n° 20923 | Fiche technique | 27241 caractères | 27241Temps de lecture estimé : 16 mn | 21/05/22 |
Résumé: Chantal rencontre l’homme aveugle à qui elle doit faire la lecture. Son regard étrange la trouble et la pousse à se montrer. | ||||
Critères: f h fh hagé extracon handicap amour fsoumise voir exhib odeurs confession -exhib -mast | ||||
Auteur : Effrontee Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : La lecture Chapitre 01 / 05 | Épisode suivant |
Mon mari m’a proposée pour faire la lecture au père d’un collègue privé de la vue. Sa compagne est décédée et il n’a personne de proche pour la lui faire. Son fils, un collègue de mon mari, doit partir en province pour quelques mois et cherche une personne pour tenir compagnie à son vieux père aveugle.
Ce qui me surprend d’emblée c’est qu’il y a des radios qui diffusent des histoires que des conteurs professionnels racontent avec beaucoup de talent. Mon mari m’explique qu’il se sent un peu redevable auprès de ce collègue qu’il a pris en sympathie et qui lui a rendu de nombreux services par le passé. Cela me laisse un peu circonspecte.
J’avais rencontré ce fils à l’occasion de soirées professionnelles auxquelles les épouses étaient conviées. Je ne l’aimais pas beaucoup et moi, je ne le trouvais pas sympathique du tout. Il arborait toujours un air condescendant et quelque peu méprisant. J’avais même surpris des regards sans ambiguïté sur moi. Très assuré de son pouvoir de séducteur, il s’attardait souvent sur mes charmes, sans aucun respect ni considération pour mon mari. Il avait des certitudes et l’assurance de faire de moi sa conquête. Il a bien fallu qu’il se résigne, je suis fidèle à mon mari.
Mais bon, il s’agit de son père ! Je me gardais bien d’en parler à mon chéri.
Dans un premier temps, j’ai fait la sourde oreille, espérant que le vieux monsieur finirait bien par trouver une autre lectrice. Mais c’était sans compter sur la ténacité de mon époux et devant son insistance, j’ai fini par céder et accéder à sa demande.
J’ai su qu’il s’agissait d’une heure par semaine et que sa maison n’était séparée de la nôtre que de quelques kilomètres. Il me faudrait à peine 15 minutes de déplacement en auto. En plus, et cela n’est pas négligeable, il proposait un gros dédommagement que je pourrais utiliser pour mes seuls caprices, me précise mon chéri.
C’est le père qui me contacte par téléphone pour convenir du premier rendez-vous. Sa voix est chaude, grave. Je suis d’emblée séduite par ce timbre envoûtant. Je ne sais pas pourquoi mais déjà des pensées lubriques me submergent. Il faut que je me contrôle sinon ma parano va exploser ! Mais c’est vrai qu’une voix sensuelle chante le désir pour des personnes comme moi aux sensibilités exacerbées.
Aussi quand je sonne au portail de sa petite maison, je me sens tendue, la faute à cette voix dont j’entends encore la résonance des mots. Une gâche électrique libère un petit portillon. Je m’engage jusqu’à un petit perron couvert d’une marquise de verre. La porte de la maisonnette est ouverte. Je pénètre lentement, timidement.
Je me fige, surprise. Cette voix me donne la chair de poule. Elle mélange intimité, tendresse et amitié. Elle est encore plus chaude qu’au travers du téléphone. À cet instant, je me retrouve dans le souvenir du vieux tamoul rencontré en Asie et qui m’avait subjuguée au point de m’abandonner à ses caresses. Je suis déstabilisée, j’ai du mal à me ressaisir.
Je trouve debout auprès d’un fauteuil, un homme assez grand, aux cheveux blancs. Il porte une veste d’intérieur du meilleur goût, au-dessus de vêtements légers. Une main posée sur un des accoudoirs, dont j’imagine qu’il s’agit d’un repère pour assurer sa position dans la pièce.
C’est son regard qui me trouble maintenant. Il regarde derrière moi, nulle part, un regard vide aux yeux verts, grands ouverts, trop ouverts, mais c’est normal chez ces personnes. Je sens qu’il cherche à me percevoir, sentir ma présence. J’ai plusieurs fois rencontré des malvoyants et leur regard particulier. Mais ici, cet homme dont je ne connais rien a un regard qui me tétanise. Je finis par arriver à parler.
Je réalise la pauvreté de ma phrase.
Comment sait-il que j’ai emmené un sac ?
Mon trouble s’accroît. À peine sa phrase terminée, je vois très nettement son regard se poser sur moi. Je le sens qu’il me détaille, me déshabille. Ma parano ? À mon tour je le regarde, mal à l’aise. Ce regard figé sur moi me fixe droit dans les yeux. Je finis par m’asseoir, mon sac et ma veste posés sur le divan. Il prend place dans son fauteuil face à moi. Je surprends ses yeux furtivement posés sur mes genoux découverts. Un frisson parcourt mon corps, me donne la chair de poule et comme il fait chaud dans le salon, ce doit être pour une autre raison. Je dois me ressaisir et réprimer ma parano avant qu’elle n’explose. Cet homme est aveugle, Bon Dieu !
Un peu calmée, je détaille le bonhomme. Il approche la soixantaine (peut-être dépassée ?), presque trente années nous séparent ! Il se tient bien physiquement, même si sa cécité absolue le rend presque entièrement dépendant.
Je dis presque car je devais m’apercevoir qu’il se déplace facilement dans sa maison dont il connaît parfaitement l’aménagement des meubles et la distribution des pièces. C’est un homme soigné, sauf aux soins du visage. Il est mal rasé, et de ses narines épanouies dépassent des poils, longs, raides et blancs. J’en comprends facilement la raison.
Je fais le tour de la pièce du regard. Il y a une grande bibliothèque remplie de livres. Cela ne manque pas de me surprendre, mais je savais que son épouse lui faisait la lecture depuis bien longtemps. Je ne peux refréner ma stupéfaction quand il me dit :
Je panique. Voit-il ou a-t-il un sixième sens comme on le prête aux non-voyants de naissance ? Je respire un grand coup avant de lui répondre, encore bêtement.
Je réalise à nouveau le ridicule de ma réponse. Comme je m’en excuse, un nuage de tristesse traverse son visage.
Quand je parle, ses yeux sont fixés sur mes lèvres. Puis, je me rends compte que son regard descend lentement vers ma poitrine. Je suis troublée. Je me souviens des aveugles au musée Rodin qu’on autorise à « voir » les sculptures de leurs mains qui caressent les formes froides mais tellement sensuelles des œuvres. Ce vieil homme est charmant et je reconnais que je suis sous le charme. Mon Dieu, je dois absolument chasser de mon esprit toute idée érotique.
À ces mots, mon sang se glace dans mes veines. Je ne m’attendais pas à cela. Ce n’était pas dans notre convention. En même temps qu’il parle, son regard m’a semblé changer, et j’y ai vu un peu de perversité. Un frisson me parcourt à nouveau des pieds à la tête, en même temps qu’une chaleur, que je connais bien, s’empare de mon bas ventre et de la pointe de mes seins !
Mes seins, sur lesquels maintenant il braque ses yeux.
Soudain un coup de folie ! Lentement sans faire le moindre bruit, j’avance une main vers le premier bouton de mon chemisier que je défais toujours aussi lentement. Son absence de réaction me rassure, alors que mon soutien-gorge est très visible et que son regard reste figé sur ma poitrine.
Le son de sa voix chaude me fait sursauter. Il me demande d’aller devant sa bibliothèque, de regarder les livres et d’en choisir un pour commencer une lecture.
Pour moi, le message est clair et le piège se referme doucement. Il veut que je choisisse un texte érotique dont le contenu me mettra un peu plus nue devant lui. Cette assurance me perturbe. Je ne sais pas si je vais oser. Je me lève pour me diriger vers les livres. Je lui tourne le dos mais je sens parfaitement que ses yeux impuissants visent ma croupe. Mais ce n’est pas possible ma vieille ! Ce bonhomme est aveugle, arrête ton cinéma. Alors je suis prise d’un coup de folie : je me retourne brusquement pour en avoir le cœur net. Effectivement, il a la tête dirigée vers moi et son regard est braqué à hauteur de mes fesses. Du moins un peu plus bas.
Je reste figée un instant puis je dirige mon attention sur le choix du livre. Toute une moitié du meuble est réservée à des titres érotiques ! Le choix est immense : des classiques, des romantiques, des poèmes… et, sur plusieurs rayons, des titres qui ne laissent aucun doute sur leur contenu. Forcément, je m’arrête devant. Un frisson parcourt mon corps et je sens que mon sexe se manifeste à son tour. Cet homme est le diable en personne et je me sens devenir sa Lilith.
Je n’en peux plus ! Cette situation devient insupportable. Tant pis, d’une voix hésitante, je lui demande.
À peine ai-je terminé ma phrase que je me mords les lèvres tant elle est ridicule. Je crains aussi de le froisser et de briser ce qui est devenu lentement un moment magique. Cet homme me subjugue, me donne la chair de poule. Sa réponse me rassure.
Surprise par la question, je ne trouve rien à répondre. Il vient alors gentiment à mon secours.
Je parcours les étagères du regard. Je me refuse, sans vraiment de conviction, à prendre un livre qui est un recueil d’histoires pornographiques très hard.
Mon attention est attirée par la tranche d’un ouvrage qui affiche le titre « l’Érotisme. Les plus grands textes d’Ovide à Sade et Bataille ». Je me réjouis de ce choix car il me couvre d’un prétexte, un peu hypocrite, de retenir des textes classiques à la qualité reconnue de la littérature érotique. À l’intérieur, plusieurs récits, des extraits de livres dont beaucoup me sont inconnus. Tout de suite, l’un d’entre eux fixe mon choix.
« La clef, la confession impudique » de Jun’ichirô Tanizaki, cet auteur japonais célèbre pour son œuvre érotique. J’avais entendu parler du film très soft, tiré du livre, qui racontait l’histoire de ce mari qui joue et prend plaisir à exhiber et livrer son épouse jusqu’à en mourir. Le texte reprend les passages les plus chauds de l’ouvrage.
Le livre en main, je retourne m’asseoir en face de mon spectateur. Bien entendu, plus par nonchalance que par provocation sans doute, je me garde de baisser ma jupe qui, remontée, dévoile mes cuisses jusqu’à la naissance de ma petite culotte. En tout bien tout honneur, bien entendu, et dans les limites des convenances.
Je ne sais pas si ma libido ou mon imagination me joue des tours mais je crois voir distinctement que l’homme en face de moi remue étrangement sur son fauteuil ! Je fais comme si de rien, mais, perverse, je croise les jambes sans réaliser que cela fait crisser mes bas. Tout de suite, je regarde le bonhomme. Effectivement, le bruit de mes bas a attiré son regard sur mes jambes. Ses mains ont quitté les accoudoirs de son fauteuil pour venir se poser sur ses cuisses encore recouvertes de sa veste d’intérieur. Je fixe à mon tour son regard dans l’espoir d’y déceler un quelconque signe dont je n’ai aucune idée de ce qu’il pourrait être. Peut-être un éclair lubrique ? Je sens des picotements partout dans mon ventre. La situation devient de plus en plus excitante et mon trouble s’accroît. Il finit par rompre le silence.
À l’énoncé du titre, il sourit d’un air satisfait. Je suis rassurée.
Je ne sais plus où me mettre après cette déclaration d’amour non dissimulée. Cette fois, c’est décidé : je me livre. Aveugle ou pas, pervers ou homme honnête, je me soumets. Je repère les extraits choisis de cet ouvrage et je commence ma lecture. Lentement d’une voix que je veux chaude et enjôleuse. Chassez le naturel, il vous revient au galop.
Le texte que je lis me fait ressentir des sensations inconnues alors. L’atmosphère décrite dans ce couple vénitien est lourde et très sensuelle. Si j’aime m’exhiber, c’est toujours en union avec monsieur. Là, cette femme trompe lentement, très lentement, et inexorablement son époux.
La présence de cet homme en face de moi qui me mate la voix, me déshabille sans me toucher, et ce texte, chaud, tout concourt à me faire mouiller ma culotte. Je m’en rends bien compte mais je ne fais rien pour dissimuler mon trouble. Mieux, je décroise mes jambes et les écarte, ce qui ne doit pas manquer d’exposer mes dessous souillés par ma cyprine que je sens sourdre malgré moi d’entre les lèvres de mon sexe. Il ne voit pas, non ? Sa voix interrompt ma lecture.
Inutile de dire l’émoi qui me saisit à l’écoute de ces mots. Je ne sais plus quoi faire. Les odeurs de mon sexe m’ont-elles trahie ? Son sens de l’odorat exacerbé les a-t-il perçues ? Aussi, lâchement je baisse les yeux sur le papier glacé devant moi et poursuis ma lecture sans rien modifier de ma position.
Malgré tout, je ne peux m’empêcher de le surveiller dans le champ de ma vision, au-dessus du livre. Maintenant, il a la tête penchée en arrière, le regard fixé au plafond. Mais ses mains ont quitté ses cuisses et une est glissée à l’intérieur de sa veste d’intérieur. Un léger mouvement ne laisse aucun doute qu’il se caresse. Je suis de plus en plus troublée et le son de ma voix doit le laisser paraître, car il me dit, le regard toujours fixé au plafond.
J’ai du mal à reprendre d’une voix naturelle ma lecture. Je suis surprise de me sentir follement excitée à en perdre la tête. Alors, j’ouvre mon chemisier et fais sortir un sein de mon soutien-gorge. Je m’efforce de garder un ton de lecture normal. Il me dit :
Je panique et prestement je recouvre mon sein, regrettant amèrement mon initiative. Je suis troublée ? A-t-il vu ? C’est le froissement de mon vêtement qui m’a dénoncée ? Je reste sans voix quelques secondes. Il reprend la parole.
N’y tenant plus, je décide de découvrir entièrement ma poitrine en déboutonnant tous les boutons de mon chemisier. Pour dégager les seins de leur enveloppe, je pose le livre et je me contorsionne pour conserver le chemisier et dégrafer puis ôter mon soutien-gorge qui va rejoindre mon sac et ma veste sur le divan à mes côtés.
Le chemisier largement ouvert, les seins nus exposés au regard de l’aveugle, je reprends ma lecture. Mais cette fois, l’ambiance est perverse. Pour la première fois, je m’exhibe devant un homme dont je ne sais pas s’il voit ou non ma poitrine que je lui offre à contempler et qui sent le parfum qui s’échappe de mon sexe brûlant.
Je suis une jeune femme qu’on peut dire « normale ». J’aime la vie, les gens, l’amour. Ma vie sexuelle est comblée avec un mari aimant et attentionné. Nos rapports, quoiqu’un peu conventionnels, ne manquent pas de piquant. On me dit jolie, avenante et séduisante.
Alors, qu’est-ce qui m’arrive ? De mon plein gré, je me laisse glisser vers des comportements pervers inconnus. Cela remonte du plus profond de mon âme. Comme si une nouvelle femme cachée surgissait, balayait mes principes et me poussait à vivre des envies interdites.
J’ai la sensation de recevoir un coup de poing dans l’estomac. Plus aucun son n’arrive à sortir de ma bouche. Il me voit, ce n’est pas possible autrement ! Mon premier réflexe est de poser le livre et de fermer mon chemisier. J’ai trop honte, cette situation est pour moi humiliante au possible.
Puis je me sens envahie de colère. Il s’est bien joué de moi, son fils également, et même mon mari. Ils m’ont prise pour une godiche, simplette, naïve, qui se fout à poil à la moindre occasion sans aucun discernement. Tout tourne autour de moi, je manque de perdre pied. Je panique, l’air me manque. En même temps, j’ai envie de pleurer, de m’évanouir dans l’espace, de devenir invisible. Le comble devant un homme censé être aveugle.
Cette voix ! Sa voix ! Si douce, si chaude. D’un seul mot, il fait s’envoler ma colère bien vite remplacée par un sentiment d’immense liberté que me procure ma nudité. Je suis belle, il vient de me le dire.
Je réalise qu’il ne me voit pas, il ne me mate pas… il me sent, il m’écoute.
Et, brutalement, ce tutoiement, qui me surprend au début, je l’assimile rapidement à l’intimité qui petit à petit s’est installée pendant ma lecture et de mon abandon à me montrer.
Mon regard quitte le livre et l’observe. Il a toujours les yeux braqués au plafond. Cette fois, c’est net, il se masturbe sous sa veste d’intérieur.
J’ai du mal à poursuivre, j’ai envie de le voir sortir son sexe et se caresser devant moi. J’ai envie qu’il me demande de faire pareil. Absente pour ses yeux ! Présente pour ses autres sens. Un hasard ? Le texte de Tanizaki parle d’exhibition :
Je devinais que ce devait être les mêmes photos que j’avais vues l’autre jour collées dans le journal de mon mari, et que, comme je l’avais soupçonné, elles devaient me représenter dans des positions indécentes… des photos de moi nue devaient faire tellement plaisir à son père, je ravalerais ma honte et n’hésiterais pas à poser devant l’objectif.
L’ambiguïté de la situation me bouleverse. Les images d’une épouse nue en photo dans un livre, mes seins dont je sens les pointes se dresser en toute liberté et sans plus aucune pudeur et cet homme, au charme si particulier, qui garde en se caressant les yeux au plafond, composent une atmosphère diabolique.
Je ne me rends même plus compte qu’involontairement mes jambes se sont écartées au point de me dénuder jusqu’au ventre. Mon sexe est en feu, si le diable veut mon âme, contre un sexe d’homme ou de bête en moi, qu’il vienne la prendre. Je ne saurais la lui refuser.
Maintenant, je retiens l’ouvrage d’une main et comme une adolescente, j’ai glissé l’autre entre mes cuisses et je presse le tissu imbibé de ma liqueur contre mes lèvres brûlantes. J’entends bien ma respiration et mes petits gémissements. Je sais bien que les sens en alerte, mon amant privé de la vue les perçoit autant sinon mieux que s’il me voyait.
Il me mate, c’est sûr, c’est comme si ses yeux me voyaient au travers de mes odeurs, de mes soupirs, de mes halètements. J’imagine qu’il doit entendre le bruit du tissu de ma culotte contre les poils du duvet de ma chatte, car il me dit :
Le bouquin est tombé à mes pieds, je deviens folle. Jamais on ne m’a fait l’amour sans me toucher ni me regarder sans des yeux brillants de désir. Je vais bientôt jouir, je le sens. Je ne cherche plus à me retenir. Je ferme les yeux et l’enchantement m’embrase.
Je me sens aveugle à mon tour ; les bruissements de la soie de sa robe d’intérieur exhibent à mes oreilles sa main qui s’accélère autour de son sexe. Je ne veux pas le voir, je veux le ressentir comme il me ressent. Un doigt joue avec mon clitoris, un autre s’insinue en moi. Il me pénètre, sa bite s’enfonce lentement. Mes chairs chauffées à blanc le happent, l’engloutissent. Je sens chaque millimètre de sa progression. Ça y est, il bute au fond, marque un temps d’arrêt. Tout mon corps se crispe dans l’attente. L’attente de recevoir sa semence, l’attente de la jouissance. Je ne respire plus, tous mes muscles bandés vers lui, vers son odeur, maintenant plus forte, plus virile.
Je n’ai plus aucun sens de la réalité, je plane alors que mon orgasme se confond à ses gémissements quand son sperme vient envahir ma vulve. Je me laisse aller, fécondée, heureuse, épanouie. Je coule entre mes jambes, jamais je n’ai ressenti une telle excitation. Jamais.
Il me faut quelques minutes pour refaire surface. Ma culotte est roulée sur mes cuisses, mes jambes impudiquement écartées. J’ai encore une main qui caresse mon sein. Je n’ose pas ouvrir les yeux. Peur de voir la réalité crue. Comprendre que tout cela n’est pas réel.
Que cet homme dont je venais de partager la jouissance s’était évanoui dans l’espace !
Il a pénétré mon âme. Je suis encore plus nue… je lui ai exhibé mon dedans, mes cellules, mes os, mon sang. Il m’a tout pris, je lui deviens familière. Pourtant il est resté loin de moi et je l’ai vraiment senti en moi !
Quand mes yeux s’ouvrent, je le trouve affalé sur son fauteuil, les bras pendants de chaque côté de son corps. Il a l’air endormi, sa respiration est régulière et profonde. Il est beau.
La ceinture de sa veste d’intérieur est dénouée, ouverte. Son sexe en demi-érection m’apparaît en pleine lumière, échappé de l’ouverture de son pantalon. Mon premier réflexe est de détourner les yeux de peur de me faire gronder de voir l’interdit. Mais vite, je me ressaisis et, à peine intimidée, je braque mes yeux sur cette queue que tout à l’heure j’ai tant désirée en moi. Une nouvelle fois, une chaleur envahit mon ventre. J’ai envie de lui, de son sexe, de ses lèvres, de ses yeux !
Mais voilà, plus d’une heure que je suis là, pour une séance prévue d’une heure. Ma conscience arrive à éteindre le feu qui naît en moi. Doucement, pour ne pas le réveiller, je me rajuste et, sur la pointe des pieds, je m’apprête à partir.
Je suis partie, troublée et complètement décontenancée.