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Temps de lecture estimé : 19 mn
26/06/22
Résumé:  Entraînée par ses envies et sa soumission à son manipulateur aveugle, Chantal plonge toujours plus loin dans son abandon à découvrir sa sexualité, quand la dure et triste réalité finit par la rattraper.
Critères:  fhhh hplusag extracon candaul inconnu handicap fsoumise exhib hmast caresses facial pénétratio fdanus fsodo -extraconj -candaul
Auteur : Effrontee  (Raconter mes fantasmes libertins.)      Envoi mini-message

Série : La lecture

Chapitre 05 / 05
Qui m'a prise ?

Note : Les premiers chapitres de cette histoire, comme deux autres, avaient été initialement publiés sur le compte de morisse.pol75, que je remercie de m’avoir hébergée. Ayant ouvert un compte personnel, mes histoires seront désormais signées de mon avatar « Effrontée ».




Résumé des épisodes précédents :

Très vite troublée par le handicap d’un vieil homme aveugle, Chantal se prend au jeu de libérer sa libido. Les séances sont détournées de leur objectif et la jeune femme tombe sous l’emprise de cet homme manipulateur et de la nature du vécu érotique, jusqu’à en perdre son libre arbitre. Dans ses moments de lucidité, elle envisage de se rebeller et reprendre la main sur ses envies et dépendances au sexe et à l’exhibition, quand un inconnu s’invite dont elle ne peut, aveuglée par un foulard, connaître l’identité.








Je ne reconnais pas ma voix, ce n’est pas moi qui viens de parler. Je me sens en ce moment tellement différente de ce que je suis dans la vie. Une diablesse habitée par le démon. Jouir, jouir, au-delà de toute convenance et prudence. J’en suis à supplier un fantôme, un inconnu, de me baiser, comme offrande à celui qui ne me voit pas et à qui je veux prêter allégeance.

Cette obéissance, nourrie par la soumission, pourrait-elle me pousser jusqu’à des comportements encore plus extrêmes ? Le crime, le vol… ? On connaît des abandons qui ont conduit à des actes insoupçonnés. Je balaie ces pensées angoissantes, épouvantables et mon ventre et mon sexe reprennent le dessus de mes sens.


Je prends conscience d’un sexe en moi. Comme lors de la deuxième rencontre, sans contact, par la simple exacerbation de mes sensations. Je sens mes chairs s’enflammer d’attendre. J’ai froid, j’ai chaud, je ne sais plus. Je deviens folle. La crainte liée à l’inconnu est bien là, précise, mais le désir de succomber encore plus fort.



Il est revenu tout près sur le côté, à me toucher le flanc. Veut-il me faire souffrir en me faisant languir ?

Lorsque la douceur de sa bouche effleure la peau tendre de mon cou, je tremble de plus belle et suis traversée par une onde de plaisir. Je ferme les yeux derrière le foulard pour me replier encore plus en moi : son haleine forte, ses yeux morts, cette voix si chaude, la vision de son sexe, cette impression de le sentir amoureux de moi ; tout contribue à m’exciter.

Il cherche à me tranquilliser et lentement j’arrive à apaiser ces manifestations de plaisir inassouvi.



Le fantôme n’est pas loin, je le sais. Prêt à me baiser. Quand il le voudra. Quand cet homme que j’idéalise lui en donnera le signal. Je suis suspendue à son bon plaisir.


D’un seul coup, un contact s’établit. Le fantôme de chair et de sang me touche. Tout, jusqu’à maintenant, était dans la suggestion, l’imaginaire. Mais cette queue dure et droite et ces bourses lourdes qui viennent de toucher mes fesses sont bien réelles, palpables. J’ai sursauté, mais mon amoureux aveugle me caresse doucement la joue, du revers de sa main pour me calmer. Je transpire, tant j’ai chaud, ma peau se couvre de chair de poule. Un silence lourd rend davantage troublant cet instant. Un enfer ?


Il faut que je parte ; fuir cet enfer de stupre. On me sait normalement une femme de caractère. Mais je n’y arrive pas, comme prisonnière d’une inobservance imposée.


Un doigt, l’index je suppose, d’après la forme de la main qui glisse sur ma peau, se déplace le long de mon sillon fessier, flirte avec l’entrée de ma vulve sans pénétrer. Il remonte de quelques centimètres et vient toucher l’anus à nouveau resserré.

Toujours nu, mon complice est tout près de moi et m’encourage à m’abandonner à l’autre… pour lui.



Ces mots résonnent dans ma tête. Je croyais avoir déjà atteint de ma propre initiative le sommet de l’indécence, mais je me trompais. J’aurais dû une fois encore me révolter, fuir cet homme machiavélique. Mais non, docile, je contracte mon ventre et pousse comme pour faire jaillir ce besoin imaginaire ; je sais que c’est un signe fort de mon acceptation à la sodomie, surtout que cette fois c’est un ordre. Je sens mon sphincter s’ouvrir un peu plus en corolle, se déplier et présenter des zones plus fragiles et sensibles de l’intérieur de mon cul. Il n’y a rien de plus déshonorant à mes yeux.



Je bois comme du miel ses paroles qu’il susurre près de mon oreille. J’ai besoin de les entendre pour me laisser dompter. Ce n’est pas son doigt qui joue avec mon anus, je le sais, mais celui du fantôme.


Le supplice est maintenant à son comble. Aveuglée, comme lui, je commence à percevoir plus que jamais je n’ai perçu. Les odeurs, les sons, les contacts, tous ces stimuli sont d’une intensité démultipliée, me plaçant encore plus sous leur dépendance.

Je suis étonnée de sentir que le doigt qui joue avec mon sphincter déployé me procure des sensations nouvelles. Je n’aime pas la sodomie pour la sodomie. Je suis encore étroite en cet endroit et comptais bien le rester. Mais là, il s’agit d’offrir, par procuration, la virginité de mon cul à l’être aimé, et le mot « enculé » prend une autre dimension. Ce devient une forme de don de soi, d’acceptation libre comme un acte d’amour pur.


Oui, j’ai envie d’être enculée, oui, baisée par le cul. Et ces mots, qui ont déjà failli me faire jouir tout à l’heure, se bousculent dans ma tête. L’aveugle a saisi mon trouble, car il s’adresse à moi d’une voix douce.



C’est le signal pour l’homme planté derrière moi qui pousse brutalement son index dans mes chairs anales si fragiles, mais si offertes. Le doigt tourne, retourne, masse l’intérieur de mon cul. Cela me procure des frissons, ma peau se couvre à nouveau de chair de poule. Le doigt ressort pour mieux pénétrer à nouveau, mais cette fois il est accompagné d’un autre, plus gros. Tous les deux explorent l’entrée de mon ventre. Sans plus aucune volonté, je m’abandonne consciente de ma déchéance et au plaisir nouveau pour moi que cette caresse particulière me procure.


Chargés de ma mouille qui dégouline, abondante, de mon vagin, les deux doigts lubrifiés se glissent sans effort pour mieux m’envahir. Impossible de renier mon excitation. Ce petit manège se reproduit plusieurs fois. Une fugace pensée m’interpelle : quel plaisir trouve-t-il dans cette manœuvre ? En fait je comprends que mon pourfendeur dilate le conduit pour mieux le profaner après avec sa bite.



Trop excitée je n’arrive pas à formuler sa demande.

C’est à ce moment que je me sens envahie de peur quand la dureté d’un gland appuie et force l’entrée de mes entrailles. Je me retiens de crier.

Le fantôme marque la position, comme dans l’attente d’un signe. Je sens ses mains caresser mes fesses, remonter sur mes hanches, caresser délicatement mon dos. Je ne reconnais pas la peau de cette main qui me touche, et j’en conclus que cet homme m’est étranger.


Les deux mains glissent dessous, me caressent le ventre puis remontent jusqu’à mes seins qu’elles englobent avec douceur d’abord comme pour en estimer l’élasticité, la fermeté. Cette douceur calme la peur qui m’habite. Elle me rassure et me réconforte dans l’idée que je suis aimée. Mais bien vite la violence remplace la délicatesse. Les mains pétrissent mes nichons pour le propre plaisir de peloter.



C’est un nouveau coup de poing au cœur que je ressens en entendant ces mots prononcés par mon amour d’aveugle. Mais je les accepte alors que plusieurs sentiments se bousculent dans ma tête : amour, soumission, rébellion.


Sans un mot, l’homme contre mes fesses appuie au creux de mes reins pour me faire cambrer et faire saillir mon cul, me saisit aux hanches et m’attire à lui. Il va m’enculer. Il vient d’en recevoir l’ordre de mon maître.

Il présente le gland à l’entrée de mes entrailles, écartant les deux lobes de mes fesses. Il est doux et chaud, à la fois. Je le perçois dans sa grosseur et je panique quand il presse l’anus pourtant quelque peu dilaté par ses doigts.


La douleur, quand le petit conduit se prépare à la pénétration, est violente, à la limite du supportable. Mais, pour en finir de cette phase douloureuse, j’avance mon corps vers cette bite pour l’aider à passer le cap du sphincter. La douleur s’accroît. La pression augmente, je me crispe, je veux arrêter d’aller plus loin. J’ai trop mal, il est trop gros. Mais c’est trop tard : l’homme pousse avant son membre, le gland finit brusquement par franchir l’anneau. Je retiens un cri craignant la déchirure.

Une fois planté en moi, le fantôme fait une nouvelle pause destinée à laisser à mon sphincter le temps de l’adopter au-delà de la douleur qui se transforme vite en bien-être ; mélange de plaisir sexuel et plaisir moral du défendu, de l’interdit.



Il a bien compris que la douleur pouvait me faire renoncer. Alors je me lâche. Tous mes muscles se décontractent. Pour le gland, la voie s’ouvre plus loin et d’un coup de rein l’homme s’introduit en moi. Profond, dur, long. Je ne peux retenir ce cri que l’on interprète comme un signe de victoire. Je suis enculée. Plantée au plus profond de mes entrailles, la bite reste immobile. La bête a conquis. La bête savoure sa victoire. La sensation m’est inconnue. Je n’ai jamais rien ressenti de tel avec mon époux, moins invasif avec sa queue moins grosse.


Après quelques secondes, il commence à bouger lentement pour ressortir. Le gland frotte mes chairs brûlantes. Puis brusquement il pousse pour aller encore plus loin en moi, m’arrachant un autre cri. Mais, c’est le plaisir qui m’envahit, je gémis, je vais jouir.

Le fantôme, qui sent que je monte en jouissance, accélère son rythme. Sa bite glisse maintenant sans difficulté dans mes entrailles. Il s’enfonce loin en moi, très loin. Lentement, le plaisir gagne toutes mes cellules nerveuses. La bite accélère, j’ai du mal à contenir mes gémissements et mes plaintes.


En même temps, je sens la respiration de l’aveugle dans mon cou. Il est également excité. Excité de me voir prise par un autre que lui. Il ne voit pas, mais, comme moi il entend mon plaisir, il sent les effluves des sexes qui s’activent. Le sang bourdonne dans mes tempes, je vais mourir, la « petite mort »…

Puis le fantôme accélère sa cadence et involontairement je me calque sur ses coups de boutoir pour l’accompagner vers notre orgasme. Penché sur mon dos, Andréas malaxe mes seins sous moi. Son haleine humide dans mon cou me procure un surcroît d’excitation qui m’entraîne rapidement vers le ciel du plaisir.


Quand je reviens à la vie, l’homme bien qu’épuisé s’active encore en moi. Apparemment, il n’a pas joui. J’entends mon aveugle l’encourager, comme s’il montait une jument.



L’assaut final approche, l’animal-fantôme pousse des grognements, se cabre et planté profond en moi, il éjacule sa semence de mâle, détournée de sa vocation, inondant mes entrailles avec force et vigueur. Nous jouissons de concert. C’est trop bon de se sentir envahie, remplie par cette liqueur chaude. Mes sens en ébullitions perçoivent avec délectation les nombreux jets de foutre contre les parois de mes intestins.

Le gland a dû exciter des terminaisons nerveuses jamais sollicitées auparavant, et mes muqueuses doivent être en feu pour percevoir aussi bien ces jets de foutre.


Derrière le fantôme me saisit les fesses à pleines mains, les pétrit avant de se retirer de moi. Un bruit se fait entendre, celui d’un vide que l’on libère, profond, mouillé. Puis celui de l’air qui s’échappe de mes entrailles. J’ai honte, je ne peux rien pour faire taire cet horrible et lamentable épanchement. Le silence qui plane dans la pièce ajoute à mon humiliation.

Un mouchoir se glisse entre mes rondeurs et essuie le foutre que je sens s’écouler de mon orifice endolori. Le fantôme s’écarte de nous.


Je suis épuisée, repue sans aucun sentiment de culpabilité. J’ai joui, je m’en réclame sans états d’âme.

Comme je m’applique à récupérer de mon plaisir, le bruit d’une chaise qui glisse se fait nettement entendre au fond de la pièce en même temps qu’on repose un verre sur la table de salon. Un autre spectateur assiste à mon déshonneur ! Un nœud enserre ma gorge et bafoue mon assurance. Je prends peur.



Mais pourquoi me faire parler ? Pourquoi s’obstiner à me faire avouer ma déchéance ? Et pour qui ? Son sadisme est sans limites. Il promet puis se refuse à me baiser alors que je l’ai supplié plusieurs fois de le faire. Exhiber mon corps, mon intimité ne lui suffit pas. Il veut mettre ma dignité à nu, faire de ma honte un moyen de s’exciter, de m’exciter.



Ce sont les seuls mots que j’arrive à prononcer. Le fantôme bouge, je le devine s’éloigner vers le fond de la pièce.



Il a parlé bien fort, comme pour bien se faire entendre. Aussitôt je comprends qu’il s’adresse à celui qui doit être le second fantôme. Ignorant toute prudence que la situation devrait imposer, je lui réponds :



Je capitule, je le sais, mais tant pis ! J’ai dit ces mots trop vite, sans me rendre compte de leur importance ni du pourquoi de ces questions. Deux fantômes entendent cette confession, deux voyeurs dont je ne connais pas l’identité. Et lui, dont je sais si peu !


Comme bruit de nos respirations s’estompe, je me rends compte qu’un autre corps s’est approché, silencieux, caché. Cet autre fantôme est presque à me toucher. Je ne peux m’empêcher de tourner la tête derrière moi pour essayer de savoir. Mes yeux toujours entravés, je cherche à voir avec mes autres sens. Il est là. Ils sont là ! Pas besoin de mes yeux ! Je réalise une fois encore comment cet homme aveugle a réussi à me regarder et m’apprendre à voir avec les autres sens.



Je crains que l’autre, que j’ai entendu se rapprocher, me prenne alors que ce n’est pas lui que tout mon corps réclame. J’ai envie de mon aveugle. J’ai envie de le sentir dans mon vagin. Cet organe destiné à donner la vie, à recevoir sa semence pour me féconder.

Je comprends maintenant sa démarche : me livrer à d’autres pour assouvir sans doute ses frustrations visuelles.

Mes cris, mes gémissements, mes odeurs, mes bruits plus ou moins incongrus sont autant de signes de mon abandon. Il me perçoit, je lui dévoile ma jouissance. Les humiliations subies, les mots crus, sont autant d’insultes pour ma dignité de femme bafouée. Mon intimité exhibée à d’autres est la preuve de mes sentiments pour lui.


Une main caresse ma joue et me tire de mes pensées. C’est celle de mon amant, je le sais. Je redoute l’autre fantôme. Je ne veux pas de lui, pas qu’il me pénètre. Je veux garder ma vulve pour lui seul, celui privé comme moi de la vue. Alors me tournant vers lui :



Je sais bien que je m’abaisse à le supplier, mais c’est plus fort que moi. Mon ventre le réclame, mon corps l’invoque, je deviens folle, car je sais qu’il est là et qu’il va enfin me baiser.



Je sens alors ses deux mains se poser sur mes épaules. Il me fait lever du fauteuil de lecture et s’assoit à ma place. Ses deux mains sur mes hanches, il caresse mon corps. Ses mains remplacent ses yeux. Une main se glisse entre mes cuisses et remonte jusqu’à ma chatte.



C’en est trop, je sens la colère me gagner que j’ai peine à contrôler.



Soudain j’ai peur qu’il se désintéresse de ma personne.



Je me rends compte à ce moment que je suis folle de répondre. Je ne sais pas qui écoute et ne mesure pas les conséquences de mes aveux.



Il me prend la taille et me fait tourner dos à lui. Je suis bien consciente que cette face de mon corps nu est dévoilée aux yeux des deux fantômes. Au lieu de me déranger, cela m’excite.

Sa main s’empare de mon sexe par-derrière pour s’y introduire, l’autre me caresse les seins devant. Il porte ensuite ses deux mains à mes hanches et m’attire à lui, m’ouvre les jambes pour me faire asseoir sur ses genoux. Le contact de son ventre bedonnant contre mes reins m’est désagréable. Là, il me caresse la poitrine pendant un long moment. Je sens le désir monter en moi.

Contre mes fesses je sens sa queue dressée, dure, droite. Elle se glisse entre mes lobes, s’y cale. Tout mon corps la réclame en moi. Il couvre ma nuque de baisers sans cesser de me caresser les seins, le ventre et le mont de Vénus. Je sens la saillie approcher. Ma respiration et la sienne sont bruyantes, rapides. Je vais me donner, il va me prendre.



Alors que je m’exécute, il me prend fermement aux hanches pour m’empêcher de me laisser descendre sur son pieu. Le salaud veut encore me laisser languir. Dans ma main, sa queue est dure, tout humide aussi de sa mouille. Je la trouve encore plus dure, plus grosse que lorsque je la tenais en bouche.



Ma jouissance est imminente. La conjugaison du contact, des paroles et de la situation rassemble trop de stimuli pour moi. Je halète, je veux me retenir, comme pour asservir son plaisir et le mien.



Cette supplique ne semble pas l’émouvoir. Il me maintient toujours au-dessus de lui, je me frotte comme une folle, alternant le clitoris et mes lèvres.

Le frémissement d’un tissu juste devant moi me fait paniquer. L’autre fantôme ! Il est là, je le sens prêt à intervenir. J’entends une respiration qui s’accélère. L’odeur d’un autre sexe m’arrive aux narines. Je crois reconnaître cette odeur avec mon odorat exacerbé par la confiscation de ma vue. Mais mon esprit est ailleurs, c'est une autre bite qui est sur le point de me prendre. Et je ne veux pas, je veux celui que tout mon corps appelle.



Dans mon cou, mon aveugle me couvre de baisers.

Privée de la vue je ne peux qu’imaginer un homme devant moi qui se caresse dans l’attente que je lui donne du plaisir. Devrais-je le prendre en bouche ?

Je suis arrachée à mes pensées quand soudain les mains qui me portent relâchent leur force d’un coup. Sa bite vient de s’engouffrer dans mon sexe béant tel un pal guerrier.

Dos contre lui, il nous allonge sur le dossier et m’entraîne avec lui. Sa tête dans mon cou, je sens son souffle chaud. Ses deux mains sur mes seins.

Une onde de plaisir jamais ressentie parcourt mon corps. Je sens que je perds conscience quelques secondes avant qu’une jouissance extrême me submerge. Ça y est, il est en moi. Je suis sienne. Ce moment tant attendu est enfin arrivé.


Il reste planté au fond de moi, immobile. Nous goûtons tous les deux ce bonheur chargé de volupté du moment. Je sais et je sens que son méat est plaqué contre l’entrée de mon utérus. Je vois comme dans un film la semence jaillir et venir s’écraser contre le col surchauffé, qui s’ouvre pour accueillir sa liqueur. Ces images envahissent ma pensée, je ne peux plus me retenir et dans un gémissement qui ressemble plus à un cri d’amour, je laisse mon orgasme m’envahir et entraîner le sien, alors que je ressens les premières giclées de son eau de Vie.

Je ne saurais combien de jets, mais l’éjaculation est interminable. Il avait eu le temps de recharger son foutre pour me l’offrir.


Nous reprenons lentement nos esprits. Il bouge langoureusement en moi, comme une caresse intime, douce, envoûtante. Ma jouissance ne faiblit pas cependant, j’en réclame encore.



Je suis comblée, heureuse. Je réalise pleinement ce qui vient de se passer. Cela devenait clair et limpide pour moi.

Je venais d’assouvir un caprice, une folle envie d’être prise par cet homme aveugle de ses yeux, mais pas de ses autres sens. Je m’étais déjà exhibée mais jamais devant des yeux morts. Jamais des mains ne m’avaient touchée et caressée de cette manière. Plus intensément qu’un regard.


La tension diminue lentement dans la pièce dans laquelle flotte une forte et excitante odeur de sexe et de sueur. C’est alors qu’un bruissement se fait à nouveau entendre juste au-dessus de nous. Je réalise que le second fantôme a assisté à la scène. Tout proche. Moins d’un mètre, je pense. Il a pu se rendre compte de l’ampleur de mon plaisir, de mon abandon à cet homme, pervers sans aucun doute.


Je suis allongée, le dos sur le corps d’un aveugle, qui me tient soudée à lui par ses mains sur mes hanches et son sexe toujours planté en moi. Nos jambes écartées ouvrent une vision nette et sans ambiguïté de notre accouplement.

J’imagine avec honte ma mouille mélangée à son sperme se déverser de nos sexes unis.


Une des mains de mon amant quitte mes hanches, passe derrière mon cou et, brutalement, me débarrasse du bandeau qui me privait de la vue. Il me faut à peine quelques secondes pour recouvrer efficacement la vue.

Là, mon sang se glace, mes tempes se mettent à bourdonner, mes lèvres à trembler.


Devant moi, mon mari, planté à quelques centimètres, est en train de se branler en nous matant, un léger sourire aux lèvres. Un sourire de satisfaction qui efface mon angoisse.

J’ai à peine le temps de réaliser le dramatique de la situation qu’il pousse un gémissement de fauve et sa bite se met à cracher son sperme. Il cambre son ventre vers moi, se glisse plus avant entre mes jambes et consciencieusement, il dirige le jet de son foutre vers nos deux sexes encore unis, un autre sur mes seins, un troisième atterrit sur mon visage.

Toujours frappée de stupeur et d’incompréhension, je ne peux que constater le plaisir qu’il semble tirer du spectacle que mon abandon lui offre.

Pour finir, je le vois secouer et compresser sa bite pour arracher les dernières gouttes de sa jouissance sur mes cuisses.


L’évidence me saute aux yeux, il vient de nous faire l’amour ! Est-ce sa façon de me montrer qu’il existe dans cette relation à trois.

Dans son regard je lis une multitude de sentiments. Jouissance d’abord. Il jouit de me voir prise par cet homme aveugle à qui il m’a confiée. Sans doute dans l’objectif de me voir le tromper. Fierté aussi. De voir combien je suis désirable. Jalousie aussi, et là les paroles que j’ai prononcées n’ont pas dû lui faire plaisir. J’en ai honte pour lui. J’ai bafoué notre amour, mon engagement, mes devoirs. Je l’ai trahi sans ménagement. Et pourtant, il est là, devant moi, le sourire aux lèvres, en train de récupérer de sa jouissance.



Ce sont ses premiers mots alors que je suis toujours accouplée avec son complice, car maintenant tout est clair pour moi : cette débauche, il en est le signataire.

Il me revient en mémoire quelques tentatives de m’emmener dans des boîtes libertines, toujours soldées par des refus de ma part. Ainsi, il venait de vivre, avec la complicité de son collègue et de son père, ce fantasme que je lui refusais.


Lentement il me tend ses bras et m’aide à me relever en même temps que mon amant, toujours planté en moi, relâche son étreinte.

Je comprends que j’aime mon mari. Je sais aussi que je suis capable de tout quand une envie me fait perdre la tête. Mon mari a bien saisi le message que notre aveugle a voulu lui transmettre. Pour me garder, il devra savoir prendre en considération mes propres fantasmes, mes propres désirs. Comme moi les siens pour la même raison.


Derrière moi, je sens le sexe sortir à regret de ma chatte. Mon mari m’attire à lui et me prend dans ses bras pour me serrer très fort contre lui. Je sens sa bite ramollie contre mon pubis. Il m’embrasse les lèvres. Nos bouches s’ouvrent et nos langues se cherchent. Ce baiser m’incommode et ce sentiment me déstabilise, car je n’en comprends pas le pourquoi. Je réalise soudain que je n’avais jamais vraiment envisagé sa présence comme fantôme.

Je me rhabille pour prendre congé. Je ne supporte plus d’être nue dans cette pièce.


Les pensées se bousculent dans ma tête. Comme un enfant qui vient de recevoir son cadeau, je prends conscience brutalement que mon caprice s’est envolé. J’ai souhaité plus que de raison d’être prise par cet homme ordinaire, mais non voyant. J’étais subjuguée, sous l’emprise d’un fantasme. Lui, il jouissait de me voir m’exhiber sans mater !

Je l’ai souhaité en moi au point de me livrer à lui et à ses perversions, sans aucune pudeur ni dignité. J’ai joué avec la sécurité de mon couple au point de tout perdre.


Mais maintenant, je sens ce malaise gagner lentement mon esprit. Je comprends qu’une fois consommé, un fantasme perd toute sa puissance, prenant le volume d’une vague dénuée d’intensité. C’est comme pour prouver que le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier…

Je ressens une profonde dépression. Le vide, après l’immensité. Un banal caprice sexuel ! Une explosion des sens semblable à un feu d’artifice, qui une fois terminé, s’efface dans nos pupilles.


Le souvenir de notre première rencontre me revient. Très nettement. Avec sa magie, son envoûtement qui m’a amenée à me caresser et jouir, cachée derrière son handicap. J’ai envie de pleurer. De tristesse surtout.

Le père de mes enfants est là. Tout près, à peine rhabillé ! Il a vécu pour lui son propre fantasme au travers du mien. Notre couple en sortira-t-il peut-être plus fort ? Peut-être !



J’ai dit cela avec beaucoup de tendresse et d’amour sincère. J’ai d’un seul coup envie de lui, envie qu’il me prenne à son tour. Pas pour le rassurer sur mes sentiments. Non ! J’ai envie de lui tout simplement. Être dans ses bras et le sentir m’aimer. Côté cœur.

Il a très bien saisi le sens de cet appel. Maintenant, mes sentiments pouvaient reprendre tout leur sens.


Mon aveugle a repassé sa veste d’intérieur et attend, appuyé contre le dossier du fauteuil de lecture. Quand mon visage est tout près de lui, il s’en saisit de ses deux mains, le touche, le caresse. Ses lèvres s’approchent des miennes et nous échangeons un baiser, tendre preuve d’une affection qui s’est installée entre nous deux. La débauche des sens s’est éteinte pour moi avec mon désir apaisé. Sans doute et, je l’espère, également pour lui.


Dans l’auto qui nous ramène à la maison, mon mari ne cesse de me dire combien cette aventure lui a plu. Il a très bien compris le pourquoi et le comment des aveux qui m’ont été soutirés pendant ces moments de pure excitation sexuelle. Crédulité ? Bienveillance ? Prudence ?

Je suis sûre qu’il a dans l’idée que je pourrais devenir plus souple à l’avenir pour des exigences libertines. Ce en quoi il a raison. Je me suis découvert des affinités pour des situations chaudes, le sexe pour le sexe. Et puis, goûter à d’autres bites est une éventualité à sérieusement envisager. Avec la présence du mari, oui. Mais pourquoi pas sans… Non ! Je ne m’en sens pas l’envie.


Il ne fait aucun doute cependant qu’il va cogiter dans les jours et les mois à venir. Prendre conscience du risque qu’il nous a fait prendre. Il a découvert que je pouvais sciemment cacher. Il y a eu mensonge, trahison, bien mis en évidence par son complice à qui je n’ai pas menti jusqu’à me livrer corps et âme.

L’adultère n’est-il pas affaire de circonstances ? Il y a autant de fidélités qu’il y a de couples et autant de couples qu’il y a de personnes.

Rien n’est figé, acté, tout est en devenir.



Aujourd’hui encore, je n’ai pas réussi à avoir la réponse à cette question. J’ai bien souvent rencontré cet homme dans des soirées professionnelles. Il affiche toujours un sourire ambigu en me saluant, sans pour autant me donner la certitude qu’il m’a bien sodomisée ce jour-là.



FIN