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Temps de lecture estimé : 27 mn
05/03/22
Résumé:  « La mariée était en noir » de François Truffaut, les mariés sortent de l’église, un coup de feu claque, le jeune marié s’effondre… Veuve le jour de ses noces, quelle a été la réaction de la douce épouse ?
Critères:  #vengeance fh fhhh extracon fête jalousie intermast fellation pénétratio sandwich fsodo gangbang
Auteur : Patrick Paris            Envoi mini-message
Un mariage et quatre enterrements

Restons dans les références cinématographiques :

« La mariée était en noir » de François Truffaut avec Jeanne Moreau, souvenez-vous, les mariés sortent de l’église, un coup de feu claque, le jeune marié s’effondre… Veuve le jour de ses noces, quelle a été la réaction de la douce épouse ?


Tel a été le déclic de cette histoire que je vous laisse découvrir.


---oOo---




Quel beau mariage !

Le soleil accueille les mariés à la porte de la mairie de cette petite ville de la banlieue parisienne, pas loin du parc Disney.


Quelle est belle Mélanie dans sa robe d’un blanc immaculé ! Tout le monde attendait ce moment. Elle vient de descendre d’une voiture couverte de fleurs.


Le marié la tient par la main, très élégant dans son beau costume trois-pièces, ses gants assortis à une cravate gris souris, lui qui n’en porte jamais. Mais la belle-famille tient aux traditions, alors Éric s’est plié aux convenances.


Toute la famille de Mélanie a fait le déplacement. Les dames ont fait des folies, les toilettes, les chapeaux tous plus beaux les uns que les autres. Trois demoiselles d’honneur et un page de six ans, le petit dernier, vont tenir le voile de la mariée quand elle entrera dans l’église. La joie est un peu ternie par l’absence d’un cousin décédé d’un accident de voiture il y a quelques mois. D’ailleurs à la demande de la famille, le mariage a été repoussé de six mois, le temps du deuil. Conciliant, Éric n’a pas dit non.


Plusieurs amis et membres de la famille d’Éric sont absents, empêchement de dernière heure, ce qui n’enlève pas le sourire de celui qui va convoler en justes noces. Ses parents, son frère et ses amis proches l’entourent en le félicitant. Son père a un petit sourire en coin, se rappelle-t-il de son propre mariage ?


Les mariés discutent avec monsieur le maire, un ami de la famille, un jeune loup récemment élu qui brigue le poste de député de sa circonscription.


La noce a envahi la petite salle de mariage, les photographes sont prêts à saisir l’instant où Éric va passer la bague au doigt de Mélanie. Après un discours pour faire plaisir à la famille de la mariée, une jeune fille qui fait honneur à la commune, le maire s’approche du couple pour recueillir les consentements :



Éric marque un temps d’arrêt, il savoure sa vengeance. Regardant le maire droit dans les yeux :



Et se tournant vers Mélanie qui semble avoir mal entendu :





---oOo---




Pourquoi Éric, amoureux de Mélanie, vient-il de gâcher ce jour qui devait être le plus beau de leur vie ?


Revenons quelques années en arrière. Quand ils se sont connus, ils sont tombés amoureux l’un de l’autre, pas un coup de foudre, c’est venu petit à petit, leur amour n’en est que plus fort. Mélanie a vite emménagé avec Éric. Après trois années de bonheur, désirant fonder une famille, ils décidèrent de se marier.


Mélanie était acceptée dans la famille d’Éric qui espérait rapidement des héritiers. Éric était accepté dans la famille de Mélanie, ils voulaient son bonheur.


Il fallait faire selon la tradition, devant toute la famille, les amis, les voisins, devant monsieur le maire et monsieur le curé. Voulant faire plaisir à Mélanie, Éric a tout accepté, un mariage à l’ancienne.


Une fois la date fixée, Belle-maman s’est occupée de tout. Elle mettra les petits plats dans les grands, dans la meilleure auberge, pour épater tous les invités.




---oOo---




La date approche, dans un peu plus d’un mois, on l’appellera, madame. Mélanie annonce à Éric que samedi prochain, elle fêtera avec ses amis son enterrement de vie de jeune fille, encore une tradition, elle ne peut s’y soustraire.


Éric demande des détails :



Mélanie se prépare, elle passe un temps fou dans la salle de bain. Elle emporte un déguisement dans son sac. À 20 heures, un ami vient la chercher, elle risque de ne pas être en état de conduire au retour.


Éric s’est fait une raison, il l’embrasse en lui souhaitant une bonne soirée :



Resté seul, Éric s’apprête à passer une soirée en célibataire, devant un film, une bière à la main. Il va attendre Mélanie en espérant qu’elle lui racontera sa soirée. Ils se feront un petit câlin avant de s’endormir.


Mélanie n’est partie que depuis quelques minutes, un coup de sonnette fait sursauter Éric, aurait-elle oublié quelque chose ?


Il est surpris de voir Cyril, le cousin de Mélanie. Que vient-il faire ? Ils se sont rencontrés plusieurs fois lors de fêtes de famille, et au dernier réveillon.



Pas contrariant, Éric suit Cyril dans la voiture qui l’attend. Il retrouve David, un ami de Mélanie. Sans savoir où il va ni ce qu’il va faire de sa soirée, il se laisse guider sans se poser de question. Il pense à Mélanie, ils auront beaucoup de choses à se raconter demain matin.


Il se doute qu’il y aura des épreuves, des surprises, il va sûrement trop boire et se réveillera avec un mal au crâne. C’est toujours pareil pour enterrer sa vie de garçon.


La voiture les dépose devant une villa à la sortie de la ville. Cyril le fait pénétrer dans un petit salon, deux fauteuils, une table garnie d’un verre et d’une bouteille de Champagne dans un seau à glace.



Docile, Éric obéit, il attend la suite. La lumière s’éteint, le miroir au mur s’éclaire, un miroir sans tain, il peut voir tout ce qui se passe dans la pièce à côté. Il en a souvent entendu parler, sans jamais en avoir vu. Qu’ont-ils inventé ?



Intrigué, Éric distingue quatre hommes, un verre à la main, discutant avec une femme habillée en Bunny Playboy, caraco noir pigeonnant, petite jupette très courte, et oreilles de lapin. Il n’en croit pas ses yeux, Mélanie. C’était ça son costume, elle n’avait pas voulu le lui montrer. Sans attendre sa question, Cyril explique :



Mélanie a l’air à l’aise entourée de ses amis d’enfance. Il y a là David qui les a conduits, mais aussi Didier, Florent et Thierry. Éric les a déjà croisés plusieurs fois.



Cyril sort. Éric le voit entrer dans le salon quelques secondes plus tard. Il va saluer Mélanie qui lui sourit en le reconnaissant :



Contre toute attente, Éric voit Cyril prendre Mélanie dans ses bras et lui rouler une pelle digne d’un film X. Elle ne semble pas étonnée, elle se laisse aller, lui rend son baiser. Cyril lui caresse le dos, puis les fesses à pleines mains, sans aucune réaction de Mélanie.


Éric bondit de son fauteuil, il entend Cyril :



Ses quatre amis trinquent à tour de rôle avec Mélanie et l’embrassent à pleine bouche. Elle semble heureuse de passer ainsi de bras en bras, certains n’hésitant pas à lui mettre la main sur les fesses ou dans son décolleté.



Éric est sidéré par ce qu’il vient d’entendre, par ce qu’il voit. Paralysé, il se cramponne au fauteuil dans lequel il vient de se laisser tomber. Que peut-il faire ? Un scandale ? Il est curieux de voir jusqu’où ira Mélanie.


L’arrivée de Cyril donne le signal. Il s’approche de Mélanie, lui dégrafe son haut dans le dos, libérant sa poitrine qu’il pelote à pleines mains. Seins nus, elle sourit. Des mains la caressent, d’autres lui enlèvent sa jupe, sa culotte. Nue face à ses amis, Mélanie tourne sur elle-même pour mieux se faire admirer. Éric comprend le temps qu’elle a passé cet après-midi dans la salle de bain, il ne l’a jamais vue aussi nue, son sexe est lisse comme celui d’une petite fille. Elle ne repousse pas les mains qui se tendent vers elle.


Cyril passe un bras autour de ses épaules, après un bref regard dans la direction du miroir, il l’embrasse langoureusement tout en lui caressant l’entrejambe, un doigt s’immisce entre ses lèvres. Ses amis s’approchent, Mélanie a des mains partout, sur les fesses, les seins, entre les jambes. Elle est embrassée, sucée, pelotée. Elle sourit, visiblement heureuse, visiblement elle attendait cet hommage à sa beauté.


Personne ne soupçonne la présence d’Éric dernière le miroir, seul Cyril lance de temps en temps un regard ironique vers lui.


D’un naturel plutôt calme, et sachant garder son sang-froid en toutes circonstances, Éric doit se retenir pour ne pas éclater et faire irruption au milieu de la fête pour extirper sa dulcinée des mains de ces hommes. Se reprenant, et pensant « la vengeance est un plat qui se mange froid » comme le dit souvent un ami adepte du genre qui publie des nouvelles érotiques sur un site spécialisé.


Reprenant peu à peu sa respiration, Éric saisit son téléphone pour immortaliser la scène. Ça pourra toujours servir.


C’est Cyril qui mène la danse, sur un signe de sa part, David et Thierry ouvrent leur pantalon et extirpent un sexe déjà bien bandé. Mélanie leur sourit, se met à genoux, les branle, un dans chaque main, et les prend dans sa bouche alternativement. Elle semble apprécier la main de Cyril sur sa tête qui la force à engloutir entièrement la queue de Thierry.


Avant qu’ils n’aient pu jouir, Cyril fait s’allonger Mélanie face au miroir. Le fixant dans les yeux, elle écarte en grand les jambes, et l’invite à venir la prendre. Il se couche sur elle et la pénètre d’un seul coup. Mélanie referme ses cuisses derrière son dos pour le tenir serré en elle.


Éric entend un cri annonçant le premier orgasme de sa future femme, d’autres vont suivre de plus en plus rapprochés.


Cyril se retire en se tournant vers le miroir. Éric peut voir en gros plan la chatte entrouverte de Mélanie qui laisse échapper un flot de sperme.


David n’attend pas, il la retourne, se positionne et la prend en levrette, tandis que Cyril, toujours en forme, se met devant elle, lui relève la tête pour prendre sa bouche en gorge profonde. Il affiche un large sourire au moment de jouir dans sa bouche. Mélanie a failli s’étrangler. Quand il sort sa bite, Éric la voit distinctement déglutir.


Un homme vient d’entrer. Éric a beau se creuser la tête, il ne l’a jamais vu.



Mélanie se jette dans les bras du nouveau venu :



Voir Mélanie nue dans les bras de cet homme, les voir s’embrasser, voir cette main qui lui caresse le dos, descend, lui pelote les fesses, et ce sourire, sentir Mélanie heureuse, c’en est trop. À ce moment-là, Éric prend conscience qu’il a perdu Mélanie, ou plutôt que Mélanie l’a perdu. Il serre les poings, sa décision est prise.


Jamais à court d’idées, Cyril propose à Didier de s’allonger sur le dos et invite Mélanie à s’asseoir sur lui à califourchon. Sans hésiter, elle s’empale sur sa bite bien dressée. Elle saute lui permettant de s’enfoncer au plus profond d’elle-même, tandis que Didier lui pelote les seins.

Cyril la fait se pencher en avant, elle en profite pour embrasser son amant du moment. Il lui écarte les fesses, lui titille son petit trou, et convie le nouveau venu à venir honorer la future mariée. Alexandre est prêt, il s’avance vers elle, la queue triomphante. Une grande claque sur les fesses, Mélanie se retourne en souriant, et le regarde dans les yeux tandis qu’il la sodomise. Alexandre entame alors de longs va-et-vient sous les yeux incrédules d’Éric qui n’a pas arrêté de prendre des photos. Il ne rate pas le rictus d’Alexandre quand, s’accrochant aux hanches de Mélanie qui se cambre, il jouit au fond de ses entrailles, déclenchant un cri de bonheur qui lui vrille les oreilles.


Didier aussi a joui. Mélanie a l’air repue, mais heureuse. On lui tend un verre, ses amis trinquent à sa santé en déposant un baiser sur ses lèvres.


Elle s’excuse, prise d’une envie pressante, et part dans la salle de bain. Son cousin regarde ironiquement le miroir, comme par défi.


Les cinq hommes en profitent pour se déshabiller entièrement, ce qui présage que la soirée n’est pas terminée.

Quelques minutes plus tard, Mélanie revient face au miroir. Qu’elle est belle avec ses longues jambes fuselées, son sexe imberbe, ses seins arrogants. Elle marche sur la pointe des pieds, légèrement cambrée. Un large sourire illumine son visage en découvrant ses amis dans le plus simple appareil. Leur souriant, elle s’allonge sur le tapis, bras et jambes écartés :



Alexandre se met à genoux entre ses cuisses, la queue bien raide, il est prêt. Ses amis entourent Mélanie, dix mains la caressent. Alexandre se penche sur elle et l’embrasse.


Éric est anéanti. Il rentre chez lui plus triste qu’en colère.


Il somnole quand Mélanie rentre au petit matin en essayant de ne pas faire de bruit. Se glissant dans les draps, elle le voit ouvrir les yeux, il semble étonné de la voir :



Éric la prend dans ses bras, sa peau est fraîche, elle a pris une douche avant de rentrer. Il commence à la caresser, curieux de sa réaction après une telle soirée, même s’il a du mal à imaginer comment elle s’est terminée. Elle le laisse faire quelques minutes et, de sa voix la plus mélodieuse :



Et elle se blottit dans ses bras.




---oOo---




Mélanie dort encore quand Éric se lève. Il va préparer le café dans la cuisine, la tête pleine des images de la veille, bien décidé à se venger.


En fin de matinée, fatiguée de sa soirée, sa tendre fiancée émerge. Après une petite bise, Éric lui tend un café :



Mélanie se fige, les paroles d’Éric sont à double sens. Ne pas montrer son trouble, et répondre normalement. Ses amis se sont surpassés, elle ne sait plus combien elle a eu d’orgasmes… comment compter ? La tête lui tournait. Et avec Alexandre, quel plaisir ! Elle a un peu mal aux fesses, pas habituée à ces coups à répétition.


Faut vivre un truc pareil une fois dans sa vie. Cette soirée avec ses amis avant de jurer fidélité à son chéri, ne se reproduira plus. Devenue femme, elle aspire à une vie de famille tranquille. Elle a trouvé l’homme idéal, Éric a les mêmes aspirations qu’elle. Amoureuse, elle a décidé de l’épouser, une page de sa vie se tourne, une autre plus riche va s’ouvrir.


Mais s’il savait, la honte ! À un mois du mariage. Heureusement, ses amis ont juré d’être discrets, elle a confiance en eux. Ils ne se reverront que le jour de ses noces, et après fini, même avec Alexandre.



Mélanie a mis au point une histoire plausible pour justifier d’être rentrée si tard, soirée bien arrosée, des épreuves bêtes comme toujours à cette occasion. Tirée de sa rêverie, elle va se lancer quand son téléphone sonne.


En raccrochant, Mélanie est blême. D’un regard, Éric lui demande ce qu’il se passe. Troublée, elle bafouille en lui disant que sa mère vient de la prévenir. Son cousin Cyril a eu un accident, sa voiture a quitté la route hier soir en revenant d’une soirée avec ses copains Florent et David. Ils sont morts tous les trois sur le coup. La voiture est en miettes.


Mélanie éclate en sanglots. Mais Éric n’a pas l’air trop triste, il est vrai qu’il les connaissait peu. Il reste songeur, comment Mélanie est-elle rentrée ? Cyril ne devait-il pas la reconduire chez elle ?


Mélanie est en pleurs lors de l’enterrement de son cousin et de David dont la cérémonie unit les deux familles dans une même ferveur.


Éric aperçoit Thierry et Didier parmi la foule venue rendre un dernier hommage à leurs amis. Il se tient à distance quand Mélanie va les saluer en leur faisant la bise, elle ne s’attarde pas.

Sans se faire remarquer, il se rapproche suffisamment pour écouter leur discussion à voix basse. Alexandre n’est pas là, il est en déplacement professionnel. Thierry s’étonne :



Au retour du cimetière, Mélanie apprend à Éric que ses parents demandent de repousser la date de leur mariage pour laisser passer les six mois de deuil traditionnel dans leur famille. Conciliant Éric accepte sans émettre la moindre réflexion.

Avec Mélanie, il rencontrera le maire et le curé afin de trouver une autre date. Sa future belle-mère s’occupera de l’organisation de la réception.




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Tradition oblige, le repas dominical chez les futurs beaux-parents, à une heure de Paris quand il n’y a pas d’embouteillage.


Tous les dimanches, belle-maman explique en détail les détails de la cérémonie, le traiteur, le menu, la décoration de l’église, la liste des invités. Éric la laisse décider. En bonne gestionnaire, elle décide le partage des frais, au prorata du nombre d’invités, classique. Éric est bien sûr d’accord, il verra avec ses parents après la noce.


Ce midi pourtant, la discussion est tout autre. Toute la ville est en ébullition. N’ayant pas la force d’en parler, la mère de Mélanie lui tend la feuille de chou locale. En première page : la photo de Didier, son ami d’enfance. Le titre est éloquent : « Tragique accident de chasse ». Le journaliste détaille comment un jeune de la commune, parti à la chasse, a été victime d’un tir malencontreux dont personne ne connaît l’origine. La gendarmerie enquête, mais comment trouver, personne ne parlera.


Didier doit être inhumé demain lundi à 10 heures, les habitants sont conviés à se joindre à la famille pour un dernier hommage. Mélanie est blanche, Éric lui propose de rester coucher chez ses parents, pour être sur place le lendemain. Il restera près d’elle pour la soutenir, pour ce dernier adieu.


Beaucoup de fleurs, la cérémonie est émouvante, devant toute la ville réunie dans la petite église où ils se marieront dans trois mois. Ils saluent le curé qui leur rappelle qu’ils doivent venir le voir pour la préparation au mariage.


À la sortie de l’église, Éric aperçoit Thierry avec Alexandre. Ne voulant pas les voir, il s’excuse auprès de Mélanie. Il doit rentrer rapidement à Paris, pour un rendez-vous avec un client. Il reviendra la chercher dans la soirée. Il évite ainsi le sempiternel discours du maire au moment de l’inhumation au cimetière de la ville.




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La date du mariage est arrêtée, la mère de Mélanie le leur confirme. Ce sera juste avant l’été, ainsi ils pourront partir en voyage de noces au soleil.


Pour son travail, Éric a de nombreux déplacements à faire en province. Ce lundi, il doit se rendre à Lille, il restera deux jours. Mélanie lui propose de l’accompagner, ils pourraient partir vendredi soir et passer le week-end ensemble sur la côte. Cela leur fera deux jours de vacances en amoureux en bord de mer. Elle rentrera en train dimanche soir. Éric est enchanté de ce week-end improvisé.


Mélanie est contente, son ami Thierry s’est établi depuis un an à Boulogne, s’il est disponible, il pourrait leur servir de guide. Elle décide de l’appeler.


Content de cette visite, Thierry leur fait visiter les plages du nord, les falaises du cap Gris-Nez. Le soir, il les emmène dans un restaurant de fruits de mer réputé de Boulogne. Éric insiste pour payer, remerciant Thierry de sa gentillesse. Mélanie est ravie que son chéri s’entende si bien avec son ami.


De retour mardi soir, Mélanie découvre son futur mari plus amoureux que jamais. Leur mariage est dans moins d’un mois. Sa mère lui a téléphoné, tout est prêt. Sa robe a été livrée, elle est magnifique, elle la lui montrera dimanche prochain. Mais Éric ne doit pas la voir avant la cérémonie, c’est l’usage.


Éric dépose négligemment sur la table du salon le journal "La voix du Nord" qu’il a pris à l’hôtel en partant. Mélanie le parcourt d’un œil distrait, quand elle tombe, en page 4, sur un titre qui l’interpelle : « accident mortel dans la lande. Un promeneur imprudent est tombé de la falaise ». Intriguée, elle lit les quelques lignes du journaliste qui relate l’accident. Non, ce n’est pas vrai, ce nom : son ami Thierry.



Éric persuade Mélanie que c’est trop loin pour assister aux obsèques de son ami. Il a du travail et elle aussi.


Mélanie est consternée… Elle avait demandé à Thierry d’être son témoin.




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Le Jour J est arrivé, le plus beau jour de leur vie.

Mélanie regrette l’absence de ses meilleurs amis, elle n’arrête pas de penser à ce qui s’est passé depuis six mois, comment est-ce possible ? Quelle coïncidence !

Pour montrer qu’elle ne les oublie pas, elle a mis un petit crêpe noir sur le haut du bustier de sa robe, sur son sein droit. Éric comprend, tous les invités apprécient le geste.


Monsieur le maire vient de recueillir le consentement de Mélanie, tout le monde a bien entendu le « oui » qu’elle a prononcé en regardant Éric. L’émotion est générale, plusieurs dames essuient une larme. Le maire se tourne alors vers Éric :



Éric marque un temps d’arrêt, il savoure sa vengeance. Regardant le maire droit dans les yeux :



Et se tournant vers Mélanie qui semble avoir mal entendu :



L’assemblée est paralysée de stupeur, chacun retient son souffle. Mélanie bouche bée, regarde Éric, interdite, sans pouvoir dire un seul mot.


Le maire repose la question comme si Éric avait mal compris. Pourtant :



Quel affront dans sa mairie ! N’en croyant pas ses oreilles, le rouge de la colère aux joues, sans un mot pour la belle-famille, le premier magistrat de la ville quitte la salle en vociférant qu’on lui fait perdre son temps. Et passant, il jette un regard compatissant à la mariée qui ne sait plus quoi faire ni comment se tenir.


La mère de Mélanie après avoir failli s’évanouir en entendant la réponse de son ex-futur gendre se reprend. La caisse enregistreuse qui lui sert de cerveau la fait se précipiter sur le père du marié qui, après avoir entendu sa demande concernant le partage des frais de la cérémonie et du lunch qui les attend dans la meilleure auberge de la région, lui fait non de la tête :



Mélanie n’a pas bougé. Éric lui tend une enveloppe en souriant hypocritement :



Intriguée, elle l’ouvre machinalement. Elle découvre une série de photos. Sans savoir pourquoi, elle a peur. Elle baisse les yeux pour ne pas croiser le regard de celui qui devrait être son mari. Ses mains tremblent en regardant l’une après l’autre les photos qu’il vient de lui donner.


C’est fou, la technique des nouveaux téléphones est telle, que le rendu des photos est parfait même avec une faible lumière. Tous les détails sont nets, bien visibles.


Sur la première photo, elle est nue à quatre pattes. Son ami David la tient par les hanches et la prend en levrette, tandis que son cousin Cyril se répand dans sa bouche en fixant l’objectif, triomphant. À côté d’eux, Florent se branle en caressant ses seins. Photo accompagnée d’une coupure de presse « Drame de l’alcool et de la vitesse » à côté de la photo de la voiture de Cyril accidentée, l’avant enfoncé. On devine des traces de sang sur le pare-brise.


Sur la seconde photo, Didier embrasse Mélanie, les cuisses largement ouvertes. Il caresse sa chatte rasée. Quel piqué cette photo ! On distingue très nettement les détails de ses lèvres intimes et du doigt qui la fouille. Photo également accompagnée d’une coupure de presse « Tragique accident de chasse, un enfant du pays… » illustrée du portrait de Didier.


La troisième représente Thierry, son ami d’enfance, Mélanie à califourchon sur lui. Il lui pelote les seins, elle est cambrée et ferme les yeux de plaisir. Une nouvelle coupure de presse que Mélanie a déjà vue, relate un accident qui a eu lieu lors d’une randonnée en bordure de la falaise, le corps d’un jeune homme a été retrouvé sur la plage, 30 m plus bas.


Mélanie a peur de comprendre. Elle jette un regard affolé vers Éric.



Son regard passe des photos à Éric, qui étrangement se tient calme à côté d’elle.


En une seconde, la soirée avec ses amis lui revient comme un flash. Elle l’a vécue comme le point final de sa jeunesse tumultueuse, jeunesse qu’Éric ne connaît pas. Elle ne lui en a jamais parlé. Il ne faut pas toujours tout dire. C’était avant, avant de le connaître.


Elle lui a un peu menti d’accord, mais plus par omission. Qu’est-ce que cette soirée en échange des cinquante ou soixante années qu’elle s’apprêtait à lui offrir ?


D’accord, avec Alex, elle a fait un peu de rabs avant de rejoindre Éric. Mais quand il l’a ramenée, elle lui a bien fait comprendre que c’était la dernière fois.


Elle se souvient. La première fois, c’était avec Cyril son cousin, ils avaient à peine quinze ans. Ils se retrouvaient tous les ans chez leurs grands-parents, il fallait bien s’occuper. Ensuite, Cyril lui a présenté ses amis, elle les connaissait déjà, ils avaient usé ensemble leurs fonds de culotte sur les bancs de l’école. Ils ne pensaient pas à mal, ils découvraient la vie.

C’était le passé, il y a longtemps qu’elle avait rangé ces souvenirs tout au fond de sa mémoire.


Lors d’une réunion de famille, à l’annonce de son mariage, Cyril lui a proposé une ultime soirée. Elle a longuement hésité, enfin un peu. Mais voilà, Alex devait être là, alors comment refuser. Elle a accepté de revoir ses amis, certaine qu’Éric ne le saurait jamais. Il ne devait pas savoir… Comment a-t-il su… ? Mélanie n’a jamais voulu lui faire de mal. S’il avait fait la même chose, elle lui aurait arraché les yeux, mais ce n’est pas la même chose.


Ça ne devait être qu’un jeu, rien de plus. Alex espérait encore la revoir, mais pour Mélanie tout était fini entre eux, bien fini. Elle allait devenir une femme respectable.


Perdue dans ses pensées, Mélanie ne fait pas attention à l’émoi qui agite ses invités. Un peu perdue, elle regarde Éric.


D’un geste du menton, celui-ci lui désigne une autre photo. Elle tremble en reconnaissant Alexandre, le maire qui devait la marier. Elle est à quatre pattes, les fesses en l’air, la tête dans un coussin auquel elle s’agrippe de toutes ses forces. La queue du maire plantée entre ses fesses, la tenant fermement, le sourire aux lèvres. Cette photo est accompagnée d’une autre photo d’Alexandre, officielle celle-là, avec son écharpe tricolore, mais avec un crêpe noir dans le coin droit.


Horrifiée, Mélanie écarquille les yeux en regardant Éric :



Elle n’a pas le temps d’en dire plus, on entend une formidable explosion qui fait trembler les vitres de la salle des mariages. Suivi de cris de terreur.

La noce se précipite, qui par la porte, qui à la fenêtre, pour voir la voiture du maire en feu qui vient d’exploser. À travers les flammes, on distingue nettement un homme qui se débat, mais personne ne peut intervenir tant la chaleur dégagée est importante.


Déjà, on entend dans la foule les mots « acte de terrorisme » « Attentat ». Les plus opportunistes ont sorti leur téléphone pour filmer la scène. Le premier adjoint se prépare déjà à recevoir les journalistes de toutes les chaînes de télévision, et évalue les retombées pour la ville, sa ville désormais.


Éric regarde fixement le brasier, les yeux exorbités, un rictus lui déforme la bouche. Mélanie tremble, les photos lui échappent et tombent sur le sol. Les mots ont du mal à sortir de sa bouche :



Éric ramasse la dernière photo, celle où Mélanie arrive nue de face. Elle n’ose la regarder. Qu’elle est belle avec ses longues jambes fuselées, son sexe imberbe, ses seins arrogants, elle marche sur la pointe des pieds, légèrement cambrée. Son visage tourné vers ses amis nus qui semblent l’attendre. Un large sourire illumine son visage.

En bas de la photo, Éric a marqué en grosses lettres ce simple mot « VENEZ ! »


Mélanie bafouille :



Se souvenant, Mélanie ne sait plus quoi dire, elle baisse la tête.





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Épilogue 1


Deux ans plus tard, le calme est revenu dans cette petite ville de banlieue parisienne, proche du parc Disney.


Le premier adjoint, après avoir fait des funérailles grandioses à son prédécesseur, a eu la place qu’il espérait depuis si longtemps. Les médias ont vite oublié, une information chasse l’autre. L’enquête de la gendarmerie n’a donné aucun résultat. Deux mois après, le procureur a fait une déclaration à la presse expliquant que sans négliger les autres pistes, la piste terroriste était la plus probable. La thèse de l’accident n’était pas à écarter non plus, elle satisferait tout le monde.


Mélanie a été admise dans un hôpital spécialisé. Ses parents ont compris qu’après l’échec de son mariage, elle a un peu perdu la tête. C’est compréhensible. Elle racontait des horreurs sur son ex-futur mari. Afin de préserver la bonne réputation de la famille, ses parents ont été dans l’obligation de la faire interner. Depuis, elle s’est calmée, grâce aux médicaments que les médecins lui administrent régulièrement.


Depuis quelques mois, Éric a rencontré une jeune femme dont il est tombé amoureux. Ils envisagent de partager le même appartement, avant la possibilité de fonder une famille.


Après toutes les épreuves qu’il a vécues, Éric a bien le droit à un peu de bonheur.




---oOo---




Épilogue 2


Les mots d’Éric résonnent dans la tête de Mélanie, elle regarde les photos dans un état second. Elle prend conscience qu’elle devait rentrer avec Cyril, mais Éric ne pouvait pas savoir. Dans un souffle, elle crie « t’es un monstre ! » et tombe par terre évanouie.


Tandis que sa famille se presse auprès d’elle pour lui porter secours, Éric ramasse les photos et s’en va sans la regarder.


Admise à l’hôpital, les médecins la mettent sous sédatif. Elle va dormir plusieurs jours, une cure de sommeil s’impose après le choc qu’elle vient de subir. Le fiancé qui dit « non » à la mairie, on n’avait jamais vu ça de mémoire d’anciens.


Lorsqu’elle se réveille, elle regarde autour d’elle, où est-elle ? Que s’est-il passé ?

Les infirmières accourues à son chevet la rassurent. Elles lui portent à manger, mais Mélanie n’a qu’une envie, dormir. Elle somnole. Petit à petit, tout lui revient en mémoire… Les images se bousculent dans sa tête :


« La honte ! Éric m’a rejetée devant tout le monde… C’est un mauvais rêve, j’ai perdu mon amour… Cyril, quel salaud ! … Éric a tout vu, il a dû souffrir… Tout de même, sa réaction a été un peu vive… Je ne peux pas croire qu’il ait pu faire une chose pareille… Tout est de ma faute. J’aurais dû laisser le passé où il était, sans écouter Cyril… Mon avenir c’était Éric… Mes amis seraient encore là, je serais mariée… Éric, quelle horreur ! Mais quelle preuve d’amour… ! Est-ce que je l’aime encore ? Sûrement un peu… Je ne dirais jamais rien, rien à personne ».


Le lendemain matin, les infirmières débranchent le goutte-à-goutte, ouf, son bras lui faisait mal. Elle a faim. Elle fait honneur au plateau qu’on lui apporte.


À cet instant, on frappe à la porte, des médecins entrent, ils sont accompagnés de deux messieurs en uniforme, deux gendarmes. Mélanie les regarde entrer dans sa chambre avec anxiété :



L’inspecteur explique le pourquoi de leur venue. Durant son sommeil, l’enquête a avancé, on ne s’attaque pas impunément à un élu de la République.


Ce qu’ils ne lui disent pas, c’est que la piste terroriste a rapidement été écartée. L’enquête se dirige plus vers l’acte d’un proche, un ennemi politique ou la piste familiale. D’ailleurs, le premier maire adjoint a été la cible des rumeurs. Mais un fiancé qui attend la cérémonie pour refuser de se marier, et la voiture du maire qui saute quelques minutes après, c’est louche. On peut parler de coïncidence, mais l’inspecteur ne croit pas aux coïncidences. Pour les gendarmes, Éric, le futur marié est vite devenu le suspect numéro 1.


Ils espèrent que Mélanie pourra leur apporter l’élément qui leur manque. Après l’avoir mise en confiance, les questions se succèdent « Savez-vous pourquoi votre fiancé a changé d’avis à la dernière minute ? », « Connaissez-vous Monsieur Alexandre T., maire de la commune ? », « Avait-il des ennemis ? », « le voyez-vous souvent ? », « Il était très ami avec votre cousin ? », « Les deux amis de votre cousin, ceux qui sont morts avec lui, vous les connaissiez ? », « Et votre fiancé, il les connaissait ? »…


L’interrogatoire se poursuit tout l’après-midi. Mélanie répond de façon évasive, quand elle ne sait quoi dire, elle éclate en sanglots : réaction bien naturelle après ce qu’elle a vécu. Sans le savoir, le médecin vient à son secours :



Les inspecteurs s’en vont, un peu déçus. La mariée ne sait pas grand-chose. Éric est toujours en garde à vue, mais la gendarmerie n’a rien contre lui, pas la moindre petite preuve. Juste une intuition.


Cela va faire un an qu’Éric a été mis en examen par le juge d’Instruction et incarcéré en détention provisoire. Il fallait un coupable.

Le juge est perplexe. Impossible de le renvoyer devant une cour d’assises, aucune charge ne peut être retenue contre lui, il serait acquitté. Il va falloir le remettre en liberté… Le rapport des psychiatres arrive à point nommé. Sans se préoccuper des détails de l’enquête, ceux-ci le déclarent irresponsable pénalement. En d’autres termes, ils le jugent fou. Le magistrat instructeur peut se dessaisir de ce dossier qui l’empoisonne. Le Préfet demande alors l’internement d’office dans un hôpital psychiatrique.

Éric évite la prison. Il sortira lorsque les médecins le jugeront guéri, dans cinq ans, ou jamais.


Deux ans plus tard, le calme est revenu dans cette petite ville de banlieue parisienne, proche du parc Disney.


Il y a quelques mois, Mélanie a fait la connaissance d’un nouveau collègue à son travail. Il a vite flashé sur elle. Il est gentil, prévenant, il plaît bien à Mélanie, mais elle a peur… peur de s’engager.


Après bien des hésitations, un soir, elle l’a suivi chez lui. Cette nuit-là, leur première nuit, un vrai coup de foudre. Au petit matin, elle était amoureuse. C’était lui, celui avec qui elle voulait vivre, avec qui elle voulait vieillir, c’était lui le futur père de ses enfants, ce ne pouvait être que lui, elle en était certaine.


Cette nuit, ce n’était pas aussi fort qu’avec Cyril ou Alexandre, ni aussi tendre qu’avec Éric… non, c’était dix fois, cent fois mieux. Si on lui avait demandé pourquoi, elle n’aurait jamais su le dire, c’était comme ça, c’était écrit.


Depuis, chaque nuit, elle s’abandonne dans les bras de celui qui lui redonne le goût de vivre.


Après toutes les épreuves qu’elle a vécues, Mélanie a bien le droit à un peu de bonheur.