n° 21127 | Fiche technique | 34143 caractères | 34143Temps de lecture estimé : 19 mn | 07/09/22 |
Résumé: Aux Assises, les coups de théâtre se sont succédés et les avocats de Julien ont promis un témoignage décisif : Marie Magnère risque d’en prendre pour son grade ! | ||||
Critères: fh amour voir caresses pénétratio -couple | ||||
Auteur : Claude Pessac Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Les barreaux Chapitre 03 / 03 | FIN de la série |
Résumé de l’épisode précédent :
Le profil de la plaignante s'est largement terni, la masseuse n'a pas les mains très propres et l'instruction du Juge Maillard a été démontée !
Une foule de journalistes se presse à l’ouverture de l’audience ce matin. Les révélations sur la liaison entre l’ex-juge Maillard et la plaignante ont fait du bruit hier et les chroniqueurs judiciaires espèrent quelques détails croustillants. Mais tout le monde pense que le Président Charton va annuler purement et simplement toute l’instruction et reporter le procès aux calendes grecques…
Le président Charton toise durement la salle dès son entrée. Son air particulièrement revêche calme instantanément la foule bavarde. Avec quelques mots concis, il annonce la poursuite des débats, son désir d’en finir au plus vite, et fait appeler le témoin de dernière minute de la défense.
Dans son box, l’accusé est toujours aussi apathique que les jours précédents. Détaché. Absent.
Alors qu’une jeune femme intimidée prend place à la barre, le Président lui débite la formule traditionnelle : nom, prénom, âge, profession…
La jeune femme ne peut continuer, l’accusé vient se lever d’un bond : il a reconnu sa voix !
Un formidable brouhaha emplit la salle d’audience et il faudra de longues minutes et beaucoup d’énergie au Président pour rétablir un calme relatif.
Appelée auprès des juges, Tamara, les yeux embués, explique :
Radieuse, l’avocat poursuit :
À la barre, après avoir terminé sa présentation, Marinette (qui n’a jamais aimé son prénom qu’elle juge démodé et se fait appeler Marie depuis toujours) raconte sa rencontre avec Julien la veille du jour des faits reprochés : Julien qui traverse SON jardin, Julien qui tombe sur elle, sur SA chilienne à ELLE ! Julien qui se blesse au genou et qu’elle soigne. Bien sûr, elle se garde de donner trop des détails sur leur coup de foudre mutuel et leurs ébats successifs, mais en dit suffisamment pour que chacun comprenne. La kiné donne aussi son diagnostic sur la sévérité de la blessure au genou et comment elle a immobilisé la jambe gauche de Julien dans des attelles.
Personne n’essaye de contredire son diagnostic : impossible de mettre en doute la compétence d’une professionnelle, qui s’est présentée comme membre du staff médical de l’Équipe de France de Jeu à XV. Excusez du peu !
Quelques effets de manches et Tamara prend son élan :
Les yeux subitement écarquillés, le juge Charton pointe en l’air son index, en signe d’assentiment surpris et satisfait !
La parole est rendue à Marinette Policant :
Un huissier, proche de Marie Magnère, ne peut s’empêcher de renifler l’air ambiant. Son petit sourire à l’adresse du président Charton n’échappe pas à Tamara qui avait déjà identifié l’entêtant Opium porté par la… victime.
Les anecdotes sont appréciées à leur juste valeur par la Cour !
Après cette intervention, le Président du tribunal avait rapidement clos les débats. Les réquisitions de l’Avocat Général et les plaidoiries des avocats avaient été les plus brèves et concises jamais prononcées dans ce prétoire ! Invité à s’exprimer à son tour, Julien Altmann avait visiblement hésité avant de se lever :
Parlant lentement, Julien paraissait étonné de chaque mot qui sortait de sa bouche, surpris par le ton et le son de sa voix qu’il semblait découvrir. Chaque mot prononcé lui était visiblement une victoire !
Prenant une longue inspiration et vrillant son regard dans celui de Marinette Policant, il en avait terminé de sa déclaration :
Le Jury n’avait délibéré que quelques petites minutes avant que le Président Charton ne revienne dans le prétoire : acquittement à l’unanimité du jury et libération immédiate seront les seuls éléments à retenir de sa déclaration.
Marie Magnère était sortie menottée de la Cour d’Assises pour être conduite directement à la PJ pour interrogatoire. Elle avait avoué calmement : se promenant dans l’allée piétonnière, elle avait vu Julien sortir de chez lui par la poterne, entrer en face dans un jardin. Elle l’avait suivi à distance, s’était cachée en voyant jaillir une femme nue des fourrés, femme qui était ensuite retournée dans le jardin. S’approchant précautionneusement, elle avait perçu leurs voix sans pouvoir comprendre ce qu’ils se disaient. Mais elle avait vite compris qu’ils s’envoyaient en l’air.
Marie Magnère avait commencé à s’échauffer :
La jeune femme était entrée dans une rage démente : il avait fallu trois baraqués pour la contenir et le médecin appelé pour lui administrer une dose de calmants, avait décidé, de la faire admettre au service psy de l’hôpital Pasteur. Mesure de sauvegarde.
Le Commandant Marquand avait été ravi par ces aveux circonstanciés ! Maillard l’avait snobé, pris de haut, caviardé, quasiment enterré, son rapport d’enquête ! Eh bien, il allait s’en mordre les doigts jusqu’aux coudes ! Marquand ne regrettait pas d’avoir prévenu la belle Tamara.
Ce connard va dérouiller ! Le député de la 3° peut dormir tranquille, le petit juge n’a plus aucun avenir politique. Plus d’avenir du tout en fait ! Sauf à en prendre plein la gueule et ailleurs en zonzon ! Un pervers, le petit juge ? Il va être comblé ! J’imagine l’accueil que vont lui réserver les mecs qu’il a envoyés en cabane !
oooOOOooo
Julien et Marinette étaient sortis du parking de la Cour d’Assises, cachés sous un plaid à l’arrière de la voiture d’Amir. Sur l’autoroute, huit motards, requis par le Juge Charton, avaient formé une ligne et sciemment ralenti la meute de journalistes afin qu’ils ne découvrent pas la véritable destination du véhicule. Lorsque celui-ci s’était trouvé hors de vue sur l’A35, les CRS avaient commencé à égarer les poursuivants, leur groupe se divisant pour prendre diverses directions.
Marinette avait suggéré d’aller chez elle plutôt que chez Julien où les journalistes s’agglutineraient sans doute très vite. De l’autre côté du rempart, dans sa maison au milieu du long chemin piétonnier, il y avait moins de risques qu’ils soient harcelés.
Lorsqu’ils s’étaient retrouvés seuls, Julien avait assez rapidement interrompu leurs effusions enfiévrées.
Cette déclaration fait fondre sa compagne qui l’embrasse à pleine bouche.
Marinette avait compris. Sous la douche, elle avait savonné son homme, de la tête aux pieds, passant rapidement sur son sexe en érection pourtant. Elle avait usé du gant de crin à sa demande, récurant son dos, ses jambes, son corps. Après, sur le lit, elle lui avait caressé le front, mais le temps d’y déposer un chaste baiser, Julien s’était déjà endormi.
oooOOOooo
Lorsqu’il s’éveille peu après 10 heures le lendemain, il est seul dans le lit. Il lui faut un sacré moment avant de réaliser où il se trouve. Après quelques instants de panique ahurie, il bondit hors de la chambre, passe par la salle de bains pour quelques ablutions – il veut être nickel pour sa belle – se recoiffe, puis, nu, affichant une érection formidable, il file vers la cuisine ou un méga brunch est servi sur la table-bar. Marinette, sourire aux lèvres, épanouie de bonheur, impatiente, lui fait face. Elle porte un baby-doll noir et diaphane dont les pans entrouverts ne cachent rien de son sexe épilé surmonté d’un fin ticket de métro.
Debout, les deux amants s’étreignent passionnément, furieusement. Leurs bouches collées semblent ne jamais vouloir se séparer tant leurs lèvres sont soudées. Leurs langues se mêlent et s’emmêlent, leurs souffles s’additionnent. Ils sont faim-fous l’un de l’autre, ils s’enivrent de leur passion, se saoulent de leur impatience commune.
Quand enfin ils reprennent leurs souffles, Julien repousse du bras les tasses, pots de confiture et autres gourmandises du petit-déj, saisit sa belle aux hanches, la soulève sans effort et l’assoit sur le bord de la table haute. Marinette se renverse en arrière, s’appuyant sur ses bras tendus derrière elle. Cette position propulse ses seins effrontés en avant. Une bouche avide s’empare de son sein gauche, des lèvres gourmandes engloutissent son téton grenu, l’asticotent, le pompent allègrement. Une langue maligne tournicote sur le bonbon durci de son tétin, le mâchouille gentiment, amoureusement pendant qu’une main légère flatte les courbes de l’autre néné.
Hier soir, son chéri dormant du sommeil du juste, Marinette avait passé un bon moment dans la salle de bains. Crème épilatoire et son racloir, petits coups de rasoir pour parfaire les contours de son mini buisson, pincette pour dénicher quelques rares poils rebelles et parachever le lissé parfait de son bijou moiré. Une opération somme toute plus compliquée qu’il n’y paraît quand le désir et l’impatience embrasent vos sens, déploient le feuilletage de vos babines graciles, érigent un guignol sensible qu’il ne faut surtout pas effleurer sous peine de déclencher un tsunami de miellat qui submergerait la ravine rosée. Marinette s’en était bien sortie, mais la manœuvre n’avait fait qu’exacerber son impatient désir. Elle avait alors un peu redouté que ce formidable bouillonnement conjugué à celui, bien compréhensible de Julien, ne les plonge le lendemain dans un tourbillon trop rapide, ne les embarquent dans un TGV lupanar qui bien sûr les mènerait tambour battant à l’extase, les laisseraient sûrement exsangues et étourdis, mais ne leur offrirait pas le loisir de se redécouvrir avec patience et tendresse.
« Bof, avait-elle pensé pour se consoler d’avance, nous brûlons d’un tel feu qu’un deuxième round nous offrira bien l’occasion de nous explorer l’un l’autre ».
Ce matin, sur cette table de bar, elle comprend que ses craintes étaient infondées. Si affamé qu’il soit d’elle, Julien s’attarde. Elle comprend qu’il muse sur sa peau, s’amuse des frissons que ses câlineries génèrent, il vagabonde sur son corps. Sa bouche, abandonnant la framboise carmine de son sein, glisse dans son cou, ripe vers le lobe de l’oreille alors que sa main droite a abandonné l’autre mont et que des doigts malins viennent effleurer la base de son crâne. Caresses traîtresses qui lui arrachent des soupirs d’aise. Soupirs qui se muent en râles réjouis lorsque la langue insidieuse s’en vient lécher le creux de son aisselle. La félonne baveuse trace ensuite une route rafraîchissante sur son flanc avant d’obliquer sur le ventre pour tournicoter autour de son nombril. Marinette n’aurait jamais pensé que l’ombilic puisse être zone érogène, mais le chatouillis humide lui offre des sensations surprenantes.
La gourmande fait le dos rond, rentre son ventre, propulse son bassin vers l’avant. Peut-être pour échapper à ces cajoleries inédites. Plus sûrement pour pousser son amant vers son triangle impatient ! Manœuvre réussie : des doigts ébouriffent les poils de sa mini touffe alors que la bouche en dessine savamment les contours.
Marinette replie ses jambes, cale ses talons sur le bord de la table et écartèle ses cuisses. Elle est certaine que son amant ne pourra résister à la fleur épanouie dans le vallon. Mais le bougre, loin de fondre sur la rose, pose sa bouche et ses doigts sur l’intérieur de ses cuisses, lèche et caresse le velours ici particulièrement satiné de sa peau.
« Le monstre ! Il ne voit pas que je n’en peux plus ! Je ne réponds plus de rien, moi, je suis out of control ! »
Pauvrette ! Il lui semble en effet que désormais son sexe embrasé vit sa propre aventure, indépendamment du reste de son corps, de son esprit, de sa conscience. Entre ses cuisses, son chaudron bouillotte, son bénitier valvule, valbulle, bubulle, son coquillage clabote. La matrice se tend et se détend, le conduit se serre et s’évase convulsivement. Spasmodiquement !
Les bras de Marinette ne la supportent plus, elle s’affale sur le plateau, tête renversée dans le vide. Dans un dernier effort, elle rue et, enfin, ô délices, le nez de son précieux amant plonge dans sa fente, écarte les collines dodues des grandes lèvres, se noie dans le plissé des petites. Julien boit à sa source tumultueuse, Julien lape sa myéline, Julien bouleverse ses replis intimes tout autant que ses sens exaspérés. Bienheureuse, Marinette ne cherche plus à contenir les vagues de frissons qui hérissent sa peau, ni les transes brigandines qui montent et montent encore à l’assaut de son corps, pas plus que leurs ressacs corsaires qui saccagent ses ultimes défenses, cisaillent résolument les derniers filins nerveux qui la retiennent encore sur terre. L’hallali est proche, elle est, consentante suppliciée, au fin bout de la planche des pirates, à deux doigts de tomber dans les flots : il suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste pour qu’elle bascule.
Un rien, un petit rien, comme le pouce qui s’enfourne dans sa caverne aux merveilles, un rien, un petit rien comme un bout du nez mutin qui bute résolument sur son détonateur. Alors, la planche des pirates, heureux trampoline, l’expédie dans les cieux, chaque effleurement de doigts, la moindre lampée sur son bouton la propulse de cumulus en nimbus, l’éparpille dans la voûte étincelante des prairies célestes. Marinette jouit, une transe unique et monstrueuse déferle à l’infini, la pulvérise encore et encore. Asphyxiée, suffocante, elle se noie voluptueusement dans les éthers volatiles, touche à l’horizon de délicieux enfers radieux, s’égare dans une petite mort lumineuse.
Elle est encore tremblante, époumonée, quand Julien glisse ses bras sous son torse et ses cuisses, la soulève comme un fétu de paille et la plaque contre lui. Abandonnée, les yeux clos, elle savoure les micro-spasmes qui, de loin en loin, courent encore sous sa peau, tentent de converger toujours vers son delta désormais apaisé, mais meurent avant le bout du chemin, tranquillement, comme des vagues anémiées.
Alors qu’il la porte vers la chambre, Julien s’extasie de ces petits séismes qu’il sent traverser encore sa belle épuisée par l’extase. Il sait que cet heureux cataclysme ne pourra se reproduire dans les instants prochains. Quelques aventures plus ou moins torrides et quatre années de mariage surtout lui ont permis de se forger un avis presque définitif sur la fable des orgasmes ravageurs systématiquement partagés des contes érotiques. Le brasier qui vient d’embraser si heureusement sa chérie a vraisemblablement carbonisé ses désirs immédiats. Mais si par bonheur, quelques flammèches avaient surnagé au raz-de-marée, peut-être le feu pourra-t-il être ranimé. Dans le meilleur des cas, ce ne sera plus l’incendie de Rome, mais que la chaleur d’un simple brasero l’échauffe quelque peu lui serait déjà un immense bonheur. Le plaisir de nos compagnes plongeant ses racines bien davantage dans l’âme romantique féminine, l’abnégation et le don de soi que dans les seules synapses nerveuses, la puissance des sentiments qui les submergent tous deux permettra peut-être un petit miracle…
Quand, déposée sur le lit, Marinette ouvre les yeux, presque à regret, Julien lui sourit. Ce n’est pas le sourire suffisant du mâle triomphant qu’il affiche, c’est le sourire timide, étonné, presque contrit, de l’amant simplement heureux d’avoir offert à sa partenaire un bonheur rare.
Délicatement, il caresse ses boucles, dépose des petits baisers sur son front et ses joues.
La fleur carmine, repue, a déjà quelque peu replié ses pétales, mais Julien sait comment ranimer la floraison. Se coulant entre les cuisses de sa belle, il glisse son membre entre les lèvres du fruit velouté, le fait coulisser doucement dans le fendu, effleurant par instant le bouton nacré. Il ne faut pas longtemps pour que la fleur s’épanouisse et se couvre de rosée. Il voit le rouge monter aux joues de sa belle, sa poitrine s’empourprer, ses tétons s’ériger. Il entend son souffle s’accélérer.
Julien promène son sexe dans la fente humide, teste l’ouverture de la grotte et comprend qu’il n’aura pas besoin d’un quelconque sésame pour en franchir le seuil.
La queue glisse sans encombre jusqu’au fond du conduit où elle reste immobile un moment. Les yeux dans les yeux, les amants savourent leur parfaite connexion : ils n’ont pas besoin de parler pour exprimer le ravissement béat qu’ils éprouvent, l’amour brûlant qui les étreint.
Quand Marinette ferme les yeux, Julien entame un travail de sape de longue haleine. Il faudra bien cela pour espérer transporter la belle au puits dormant. Le bâton turgide va et vient à bon rythme dans le vestibule velouté, s’en échappe pour harponner le clitoris tapi dans les nymphes ennoyées, replonge à l’assaut de l’étroite gangue. Ses navettes puissantes sont vaillamment accompagnées par Marinette qui roule du bassin, tangue et rue pour que le nœud racle bien sa voûte granuleuse, allume chacune des terminaisons nerveuses qui la tapisse.
Le souffle court, Marinette ressent les petites convulsions de plus en plus rapprochées du mandrin qui la taraude et l’impatience de ses propres chairs. Lorsque la queue tout à coup bute et s’immobilise au plus profond de son antre, elle ouvre des yeux écarquillés : il lui a semblé sentir la chaleur irradiante du premier jet de foutre. Une sensation presque inédite qui la sidère et la propulse dans le plaisir. Elle perçoit avec bonheur les convulsions qui accompagnent chacun des jets suivants, s’en réjouit si fort qu’elle rejoint son chéri vers des cimes étincelantes, fond de bonheur surtout aux ahanements de son amant en délivrance. Elle jouit, jouit simplement du plaisir qu’elle lui donne.
Première à reprendre pied, la jeune femme caresse doucement les joues et les cheveux de son chéri.
Marinette a bâillonné Julien, lui interdit de continuer. Il est toujours en elle, à peine amolli, et elle s’en amuse :
Elle est coquine, Marinette, qui a tout de même bien senti que la queue s’est un peu dégonflée.
Avec un petit rire moqueur, Marinette repousse son amant pour se lever prestement. Lorsqu’il se lève à son tour, elle l’attrape… par la queue et sans lâcher prise, elle file vers la cuisine. Elle ne le libère que lorsqu’il s’est assis sur la chaise haute : elle s’emploierait volontiers à redresser un certain monument désormais en péril, mais elle a pitié de son homme et va allumer la plaque pour faire monter le café dans la cafetière-moka.
Julien mange à belles dents, viennoiseries, fruits, fromages, charcutailles. Marinette le voit fermer les yeux par moments : visiblement, il savoure ses confitures maison, paraît s’étonner du goût des fraises du jardin, déguste le pâté de foie. Attablée en face de lui, la jeune femme s’émeut de ces radieuses satisfactions. Penchée en avant, les coudes sur le plateau et la tête entre ses mains, la coquine a volontairement posé ses seins sur le plateau. Ils ne sont pas si lourds pourtant ! Mais ces pêches blanches, curieusement couronnées de framboises grenues, sont des fruits trop tentants pour laisser Julien parfaitement indifférent : il dodeline doucement du chef en affichant une moue faussement réprobatrice.
Peu après, estimant que son bonhomme doit être calé désormais, Marinette se dit qu’il serait temps d’en venir à des choses plus sérieuses.
La bouche pleine, le bonhomme ne peut évidemment répondre et se contente de hausser épaules et sourcils en signe d’assentiment surpris.
Sidéré, Julien toussote en recrachant le noyau du fruit, déglutit péniblement, respire une goulée d’air frais et reste bouche bée.
Elle exagère Marinette ! Aurait-elle de lointaines origines marseillaises ? Son second envol a davantage ressemblé aux sauts de puce de l’Éole I de Clément Ader qu’à l’envol majestueux d’une énormissime Saturne 5 ! Une jouissounette en fait, délicieuse certes, mais fugace. Un demi-mensonge donc ou pour le moins, une gentille galéjade, mais qui atteint son but : Julien quitte son siège, contourne la table, empaume résolument les deux nichons tentateurs et fait tourner vers lui le siège de la provocatrice.
Avant que son amant n’écrase ses lèvres sur les siennes, la friponne attrape l’objet du délire et parvient à glisser encore :