient pas si petites que ça, car d’une seule, elle avait réussi à agripper mes deux globes et les rapprochant, en excitaient les pointes qui s’en gonflaient d’importance.
À un moment, Anna me repoussa, se libéra. Je lui jetai un regard inquiet. En réponse, un sourire réjoui.
Debout face à moi, elle entama une danse lascive. Avec une lenteur calculée, elle remonta son top, le passa par-dessus sa poitrine et s’en débarrassa. J’avais raison, elle portait un de ses soutifs « push-up » qui donne de la poitrine même à celles qui sont plates comme des limandes. Ce qui n’était pas son cas. À peine le temps d’admirer que l’accessoire, d’un lancer négligent, atterrissait sur mes cuisses.
Elle zippa sa jupe puis les mains croisées sur sa tête, en se déhanchant, se tortillant, elle la fit glisser à ses pieds. Tout aussi artistiquement, d’un coup de pied assuré, la jupette rejoignit le top. Je ne pus m’empêcher :
Sans se démonter, elle plaça son pied droit sur mes genoux m’offrant une vue des plus intéressantes sur une toison fournie que son string malmené ne couvrait pas entièrement. J’étais hypnotisée.
Je lui ôtai sa première chaussure et renouvelai l’opération avec la seconde.
Elle se pencha vers moi, les mains en conque remontant ses seins. Alors que je lançai les miennes, elle battit en retraite. Dans un aérien 180°, elle me présenta son petit cul fendu par la ficelle rose de son string.
Dédaigneusement, elle se défit de son dernier atour et se planta devant moi, les mains cachant bien tardivement son intimité.
Le message avait été reçu 5/5. Les derniers boutons de ma chemise n’offrirent aucune résistance et se replièrent en bon ordre. Une fois ouverte, celle-ci glissa sur mes épaules et s’arrêta au niveau de mes poignets. Ma déshabilleuse avait, semble-t-il, trouvé un attrait certain à mes deux framboises qui turgesçaient agressivement. Sa bouche ne pouvant en absorber qu’une, elle avait dû détacher une main pour s’occuper de l’autre. À en juger par ma braguette qui s’ouvrait, l’autre avait trouvé de quoi faire. À force d’ondulation de tortillement, de reptation, je me retrouvai nue.
Ma délurée adjointe, encastrée entre mes jambes, son nombril se frottant à mon sexe (à moins que ce soit le contraire) n’avait pas délaissé son travail buccal. Ses lèvres avaient migré du téton gauche au téton droit tandis que ses doigts accomplissaient le parcours inverse. Avec Charlotte, ça avait été le délice de l’interdit, là c’était simplement le délice. Je me laissais aller à mon bien-être. La nature avait pourvu Anna d’oreilles fines et arrondies. Elle portait de petits anneaux très discrets. Les tenant entre pouce et index, je jouais avec pendant que majeur et annulaire voletaient en rase-mottes sur ses lobes, agaçaient l’intérieur du pavillon. Elle sursautait, frémissait, frissonnait sous ses attouchements frôlant.
Envie soudaine. Tirant sur ses oreilles, je hissai son visage à hauteur du mien. Baiser tendre, profond. Nos corps enchâssés roulant du divan au plancher. Brutale rencontre avec le rebord de la table. Cris. Rire. Jambes qui se mêlent. Monts qui s’affrontent. Seins qui se croisent. Mains qui prennent leur liberté, des libertés. Soupir. Câlins. Bisous mouillés. Frôlements. Gémissements. Lente montée du plaisir qui n’explose pas, mais se répand dans un arc-en-ciel. Pause. Bouche à bouche. Nez contre nez. Yeux dans yeux. Zénitude. Bonheur de retrouver… pas l’Amour, ça, c’est bullshit… une sensation rare de partage loin de l’animalité rencontrée avec Charlotte.
Trivial retour à la réalité. Fou rire. Debout tel un ressort, Anna m’aida à me relever. Nous nous enlaçâmes. Pas besoin de mots. Nos corps soudés exultaient. Front contre front, pour prolonger la magie. Cette fois c’est moi qui rompis le charme.
Jetant un œil à ma pendule murale.
Après un casse-croûte à base de pain et de fromage, arrosé d’une bière, direction ma chambre sans même passer par la case douche.
À suivre