n° 20103 | Fiche technique | 45644 caractères | 45644Temps de lecture estimé : 31 mn | 04/03/21 corrigé 30/05/21 |
Résumé: Lors d'une première sortie à vélo, ma voisine m'amène sur un chemin qui m'était inconnu. | ||||
Critères: fh extracon voisins sport voir exhib intermast fellation cunnilingu jouet québec -extraconj | ||||
Auteur : Rb07 (Auteur en perpétuel questionnement) Envoi mini-message |
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Résumé des événements précédents :
Une relation d’amitié se développe avec ma nouvelle voisine, mais elle s’étend également vers les plaisirs plus charnels. Sa candeur continue de m’attirer vers un territoire que je m’étais longtemps refusé.
Samedi matin.
J’étais réveillé depuis un bon moment déjà et le reste de la maisonnée roupillait encore profondément. Assis à la table de la cuisine, je planchais à la rédaction du troisième épisode du « Bon voisinage ». Il y avait une semaine que la soirée chez Sophie avait eu lieu. Comme ma conscience me l’avait prédit, j’avais eu quelques remords au cours de la semaine. En fait, ce n’étaient pas réellement des remords, mais plutôt une peur qui m’avait pris aux tripes. La peur d’être découvert, ou d’être dénoncé. Aussi, la peur d’avoir déplu à Sophie et que notre relation (si nous pouvions définir ce que nous visions de « relation ») se termine ou en revienne au simple voisinage. Mais, au fil des jours, après avoir revu Sophie dans la ruelle, et après avoir constaté que rien n’avait changé dans son attitude, cette peur avait laissé sa place à la hâte de pouvoir me retrouver à nouveau avec elle. Avec cette hâte venait d’autres inquiétudes, interrogations.
Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander où tout cela allait me mener. Et où elle avait envie d’en venir avec moi. Elle connaissait parfaitement l’effet qu’elle me faisait puisqu’elle lisait tout ce que je lui envoyais et, je croyais bien, elle se plaisait à jouer à ce jeu. Et peut-être que le simple fait de savoir qu’elle m’émoustille lui était suffisant. Mais la dernière fois que nous nous étions vus, je n’avais pas agi comme dans un musée, où on ne peut que regarder. J’avais touché, goûté même, ce fruit qui m’était dévoilé. M’était-il pour autant offert ? Ce qui était un simple jeu d’adolescents était-il en train de devenir un jeu d’adultes ? Visiblement, il n’y avait pas de cachotteries entre elle et Noémie sur leurs activités extra-conjugales, contrairement à moi. Peut-être aussi Noémie ne se sentait pas menacée par un homme et, pour Sophie, tout ceci était la manière d’émoustiller sa partenaire à distance, ce qui en faisait une situation gagnante-gagnante. Et je devais ajouter « -gagnant ». Mais j’avais beaucoup à perdre, si j’étais découvert. Clairement, il y avait aussi une amitié sincère qui naissait entre elle et moi. Nous nous apprécions beaucoup. Mais ce n’était pas une amitié banale.
Je pensais à tout ça et j’aimais bien sonder lentement ce type de relation que je n’avais jamais entretenue avec une autre femme. J’avais déjà eu, lorsque j’avais tout juste vingt ans, une amie de laquelle j’étais amoureux et même si je lui avais déclaré cet amour dans une lettre tendre, mais sans équivoque, elle ne m’avait jamais clairement signifié son intérêt, mais sans toutefois me servir une fin de non-recevoir.
Nous nous voyions souvent, toujours avec un intérêt renouvelé. Elle était superbe : visage clair, nez aquilin, cheveux châtains raides qu’elle portait aux épaules, des yeux bruns perçants, silhouette très mince, frêle à la limite, mais dotée d’une poitrine généreuse à souhait. Il ne lui manquait que les ailes pour incarner la parfaite image de l’ange. Très cultivée (elle étudiait en histoire de l’art), fille unique de parents très bien nantis et amoureuse de son père, qui était l’aîné de sa mère de quinze ou vingt ans, elle était habituée au confort et au luxe.
J’étais probablement pour elle trop discret, trop peu extravagant, ma culture ne recoupait pas la sienne et mon attitude d’homme des bois qui aimait la nature, le camping et la montagne ne collait pas avec l’idée qu’elle se faisait du bon temps passé à relaxer. Elle me parlait souvent de cet autre homme qu’elle voyait, un Anglo étudiant à McGill en droit, et avec qui elle se livrait davantage. Elle me décrivait leurs moments intimes, où elle m’expliquait qu’elle refusait qu’il lui fasse l’amour, mais qu’ils jouaient tout de même avec leurs corps. Du moins, elle l’amenait à l’orgasme de ses doigts longs et agiles, et il s’épanchait sur elle. Mais jamais elle ne semblait y trouver son compte, du moins elle ne m’en faisait jamais part. Elle était vierge, elle me l’avait confié, et elle savait que j’avais déjà quelques expériences à mon actif.
J’étais peut-être trop naïf pour comprendre que c’était là une invitation à ce que je lui fasse découvrir le plaisir que son corps pouvait lui procurer. Peut-être est-ce qu’elle aurait aimé que cette amitié soit plus exploratoire, sans être engageante ? À cet âge, et à cette époque (c’était la fin du dernier millénaire), il me semblait que soit l’on était en couple, soit l’on vivait des histoires d’un soir, mais je ne considérais pas la possibilité d’une amitié privilégiée. Le temps, et mes autres conquêtes avec qui je pouvais vivre une passion plus charnelle, nous ont finalement éloignés. Mon inexpérience m’avait peut-être fait rater une belle découverte.
Sophie me ramenait à cette époque de ma vie, et cette fois-ci, j’étais tenté de jouer le jeu. Je devais aussi admettre que la présence de Sophie, et nos secrets, me rendaient plus joyeux, ce qui paraissait dans mon attitude avec mes enfants et ma conjointe. Je sifflotais plus souvent, mettais plus d’amour dans la confection des repas, me rendait plus disponible à eux. Bref, elle était pour l’instant un catalyseur de bonheur. Et de sensualité. Et de rut.
Mon flot de pensées fut interrompu par mon téléphone, posé sur la table de la cuisine à côté de mon ordinateur, qui prit vie.
Un texto de Sophie.
Merde ! me dis-je. Elle vient de réaliser qu’elle a vendu la mèche à un autre voisin, ou que nous nous sommes fait voir l’autre vendredi ? Quel danger de me texter ainsi !
Nous ne nous étions pas entendus sur ce que nous pouvions nous échanger, ou non, par texto, mais je me fiais à son intelligence pour ne pas m’écrire des messages compromettants. Si elle m’envoyait une alerte, ce devait être grave.
J’ouvris l’application de messagerie. Je vis que trois petits points s’animaient, indiquant qu’elle écrivait un nouveau message. J’attendais avec impatience, accompagné de sueurs froides, ces quelques mots qui m’éclaireraient certainement, mais qui avaient le potentiel de faire chavirer ma vie.
« Plus de café ! Tu peux me dépanner ? »
J’éclatai presque de rire, mais me retins pour ne pas réveiller les autres. Cette chère Sophie avait la capacité de me faire vivre les émotions les plus vives.
« Bien sûr ! pianotai-je. Latté, cappuccino ? »
« Cortado ? »
« Bien tassé ? »
« Bien tassé ! »
« Dans 5 minutes, service au-dessus de la clôture ! »
Je lui préparai le café, m’en fit un en même temps et sortis par la porte arrière. Sophie était installée sur son balcon, affairée à lire sur sa tablette électronique. La matinée était particulièrement clémente : ciel bleu, air immobile, 12 degrés. Elle s’était vêtue de gros bas de laine, d’un pantalon ample et d’un pull épais qui épousait son corps. Sa silhouette fine semblait être bien au chaud. Lunettes de lecture sur le nez (je notai un nouvel indice pour déterminer son âge ; probablement quarante-cinq ou plus), une mèche de ses cheveux de jais qui lui pendait dans le visage, elle avait le look parfait de l’intello bohème.
Elle fut surprise par mon arrivée ; elle était visiblement bien absorbée par sa lecture. Elle leva la tête, me sourit comme elle seule savait le faire, retroussant légèrement son nez fin et plissant les yeux du même coup, ses lèvres ourlées s’étirant largement. J’imaginais que son sourire n’avait pas changé d’un iota depuis qu’elle eut été prépubère. Elle faisait l’effet d’un rayon de soleil dans sa cour encore ombragée, une fraîcheur intemporelle.
La blague était bonne, mais la palissade séparant nos terrains m’empêchait de m’exécuter.
J’avais prononcé la phrase sans m’apercevoir immédiatement du double sens dont elle était chargée (au Québec, l’expression « Sauter la clôture » signifie commettre l’adultère, le figuré de passer par-dessus la clôture pour aller honorer la voisine, ou le voisin, selon les goûts). Avait-elle saisi cette subtilité avant même que je ne m’en rende compte ? L’écriture du matin m’avait déjà amené à un état d’excitation partielle. Venais-je de faire un lapsus lubrique ?
Oh. Avec le regard qu’elle me jetait à ce moment, j’avais l’impression qu’elle avait pigé.
Si elle n’avait pas saisi, moi j’étais un curé. J’embarquai dans le jeu sans me poser de questions.
Elle était facile celle-là.
Je fus momentanément désarçonné. À l’évocation de demander une deuxième portion, je revis ce petit « Encore » qu’elle s’était fait tatouer à l’intérieur de l’aine. Du coup, mon imagination s’était vidée, ou plutôt remplie d’images toutes aussi sulfureuses les unes que les autres, et je restai un moment la bouche ouverte à chercher ma prochaine réplique. J’essayais de recentrer mon esprit sur la joute oratoire que nous avions entamée. Qu’allait être ma prochaine proposition ? Un mille-feuille chantilly ? Un hot-dog vapeur ? Une moule et frite… tout ça n’était pas suffisamment associé au petit-déj. Poitrine de dinde gratinée ? Je ne voudrais pas qu’elle pense que je l’associe à une bête volaille. Après une cogitation laborieuse, je réussis finalement à articuler :
Ses yeux noisette, noirs dans l’ombre du matin, brillaient de lubricité. J’avais encore un peu de sang au cerveau, mais je le sentais se drainer irrémédiablement. Heureusement, elle mit fin au match :
L’air me semblait chargé de phéromones sexuelles, qui en nature appelait les animaux à s’accoupler. Mais nous n’étions pas en nature, et même si nous étions des animaux, notre statut nous obligeait à quelques règles de bonne séance à respecter.
Avec le temps et au fil des discussions de ruelle, j’avais compris qu’elle appelait sa conjointe Noémie « No », alors j’avais adopté ce sobriquet.
Ainsi, je retournai à l’intérieur, et m’affairai aux crêpes au son des blocs Lego que mon fils remuait dans son grand bac pendant qu’il concevait un énième avion supersonique. Sans école, c’était au moins une activité un tant soit peu imaginative. Nous discutions sporadiquement, et mon esprit voguait du côté de la balade du lendemain matin.
* * *
J’avais élaboré un trajet d’environ 75 kilomètres, qui nous menait en Montérégie, cette région rurale sise entre Montréal et les États-Unis. Les routes étroites et sinueuses étaient peu fréquentées et les quelques automobilistes qui les empruntaient tôt le dimanche matin arboraient une attitude tout à fait courtoise avec les cyclistes, ce qui était plutôt rare aux environs de Montréal. Les routes dégagées à travers champs allaient nous permettre de bien profiter des rayons du soleil, ce qui nous éviterait d’avoir à nous habiller trop chaudement. Même si au départ on annonçait à peine dix degrés, nous allions probablement revenir au bercail avec un clément vingt.
À 6 h 30 pile, j’étais dans la ruelle aux côtés de ma monture de carbone, les poches de ma veste de vélo remplies de bananes, gels, pompe, tube de rechange et bien entendu mon téléphone, ce couteau suisse des temps modernes. Feu arrière clignotant et ordinateur de vélo et pleinement chargés ; j’étais prêt à mettre les voiles, cap au sud.
Un raffut provenant de la cour de Sophie, suivi du clic-clic-clic caractéristique d’une roue libre précédèrent son arrivée.
Sous son casque, ses joues creusées par de petites fossettes bordaient son large sourire et ses yeux pétillants. Elle avait un don inné pour tout tourner au positif, même une porte de clôture qui grinçait.
Et ainsi, nous nous mîmes en route, émergeant dans la rue déserte baignée par le soleil levant. Nous avions quelques kilomètres à faire en ville avant de rejoindre le fleuve, et le traverser à partir de l’Île-des-Sœurs. À cet endroit, la piste cyclable nous permettait de rouler côte à côte et de jaser.
Elle devait faire référence à son ancienne relation. Sa relation hétérosexuelle.
Clairement, cette période de sa vie ne lui évoquait pas de bons souvenirs. Je décidai de changer de sujet.
Nous arrivions à un chemin plus étroit et elle passa devant moi. Je la suivis de près, profitant de la vue. Car la vue était digne de mention.
Depuis que je la connaissais, sa chevelure s’était allongée passablement, conséquence des salons de coiffure qui étaient fermés. Elle avait attaché ses cheveux noirs en deux couettes, qui dépassaient de son casque et lui tombaient sur les omoplates et qui virevoltaient dans son sillage. Son chandail de vélo blanc laissait paraître le doré de sa peau là où il était le plus tendu. Le profil de son dos en sablier invitait les yeux à glisser vers son cuissard noir mat, qui moulait ses fesses bien rondes. Et c’était tout naturellement que cette rondeur roulait au-dessus de ses jambes au rythme de ses coups de pédale. Les mollets montaient et descendaient, se contractant et se relâchant. Lorsque tendues, leurs arêtes se dessinaient au-dessus des bas courts qu’elle portait. J’imaginais la sensation de ces protubérances fermes se pressant sur mon fessier si elle m’enlaçait de ses jambes, me collant contre son bassin pour que je la pénètre profondément. Ce devait être sublime.
Cette superbe physionomie se mit à grandir dans mon champ visuel et je m’aperçus un peu tard que Sophie était en train de freiner à un feu rouge. J’appliquai les freins en urgence, mais dus manœuvrer sur la gauche pour éviter de la percuter. Elle me regarda quitter la chaussée et glisser sur la pelouse avant de m’arrêter.
La lumière vira au vert et elle décolla. Debout sur ses pédales, la perspective était encore plus agréable. L’espace entre ses cuisses se définissant parfaitement, il exposait clairement la voûte de son périnée et j’imaginai mes doigts s’y faufiler adroitement. L’œuvre d’art se dandinait de manière ostentatoire alors qu’elle accélérait et je n’eus aucun mal à observer la consigne qu’elle m’avait imposée : regarder devant. Je la suivis ainsi à travers quelques rues résidentielles sinueuses qui menaient à l’estacade.
L’estacade était ce pont parallèle au pont Champlain, qui enjambait le fleuve Saint-Laurent qui était réservé à de la machinerie d’entretien. Surélevé de seulement quelques mètres par rapport au niveau de l’eau, il donnait une perspective unique. Nous avancions à vitesse modérée sur la petite passerelle en surplomb qui avait été aménagée pour le transport actif. Le miroir azur du fleuve, qui n’était perturbé d’aucune brise, défilait à quelques mètres sous nous. L’estacade ne rejoignait pas l’autre rive du fleuve (la vraie « terre ferme » !), mais plutôt une bande de terre artificielle séparant les rapides du fleuve de la voie maritime empruntée par la marine marchande. Cette bande de terre, longue d’une quinzaine de kilomètres et large d’une vingtaine de mètres était un des endroits prisés par les cyclistes. Le couvert de bitume n’était parcouru que par les véhicules procédant à l’entretien de la voie maritime, ce qui n’arrivait jamais. Il était ainsi possible de rouler sans avoir à se soucier d’une quelconque circulation, et l’eau couvrait la périphérie de notre champ visuel, tant à gauche qu’à droite. Il y avait au bout un grand parc sauvage, tout juste au niveau du fleuve et vis-à-vis des larges rapides. C’était un endroit très agréable à fréquenter.
Je passai devant elle pour faire la locomotive pendant un moment, et nous alternâmes la position de tête à intervalles réguliers. Je restais attentif à l’effort qu’elle fournissait, car même si elle était une cycliste puissante, je pouvais pousser plus qu’elle et je devais m’assurer qu’elle ne brûle ses forces trop rapidement. Lorsque j’étais devant, je me demandais si la vue de mon postérieur pouvait l’éveiller autant que le sien m’avait émoustillé. J’avais pris la peine d’enfiler mes vêtements de vélo qui donnaient le plus envie de glisser ses mains dessus. Ou même de les passer dessous. On peut toujours rêver !
Nous approchions du bout de la piste, là où nous devions traverser une écluse et je voyais qu’un bateau s’apprêtait à y entrer. Pas de chance, le pont que nous devions emprunter était levé et nous nous allions devoir attendre que le navire passe avant de traverser. Sur le dernier intervalle où Sophie avait passé devant moi, j’avais remarqué qu’elle soufflait plus fort et elle basculait davantage les hanches sur sa selle. Même si cela restait très plaisant pour le regard, je crains qu’elle ne soit déjà en train de s’épuiser.
En raison de la COVID, le parc était officiellement fermé et l’accès en automobile était impossible, mais les vélos pouvaient se glisser aisément entre les barricades. Une descente menait au niveau du fleuve, du côté des rapides. Ils étaient très forts à cet endroit, et particulièrement à cette période de l’année. L’air était imprégné de l’odeur de l’eau qui se vaporisait sous l’action des torrents et le bruit qu’ils engendraient lavait les oreilles. C’était un grand parc, très boisé et sauvage au centre qui avait anciennement été un terrain de camping. Une partie avait été récemment rouverte, mais les secteurs les plus éloignés étaient revenus à l’état sauvage. Les sentiers donnant accès à ces terrains étaient toujours praticables et il m’arrivait souvent d’aller en faire le tour à une cadence lente pour reprendre mon souffle avant de retourner vers Montréal à un rythme plus intense.
Au bout du chemin, j’identifiai un coin bien ensoleillé, un peu en retrait du fleuve. Même si sa proximité était agréable, l’eau froide qui s’y agitait refroidissait considérablement l’air ambiant. Je m’arrêtai et posai un pied à terre à cet endroit, en profitant pour boire une longue lampée d’eau. Je me retournai vers Sophie, qui descendit de son vélo.
À ces mots, elle se tourna pour me faire dos et glissa une main dans son cuissard. J’avais bien imaginé mes mains sur son cuissard, ses mains dans mon cuissard, mais pas ses mains dans son cuissard. Comme quoi mon imagination n’était pas à toute épreuve. Je la vis se trémousser momentanément, puis elle la ressortit, en poussant un soupir de soulagement. J’étais décontenancé par ce qu’elle venait de faire, ne comprenant pas de quoi il s’agissait. Elle se retourna vers moi, le visage un peu rougi.
Elle leva la main qu’elle avait plongée dans son cuissard. Entre son pouce et son index luisait une boule de quelques centimètres de diamètre à l’allure métallique. Se faisant, elle se mordit la lèvre inférieure.
Je n’en avais jamais vu en vrai, mais la simplicité de l’objet le rendait facile à identifier.
Cette femme avait un don pour faire bouillir mon sang. En l’espace de quinze secondes, j’étais passé du repos au garde-à-vous. Et comme je l’avais écrit précédemment, le lycra ne cachait rien. Surtout pas ça, en fait.
Je ne pouvais pas tenter de feindre l’ignorance. Mieux valait l’approche frontale.
J’avais plutôt l’habitude de déshabiller ma partenaire, et de me laisser déshabiller par elle que de jouer à l’effeuilleur. Et de m’exhiber dans un lieu public, c’était une première. J’analysai la situation davantage, me rappelai que le parc était officiellement fermé, et qu’il était encore très tôt. Nous n’avions vu aucun autre cycliste depuis que nous avions emprunté l’estacade. C’était passablement désert. Là où nous étions, même un passant n’aurait pas pu nous voir. Il aurait fallu qu’il ait l’idée de venir se réchauffer dans notre petite enclave pour nous apercevoir. Et je savais que l’exhibitionnisme excitait Sophie.
J’entrepris donc d’ouvrir la fermeture éclair de mon chandail, en faisant descendre lentement le chariot d’une manière que j’aurais voulu langoureuse, mais dont je doutais fortement de la qualité du rendu. Arrivé en bas, les deux pans de mon vêtement se détachèrent, découvrant mon torse et mes abdominaux. Je pris conscience de ma posture, redressai le dos pour tenter d’être à mon avantage, sans pour autant l’arquer. Je ne sentais pas nécessaire de forcer pour me faire un ventre plat ; j’étais bien assez svelte, mais je contractai tout de même un peu mes muscles de l’abdomen juste pour les former un peu. Je regardai Sophie dans les yeux, mais les siens baissèrent lentement jusqu’à mes pieds.
Je ne pouvais pas me défaire des bretelles de mon bib sans retirer mon chandail complètement. Si un passant arrivait, j’allais être très vulnérable. Et si c’était une passante qui se pointait à l’impromptu ? Trois possibilités : elle tournait les talons rapido presto, elle appelait immédiatement la police ou elle venait nous rejoindre. J’estimais les chances à 90%, 9.99% et 0.01% respectivement. Ces chiffres me confortèrent, puisque j’avais 90.01% des chances que la situation ne dégénère pas négativement, et j’espérais grandement sous-estimer la probabilité de la troisième possibilité. Fort de cette analyse, et sans briser le contact visuel avec Sophie, je ramenai mes épaules vers l’arrière, ce qui eut pour effet de faire tomber mon chandail au sol. Mon bib gris foncé orné de rouge était maintenant la seule pièce de vêtements qui séparait mon impudeur partielle de la totale indécence, et il ne cachait rien de ma silhouette. À ce stade-ci, les bas et les souliers ne comptaient que pour très peu. J’imaginais la scène :
Sophie arborait des yeux ronds comme je ne les avais jamais vus. Elle qui avait plutôt l’habitude de les plisser légèrement pour les rendre plus expressifs, je la découvrais dans une nouvelle gamme d’émotions. Était-ce de la surprise ou de l’envie que je lisais sur son visage ? Croyait-elle que je me serais dégonflé devant sa demande ? Où était-elle en train de se retenir pour ne pas éclater de rire ?
Rassemblant mon courage, ou abdiquant mon bon sens, je ne savais pas trop, je passai un pouce sous la bretelle au niveau d’une épaule, et je la fis glisser le long de mon corps. Je suivis cette main du regard, et continuai mon geste en étirant le tissu vers le bas. Cela eut pour effet d’abaisser légèrement le haut du cuissard, dégageant ce petit creux entre les abdominaux et le haut de mon aine. Toujours en conservant mes yeux sur mes mains, je fis de même avec l’autre bretelle. Ainsi accoutré, mon short de cycliste ne me couvrait plus que de la mi-cuisse à la frontière du pubis. Et mon sexe dressé s’en échappait presque.
Je relevai la tête pour retrouver le regard perçant de Sophie, qui n’avait rien manqué. Elle ne se gênait pas pour loucher ostensiblement vers mon bas-ventre. Tant qu’à jouer le jeu, je raidis les cuisses et mes quadriceps prirent une forme carrée, bien ferme. Elle releva la tête, ramena ses yeux vers les miens.
Elle faisait la moue, comme une petite fille à qui on avait promis une glace et qui commençait à s’impatienter de l’attendre. Je glissai mes pouces sous mon bib, au niveau des aines, et repoussai le vêtement vers le bas. Mon pénis, incliné sur la droite lorsque retenu par sa prison de lycra, se retrouva libre et prit une position verticale, pointant le zénith. Pour ajouter à l’effet, j’avais contracté mes muscles pelviens, poussant davantage de sang dans ma verge, la faisant gonfler tant en longueur qu’en diamètre, et enflant le gland qui luisait sous la lumière jaunâtre du soleil du matin. Les veines la ceinturant se dilatèrent. Une goutte de mouille perla à son bout et chut au sol dans un long filet cristallin, ce qui montrait à Sophie que pour être ainsi lubrifié, le désir devait m’avoir habité depuis longtemps déjà. Mes testicules se resserrent au contact de l’air frais, et je restai ainsi un instant en tentant de trouver une suite pertinente à ce petit jeu.
Je revis le strip-tease torride que Sophie avait fait chez elle pour Noémie qui avait culminé par un orgasme saisissant et je me demandai si elle s’attendait à ce que j’aille aussi loin qu’elle. Je ne trouvai pas que de commencer à me branler allait être artistique ou gracieux. Pas autant que la danse qu’elle avait effectuée. Je fis quelques allers-retours de ma main sur ma verge, la serrant entre mes doigts, percevant sa dureté, ce qui exacerba la proéminence des veines qui la couvrait. Ce mouvement était bon ; je soupirai longuement ce faisant tout en la dévisageant. Sophie fixait ce mouvement attentivement, mais immobile, souriant audacieusement. Après quelques secondes de ce manège, je remontai mon cuissard pour qu’il remballe tout juste mon appareil.
J’en profitai pour tendre l’oreille. Aucun bruit suspect n’annonçait l’arrivée de regards indiscrets. Avec un sourire défiant, elle s’exécuta rapidement. Sa fermeture éclair s’ouvrit presque en… un éclair. Son chandail se retrouva rapidement au sol. Ses seins pâles brillèrent dans l’éclat du jour et pointèrent vers moi, couverts d’une légère chair de poule, me dévisageant à mon tour. Les aréoles chocolatées s’étaient visiblement durcies sous la fraîcheur ambiante, leur texture devenant plus accidentée, et elles avaient pris une couleur plus foncée. Je les fixai sans complexe. J’en eus l’eau à la bouche. Elle défit sa bretelle centrale, et baissa son cuissard, exposant son sexe à l’air libre. Tout en me regardant, elle fit rouler la boule geisha entre ses doigts, la plaqua à son sexe et, dans un mouvement théâtral où elle expira profondément de ses lèvres en cœur, ses paupières frétillant sous la sensation, la poussa en elle. L’objet fut avalé d’un trait et disparut. Elle m’exposa les paumes de ses mains tel un magicien qui venait de faire disparaître une carte à jouer et qui tentait de prouver à son audience qu’il ne la détenait plus.
Encore une fois, elle avait réussi à me submerger de lascivité. Je fus irrémédiablement attiré par elle et mon premier pas en avant fut inconscient. Le deuxième fut tout aussi inconscient, mais guidé par le désir qui m’avait gagné. Le troisième m’approcha à quinze centimètres d’elle et je m’arrêtai net. C’est à ce moment que je perçus notre véritable différence de taille. Le dessus de sa tête arrivait à peu près à la hauteur de mes yeux. Sa bouche était au niveau de mon cou. Elle expira longuement, et je perçus la brise de son haleine chaude et chevrotante sur mon thorax. Était-elle nerveuse ?
Je me penchai vers l’avant et mes lèvres rejoignirent les siennes. Elles tremblèrent avant de se souder complètement, comme si elles mouraient d’envie de ce premier contact, mais savaient qu’il n’y aurait qu’une seule première fois. Était-ce la meilleure première fois qui fût possible ? Après quelques secondes à se courtiser, elles finirent par se rejoindre. Légères tout en étant fermes, les lèvres de Sophie me rappelèrent celles de ma toute première copine. La belle Ludivine. Les heures que nous avions passées à nous embrasser, ne connaissant pas encore tout ce que nous pouvions faire de nos corps, ou plutôt préférant attendre avant de le découvrir. Presque immédiatement, sa langue pointue se fraya un chemin au-devant de la mienne, et d’une main je trouvai instinctivement l’entrée de son sexe pour y glisser le majeur. Son humidité chaude l’accueillit et il alla rapidement buter sur la boule métallique qui occupait déjà l’espace. Je conservai une pression délicate sur l’objet, alors que mon pouce rejoignait son clitoris. Ses jambes fléchirent légèrement sous la décharge de plaisir que cela lui procura, et elle mordit ma langue en poussant un gémissement sourd.
Une fois cette première sensation passée, ses lèvres se firent plus inquisitrices et j’eus le sentiment qu’elle dévorait les miennes. Elle goûtait le miel, ses lèvres étaient comme un fruit mûr à point, et sa langue avait la texture de la soie. Je continuais à jouer de mes phalanges, tel un musicien qui caressait son instrument favori. Son chant, assourdi par notre long baiser, variait en intensité et en tonalité. Ses jambes défaillaient à chaque spasme divin que ses sens lui procuraient. Leur intensité augmentait, elle finit par en perdre l’équilibre. Elle se pencha vers moi et prit appui sur mon épaule. Pour la première fois, mon torse entra en contact avec ses seins. Ils s’écrasèrent sous son poids, je sentis leurs cimes se planter dans ma peau, m’arrachant à mon tour un soupir lubrique. Ma conscience voulut me rappeler à l’ordre :
« Alexis ! Tu joues avec le feu ! Tu te laisses ensorceler par cette femme. Et les gouttelettes, la COVID ? Ce n’est pas le temps du bouche-à-bouche, connard ! »
Je me défis de son baiser, et descendis mes lèvres vers ses seins. Une autre première, si suave. Un frisson nous parcourut, généré par ce plaisir exploratoire. J’en fis le tour, humant leur odeur florale, goûtant ses mamelons fermes, emporté par leur consistance et leur douceur. Mes doigts conservaient la pression en elle, et tout son corps répondait aux variations que je dictais. La main libre qui me restait se faufila dans son cuissard, lui empoignant une fesse. Elle était plutôt menue, et je sentais le muscle ferme se raidir sous mon étreinte. Je serrai plus fort. Elle expira profondément. Mais j’en voulais encore plus. Je la désirais dans son entièreté. Je continuai mon cheminement vers le bas, mon menton glissant sur son ventre, rejoignant la naissance de sa toison. Je happai la tête de son papillon, conservant ma phalange en elle. Maintenant à genoux, je continuai à glisser vers le bas, l’invitant à faire de même. Je me couchai sur le dos dans l’herbe encore sèche et froide, et elle suivit mon visage de son bassin. Ce « croque-enjambe » s’annonçait savoureux. Mon œil se posa sur ce petit « Encore » qu’elle avait de tatoué là où seulement les amants gourmands pouvaient l’apercevoir. J’allais enfin pouvoir honorer cette demande implicite.
Ses genoux de part et d’autre de mes tempes, elle chevauchait ma tête. Ce recoin de son anatomie où j’avais la chance de pouvoir me trouver, qui m’hypnotisait tout à l’heure quand elle dandinait son superbe cul devant moi, je ne m’étais pas attendu le voir d’aussi près, aussi tôt. En fait, sa seule vue m’avait semblé bien suffisante à ce moment. Mais maintenant qu’il m’était offert aussi généreusement, je m’accommodais de cette nouvelle situation avec grand plaisir, avec reconnaissance. Ma langue lapait tout son sexe exposé à l’air, alors que de l’intérieur je lui arrachais des soupirs par boule geisha interposée. Incapable de conserver ma main sur son fessier, elle était remontée vers ses seins, que je titillais simultanément du pouce et de l’auriculaire. Elle avait les bras levés vers le ciel, les yeux fermés.
Je saisis son bourgeon en éclosion de mes lèvres, le suçant avidement. J’entendis son souffle s’accélérer, et un long râle naître dans son abdomen. Ses cuisses tremblèrent, cédèrent, et elle s’assit carrément sur ma figure. En se cabrant, elle expira vers le zénith en un staccato fauve. J’étais inondé de son plaisir, badigeonné de son nectar, et je suivais chacun des mouvements erratiques de ses hanches pour ne pas briser le contact à ce moment si sublime. Après de longues secondes de ce déchaînement jouissif, c’est tout son corps qui sembla l’abandonner. Elle retomba en avant, posa les mains au sol, sa tête penchée vers l’avant, et haleta de longs hoquets sourds, grogna presque. Son bassin résonnait encore du ressac de son orgasme. Elle reprenait lamentablement son souffle dans des gémissements rauques.
J’avais probablement l’esprit plus clair qu’elle et je me demandai ce qu’elle avait réellement voulu dire, me rappelant son calembour de toute à l’heure. God ou gode ? Dans le deuxième cas, j’étais son gode ? C’était probablement la meilleure explication de ce qu’elle envisageait pour moi. Nous étions des copains aux intérêts communs, et j’étais aussi cet objet dont on se sert pour briser la solitude, ou pimenter les ébats à deux ou plus. À l’origine, j’étais le miroir devant lequel elle se masturbait, se trouvant belle. Je devenais maintenant cet objet qui lui procurait joie et volupté par contact direct. Un jouet érotique doté d’une NI, une Natural Intelligence. Ou était-ce plutôt une NS, une Natural Stupidity ?
Quoi qu’il en soit, voilà une perspective qui me souriait bien. Être la machine à plaisir de cette femme. J’aimais le spectacle visuel et auditif de son corps emporté par la décharge hormonale de l’orgasme, de la drogue sexuelle. Ma conscience voulut s’opposer : je ne devrais pas céder à cette envie.
« La ferme, conscience. »
Comme une cavalière, Sophie fit passer une jambe par-dessus moi pour descendre de la monture qui l’avait portée dans ce galop inattendu. Les mains toujours au sol, elle vint plaquer ses lèvres sur les miennes pour me rouler une pelle sauvage, de sa respiration encore saccadée.
Je croyais que ce petit jeu nous ramènerait sur un pied d’égalité, mais j’avais tort.
Le contact de sa paume et de mon sexe me fit l’effet d’une décharge électrique. Tout mon corps en frémit. Ses doigts fins l’entourèrent, et elle me palpa longuement, jouant de variations de pressions. J’étais dur. C’était bon.
Elle releva la tête et se dirigea vers lui. Sans préavis, elle le goba d’un seul coup. Le confort de sa bouche, si chaude en comparaison de sa main fraîche était sublime. Elle m’écrasait entre sa langue et son palais. Puis, elle commença à monter et descendre, tout en aspirant mon gland.
Accroupie à mes côtés, sa tête et son tronc oscillant pour m’arracher des soupirs de bonheur dans des petits bruits de succion splendides, je ne pus résister à l’envie de continuer à lui prodiguer du plaisir. Ma main s’insinua à nouveau dans son bib, retrouvant sa fleur ouverte, accueillante, humectée, et gourmande. Je recommençai à jouer de cet instrument mélodique, et immédiatement j’entendis l’effet, à l’autre bout de son être, quand elle expira longuement, brisant la cadence de sa fellation. Elle dut me ressortir de sa bouche pour respirer, déconcentrée par mes doigts baladeurs, mais ne se défila pas complètement et entreprit de me lécher en compensation.
Mon gland complètement décalotté reçut cette cajolerie royale en se gonflant davantage, ce qui me paraissait impossible. Mais pourtant… Toujours sous l’effet de mes doigts, elle lâcha quelques « ooooh » langoureux avant de reprendre son labeur, lapant, suçant, croquant mon phallus comme une friandise. Je sentais cette divine cyprine submerger le chamois de son short, et le son visqueux de mes attouchements répétés se répercutait à mes oreilles.
Ses doigts coquins jouaient avec mes testicules, les pressant, les massant. Je perdais la tête, je sentais venir ce torrent d’exaltation. Elle avait perçu cette montée, ce qui lui fit diminuer la cadence. De mon côté je continuai à la doigter avidement. Un premier tressautement m’indiqua que la belle Sophie allait à nouveau me gracier de ses vocalises de cantatrice. Elle reprit du rythme dans sa voracité, ce qui m’approcha davantage de ce monde de pur plaisir. Mais le plaisir naissant était teinté d’un vertige. Le vertige de tomber du côté de l’adultère. Je m’étais demandé quand ce jeu cesserait d’être un simple jeu, quand je sentirais que je trompais réellement ma conjointe.
Ce moment, je le sentis, était juste là. Il montait dans mes couilles, emportant avec lui vingt années de fidélité, déchirant des désirs inassouvis, des occasions manquées, des envies refoulées. Il secouait mon corps, m’emportait dans ce sublime abandon, me faisait basculer de l’autre côté de la clôture, créait un nouveau temps zéro. Pour le reste de ma vie, il y aurait avant cet instant magique, et après. Je m’offrais à une autre femme, elle me tirait vers cet inconnu. En bonne magicienne, elle avait parfaitement synchronisé la séquence des évènements. Alors que je giclais sur son palais, les cahots de son bassin m’indiquèrent qu’elle décollait avec moi. Comme une bête en rut, elle expira par les narines en à-coups pour dissiper la tension de son nouvel orgasme. Je perçus sa déglutition, après chaque jet de sperme que j’excrétais. Ces trop courtes secondes de pur plaisir, je les savourais, nous les savourions. J’aurais recommencé mille fois, me semblait-il, j’étais insatiable de ces sensations. Je voulais donner à cette femme tout le plaisir qu’elle voulait, et maintenant je réalisais qu’il semblait qu’elle voulait me rendre la pareille.
Quand la source fut tarie, quand son plaisir se dissipa, elle se dessouda de ma verge et se redressa, s’asseyant sur ses talons. Son torse nu étincelait au soleil. Ses mains sur ses cuisses, le visage relâché, les paupières fermées, d’une allure yogique, elle inhala et expira lentement et longuement. Toujours couché au sol, je synchronisai ma respiration à la sienne. Je lui touchais la fesse, que je pressais doucement à travers son cuissard. Sur mon ventre, mon sexe repu reprenait sa taille de repos, comme une glace fondant au soleil.
Un aboiement nous fit redescendre de notre nuage. Le bateau devait avoir libéré l’écluse, le pont-levis avait été rabaissé, et un promeneur avait enfreint l’interdiction de passage, tout comme nous. Sans nous concerter, nous nous levâmes rapidement et renfilâmes nos vêtements. Je regardai sa poitrine disparaître tristement sous son chandail, mais sa silhouette restait sublime dans le tissu étiré. Nos yeux brillants se croisèrent.
Nous enfourchâmes nos bécanes, nous apprêtions à partir.
Elle plongea la main dans son cuissard, se tortilla brièvement, et la ressortit, tenant entre ses doigts l’objet de plaisir, un sourire triomphant sur le visage. Sans m’avertir, elle me la lança. Le tir était précis, et je pus l’attraper. Encore humide de son plaisir, elle atterrit dans ma paume accompagnée d’un petit « flop » sonore. À mon tour, je la pris entre mes doigts, la regarda, puis fit un clin d’œil à Sophie. J’aspirai la boule et lui montrai mes mains vides.
Je m’imprégnai du goût de Sophie une dernière fois, recrachai la sphère et la lui relançai.