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Temps de lecture estimé : 16 mn
25/05/22
Résumé:  Au cours de cette deuxième séance de lecture, Chantal est de plus en plus troublée par cet homme mal voyant qui perturbe ses sens et son libre arbitre. Elle a pris la décision de cacher le contenu et le contexte de ces séances à son époux.
Critères:  f h hagé extracon handicap amour fsoumise cérébral voir exhib noculotte odeurs fmast hmast init -exhib -mast
Auteur : Effrontee  (Obsédé par le désir de montrer mon épouse)      Envoi mini-message

Série : La lecture

Chapitre 02 / 05
L'emprise

Résumé de l’épisode précédent :

Chantal, jeune bourgeoise, est invitée par son mari à faire la lecture à un malvoyant. Une relation étrange et ambiguë s’installe entre les deux acteurs et les séances tournent rapidement à l’abandon de toute pudeur pour se transformer en des séances brûlantes de sexe totalement libéré de contraintes.









En arrivant chez moi, il est 17 heures. Je me sens moite, mon chemisier est chargé de sueur. Je réalise à peine ce qui vient de se passer, je suis dans le déni total. Une honte me submerge et le feu me monte aux joues alors que j’introduis la clef dans la serrure de ma porte. Avant que je puisse finir mon geste, elle s’ouvre brusquement et je me trouve devant mon mari. Je me sens défaillir.



Je suis complètement déstabilisée et je ne sais pas quoi répondre.



Ouf  ! C’est peu dire si je suis soulagée. Sa question est stupide, car il sait parfaitement d’où je viens, surtout qu’il est responsable de ce qui, au départ, devait être une bonne action ! Mais j’étais quand même déstabilisée et j’avais besoin de faire le point.


Avec cette séance de lecture, j’avais ressenti à plusieurs moments la honte d’avoir révélé à cet homme, une partie de moi jusqu’alors soigneusement cachée, non seulement aux autres mais également et surtout à moi-même. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir m’exhiber et souhaiter me laisser peloter avec tant de spontanéité et de naturel.

Au demeurant, j’aurais dû avoir des remords culpabilisants devant ma mauvaise conduite eu égard à mon chéri, mais aussi au handicap de mon complice de lecture. Mais tous ces sentiments moraux n’ont pas résisté à ma détermination d’assouvir mes envies. Je m’arrangeais avec ma conscience qu’il valait mieux avoir des remords que des regrets.


Le plus étonnant, sans doute, c’est que ce sentiment d’innocence est confirmé après la rencontre fortuite avec mon mari qui, s’il en était encore besoin, me déculpabilisait d’une faute que je considérais ne pas en être une.

Mais, aurais-je dû me sentir vraiment coupable ? La réponse devenait de plus en plus évidente. Oui, je venais de passer avec cet homme un moment magique comparable à aucun autre, mais ce moment je ne le devais qu’à moi-même.

Je me suis laissé entraîner dans une relation onirique jusqu’à ressentir un orgasme hors du temps, hors de la réalité mais bien réel cependant. Pas la moindre honte, le moindre remords, je suis fière et heureuse de cette relation amoureuse avec un homme qui pourrait être mon père et qui m’a fait jouir sans même me toucher. J’avais déjà envie de le revoir.


Aussitôt ma sérénité retrouvée, je me déshabille pour passer sous la douche. La chaleur et les vapeurs de l’eau font ressurgir ces senteurs qui tout à l’heure m’enivraient. Je garde encore les stigmates de ma jouissance tant elle a été forte. Le long de mes cuisses, à l’intérieur, les traces de mouille sont bien visibles. Les poils du fin duvet qui recouvrent en partie mon pubis sont encore collés par ma propre cyprine et je prends la pleine mesure de l’intensité de ma jouissance.


Je ne peux m’empêcher de me caresser en fermant les yeux pour me transporter dans mes souvenirs : le son de sa voix, la vision de son sexe tout taché de sperme, entrevu dans l’échancrure de sa veste d’intérieur. S’est-il rendu compte de ce que je voyais ? S’est-il lui aussi exhibé dans notre délire lubrique ? Sans rien voir ?

L’image de la grande quantité de sperme qu’il a éjaculé réapparaît et je me doute que cela devait faire longtemps qu’il ne lui était pas arrivé de jouir de la sorte. L’idée qu’il doit avoir eu des difficultés pour sa toilette me soutire un sourire de tendresse. Ridicule ! Il ne m’a certainement pas attendue pour se doucher.


Je n’arrive pas à m’arracher à ces pensées et naturellement, je finis par jouir dans un orgasme cette fois plus doux, plus tendre mais en même temps profond. Crevée, exténuée par toutes ces émotions, je vais m’allonger pour récupérer.


Mon mari arrive le soir avec une humeur joyeuse. Quand je lui en demande la raison, il me parle de contrats, de ventes, d’engagements qui se présentent favorablement. Je l’écoute avec attention sans vraiment entendre, me gardant bien de parler de mon occupation de l’après-midi. Pour autant, je sais que je dois lui en parler car il me soupçonnerait de perfidie et de tromperie si je lui cachais la vérité, et il pourrait imaginer… ce qui s’est passé ! Sans compter que son collègue a dû apprendre ma visite chez son père.


Le dîner fini, alors que je débarrasse la table, je l’entreprends l’air de rien, les yeux baissés, pour éviter lâchement son regard.



En disant cela, je frisais le premier prix d’hypocrisie. Je disais la vérité avec des mots qui la cachaient.



Là, je n’ai pas pu m’empêcher de piquer un fard et bien sûr, après tant d’années de vie commune, monsieur me connaît bien et cela ne lui a pas échappé. Le ton de ma voix m’a trahie et j’ai bien senti que sa question n’était pas innocente. Courageuse, j’affronte, le visage plongé dans l’évier de la cuisine.



Il insiste, le bougre.



En m’arrangeant toujours pour qu’il ne croise pas mon regard, je lui mens effrontément. Plus que me dédouaner de ma conduite, je luttais pour pouvoir retourner le voir en toute liberté. Et tant pis pour ma fidélité !



Je me gardais bien de répondre, ravie de changer de sujet. J’étais encore toute bouleversée en allant rejoindre notre lit pour une nuit qui n’eut rien de crapuleuse.


Je dormis mal, obsédée par ce qui s’était passé et le lendemain quand j’entendis sa voix au téléphone, ma main tremblait, mes jambes ne me supportaient plus.



Il fallait que je réponde.



La reprise du vouvoiement me surprit.



Je ne savais toujours pas quoi répondre. Je me sentais ridicule devant cet homme en face de qui je m’étais, moi, oubliée en m’exhibant sans retenue, irrespectueuse jusqu’à offenser son invalidité. Je ne pouvais m’affranchir de l’idée qu’il s’agissait d’une sorte de viol moral. Après avoir repris ma respiration, je réussis à lui répondre.



Réponse aussi sotte que possible. Mais je n’arrivais pas à me contrôler.



Quelle idiote ! J’avais bien sûr trop vite répondu ! S’il doutait encore de son influence sur moi… Mais tant pis, j’avais envie de vite le revoir.



Le message ne pouvait pas être plus clair ! 17 h ? J’allais certainement rentrer après mon mari ! Je me sentais toute drôle en imaginant sa tête quand je rentrerai.


Quand je sonne, la porte de sa maison s’ouvre sur lui. Il est là, debout, en veste d’intérieur, tout comme je l’ai laissé l’avant-veille. Je reste quelques secondes figée, incapable du moindre geste ni du moindre mot. Il porte des lunettes aux verres très sombres dissimulant ses yeux et son regard. C’est encore plus troublant. Il saisit mon embarras et de sa voix douce, il m’invite à le suivre. Il se déplace tout en élégance dans le couloir. Ses jambes sont nues sous la veste d’intérieur, et aussitôt des images lubriques m’assaillent. « Calme-toi, Chantal ! ».


Arrivés dans la pièce de lecture, je me rends compte que je n’ai pas placé un seul mot, une seule phrase ! Je me sens godiche.



« M… ce type lit dans mes pensées ». J’arrive quand même à articuler, d’une voix mal assurée.



Je ne trouve rien à répondre. Il est debout à mes côtés, tout près de moi. Je n’ose chercher son regard caché derrière ses verres opaques. Mais je sens son souffle chaud sur mon visage. Un silence s’installe. Je baisse les yeux quand je sens un doigt de sa main me frôler le cou. Je m’immobilise, possédée par une envie folle qu’il me prenne dans ses bras, mais cette main caresse maintenant mon visage, l’autre vient se poser sur ma joue de l’autre côté. Lentement, il m’attire à lui et me fait tourner la tête pour lui faire face. Aucun geste d’irrespect, il est en train de me découvrir avec un autre sens : le toucher.


La pulpe de ses doigts est d’un contact étrange, jamais auparavant je n’avais eu cette sensation de finesse et de douceur. Je n’arrive pas à savoir s’il me touche réellement ou si un fluide surnaturel me caresse, s’échappant de ses doigts. Je sens mon sexe s’éveiller, alors que rien n’est sexuel dans ce qui s’apparente à un effleurement bien réel. Ses mains poursuivent leur exploration. Des joues, elles glissent sur ma nuque, remontent et frôlent sans les décoiffer mes cheveux. Je m’attends à ce qu’il m’attire à lui pour m’embrasser, mais non, ses doigts partent à la découverte de mes lèvres.



Je sursaute, j’étais déjà ailleurs. Mais cette question n’en était plus une pour moi. Pour lui non plus d’ailleurs.



Je m’aperçois que les mots choisis pour lui répondre signent ma soumission, mon allégeance. Et que c’est déjà faire cocu mon chéri, mais cela m’est égal.


Je me découvre encore plus vulnérable que lui, moi qui pensais bien que dans notre rapport de force, il était le plus fragile. Je pensais mal, cet homme me fait perdre la tête. L’homme ou l’aveugle ?


D’un doigt, il parcourt mes lèvres. Lentement, comme pour bien profiter de l’instant. D’une commissure à l’autre, la lèvre supérieure puis l’inférieure. Un tour, puis un autre. Puis le doigt s’immobilise, un autre le rejoint et tous les deux, ils exercent une légère poussée sur les chairs pour les faire s’entrouvrir. Elles ne résistent pas et s’écartent pour se laisser posséder. Les dents suivent pour laisser le passage ; il me vole ma bouche, son index caresse ma langue, pénètre puis ressort, pénètre à nouveau. Ce traitement à lui seul va finir par me faire jouir.


Mais bientôt, ses doigts laissent la place à ses propres lèvres. Là, mes jambes me font défaut, je vais tomber. Ses bras me saisissent à la taille et m’attirent à lui pour me soutenir. Collée contre son corps, nous échangeons un baiser où se mêlent fougue et délicatesse. Cet homme est le diable en personne. J’aime le goût de ses lèvres, la chaleur de sa langue qui joue maintenant avec la mienne. Après quelques minutes, il s’écarte et me fait face comme pour me contempler. J’ai du mal à revenir sur terre, après un seul baiser !



Obéissant à sa voix, qui malgré la douceur du ton est sans appel, je m’approche de mon fauteuil, enlève ma veste que je dépose comme le premier jour avec mon sac sur le divan tout proche, et je m’assois. Il reste debout près de moi ce qui ne manque pas de me surprendre, le regard toujours dissimulé par ses lunettes noires, je le sens qui m’observe.


Il a bien ressenti que ce baiser m’avait déstabilisée, alors que lui reste bien maître de ses sentiments, autant qu’il en laisse paraître. Cela m’énerve un peu. J’aimerais qu’il perde aussi un peu cette assurance, presque de la suffisance, à mon égard ; qu’il affiche une relative fragilité, simplement celle pour m’obliger à le ménager, à respecter son handicap. Qui de nous deux est le plus fragile ? Moi, avec mon impuissance à lutter contre mes pulsions, ou lui, privé de la vue ? Une chose est certaine, nous cherchons tous les deux à nous découvrir, à nous posséder à nous rendre.


Assise, il me tend l’ouvrage de lecture. Je n’ose pas lever la tête vers lui. Je fuis et je suis tendue. J’attends qu’il me touche, j’attends qu’il me tripote, à cette minute plus rien ne compte que lui.



Je suis une nouvelle fois choquée. Une nouvelle fois, il a plongé en moi. Il a bien saisi comment me déstabiliser, usant et abusant de l’ambiguïté liée à son handicap. En plus, cette alternance de l’emploi du « tu » et du « vous » m’empêche de saisir comment il me ressent. Respect, irrespect ? Pute, ou épouse fidèle à la dérive ? Bien sûr, je venais tout juste de lui avouer que j’acceptais qu’il me touche à présent et d’en garder le secret.


En me préparant, j’avais pris soin de bien choisir mes dessous : juste une culotte « shorty » noire bordée de fines dentelles. Au-dessus, j’avais opté pour une chemisette d’homme, trop grande, aux manches courtes, dans un fin coton qui ne laissait aucun doute que mes seins étaient libres en dessous. J’ai pris soin d’en détacher les trois boutons du haut.


Un plaisir des yeux pour un aveugle !


À la taille, une large ceinture rouge sang pour maintenir la jupe noire à panneaux biStretch qui m’arrivait un peu au-dessus des genoux. J’avais choisi de laisser mes jambes nues et de chausser mes pieds de jolies sandales à fines lanières de couleur beige, demi-talon.


Le matin même, j’étais allée me faire épiler les jambes et tailler avec soin le fin duvet de mon pubis. La jeune femme qui s’était occupée de moi avait, de son initiative, dégagé les lèvres de mon sexe sans ménager ses attouchements. Je n’avais pas vraiment besoin de ça, tellement la perspective d’aller faire la lecture m’excitait. Je me suis surprise à fermer les yeux pour goûter à ce moment plein de sensualité, voire d’ambiguïté. Nue sur la table de travail, les légers touchers répétés sur la pointe de mes seins ne pouvaient pas être dus au hasard. Plusieurs fois même, jusqu’à ressentir une chaleur m’envahir lentement le corps. Je me suis promis de retourner la voir.


C’est en approchant de son domicile que l’envie d’enlever mon « shorty » m’est venue. À peine l’auto garée, je me suis contorsionnée afin de le dégager et le déposer dans ma boîte à gants. De cette façon, je me sentais encore plus offerte, plus nue et vulnérable.


Sa phrase résonne encore dans ma tête : « C’est pour moi que tu n’as pas mis de dessous ? ».


Brutalement, je suis submergée d’une folle envie de disparaître tellement je suis vexée d’être ainsi dévoilée par un malvoyant que je pensais tromper ! Toujours cette putain de culpabilité !

Maladroitement, j’ouvre le livre à la page repérée par une marque. Je n’arrive pas à faire cesser le léger tremblement de mes mains. Je réalise soudain qu’il m’a tendu un autre texte… manuscrit ! Ma parano ressurgit. De qui est cette écriture ? Non ! Impossible, sauf si ? À nouveau, je fuis, et d’une voix qui tremble comme mes mains, je commence à lire, alors que je le perçois immobile, figé dans mon dos.


L’homme se glisse silencieusement derrière la jeune femme qui continue de lire. Il pose ses mains sur ses épaules, doucement pour ne pas l’effaroucher. Les mains caressent la peau délicieusement lisse de ses épaules nues. La jeune égérie frissonne mais n’interrompt pas sa lecture. Pourtant l’homme s’aperçoit de son trouble. Lentement, ses deux mains passent devant et enserrent le cou fragile devant lui. Puis, toujours aussi lentement, elles glissent vers le devant vers la poitrine…


J’ai beaucoup de mal à me concentrer sur la lecture du texte à l’écriture fine et délicate devant mes yeux. Ma respiration devient plus courte. Je sens parfaitement que je suis en train de mouiller et de perdre la tête. L’homme ne dit rien. Je perçois juste sa respiration, son souffle chaud qui s’accélère alors que je poursuis la lecture.


Et puis, ça y est ! Un frôlement d’abord, celui de la manche de sa veste d’intérieur, sur la peau nue de mon bras. Puis sa main, sur le fin tissu qui couvre mes épaules. Je ne peux faire autrement que m’interrompre tant je suis dans l’attente de ce qui va suivre. Je désire depuis si longtemps cette main sur moi que ce toucher me semble irréel.


Puis l’autre se pose sur la peau nue de mon cou.


Je ne sais pas s’il me regarde de ses mains, me touche ou me caresse. Mais je flotte dans un délice de bien-être. Il entoure maintenant mon frêle cou dont il doit sentir les artères battre à tout va. Car mon cœur s’emballe, violent, incontrôlable. Ses doigts exercent une pression, douce au début puis de plus en plus forte. Je n’ai pas peur. Pourtant je suis fragile, à ses ordres, offerte et docile ; il le sait autant que moi. Ses doigts accentuent la pression. Le sang se met à battre plus fort dans ma tête. La chaleur gagne mon visage. S’il veut m’étrangler, c’est égal. Je suis à lui.


Un instinct de survie, peut-être, me fait bouger les jambes et ouvrir ma bouche à la recherche de l’air qui commence à manquer. Ce doit être un signe pour lui car il relâche son étreinte. Le sang afflue à nouveau dans mon cerveau. Cet homme est diabolique.



Lentement, docilement, je m’exécute sans pouvoir totalement contrôler le léger tremblement de ma voix.

Ses deux mains glissent sur mes épaules, écartent le col trop large de ma chemisette, puis très doucement descendent sur ma poitrine. Elles marquent une pause, comme pour attendre le moment favorable pour aller plus loin, plus bas.



Je reviens sur terre pour trouver les mots et lui répondre



Je trouve que monsieur sonne faux. Je me sens de plus en plus ridicule de m’abandonner lentement à cette soumission, à mes fantasmes et à la volonté de cet homme qui au départ n’était rien pour moi.



Cette fois, son ton est presque autoritaire. Mais j’ai tellement envie de sentir ses « yeux » sur mes seins que je n’hésite pas à lui répondre. Car j’ai vraiment de plus en plus le sentiment qu’il me mate avec ses mains.



Je comprends bien que cette simple phrase constitue pour moi et pour lui un deuxième aveu, après celui de donner mon accord pour qu’il me touche aujourd’hui. Aveux de la soumission d’une femme à la lubricité d’un homme. Jamais auparavant je ne m’étais soumise à la volonté affirmée d’un être. Jamais, et ici, ce simple aveu faisait de moi une autre femme.


J’avoue que j’ai beaucoup de mal à reprendre la lecture tant ses mains qui maintenant touchent les pointes de mes seins me procurent des sensations de plaisir. De chacune des pointes partent des courants vers mon bas-ventre, provoquant des ondes de chaleur qui pénètrent mon sexe, mes organes, mes muqueuses. Je vais jouir trop vite, contre ma volonté qui voudrait faire durer ce plaisir.


Ses deux mains maintenant englobent mes seins pour en apprécier le volume, la texture, la chaleur. Jamais je n’ai été regardée et touchée de la sorte.


Lentement, il déboutonne les derniers boutons de ma chemisette, en écarte les pans, et commence une lente exploration de mon ventre. Il me découvre de la pointe de ses doigts, là où la pulpe est si sensible. Son toucher est léger, comme un souffle, un murmure. Pour descendre, il doit se pencher sur moi. Je sens alors qu’il a ouvert sa veste d’intérieur et c’est sa poitrine qui touche mes épaules et ma chevelure. Sa bouche vient déposer un baiser sur mon épaule. Je suis nue désormais jusqu’à la taille car il m’a enlevé la chemisette. Sa langue explore les lobes de mes oreilles. Je n’ai jamais aimé cela auparavant, mais le sentiment qu’il se sert d’elle pour également me voir me procure du plaisir.


Ses mains parcourent mon corps : le ventre, les hanches, les bras. Quand elles veulent passer derrière pour me toucher le dos, il me fait une pression sur les épaules pour que je m’avance sur mon fauteuil. Alors, débute l’exploration du dos, des reins, puis elles reviennent sur le devant pour venir défaire la boucle de ma ceinture. Je m’aperçois que j’ai cessé de lire sans m’en rendre compte. Il a vite fait de me reprendre et de m’intimer l’ordre de continuer, même s’il doit bien réaliser que cela devient de plus en plus difficile pour moi.



J’aime ses paroles, elles m’excitent et en même temps me donnent à découvrir un étrange sentiment amoureux pour cet homme âgé et si différent de mon chéri.


Je me soulève pour lui permettre de faire glisser la jupe à mes pieds. Je la dégage d’un jeu de jambes rapide. Entièrement nue maintenant, je le défie en continuant de lire. Pendant un long moment, il reste sans bouger, figé derrière moi. Je ne le vois pas, certes, mais moi aussi, dans cette pièce, tous mes sens sont excités à écouter, sentir. Puis, un froissement de tissu me fait imaginer qu’il a dû quitter sa veste d’intérieur. Il doit être nu à son tour, à quelques centimètres dans mon dos. Je ne vois pas et je souris en moi-même : égalité ! Je ne sais pas s’il a conservé ses lunettes noires.


L’odeur qui émane de son corps est forte. Je me souviens de son torse velu quand il avait joui devant moi l’avant-veille. Cette odeur devrait m’être désagréable car elle est celle de sa transpiration. Mais le désir de lui me fait petit à petit oublier ce désagrément et cette odeur poivrée devient au contraire un stimulant pour ma libido. Si tant est, une fois encore, que j’en eusse besoin.


Sans compter que je réalise rapidement que de mon entrejambe sourdent les effluves de mes sécrétions que je n’ai pas de mal à imaginer abondantes si j’en crois le liquide que je sens déborder et couler le long de mes fesses. J’ai peur de tacher le tissu du fauteuil. Il doit deviner ma gêne mais ne fait rien pour la soulager, même quand je lui demande de me laisser m’essuyer.

Il frotte doucement sa poitrine contre la peau délicate de mes épaules et de mon dos. Tout son corps est occupé à chercher tous les contacts possibles entre nos deux corps dans des ondulations semblables à une danse lubrique.


Je continue de lire, mais mon trouble s’accentue. Le sien, également, car sa respiration devient plus rapide et il laisse échapper des petits grognements et gémissements. J’imagine facilement son sexe bandé, droit, appuyé plus bas sur le dos du fauteuil.

Apparemment, il est tout à son plaisir maintenant, se servant de moi comme d’une femme-objet. Ce qui est loin de me déplaire tant moi aussi je déguste ce moment irréel.


Je n’ai plus à me poser de questions s’il voit ou non. Une certitude : il me sait et me perçoit, entièrement nue, comme avec des yeux.


Brusquement, je le sens qui se penche sur le côté pour prendre quelque chose. Et ce quelque chose je comprends vite de quoi il s’agit quand il me passe un foulard devant les yeux, pour le nouer et me rendre aveugle à mon tour.




(À suivre)