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Temps de lecture estimé : 25 mn
30/08/21
Résumé:  Dans un futur lointain, un jeune homme est condamné à l’esclavage dans un sanctuaire religieux dirigé par des femmes.
Critères:  hsoumis fdomine pied sm fouetfesse sf -sf -dominatio fdom
Auteur : Tiberius  (Amateur de littérature et d’histoire)

Série : Chroniques de la servitude

Chapitre 01 / 04
Okeanos - Chroniques de la servitude

XXIVe siècle. En raison de la pollution de l’atmosphère terrestre et des océans, la Terre devient de plus en plus invivable, mettant en danger la survie de l’humanité sur notre planète. Dans une opération de la dernière chance, les nations sont contraintes de coopérer. Elles envoient sur les exoplanètes les plus proches des vaisseaux d’ensemencement, chacun chargé de milliers de réfugiés plongés dans un sommeil cryogénique pour survivre à un voyage de plusieurs siècles à travers les immensités de l’espace.


L’un de ces vaisseaux arrive aux abords de la deuxième planète du système Tau Ceti, après 120 ans de voyage. Ce monde, avec un seul continent situé dans les régions froides de l’hémisphère nord et des millions de petites îles dans les régions tempérées et tropicales, est bientôt surnommé Okeanos par les quelque 4000 colons qui s’y installent et entendent y fonder une nouvelle civilisation, plus sage que la précédente. Après deux siècles de croissance continue, au cours desquels la population atteint presque 50 millions d’habitants, une épidémie étrange se propage, qui atteint humains, animaux et plantes. Tous sont atteints, les deux tiers de la population périssent des suites de cette maladie due au contact de l’ADN des êtres vivants provenant de la Terre et de l’ADN des organismes monocellulaires aborigènes, mi-végétaux, mi-animaux, seuls organismes vivants de la planète.


Les survivants de l’épidémie voient des changements dans leur métabolisme. Les plus âgés se voient rajeunir, les plus jeunes voient leur croissance ralentir. Ceux qui ont souffert l’amputation d’un membre voient, qui leur bras, qui leur jambe, repousser. De plus, le taux de natalité s’effondre et il ne naît pratiquement que des filles, dans la proportion de 8 pour 2, sur dix naissances. Le faible taux de fécondité est compensé par un accroissement de la longévité : l’espérance de vie atteint près de 200 ans, avec un corps toujours jeune. Mais la civilisation s’effondre.


Les siècles passent. Les survivants de la pandémie s’organisent en exploitations agricoles collectives. C’est ce que les historiennes de l’avenir appelleront l’ère des Harems, où quelques femmes privilégiées s’approprieront les mâles pour leur propre usage. Puis naîtra l’ère des

Îles États, fondées sur l’esclavage d’une grande partie de la population et des guerres incessantes entre les îles pour s’emparer du cheptel de mâles disponibles.


De ces époques troubles naîtront les grands courants religieux de la planète. De nombreux dieux hanteront le panthéon des descendants lointains des premiers colons. Le culte de la Grande Déesse, en premier lieu, regroupera plus tard les divinités féminines en une seule divinité syncrétique dont le culte formera l’unité spirituelle des peuples d’Okeanos, tandis que le culte du dieu Drannok sera celui non seulement de la guerre, mais celui d’une aspiration vaine et stérile à la suprématie masculine. Le centre spirituel de la Grande Déesse se trouve sur une île dans les régions tropicales de la planète, appelée le Sanctuaire ou l’Île aux esclaves. Chaque année, deux mois avant la fête des Lunes, qui célèbre la conjonction en lune pleine des deux lunes de la planète, des milliers de pèlerins de sexe masculin affluent vers le Sanctuaire pour y recevoir la bénédiction de la Grande Déesse. Certains d’entre eux demandent à y être admis en tant qu’esclaves sacrés de la divinité. Seulement quelques dizaines d’entre eux y sont acceptés chaque année.


3500 ans se sont écoulés depuis les débuts de la colonisation d’Okeanos. 350 millions d’habitants peuplent désormais la planète, qui se trouve en pleine révolution industrielle et politique. Après un long sommeil, les fanatiques fidèles de Drannok se réveillent. Après des siècles de paix, la fragile civilisation d’Okeanos est en danger.



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Chapitre 1 – Le novice.

(Récit de Garnion ob-Lestraïna)



Mes souvenirs de l’époque où j’ai été jugé pour haute trahison envers mon pays, la République de Voréa, sont parfois confus. Ce dont je me souviens avec une grande netteté, en revanche, c’est des jours que j’avais passés dans la prison centrale de la capitale en attente d’être déporté dans le pénitencier masculin de haute sécurité de la République. J’avais été condamné pour des menées subversives envers la République de par mes agissements en tant que chef du MEEM, le Mouvement des Étudiants pour l’Émancipation Masculine, dans le cadre plus large du mouvement suffragiste masculin, afin d’obtenir le droit de vote pour les hommes. En appel, la Cour Suprême de la République m’avait condamné à quarante ans de réclusion criminelle. La procureure avait argué que les émeutes masculinistes du printemps précédant mon arrestation étaient dues à ma complicité avec Alrix le Nécromancien, récemment devenu Souverain Suprême du continent nord, représentant sur le monde du dieu Drannok. Avant qu’il ne devienne chef incontesté des Suprémacistes masculins, je l’avais rencontré et il m’avait proposé de diriger le mouvement suprématiste à Korê, la capitale de la République de Voréa.


J’avais décliné cette offre, étant opposé non seulement au culte de Drannok et à n’importe quelle religion que ce soit, mais aussi et surtout à l’idée de suprématie masculine puisque le sens de mon combat politique était pour l’égalité entre les femmes et les hommes et non la supériorité de ces derniers. Las ! Le jury de la Cour Suprême n’avait rien voulu savoir et avait fait de mon jugement un procès politique destiné à affaiblir la cause des suffragistes.


C’est pourquoi, alors que je savais pertinemment que j’avais épuisé les derniers recours en justice pour m’éviter quarante ans de prison, quel ne fut pas mon étonnement de recevoir la visite de mon avocate, Maître ab-Thyssia-Lambrecour.



Maître ab-Thyssia-Lambercour était une jeune avocate d’une cinquantaine d’années qui s’était fait un certain renom dans la capitale sur des affaires difficiles. Son ambition l’avait amenée à s’occuper de certaines affaires à titre gracieux afin d’augmenter son prestige.



Mon cœur se mit à battre la chamade. Comment ? Avais-je, après avoir perdu tout espoir, la possibilité d’éviter de voir gâchées les meilleures années de mon existence ? Je lui demandai de m’expliquer les conditions de mon allègement de peine.



J’inspirai un grand coup. Je ne supportais pas ce que je considérais comme des conneries superstitieuses et la religion en général. J’avais refusé la proposition d’Alrix le Nécromancien, car, avec son faux dieu Drannok, il prônait la suprématie masculine, alors que le culte de la Grande Déesse, bien que majoritaire et bien moins inhumain et barbare, prônait tout autant la suprématie féminine. Je n’avais nulle envie d’être l’esclave de la Grande Déesse en son Sanctuaire et je n’avais jamais manqué de moquer ces mâles présomptueux de bonne famille qui faisaient le pèlerinage et qui, pour certains d’entre eux, quémandaient misérablement d’en être les esclaves pour deux ans, voire, à ce qu’on disait, davantage. Non, ce n’était certes pas pour moi ! Mais n’était-ce pas le prix à payer contre quarante ans d’isolement dans une lugubre prison pour hommes ?



Mon avocate sortit une feuille de son dossier.



Maître ab-Thyssia se leva et me tendit la main.



J’eus soudain les larmes aux yeux. Cette oratrice hors pair, cette froide vestale, me semblait soudain plus humaine que ce à quoi je m’attendais.



Le lendemain, je pris le dirigeable en direction des Îles du Levant. J’étais accompagné de deux prêtresses de l’Ordre du Rite Ancien, la faction la plus conservatrice du Temple de la Grande Déesse. Enveloppées de leurs houppelandes noires, toujours couvertes de leurs capuches, elles ne manifestaient envers moi qu’une courtoisie froide et revêche. Lors de la première journée de vol, nous déjeunâmes ensemble au restaurant du dirigeable, à côté de la grande baie vitrée à travers laquelle je pouvais admirer les moutonnements de l’océan sous le soleil. Je m’étonnai du luxe qui m’était offert de voyager à bord d’un tel appareil et je m’en enquis auprès d’elles. « Ordre du Conseil sacerdotal », me fut-il répondu. Je passai donc deux jours dans un luxe inouï qui ne fut terni que par l’attitude revêche et taciturne de mes deux cerbères féminins qui ne me quittaient pas d’une semelle. Si cette perspective était réjouissante aux côtés des dix jours à la prison centrale de Korê et celle de passer les prochaines années de ma vie dans un pénitencier pour hommes, je ne cessais cependant de m’inquiéter du sort qui m’attendait en tant qu’esclave au Sanctuaire. Allais-je être confronté à cela pendant les deux années à venir ? Cela serait-il encore pire ? Je l’ignorais.


C’est vers la tombée du soir, le surlendemain, que nous arrivâmes à l’île du Sanctuaire. Du haut des airs, je ne vis qu’un alignement symétrique de constructions de facture plutôt classique entre les enchevêtrements de la luxuriante végétation tropicale, ainsi que de nombreux cours d’eau et de bassins qui agrémentaient le domaine de la Grande Déesse. Le dirigeable s’arrima à un ponton au bord de l’océan et une passerelle fut descendue. Je fus le seul passager à en descendre à cette escale. Une seule personne m’attendait au bord du quai, une femme, jeune en apparence, autant qu’on puisse en juger dans ce monde où tout un chacun a l’apparence de la jeunesse. Elle était blonde et ses cheveux bouclés lui arrivaient jusqu’aux épaules. Une robe blanche lui arrivant jusqu’aux genoux moulait ses formes sans que cela paraisse vulgaire et outrancier. Elle m’adressa un large sourire tandis que ses yeux pétillaient de malice.



Je grommelai un vague remerciement, ne sachant pas comment agir face à cette femme qui m’accueillait beaucoup plus chaleureusement que les deux prêtresses du Rite Ancien qui m’avaient escorté jusqu’en cet endroit perdu. Sous le soleil couchant, nous marchâmes à travers la jungle touffue jusqu’à arriver à une arche en pierre imposante au milieu de nulle part. Lévana m’expliqua qu’il s’agissait du Portique de l’Illumination, celui au pied duquel les pèlerins mâles qui souhaitaient être admis en tant qu’esclaves au sein du Sanctuaire venaient se prosterner. De chaque côté de l’arche, il y avait une statue monumentale de la Grande Déesse nue. Je fus invité par Lévana à me mettre à genoux devant chacune des statues et de prononcer trois fois devant chacune d’entre elles la litanie suivante : « Je sollicite l’honneur de vous servir ». Lévana se plaça de l’autre côté de l’arche et m’invita à en franchir le seuil.



Nous suivîmes ensuite un chemin qui nous mena tout droit vers une sorte de grand manoir à trois étages. Lévana me fit monter l’escalier jusqu’au premier étage et me montra ce qui allait être ma chambre pour la nuit. Puis je la suivis jusqu’à un balcon d’où on pouvait voir au loin l’océan. Sur ce balcon était disposée une table avec deux couverts.



Nous nous assîmes face à face et Lévana fit sonner une clochette qui se trouvait à côté de son assiette. Quelques instants plus tard apparut une jeune femme vêtue d’une houppelande grise qui lui arrivait jusqu’aux mollets, à l’instar des prêtresses qui avaient fait le voyage avec moi. Elle tenait à la main un plateau avec deux coupes de cristal emplies d’un liquide jaunâtre. Elle déposa les deux coupes sur la table et s’en fut, sous mon regard stupéfait.



Nous bûmes en silence ce qui s’avéra un vin blanc très légèrement pétillant et absolument délicieux. Si être esclave de la Grande Déesse consistait en cela, ce ne serait pas si terrible. Nous devisâmes de choses et d’autres tandis qu’une autre novice nous apportait le dîner, et Lévana s’enquit poliment de mes études à l’université, ainsi que de mon engagement suffragiste. À ma grande surprise, non seulement elle fit preuve d’une grande ouverture d’esprit quant à l’idée que les hommes puissent voter et être les égaux des femmes, mais elle dévoila encore une très vaste culture concernant mon domaine de spécialité, l’histoire de la vieille Terre avant la colonisation d’Okeanos.



J’admis volontiers que cela me paraissait logique. Elle s’enquit du sujet de ma thèse doctorale et fut surprise que je l’eusse faite au sujet des mouvements féministes des XXe et XXIe siècles de la vieille Terre.



Après le dîner, on apporta une infusion et des cigarettes faites d’une substance légèrement euphorisante, qui réveilla en moi un vague désir sexuel. Je m’abstins néanmoins de tout commentaire à cet égard envers Lévana. Je pris congé d’elle et m’en allai me coucher. Sur la table de nuit de ma chambre, je trouvai un pot empli d’une crème d’une couleur brunâtre et, en dessous de ce pot, une petite lettre qui disait la chose suivante : « Onguent des lunes. À appliquer ce soir sur les parties génitales. À garder le plus longtemps possible avant une douche. Bonne nuit. Lévana. »


Intrigué, j’obtempérai néanmoins. Après un quart d’heure, les endroits de mon intimité auxquels j’avais appliqué la crème commencèrent à me brûler de façon insupportable. Je passai dans la salle de bain attenante à ma chambre et je pris une douche brûlante. La douleur commença à s’estomper peu à peu. Je constatai que mes poils pubiens avaient complètement disparu.


Le lendemain matin, je pris une douche brûlante, m’habillai, quittai ma chambre et rejoignis le petit salon qui jouxtait cette dernière. Une novice m’attendait avec le petit déjeuner.



Je me jetai donc sur les petits pains chauds et croustillants qui m’attendaient sur la table, ainsi que sur les nombreux fruits que l’on me proposait, tandis qu’à deux pas derrière moi, la novice attendait en silence, dans sa robe grise et austère, les mains croisées derrière le dos. Je me levai enfin et lui dis que j’avais terminé. Elle sortit de la pièce sans un mot et je lui emboîtai le pas. Nous descendîmes au rez-de-chaussée et nous empruntâmes un couloir lambrissé de chêne jusqu’à une pièce emplie de miroirs sur pied qui se faisaient face. La pièce s’ouvrait sur une large baie vitrée qui donnait sur un vaste jardin planté çà et là de petits bosquets. Au milieu de la pièce se tenait Lévana, assise sur un fauteuil, unique meuble de la pièce hormis les miroirs et une table sur laquelle il y avait une cafetière fumante et un service à café. Elle se leva et me salua avec un grand sourire en me faisant un bisou sur la joue.



Et à la novice, sur un ton froid :



Cette dernière fit une courbette et partit.



Je ne discutai plus. J’enlevai mes sandales, ma chemise, mon pantalon et me retrouvai en caleçon devant elle.



Je me retournai légèrement, enlevai mon caleçon et couvris mon sexe qui commençait à s’ériger à ma grande honte de mes deux mains. Lévana réagit aussitôt.



J’obéis et mon sexe se dévoila devant Lévana, à l’horizontale. Elle sourit.



Je me sentais rougir. J’étais là, complètement nu et en érection devant une jeune prêtresse du Temple que j’avais connue la veille au soir. Elle poursuivit :



Je le fis. J’étais mortifié et humilié, mais je ne pouvais rien faire d’autre que d’obéir tandis que mon sexe se dressait devant son regard.



Je me mis lentement à genoux devant elle et regardai son visage. Elle m’expliqua qu’à chaque fois que je croiserais une femme dans les jardins du Sanctuaire ou partout ailleurs, je devrais me mettre à genoux. Que chaque fois qu’on me présenterait une femme, il me faudrait me mettre à genoux.



Je vis que, contrairement à la veille, les pieds de Lévana étaient nus. J’hésitai : c’était par trop humiliant.



Je baissai lentement mon visage, puis j’embrassai timidement son pied droit, juste au-dessus des orteils, puis me redressai :



Je me penchai à nouveau, puis embrassai donc son pied gauche.



J’attendis. J’ignorai si j’avais le droit de me relever ou pas, je regardai donc le visage de Lévana, quêtant son assentiment. Elle me sourit.



Je me relevai et croisai les mains derrière la nuque, ainsi qu’elle me l’avait appris. Je me sentais terriblement humilié, jamais je n’aurais pu imaginer qu’être l’esclave de la Grande Déesse pouvait signifier s’humilier aussi totalement devant une femme. Je tremblais de tous mes membres et je sentais les larmes me venir aux yeux. Une larme coula le long de ma joue. Ce qui m’humiliait le plus, c’est que je n’avais opposé aucune résistance à ses ordres, je m’y étais plié entièrement, sans discuter. Qui plus était, je ne ressentais aucune colère contre Lévana. À tout instant, elle s’était montrée bienveillante à mon égard.



Je hochai la tête, penaud et honteux.



Lévana sortit sa petite clochette de la poche de sa robe et l’agita pour la faire tinter. Quelques instants après, la même novice qui nous avait servis la veille apparut et fit une légère courbette devant Lévana :



Je hochai la tête et, dans un filet de voix, je dis : « Enchanté ».



Je compris ce qu’on attendait de moi et, le rouge au front, je me mis à genoux devant la novice que, à ma grande honte, j’avais traitée avec la même condescendance qu’affectait Lévana à son égard. D’instinct, je me penchai et embrassai ses deux pieds. Alors que mon sexe était enfin au repos, je sentis qu’il reprenait de la vigueur.



Je restai debout, tremblant de honte, tandis que la novice se retirait dans un froufroutement de sa robe.



Je m’agenouillai immédiatement devant elle. Elle me regardait pensive, avec un léger sourire sur les lèvres.



Je restai pensif, m’imaginant au milieu d’un groupe de garçons nus obéissant aux caprices d’une prêtresse qui les dressait. Je frissonnai et baissai les yeux, honteux.



Je la suivis à travers les couloirs de la demeure. Nous sortîmes sous le soleil matinal au bout de quelques instants. Je me sentais bizarre, nu devant cette jeune femme si sûre d’elle-même, mais en même temps si douce et bienveillante à mon égard. Nous traversâmes une allée dallée, les pierres rugueuses blessaient quelque peu mes pieds nus, mais nous atteignîmes enfin le gazon.



Je m’exécutai, un peu surpris. Je me mis à quatre pattes et commençai à déambuler ainsi devant ma gardienne, le feu aux joues. Je me sentais complètement exposé à son regard.



J’écartai donc les genoux et me courbai un peu plus. Je sentais les herbes hautes me frôler doucement le torse, ainsi que mon sexe et mes couilles tandis que la douce chaleur du soleil caressait mon dos et mes fesses. Lévana me félicita de ma posture et me complimenta de mon obéissance. Soudain, je me sentis bien, presque à l’aise malgré ma nudité et la gêne que celle-ci m’occasionnait. La brise caressait ma peau nue et la température était agréablement douce. Je suivis docilement Lévana à travers le jardin, toujours à quatre pattes. Des arbres donnaient une ombre apaisante et semblaient former un sentier que nous suivîmes.



Lévana s’accroupit devant moi et me prit le menton dans sa main droite tout en plongeant son regard dans le mien.



Je restai songeur. Des hommes qui souhaitaient rester plus longtemps au Sanctuaire, qui aimaient leurs vies d’esclaves… Cela était-il possible ? Je dus admettre que oui. Combien de garçons m’avaient reproché mes idées, qu’ils considéraient comme par trop radicales, en ce qui concernait l’égalité des sexes ? Comment les avais-je maudits, eux et leur esprit de soumission, à l’époque où je fréquentais les bancs de l’université ! Et voici que j’étais là, devant cette jeune femme belle, affable et souriante, totalement nu à ses pieds et exhibant sans pudeur mes parties génitales devant elle, tout simplement parce que c’était la norme dans cet étrange endroit que les hommes soient des esclaves nus ! Je n’arrivais pas à y croire ! Et je devrais subir deux ans dans ces conditions ? Non, c’était impossible, me disais-je. Mes larmes commencèrent à couler silencieusement sur mes joues alors que Lévana me tenait encore le menton et me regardait d’un air compatissant, un voile de tristesse sur ses magnifiques yeux bleus.


Lévana lâcha mon menton et se mit à me caresser les cheveux, sur le côté gauche de ma tête, tout en n’écartant pas son regard du mien. Elle approcha son visage du mien, toujours accroupie devant moi, puis posa doucement ses lèvres sur les miennes. Je levai le regard, abasourdi par ce geste d’amour et de tendresse. Elle me fit un large sourire puis empoigna ma nuque et plaqua ses lèvres sur les miennes, dans un baiser violent et passionné. Je sentis sa langue s’introduire dans ma bouche et je restai un bref instant passif sous son baiser, puis j’y répondis. Je roulai ma langue contre la sienne, enivré par son baiser. J’oubliai totalement le fait que j’étais nu, à quatre pattes devant elle, dans une position de soumission qui, quelques instants auparavant, m’était quasiment insupportable.


Au bout de quelques instants, nous nous séparâmes enfin. Je plongeai mon regard dans le sien, puis l’embrassai à nouveau, animé d’une passion fiévreuse. Je ne pouvais détacher ma bouche de la sienne, ivre du goût salé de ses lèvres, de ses dents et de sa langue, ivre de la passion qui m’animait, du désir que je sentais monter en mes entrailles ; je sentais mon sexe gonflé caresser l’herbe qui montait de la terre, j’étais fou de mon désir inassouvi de Lévana, je ne désirais qu’une chose : m’étendre sur le gazon à ses côtés et la prendre, là. Mais je n’osais point.


Lévana s’écarta doucement, puis se leva dans un froufroutement de sa robe, qui me rappela de façon cruelle ma nudité. Je restai à quatre pattes devant elle.



Penaud, je me résignai donc à revenir au manoir à quatre pattes. Je marchai docilement aux côtés de Lévana. Nous remontâmes l’allée tout doucement. À mi-chemin, Lévana s’arrêta pour admirer une fleur qui poussait au pied d’un arbre. Mû par une impulsion subite, débordant de tendresse à son égard, j’embrassai son pied droit. Elle me regarda, un léger sourire sur les lèvres.



Je ne dis rien et je lui embrassai à nouveau le pied, puis l’autre. Je levai ensuite les yeux vers elle et lui sourit. À ce moment-là, j’aurais été incapable de me l’avouer à moi-même, mais je commençai à prendre plaisir à ma situation. J’étais en pleine érection du fait de lui avoir embrassé les pieds.


Nous rentrâmes enfin dans le manoir. Lévana s’assit dans un fauteuil face à une petite table de salon. Elle saisit une de ces clochettes avec lesquelles elle appelait les novices de service dans le manoir. Quelques instants après, Klora apparut, vêtue de son inévitable houppelande grise. Je m’agenouillai devant elle et embrassai chacun de ses pieds, désireux de montrer à Lévana que j’avais bien appris la leçon. Celle-ci ordonna à Klora qu’elle apporte une bouteille de vin blanc et deux verres et qu’elle les laisse sur un petit guéridon qui se trouvait près de la porte donnant sur le couloir principal. Celle-ci s’absenta quelques instants, revint avec la bouteille et les deux coupes, puis Lévana la congédia. Pendant ce bref intermède, je me rendis compte que je n’étais presque plus embarrassé par ma nudité, que je commençais à l’accepter comme quelque chose de quasiment naturel.



Je tournai les talons pour me diriger vers le guéridon où étaient posés la bouteille et les deux verres lorsque Lévana m’interrompit :



Et j’embrassai à nouveau ses pieds, avant de me diriger vers le guéridon. Je remplis une des coupes et revins vers elle.



Je m’agenouillai devant elle.



Je lui tendis, elle le prit entre ses mains et me dit que je devais lui embrasser les pieds pour la remercier de me permettre de la servir. Je le fis. Même si à l’époque, je n’en étais pas encore conscient, je commençais à accepter ma condition d’esclave. Je me relevai, restant toujours à genoux. Lévana me prit dans ses bras et m’embrassa. Je succombais sous son doux baiser, roulant ma langue autour de la sienne.



J’allai me servir un verre, puis m’assis en tailleur aux pieds de Lévana, que je n’oubliais pas d’embrasser au passage.



Nous trinquâmes et bûmes en silence, les yeux dans les yeux.



Je baissai les yeux et je restai coi.



J’en restai abasourdi. La grande prêtresse du Temple, dont nul ne connaissait l’identité, était la plus haute autorité spirituelle de la planète. Nul ne connaissait son identité, elle restait cachée et recluse au sein du Sanctuaire, mais ses édits sacerdotaux étaient censés représenter la volonté de la Grande Déesse, dont elle était, selon la croyance, l’incarnation. Sur le coup de l’émotion, je vidai la moitié de mon verre d’un trait. Je tremblai de peur. L’idée d’être pendant deux ans le jouet de cette femme puissante, sans doute l’individu qui détenait le plus de pouvoir sur toute la planète, m’effrayait au plus haut point. Lévana se rendit compte de mon trouble et posa sa main sur mon bras.



J’acquiesçai de la tête. Mon esprit était un tourbillon. Me plier à la volonté de la grande prêtresse signifiait pour moi renoncer à tout ce que j’avais été, tout ce à quoi j’avais cru. Mais je n’avais pas le choix. C’était cela ou me retrouver dans un camp de travaux forcés pour les quarante années à venir. De surcroît, je me rendais compte que l’esclavage n’était pas si désagréable. J’étais perdu dans mes pensées tandis que Lévana me regardait, comme si elle pouvait deviner le tumulte qui agitait mon esprit.



Je me levai. Lévana m’ordonna de me placer à plat ventre sur ses genoux, de telle sorte que ma tête reposât sur le creux de son bras gauche, dont elle enserra mon cou pour s’assurer une prise sur moi. Mon entrejambe reposait en revanche sur ses cuisses et je sentais le doux tissu de sa robe sur mon sexe. Elle me souffla à l’oreille :



Elle me caressa les fesses pendant quelques instants, dans la position où nous étions, elle assise sur son fauteuil et moi sur ses genoux, à plat ventre. Puis elle me mit une claque douce sur la fesse droite. Cela ne faisait pas vraiment mal, mais ça chauffait. Puis une autre, un peu plus forte. Elle alternait les coups sur la fesse droite et la fesse gauche et, de temps à autre, tapait au centre. J’avais de plus en plus mal, mais je retenais mes cris. Au bout de quelques minutes, je commençais à pousser de petits gémissements aigus.



Je ne retins donc plus mes cris de douleur, qui se faisaient de plus en plus fort à mesure que la cadence des fessées que me prodiguait Lévana s’accélérait. En même temps que je criais, mes larmes jaillissaient, autant en raison de la douleur physique que de la cuisante humiliation que je ressentais. Je pleurais désormais à chaudes larmes. Soudain, Lévana cessa ses coups.



Je plongeai à ses pieds, reconnaissant, et les couvris de baisers enfiévrés. J’avais accepté ma condition. Je commençais à aimer la servitude.