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Temps de lecture estimé : 34 mn
01/10/21
Résumé:  Sandra, directrice de l’agence de Pôle Emploi, tombe amoureuse de Jérôme, un demandeur d’emploi particulier.
Critères:  fh travail amour -rencontre
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message

Série : Demandeur d'emploi

Chapitre 01 / 03
La rencontre

Ding ! « 421 » annonce l’afficheur à LED rouges. « Bingo, c’est pour moi » , pense Jérôme en se levant. La fille le reçoit avec un air blasé, les yeux cernés et paraissant s’ennuyer dans sa cabine comme un écureuil dans sa roue. Une seule chose la préoccupe, la pendule qu’elle consulte fréquemment par-dessus son épaule. Il est vrai que passer sa journée entre deux planches, cette sorte de cabine ouverte supposée préserver l’intimité de la conversation, avec les mêmes gens espérant, parfois, du boulot mais sans rien à leur proposer, ce doit être usant.



Passage derrière la guérite, ça râle dans la file d’attente. Dédale de couloirs tristes et longs comme un jour sans pain et ça, Jérôme connaît bien. Le pain lui a manqué, comme le reste, et il a dû aller frapper à la porte des Restos du Cœur, comme tant d’autres. Merci Coluche, mais pas plus que l’Abbé Pierre en son temps, tu n’as pu renverser la table et faire disparaître la misère. Au contraire, nos riches gouvernants élus par de plus riches encore ne vont pas s’abaisser à traiter la pauvreté puisque des associations s’en chargent. Bureau aux parois vitrées, mais des stores à lamelles préservent la confidentialité. Présentations, bonjour, Madame. La nana de l’accueil fait un résumé rapide et connecte sa cheffe sur le dossier Rezzin, puis retourne dans son urinoir.



C’est lorsqu’elle pose ses petites lunettes, se lève et sort de derrière son imposant bureau que Jérôme prend soudain conscience qu’il est en pleines confidences avec une femme. Et quelle femme ! Juchée sur des talons aiguilles de dix centimètres, un postérieur d’une rotondité parfaite moulé dans une jupe de toile écrue, avec une veste cintrée assortie mettant autant en valeur une taille fine qu’une poitrine drue. Il prend une décharge électrique dans l’occiput et une bouffée de chaleur lui monte aux joues. Il la suit dans un nouveau dédale de couloirs amenant à une porte arrière donnant sur l’autre rue. Ils marchent tranquillement dans le centre-ville, inondé par le soleil de fin de printemps, en devisant tranquillement jusqu’à un restaurant italien.



Ils terminent, lui sa scalopina alla milanese, elle sa salade de pomodori con mozzarella, prennent deux grosses gelati et deux cafés pour terminer. Elle reprend le chemin de son agence, il rentre chez lui, non sans passer un long moment à regarder s’éloigner l’harmonieuse silhouette chaloupant élégamment sur ses talons aiguilles. Il regrette de ne pas l’avoir assez remerciée pour ce déjeuner, pourtant court et peu somptueux, mais il a tellement apprécié d’être dans un restaurant pour la première fois depuis tant de mois. Il ne peut même pas lui envoyer un texto, elle sait tout sur lui et lui bien peu sur elle, pas même un numéro en dehors de la plate-forme d’accueil. Il va se cueillir une salade, ramasser les trois œufs quotidiens de ses poules, ce soir ce sera omelette-salade, comme hier, comme souvent.


Samedi. Il se casse la tête sur un truc qu’il a oublié : « elle s’est rendu compte » le choque, mais en écrivant « elle s’est rendue compte », le doute s’installe. Verbes pronominaux, le réfléchi fait partie du verbe, le complément est après, pas d’accord… Vérification. Soudain, le téléphone :



Et merde, pense-t-il, je n’ai pas fait le ménage… tant pis, trop tard. Le moteur de la voiture vrombit déjà, peinant à grimper la pente raide de la cour. Il sort à son avance, lui conseille de laisser en première en plus du frein à main.



Elle descend l’escalier comme une folle, si vite que le bas de sa robe se gonfle comme un parachute. Elle revient rapidement, chargée de ses achats.



Ils descendent la rue jusqu’à celle qui longe la rivière et parcourent environ cinq cents mètres. Là, entre deux maisons, une petite clôture ancienne mais bien restaurée ouvre sur une dizaine de mètres de large. En bas, la rivière et un paysage magnifique sur la vieille ville, le vieux pont, le moulin, le méandre reflétant comme un miroir.



Elle remporte même une petite provision de légumes frais et un gros bouquet de plantes aromatiques. Quand ils rentrent, le rosé est frais, ils en boivent le premier verre sur le petit balcon. La bonne odeur de la pizza envahit la pièce, Jérôme place une grosse bougie sur la table, elle allume des lueurs intenses dans les grands yeux vert foncé de Sandra. La main de la jeune femme s’avance sur la table, bientôt recouverte par celle de l’homme. Ils continuent de manger leurs parts de pizza de l’autre main, en mordant à belles dents tout en se dévorant des yeux. Et puis leurs lèvres se rejoignent.



Elle lui donne tout ce qu’une femme peut donner à un homme.

Il lui donne tout ce qu’un homme peut donner à une femme.


Ils se réveillent avec les premiers rayons du soleil, elle est éclatante de blondeur et de bonheur. Elle grimpe sur sa poitrine amoureusement.



Elle se penche pour regarder sous le lit, il admire l’ovale parfait de ses fesses ainsi exhibées, les prend dans ses mains et fourre son nez dans la profonde vallée après s’être exclamé :



Elle se rétablit sur le lit, postérieur toujours offert à la gourmandise de son amant.



Il est doux, au début du moins. Sa Gwendoline n’avait jamais accepté de se faire visiter par là, il est aux anges. La chose devient démente quand, après la traditionnelle levrette, il reprend sa sodomie de face, les jambes de Sandra complètement relevées et écartées. Là, il lui demande de se frotter le clitoris, puis d’aller lui caresser le gland en passant ses doigts par le vagin. Ils partent tous deux dans un orgasme colossal.



La douche à l’italienne les accueille ensemble, instants de caresses sublimées par la mousse savonneuse. Pour le déjeuner, il sacrifie ses toutes premières tomates, juste mûres, poêlées avec des œufs cassés dessus et copieusement saupoudrées d’aromates, accompagnées de tranches de vieux pain toastées et frottées d’ail. Elle se régale et vante ses talents culinaires. Il remercie Internet pour cette bonne recette, cent pour cent produits « maison ». Ils ne peuvent se quitter sans refaire une dernière fois l’amour, se donnant rendez-vous dans une trop longue quinzaine. Mais le contrat est clair, Sandra ne veut pas perturber d’un iota la vie de son fils, ni même lui parler d’une quelconque relation amoureuse, encore moins d’une relation purement sexuelle.



Jérôme prend une journée de « transition », se remémorant le film de ce week-end inattendu, voire inespéré. Toute sorte d’idées lui passent par la tête. Cette femme est-elle tombée amoureuse de lui, genre coup de foudre ? Est-elle au contraire une habituée de cette pratique, puisant dans le vivier des demandeurs d’emploi ses amants occasionnels ? Lui-même en est-il amoureux ? À cette dernière question, la réponse lui semble claire, c’est non. Du moins pas encore. Quoi que… Ces deux jours de folie sexuelle ont mis fin à une traversée du désert de plusieurs années, durant lesquelles toute sexualité avait été exclue. Par la blessure de la trahison d’abord, par la honte de sa déchéance sociale ensuite, par l’habitude d’une solitude installée enfin. De conquérant, il était passé au stade de personnage insignifiant, couleur des murailles qu’il longe en souhaitant s’y fondre. En quelques mots et quelques attitudes, elle a su mettre en valeur ses capacités, son travail pour parvenir à se fabriquer un abri convenable à partir d’une ruine. Il regrette cette défiance vis-à-vis de tous que l’épisode Granradin lui a conférée. Après tout, tant que sa culpabilité n’est pas prouvée, le suspect n’est-il pas innocent ? Pourquoi ne pas accorder cette présomption d’innocence à Sandra, qui n’occuperait certainement pas son poste si elle avait commis n’importe quoi depuis des années ? Elle est divorcée elle aussi, mais elle a la garde de son fils, et donc n’est probablement pas responsable de cette séparation par un comportement volage. À la fin de la journée, il s’installe sur son petit balcon, respire profondément et se dit :


Prends ce qu’il y a de bon dans cette histoire, mon gars, et profite de cette bonne fortune. Non, tu n’es pas nul, la preuve. Et tu vas leur montrer à tous que tu peux rebondir, plus haut que là d’où tu es parti.


Il se couche plus serein dans des draps propres, souriant en repensant à ce qui l’a obligé à les changer. Ce n’est pas cette pétasse de Gwendoline qui se serait laissée sodomiser ainsi, en tout cas pas par lui. Des images du corps superbe de Sandra, dans différentes positions et situations se succèdent sous ses paupières fermées, il s’endort en bandant.


Le moral serait-il inversement proportionnel au remplissage des testicules ? Sans doute, puisque celui de Jérôme passe au beau fixe. Il décrète que l’urgence, l’été arrivant, réside dans son système d’arrosage. Certes, grimper les arrosoirs depuis la rivière entretient la forme, mais produit également des arrosages sporadiques qui ne plaisent pas aux tomates, les plus récentes ayant le syndrome du « cul noir », le bas du fruit tout noirci et racorni, preuve d’un mauvais arrosage. Direction la récup’ ! Avec un vieux ballon d’eau chaude, une pompe de voiture et un panneau solaire, il dispose désormais de cent cinquante litres par jour pour arroser, soit quinze arrosoirs, ce qui est largement supérieur aux trois ou quatre qu’il traînait précédemment. Ensuite, il récupère un maximum de tuyaux d’arrosage, parfois en reliant des bouts disparates avec des morceaux de tube, pour faire du goutte à goutte avec des trous d’épingle. Ce beau chantier l’occupe toute la quinzaine, à part quelques bouquins à corriger sur lesquels il passe ses soirées. Pas de nouvelles de Sandra jusqu’au vendredi, lorsque son téléphone bipe pour lui annoncer un SMS :



À l’heure dite, la petite voiture renâcle dans la pente du garage. Elle en descend, somptueuse dans un fourreau quasi oriental de satin vert canard, orné de motifs chamarrés. Ses cheveux blonds retenus en chignon, elle est magnifique. Elle attrape un lourd sac de courses en annonçant :



Elle conduit à son image, vite et bien. Elle a un sourire constant aux lèvres, le fourreau de satin fendu jusqu’à la taille montre ses longues cuisses fines et musclées.



Elle lui tend une feuille de carnet où le chemin est indiqué. Il est vrai que la fin du parcours est plutôt rock & roll, avec des embranchements incertains sur des routes pas plus larges que la voiture. Ils arrivent enfin, se garent sur l’herbe d’un pré prévu à cet effet, déjà occupé par quelques véhicules. Dans la grande longère, une marmite mijote dans la cheminée, exhalant une douce odeur de garbure. On les installe à une petite table pour deux près d’une fenêtre. Le menu est écrit à la craie sur un tableau qui circule de table en table, on pourrait manger du fromage de chèvre de l’entrée au dessert. Que des produits de la ferme. On leur apporte le vin commandé, un Cairanne épais, puissant mais délicieux, quand quatre nouvelles personnes font leur entrée.



L’un d’eux se détache du groupe et vient droit vers leur table. Petit, rondouillard, suffisant et mielleux :



Pépère va retrouver sa petite troupe, Sandra se rassied.



En disant cela, Jérôme enserre les jambes de Sandra entre les siennes.



Il n’entend qu’un léger claquement de talon sur le sol puis sens le peton délicat de la belle s’insinuer entre ses cuisses et venir caresser son sexe à travers le pantalon.



Finalement, la mascarade obligée tourne au scénario comique, les deux amants s’échangeant les pires provocations et insanités avec le ton et la gestuelle d’une discussion hyper sérieuse. Il n’empêche que leur repas est écourté. Elle avait rêvé de prendre le café, voire un digestif, en traînant dans une salle presque vide, à la lueur du feu de cheminée, ils partent rapidement une fois le sorbet au fromage blanc de chèvre avalé. La jeune femme reprend le volant tendue, visiblement agacée. Elle roule bon train pendant quelques kilomètres, les dents serrées, puis quitte la route principale pour s’engager dans une allée forestière. Là, elle coupe le contact et descend. Il se demande si c’est pour soulager une envie pressante, mais il voit sa tête dans la pâle lueur de la lune montante. Il descend à son tour.



Elle est accoudée sur le capot, ses longues jambes écartées faisant penser à une girafe qui s’abreuve, la jupe relevée autour de la taille. Il caresse les deux moitiés du fessier merveilleusement elliptique, constatant qu’un string minimaliste les sépare. Ses doigts suivent le ruban élastique qui les conduit jusqu’à une vulve dilatée qui lâche son jus dès leur arrivée. Il décide de ne pas retirer l’ornement de dentelle mais de l’utiliser au service de leur plaisir en l’écartant juste assez pour laisser passer son sexe. Elle s’affale complètement sur le capot tiède.



Elle en a gros sur la patate de sa soirée gâchée. Pourtant une bonne idée. Table originale, produits excellents, loin de la ville… pas assez, sûrement. Jérôme se donne à fond, dans cette levrette debout, il entend les ongles pourtant assez courts de Sandra crisser sur la tôle. Puis il la retourne, ses longues jambes autour de son cou, et elle termine totalement nue, les cuisses serrées autour de sa taille et ses bras autour de son cou, l’embrassant à perdre haleine tandis qu’elle se pilonne elle-même sur le dard érigé. Elle jouit à deux reprises, mais dès qu’elle sent qu’il a franchi le point de non-retour, elle saute à terre en criant :



Elle embouche le pénis dilaté et luisant de cyprine, finit de l’exciter de sa langue et de ses mains jusqu’à ce qu’il crache ses longs jets de semence au fond de sa gorge.



Dans la faible lueur du plafonnier, elle essuie ses cuisses et enfile trois mouchoirs en papier sous le string en maugréant :



Elle enfile sa robe, sans la boutonner, sans ceinture et reprend le volant. Ils se font un café en arrivant qu’elle boit assise sur ses genoux.



Cris et halètements emplissent la vieille maison jusqu’au milieu de la nuit. Au réveil tardif, elle fait la même chose que la première fois, grimpant sur la poitrine de son amant.



Elle glisse une main sous son ventre et guide le gland durci vers sa grotte humide, s’empalant d’un mouvement lent de tout son corps.



L’après-midi, il l’emmène visiter les ruines de l’ancienne citadelle, en grimpant simplement le raidillon qui passe le long de sa maison. Elle a apporté dans son petit sac un short en éponge, un débardeur et une paire de baskets, au cas où il l’emmènerait jardiner. Elle enfile tout cela devant lui, ne mettant ostensiblement rien en dessous, agréable provocation. Ils ne croisent que deux ados dévalant à toute allure les cinq cents mètres de pente raide, se terminant par une volée de marches usagées.



Elle s’appuie sur le muret consolidé à la chaux dominant toute la vallée. Une légère brise évapore leur sueur et donne une sensation de fraîcheur à l’ombre des vieux platanes poussés là on ne sait trop comment. Il s’approche d’elle par-derrière et pose ses mains sur ses hanches, puis les fait virevolter à la surface du débardeur, bientôt déformé par les tétons érigés.



Il glisse ses deux mains dans le petit short, le forçant à s’abaisser en pétrissant les fesses désormais offertes. Il la prend sans ménagement. Sans talons, elle est plus petite et il la décolle du sol à chaque coup de bassin. Elle jouit rapidement, violemment. Avant qu’il ne vienne aussi elle hoquette :



Elle lui offre son second orgasme dans sa bouche, encore une pratique que Gwendoline refusait catégoriquement. Elle demande un mouchoir, il lui tend le petit paquet transparent. Elle s’essuie les lèvres puis place quelques mouchoirs au fond de son short avant de le remonter. Elle s’ébroue, rattache ses cheveux.



L’amour sur la table à l’heure du dîner, l’amour au lit ensuite, une petite sodomie finale sur le petit balcon vers trois heures du matin, l’amour au réveil, l’amour le dimanche après-midi, ils se donnent jusqu’à l’épuisement total, prenant de l’avance et fabricant des souvenirs pour cet interminable mois et demi de séparation forcée.