n° 20953 | Fiche technique | 26166 caractères | 26166Temps de lecture estimé : 15 mn | 09/06/22 |
Résumé: Petit à petit, comme envoûtée par le malvoyant, Chantal glisse dangereusement dans la pente de la débauche. Dans ses moments de lucidité, elle envisage de se rebeller et reprendre la main sur ses envies et dépendances au sexe et à l’exhibition. | ||||
Critères: fhh hagé extracon inconnu handicap fsoumise humilié(e) cérébral voir noculotte fetiche fmast hmast fdanus exercice -dominatio | ||||
Auteur : Effrontee (Aime à raconter mes fantasmes et vécus de libertin) Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
Chantal, bourgeoise bien dans sa vie, est amenée à faire la lecture à un homme âgé malvoyant. Très vite troublée par l’handicap du vieil homme, elle se prend au jeu de libérer sa libido. Les séances sont détournées de leur objectif et la jeune femme tombe sous l’emprise de cet homme manipulateur et de la nature du vécu érotique, jusqu’à en perdre son libre arbitre.
À peine ai-je raccroché que mon cerveau commence à s’emballer. Mille questions dont beaucoup sont encore sans réponses. C’est un fait : je suis tiraillée entre assouvir mes pulsions de sexe découvertes avec cet homme qui m‘enivre, mes devoirs d’épouse jusqu’alors fidèle, la morale que m’ont inculquée mes parents et enfin, et peut-être surtout, l’image que je veux avoir de moi-même. Une certitude tout cela me perturbe au point de m’ôter tout libre arbitre.
Devant lui, je ne me sens pas la force de lui résister même si des réactions de défiance me poussent à réagir. Mon mari est totalement absent dans mes pensées quand je suis avec celui qui apparaît de plus en plus comme un amant. C’est au retour à la maison que surgissent les quelques remords qui peuvent m’accabler. Mais ce qui me rassure c’est l’amour qui nous unit que je ne sens pas en danger. Comme si j’avais la certitude de ne pas pouvoir le perdre.
Comment en suis-je arrivée là ? Cet homme (je me rends compte que je ne l’ai jamais appelé par son prénom) n‘a rien d’un séducteur, il est âgé et les marques des années ne l’ont pas épargné. Est-ce son handicap qui me fait perdre la tête ? Pouvoir m’exhiber en toute impunité aux yeux (!) de mon mari, de ma famille, de moi même ? C’est stupide, pourtant de vouloir s’exhiber sans être vue ? Quoique le simple risque d’être vue est excitant, non ?
Son regard mort inhibe-t-il les remparts de défense de mes principes moraux, les refoulant dans l’inconscient de mon cerveau primitif ? C’est épouvantable comme idée, une sorte de dédoublement de ma personnalité.
Suis-je condamnée à vivre sous sa domination ? Pourtant, je sens naître en moi lentement un fond de volonté, une faible lueur d’espoir d’échapper à son emprise pour me retrouver. Comme cette une voix au fond de moi qui me souffle : cesse ces « Monsieur » de femme soumise, tutoie-le et appelle-le par son prénom.
Et puis subitement, je balaie toutes ces résolutions, car l’envie de le retrouver devient prégnante.
Je me lève et je file dans la salle de bain m’assurer que les signes de mes frasques sexuelles de la veille ont disparu. Ouf ! J’ai bien récupéré et cela me rassure. Je vais me faire belle, très belle.
J’interroge le salon de coiffure qui accepte de me prendre à 12 h 30. Juste ce qu’il faut. Pas le temps de soins du corps ; ma chatte, que je vérifie dans le miroir de ma chambre, est encore bien visible et dégagée à l’orée de ma toison soigneusement peignée. Ses grandes lèvres bien lisses, ont cette délicate couleur caramel au lait et dedans, point le rouge carlin de mon intimité surmontée de cette excroissance de chair si sensible. Je me sens belle et prête à la cérémonie d’offrande. Je regrette qu’il ne puisse pas goûter le plaisir de contempler ce que je suis pour lui.
En arrivant chez lui, pile à 15 h, je réalise que je n’ai pas vraiment eu de réponse à ma dernière question.
Plus troublant encore, je n’avais pas la certitude qu’un spectateur ait pu assister à ma déchéance. Andréas s’était contenté d’une réponse évasive, qu’il avait bien entendu des bruits suspects, mais n’avait rien vu. Évidemment ! Il se moquait de moi. En tout cas, j’avais accepté une nouvelle séance de lecture, les yeux bandés et d’arriver nue. Ce qui imposait de partir nue de chez moi !
Dans mon ventre je sentais toujours ce poids pesant, cette envie tenace de le sentir en moi. Il me baisera, je le forcerai peut-être, mais il me baisera. J’étais déterminée.
Je ne savais pas avec certitude si quelqu’un avait assisté à mon abandon au cours de la séance d’hier. Encore moins de qui il pourrait s’agir.
En tout cas j’étais partagée – dans une volonté obscure – entre quémander d’être baisée, sans aucune considération pour moi-même et une excitation à m’exhiber et être observée par des yeux bien réels. Je me revoyais hier, affalée, avachie – et sans doute, affichée dans des positions inconvenantes et obscènes.
Il me reçoit courtoisement, comme d’habitude, avec un sourire chaleureux. Je remarque cependant une certaine tension chez lui. Immédiatement, mon regard balaie la pièce et précisément à la recherche d’une présence. Mon sang se glace quand mon regard aperçoit deux verres vides et une bouteille de whisky sur le petit guéridon au fond de la pièce, entouré de deux chaises. Il a dû se rendre compte de ma surprise, car aussitôt il me dit :
Charmée par la chaleur de sa voix, je n’ose même pas l’interroger sur la présence des verres et de la bouteille. De toute façon, je suis presque déçue, tant je m’étais faite à l’idée de la présence d’un voyeur.
Je suis surprise, car je me souviens qu’il avait manifesté le désir de me rendre aveugle cette fois encore, en me bandant les yeux.
Me faisant face, sans daigner me répondre, il pose ses mains vers mes épaules, tâtonne, prend connaissance des bords de ma veste et délicatement m’en débarrasse. Sans ajouter le moindre mot, il déboutonne lentement un à un les boutons de mon chemisier qu’il ouvre pour mettre mes seins en pleine lumière.
Je suis bien et je ne peux m’enlever de la tête qu’il mate. Il sourit légèrement, affichant sa satisfaction en constatant que je n’ai pas mis de soutien-gorge. Il pose son regard éteint sur ma poitrine dans la même gestuelle qu’un voyeur.
Mon trouble est manifeste. Il me voit, j’en suis sûre et aussitôt les pointes de mes seins se dressent dans une supplique d’être touchés. Je me rends compte qu’involontairement je tends ma poitrine vers lui, vers ses mains à la recherche de sa caresse. Il empoigne doucement les deux globes, les soupèse, en dessine les contours, en estime la fermeté comme s’il les découvrait.
Il se met à jouer avec leurs mamelons qu’il fait rouler entre ses doigts. Interdite, je garde mon regard fixé dans le sien à la recherche du moindre signe de sa forfaiture. Non, ses yeux sont braqués vers le dessus de ma tête, trop haut pour les voir. Pourtant il les sent bien, il les a repérés.
Pour autant, je le soupçonne de chercher à me manœuvrer et me déstabiliser en jouant son rôle de malvoyant. La phrase qu’il m’adresse alors me conforte dans cette ambiguïté.
Je reste septique quelques secondes, surprise par son vouvoiement, avant de me décider à m’asseoir et prendre le livre qui est posé sur le fauteuil. Mes doigts tremblent, ma bouche est sèche. Je me sers un verre de la bouteille d’eau sur une petite table à mes côtés.
Le désir monte en moi et m’envahit sous la forme d’une chaleur qui s’empare de moi jusqu’au bout des seins. Il est retourné s’asseoir, gauchement, sur son fauteuil devant moi. Sa veste d’intérieur est fermée, ses jambes amaigries sont nues. J’imagine qu’il est sans sous-vêtements.
Je reprends ma lecture d’une voix qui se veut assurée. Par moments mon regard se porte vers lui. Il a fermé ses yeux et semble s’être endormi. Soudain je le vois déboucler la ceinture de sa veste et l’ouvrir. Je m’arrête de lire devant ce que je vois. Sa bite est toute raide et pointe au-dessus de son ventre recouvert de poils blancs assez parsemés. Il ne se touche pas, mais sa queue est habitée de soubresauts révélateurs de son plaisir. Il s’exhibe, il m’exhibe sa bite !
Ses mots me blessent. Ainsi, hier il avait bien lu mon désir et délibérément, il avait choisi son propre plaisir en méprisant le mien. J’étais sur le point de me révolter quand il me dit :
Ces mots attisent ma colère, qui se transforme en une stimulation spontanée de mes sens que je me garde bien de lui révéler. Et c’est une autre femme qui l’interpelle et se rebelle.
Il se tait à nouveau. Je me retrouve vaincue, ridicule ; ma tentative de le vaincre a échoué.
Je dois en convenir, je suis bien soumise à cet homme et à cette ambiguïté liée à sa cécité supposée et douteuse. Ma flamme déborde de chacune de mes cellules et je sais depuis longtemps que je pourrai faire n’importe quoi pour lui. Il cherche à intellectualiser ce qui n’est qu’un désir sexuel brutal, ordinaire pour moi : je veux me faire baiser ! Au point où j’en suis, je n’ai plus rien de respectable. Il a raison, je suis devenue dans ses bras une femelle en rut !
Les yeux rivés sur lui, j’ai cessé de lire. Mon trouble s’accroît quand je le vois se lever et se diriger vers moi les yeux fermés, la démarche mal assurée. En se levant, il a laissé sa veste d’intérieur sur son fauteuil. Nu, à l’exception de chaussons, il s’avance vers moi. Comme l’autre jour il se glisse entre mes jambes et les écarte largement.
Déconcertée, je suis condamnée à attendre son bon plaisir. Ses mots m’excitent. Je veux être sa chose. Jamais je n’ai ressenti un tel désir pour un homme, vieux, moche, aveugle. Ce désir est pervers, je le sens, mais je ne peux m’y soustraire.
Il soulève et remonte ma jupe, fait une pause. Cette fois encore il mate, sans le regarder, mon entrecuisse. J’entends son souffle s’accélérer : il est satisfait, je n’ai pas mis de culotte non plus, comme la deuxième fois. Mais cette fois, c’est selon son bon vouloir, son injonction.
Je sens ses doigts glisser le long de l’intérieur de mes cuisses, là où la peau est si douce, si sensible et fragile. Ses doigts sont toujours aussi légers. Ils lisent la délicatesse de ma peau et le désir qu’elle veut lui communiquer. Une fois encore il s’agenouille et sa tête vient et avance vers ma chatte que je sens brûlante et débordante de mouille. Le doigt d’une main caresse mes lèvres et les écarte à la recherche de mon clitoris. J’ai envie de crier, déjà au bord de l’explosion. Il glisse son autre main vers son ventre, se saisit de son sexe et se masturbe lentement.
Tous ces mots m’enivrent. Je n’en apprécie pas réellement la teneur ni les conséquences, mais ils me comblent. Mais aussi je comprends qu’il me désire et que notre relation pas entièrement sexuelle.
Son majeur a investi mon vagin. Il en caresse les parois en des mouvements circulaires en augmentant par moment sa pression. C’est un enfer de volupté. Et soudain le livre me tombe des mains quand la jouissance m’envahit. Je reste inconsciente quelques instants dont je ne peux estimer la durée.
Je reviens à la vie quand je sens son doigt chargé de ma mouille prendre ma bouche et me demander, m’imposer de sucer mon jus. Je me bois sans hésiter. Cette odeur, cette saveur il la connaît, c’est un de ses moyens de me connaître, d’être en moi de me pénétrer en pensée. De nous rencontrer.
Instinctivement, j’ai passé mes jambes sur ses épaules pour m’offrir davantage sans vergogne. J’ai saisi sa tête entre mes mains et je l’attire à moi, vers mon sexe que je veux qu’il lèche et en déguste la liqueur. Je veux lui montrer que je mène la danse. Ses lèvres entrent en contact avec celles de mon sexe. Comme une ventouse, elles se collent et aspirent la cyprine de mon vagin. J’ai l’impression qu’il va absorber tout mon corps, qu’il va m’ingérer, m’avaler. Il aspire, je me vide, mes liqueurs mes humeurs, mon sang, tout, tout je lui donne tout.
Un deuxième orgasme s’annonce. Il s’en rend compte. Comme la dernière fois il sait me faire jouir avec sa langue. Mais comprend-il que j’en désire plus ? Une seconde fois j’ai envie de lui crier de me baiser. M’a-t-il entendue ? Il se dégage d’entre mes jambes.
Il se relève, me prend aux épaules et me fait me lever.
Il prend le même foulard dans le tiroir près de lui, me le passe sur les yeux et avec précision, il l’enserre autour de ma tête pour me rendre parfaitement aveugle. Puis il m’enlève mon chemisier, puis ma jupe pour me mettre nue. Il s’éloigne de quelques pas de moi et une fois encore il me contemple les yeux fermés. Mon trouble s’accroît quand il me demande de tourner sur moi-même. Je sens mes jambes devenir comme du coton.
J’écoute, j’acquiesce, j’entends. Oui, je le laisserai m’enculer alors que je n’ai laissé mon mari le faire qu’une seule fois. Aujourd’hui, je le réclame presque. Mais pour moi ! Il me caresse les fesses, les écarte, glisse un doigt le long du sillon qui sépare mes deux rondeurs. S’approche du petit trou, commence par le contourner, appuyer légèrement dessus. Et je le laisse faire sans dire.
Puis il vient poser ses mains sur mes épaules et m’invite à m’agenouiller sur le fauteuil.
Il se place à mes côtés et d’une main il me caresse un sein qui pend sous moi et de l’autre il me flatte les flancs et les fesses. Il m’écarte les cuisses pour m’ouvrir les entrailles. J’arrive à contrôler mon tremblement et lentement je me calme.
Brusquement, je réalise que dans cette position et ainsi orientée, j’offre une vue imprenable aux deux verres et à la bouteille sur le petit guéridon. Je dresse l’oreille à la recherche du moindre bruit qui me révélerait une présence. Mais rien. J’ai pourtant la conviction qu’il m’exhibe.
Je sursaute quand je sens son doigt reprendre l’exploration de mon anus. Il tourne autour, applique une pression d’abord délicate puis ferme et déterminée. Les ondes de plaisir que cette caresse déclenche, si particulières, me parcourent tout le corps. Cette sensation est si différente de celle qui prend naissance dans le vagin ou sur le clitoris. C’est LA sensation de la soumission. Offrir ses entrailles à l’homme aimé est le signe de la soumission absolue à cet amour partagé. Et quand le premier doigt me pénètre, j’ai du mal à retenir un cri. Après une crispation réflexe, mon sphincter se relâche, s’ouvre et s’avance pour le recevoir plus profond.
Je me sens bien de m’affirmer, mais à peine ces mots prononcés, le bruit de la bouteille qui heurte un verre se fait entendre. Je me fige. Il s’en rend compte.
Tout mon corps se liquéfie. J’en suis sûre maintenant, aveuglée, je suis offerte à des yeux qui voient. À de vrais voyeurs. Je panique, mais au lieu de chercher à démasquer l’intrus, de me révolter, je me mets à geindre sous le doigt qui me fouille. C’est clair, j’ai envie moi aussi de m’offrir en spectacle.
Comme, petit à petit, je me relâche, mon tourmenteur me susurre à l’oreille pour me calmer, comme s’il parlait à un cheval fougueux.
Il termine à peine sa phrase quand sa main s’abat sur ma fesse avec une violence inattendue. Je pousse un cri de surprise, mais aussi de douleur. Instinctivement je resserre mes cuisses quand une autre claque s’abat sur mon derrière. Je veux lui dire d’arrêter, mais aucun son ne sort de ma bouche.
Je n’arrive encore pas à répondre. J’ai la certitude que nous ne sommes plus seuls, et à ma grande surprise, au lieu de la bloquer, mon excitation s’accroît.
Son ton s’est radouci. Je veux savoir qui est là.
Au lieu de me répondre, il se place de côté et s’éloigne de moi. Il me laisse là, offerte à la vue d’inconnus, nue. Je sens que je mouille de plus belle. La situation est fort excitante et pour rien au monde je ne souhaite enlever mon bandeau qui me dédouane de toute honte. Je me rends compte que je remue mon cul comme une belle qui veut exciter son mâle en mettant en valeur ses charmes. Je ne me sens même pas ridicule !
Sans hésiter, je m’exécute, me cambrant au maximum pour faire ressortir mes rondeurs et m’ouvrir à cette promesse que je désire pour mon propre compte.
Au lieu de me blesser ces mots me chauffent les entrailles. Pas besoin de voir, il sait que je lui obéis.
La tête appuyée sur le dossier du fauteuil pour libérer mes mains, j’écarte les deux globes de mes fesses pour découvrir mes intimités à ces voyeurs. Je ne ressens aucune honte ni humiliation, au contraire, une certaine fierté, car je me laisse à penser que je suis seule à prendre la décision de m’exhiber ainsi. Et qu’ils sont les objets de mon seul plaisir.
Le silence qui suit est lourd. Personne ne bouge dans la pièce, si bien que j’en arrive à douter d’une quelconque présence.
C’est dur, très dur de répondre, car je n’ai aucune certitude de savoir qui est présent.
Je me rends compte que ma réponse accroît mon plaisir sans vraiment savoir pourquoi. Faire de mon époux un cocu ? Plonger dans l’adultère ? Ou plutôt vouloir le ménager et taire ma faute pour préserver notre couple ?
Quelqu’un s’approche, j’en suis sûre. À quatre pattes sur ce fauteuil, le cul dirigé bien haut vers ce fantôme, je suis suspendue à son bon vouloir.
Mon tortionnaire, toujours à mes côtés, me prend les mains qu’il porte aussitôt sur le dossier sur lequel repose ma tête dans une position accrue de soumission. Notre relation incline vers un rapport sado-maso. Car s’il est sadique avec moi, me réduisant à un simple objet sexuel affaiblissant mes résistances, j’y prends moi-même un plaisir jusque là jamais ressenti. Je suis en train de vivre un moment exceptionnel.
Jamais je n’avais été attirée vers ces pratiques. Devrai-je demain me faire fouetter ou gifler pour jouir ? L’idée me fait peur. Mais à ce moment précis je mouillais, et la vulve ouverte, cela devait se voir.
Moi-même aveugle, il m’expose à des yeux, des regards bien réels dont je ne sais rien et que j’imagine chargés de vice. Une onde, une vague un frisson envahit la totalité de mon corps. Mes bras, mes jambes, mes mains se remettent à frémir, pourtant je reste là ! Je devrais ressentir du déshonneur – humiliation suprême – dans cet abandon de toute pudeur. Bien plus que lorsqu’il était seul à me voir. Mais un vent de liberté me souffle de profiter du moment présent.
Qui me regarde, qui me voit et voit la profondeur de mon âme. ? Qui assiste au spectacle de cette jeune bourgeoise s’abandonnant à ce point ? J’ai envie de pleurer et en même temps de jouir.
Je pense à mon mari et ce que je suis en train de faire, mais le désir d’être possédée par cet homme est toujours aussi fort. Plus fort que toutes les règles de fidélités promises par le mariage. Je suis venue pour cela. Je veux le laisser faire.
Mon désir est un mélange de dépendance amoureuse et de sexe. J’imagine qu’il en est de même pour lui ; comme sous l’influence d’une quelconque drogue. Mais là je n’ai pas cette excuse d’être sous l’emprise d’une molécule. C’est mon âme qui réclame. Mon âme qui commande à mon sexe, ma libido, et qui appelle à succomber et me soumettre.
L’inconnu, personnalisé par ce fantôme qui, je le sens, s’approche de moi, doublement vulnérable, me fait peur. Le bandeau qui me prive de la vue et cette position si humiliante, les fesses écartées, ouverte aux désirs d’inconnus, me fragilise.
Pourtant, sans vraiment le contrôler, je me surprends à relâcher les sphincters de mon anus. Suprême offrande qui donne encore plus l’accès à mes reins. Sans plus aucune défense je m’abandonne. Encore une fois, j’en appelle à la déchéance, au plaisir.
Je sens couler le long de mes cuisses cette liqueur, abondante, débordante. Je découvre que jamais je n’ai autant mouillé. Tant de cyprine libérée est le juste témoin de mon acceptation, de la sublimation de l’amour que je porte à cet homme, mais aussi à cette situation purement perverse.
Mais qu’ils me prennent ! Qu’ils me prennent la chatte, le cul, tout mon corps leur appartient. Et ma vie aussi. Je suis tellement subjuguée et dans l’attente d’être prise que je ne réalise plus ce que je risque. Sans protection, ma vie est en danger ! Lui, je le sais clean, mais le ou les fantômes ? J’en oublie même que je suis peut-être féconde.
Il s’écarte lentement de moi, j’ai peur qu’il m’abandonne à ce fantôme que je sens approcher inexorablement. J’écoute, je suis prise à nouveau d’un tremblement incontrôlable. Je sens des mains se poser sur mon dos, me flatter le flanc tourné vers son côté, comme s’il voulait calmer cet animal fougueux qui est en moi. Ce sont les siennes, je les reconnaîtrais entre mille autres.
Derrière moi, le fantôme approche, je le sais, je le perçois. Tout en moi se tend vers ce contact que je recherche désormais. Que tout en moi réclame. J’ai trop envie. Une autre queue, tant pis, mais une queue en moi ! Je n’en peux plus. J’aime au point de me laisser prendre par un fantôme. Pour lui. Il en a décidé ainsi. En baisant avec un autre, il sait que c’est à lui que je m’offre.
Je sais qu’en disant ces mots, j’abandonne mes valeurs qui sont le socle de mon éducation, de ma morale, de mon futur.
(À suivre)