Protagonistes :

À Cran, une des stations à la mode du Valais, dans le mazot rénové, hérité de mes parents, à la suite à leur accident mortel pendant leurs dernières vacances en Italie, moi, Séraphin, je prépare mes skis pour aller tâter les pistes de Cran-Montana⁽¹⁾.

C’est super de s’éclater après une dure semaine de réflexion, d’étude et de projets techniques. Je prends la noire pour tout de suite me mettre en condition physique, même si à Lausanne, de faire partie du LUC⁽²⁾ me fournit la dépense énergétique pour faire un bon équilibre, c’est nettement moins que l’ivresse de sentir ses lattes dévaler les pentes neigeuses.

Après avoir refait mon tonus, je rentre à la maison où un fumet délicieux s’échappe de la cuisine.

• — Hummm ! cela sent drôlement bon, j’ai un peu la dalle, je viens de faire deux fois la noire.
• — Bonjour, mon chéri ! Viens, c’est prêt.

Le repas se déroule bien et vers le dessert, Viviane annonce qu’elle a invité Jérôme et deux de ses amis pour la soirée du réveillon. Enfin, plutôt, c’est Jérôme qui s’est invité.

• — J’espère que tu n’y vois pas d’inconvénient.
• — Maintenant qu’ils sont invités, je ne me vois pas les refuser. C’est quand même mon oncle, même si on est presque du même âge. J’espère qu’il élèvera un peu le niveau de la discussion et que cela ne se bornera pas à l’analyse du dernier but reçu ou encaissé par le FC Sion.

Demain, c’est la Saint-Sylvestre, la nuit de tous les dangers dans le Valais, il paraît que la police n’arrête que ceux qui conduisent avec un degré d’alcool inférieur à 0,8 %., mais en attendant, on va profiter encore de cette dernière nuit complète de l’année pour déstresser la dernière partie de son corps.

Ma chérie semble très amoureuse, j’ai droit à un festival spécial pré-Silvestre… Est-ce pour me remercier d’avoir accepté mes amis ? Cela restera un mystère profond pour moi.

Le lendemain, les trois invités arrivent dans la fin de l’après-midi, chargés de moult bouteilles d’Humagne, d’un demi-kilo de viande séchée du val de Bagne et une demi-lune de fromage de la même origine, cela va sentir la raclette de fin d’année.

Le repas se passe dans la bonne humeur, les blagues pas trop en dessous de la ceinture et pour finir, les cinq, on se dirige vers le bal de fin d’année de l’hôtel cinq étoiles.

La soirée se déroule bien, chacun à tour de rôle invite Viviane à danser. Finalement, je n’y tiens plus :

• — Pourquoi tu n’es pas venu avec Liliane ?
• — On s’est provisoirement séparés, elle m’a demandé un break pour faire le point. Mais je n’ai pas envie d’en parler. Ce soir, on s’amuse.
• — Je comprends.

À mon tour de danser avec ma chérie, une valse comme je les aime, c’est pas trop compliqué avec les pas et facile à mener.

• — Chérie, tu sais que Jérôme est séparé de Liliane ?
• — Non, tu sais pourquoi ?
• — Non, il n’a pas voulu me le dire, alors j’ai pas insisté.

Le tour suivant, c’est pour Jérôme qui bénéficie d’un slow, je vois ma chérie, bien enlacée dans les bras de Jérôme, dont je connais la réputation de coureur de jupons. Quand même il n’oserait pas, je suis son neveu malgré tout. Elle rit bien fort de ses plaisanteries, on dit que femme qui rit est déjà à moitié dans ton lit.

Les tours de danse se poursuivent et c’est principalement Jérôme et moi qui dansons avec Viviane. Le champagne est de bonne qualité et pour se rafraîchir après des rocks endiablés, on siphonne gaillardement. Arrive le moment du réveillon et les vœux de bonne année, embrassades multiples et pendant que je suis en train de souhaiter la bonne année aux voisins, je m’aperçois que Jérôme roule une mini pelle à ma chérie qui s'est vite interrompue en voyant que je me tournais, mais c’est sans compter sur les glaces qui ornent la salle de bal. Je ne sais pas très bien comment réagir ou plutôt, je vais m’abstenir de réagir, mais je sens que le feu couve vous la braise.

Vers une heure du matin, ayant un sérieux coup de pompe, j’annonce que ma semaine a été dure et que je souhaite rentrer.

• — Oh non, se plaint Viviane, on commence juste à s’amuser !
• — Si tu veux rester, tu peux, mais en rentrant ne fais pas trop de bruit. Au fait, comment comptez-vous finir la nuit ?
• — Bah, petite nature, demain on t’apportera les croissants pour le petit déjeuner, me dit Jérôme.
• — Bonne suite.

Disant cela, je rentre à mon mazot, m’étends sur le lit et m’endors aussitôt. Brusquement, je me réveille et laisse un œil ouvert. Je vois mes trois compères un peu pompettes qui se dirigent vers l’autre lit.

• — Doucement, on ne va pas réveiller Séraphin, dit Viviane.
• — Je prends le lit restant, dit Jérôme, et vous, vous vous payez le divan, vous ne ferez pas de sottises.
• — Je vais me changer et je rejoins le lit de mon chéri.
• — Tu veux que je t’accompagne, dit Jérôme, avec un grand sourire.
• — Ça va pas ?
• — C’est pour me rincer les dents.
• — Ah oui, c’est une bonne idée.

Les deux disparaissent dans la chambre de bain et j’entends couler l’eau de la douche. Je commence à flipper. « Qu’est-ce qu’ils font les deux ensemble », je m’inquiète. J’entends des bribes de discussion.

• — Non, je ne peux pas me foutre à poil devant toi.
• — Mais c’est en tout bien, tout honneur ; moi en tout cas, je me déshabille.
• — Je veux bien, mais je ne veux pas que tu me voies nue, donc on coupe la lumière, j’ai vraiment besoin d’une bonne douche.
• — J’y vais en premier.

Pendant un moment, on n’entend plus d’autre bruit que la douche, puis :

• — Non, ne me touche pas.
• — Je te mets juste un peu de savon, je pensais que c’était le dos.

À nouveau, le silence revient, puis :

• — Je te dis que mes seins ne sont pas dans le dos, mon minou non plus.
• — Mais je suis très excité, cela fait un bout de temps que je suis au repos avec Liliane, elle ne veut plus avec moi.
• — C’est pas vrai !
• — Si, juré craché.
• — Mais arrête de toujours me toucher,
• — Ils sont doux tes seins.
• — Je sors et je m’habille pour la nuit.
• — Attends, je vais t’essuyer.

Plus de bruit pendant un certain moment, puis la porte s’ouvre sur une pièce silencieuse. Jérôme, en chuchotant :

• — J’ai pas encore sommeil, et toi ?
• — Non, pas spécialement,
• — Si tu vas dans le lit de Séraphin , on ne va plus pouvoir parler. Viens dans le mien, je te promets de rester sage.
• — OK !

Ils se dirigent les deux vers le lit et se couchent et continuent à chuchoter.

• — Pourquoi Liliane veut te quitter ?
• — Franchement, je n’en sais rien, et toi, c’est bon avec Séraphin ?
• — Oui, il est adorable, un peu trop même.
• — Excuse-moi, il faut que je me tourne un peu, j’ai le bras coincé.
• — C’est pas une raison pour me tâter la poitrine.
• — Pas vraiment, il y a le pyjama dessus.

J’entends quelques froissements de drap.

• — Je t’en prie, arrête, tu m’avais dit que tu serais sage ! Je n’arrive pas à me défendre, tu en profites.
• — Si peu ! Détends-toi…

Un moment de silence, puis j’entends la respiration des deux s’accélérer. Je suis bloqué, tremblant de rage et d’excitation, je sens ma bite se dresser malgré moi. Un dilemme se pose : que faire, me réveiller ou laisser faire pour voir jusqu’à où cela va aller ?

• — Tu as de beaux seins, tu sais, j’aime bien les caresser, cela me manque terriblement.
• — Merci, mais on devrait arrêter, peut-être.
• — J’ai envie de t’embrasser, je peux ?
• — Oui, mais doucement.

Un nouveau silence s’installe, parcouru de frottements de drap, cela commence à s’agiter à côté et moi je fais quoi pendant ce temps, je suis statufié, je n’arrive pas à croire, je reste sans réaction.

• — Non, pas mon minou ! J’ai pas le droit.
• — T’en fais pas, Séraphin il dort. Sens comme je te désire.
• — Oh, mon Dieu, elle est grosse.
• — Plus grosse que celle de Séraphin ?
• — Oh oui !

Je reste cloué sans réaction sur mon lit, mais la bite tendue à mort, c’est horrible comme sensation d’assister à la perversion de sa chérie. J’entends clairement des bruits qui m’indiquent que les deux sont en train de s’approcher de l’instant fatidique où je devrais élargir les portes à cause des bois qui vont orner mon front.

J’entends un dernier refus avant la chute.

• — Non, pas dans la minette.

Puis plus rien… si ce n’est le bruit de draps qui sont frottés et les ressorts du matelas qui gémissent. Lentement, on entend cependant que la température dans le lit d’à côté est en train de monter, des soupirs, de plus en plus rapprochés, des mouvements également de moins en moins discrets, quand tout d’un coup :

• — Viens, je ne tiens plus, je la veux bien profond, hulule ma chérie qui est en train de prendre un orgasme.
• — Tiens, salope ! lui répond Jérôme.

Et j’entends un galop final annonçant la fin du premier round. Crevé comme eux, je finis à nouveau par m’endormir, combien de temps ? je ne le sais… mais à nouveau, un bruit de discussion me réveille.

• — Tiens, suce-moi la queue, qu’on remette la table et pendant ce temps, je vais un peu chauffer la marmite
• — Non, pas mon petit trou.
• — T’en fais pas, tu ne l’as jamais fait ?
• — Non, c’est sale !
• — Penses-tu, tu verras, une fois que tu auras essayé, tu ne voudras plus arrêter ! En attendant, prépare bien mon outil, salive bien dessus.

À nouveau, un silence relatif est entrecoupé de bruits de déglutition et suivi de petits cris que l’on devine étouffés.

• — Pousse comme si tu voulais faire caca, ce sera plus facile.
• — Aïe, plus doucement, si j’avais su, je l’aurais fait avec Séraphin pour préparer.
• — T’occupe, et bouge un peu.
• — HMMM ! Je ne sens presque plus la douleur et le plaisir augmente. Vas-y, ramone-moi bien les hémorroïdes.

C’est accompli, je suis doublement cocu, car même la voie de service qu’elle m’a toujours refusée est partie sur les roustons de mon oncle. Le salaud, il n’a aucune retenue et ma belle ne l’est plus trop, faire ça pratiquement sous mes yeux… Même s’il faisait nuit, les dialogues, les bruits, etc. étaient clairs et dans ce cas-là, je ne suis pas sourd et j’ai pris le choc en pleine figure.

Notes en fin

⁽¹⁾ Sur un haut plateau généreusement ensoleillé, surplombant la vallée du Rhône à 1500 m, Crans-Montana est l’une des grandes destinations touristiques du Valais. Depuis le haut plateau, le domaine skiable monte jusqu’au glacier de la Plaine Morte à 3000 m d’altitude.

⁽²⁾ Le Lausanne Université Club, le LUC est un club suisse de volley-ball basé à Lausanne, capitale olympique et chef-lieu du canton de Vaud. Il évolue au plus haut niveau national (Ligue nationale A) depuis 1976.