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Échanges

Résumé de l’épisode précédent :

Rémy a quitté Anola en catastrophe, pour essayer de ne pas rater son avion. Arrivé à Nancy, il lui a envoyé un mail pour s’expliquer et lui a promis une surprise.

Je t’aime, je t’aime, je t’aime

Mon amour,

Je t’aime, mais je pleure. Je ne te savais pas si loin, j’avais l’espoir de te serrer dans mes bras ce soir, sinon bientôt. Et serrer ta bite aussi. Ce soir, j’ai le moral dans la choucroute.

J’ai attendu si longtemps, je t’attendrai encore. Mais stp, ne me laisse pas languir. Tu m’as promis une surprise, ne me fais pas attendre. Essaie de me consoler, avec tes propositions malhonnêtes.

Je te suce – amoureusement – jusqu’au bout. Tu vois ? J’ai fait des progrès.

Je t’aime.

oooOOOooo

Proposition malhonnête.

oooOOOooo

Quel choc ! J’ai envie de gambader, de crier mon bonheur par la fenêtre. Je vais appeler Léna au travail, pour lui dire ce qui m’arrive. Puis mes copines, puis la terre entière…

J’ai envie de hurler ouiiiii !

Et puis, je me rends compte que Rémy avait raison de me forcer à réfléchir, parce que cela va nous poser des tas de problèmes : je ne suis pas une vraie femme, seulement une façade et mon état civil ne correspond plus à mon physique. En plus, je suis née à l’étranger, me faudra-t-il demander un acte de naissance ? Et où ?

Les questions se bousculent dans ma tête, je suis en vrac, j’ai l’impression d’avoir trop bu, ou trop fumé. Pourtant je suis à jeun et clean ce soir. Voudra-t-il que je me fasse opérer ? Que j’aie un vagin ? Pourrai-je continuer à fréquenter mes maîtresses ? Pour baiser avec elles ? Se rend-il compte que je ne lui donnerai jamais d’enfant ? Ne le regrettera-t-il pas dans quelques années ?

Je commence par appeler Léna. Elle est surprise, puis heureuse de ce qui m’arrive, puis inquiète quand je lui expose mes problèmes.

— Ne te fais pas de films. Je vais en discuter avec Sophie et on fait le point ce soir. Bisous.

Le soir, après la fermeture du magasin, ainsi qu’une partie de la nuit, nous avons parlé longuement. Léna m’a avoué qu’elle ne pourrait jamais couper le cordon avec moi, ce que je sais puisque je ressens la même chose. Elle me suggère d’en informer très clairement Rémy. Puis elle a eu une idée qui me plaît bien : comme je ne pourrai pas avoir d’enfant, nous pourrions en adopter un, qui pourrait être un petit orphelin laotien, et qu’elle irait chercher dans son pays natal. Et qui aurait un physique asiatique et nous ressemblerait…

Mais je crois que ce ne sera pas aussi simple : il serait aussi immigré sans papiers. Il n’est même pas sûr qu’il puisse embarquer pour quitter son pays…

Le lendemain soir, Mylène nous a invitées chez elle, ainsi que Sophie, pour dîner et discuter. Elle m’a dit sans détour :

• — S’il tient à toi, il doit t’épouser comme tu es. Tu n’as pas de vagin, mais tu lui offres ton cul et je sais d’expérience que tu lui donneras beaucoup de plaisir. Moi, à ta place je ne me ferais pas opérer, c’est risqué et le résultat très aléatoire. Un vagin, sans utérus ni appareil génital, ne t’apportera rien. Moins de plaisir qu’avec ton super clito, qui te permet de procurer des orgasmes rares à tes maîtresses. Bon, oui, je parle un peu pour moi, mais Sophie et Thomas pensent comme moi.

Thomas ajoute :

• — Mylène a d’autant plus raison qu’un homme aime aussi être sodomisé. Ce qui le retient, c’est qu’on lui colle l’étiquette « homo », ce qu’il refuse, et donc il n’acceptera jamais d’être sodomisé par un homme. Mais, par une femme, après avoir franchi le premier pas, il en redemande… Le sexe, ce n’est pas « le devoir conjugal » comme certains cons le prétendent. Pour qu’une relation soit réussie, il faut que tout le monde jouisse, et le plus fort possible. Il faut sortir de la routine. Tu sais comment Mylène et moi varions nos plaisirs : nous savons qu’il y a davantage de plaisir en changeant de partenaire et de lit, alors pourquoi s’en priver ? À condition d’informer son conjoint avant et de ne pas le tromper. Tu ne peux pas offrir de vagin à Rémy ? Autorise-le à aller voir ailleurs, il sera fou de toi. C’est une question de confiance réciproque.

Sophie qui n’avait encore rien dit nous rappelle qu’elle a quelques idées :

• — Il y a aussi plein de sex-toys qui peuvent bien agrémenter les parties de jambes en l’air. On fait maintenant des trucs superbes. J’en ai d’ailleurs un à te proposer spécialement conçu pour les amoureux séparés : un masturbateur vibrant qui peut être commandé et déclenché à distance par un smartphone. Si vous en mettiez un chacun, Rémy pourrait te faire jouir depuis Nancy, et avec une liaison vidéo, comme Skype, il pourrait voir le résultat en direct. Toi tu pourrais lui répondre de la même façon et profiter de ses réactions. Ce n’est pas aussi charmant qu’une vraie baise, mais plus efficace qu’un SMS ou un mail ! Et, quand il viendra te voir, si tu as besoin d’un vrai vagin à lui prêter, moi cela m’irait bien ! Et encore mieux si tu m’aidais, dans un plan à trois, pour lequel j’ai aussi des accessoires…

Sophie est une bonne commerçante, elle n’en rate pas une.

oooOOOooo

OUIIII…

Mon amour,

J’ai été follement heureuse de lire ton dernier message, et très déçue de ne pas pouvoir te répondre tout de suite. Mais tu avais raison, il faut parfois savoir attendre et réfléchir. Il y a eu ici une réunion au sommet entre Léna, Mylène, Thomas, Sophie et moi pour discuter de notre projet. Il ne manquait que toi !

Je te résume :

• — Question 1 : OUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! Je veux être ta femme, du moins vivre avec toi. Tu me prends comme je suis ? Je n’ai pas envie de me faire opérer. Je crois que pour nous marier, c’est pas gagné, on en reparlera.
• — Question 2 : Une seule condition ! Ne pas m’obliger à quitter Léna, ma mère, ma sœur, mon double, mon clone. Si nous devions nous séparer elle serait détruite et moi aussi. Beaucoup d’hommes supportent bien leur belle-mère, mais quand elle est loin. Je ne te demande pas qu’elle soit avec nous en permanence, mais à proximité immédiate, comme l’étage au-dessus ou l’appartement d’en face, pour que nous puissions nous voir et papoter à tout instant.

Tu sais que je suis lesbienne et que tu es le seul homme dans ma vie. Devrai-je rompre avec mes copines ?

Autrement, plein de questions à te poser, et plein d’idées érotiques… Tu vas crier grâce quand je me serai occupée de ta bite ! Et aussi de ton cul…

Tu connais ton calendrier ? Quand penses-tu pouvoir arriver à Toulouse ? Je peux venir te chercher à Blagnac ? J’ai envie de te faire plein de trucs que la religion réprouve !

Pour t’exciter un peu, je te joins une photo de moi. Je me suis légèrement déshabillée, tu vois ? C’est pour te donner envie ! Tu n’as qu’à te branler en pensant à ce que tu ne vois pas ! J’aimerais aussi quelques photos de toi… pour emmener dans mon lit et me donner un avant-goût.

Je te suce partout, je rêve de ta bite.

Je t’aime !

oooOOOooo

Proposition malhonnête.

oooOOOooo

Mariage

Mon chéri,

J’aime bien tes caresses, mais celles-ci ne font que me donner des envies. Je préfère de loin celles qui me font jouir, et tu auras intérêt à rattraper ton retard, sinon ce sera une fessée de pénalité.

Ton cul ? Tu as eu le mien, je veux le tien, je suis pour l’égalité ! Surpris ?

Ce n’est pas une plaisanterie. Thomas nous a expliqué que la sodomie procure autant de plaisir à un homme qu’à une femme, mais que les hommes sont réticents parce qu’ils ne veulent pas qu’on puisse penser qu’ils sont homos. Que beaucoup d’hommes apprécient que leur femme utilise un gode-ceinture pour les enculer, mais que cette pratique est décevante pour l’épouse qui ne ressent pratiquement rien. Sophie a confirmé que les godes-ceinture se vendent bien, mais qu’on fait aussi des « strapless » qui lui paraissent plus intéressants. Et elle a même un nouveau modèle, vibrant. Mais elle pense aussi qu’il n’y a rien de mieux que ce que la nature nous a donné…

Alors ? Moi je ne suis plus un homme mais une femme spéciale, qui n’a pas besoin de gode, ni d’autre outil. Tu n’as pas envie d’essayer ? Thomas dit que nous avons une chance unique, et qu’il serait dommage de l’ignorer.

Pour le mariage, effectivement nous en avons le droit et j’ai commencé à me renseigner sur les démarches administratives. Figure-toi qu’il faut constituer un dossier en mairie, et que la première pièce demandée c’est… un extrait d’acte de naissance ! Je suis française par mes parents, mais je suis née (je devrais dire né) au Laos, dans un village qui a été bombardé, incendié, pillé et qui est radié de la carte. Où sont les archives ?

Il faut aussi présenter une pièce d’identité, ma carte n’est pas à jour, les textes qui permettent de modifier le sexe et le prénom ne sont toujours pas parus.

Comme tu vois, j’ai des craintes. Je ne vais pas me plaindre, on va finir par y arriver.

Il y a pire comme situation : j’ai appris qu’un immigré sans-papiers a le droit de se marier, mais qu’il doit fournir… exactement les mêmes papiers ! Tu peux vérifier sur internet, ce n’est pas une blague !

Dernière question : Sophie, qui fait une fixette là-dessus, me demande si nous serions partants pour un plan à trois, chez elle ! Je lui ai dit que je t’en ferais part. Moi je ne suis pas contre, tu pourrais profiter d’un vrai vagin…

Merci pour tes photos, je t’en ferai parvenir de plus osées la prochaine fois.

Je t’aime profondément (sans jeu de mots).

oooOOOooo

Plan à trois ?

oooOOOooo

Petit coquin

Mon petit obsédé,

Toi, il suffit qu’on te suggère quelques idées et tu es prêt à tirer sur tout ce qui bouge et qui a des seins ! C’est très dangereux ! J’en connais un qui a tiré sur ce qu’il croyait être un sanglier, il a tué son chien ! Ce n’est pas une femme qui aurait fait ça !

Je t’ai posé une question concernant ton cul. Tu ne m’as pas répondu. Si cela te gêne, dis-le-moi. Il ne doit pas y avoir la moindre ambiguïté entre nous.

Bon, c’est vrai que je suis libertine et que je suis prête à t’introduire auprès de Mylène ou de Sophie (je n’ai pas dit « dans »). Mais, je ne veux pas que tu m’oublies ! Un fusil de chasse, en principe c’est deux coups, et quand les deux coups sont tirés, les douilles sont vides ! Alors, pense à faire une provision de cartouches…

Pour Léna, je pense que tu peux oublier : elle est une grande romantique qui accorde plus d’importance à la séduction et aux préliminaires qu’au sexe lui-même. Elle aime bien allumer. Après, tu te débrouilles pour trouver un extincteur !

Elle présente magnifiquement la lingerie au magasin, je pense qu’elle est fétichiste, en tous cas elle adore se balader en petite tenue, de préférence très osée. Tu vas certainement bander souvent, et je m’occuperai de toi sans attendre. Tu peux toujours essayer de la draguer, mais souviens-toi qu’elle est lesbienne… Si elle te fait des avances, tu pourras te rincer les deux yeux, ils seront même très propres ! Moi, à ta place, je résisterais le plus longtemps possible, pour la faire languir. Elle cédera peut-être… mais ne te fais pas d’illusions.

Elle a prévu de faire une série de photos de moi, en tenue très osée, pour que je puisse te chauffer à distance. Et en parlant de distance, Sophie suggère d’utiliser des sex-toys connectés que l’on peut commander avec un smartphone, et ajouter un truc comme Skype pour se voir et jouir ensemble. Tu connais ? On essaie ?

En attendant, je t’envoie un selfie de moi, prête à entrer dans la douche. Et dans la douche, je vais me faire des trucs en pensant à toi…

Donne le bonjour à ta queue, caresse-là pour moi.

Je te kiffe grave.

oooOOOooo

Obsédée ?

oooOOOooo

Je suis impatiente…

Mon cœur,

Tout est OK.

Sophie accepte que nous t’invitions à loger avec nous, pour tes petits congés. C’est chez elle après tout.

Pour juin, c’est presque arrangé : la fille de Mylène et Thomas a terminé ses études de droit, et elle va libérer son studio, fin juillet ou début août. Tu pourras le visiter et t’arranger avec Thomas, s’il te convient.

Sophie m’a fait une proposition (honnête, rassure-toi !) que j’ai acceptée avec joie : elle m’embauche pour différents travaux sur PC, car elle n’est pas trop à l’aise sur sa bécane. Tu vois, pas besoin de la contacter, je la vois tous les jours.

Tu pourras me donner des tuyaux pour le PC ?

Elle m’amènera à Blagnac pour venir te chercher, c’est sympa non ? Je pense que pour la dédommager, je vais la payer en nature… si tu es d’accord. Après tout c’est elle qui m’a dépucelée et tout appris, elle connaît mon corps et tout de moi. Je lui ai dit aussi que tu étais partant pour faire sa connaissance, elle m’a semblé être tout émoustillée. Elle se dit lesbienne mais c’est faux : elle est bi. Elle a bien été la maîtresse de Mylène et de Thomas, et elle l’est toujours !

À bientôt, mon Rémy, je me prépare pour te rendre fou. Et je pense que Sophie va m’aider.

En attendant, je te suce très tendrement donc très lentement…

À bientôt, je t’aime.