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n° 20502Fiche technique80532 caractères80532
Temps de lecture estimé : 54 mn
25/09/21
Résumé:  Ma voisine et moi planifions une très longue randonnée à vélo vers les montagnes au nord de Montréal. L’annonce de pluie nous oblige à devancer nos plans, ce qui nous laisse une soirée d’orage pour nous seuls, en nature.
Critères:  fh extracon voisins plage sport bain forêt voir exhib fmast caresses intermast fellation cunnilingu anulingus pénétratio québec -extraconj
Auteur : Rb07            Envoi mini-message

Série : Le bon voisinage

Chapitre 05 / 12
Encore et encore

Résumé de l’épisode précédent :

La relation coquine avec ma voisine m’a amené à transgresser des interdits que je m’étais longtemps imposés. Après une balade à vélo torride où nous avons poussé encore un peu plus loin notre découverte de l’autre, je me suis senti devenir irrémédiablement infidèle.








Je discutais avec Sophie dans la ruelle. Je revenais de m’entraîner à vélo et elle terminait sa course quotidienne en même temps. Les feuilles des arbres étaient maintenant épanouies et la lumière verte qui y filtrait donnait à la ruelle une atmosphère de sous-bois. Un sous-bois bien relatif, tout de même. Nous nous trouvions au milieu d’une ville de près de deux millions d’habitants.



En effet, Noémie était revenue à Montréal il y avait un petit peu plus d’une semaine, en pleine nuit. Je l’avais aperçue par sa fenêtre pour la première fois il y avait quelques jours, pendant que je discutais avec Sophie. D’origine africaine, je dirais, elle m’avait semblé incarner la générosité. Elle m’avait paru grande, plus grande que Sophie, mais peut-être un petit peu moins que moi, plus massive également. Nous nous étions simplement souri et envoyé la main. J’étais intimidé par cette situation. Comment était-ce de saluer pour la première fois celui qui s’occupait (ou qui profitait ?) de la libido de votre conjointe en votre absence ? Avait-elle lu « L’entraînement » ? « Le point de bascule » ? Je me recentrai sur la conversation :



Notre chalet se trouvait au cœur des Laurentides, cette chaîne de vieilles montagnes au nord de Montréal, sur le bord de la rivière rouge, dans une forêt de feuillus et de conifères si typique de cette région. Le Nord. Il nous attirait comme pour l’aiguille d’une boussole. C’était toujours bon de se retrouver dans cette contrée sauvage, qui pouvait être si agréable et si rude à la fois. À intervalles réguliers, nous sentions ce besoin de quitter la ville pour aller retrouver l’odeur des sous-bois, le bruissement de l’eau, et les maringouins. Car à une certaine période de l’été, ces derniers étaient particulièrement voraces. Instinct de survie, quand tu nous tiens…



Je savais qu’une fois lancés, seulement une catastrophe allait nous empêcher de terminer. Sophie n’était pas d’une trempe de lâcheuse ! Je continuai :



Maintenant qu’elle était bien hameçonnée, il était tout de même important qu’elle comprenne bien dans quoi elle s’embarquait.





* * *




Nous étions seulement en mai, mais la température était déjà caniculaire. C’était une semaine collante, comme Montréal pouvait les créer. Chaque jour plus chaud, chaque jour plus humide. Entre voisins, nous nous donnions des trucs tous plus loufoques les uns que les autres pour survivre sans air conditionné. Travailler avec les pieds dans un bassin d’eau froide, un chapeau mouillé, etc. Certains et certaines allaient même jusqu’à travailler en slip. En vidéoconférence, tant que le haut du corps était présentable, le reste pouvait être négligé, pourvu qu’on ne se lève pas inopinément pendant que la caméra était activée.


Depuis la balade torride avec Sophie, où je m’étais senti basculer dans l’adultère, je n’avais éprouvé aucun remords. Absolument aucun. Ma vie conjugale et familiale avait continué comme si de rien n’était. En fait, non. Elle était plus agréable qu’auparavant. La proximité de cette femme avait continué à m’emplir de bonheur, ce qui se répercutait dans toutes les sphères de mon existence. J’avais bien eu quelques moments d’égarement au travail, en repensant à nos ébats dans le parc. La texture de ses seins sur mes lèvres, l’image de son corps luisant au soleil, le chant de sa jouissance… Ces souvenirs distrayants m’avaient amené à faire répéter quelques fois à mes interlocuteurs virtuels la question qu’ils m’avaient adressée. Sinon, je me sentais plus aimant, plus conciliant, plus aidant, plus attentionné, plus énergique. Qu’il était bon d’avoir le cerveau imbibé de dopamine !


Mon envie de parcourir 240 kilomètres à vélo n’était pas étrangère à l’effet que Sophie avait sur moi. La surdose d’énergie, incluant l’énergie sexuelle, qu’elle me conférait, je devais la dépenser quelque part. Je m’entraînais plus souvent, et plus longtemps, à plus forte intensité. Mais en ville, tourner en rond sur les mêmes circuits me donnait l’envie d’évasion. J’avais souvent parcouru cette distance à vélo, mais plutôt vers la fin de l’été, avec plusieurs milliers de kilomètres accumulés dans les jambes. Jamais je n’avais tenté l’expérience si tôt dans l’année.


À l’origine, on avait annoncé une chute des températures accompagnée de pluie pour le samedi, juste après la journée de vélo. Mais le mercredi, les prévisions avaient été devancées et c’était finalement le vendredi qui s’annonçait pluvieux.



Cinq minutes plus tard, mon téléphone vibra :





* * *




Ainsi, nous partîmes dans la fraîcheur bien relative du matin, sous les premières lueurs du jour. Il faisait 24 °C avant même que le soleil ne se lève. Heureusement, au fil des kilomètres et de la chaleur qui allait s’intensifier, nous allions nous éloigner du sauna montréalais.


Nous devions traverser l’île dans sa largeur pour aller rejoindre la piste cyclable du « Petit train du nord », cette ancienne voie ferrée qui transportait les touristes urbains vers les centres de villégiature en nature au début du siècle dernier. Ce train célèbre fut même l’objet d’une chanson de Félix Leclerc, où le train du nord perd le nord. Tout comme nous, il avait été irrémédiablement attiré par ces espaces sauvages. Dans la ville encore endormie, le ronron de nos pneus sur l’asphalte nous était bien perceptible. Nos ombres allongées nous précédaient dans la lumière du soleil levant, annonçant aux rares passants notre arrivée proche.


Sophie, dans son habit que je trouvais le plus sexy, après son habit d’Ève, roulait à mes côtés alors que nous traversions la ville à un rythme lent. Le parcours, jonché d’arrêts et de feux de circulation, ne méritait pas que nous dépensions nos précieuses forces à accélérer pour rouler à plus vive allure avant de nous arrêter à nouveau. Ses cheveux, ramassés en une queue de cheval épaisse, flottaient derrière elle. Son regard vif scrutait le tarmac dans la lumière de l’aube qui faisait peu à peu disparaître le faisceau de nos phares avant. Les nids de poule étaient chose fréquente sur les pistes cyclables de la région et une crevaison si tôt dans l’aventure aurait été de mauvais augure. Disciplinés, nous effectuions quelques coups de pédale debout sur nos bécanes à intervalles réguliers pour préserver nos fessiers. Pendant un de ces intervalles, elle me fit un clin d’œil et détala devant moi, ses poussées puissantes la propulsant rapidement. Je m’enquis de la rattraper, les yeux fixés sur son joli derrière qui se dandinait au-dessus de sa selle. C’était un objectif très motivant à court terme, et j’avais bien envie de faire de mon objectif de la journée de m’en approcher encore plus. Beaucoup plus. Je la dépassai avec un bon différentiel de vitesse, continuant à accélérer ce faisant tout en espérant lui offrir un spectacle équivalent à celui qu’elle m’avait offert. Je me laissai ensuite rouler jusqu’au feu suivant, l’attendant avant de franchir l’intersection.



Je savais que Sophie allait vouloir jouer les combatives, mais un trajet de si longue haleine ne pardonnait pas la témérité. Pour m’assurer qu’elle n’allait pas au-delà de ses capacités, j’avais connecté mon ordinateur de vélo à son cardiofréquencemètre et son capteur de puissance. La magie du sans-fil ! Ainsi, je voyais en temps réel l’effort qu’elle produisait. Je pouvais déjà constater que le petit jeu que nous venions de nous offrir l’avait passablement sollicité.



Nous parcourûmes ainsi une cinquantaine de kilomètres, en nous motivant pour manger et boire régulièrement. Je passais la majorité du temps à l’avant, et un petit vent de face nous forçait à user de stratégie. À chacun des relais qu’elle prenait, je voyais qu’elle forçait un peu plus qu’elle aurait dû.



Je voyais que c’était plutôt 160 watts. C’est qu’elle était orgueilleuse, la Sophie ! J’adaptai donc notre vitesse pour conserver sa fréquence cardiaque à peu près stable.


Lorsqu’elle me dépassait, je prenais le temps de me délecter de son profil, de son tronc penché sur ses guidons, de sa poitrine moulée dans son chandail, de ses cuisses agissant comme les vilebrequins d’une locomotive. Je regardais son oreille délicate dans le triangle des courroies de son casque, et la mèche de ses cheveux noirs coincée derrière le pavillon, ses lèvres ouvertes, mais juste un peu, pour maximiser l’influx d’air. À 6 h 30, nous transpirions déjà abondamment, malgré le mouvement de l’air sur notre peau qui nous aidait à nous rafraîchir. Mon ordinateur de vélo indiquait 28 degrés. Le soleil encore plutôt bas sur l’horizon, rougi par le smog de la canicule, nous chauffait déjà substantiellement.



Après un rapide arrêt ravitaillement qui nous avait obligés à quitter la piste cyclable, nous repartîmes de plus belle, avalant les kilomètres. La moitié du trajet fut bientôt derrière nous, puis nous rejoignîmes l’endroit où j’avais planifié prendre la pause repas.



Derrière son sourire, son visage était couvert de la poussière de la route qui s’était collée à sa sueur, lui donnant un air irrésistiblement gamin.



La pause d’une heure, sur la terrasse du café, sous les arbres et la brise qui nous caressait passa très rapidement. Nous parlions de tout et de rien, du boulot, de la pandémie (encore !), du Tour de France qui avait été repoussé et des étapes qui nous avaient le plus marquées.



Si j’étais conformiste ? Voilà une question à laquelle je ne m’attendais pas. Et pourquoi cette question, maintenant ?



Encore une fois, elle avait réussi à me déstabiliser complètement.



Ouf ! Elle n’était pas du genre à lâcher le morceau !



Elle avait lancé cette phrase sur le même ton qu’on aurait dit « Il fait beau aujourd’hui », sans pointe d’agressivité ou d’amertume. Malgré tout, je sentis l’eau me couler sous les bras.



Sophie laissa planer cette phrase quelques secondes, l’air sérieux et me scrutant du regard. Puis, elle me sourit :



Et paf ! La conversation était terminée, Sophie s’était levée et marchait déjà vers la serveuse qui était derrière le comptoir à pâtisseries. Je restai assis quelques instants, abasourdi par cette courte conversation, mes neurones ne sachant plus trop où donner de la tête.




* * *




Je repris les devants sur la piste cyclable qui longeait maintenant la rivière Rouge. Sophie restait collée à ma roue arrière dans les montées comme dans les descentes. Elle était visiblement en mode d’économie d’énergie. La pause repas avait ceci de sournois qu’elle permettait à la fatigue accumulée dans les jambes de s’exprimer. Le redémarrage était toujours pénible, d’autant plus que notre corps travaillait à digérer. Nous ne nous interchangeâmes pas la position de tête, ce qui me priva du plaisir visuel que me procurait la position de queue. Nous nous levions sur nos selles à intervalles plus fréquents, arrêtant de pédaler à quelques reprises pour s’étirer les mollets qui montraient des signes d’affaiblissement. Notre chemin se trouvait souvent à l’abri du vent dans des forêts d’épinettes, ce qui facilitait notre progression, mais créait du même coup des îlots de chaleur. Nos gourdes se retrouvèrent rapidement à sec. Nos gorges devinrent sèches. Nos peaux couvertes de sueur sous ce soleil de plomb eurent tôt fait de nous déshydrater. Et, déshydratés, nous peinèrent bientôt à avancer. Chaque coup de pédale devenait plus laborieux. Il fallait simplement continuer à pousser, en restant en deçà de la limite des crampes, encore et encore.



Nous venions de rejoindre un segment qui nous faisait surplomber la rivière, qui frémissait plus bas dans un bruissement apaisant. Nous trouvâmes un coin ombragé, et mîmes pied à terre.



Et sans autre mot, Sophie retira ses chaussures, ses bas, et descendit le petit talus qui menait à la rivière.



Elle venait de se mettre les pieds à l’eau. Je descendis la rejoindre.



Elle était intarissable dans son exaltation. Elle avança dans le faible courant jusqu’à mouiller son cuissard.



À peine eût-elle terminé sa phrase qu’elle s’immergea complètement. Je ne vis que sa queue de cheval noire qui flottait là où elle avait coulé. Elle resta sous l’eau une bonne trentaine de secondes, puis en ressortit lentement, comme une sirène l’aurait fait. Encore que la sirène n’aurait pas été aussi délicieuse qu’elle. Mouillé, son chandail de vélo blanc devint transparent. L’eau froide avait visiblement raffermi ses seins, qui pointaient ostensiblement. Elle était de profil par rapport à moi, sa silhouette se découpant sur l’arrière-plan ombragé de l’autre rive. Son sourire gamin se tourna vers moi.



J’imitai Sophie et avançai à mon tour dans la rivière pour y plonger. Le choc thermique fut saisissant. Instantanément, cette sensation d’hyperthermie qui m’avait peu à peu envahi depuis la pause repas se dissipa.



Nous pataugeâmes quelques minutes dans l’eau vive de la rivière, l’un tournant autour de l’autre. Nous nous mîmes à surnager sur le dos, et je m’ancrai les pieds dans le lit de la rivière en tenant Sophie par la main pour l’empêcher de dériver. Je voyais son corps flotter, ses formes féminines s’exondant, le contraste des aréoles de son buste sous ses vêtements éveillant mes sens. Elle s’aperçut que je la regardais, ferma les yeux et sourit.



Nous remontâmes sur la piste cyclable, laissant une trace boueuse derrière nous. De retour sur l’asphalte, même à l’ombre, nous sentions l’étau de feu se resserrer sur nous. Deux hommes passèrent en direction de Montréal et je vis leurs yeux ébahis rester accrochés sur Sophie. Les cheveux mouillés, l’eau qui lui perlait encore sur le visage, et son corps exhibé, malgré ce qui le recouvrait, la rendait encore plus sexy que si elle avait été complètement nue. J’entendis le bruit de leurs roues qui se touchèrent.



Leurs voix furent emportées avec leur mouvement et je ne pus pas entendre le reste de leur échange. Je regardai Sophie… et je réalisai la chance que j’avais de rouler avec une femme aussi… bandante.

Nous conservâmes notre potentiel de fraîcheur suffisamment longtemps pour nous rendre au point de ravitaillement sans souffrir outre mesure de la chaleur. Notre progression vers le nord, et notre ascension se faisaient également sentir. Nos conditions de route restaient chaudes, mais tolérables.


Après cet arrêt, nous devions quitter la piste cyclable pour prendre la route qui continuait à longer la rivière Rouge. Passablement déserte à cette heure de la journée, nous la parcourûmes dans une relative tranquillité, la fatigue de la journée coupant court à notre conversation. Nous avancions comme des automates, rythmés par la cadence du pédalier, les périodes où nous nous levions de nos selles se faisant de plus en plus fréquentes. Ni l’un ni l’autre ne se sentait en mesure d’ingérer d’autre gel ou barre d’énergie. Nous roulions sur le peu de réserves caloriques que nous avions. Notre rythme diminua substantiellement pour ne devenir qu’un effort ténu, mais soutenu, à une intensité où notre corps pouvait brûler du gras plutôt que des glucides. Par les données biométriques de Sophie, je voyais que son niveau d’énergie descendait kilomètre après kilomètre. Nous fîmes escale à la dernière petite épicerie sur notre chemin pour nous ravitailler en prévision du soir. Une baguette, quelques fromages et terrines sous vide plus tard, glissés sous mon chandail de vélo et maintenus en place par le tissu élastique, nous retournâmes au bitume et au ronron de nos pneus.


Quand il ne resta plus que vingt kilomètres, elle s’exclama :



Heureusement, la route restait peu accidentée, seulement en un léger faux plat montant puisque nous remontions la rivière. Elle restait collée à ma roue arrière, la tête dans les guidons, le regard fixe. Cet état de fatigue extrême de nos muscles qui suppliaient d’arrêter cette torture et qui menaçaient de déclencher une crampe à chaque contraction, même si nous étions à des années-lumière de leur demander leur puissance maximale, de l’inconfort de la selle, du soleil qui nous brûlait le dos, de nos orteils écrasés dans nos souliers, c’était ce qui rendait ce long parcours si bon. Ces désagréments nous forçaient à adopter un état méditatif, de nous déconnecter des sensations douloureuses, de nous concentrer sur respirer, pousser, pousser et respirer, boire, pousser. Encore et encore. C’est dans cet état que les deux dernières heures s’étaient égrenées pour ne devenir qu’une heure trente, 45 minutes, 20 minutes sans trop que l’on s’en rende compte. Et finalement, le petit chemin de gravier sur la gauche nous indiqua que nous avions atteint notre objectif. Ce chemin privé, qui allait nous faire passer de l’autre côté de la rivière, était le dernier kilomètre qu’il nous restait à franchir. Bien à l’ombre dans le sous-bois duquel il était enveloppé, nous roulâmes côte à côte jusqu’à l’entrée de notre chalet. La petite cabane de bois surgit devant nous, surplombant la rivière, cette même rivière qui nous avait accompagnés toute la journée.



La main humide et couverte de cristaux de sel de Sophie claqua dans la mienne, et ses doigts s’accrochèrent aux miens. Nos mains restèrent collées un peu plus longtemps que je ne m’en attendais, son regard soutenant vivement le mien.



Elle appuya son vélo doucement sur le mur extérieur du chalet, se plia en deux pour atteindre ses souliers d’un geste très souple malgré son corps crispé par l’effort. Elle me présenta ainsi sa croupe, tendue vers le ciel, ses jambes bien droites et luisantes de sueur, conservant la position pour s’étirer après avoir détaché ses souliers. Elle était d’une splendeur à faire fondre un iceberg.



Sophie détala avant que j’aie terminé ma phrase et se jeta à la rivière après avoir descendu les quelques marches qui menaient du terrain à la petite plage naturelle. J’avais encore mes souliers aux pieds, j’avais été d’une lenteur lamentable et j’assumai sans complexe mon état de poule mouillée. Des kayakistes passaient doucement en se laissant dériver sur la rivière dont le courant était très calme à cet endroit. Après avoir retiré mes chaussures à mon tour et retiré nos victuailles de sous mon chandail, j’entrai dans l’eau.



Sophie faisait la planche, un sourire aux lèvres.



Nous restâmes ainsi à flotter, la fraîcheur de la rivière extirpant peu à peu toute la chaleur que nous avions accumulée pendant la journée. Je rêvais d’en arriver à frissonner, mais l’eau de la rivière était déjà un peu trop chaude pour que ce ne soit possible.


Après quelques minutes à barboter, nos corps tempérés, un autre besoin se fit sentir.



Mon estomac gargouillait aussi.



J’allai nous chercher deux bières bien froides au frigo, que je m’assurais toujours d’avoir pour « fêter » l’arrivée au chalet. À toute période de l’année, l’arrivée méritait d’être soulignée dignement puisqu’elle était toujours synonyme de début de congé.


De retour dans la rivière, l’eau à la taille, les bouteilles vertes s’entrechoquèrent d’un « ting » caractéristique d’une belle fin de journée.



Lancée d’un ton totalement anodin, la phrase de Sophie resta suspendue dans l’air calme alors qu’elle me dévisageait de son regard moqueur et gamin. Je ne pus que balbutier un « Merci », tout en soutenant son regard amusé. Elle semblait tout à fait satisfaite de son effet.


Nous bûmes la bière, assis au bord de la rivière, les pieds et les fesses dans l’eau peu profonde.



Un nouveau silence s’installa. Nous regardions des feuilles sèches dériver lentement à la surface de l’eau. Après une journée aussi épuisante, l’effet de l’alcool se dit rapidement sentir.



La question sortait de nulle part, je m’entendis la prononcer plus que je ne l’articulai. Mon subconscient avait réussi à s’imposer.



Ce qu’elle regrettait n’était pas très clair.



Son dernier mot avait été prononcé avec un léger trémolo. Je préférai ne pas renchérir avec une autre question sur le même sujet. Pas maintenant. Je laissai le doux frémissement de l’eau reprendre l’espace. Après quelques minutes, en toute conscience, je nous ramenai à notre situation immédiate :





* * *




Sophie était allée se doucher, pendant que je préparais le souper. Très simpliste, il constituait des victuailles que nous avions achetées en chemin, de pâtes et d’un pot de sauce qui était dans le garde-manger. J’avais rempli une carafe d’eau bien fraîche pour nous encourager à boire amplement, et détourner notre intérêt d’une autre bière dont l’alcool pouvait taxer outrancièrement notre foie, occupé à éliminer tout l’acide lactique de la journée. J’avais déjà payé chèrement un petit excès d’alcool après une journée intense de vélo. Je n’avais pas l’intention de me faire prendre à nouveau, surtout pas en compagnie de Sophie.


Elle ressortit nonchalamment de la salle de bain, ses longs cheveux encore humides et raides sur ses épaules, vêtue des vêtements qu’elle avait apportés sur son vélo. Sa camisole de coton blanche et bien ajustée à son corps ne cachait rien de sa superbe anatomie qui pointait à travers le tissu, et sa courte jupe noire épousait son fessier, exempt des coutures qu’aurait pu faire paraître un slip. Elle résumait à elle seule le summum de l’habillement simpliste.



En hôte bien enclin à viser la perfection pour cette magnifique femme, je sortis ma petite « boîte secrète », entreposée bien haut dans une armoire, loin de la vue des enfants. Même si le cannabis était légalisé depuis quelques années, je ne m’étais pas encore émancipé au point de laisser mes gamins savoir que j’en consommais de temps en temps. Je m’assis à la table, étendis le contenu de la boîte, et m’affairai à la tâche.



Nous sortîmes fumer sur la véranda, face à la rivière et au soleil qui amorçait sa descente vers l’horizon, à travers les quelques nuages de haute altitude qui commençaient à voiler le ciel.



C’était peut-être l’effet de la drogue qui commençait à se faire sentir ; je n’eus aucune gêne à lui demander plus de détails.



Sophie tira longuement sur le joint une dernière fois avant de me le tendre à nouveau.



À entendre ce récit, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer Sophie en train de forniquer avec cette femme, que j’imaginais belle, classy, au regard perçant et vicieux à souhait. Mais je n’en avais absolument aucune idée ! Ce qui était tout en contraste avec la femme qui se trouvait à mes côtés, dont j’entendais l’écho de ses soupirs dans ma tête, et dont je pouvais imaginer se réverbérer dans l’appartement de son amante.



Oh. Je ne m’attendais pas à avoir si subitement le projecteur braqué sur moi.



Je m’aperçus que je tentais de tourner sa question à la blague, en réalisant que je n’avais probablement jamais éprouvé de désir aussi fort pour une femme que ce que Sophie avait réussi à susciter. Elle était celle qui avait stimulé mon imagination et mon désir le plus intensément de ma vie, peut-être.



J’avais tenté de ne pas ajouter ce « mais », mais il s’était imposé de lui-même, ce que Sophie ne manqua pas de relever.



Je soupirai. Je ne tenais pas à casser du sucre sur le dos de ma conjointe, ou à avouer une quelconque frustration. Une situation délicate n’était jamais la cause d’une seule personne, d’un seul élément. Il y avait toujours deux côtés à une médaille. Mais parfois, aussi, il y avait des situations qui étaient simplement hors de notre contrôle. Je tenais à bien choisir mes mots.



Ce n’était pas quelques bouffées de cannabis qui semblaient ralentir le train de pensées de Sophie. Elle pigea rapidement.



Je tentai de conserver un ton positif.



Je n’avais pas envie de quantifier. Avec le temps, je sentais que tout devenait prétexte à ne pas s’abandonner l’un à l’autre. Tout était légitime, les raisons pouvaient sembler bonnes : la dure journée de travail, la mauvaise nuit précédente, la chaleur accablante de la canicule, etc., mais sous-jacent à ces raisons restait le fait inéluctable que le désir ne parvenait plus à lui insuffler suffisamment d’énergie pour vaincre la fatigue ou l’inconfort, ou pour faire réaliser que le bien-être postcoït, postorgasme, postfusion en valait l’effort. Ou, en fait, je réalisais, si se disposer à l’amour représentait trop fréquemment un effort, quelque chose était peut-être fatalement en train de s’éteindre.



Sophie décida de ne pas pousser plus loin l’indiscrétion.



Encore une fois, elle démontrait sa capacité inégalée de changer le ton de la conversation.



Nous retournâmes à l’intérieur, laissant la porte-moustiquaire bien ouverte pour profiter de la légère brise qui commençait à souffler. Affamés par notre journée et l’effet de la drogue, nous jetâmes notre dévolu sur le plat de pâtes, les terrines et la baguette. La confidence de Sophie avait bien éveillé ma curiosité et j’étais avide d’en savoir plus.



Son visage se convulsa, et elle éclata d’un rire incontrôlable.



Et elle pouffa de rire à nouveau. Elle en riait aux larmes. Son rire contagieux, alimenté par l’effet du cannabis, m’emporta, et je m’esclaffai à mon tour.



Elle souffla et réussit à reprendre sa contenance.



Et elle pouffa à nouveau de rire.



Sophie engouffra une immense bouchée de pâtes, qu’elle mastiqua en regardant par la fenêtre. Ses derniers mots résonnaient encore dans la pièce, il me semblait. Je restai en silence. Finalement, quand elle eut dégluti, elle avait retrouvé son entrain habituel.



Et, comme des gamins, nous laissâmes nos assiettes à moitié terminées sur la table et détalâmes vers la rivière.




* * *




À cette heure-ci, le plan d’eau était désert. En amont comme en aval, aucun kayak, canot, ou autre embarcation n’était présent. Je ne sais pas si une présence intruse aurait modifié le comportement de Sophie, de toute façon. Arrivée au bord de l’eau, elle fit passer sa camisole par-dessus sa tête et laissa choir sa jupe sur le sable, ce qui me confirma que mon œil masculin pour détecter les sous-vêtements ou, dans ce cas-ci, l’absence, était encore bien aguerri. Me faisant dos pendant le court processus, je la vis ensuite avancer élégamment ses jambes souples dans l’eau, surmontées de ses deux superbes fesses blanches, rondes et de dimensions parfaites, qui roulaient sous ses pas. Elle avançait sur la pointe des pieds, ce qui définissait encore mieux sa croupe sublime. Son dos se creusait au niveau de sa taille si superbement féminine, et la musculature fine de son dos se découpait des omoplates à la nuque. La nature pouvait faire des merveilles.


Sans la quitter des yeux, je me défis de mes vêtements et rejoins la rivière à mon tour. Devant moi, Sophie plongea et, dans l’eau devenue noire de par la tombée du jour, je la perdis de vue pendant presque une minute. Je commençais à m’inquiéter lorsqu’elle émergea silencieusement juste devant moi, avec l’eau qui lui arrivait environ au nombril. Son visage ruisselant, souriant, et ses seins raffermis par le léger courant d’air qui nous caressait me faisaient face. Si la nature pouvait faire des merveilles pour son verso, elle s’était définitivement surpassée pour le recto.


J’avais aussi l’eau à la taille ce qui m’arrangeait bien pour camoufler mon érection naissante, si subtilement encouragée par les caresses que l’eau vive me procurait.



Il y avait longtemps que l’on ne m’avait pas appelé ainsi. Peut-être jamais, en fait. Je jetai un coup d’œil derrière mon épaule pour m’assurer que ces paroles m’étaient tellement destinées.



Je posai mes mains sur ses hanches, en conservant mes yeux dans les siens. Je l’attirai vers moi, son corps créant une vague qui vint frapper mon ventre, avant que sa peau ne touche la mienne. Mon sexe dressé s’imposa entre nous, tige chaude écrasée entre nos abdomens dans l’eau plus fraîche. Nos langues s’enroulèrent dans un baiser d’une rare obscénité, où il me sembla que chacun cherchait à dévorer l’autre. Ses ongles s’enfoncèrent dans la peau délicate de mes fesses, et je lui empoignai les deux seins, sentant les pointes dressées au creux de mes paumes. La texture de ses lèvres était délicieuse, elles étaient fraîches, sa langue ferme, mais souple, inquisitrice, exploratrice. Trop rapidement, elle délaissa ma bouche, embrassant mon cou, me léchant. Toujours les mains sur mes fesses, elle entreprit de descendre sur moi, laissant des traits de bave sur mon torse et mes abdominaux. Arrivée au niveau de l’eau, elle plongea la tête pour engouffrer mon sexe, disparaissant sous la surface, ne laissant que ses cheveux flotter. Je sentais le contraste de sa bouche chaude et de l’eau plus froide alors qu’elle faisait glisser ses lèvres sur mon sexe, entortillant sa langue autour de mon gland lorsque c’était possible. Quand, j’imagine, elle fut à bout de souffle, elle se releva, revint poser ses lèvres sur les miennes, me laissant goûter à mon propre sexe, et d’une main qu’elle avait libérée, elle commença à me branler.



Et, presque en me tirant par ma queue dans sa main, elle me guida hors de l’eau.


Elle me fit signe de m’asseoir, jambes devant, sur la plage, face à la rivière. Elle m’enjamba, dos à moi, et s’accroupît au-dessus de mon bassin. Tout en tournant son visage vers moi, elle dirigea mon sexe vers l’entrée du sien.



Convaincue que son cul était à mon goût, ce qui était le cas, elle me fit glisser dans sa fente chaude et, dans un mouvement qui nous arracha chacun un profond râle, descendit sur mon sexe jusqu’à ce que j’aie complètement disparu en elle.


Instinctivement, je plaçai mes mains sur ses hanches, pour sentir ses muscles se tendre et se détendre au fil du mouvement de balancier qu’elle avait entamé.



Je n’étais pas en position d’argumenter, et encore moins de me plaindre, alors je posai mes mains au sol, en appui légèrement derrière mon dos. Et je profitai du spectacle. Ce corps que j’avais vu toute la journée dans sa gaine de lycra, moulé par le tissu ajusté, qui cachait tout sans vraiment le cacher, il était maintenant là, nu, devant moi, sur moi, et j’étais en lui. Ces seins que j’avais devinés sous la blancheur du textile, parfois au repos, parfois pointés, bien vivants et répondant au moindre effleurement, ils étaient là, libres de leurs mouvements, offerts à mes yeux concupiscents, catalyseurs de ma dureté phallique. Inaccessible à mes mains, pour l’instant seulement j’imaginais. Et ce cul, rond et magnifique, moulé dans son bib noir et lustré, il était maintenant ostentatoirement dénudé, cambré, rebondi, écartelé, et j’en entrais et sortais selon la volonté de sa propriétaire.


Dans les dernières lueurs du jour, les globes fessiers de Sophie montaient et descendaient sur mon sexe qu’elle chevauchait à un rythme lent et ample. Elle-même avait placé les mains au sol, à peu près vis-à-vis mes pieds, ce qui donnait toute la latitude à son bassin pour bouger tant verticalement que latéralement. J’imaginais qu’elle se comportait avec moi tout comme elle utilisait son gode à la maison, fixé au sol par sa ventouse, bien docile à ses désirs.



Et je savais bien que ce n’était pas de la température de l’eau dont elle parlait. Je sentais son sexe épouser le mien comme jamais je ne l’avais senti avec une autre femme. Nous étions incroyablement, infiniment, impossiblement bien assortis l’un à l’autre, mais je ne le réalisai que plus tard.


Au loin, j’entendis le tonnerre gronder, et remarquai que le ciel s’était complètement couvert. La brise qui nous caressait depuis tout à l’heure se faisait maintenant plus insistante. On entendait les feuilles des arbres frétiller plus fortement. Vocable, Sophie s’abandonnait complètement à sa masturbation assistée de son gode de chair, pour le plus grand plaisir de mes oreilles. Sa voix ronde et chaude, aiguë, mais profonde, emplissait l’air de halètements de plus en plus saccadés. Le crescendo qu’elle accomplit m’annonça qu’elle jouissait, déjà, après à peine une minute de chevauchée, me sembla-t-il. Tout s’était passé tellement rapidement que j’avais à peine eu le temps d’en profiter, accaparé par mon évaluation de la météo de la soirée. Elle s’immobilisa, droite devant moi, bien assise sur mon sexe encore totalement dur, les spasmes de son orgasme se répercutant toujours à l’intérieur d’elle.


Croyant que le jeu était terminé, je posai à nouveau une main dans son dos en caresse, pour la remercier de ce court spectacle, ce qui la sortit rapidement de sa transe. Se tournant à nouveau vers moi, d’une voix encore essoufflée, elle expira d’un coup :



Et ainsi, elle recommença à broyer mon sexe dans le sien, roulant des hanches dans toutes les directions. Je sentais distinctement à la base de mon pénis une petite vibration qui me fit réaliser qu’une main de Sophie s’affairait à chatouiller son clitoris, plutôt ardemment. J’étais ébahi de l’aise qu’elle avait à se branler devant moi, sans compter qu’elle s’empalait sur moi sans retenue, sans gêne, sans censure.


Je ne saurais dire si c’était la fatigue physique de la journée, ou la domination de Sophie qui me fit durer longtemps, incroyablement longtemps, pendant qu’elle s’administrait orgasme après orgasme. Peut-être aussi son con expert, qui variait pression, profondeur, et rythme de manière à ne jamais me faire franchir le point de non-retour ? Toutefois, plus le temps avançait, moins j’étais en mesure de rester complètement passif. Après tous ces cris de jouissance, ces soupirs langoureux, ces bruits de vulve humide contre ma hampe, ce dos sublime qui s’arquait, s’étirait, où la sueur y coulait tout au long de la colonne vertébrale, et ses seins que je voyais balancer érotiquement sous ses mouvements, lorsqu’elle ne les avait pas empoignés fermement de ses propres mains à les malaxer, je commençai à remuer sous elle par excès d’envie, à suivre ses mouvements de mon propre bassin, à aller au-devant de ses fesses quand elle descendait vers moi.


Ses soupirs qui avaient diminué en intensité reprirent en vigueur. Je risquai une main sur une hanche, pour mieux rythmer nos mouvements, et elle fut tolérée. Ses cris faisaient écho de l’autre côté de la rivière, et les miens s’y joignirent, mêlés aux grillons qui eux aussi chantaient pour s’accoupler. Maintenant, c’était moi qui allais et venais en elle, plutôt qu’elle qui montait et descendait sur moi. Mes coups de bassin toujours plus longs et plus forts nous faisaient monter et monter en plaisir et nos cris emplirent l’espace pendant mon sexe se gonflait à l’extrême sur le coup de l’éjaculation et que nous jouissions tous deux bestialement. J’avais rapproché mon torse de son dos, empoigné ses seins que je sentais fermes et hérissés dans mes mains, et je mordis l’épaule qui se trouvait à ma portée pendant que le dernier jet de sperme chaud se perdait en elle.


Une première goutte de pluie vint s’écraser sur mon torse, rejoignant nos sueurs mélangées qui le couvraient. Puis une deuxième, puis plus, en même temps, puis trop pour que je ne puisse en conserver le compte. Des éclairs lointains éclairaient le ciel, faisant gronder un tonnerre de plus en plus rapproché. La pluie chaude, mais tout de même salvatrice après ces jours de canicule tombait maintenant abondamment, douchant nos corps nus, encore reliés par nos sexes temporairement repus. Mes lèvres sur l’épaule de Sophie cherchèrent sa nuque, puis la ligne de sa mâchoire, puis ses lèvres salées par sa transpiration retrouvèrent les miennes alors qu’elle se tordait le torse pour me rejoindre. Nous semblions encore affamés l’un de l’autre.


La position accroupie qu’elle tenait au-dessus de moi depuis tout ce temps dut avoir raison de sa résistance. Elle se leva après que nos respirations eurent repris leur rythme normal, laissant mon sexe ramolli glisser hors d’elle se faisant. Un éclair fit luire son corps couvert de pluie, sublime vision en contre-plongée qui resta imprégnée dans mes rétines lorsque la noirceur nous enveloppa à nouveau. Le tonnerre qui suivit peu de temps après nous indiqua que l’orage était maintenant sur nous. Je me levai à mon tour, trouvai la main de Sophie et, sans dire un mot, l’attirai vers l’escalier qui menait de la plage au terrain.


Le vent fouettait maintenant la pluie sur nos corps, les arbres se faisaient secouer sous les bourrasques, de l’écume se formait à la surface de la rivière. Nous atteignîmes la véranda à la course, nus comme des vers, quand je réalisai que nos vêtements étaient restés sur la plage. À la hâte, j’y retournai à grandes enjambées, ce qui faisait ballotter mes organes génitaux entre mes cuisses. Drôle de sensation. Ce n’était pas tous les jours que je m’offrais une course nudiste ! Je retrouvai nos vêtements complètement trempés et couverts du sable que la pluie drue et le vent faisaient voler. En retournant vers l’escalier, je vis Sophie qui s’y tenait, les bras tendus vers le ciel, la tête penchée vers l’arrière, la bouche ouverte, à boire la pluie qui tombait à torrents.


Je n’avais pas d’envie de retrouver la civilité de l’intérieur. Pas plus qu’elle, il me semblait. Les bêtes sauvages que nous étions qui avaient surchauffé toute la journée s’accommodaient très bien de l’orage. L’accueillaient, en fait. Je lançai les vêtements sur le gazon, et m’agenouillai devant elle pour l’imiter, buvant à même le ciel déchaîné. J’avais soif, mais l’eau ne venait pas à moi assez rapidement.


L’eau ruisselant sur son corps, coulant de son cou à son ventre, en petit torrent se concentrant entre ses seins m’attira. Je n’eus qu’à avancer la tête pour m’abreuver directement à cette source, recueillir cette pluie que son corps avait parfumée. Elle avait un goût délicatement salé et mielleux. J’entrepris de tout lécher ce que je pouvais. J’avais la chaleur de son sexe encore turgescent de ses orgasmes qui irradiait sur ma gorge. En toute concupiscence, j’y glissai mes doigts.


Ils s’insèrent facilement, accueillis par un long râle et les mains trempées de Sophie qu’elle plaça sur mes tempes. J’étais très heureux de constater qu’elle n’était plus en mode « pas touche ». Du pouce, je rejoignis son clitoris impatient pour le caresser pendant que je cherchais à lui tirer d’autres soupirs par l’exploration que mes doigts amorçaient. Tout était chaud, tout était suavement glissant, humecté, lubrifié, invitant. Pendant qu’une bourrasque me fouettait le visage, je tirai la langue pour rejoindre mon pouce, mêlant le goût de la pluie à ses jus divins, l’accrochant sur son bouton de plaisir et décidant de lui offrir toute l’attention qu’il semblait me réclamer. De ma main libre, je lui agrippai les fesses pour la tenir collée à mon visage. Sans le voir, je savais très bien que juste tout près de ma joue, au creux de son aine, se trouvait son minuscule, mais si excitant tatou : « Encore ». Toujours, pensais-je.


Un éclair éclata peu loin, faisant claquer l’air. La pluie poussée par le vent à l’horizontale nous meurtrissait presque. Sous mes doigts et ma langue, Sophie criait son plaisir à travers le vent et le craquement des arbres ; je sentais son diaphragme se contracter à chacun de ses gémissements rauques. Malgré tout le plaisir qu’elle avait déjà vécu, il n’y eut peu de temps avant qu’elle ne se secoue à nouveau vivement, ses jambes tremblant, et elle hurla un orgasme violent. J’embrassai son sexe entier pour récolter le fruit de sa jouissance, avalant goulûment tous les liquides qui atterrissaient dans ma bouche, pluie et cyprine, dans un concert de saveurs improbables. Cette femme s’accordait parfaitement au goût de l’orage. Elle était délicieuse.


Les éléments qui se déchaînaient autour de nous n’invitaient pas, mais pas du tout, au repos. La prière que j’avais récitée, agenouillée devant la force et la beauté du monde, m’avait excitée au plus haut point. J’avais envie de retourner en elle, intensément, ici et maintenant. Sophie dut lire dans mes pensées, ou bien elle avait l’esprit aussi tordu que le mien, mais au moment où je me relevais, laissant mon sexe dressé se prendre entre ses deux cuisses, elle se tourna pour me faire dos, s’agrippa au mur de pierre, écarta les jambes et courba le dos vers l’avant. Offert à mes mains, à ma vue et à mon pieu exalté, se trouvait l’extraordinaire derrière de Sophie, son coquillage déjà bien ouvert et gourmand, sa croupe de calibre olympique, et ses reins bandants.


D’une main assurée, je guidai mon gland vers la tache sombre que formait sa vulve entre la blancheur de ses deux fesses et je poussai lentement, mais d’un seul mouvement, jusqu’à ce qu’elle m’ait complètement avalé. Mes mains se saisirent de ses hanches, et je commençai à la labourer vivement.


Je n’avais jamais aimé le terme « labourer » pour décrire un coït fort et soutenu, mais cette fois-ci, il me sembla tout désigné. Les chairs de Sophie ne s’ouvraient sur mon passage que pour mieux m’envelopper par la suite. Sur chaque poussée, son sexe m’aspirait presque, je la sentais s’inciser, laisser l’instrument de mon gland gonflé de plaisir la fendre en deux, la retourner complètement et me tenir fermement. Sur le retour, son vagin se refermait derrière moi avec souplesse et force, de sa gaine veloutée, lisse et parfaitement humectée. Et ainsi, je recommençais, poussais et tirais à répétition avec ardeur dans cette terre vivante, fertile d’un plaisir croissant, décadent, qui ne semblait pas vouloir faiblir.


Sophie se cambrait, venait à ma rencontre, pour augmenter la puissance de nos gestes. Elle lâcha une main du mur de pierre pour s’ancrer de ses ongles à mon dos et me dicter un rythme encore plus fort, plus intense. Je sus qu’elle jouissait à nouveau quand la douleur me traversa un rein (elle venait de me griffer) et qu’elle cessa de soupirer pour lâcher un cri qui couvrit le bruit de la tempête. Pourtant, je continuai à la pilonner, ne lui laissant aucun répit. Ce qu’elle m’offrait était trop bon pour que je ne m’arrête ne serait-ce qu’un instant. La déferlante de plaisir qui la parcourait dura et dura. Deux éclairs eurent le temps de nous illuminer de leur stroboscope bleuté avant que les secousses ne s’évanouissent dans son corps. Et je continuais d’un rythme soutenu à la pénétrer, sans cesse, mon ventre claquant sur ses fesses mouillées, mes testicules frappant son périnée à chaque butée, la force des impacts faisant vibrer son corps entier.


Je réalisai que l’orage passait quand le bruit de nos ébats devint plus distinctement audible, quand le grincement des arbres s’estompa et que je pus ouïr les bruits humides de succion que nos sexes engendraient, de nos soupirs éraillés. Nous grognions, haletions. Je me sentais infiniment dur, plus que je ne l’avais jamais été, et Sophie continuait à accueillir chacun de mes coups de son sexe impossiblement ferme et tenace. Ses cris m’encourageaient à toujours plus. Plus fort, plus loin, plus dur, plus gros. Je poussais dans ma queue tout ce que je pouvais de sang pour la satisfaire plus, comme elle semblait me le demander, comme j’avais envie de lui offrir, encore et encore.



Et sur ce mot, elle se crispa, s’arrêta net de bouger, pour ne laisser que le son « ooooon » sortir d’un cri viscéral, alors que je criais d’un « arrrgh » guttural toute la force de l’orgasme qui me parcourait. Je poussai mon sexe encore en elle à trois ou quatre reprises au rythme des jets de sperme dont je l’irriguais, dont les spasmes provoquèrent quelques vocalises supplémentaires de cette superbe cantatrice. Son corps hoquetait, il me sembla, ses jambes tremblaient, elle soufflait et râlait, les doigts accrochés aux pierres mouillées du mur, la tête penchée entre ses deux bras, la joue appuyée sur l’un d’eux, ses cheveux en bataille et complètement imbibés choyant sur un côté. Dans la noirceur presque totale, je vis son œil à moitié ouvert se tourner vers moi, un œil d’héroïnomane en plein high, un sourire épuisé sur son visage à travers ses lèvres ouvertes cherchant encore son air.



De ce que ma mémoire était en mesure de me rappeler, jamais je n’avais autant joui, jamais le plaisir n’avait-il pu monter et monter si longtemps. Jamais je n’avais tant fait jouir.



L’orage avait substantiellement rafraîchi l’air. Une fine pluie tombait encore, un vent faible soufflait, l’air embaumait la végétation rassasiée. Le tonnerre continuait à gronder au loin, audiblement de plus en plus loin. Je restai en elle, mon abdomen contre sa croupe, caressant machinalement son dos. Ce fut elle qui bougea la première, se relevant complètement, venant coller son dos à mon torse. Je posai mes mains sur son ventre brûlant, puis sur ses seins que je couvris complètement. Je sentais son cœur battre par à-coups profonds et lourds. Elle devait sentir le mien faire de même.


Elle se détacha de moi. Je sentis mon sexe glisser hors d’elle et venir tomber sur ma cuisse, tout gluant de sa cyprine mêlée à mon sperme. Sans me regarder, elle grimpa lentement les marches de l’escalier de pierre en appuyant sa main sur le muret, comme pour tenir son équilibre. Dans sa nudité totale, elle parcourut les quelques pas qui nous séparaient de la véranda. Je regardai sa démarche féline, ses hanches roulant nonchalamment au-dessus de ses jambes magnifiques, qui rythmaient ses cheveux mouillés ondulant dans son dos. L’autre escalier menant à la porte-moustiquaire fut l’occasion d’un nouveau spectacle de déhanchement et finalement Sophie disparut à l’intérieur du chalet qui était plongé dans le noir. Nu comme un ver, moi aussi, je récupérai nos vêtements détrempés et retournai vers la véranda. Je m’affairai à les tordre pour accélérer leur séchage. C’étaient nos seuls vêtements. Je réalisai qu’ils devaient sécher pendant la nuit si je ne tenais pas à expliquer comment tous nos vêtements s’étaient retrouvés mouillés par l’orage quand le reste de la famille arriverait le lendemain. Le temps de m’exécuter, j’entendais la douche couler.


J’étais en train d’étendre notre linge au-dessus de la cheminée lorsque Sophie ressortit de la salle de bain. Très vulnérable dans ma position, les bras au ciel et sur la pointe des pieds pour accrocher un morceau de vêtement, je sentis sa main claquer sur la peau de mes fesses encore bien mouillées.



De la Sophie silencieuse et titubante de tout à l’heure, j’avais maintenant l’impression qu’elle avait retrouvé toute sa contenance et sa verve. Forcément, elle ne s’était pas rhabillée puisque j’avais ses vêtements dans les mains, mais elle n’avait pas plus cru bon de s’enrouler dans la serviette de bain. Elle avait décidé de rester dans son plus simple et plus bel appareil.



Elle avait prononcé sa dernière phrase en m’empoignant les testicules d’une main, fermement, mais de doigts souples, tout en collant ses seins dans mon dos. Faisant mine de rien, je terminai d’étendre nos vêtements, lentement, en prenant bien soin de laisser mon dos frotter sur son torse à chaque fois que je devais m’étirer pour atteindre la petite corde à linge qui était installée au-dessus de la cheminée.



Ses lèvres gourmandes ne semblèrent pas trouver dans ma bouche de quoi les sustenter et elles eurent vite fait de chercher autre part de quoi les soutenir. C’est au bout d’un long trait de salive qu’elle traça de mon menton à mon bas-ventre qu’elles trouvèrent ce dont elles avaient envie. Ma queue encore gonflée par toute l’activité à laquelle elle avait participé précédemment, mais bien amorphe, se retrouva rapidement sous la langue de Sophie. Sa bouche chaude, ses joues satinées m’enveloppèrent. À l’opposé d’une glace, son dessert prit rapidement de la fermeté, ce qui ne l’empêcha pas de le lécher avec de plus en plus de ferveur.


Quand je fus à nouveau bien dur et, j’imagine, bien propre, quand ses lèvres humides eurent caressé abondamment toute la longueur de mon dard qui maintenant luisait de bave dans la pénombre de la pièce, je plaçai mes mains sous son menton pour l’inviter à se relever. Il y avait des lustres que je n’avais pas joui deux fois dans la même soirée, encore moins trois fois, et je sentais que malgré toute la bonne volonté de la charmante dame à mes pieds, mon corps n’allait pas être en mesure de lui offrir l’aumône qu’elle recherchait.



Je la traînai par la main vers la chambre des enfants, où j’avais ouvert le futon et installé les draps pendant sa toute première douche. Par la fenêtre ouverte, on entendait les grenouilles chanter dans la nuit. J’ouvris le lit et l’invita à s’y glisser. Elle y grimpa à quatre pattes plutôt que pour s’y étendre et elle coucha sa tête sur l’oreiller puis releva les fesses, les cuisses légèrement écartées. Sa vulve turgescente m’était offerte, ses lèvres où y perlait déjà, ou encore, un liquide cristallin m’invitait et elle tenait à être certaine que je comprenne bien ce dont elle avait envie, elle détourna la tête et du coin de l’œil me dit :



Je grimpai à mon tour dans le lit et m’agenouillai derrière elle. À nouveau, et déjà mon sexe en main, je dirigeai sa tête violacée et proéminente sur les pétales du sien. Je l’y appuyai doucement, redécouvrant la souplesse, la délicatesse et l’onctuosité de son sexe. J’allais me laisser tomber lentement vers elle pour qu’elle m’accueille, mais me ravisai. Dans cette position, sa croupe rebondie et sa moule si délicatement entrouverte m’invitaient à d’autres caresses. En posant mes mains de part et d’autre sur ses hanches, je me penchai pour déposer un baiser sur sa fesse gauche, puis la droite. Sa peau était d’une douceur infinie, ce qui m’arracha un soupir involontaire. Là où mes lèvres s’étaient arrêtées, je l’effleurai du bout de la langue. Je la sentis tressaillir, se couvrir d’une chair de poule et elle soupira à son tour en s’enfonçant la tête dans l’oreiller. Ce mouvement creusa son dos encore plus, fit ressortir sa vulve entre ses cuisses tout en l’ouvrant davantage. Cette fleur ouverte, et son nectar m’étaient offerts.


Cette situation me donnait littéralement l’eau à la bouche et ma langue bien humide put glisser facilement sur sa peau. Je léchai mon chemin jusqu’à son autre fesse, m’arrêtant entre elles pour laper abondamment cette jolie vallée. Sophie poussa sa croupe encore plus vers moi. Ma charmante invitée semblait beaucoup apprécier les attentions de son hôte.



Je n’eus comme réponse qu’un soupir langoureux et, à travers l’oreiller, je perçus :



De ma langue, je retournai explorer cette vallée d’ivresse, descendant vers l’œil rosé qui se trouvait à son entrée. La réaction de Sophie aux quelques petits coups de langue autour, puis dessus, m’annonça que j’y étais le bienvenu. Jamais encore je n’avais léché un anus, jamais je n’en avais vu un aussi attirant non plus. Bien ancré entre ses deux montagnes, ce petit anneau mystique ne demandait qu’à être câliné. J’y appuyai la langue plus fermement, tournai, pointai, découvris sa texture lisse et son relief légèrement boursouflé, son goût pimenté. Oh. C’était bon. J’appuyai plus encore, tirant la langue, la raidissant pour la faire plus inquisitrice, tentant de lui faire franchir la limite de la bienséance. Cette femme m’incitait à la pénétrer de toutes parts, de tous mes membres, elle attisait tous mes appétits.


Pendant ce temps, j’avais presque machinalement enfoui deux doigts en elle, que je faisais aller et venir dans un bruissement juteux. À l’autre bout de ce corps sublime, je reconnaissais la tonalité enivrante des soupirs d’excitation de Sophie. Goûter, toucher, vue, odorat, ouï, tous mes sens se régalaient de cette offrande. Plus fort encore je léchai, plus fort encore je poussai la langue. Du pouce, j’atteins son clitoris tout gonflé et désireux que je caressais lorsque mes doigts se trouvaient au plus profond d’elle. Sophie oscillait des hanches, m’indiquait le rythme à suivre, et je le suivais comme un bon élève suit la mesure de son prof de musique. Ainsi guidé, la jouissance de Sophie la gagna avant même que je m’en aperçoive, trop occupé que je fusse à ma découverte. Ma main en elle fut inondée, elle jouit de longs soupirs étouffés, de « ha » et des « ho » divins, de soubresauts et de frissons extasiant. Ce petit jeu m’avait conservé dans un état de totale excitation et, quand le plaisir se fit moins ostentatoire, je relevai mon visage.


Toujours à genoux derrière elle, je repris ma position initiale : queue d’une main, l’autre sur une hanche. Dans la pénombre, je trouvai facilement l’endroit où aller m’appuyer ; c’était celui que mes doigts venaient tout juste de quitter. Je poussai et m’insérai complètement en elle. Je fus accueilli par le feu qui brûlait dans son ventre, par l’océan de mouille qu’elle générait pour notre seul plaisir, et je n’arrêtai ma progression que lorsque je butai contre sa croupe. Ce choc projeta Sophie vers l’avant, juste un peu. À nouveau, je l’entendis soupirer d’un « oooh » ténébreux. J’appuyai mes mains sur ses hanches, reculai mon bassin jusqu’à ce que je fus presque entièrement sorti d’elle, puis me lançai à nouveau vers l’avant. À nouveau, je butai contre elle. À nouveau, elle fut projetée en avant, un peu plus fort.


Je me sentais long comme je ne l’avais jamais été. J’avais vu plusieurs belles femmes à vélo, très séduisantes dans leurs vêtements moulants, certaines probablement très conscientes de l’effet qu’elles pouvaient faire sur leur passage. Mais ces femmes n’avaient jamais dépassé le niveau de la convoitise très éphémère, la superficialité du regard mâle s’accrochant à des formes féminines de passage. J’avais maintenant au bout de mon gland le corps d’une cycliste le plus suave que je n’avais jamais pénétré, dénudé de ses artifices synthétiques, et je le visitais pour la troisième fois déjà ce soir.


Je recommençai à pilonner, d’une extrémité de ma queue à l’autre, du plus loin où je pouvais me reculer tout en restant en elle jusqu’à ce que mes testicules ne viennent résonner sur son périnée. Et ainsi de suite, très lentement pour commencer, pour sentir parfaitement toute la texture de nos sexes parfaitement disposés au plaisir, puis en prenant force et vitesse. Le doux bruissement de nos corps se cognant l’un à l’autre devint un claquement de plus en plus audible et huileux. Je tirais Sophie vers moi en même temps que je fonçais sur elle pour augmenter la vitesse et la force de ma pénétration. Toujours la tête dans l’oreiller, je voyais le corps de Sophie être secoué par les chocs. Ses seins pointus se faisaient ballotter d’avant et d’arrière, nos respirations se faisaient de plus en plus saccadées.


Nos peaux qui avaient déjà eu plus que leur dose de sueur pendant la journée s’étaient à nouveau couvertes de transpiration. Les gouttes qui perlaient sur sa peau s’en détachaient puis glissaient au creux de son dos sous les impacts. Sur mon visage, les gouttes coulaient pour atteindre le menton, d’où elles chutaient pour elles aussi aller s’accumuler dans le lac qui se formait entre ses reins. Un long râle m’apprit que la belle s’envolait à nouveau, ce qui ne changea rien au rythme que je nous imposais. Elle mordit l’oreiller et je vis des mains se crisper dans les draps, s’y cramponnant comme seul remède au vertige qui lui prenait. Elle gloussait, lâchait des cris rauques et aigus. Je me sentais infiniment dur en elle, mon gland au bord de l’explosion la ramonant sans cesse.



Depuis des mois nous nous amusions à faire monter la tension sexuelle entre nous, nous nous découvrions, nous nous émoustillions. Notre désir et notre plaisir semblaient croître sans cesse et ne pas s’estomper même après de multiples coïts. Sophie était un type de femme dont je n’imaginais même pas l’existence : charnelle, vraie, bestiale, désinhibée, parfaitement sensée, embrassant sainement sa sexualité, sa beauté, et les plaisirs qu’elle pouvait lui apporter. Entre les coups de boutoir, tout ceci se mélangeait dans mon esprit. Elle était une femme absolument unique, belle, géniale et fantastique.



Ces mots sortirent, sans même que je ne veuille les articuler. Au même moment un immense orgasme me traversa, me fit tendre mon sexe encore plus, comme si c’était possible, ce qui déclencha un nouveau torrent de plaisir en Sophie. Nous jouîmes en cœur, dans les derniers claquements de nos corps, dans des cris rauques et étouffés, de nos corps exténués par la route infinie et la succession orgasmes.


Je m’écroulai sur elle, happant de ma bouche l’épaule qui vint à ma portée, la suçant, l’embrassant, léchant la sueur qui la couvrait. Sophie était salée, immensément bonne. Je m’étirai plus pour attraper sa bouche qui se tournait vers moi. Nous nous embrassâmes fougueusement, pendant que je ramollissais en elle.


Nous nous affalâmes sur le lit, sur le côté et en restant en cuiller. J’avais mes lèvres encore collées à sa peau. Nous reprenions nos souffles. J’avais complètement évacué le fait que plus aucun argument ne pouvait expliquer ce qui venait de se passer entre Sophie et moi sans employer le terme « adultère ». Même Bill Clinton l’admettrait. J’étais maintenant irrévocablement infidèle, si jamais j’avais pu encore douter de mon état après ce que j’avais vécu avec elle. Et je me demandais si j’avais bien entendu ce que j’avais dit dans le feu de l’action. C’est Sophie qui me le confirma.



Je soupirai longuement. Il était inutile de tenter de le cacher. Je passai un bras par-dessus sa taille, pris un de ses seins dans ma main.



Elle ne dit rien, mais poussa ses fesses un peu plus au creux de mon ventre, elle se blottit davantage sur moi. Et trente secondes plus tard, nous dormions tous les deux.