n° 20812 | Fiche technique | 21059 caractères | 21059 3516 Temps de lecture estimé : 15 mn |
06/03/22 |
Résumé: Avant d’arriver à Mazan, Béalaure a vécu une vie bourgeoise et bien pensante. Mais elle choisit de m’en raconter les épisodes les moins sages. | ||||
Critères: #aventure fh ff forêt froid amour fellation préservati pénétratio fdanus hdanus | ||||
Auteur : Diable Mouret (Il y a une vie avant la sorcellerie) |
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Résumé des épisodes précédents :
Après s'être découvert une ancêtre sorcière en 1519, une femme cherche à retrouver les sensations de son ancêtre. Moi, je suis là pour l'aider de mon mieux, et je fais volontiers tout ce que je peux.
Béalaure est posée contre moi, tout aussi nue que moi. Je sais bien qu’il est d’usage, dans ce genre de situation, d’utiliser le verbe lover plutôt que le verbe poser, mais je répugne à utiliser pour mon amante le même verbe que pour un serpent.
Nous sommes dans le grand canapé qui trône au milieu de la pièce panoramique de l’étage du haut, la pièce qui me sert aussi de lieu de travail, mais que je n’ose pas nommer bureau. Une grande couverture de laine nous protège du froid, car la nuit est tombée sur les bois de Mazan enneigés.
Sur le versant d’en face, une lumière s’allume et s’éteint trois fois. Alors, je me lève et je vais, à mon tour, allumer et éteindre trois fois la lumière : mon voisin le plus proche, à un bon kilomètre à vol d’oiseau, sait ainsi que « tout » … « va » … « bien ». C’est un code rassurant qui nous permet de vérifier, de temps en temps que nous ne sommes pas totalement isolés. Si j’en crois ma factrice, parfois indiscrète, les colis qu’il reçoit ne contiennent que des préservatifs « homme à homme » et il recevrait aussi, sous pli discret, des revues du même tonneau.
Pour ma part, c’est un très agréable voisin et nos relations sont excellentes.
Béalaure me raconte doucement sa vie, par petits épisodes, entre deux moments de tendresse.
Elle naquit dans une famille de la bonne société lyonnaise, et fit ses études primaires et secondaires dans des institutions catholiques où le mot mixité restait inconnu.
Le pensionnat où elle prépara son baccalauréat ne renfermait que des jeunes filles de bonne famille, vêtues de tenues à la moralité irréprochable.
Pendant que sa poitrine prenait du volume, une vilaine épidémie appelée SIDA prenait de l’ampleur et servait d’épouvantail aux moralisateurs pour diaboliser les fornicateurs de tous poils ; aussi ne faut-il pas s’étonner de ce que les cours d’éducation sexuelle prodigués par obligation légale insistaient principalement sur les vertus de l’abstinence avant le sacrement nuptial et les nombreuses maladies qui pouvaient s’abattre sur celles qui failliraient.
Béalaure me confie que, avant d’intégrer cet établissement, elle avait pratiqué le judo et qu’elle poursuivit cette pratique à l’internat. Une de ses condisciples avait la même passion et la perspective d’une prochaine compétition les autorisait à s’entraîner assidûment. Par commodité, également, on avait regroupé les deux judokas dans la même chambre à deux lits.
Le dojo était dans une salle un peu à l’écart, au fond d’un vaste bâtiment quasi désaffecté et on leur en confia la clé.
Nous avions, me dit-elle, depuis plusieurs jours, une discussion, avec ma partenaire, sur la possibilité de parer une technique d’immobilisation au sol. En fin de séquence, la vaincue devait se retrouver au sol, sur le dos, avec les cuisses de son adversaire autour du cou, les épaules plaquées au sol.
La manœuvre que je voulais tester consistait à effectuer un demi-tour pendant la chute, de façon à me retrouver à genoux, et à plaquer au sol les bras de ma partenaire en ayant ses jambes de part et d’autre de la tête.
Un soir, à la nuit tombée, nous sommes allées tester la manœuvre, en prenant bien le temps de décomposer les mouvements, pour ajuster la gestuelle. Pour ne pas attirer l’attention, nous nous entraînions, le soir, à la lueur verdâtre et parcimonieuse des blocs de sécurité qui indiquaient « issue de secours ».
Une première surprise fut de constater que ma partenaire, dans son sac de sport, n’avait que sa veste de kimono : le pantalon avait oublié de revenir de la lessive. Nous ne pouvions que décider alors de combattre toutes deux sans pantalon, en sous-vêtements et veste.
Une deuxième surprise fut que, lorsque nous en sommes arrivées au moment où je devais me retourner en chutant, tournant la tête entre les cuisses de ma partenaire, j’ai entraîné dans la rotation sa très pudique culotte de coton blanc.
Quand j’ai repris mon souffle, une fois à genoux, un parfum musqué m’a envahi les narines et m’a mis les sens en émoi. J’avais le nez dans la toison intime de mon amie et son clitoris littéralement sur le bout de la langue. Instinctivement, j’ai déposé un baiser.
Troisième surprise, ses cuisses se sont desserrées, elle s’est cambrée, et elle m’a juste dit « encore ! ».
Alors, j’ai replongé le nez et la langue, et, en suivant ses injonctions, j’ai léché et sucé le bouton magique et son voisinage jusqu’à ce qu’elle se mette à trembler.
Et puis, bien entendu, elle m’a rendu la politesse. Et puis, nous sommes allées sous la douche, comme après chaque séance de sport, mais, là, nous sommes allées toutes les deux sous la même douche et nous y sommes restées longuement.
La fin de cette année fut lumineuse, nous avons décroché le baccalauréat, une médaille au judo et puis nous nous sommes alors aperçues que les vacances allaient nous séparer.
Ces mots prononcés, Béalaure se tut quelques instants, les yeux dans le vague en se serrant contre moi. Sa main est venue vérifier l’état de ma virilité encore demi-molle, et elle est venue chevaucher mes genoux, en plaçant ses genoux à elle de part et d’autre de mon bassin. Elle avait ses mains de part et d’autre de ma tête et caressait sa fente du bout de ma hampe.
J’ai fait glisser mon bassin pour accéder plus profondément à son trésor caché, mais elle m’a demandé de rester ainsi : le gland tout juste introduit, pour qu’elle puisse juste, tout en poursuivant son récit, me sentir bander et ramollir au fil des épisodes.
Les vacances de Béalaure se déroulaient traditionnellement en famille sous la surveillance attentive de grands-parents traditionalistes. Les échanges avec les cousins et cousines de tous les âges n’abordaient que des sujets parfaitement décents. Bref, elle s’était un peu ennuyée, pour rester, là aussi, décente dans le propos.
De retour à Lyon, elle a recroisé son amie qui disposait désormais d’un petit studio indépendant, dans le quartier de l’université. Non sans en avoir avisé ses parents, elle alla y prendre le thé pour le motif parfaitement honorable de parler de leurs projets d’études universitaires. Pour sa part, Béalaure allait tenter Médecine.
La conversation, bien entendu, aborda rapidement des sujets plus intimes. Mon amie avait mis à profit ses vacances sur la côte atlantique pour élargir son expérience en fréquentant quelques garçons musclés par la pratique du surf.
- — Mais alors, lui dis-je, tu as perdu ta virginité ?
Elle a ri, a remonté sa jupe, enlevé sa culotte sous mes yeux et est venue présenter ses grandes lèvres écartées sous mon nez : l’hymen que je connaissais bien était toujours là, intact.
Je dois quand même te dire que sa culotte ne ressemblait plus à la vaste culotte de coton blanc du pensionnat, que son bronzage révélait que le maillot de bain qu’elle avait porté était encore plus réduit que sa nouvelle culotte et que, bien évidemment, sa toison avait été taillée, rasée et épilée pour s’adapter à ces nouvelles tenues.
Elle m’a alors expliqué qu’il existait diverses façons de donner et de recevoir du plaisir des garçons, et qu’on pouvait jouir sans être pénétrée par cet orifice.
Elle m’a dit qu’elle avait toujours précisé à ses amants qu’elle devait rester vierge, et que ceux-ci avaient accepté ce contrat. Qu’ils lui avaient prodigué caresses et baisers et lui avaient révélé des zones érogènes multiples. Et elle ajouta que, pour leur rendre la politesse, sa bouche et son anus avaient été à la fête.
Ces révélations faites sur le ton de la confidence, alors que ses grandes lèvres étaient béantes devant ma bouche, me mirent quelque peu en émoi. Pendant que je lui témoignais mon affection, elle m’a appris qu’on pouvait « embrasser un crapaud pour qu’il se transforme en prince charmant » d’une manière moins abstraite que dans les contes de Perrault. Et que, même si le crapaud était un peu gluant à la fin de l’affaire et que la transformation était imparfaite, l’histoire était souvent agréable à vivre. Elle me confia aussi qu’un de ses amants, ayant poursuivi des études de médecine, lui avait vanté les vertus nutritionnelles du sperme et son effet apaisant pour les brûlures d’estomac. Comme elle n’était pas vraiment convaincue, elle ne fut pas convaincante.
Je suis rentrée à la maison, ce soir-là avec des idées plein la tête. Heureusement que mon amie avait pensé à me donner l’adresse du local de l’Aumônerie de la Faculté, sinon, je n’aurais pas su raconter à mes parents de quoi nous avions parlé si longuement.
Béalaure fit ainsi son entrée dans la « salle d’attente » des études de médecine avec un début de plan de carrière. Hélas, elle constata bien vite que le numerus clausus de fin de première année allait casser ses projets. Elle constata aussi que les carabins plus avancés étaient, pour certains, des jeunes gens de bonne famille et d’agréables camarades de soirée.
Elle embrassa donc quelques crapauds baveux, histoire de se familiariser avec cette nouvelle pratique.
Bien entendu, il était exclu que ses amants d’occasion aient accès en dessous de sa ceinture, sa virginité était un trésor inaccessible avant une cérémonie nuptiale.
Et puis, vint le jour où le crapaud baveux se révéla être un prince charmant d’une famille convenable, qui accepta de se satisfaire des jeux de mains et de langue, jusqu’à ce que leur relation s’avère solide.
Ils commencèrent alors à faire savoir à leurs familles respectives qu’ils éprouvaient un intérêt l’un pour l’autre et les deux dynasties s’enquirent des arbres généalogiques et de l’état de fortune de chacun. La relation fut agréée et une première rencontre eut lieu, un dimanche matin sur le parvis de la cathédrale, à la sortie de la grand-messe.
Béalaure fut invitée à un repas dans sa future belle famille et eut l’honneur de réciter, en français, le Benedicite. Plus tard, reçue chez les aïeux, elle se les concilia en récitant le même Benedicite en latin.
Le projet matrimonial étant, dès lors, clairement exprimé, elle laissa à son presque fiancé l’accès à sa blanche culotte. Il la fit jouir respectueusement du bout des doigts et du bout de la langue, tout en respectant l’hymen sacré.
Les fiançailles furent célébrées au printemps, peu après la fin du carême, ça va de soi.
Et c’est alors que, dans la conversation, je réalise que Béalaure vient de me révéler que la langue latine n’est pas tout à fait un secret pour elle.
Elle m’avoua qu’elle avait bien compris que « sexum » et « posteriori per anum » ne décrivaient pas un jeu de société, mais que le reste du texte ne correspondait pas à la construction classique du latin qu’on lui avait enseigné.
Reprenant le fil de son récit, elle m’expliqua que les deux amoureux commençaient à avoir sérieusement envie de partager plus que des jeux de mains et de bouches.
Il se trouvait que le fiancé était alors dans un service où subsistait, au fond d’un couloir obscur, un ancien cabinet de coloscopie qui servait encore, à l’occasion, de réserve. Il s’en procura discrètement la clef.
Une fin d’après-midi, les deux promis se retrouvèrent ainsi dans ce local et s’y enfermèrent subrepticement.
Il restait, pour tout mobilier, la table d’examen, réglable en hauteur, un bureau et une étagère où on stockait les cartons pleins de tubes, de la pommade lubrifiante et légèrement anesthésiante indispensable pour introduire l’endoscope dans le patient.
Béalaure, après s’être dévêtue s’allongea sur la table, jambes repliées, couchée gracieusement sur le côté droit pendant que son amant, debout, lui enduisait l’anus de la pommade miracle. Il lui introduisit d’abord un doigt, puis deux, puis trois et, enfin, avec beaucoup de délicatesse, il lui enfila son phallus impatient. Vu l’état d’excitation, Béalaure me confessa qu’elle eut à peine le temps de ressentir le sentiment d’être remplie avant de sentir le sperme du carabin se déverser dans ses intestins.
Cependant, la chose ne lui avait pas déplu et ils prirent l’habitude de la pratiquer assez souvent. Petit à petit, son fiancé, s’aidant de ses manuels d’anatomie, parvint à mettre le doigt sur le fameux point G et lui procura des plaisirs encore inconnus. Quant à elle, elle apprécia le fait de pouvoir se titiller le clitoris d’un doigt habile pendant les va-et-vient de son amant.
C’est aussi dans cette pièce qu’elle découvrit, au fond d’un tiroir du bureau, un vieux manuel dédié à « L’examen de la prostate par toucher rectal ». En attendant son amant, elle le parcourut et trouva une planche illustrée représentant la prostate sous tous ses angles. Un carabin antique avait dessiné sur la gravure un petit cercle hachuré et avait écrit en marge « point voluptueux ».
Lorsque son amant arriva, elle lui montra la gravure et lui expliqua que, dans le cadre de l’égalité homme-femme qui doit régir les relations au sein du couple moderne, il était de son devoir de lui introduire dans le fondement un doigt ganté et lubrifié pour aller titiller ce fameux point voluptueux.
Leurs fiançailles durèrent quelques mois, mais le stock de pommade était tel qu’ils étaient encore loin de la pénurie à l’approche des noces.
Une association humanitaire, combattant les mutilations génitales traditionnelles, avait accordé une bourse pour faire avancer la recherche sur « la restauration esthétique et fonctionnelle des organes génitaux féminins ». Grâce à quelques relations, son fiancé fut sélectionné et se pencha sur le sujet pour en tirer la thèse qui lui donnerait le titre de Docteur en Médecine.
Entre-temps, les noces furent célébrées en fin d’année universitaire. Ce fut un grand et cérémonieux mariage entre gens du beau monde.
La nuit de noces fut moins réussie, quelques amis du marié avaient réussi à lui faire boire un cocktail aux fruits de la passion, dans lequel ils avaient glissé un puissant calmant. Béalaure dut donc attendre le petit matin pour voir sacrifier la virginité autour de laquelle les deux amoureux tournaient depuis près d’un an au rythme d’une longue parade prénuptiale.
Seuls quelques intimes surent que la photo de la page de garde du mémoire de Thèse représentait, en gros plan, l’hymen de Béalaure avant défloration.
Pendant ce temps, Béalaure avait poursuivi ses études universitaires dans le domaine de la botanique et s’intéressait de plus en plus aux plantes médicinales, c’était là un domaine de connaissance parfaitement décent pour l’épouse d’un futur médecin, aux yeux de leurs familles respectives.
Leur premier enfant naquit à peine plus de neuf mois après la soutenance de thèse de son époux, c’était une fille. Le second naquit un an plus tard, c’était un garçon, apte à assurer la continuité de la dynastie.
La vie de la petite famille s’écoulait paisiblement, avec la décence requise, dans les beaux quartiers et la passion amoureuse fit place à une cohabitation affectueuse. L’époux devint un spécialiste de la chirurgie esthétique génitale et se fit discrètement une excellente réputation de raccommodeur de virginité.
Il existe encore un certain nombre de pays où la religion et la société exigent la preuve de la virginité de l’épouse avant de célébrer une union. Après quelques années de vie à l’occidentale, bien des jeunes filles se trouvent ainsi contraintes de recourir à une chirurgie réparatrice avant de rentrer au pays pour épouser celui que la famille leur a choisi.
La conscience professionnelle, la délicatesse et la discrétion de l’époux de Béalaure lui apportèrent une réputation aussi méritée que rémunératrice.
Certes, il arrivait parfois que cette conscience professionnelle l’amène, notamment dans des cas d’anorgasmie, à rechercher très expérimentalement les causes de l’absence de jouissance de ses patientes.
Bref, la pauvre Béalaure se retrouvait de plus en plus souvent à chantonner « un jour, mon prince reviendra » en gérant sa progéniture.
C’est alors que, lors d’un enterrement, elle fit la connaissance d’une tante de son époux dont on avait omis de lui révéler l’existence jusque-là.
Il est vrai que cette personne cumulait un certain nombre de défauts, dont celui de préférer les filles aux garçons et celui d’être plutôt inconstante dans ses amours. Par contre, elle tenait une petite boutique de produits d’hygiène et de beauté à base de plantes. Béalaure eut donc avec elle une longue conversation végétale et fleurie.
Il n’en fallait pas plus pour que Béalaure décide de solliciter un petit emploi, à temps très partiel, dans cette activité. La tante en question avait, justement, besoin d’une assistante de confiance pour ouvrir sa boutique un peu plus longuement. Les compétences en botanique et le lien familial la désignaient évidemment pour le poste.
Elle fit ainsi connaissance avec l’autre associé de l’affaire : un préparateur en pharmacie, véritable petit génie de la formulation des crèmes et onguents qui avait été un des piliers d’une grande pharmacie du centre de Lyon. Hélas, il était gay, et après une rupture mal vécue, son ex vint lui faire une scène de rupture assez incongrue au milieu de la pharmacie, devant ses très catholiques patrons, ses collègues et bon nombre de clients. Ce coming out inopportun lui avait coûté sa place et la tante Jeanne (car tel était son prénom qui servait aussi d’enseigne à la boutique) l’avait recueilli, d’abord par solidarité LGBT, puis avait apprécié sa compétence, son inventivité et son sérieux.
Il avait amené de nouveaux clients, venus d’abord par sympathie pour lui, et qui avaient très vite été conquis par les produits qu’il leur composait. Il était devenu courant que préparateur et usagers discutent longuement de leurs préférences les plus intimes pour améliorer la consistance, l’arôme ou le goût d’une préparation.
La boutique de tante Jeanne était ainsi devenue un lieu incontournable de la vie culturelle de la petite communauté lyonnaise quand Béalaure intégra la petite équipe.
Elle apportait ses connaissances en « plantes à parfum, aromatiques et médicinales », puisque c’est sous ce vocable qu’on les désigne dans les textes légaux.
Assez vite, il lui parut évident qu’elle devait investir un peu d’argent pour s’associer à l’affaire et promouvoir la gamme de produits qu’elle imaginait. Ce fut un casus belli pour sa belle-famille, horrifiée à l’idée d’investir dans une entreprise dont l’immoralité ne pouvait qu’attirer la colère divine. On la pria donc d’adopter un régime matrimonial de séparation des biens pour éviter que de l’argent bien-pensant ne soit investi dans le péché.
Comme sa vie de couple n’était plus guère qu’une communauté d’intérêts, elle leur répondit que le divorce était plus simple. Les enfants étaient grands, presque majeurs, et une séparation honnête serait mieux qu’un couple réduit aux apparences.
Sa belle-mère exigea que l’on prenne l’avis de son confesseur ; lequel était, pour le moment relégué pour des raisons obscures dans un monastère austère de la campagne lyonnaise ?
L’associé de tante Jeanne sourit en apprenant la chose et confia à Béalaure que ce saint homme avait eu quelques faiblesses charnelles et qu’il existait des doutes sur l’âge de certaines de ses amitiés viriles et juvéniles. Il suggéra à Béalaure de lui transmettre, à la première opportunité, ses plus tendres amitiés.
Le sésame fonctionna à merveille, le confesseur, une fois convaincu, fut très convaincant, et la belle-famille approuva le divorce.
Elle montait et descendait avec une voluptueuse lenteur, tout en me confiant que sa nouvelle vie entrepreneuriale la satisfaisait sur presque tous les plans.
Je lui confiai que j’avais l’espoir fou de réduire la taille de ce « presque » : elle m’autorisa à continuer à caresser cet espoir, si je caressais en même temps les parties convenables de son anatomie.
La nuit était étoilée, et une fois rassasiés l’un de l’autre, nous sommes finalement redescendus dans la chambre, principalement parce qu’une couverture de laine, quoique bien chaude, gratte quand même un peu.
La nuit fut, globalement, reposante. Avant de nous séparer pour quelques semaines, nous avions le besoin fébrile de nous unir encore et encore.
Le lendemain, il a bien fallu admettre qu’il était raisonnable qu’elle retourne à ses tâches citadines. J’ai sorti le tracteur pour déneiger ma route jusqu’à la départementale.
Elle était retenue par ses obligations familiales pour Noël, on s’est donné rendez-vous pour le jour de l’an… par ici, on dit « pour l’an qui vient ».
Franchement, on a hâte qu’il arrive, cet an qui vient, il ne faudrait pas qu’il traîne en route !