n° 20651 | Fiche technique | 34636 caractères | 34636 5722 Temps de lecture estimé : 23 mn |
20/12/21 |
Résumé: Je rencontre Eleanor qui m’éveille à l’amour des femmes. | ||||
Critères: #historique #aventure #initiation fh | ||||
Auteur : Iovan Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Highwayman Chapitre 02 | Fin provisoire |
Résumé de l’épisode précédent :
La mort dans l’âme, je quitte Ma, et m’engage dans l’Armée Confédérée, pour partir à la guerre.
J’arrivai à Afton vers midi, ce vingt-deux février… j’avais quitté Ma, le cœur alourdi d’une culpabilité que je ne parvenais pas à chasser, et avoir croisé ce salaud de Pop en partant ne l’avait en rien soulagée, bien au contraire. C’est en pensant à ma sœur chérie que je passai le portail, laissant derrière moi, toutes ces années, qui, avant qu’elle ne m’abandonne, me revenaient si légères, si pleines de sève, de joie, de sang et de vie… comme nous avions été heureux, malgré tout, tous les deux… !
J’avais voulu m’attarder sur le beau chemin, si souvent parcouru, le chemin de l’école… elle était là, avec moi… et je me surpris à sourire, retrouvant l’endroit où je tuai ce dindon, d’un coup de fronde. Nous l’avions caché pour le reprendre au retour, espérant le rapporter à la maison… Bouffé par un renard ! La déception passée, nous en avions ri aux larmes.
Je me souvenais de ces moments où je pouvais lui dire, et je ne m’en privais pas, tout ce qui me passait par la tête, où je la faisais rire de ce joli rire en cascade, à jamais effacé.
Tout au long du chemin, elle fut avec moi. Je m’arrêtais souvent pour encore regarder ce que nous regardions, ensemble… et lui parler, parfois…
Je quittais le cœur lourd, cette lisière de forêt, laissant derrière moi les images de ce qui était déjà un là-bas… déjà un avant.
L’après-midi même, je faisais partie de l’armée du Sud.
Je devais rejoindre le centre de regroupement pour notre comté, Johnson City, où après de longues et fastidieuses journées de formalités et d’attente, nous reçûmes l’ordre de marcher sur Clarksville distante de 300 miles que nous couvrîmes à marche forcée en deux semaines.
Nous y entrions le jour du printemps 1861.
La population avait été prévenue que ceux qui possédaient un jardin, un bout de terrain quelconque, seraient tenus d’y accueillir au moins un soldat sous tente. Le capitaine Sommers, avec lequel je devais faire toute la guerre, me donna l’ordre de me présenter aux propriétaires d’une petite maison blanche à l’entrée de la ville.
Je regardai la colonne s’éloigner, les hommes traînant le pas, harassés par cette marche forcée de plus de deux semaines.
Après avoir traversé le petit jardin, je m’approchai de la porte d’entrée, j’enlevai mon vieux chapeau – Tireur d’élite, j’étais dispensé du port de l’uniforme – relevai ma mèche, dans un geste machinal, et frappai à la porte.
Celle-ci s’ouvrit, sur une vieille femme maigre, à l’air revêche.
Elle me lança, avec un petit rire grinçant :
Elle referma sa porte… L’accueil était frais, mais il était vrai que nous mettions un fichu bazar. Je tournai l’angle de la maison, et me retrouvai dans un petit jardin, un peu fouillis, agréable. Sur le côté se trouvait un appentis, je n’avais pas trop de place pour installer ma tente, et il fallait « pas rien déranger »… je choisis de l’installer là, près de l’appentis, presque contre le mur de la maison voisine, ce qui m’abriterait des vents d’est.
À plusieurs reprises, alors que j’installai mon bivouac, j’eus la sensation d’être observé. En chasseur que j’étais, mes sens, même quand je ne prêtais pas particulièrement attention, étaient constamment en éveil, et il m’avait bien semblé percevoir un mouvement, plusieurs fois, sans que j’identifie précisément sa location.
Je fis ce que je faisais quand j’étais à la chasse, je m’immobilisai, aux aguets. Très vite, j’eus la confirmation que mes sens ne m’avaient pas abusé, par intermittences, le rideau de la fenêtre, à l’étage de la maison voisine, bougeait.
J’entrai sous la tente, et me mis en embuscade. Il me fallait attendre, provoquer l’impatience, mais pas trop… au bout de quelques minutes, je jetai un œil sur la croisée, là-haut.
Une femme !
Le temps d’un coup d’œil furtif et je me rejetai en arrière… alors que c’était moi qui étais épié, j’eus conscience que c’était mon regard qui eut été indécent, si elle avait dû le croiser…
Dieu, qu’elle était belle !
Des boucles brunes, floues, s’échappaient d’un lourd chignon, encadrant le beau visage, aux contours délicats, aux traits fins, dans lequel brillaient des yeux de biche, elle avait de gracieux sourcils, qui s’arquaient sous le haut front pur, un joli nez mutin surmontait la belle bouche pleine, aux lèvres délicieusement ourlées.
En une fraction de seconde, la beauté de ce visage s’était imprimée, dans ma mémoire. Je restais ébahi…
Quand je risquai, à nouveau un œil, vers le haut du pignon… le beau mirage s’était évanoui.
Ce soir-là, pour la première fois depuis bien longtemps, je m’endormis avec une autre image en tête, que celle du visage de ma Maureen chérie…
Je m’étais installé, me vautrant avec délices, dans une tranquillité et un calme qui me reposaient des longues journées de marche de ces dernières semaines et profitai un temps, du luxe d’une oisiveté que je n’avais jamais connue.
Ainsi qu’il l’avait dit, Sommers était passé se présenter à Mrs Jellicoe, ainsi se nommait ma logeuse, mais n’était pas venu me voir, il devait sûrement avoir autre chose à faire…
Je me laissai aller à une vie de sybarite, et avais tout loisir pour observer mon entourage. Sans montrer que je m’y intéressais ou l’avais seulement remarqué, je voyais que le rideau de la fenêtre du pignon s’écartait souvent et que ma belle voisine venait me rendre, derrière sa croisée, de fréquentes et discrètes visites.
Et c’était un enchantement que de la savoir, là, tout près de moi… je ne cessais de penser à elle, son image me poursuivait, obsédante.
Complètement reposé, je ne pouvais rester inactif plus longtemps, et me mis à fureter dans le jardin, et tout en veillant à ne « pas rien déranger » me mis à l’ouvrage… en quelques jours Mrs Jellicoe avait un jardin qui fit son admiration.
Alors que je cassai du bois, torse nu, près de l’appentis, et que je me savais observé, ma bonne grincheuse de logeuse vint me voir, m’apportant – luxe incroyable – une tasse de café. J’avais dû en boire en tout, deux tasses de toute ma vie…
Elle eut un petit rire de crécelle…
Je n’en croyais pas mes oreilles.
Et elle me planta là, avec la brusquerie que je lui connaissais maintenant.
J’étais aux anges, la belle inconnue sollicitait mon aide… j’allais la connaître, j’allais pouvoir l’approcher… c’était inespéré !
Miss Fenton-Donahue… !
Le lendemain, j’allai à la chasse. J’emmenai le Sharps, mais mon intention était de chasser à la fronde… je voulais économiser mes cartouches.
Au soir, je revins avec un brocard d’un an… Évidemment, je ne l’avais pas eu à la fronde, mais je fis cependant preuve d’efficacité : une cible, une balle. J’avais aussi trouvé quantité de morilles… le régal de ma Maureen.
J’offris le gibier à ma bonne vieille Mrs Jellicoe qui n’en pouvait plus de remerciements, ainsi que quelques morilles, qu’elle refusa. Je prélevai un cuissot que j’apportai, ainsi que les morilles, chez la belle Miss Fenton-Donahue…
Le cœur battant, je frappai, et la lourde porte de bois verni s’ouvrit sur le plus exquis des visages qu’on puisse imaginer, éclairé par un beau sourire tranquille et assuré…
Sa vue me paralysait… elle vit mon embarras.
Elle laissa sa voix, au timbre chaud, à peine voilé, en suspens…
Eleanor… le prénom qu’elle portait était aussi élégant qu’elle était belle !
Elle eut cette façon de m’accueillir qui, tout en m’indiquant son rang, me montrait considération et intérêt. Je me sentis presque… important.
Je pénétrai dans un intérieur d’un luxe que je n’avais pas seulement imaginé, j’étais impressionné.
Quand je lui offris le cuissot et les morilles, elle me remercia chaleureusement, alors qu’elle portait le tout dans la vaste cuisine, où je la suivis.
Puis elle me fit m’installer dans un profond fauteuil de cuir et s’installa dans le divan face à moi.
Dieu, quelle beauté ! Il émanait de toute sa personne quelque chose qui me subjuguait, je devais avoir l’air d’un benêt à la contempler ainsi… Elle souriait, charmante.
Nous conversâmes longtemps, je m’étais détendu et je profitais de la merveilleuse compagnie de ma charmante hôtesse… elle avait un regard envoûtant qui me fixait sans ciller et semblait me fouiller et m’interroger au plus profond. Non seulement elle était d’une beauté sublime, mais elle possédait un charme ensorcelant.
Il fut convenu que je commencerai le lendemain. Je pris congé de ma belle hôtesse à la nuit… Quand je sortis de chez elle, il y avait encore plus d’étoiles dans ma tête qu’au-dessus !
Le lendemain matin, j’étais à pied d’œuvre à la première heure, ma belle employeuse, levée tôt, elle aussi, m’accueillit et m’indiqua ce qu’elle souhaitait… Il n’y avait pas de jardin en façade, mais derrière la maison, le backyard * était plus grand que celui de Mrs Jellicoe. Je me mis au travail sans tarder. La matinée avançait et le soleil commençant à chauffer, je me mis torse nu…
Au milieu de la matinée, ma belle patronne vint m’offrit un verre de citronnade, je cherchai à me couvrir…
Elle planta ses yeux dans les miens…
Vous pensez, si ça me convenait !
Je me confondis en remerciements. J’allais de surprises en émerveillements.
Je pus juger, ainsi, que la belle Dame avait des talents de cuisinière remarquables, le chevreuil en gravy sauce * était délicieux, et je lui en fis le compliment… Sa conversation fut des plus agréable, elle avait cette façon de vous écouter, de poser des questions, de s’intéresser, et de rire… j’eus l’impression d’être autre chose qu’un rustaud. Sa beauté, sa classe folle m’impressionnaient. Je passai en sa compagnie un moment merveilleux…
Je me remis au travail et elle vint à plusieurs reprises partager « la pause » qu’elle exigeait que je prenne. Ce fut à chaque fois, un enchantement.
J’avais fini la journée et m’apprêtai, à regret, à repartir quand Miss Fenton-Donahue me dit :
Vous imaginez l’état dans lequel cela me mit… !
Tout le tact était dans le non-dit : je devais sentir le bouc, j’avais beau m’être trempé dans un ruisseau, hier… J’avais, de plus, l’impression d’être un lourdaud, gros niais de paysan, qui ne comprenait rien à rien !
Je balbutiai des remerciements…
C’est avec délices que je pris mon premier bain tiède, ce qui me permit de découvrir par là même, l’existence et l’utilité de la baignoire. Je me séchai avec de luxueuses serviettes à l’exquise odeur fraîche, passai mes vêtements et sortis rejoindre la belle dame.
Je la trouvai au salon…
Elle était juchée sur le dernier échelon d’un petit escabeau et s’escrimait, un marteau à la main sur un piton récalcitrant.
Déconcerté, je restai un instant figé… ma merveilleuse hôtesse, avec la liberté que je lui connaissais maintenant, m’enjoignait de… je n’osai y croire, mais je m’empressai de lui obéir et emprisonnai ses hanches dans mes mains.
Elle laissa tomber le marteau au sol, et m’enserrant de ses mains, plaqua mon visage au creux de son ventre, là où elles sentent si bon… je m’enfouis dans les plis de sa jupe et, sans plus penser, l’embrassai éperdument, alors qu’elle caressait mes cheveux en soupirant, je l’enserrai de mes bras avec une fougue incontrôlable…
Moi, le péquenot, je devenais « Sean chéri » !
Cette femme, merveilleusement belle, m’accordait de l’importance, me tenait dans ses bras, me faisant éprouver un ouragan de sens et de sentiments que jamais je n’aurais pu imaginer. Ce que j’avais espéré sans jamais y croire s’avérait… ? C’était trop beau pour être vrai… !
Je sentais mon cœur cogner dans ma poitrine, le sang me battait aux tempes et je m’étais mis à râler, animal… la puissance de ce que j’éprouvais était en train d’échapper à mon contrôle. Ma bite plaquée à mon ventre, dure comme un morceau de bois, me faisait souffrir.
Cette femme me rendait fou, fou de douleur, fou de bonheur… Oh ! C’était comme… – Oh ! Maureen, Maureen chérie, aide-moi… Aide-moi ! – j’étais projeté dans un tourbillon de sensations, une bousculade de tous mes sens… j’eus peur de moi… peur d’être sur le point de ne plus pouvoir rien maîtriser…
Ce fut elle, qui imposa.
Elle se dégagea doucement, dégringola les échelons, et se serrant contre moi, alors que je l’enlaçai à nouveau, prit mon visage entre ses mains fines et se mit à me couvrir de petits baisers, doux et rapides, murmurant mon nom.
Je ne comprenais plus… c’était trop… !
Malgré mon impulsivité, et mon tempérament batailleur, j’avais appris à canaliser mon émotion, et même à en tirer parti. Mais rien ne m’avait préparé à ça ! …
Cette femme me bouleversait, je balbutiais des mots sans suite, essayant avec une maladresse pitoyable de lui rendre ses baisers… j’étais sûr d’avoir l’air idiot, je ne pouvais seulement pas réaliser ce qui m’arrivait…
J’embrassai ses lèvres, qu’elle me tendît, comme parfois j’embrassais ma Maureen, bouche fermée, chastement, comme j’embrassai sa joue ou sa main…
Elle mit ses bras à mon cou et posant une main sur ma nuque, alors que j’embrassai sa bouche, écarta légèrement ses lèvres et me faisant sentir à petites touches la douceur humide de sa langue me fit goûter le parfum sublime de sa bouche qui s’offrit, dans un baiser, m’anéantissant de surprise et d’émerveillement.
Jamais je n’avais connu ça ! Il m’était souvent arrivé d’embrasser tendrement ma Maureen… mais jamais de cette merveilleuse façon.
Et je priai encore ma sœur chérie, comme on embrasse les médailles pieuses, demandant secours… – Maureen chérie… je t’en supplie… je suis… je vais encore faire des conneries… aide-moi, Maureen… ! – j’étais perdu… Ces sensations bouleversantes m’affolaient.
Je ne pouvais pas m’en remettre à ce que mon corps me dictait, la violence qui s’en était emparé et qui y grondait me faisait peur… Ma merveilleuse petite fée ne m’entendait pas… Je bandais à en avoir mal.
Eleanor m’embrassait encore et goûter l’exquise griserie de sa bouche m’excitait de plus en plus fort, je l’enserrai de mes bras exhalant grondements et soupirs. Je sentais monter en moi quelque chose de fou…
Ma belle maîtresse, fort heureusement, reprit l’initiative… elle se dégagea doucement, et alors que je quémandais encore ses lèvres, tout en me fixant d’un regard intense, lentement, elle se laissa glisser jusqu’à ma taille, me laissant interdit, – mais… pourquoi… ? Pourquoi faisait-elle ça… ? – Elle posa une main sur ma bite, me regarda avec une expression de surprise. Interdit, je la regardai faire… elle déboucla mon ceinturon et ouvrit mon pantalon, libérant mon sexe qu’elle prit dans sa main fine, avec une exclamation impressionnée :
J’étais tétanisé, une main tenant sa nuque, l’autre pétrissait machinalement son épaule, l’expression de son visage me fascinait. Je n’osais imaginer…
Avec une expression lascive, elle m’enserrait de sa main qui allait et venait et de l’autre me caressait le ventre et les cuisses… Presque en chuchotant, elle me demanda :
Elle eut un sourire…
D’un geste sûr, elle m’enserra de sa main et tira vers le bas… le prépuce s’ouvrit, je ressentis une légère douleur en même temps que je vis un bourrelet de peau rouler, découvrant le gros gland de chair bleuâtre et lisse…
Elle fit alors quelque chose qui me médusa : me fixant d’un regard qui se voilait, elle baisa à plusieurs reprises le gros cabochon palpitant, et distendant ses lèvres, l’engloutit dans la douceur de sa bouche… cloué de stupeur par la sublime obscénité de sa caresse, j’empoignai ses cheveux et explosai dans un rugissement que ma belle accompagna de ses gémissements de contentement… alors que j’étais secoué de spasmes violents, je voyais, ébahi, l’épaisse liqueur s’échapper par les commissures de ses lèvres en lourdes larmes qui roulaient sur ses joues et gouttaient sur son menton, poissant ses mains. Un carillon fou me sonnait aux oreilles… je crus défaillir, serrant convulsivement ma belle amante contre moi, dans un geste de reconnaissance éperdue…
J’étais assommé… K.O debout.
Eleanor, me chuchotant des mots tendres, enserrait mes jambes de ses bras, couvrant mes cuisses nues, mon ventre, mon sexe de baisers fous, enfouissait son visage dans mes poils, alors que je caressais sa chevelure, transporté de bonheur.
Elle se releva, me rejoignant, je la berçai amoureusement, reconnaissant, l’entourai de mes bras, – Elle… ! Elle ! Comment est-ce possible… ? Elle est trop belle pour… c’est un rêve… ce ne peut être qu’un rêve… Oh ! Ce qu’elle m’a fait… ! – elle avait posé ses mains sur ma poitrine et y blottissait son visage alors que j’embrassai éperdument sa belle chevelure brune, grisé par son parfum… j’aurais voulu pouvoir lui dire tout l’amour que je lui portais, lui murmurer des mots tendres comme elle le faisait, mais j’étais incapable de prononcer une parole.
Elle me prit les mains et marchant à reculons, m’entraîna vers la lourde table de la salle, s’y appuya, m’embrassa encore, me faisant à nouveau éprouver le délicieux vertige de ses baisers. Tout en elle me jetait dans un état second, j’étais fou d’amour, totalement inféodé à ma belle maîtresse.
Elle me repoussa doucement, me fit reculer, à peine… là, me fixant d’un regard lascif, la bouche entrouverte sur son souffle qui tremblait, elle commença à remonter lentement, sa longue prairie skirt *. Mes yeux allaient de son visage à l’expression fiévreuse, au bas de sa jupe, qui remontant d’un lent mouvement, dévoilait bientôt ses genoux. Quand le volant de l’ourlet atteignit ses cuisses, lentement, elle les écarta, achevant de remonter les plis d’étoffe qu’elle tenait des deux mains, alors que je sentais toujours peser sur moi, son regard provocant. Mon cœur martelait ses coups dans ma poitrine.
Rejetant la tête en arrière, fermant les yeux, alors qu’elle se mordait la lèvre, Eleanor se dévoila…
Comme la plupart des femmes, elle ne portait pas de sous-vêtements.
Je reçus le choc.
Ce que j’avais recherché, en épiant ma Maureen chérie, ce que j’avais traqué dans son odeur, ce que je poursuivais dans le dessin de son ombre au rideau de notre chambre, tout ce que j’appelai en elle, le Graal de ma quête inconsciente était là…
Dans l’écrin de sa légère toison brune, semblant vivre d’une vie qui lui était propre, palpitant d’innocence et de beauté première, le mystère d’Eleanor s’offrait à mon regard.
Que se passa-t-il ?
Totalement envoûté, subjugué par l’offrande que me faisait ma sublime maîtresse, je me sentais maintenant, étrangement calme, émerveillé par le miracle que je découvrais, je ne ressentais plus cette terrible tension qui me ravageait…
Je m’agenouillai… retrouvant ma voix, je murmurai :
Je m’étais mis, sans m’en rendre compte, à caresser ses cuisses, tout en haut, là, tout près, là où c’est si doux et je lui parlai, perdu dans la dévotion pour les merveilles dont ma divine acceptait de faire l’offrande à mon regard subjugué….
Eleanor avait posé ses mains sur mes cheveux…
J’élevai mes mains, et commençai à effleurer le trésor sacré de ma maîtresse, buvant des yeux l’ineffable beauté, l’image de la merveilleuse révélation qui m’était faite. Alors que l’odeur reine emplissait mes narines, j’observai les moindres détails de son sexe, gravant à jamais dans le moindre recoin de ma mémoire, les brillances de la lumière qu’accrochait le duvet de la légère toison brune, le renflement sensuel des lèvres, la tendre fente entrouverte sur le secret profond, les replis de nacre douce, les pétales de chair délicate…
Une goutte de liquide clair perla au bas de ses lèvres et roula entre ses fesses, puis d’autres… je cueillis celles-là entre mes lèvres, les fis rouler sur ma langue, et les gardai en bouche, transporté par le parfum et le goût divin de mon Eleanor.
Je posai encore un tendre baiser passionné sur les lèvres offertes, quand ma belle maîtresse avec un gémissement dolent m’implora :
Elle avait posé ses mains dans mes cheveux et se tendait vers ma bouche à lascifs mouvements de ses hanches…
Je l’embrassai alors, comme elle venait de m’apprendre à le faire, comme j’avais embrassé sa bouche… je réalisai que j’en crevais d’envie, sans même m’en être même rendu compte. Ma belle s’abandonna, alors dans un long râle et aspergea mes lèvres de plusieurs jets de son nectar, alors que je continuais à l’embrasser et la fouailler de ma langue, dans une folle passion…
Ma belle maîtresse geignait, à plusieurs reprises je l’entendis râler mon nom. Ayant saisi mes cheveux à poignées et, roulant des hanches, elle se tendait vers mon baiser sauvage, inondant ma bouche de sa sève bénie…
Je ne sais combien de temps cela dura… j’aurais voulu que cette communion n’ait jamais de fin…
Eleanor était assise au bord de la table, les plis de sa longue robe retroussés en corolle autour de ses cuisses largement ouvertes, ses jarrets reposant sur mes épaules, agenouillé devant son autel, je maintenais ses reins de mes mains, et je pouvais la sentir trembler, agitée de spasmes sous la caresse de ma bouche, qu’elle me suppliait de ne pas arrêter, crispant parfois violemment ses mains dans mes cheveux qu’elle caressait.
Je levais parfois mon regard sur son beau visage, où passaient les ombres fugaces et changeantes de son plaisir. Elle m’ensorcelait de grâce et de beauté.
Alors, il y eut un changement chez ma belle maîtresse, une impatience… elle se redressa, tressaillante, et balbutia, dans un souffle :
Elle se redressa encore et m’attirant d’une main à elle, m’enjoignit de me relever, ce que je fis… Elle empoigna mon sexe.
Puis se retournant vers la table, y jeta rapidement un regard impatient et d’un revers de son bras, balaya le plateau et ce qui s’y trouvait, l’envoyant à terre, avec fracas… – Ça aussi, c’était Eleanor ! Je devais le vérifier par la suite.
J’étais tout près d’elle, à nouveau tremblant comme une feuille…
Eleanor, à moitié renversée sur la table, jambes largement ouvertes, sa longue jupe retroussée autour de sa taille, agrippait ma veste de cuir, m’attirant à elle, râlant :
Je me serais giflé ! Je savais que je devais le faire… mais je n’y parvenais pas, je ne savais plus… comme j’avais supplié Maureen, je la suppliai :
Elle se redressa légèrement, écarta encore ses jambes et dos arrondis, son regard fou dans mes yeux, elle s’offrit, tenant fermement mon vit à pleine main, elle en poussa le gland entre ses lèvres.
Dieu… ! Un puissant râle me monta du fond du ventre, alors qu’Eleanor se renversait sur la table dans un cri fou, je m’enfonçai lentement de toute la puissance de mon membre au fond de son ventre béni… elle eut un cri de joie et de surprise qui se prolongea en un gémissement. La tenant par les cuisses, je l’attirai de toutes mes forces sur moi, je la sentais palpiter, alors que son corps tout entier était secoué de tremblements.
Les yeux écarquillés, la bouche ouverte, ma belle semblait ne plus respirer, figée sur un cri muet, elle eut un geste d’acquiescement, hochant deux fois la tête, me jetant un regard fou, je bougeais à peine en elle, émerveillé par ce que je ressentais, fasciné, par la beauté du masque farouche de son visage.
De gémissements, sa voix allait crescendo et termina dans un cri rauque. Je la sentais ruisseler sur moi.
Je voulais sa bouche, je voulais l’embrasser, la fondre à moi, comme je voulais me fondre en elle, alors, je me penchai, l’enserrai de mes bras et la soulevai… elle noua ses bras autour de mon cou, ceignant ma taille de ses jambes. J’enlevai mon doux fardeau, sa bouche venant se souder à la mienne et nous restâmes, tous deux immobiles, dialoguant de gémissements, de soupirs et de râles – Oh ! Comme c’était bon… c’était bon… ! C’était meilleur… que tout…
Je cherchai un appui, un vertige me faisait chanceler, aussi, je me tournai, dos à la table et m’y appuyai, Eleanor, pelotonnée contre moi, enfoncée au plus profond sur mon pieu dressé, embrassait mon visage, ma bouche, mon cou, éructant des mots sans suite parmi ses râles et ses gémissements ; elle rejetait parfois la tête en arrière avec une expression de quasi-douleur et un instant plus tard semblait exulter avec une expression de joie pure.
Prenant ses fesses à pleines mains, je commençai à les étreindre, les palper, les caresser…
Tout en continuant mes caresses, je la soulevai légèrement puis la laissai redescendre sur mon mandrin, écarquillant les yeux, elle eut un cri rauque.
Je la soulevai et la laissai s’empaler à nouveau, cette fois je donnai un mouvement du bassin.
Je répétai plusieurs fois ce mouvement, la faisant crier, son beau visage empreint d’une expression béate. Ma belle amoureuse jouissait, râlant et gémissant… Et je la regardais jouir… elle était mienne… Je la faisais crier, empli d’un sentiment d’orgueil et de puissance… je voulais qu’elle jouisse encore… encore, encore plus fort. J’amplifiai mes mouvements et les accélérai, faisant hurler ma belle conquête qui trempait mes jambes et tremblait de tout son corps… je l’embrassais. – Dieu ! Qu’elle est belle… Ma chérie… Oui… encore… viens… plus profond… Oh ! C’est… Oh, que c’est bon… !
D’un coup, elle s’arrêta, essayant de reprendre un souffle qui tremblait, me jetant un regard vacillant, elle balbutia :
Rejetant la tête en arrière, elle eut un rire qui mourut dans un gémissement.
Et d’un mouvement lascif de son bassin se fit gémir à nouveau…
Dénouant ses jambes de ma taille, elle posa ses pieds toujours chaussés de ses bottines, sur le bord de la table, et me regardant dans les yeux avec une expression fiévreuse, attentive, prenant appui sur le bord de table, se souleva doucement, elle ferma les yeux, s’empalant sur moi avec un râle… de mes mains que je portai à sa taille, je l’aidai… je pouvais ainsi contrôler la force et le rythme de la pénétration. Je voulais faire jouir ma Belle encore, je voulais la faire crier plus fort, encore et encore… ! … je prenais peu à peu conscience de l’emprise que j’avais sur elle et c’était un sentiment qui m’enivrait en m’emplissant d’une puissance et d’une fierté, telles que je n’avais jamais ressenties. Cette femme sublime se donnait à moi et je lui donnais du plaisir, un plaisir dont elle ne semblait pas vouloir se rassasier.
Je commençai à la soulever doucement, la laissant contrôler son empalement sur moi, chaque pénétration la faisait geindre. J’intensifiai le mouvement, la forçant sur mon mandrin déclenchant à chaque fois des râles profonds, qu’elle alternait avec des suppliques et des cris. Je regardais son beau visage, les yeux révulsés derrière ses paupières closes, son sourire d’une perversion voluptueuse, découvrant la nacre de ses dents, elle fronçait parfois les sourcils avec une expression dolente, exprimant par tous les traits de son visage les manifestations du plaisir lascif qui l’étreignait, c’était d’une beauté et d’une force renversantes… Je sentais monter en moi, nouant mes cuisses et mes reins, une tension impérieuse qui me poussait vers ma belle avec une force brutale.
La soulevant presque entièrement, je la repoussai puissamment sur mon vit, lui arrachant un cri rauque suivi de courts gémissements plaintifs, je ne lui laissai pas le temps et recommençai, elle hurla et eut un sanglot :
Je réitérai. Elle cria :
J’emprisonnai sa taille fermement entre mes mains et lui imprimai des mouvements de va-et-vient, rapides et violents, déclenchant chez ma Belle un orgasme qui la fit hurler – Oui… ! Oui, chérie… ! Viens, viens encore sur moi… Crie ! Crie… Encore… Oui… ! C’est ça, mon amour… Oui ! Crie… ! –… hurlement qu’elle déclina sur tous les modes, des cris aux gémissements… Je sentais une contraction irrépressible, presque douloureuse, monter en moi, m’étreignant le ventre.
Eleanor était comme une poupée de chiffon entre mes mains alors que son orgasme la faisait trembler de tout son corps.
Pris d’une fureur possessive, alors que j’étreignais sa taille à pleins bras, j’enfonçai celle qui était devenue ma proie sur mon vit où je la maintins, la faisant hurler sous mes coups de boutoir.
Notre orgasme survint en même temps. Ce fut un moment de fusion totale, d’une telle intensité que j’eus l’impression d’un temps blanc… je n’existais plus.
J’embrassai sa jolie bouche alors qu’elle reprenait souffle. Les yeux hagards, elle me murmurait des mots d’amour, des mots enflammés alors que je continuais à la couvrir de baisers. Nous nous regardions, nous embrassions, souriant de béatitude devant le bonheur de nous être trouvés, de savoir que désormais, nous ne ferions qu’un… Nous restâmes ainsi, aux bras l’un de l’autre, un long moment…
Me prenant par la main, mon aimée m’entraîna, alors vers sa chambre…
Eleanor fut mon initiatrice, ma maîtresse d’amour. Tout ce que nous avons partagé est resté gravé en moi, à jamais… c’est une part d’éternité qu’Elle m’offrit pendant les six semaines que je vécus à ses côtés et il me revient que, lorsque je la serrais dans mes bras, quand je caressais ses cheveux, quand nous faisions l’amour, submergé par l’émotion de pouvoir approcher un être si précieux, d’avoir souvent été traversé par cette pensée : pourrais-je, jamais, lui rendre ne serait-ce qu’une parcelle, de tant de bonheur ?
C’est elle qui me dévoila le mystère de la femme, m’apprit à le nommer… à l’embrasser… À le révérer… À en garder, pour toujours, le manque au creux du ventre.
Elle fut celle qui m’éveilla à l’amour, comme ma Maureen m’avait appris ce qu’était la tendresse, elle fut celle qui me fit aimer les femmes avec passion et ce fut le plus beau cadeau que l’on ne me fît jamais.
Ma belle maîtresse m’apprit qui elle était : originaire de la côte Est, de Boston exactement, elle était issue de la très riche bourgeoisie, et était en rupture de ban avec sa famille et son milieu.
Ses parents, héritiers et propriétaires des fonderies Fenton, sa mère, et des filatures Donahue, son père, fortunes colossales, ne lui pardonnant ni ses idées, ni ses fréquentations (elle avait rencontré Lily Devereux-Blake, « Tiger Lily », féministe, écrivaine et journaliste, et correspondait régulièrement avec elle) et encore moins ses mœurs libres, l’avaient condamnée à cet exil doré : Clarksville, bourgade provinciale où personne ne la connaissait et où, surtout, elle ne risquait pas de ruiner la réputation des deux dynasties et de grever leurs immenses profits.
Elle recevait d’eux une pension de plusieurs milliers de dollars qui lui était versée chaque année, et lui permettait de s’assurer un train de vie plus que confortable.
Ils ne l’avaient pas pour autant achetée et Eleanor n’avait renoncé ni à ses idées ni à sa liberté d’action et de parole.
Vite rejetée par les milieux bien-pensants de la ville provinciale – Pensez donc, cette catin fume… ! –, elle menait une existence solitaire, se consacrant à ses occupations militantes, ainsi qu’à la rédaction d’un manifeste pour l’émancipation des femmes, qu’elle comptait faire éditer à Chicago avec l’appui d’Elizabeth Cady Stanton, éminente figure féministe, avec laquelle elle entretenait, aussi, une correspondance assidue.
Au soir de cette journée qui marqua, pour toujours, ma mémoire… alors qu’après une nouvelle étreinte, éperdu de bonheur et de reconnaissance, j’embrassai mon amour…
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* Back yard : Jardin de derrière.
* Gravy sauce : Sauce au jus de viande.
* Prairie skirt : Longue jupe paysanne.