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Temps de lecture estimé : 48 mn
25/02/23
Présentation:  Saga amoureuse d’un jeune patron
Résumé:  Amanda, la femme trafiquée du patron du héros, ne sera qu’un épisode sans lendemain, car apparaît bientôt une perle orientale.
Critères:  fh piscine voiture fellation pénétratio fsodo portrait
Auteur : Roy Suffer  (Vieil épicurien)            Envoi mini-message

Série : Femmes de patron

Chapitre 01 / 08
Amanda



Je le savais. Convoqué chez le boss, c’est toujours piégeux. Soit c’est pour te faire engueuler, soit c’est pour te passer de la pommade et là c’est pire. Il te presse à mort comme le dernier citron du mec qui traverse le désert. Je viens de me faire baiser en beauté. Un week-end foutu et une nuit à bosser sur ce maudit dossier Jap, car il ne me reste plus que vingt-quatre heures chrono pour le ficeler. Il faudrait au moins trois jours de boulot, et sans perdre de temps. Je me retire en laissant le gros satisfait, rallumant son cigare en jetant ses courtes papattes sur le bord du bureau. Il peut sourire derrière ses culs-de-bouteille, le tondu. Je passe chez Marilyn, c’est pas son nom, mais on l’appelle comme ça parce qu’elle est blonde avec plein de grosses bosses partout, surtout au niveau des nichons et du cul. En plus, elle a de l’humour et ça la fait marrer.



Je fourre le tout dans ma bagnole et je fous le camp furax. Marilyn, c’est pas une histoire d’amour, juste de cul. Au moins avec elle c’est clair. Elle aime ça, j’aime ça, elle est tout à fait baisable sans être canon, un peu trop grasse comme la vraie Marilyn. Mais pour la cravate de notaire ou la descente du grand canyon, y a pas au-dessus. Je suis sûr qu’elle est en train de faire son carnet d’adresses pour me remplacer dimanche, et elle a bien raison. Moi je vais me faire chier, je le sens bien. Et ça va commencer dans dix minutes avec ce foutu dossier.


J’ai même pas besoin de sonner, le portail est ouvert et tout vert. Y a un larbin en costard de jardinier, en train de balayer quelques feuilles mortes, qui le referme aussitôt derrière moi. L’allée serpente dans un petit bois, j’entrevois un étang entre les troncs, puis je déboule dans une clairière où trône le pavillon Fénisque du gros au centre d’une pelouse taillée au millimètre. On ne voit rien de la route et pour cause, la clairière est en léger creux et est cernée par la futaie. Sa niche est ce qu’on peut appeler une gentilhommière, genre trois cents mètres-carrés sur trois niveaux, de quoi loger un régiment. Toute en pierre de taille, genre tuffeau, des cheminées partout, et j’aperçois autour une piscine couverte et un terrain de tennis, quelques daims aussi qui font semblant de brouter le gazon ras. Putain, voilà où passe tout le fric qu’on s’échine à gagner ! J’arrête ma brouette ridicule devant l’immense perron, une soubrette en déguisement de soubrette vient à ma rencontre.



Je lui file un petit sac bandoulière où j’ai fourré vite fait une trousse de toilette, un slip propre et un polo, mais je garde avec moi la serviette contenant le précieux dossier pour lequel je n’ai dormi que deux heures. En plus, j’ai été obligé de retourner l’imprimer au bureau parce que j’avais oublié d’emporter le papier à en-tête. L’entrée monumentale passée, la bonniche m’introduit dans le bureau de Môssieur. Cossu est un mot faible. Il n’y a pas de dorures comme à l’Élysée, mais ce doit être un oubli, il doit attendre le contrat des Japonais pour les faire faire. C’est du bois, du sol au plafond, un mélange habile d’essences diverses, palissandre, acajou, citronnier, eucalyptus, et j’en passe, agencé avec goût et talent, qui met toute chose en valeur, voire en relief, en jouant sur les tons et les brillances des différentes essences. Remarquable. Les meubles en plaqué du bureau doivent lui paraître bien fades. Sa Gestée occupe l’énorme fauteuil de cuir qui a dû causer la mort d’au moins trois bovidés, et mes pas se perdent dans une collection de différents tapis plus épais que la pelouse. Ça doit lui chatouiller les dessous de bras, vu sa taille. En revanche, un tel matelas a failli m’être nécessaire quand Madame est apparue, tellement j’ai cru tomber à la renverse. Ah le vieux salaud ! Il l’a découpée dans un magazine, sa meuf ! Une beauté d’au moins un mètre soixante-quinze, plus dix de talons, fine et galbée comme une déesse, moulée à souhait dans un fourreau de soie sauvage entre beige et vieux rose, avec un décolleté d’un mètre dans le dos. Je salue poliment.



Ben non, faut pas qu’elle rie. Ça fait un peu comme l’âne avant qu’il braie, une sorte d’aller-retour bruyant de l’air par les narines. Bon, au moins, on sait d’entrée que, celle-là, il ne l’a pas trouvée dans l’annuaire des Nobel de l’année. Je me retourne vers le big boss et ouvre ma serviette.



La caille se suspend à mon coude et donne d’entrée le ton de la visite : hanche contre hanche, cuisse contre cuisse et poitrine écrasée contre mon biceps. M’est avis qu’il ne doit pas la faire grimper souvent aux rideaux, le Doudou. C’est vrai qu’il se prénomme Édouard. La salle à manger est colossale, avec une cheminée monumentale à rôtir un bœuf et une table ovale pour au moins trente convives.



Elle manœuvre une télécommande et un rideau en demi-cercle s’ouvre, découvrant une petite estrade ronde, moitié mordant sur la pièce, moitié dans une verrière donnant sur le parc. La table de trois est déjà dressée. Sympa. Nous passons par la cuisine, digne d’un resto étoilé, où un chef d’apparence italienne s’affaire sous sa toque elle-même sous une gigantesque hotte. Reste un immense salon où tout semble possible : armoire à apéros, armoire à digestifs, guéridons, tables de jeu et même tout au fond, un billard français à trois boules. Puis on grimpe à l’étage par un escalier de marbre conçu pour quatre de front et éclairé par un dôme du toit. Quatre chambres qui sont en fait quatre appartements avec chacun boudoir, dressing et salle de bain. Deux donnent sur des terrasses dominant le parc.



Et en plus, ils font chambre à part. Dans la chambre qui m’est dévolue, je retrouve mon maigre bagage ridicule de simplicité. Un tour sur la terrasse, équipée de deux chaises longues bain de soleil, et elle me désigne la piscine :



Elle tient à me montrer le dernier étage, tellement bien mansardé que seule une légère inclinaison du mur le trahit. Mais l’escalier est plus étroit et « la caille » me précède, tortillant son joli popotin à hauteur de mon pif. Le fourreau est si serré qu’il montre bien l’absence de culotte, si ce n’est éventuellement un string, mais je parierais pour une foufoune à l’air, ça doit l’exciter quand il y a des invités. Ça augure bien du bain de minuit. Nous débarquons sur un palier distribuant huit chambres dignes d’un quatre étoiles, avec chacune sa salle d’eau et sa douche à l’italienne. Un palace bien trop conséquent pour une ânesse et un cachalot. Dire que tout ça ne sert pratiquement à rien et qu’il y a tant de mal logés ! Me voilà avec une nausée sartrienne.


Quand nous redescendons, Doudou termine la lecture de mon dossier. Je suis inquiet parce que je vois de nombreuses traces de son Mont-Blanc sur mes feuilles.



Il sort son chéquier, gribouille, signe et me tend la vignette détachable. Cinq mille boules, c’est bon pour la trésorerie. J’avoue qu’avec autant de pommade je m’attendais au pire, mais pas à celle-là. Je ne sais pas trop quoi dire, sinon « merci, Monsieur le Directeur ».



La plaisanterie fait ricaner l’ânesse, moi pas trop. Que vont dire et penser les collègues ? Ça va jaser dans les couloirs. Au point où nous en sommes, je m’en ouvre à Édouard.



Apéro. Il sort un whisky de cinquante ans d’âge, un truc qui m’était inconnu, je ne savais même pas que ça existait.



Oui, mais un doigt boudiné de deux centimètres dans un godet de cristal lourd comme le poids d’un lanceur. À moi, il me met la dose, et la caille s’entame une bouteille de Dom Pérignon. Je déguste le nectar à petites gorgées prudentes, car avec le manque de sommeil, ça risque de me faucher. Au final, pas du tout. Au contraire, ça me refile la pêche et je vois soudain mon avenir tout en rose. Avec des épines, mais rose quand même. Le gros se pique le bide et avale une douzaine de pilules multicolores en faisant la grimace, puis nous attaquons le dîner dans cet espace rond du plus bel effet. Une lumière tamisée sourd d’une corniche sous plafond et permet de profiter du parc vivement éclairé. C’est somptueux. Nouveau riche, mais somptueux. Et dans les assiettes, c’est la tour d’Argent : carpaccio de saumon sauvage mariné au citron vert, toasts de caviar arrosés de vodka, bouquets de queues d’écrevisses « que Monsieur a pêché » tenus par des avocats et une sauce au piment, lamelles de magrets séparés de lamelles de foie gras… Un récital ! Chapeau au chef qui vient chercher ses compliments en jetant quelques coups d’œil libidineux à la maîtresse de maison ! M’est avis qu’il doit jouer les doublures de lit quand Doudou est absent, le rital. On nous sert le café dans l’immense salon où, là encore, la lumière savamment maîtrisée créée des îlots d’intimité. Édouard me propose un digestif, insistant pour que je goûte à ce vieil armagnac appelé « Vieille sans âge ».



Elle va avoir du mal à attendre minuit, même si nous n’en sommes plus très loin. L’alcool semble l’avoir libérée de toute retenue.



Nous essayons de bavarder pendant vingt bonnes minutes, mais j’avoue mon incompétence devant le vide absolu de la cervelle de mon interlocutrice. Après qu’elle m’eut exposé par le menu son amour total et éternel pour son Doudou qui l’a sortie de la misère pour lui faire une vie de princesse, pas un des sujets que je tente de lancer n’éveille le moindre écho. Le mieux est de se retirer dans nos appartements en attendant minuit. En passant dans le hall, elle pose son doigt sur ses lèvres, quitte ses escarpins et se dirige vers la porte de la cuisine qu’elle entrouvre silencieusement. Elle jette un regard et se retourne, pointant l’index vers moi en le pliant à plusieurs reprises. Je la rejoins en silence. De petits hoquets me parviennent. Je coule mon regard dans l’entrebâillement par-dessus la tête rousse d’Amanda devenue soudain plus petite de dix centimètres. La soubrette est là, cramponnée à la barre du piano, jupe relevée sur le dos et culotte au niveau des genoux. Le cuisinier toque toujours sur la tête, tablier sur l’épaule et jambes écartées, lui file de puissants coups de reins qui la font décoller du sol et lui provoquent ces hoquets de plaisir. Amanda, d’un mouvement de croupe, se colle à moi juste où il ne faudrait pas. Le spectacle et l’autre chaudasse qui se frotte à moi, je bande comme un étalon en train de saillir une licorne. Je sue à grosses gouttes, il est temps que je me retire. La caille referme la porte, prend ses godasses et monte les marches en oscillant du popotin comme si elle descendait la piste noire de Kitzbühel. Ça l’a rendue chaude à point, moi aussi, du reste.



Je mets ma montre à biper et je me vautre tout habillé sur le lit. En regardant le plafond, je prends peu à peu conscience de ce qui m’arrive. Héritier de la boîte… Tu parles d’une charge ! Un honneur, certes, mais que de soucis ! À combien il peut émarger le gros ? Je sais que ça se décide en Conseil d’Administration, avec des actionnaires qui touchent aussi leur part. Plus il les soigne, plus il palpe. Quatre employés de maison avec les charges, c’est déjà plus de cent mille euros par an. Et vu la baraque et le train de vie, il doit toucher au moins quatre fois ça. Ouais, quatre à cinq cent mille par an, putain ! Et combien il va me donner comme adjoint ? S’il me donne la moitié, je passe de soixante mille à deux cent mille. Oh le pied ! Mais non, c’est pas possible. Il me file royalement cinq mille comme gratification, et je suis content. Restons raisonnables. Si ça se trouve, il investit tout dans le personnel et ne touche pas plus de deux cent mille. Moi je n’aurai pas de personnel, du moins, pas à plein temps, une femme de ménage de temps en temps peut-être… Et puis pas une pétasse coûteuse comme sa caille. Non, une petite femme gentille et intelligente qui me fera au moins deux jolis marmots, une vie simple en somme, sans les artifices de la Côte d’Azur, sans yacht ni chalet à Courchevel. Quoiqu’un petit nid sur la côte normande et un petit bateau de pêche… « Bip-bip, bip-bip ». Ah, c’est déjà l’heure du bain. Je pose tout et j’enfile l’un des peignoirs de la salle de bains. Descente en silence pieds nus, le cuisinier a terminé ses galipettes.


Je m’égare un peu : la porte d’entrée est bouclée, je finis par trouver une porte arrière. Heureusement que la lune est pleine. Aïe les gravillons ! Non seulement ça fait du bruit, mais ça fait mal. Crétin, il y avait une allée dallée à deux mètres. Me voilà à la piscine, seul comme un con. Lapin ? Non, un frou-frou derrière moi et un autre peignoir apparaît dans la lumière blafarde. Elle ouvre, on entre, elle pose son peignoir, silhouette pâle absolument divine. Une fée de roman. Elle plonge, ça résonne. Je pose le mien et je la suis. Elle ne sait pas grand-chose, mais nage diablement bien. C’est vrai qu’elle est taillée pour ça, longue et fuselée. On se rejoint, on se touche, on se tient. Elle se colle à moi, m’enlace, je nous maintiens à la surface pour deux. Elle me roule un patin magistral et son ventre chaud écrase mon pénis qui se prend d’un grand émoi. Elle se laisse couler et me prend dans sa bouche, turlutte en apnée. Elle va bien devoir respirer. Justement, elle s’échappe, mais ressort à plusieurs mètres, filant vers l’autre bout du bassin. Je la poursuis. Dès que j’arrive, elle s’échappe, et ainsi de suite. Je parviens à lui saisir un pied, mais la prise est trop incertaine, elle se libère et crawle jusqu’à l’échelle. Elle m’empêche d’approcher en me balançant des paquets d’eau avec le pied, puis fait volte-face et disparaît dans le pool house. Je sors à sa poursuite. J’ouvre la porte, noir total et lieu inconnu… La porte claque derrière moi et elle me saute dessus, elle était cachée derrière. Nouveau baiser profond à en perdre haleine. Je la palpe, dos, chute de reins, fesses, je remonte à ses seins.




  • — Oh, Monsieur, excusez-moi, je suis désolée, je me suis trompée.
  • — Vraiment ? Je croyais, j’espérais que vous alliez les garder pour vous.
  • — Ah ben non, ça jamais, je ne suis pas une voleuse, mais… votre gros billet m’a troublée. Je vous demande pardon…




  • — Allons, allons, il n’y a pas de mal et en plus vous avez réparé votre erreur en vous excusant. Tout va bien. Venez, on va boire un verre pour vous remettre.
  • — J’peux pas, il faut que je retourne à la boutique.
  • — Vous sortez dans combien de temps ?
  • — Une heure environ.
  • — Eh bien, dans une heure, je vous attendrai là, dans ce café en face, d’accord ?
  • — Oui.



On a fait ça sur une brouette de plage, comme des dingues, dessus, dessous, assis, debout, couchés, par-devant et par-derrière jusqu’à deux plombes du mat’. J’avais rarement, même jamais, connu telle voracité chez une femme. Une fois encore, force était de constater que son savoir-faire compensait l’absence de savoir. Elle n’avait pas son pareil pour me remettre en forme en quelques coups de poignet et de langue. Quand sa fripounette doublement servie ressembla à un pot de mayonnaise, je n’eus d’autre solution que d’emprunter la voie secondaire qui, malgré ses protestations pour la forme, n’en était plus à son inauguration. Vidé trois fois, pour un type qui n’avait pas dormi la veille, je n’ai pas eu besoin de berceuse. Réveillé vers neuf heures, j’ai pris une bonne douche pour quitter complètement les nimbes et je suis descendu, me demandant si la belle Mireille/Amanda n’aurait pas quelques difficultés pour s’asseoir aujourd’hui. La soubrette, bien ramonée elle aussi, était dans le hall.



Deux grandes tasses de café et un jus d’orange plus tard, j’ai pris une pomme pour croquer en traversant la pelouse. Ce qui me trottait dans la tête depuis le réveil était cette question : Amanda faisait-elle partie de « l’héritage » ? Ce bain de minuit pour le moins scabreux n’était-il pas un coup monté pour me refiler le tout ? Doudou était sur un ponton, le cul en l’air, relevant une à une les balances posées la veille. Le bougre avait déjà rempli la moitié d’un seau de bestioles pinçantes et carnivores.



Je suis monté dans une barque en plastique munie d’un moteur électrique très silencieux. C’est lui-même qui, en quelque sorte, aborda le sujet :



Je suis parti après l’heure du thé qui enchaînait avec un déjeuner copieux et bien arrosé, laissant derrière moi les regards énamourés d’Amanda et bienveillants d’Édouard. Finalement, le boss se sentait au bout du rouleau, malade, impuissant, et tout son pognon ne pouvait rien contre la solitude, pas plus que sa poupée Barbès. C’était une bonne leçon de vie : ce fils de paysan vrai et sincère s’était égaré en croyant au pouvoir de l’argent, il faudra que je veille à ne pas m’y perdre à mon tour. Pourtant je passe mon lundi à dépenser mes cinq mille balles et plus en costards, chemises, cravates et godasses. L’habit ne fait pas le moine, le costard ne fait pas le patron, mais les codes sociaux restent ce qu’ils sont. Je ne suis pas dans une start-up californienne, je suis dans une société bien franchouillarde où les gens sont sensibles autant à l’apparence qu’à la compétence.


Le mardi est décisif, je le sais, et j’ai une boule qui monte et descend dans ma gorge. Les personnels sont briffés, pour la première fois ils se lèvent à mon approche et me disent « bonjour, Monsieur ». Ça change du « salut, Jérôme » habituel, mais je sais que c’est un passage obligé. En situation de direction, une distance est nécessaire, je ne fais plus partie de leur monde. Je ne passe pas à la compta, c’est la compta qui vient à moi pour me faire signer un avenant à mon contrat. Je toucherai donc la moitié du salaire du patron, soit cent-vingt-mille euros par an, dix mille par mois, le double de mon salaire précédent. Plutôt pas mal, mais moins que j’aurais cru. J’ai également un tas de paperasses à signer, notamment des procurations : Édouard me donne à peu près les pleins pouvoirs. Ainsi, le dossier japonais que j’ai finalisé la veille, je peux le signer moi-même et l’envoyer au traducteur. Ce que je fais avant de me plonger en bras de chemise dans le dossier Saint-Gobain. Je mets une équipe sur le coup, les meilleurs dans tous les domaines. Je travaille enfin comme je veux, briefing quotidien, grand schéma mural, tous les tenants et aboutissants, nous traquons leurs failles, celles qui justifient nos services. En une quinzaine, cette grosse entreprise devient pour nous un colosse aux pieds d’argile. Nous débusquons trois failles qui, bien exploitées, peuvent mettre l’entreprise en péril. Je monte trois dossiers : analyse, remédiation, stratégie. Et je vais voir Édouard. Malgré l’accueil enthousiaste d’Amanda, nous nous enfermons dans son bureau. Il lit le dossier « analyse ».



Bon, ben c’est râpé encore une fois pour Marilyn. Après tout, c’est aussi bien, ma nouvelle position ne me permet plus ces rapports licencieux avec le personnel. Dès le lendemain, je briffe ma petite équipe et nous transformons un bureau en PC d’attaque informatique. Quand tout est prêt, chacun à son poste, je lance l’attaque sur une filiale du roi du verre. Les systèmes boursiers sont terrifiants : les ordinateurs réagissent instantanément avant même que ceux qui les pilotent aient pris conscience de l’événement. En moins de trente minutes, des centaines de milliers d’euros se déplacent automatiquement d’un compte à un autre. Les actions de la filiale grimpent en flèche alors que celles de la maison mère, qui résistent un quart d’heure, se mettent à plonger. Comme prévu. Plus que prévu. Les compteurs s’affolent, et rien qu’avec trente mille euros, environ un millier d’actions, le cours de la maison-mère perd quatre pour cent, une fortune de près d’un million d’euros. Ça suffit pour une démonstration, je revends et, en fait de perte, j’empoche au passage près de deux mille euros de bénéfice. Il faut bien une autre demi-heure pour que les choses se stabilisent côté filiale, quant à la maison mère elle descend en décalage jusqu’à moins cinq et remonte lentement pour terminer à moins deux en clôture. Je ne doute pas que tout rentrera dans l’ordre dès le lendemain et j’envoie mon message au miroitier. Effet escompté, le PDG soi-même nous invite à déjeuner le surlendemain, Édouard et moi. Il est aux anges, le gros.


Mais quand une chose va, une autre part en vrille… et il faut assurer, c’est le propre du chef. Le fameux dossier japonais nous est renvoyé (l’exemplaire en japonais), avec un courrier incendiaire en anglais dont je ne comprends pas la raison. J’avais pourtant choisi mes mots et mes formules, sachant combien les Asiatiques sont sensibles à la forme. Problème de traduction ? Peut-être. Je me tourne vers le traducteur, une boîte qui ne fait que ça pour les échanges internationaux. Et l’on m’explique qu’il est difficile de trouver un traducteur français japonais en France, et donc que le texte a d’abord été traduit en anglais puis envoyé par mail à un traducteur de Hong-kong, qui travaille très vite et très bien… Tu parles, c’est quoi ce bordel ? Au prix où on les paye. Direction Institut des langues orientales, une secrétaire très sympa. Elle me signifie que la traduction ce n’est pas leur boulot, mais, après quelques jérémiades, elle accepte de me donner les coordonnées de quelqu’un qui, éventuellement, pourrait nous aider à sortir de l’ornière. J’appelle, une voix chaude et profonde me répond, je lui expose mon problème.



Nous allons au déjeuner, palace parisien. Le PDG est flanqué de son directeur financier et d’un directeur exécutif. Il doit exécuter les basses œuvres puisqu’il attaque bille en tête, limite insultant, dénonçant ma pratique indigne et dangereuse, en tout cas irresponsable.



Sur un signe du Président agacé, les choses se font vite. Le juteux contrat, épluché pendant le repas par le directeur Financier, est signé. Le tout se termine par des poignées de mains. Le seul mot du Président à mon égard est « merci ». Nous le laissons en grande discussion avec mon boss qui semble se confondre en remerciements. Son affaire est en bonne voie.



Il est content, un stress en moins, il va pouvoir parachever l’œuvre de sa vie. Ça me va aussi. Je dépose Edouard chez lui avant de retourner au bureau. Là, surprise. Et c’en est une. Mes collaborateurs ont installé sur un coin de mon bureau la spécialiste des langues orientales. La Madone ! Une Eurasienne qui a pris le meilleur des deux côtés. Une peau d’albâtre presque transparente, assez grande, mais pas trop, moulée dans un deux-pièces orangé qui met en valeur sa taille fine, son balcon généreux et son fessier rebondi, contrairement à celui des Asiatiques. D’ailleurs de Japonais, elle a surtout les yeux, très en amandes, et le comportement. Debout avec les pieds rentrés, elle me présente à deux mains sa petite carte de visite avec une révérence respectueuse. Juste le temps de refermer ma bouche et je suis à vous. Ce n’est pas que ce soit la beauté de l’année qui fera la une de tous les magazines, ce n’est qu’une jolie jeune femme, mais avec tout ce que j’aime. Une synthèse de mes préférences. J’en suis chaviré, faut me remettre et ne rien laisser paraître.



Je délègue provisoirement le dossier « miroir » à mon équipe pour m’enfermer avec Mahoko sur la refonte du dossier japonais. Elle s’assied près de moi pour regarder l’écran à deux, et ça m’emporte sur un petit nuage. Sa poitrine empiète de vingt centimètres sur le bureau, ses cuisses musclées me font de l’œil à chaque fois qu’elle les croise ou les décroise dans un crissement érotique de nylon. Son parfum, exotique et subtil, n’est perceptible qu’en grande proximité, une fragrance musquée teintée d’ylang-ylang, dirais-je. Nous travaillons vite et bien, et je commence à bien entrer dans les méandres diplomatiques à la japonaise. Il faut dire que tout n’est qu’affaire de présentation, la substantifique moelle est préexistante. Je l’emmène déjeuner. Croyant lui faire plaisir, je choisis le restaurant japonais du coin, assez chic et cher. Elle choisit, elle commande et échange trois mots avec le serveur.



De fait, elle chipote, malgré une aisance innée à manipuler les baguettes, qui m’encombrent un brin. J’ai droit à mon cours particulier de tenue de baguettes, ses petites mains blanches sur les miennes. C’est pourtant si simple quand on sait le faire. Elle ne trouve que le riz « convenable », moi je me suis régalé. Nous retournons au boulot et de fait, le soir, le contenu du nouveau dossier est pratiquement terminé avant traduction.



Je la conduis jusque chez elle en suivant ses indications. Ses cuisses sont fabuleuses et mes regards s’égarent. Petit appartement dans un immeuble banal. Mais quand on entre, surprise. La porte s’ouvre sur une petite entrée de trois mètres carrés avec un seul petit meuble à chaussures où elle pose clés et sac à main. Elle en sort une paire de… savates, ou pantoufles, enfin une sorte d’étui de feutrine sans talon, les siennes sont déjà sorties. Elle pose ses chaussures et m’invite à en faire de même, « pour respecter la tradition ». C’est ainsi équipés que nous pouvons grimper la marche qui délimite l’entrée d’un parquet miroir parfaitement net et lustré. Il y a là un petit salon de cuir avec un téléviseur géant, et plus loin une table avec quatre chaises, collée à une ouverture rectangulaire donnant sur une cuisine-couloir, tout sous la main en un seul geste. Moi qui aime les grands espaces, ça me paraît ridiculement petit, mais en même temps cela semble très fonctionnel. Je ne verrai pas l’autre partie, chambres et salle de bain. Elle me propose un apéritif, je demande un whisky, elle se prépare en un clin d’œil un grand bol de thé.



Elle disparaît non sans m’avoir allumé le téléviseur. Heureusement, l’attente est un peu longue, j’ai le temps de voir la météo et presque tout le journal. Mais quand elle réapparaît, quel choc ! Ses cheveux attachés en chignon, un kimono de soie bleu nuit ceint dune énorme bande chamarrée attachée dans le dos par un nœud complexe et énorme, petites chaussettes blanches, elle marche à petits pas. Elle descend dans l’entrée et chausse des sandales de bois tenues par des sangles de cuir avec deux barres en dessous.



Je la suis et la fais monter dans mon carrosse. Quelques passants se retournent sur elle, interloqués. Elle me guide jusqu’à une maison d’apparence fort banale. En chemin, elle commente :



Une petite plaque de cuivre portant quelques idéogrammes doit indiquer aux seuls initiés qu’il s’agit d’un restaurant. Cependant, à voir le nombre de cases remplies de chaussures, il doit y avoir pas mal de monde. Une dame également en costume traditionnel nous salue à plusieurs reprises et semble ravie de recevoir Mahoko. Elle nous conduit jusqu’au second étage, où une porte coulissante donne accès à un petit salon meublé d’une table basse et de deux coussins. Nous nous installons, assis sur les talons. Très vite, une autre dame vient préparer devant nous une théière de liquide verdâtre et brûlant, nous offrant une petite tasse à chacun.



Bon, moi qui pensais qu’un petit rosé de Provence allait bien avec les repas asiatiques, c’est raté. Au bout de quelques minutes, les genoux commencent à me faire terriblement mal, et j’ai la sensation de ne plus avoir de sang dans les mollets. Je m’en confie à Mahoko qui me suggère de passer en tailleur. Ça va un peu mieux, surtout en posant la veste. Une cloison latérale coulisse et un vieil homme, lui aussi en kimono, apparaît derrière un curieux engin métallique, une table chaude. En fait, elle ne semble chaude qu’au milieu et froide sur les bords. Ainsi, par la position des aliments, il module la cuisson à son gré. À partir de là, c’est une cascade de couleurs, de parfums, de crépitements, succession de gestes très précis qui font virevolter les aliments, les enflamment au saké, les arrosent de gouttes d’un citron dont le jus coule le long de la lame d’un sabre. Le tout nous arrive dans des bols ou des coupelles, qu’une dame nous sert, accompagné de différentes sauces, au soja, au gingembre et à je ne sais quoi encore. C’est bon à pleurer ! Un feu d’artifice pour les papilles à chaque bouchée. La leçon de baguettes de midi m’est précieuse, je m’en tire avec les honneurs. Mais jusqu’aux desserts, eux aussi variés, nombreux et en petite quantité, je suis épaté. Ces gommes au sésame, ces perles de yuzu, ces baies de cornouiller, ces « amours en cages »… Ah ! Quel régal et que de surprises ! Vient ensuite le moment du saké, pas du tout dans ces tasses à fonds licencieux, une simple tasse blanche très fine pour un alcool très, très vieux, que nous dégustons lentement à petites lèvres alors qu’une vraie geisha vient chanter un chant traditionnel en s’accompagnant d’une sorte de cithare. C’est magnifique et troublant à la fois, même si je n’y comprends rien. Mahoko, qui comprend, baisse les yeux et rougit. Quand je lui demande une fois sortis le pourquoi de cette gêne, elle refuse dans un premier temps de me répondre. Mais devant mon air frustré et mon regard insistant, elle explique :



J’ai rêvé d’elle toute la nuit. Sa bouche en cœur se refermait sur mon pénis et ses grands yeux noisette cherchaient à lire le plaisir dans mon regard. J’ai failli éjaculer dans les draps comme un ado. Et pourtant, à chaque fois que j’allais la découvrir nue, son image disparaissait. Je me suis réveillé frustré, mais impatient de la revoir. Elle est bien plus belle que dans mon rêve.



Elle tape le document en japonais sur son ordinateur et me sort un format horizontal, paysage, qui se lit de droite à gauche et de haut en bas. Pas du tout ce qu’avait fait le traducteur. Je ne lui suis d’aucune utilité, j’en profite pour régler les affaires courantes et la regarder à la dérobée. Elle est vraiment taillée pleine pulpe et pas du tout trafiquée. La beauté exotique à l’état pur. Putain, je suis en train de tomber amoureux, moi. Quand elle a terminé, nous retournons déjeuner ensemble, cette fois dans une brasserie franchouillarde. Aucune importance, je suis avec elle. Nous reparlons de la veille et de ce dîner, elle insiste sur le fait que ce qu’on a mangé était vraiment excellent, supérieur à la majorité des restaurants du Japon et pourtant si loin. Je m’aperçois soudain, en questionnant sur le prix, que je ne l’ai pas vue payer.



Et dire qu’il me faut passer le week-end chez Édouard… Avec cette folasse de Mireille-Amanda qui va vouloir se faire sauter, c’est sûr. Un moment, l’idée me traverse l’esprit de l’emmener avec moi, mais elle refuse catégoriquement : ce serait presque officialiser une liaison qui n’existe pas, ça ne se fait pas.



Bref, j’irai seul à ce week-end. Cependant, Amanda m’inspire autant qu’un plongeon depuis un pont de la Seine. Toute ma tête est occupée par Mahoko et, alors que je n’ai plus réellement besoin d’elle pour le moment, je la garde avec moi sous le prétexte de continuer mon initiation et ma préparation. J’apprends quelques mots de japonais, des attitudes, pour toutes les circonstances que nous sommes susceptibles de rencontrer lors de la visite espérée. J’en profite pour l’emmener tester différentes choses, une guinguette avec ses cuisses de grenouilles et son bal musette, des moules-frites, des spécialités de différents terroirs… Juste histoire de passer plus de temps avec elle. Un soir, je lui propose d’aller danser.



Alors nous flânons le long d’un canal, dans la cité illuminée… Je suis bien avec elle, je voudrais que ces instants durent une éternité.



Quelle finesse, quelle perception extrasensorielle ! Cette nana me fascine. Et son profil de médaille également. Elle a un petit nez tout droit avec des narines délicates qui palpitent lorsqu’elle s’enflamme. Sa mâchoire est carrée, son menton nordique, volontaire. Et cette peau qui semble d’une infinie douceur, ce cou délié parsemé de petits cheveux qui poussent librement. Un baiser dans son cou, j’en rêve…


Week-end pénible par avance, pourtant j’aime bien Édouard. Bien que ce soit l’anniversaire d’Amanda, je suis évidemment le seul invité. Édouard m’a chargé de passer chercher son cadeau, un cabriolet FIAT 124 Spider blanc, une petite merveille très élégante et racée, bien plus que d’autres beaucoup beaucoup plus coûteuses. Tenu dans la confidence, j’avais accordé mon cadeau à cette auto, en restant plus modeste, quoiqu’un peu estomaqué par les prix des grandes marques : un ensemble de voyage Guitton, de la grande valise à la pochette en passant par la moyenne, la petite, le vanity, sans oublier les gants de conduite et la grande écharpe blanche pour couvrir la tête à la Grace Kelly. Quand je me suis arrêté devant le perron, elle est venue à ma rencontre, déjà chaude comme une cocotte-minute sous pression.



Une gamine sous le sapin le jour de Noël ! Elle a battu des mains, sauté en l’air, fait le tour, touché, elle s’est couchée sur le capot en frétillant du popotin… Un cirque, mes aïeux ! Je ne pouvais que comparer avec la retenue de Mahoko, son humilité et ses courbettes respectueuses. Édouard a eu droit à une effusion de gros baisers qui l’a laissé maculé de rouge à lèvres, et il a fallu que j’ouvre moi-même le coffre pour qu’elle découvre mon cadeau. Nouvelles effusions, sa cuisse entre les miennes en me frottant bien l’entrejambe. On l’a laissée avec ses jouets, prétextant d’aller aux écrevisses. Assis sur le ponton, les pieds au-dessus de l’eau, je passe une à une les balances à Édouard qui les appâte en débitant une grosse pièce de bœuf. Je fais le point avec lui. La réaction des Japonais l’étonne, mais il me félicite d’avoir trouvé la perle qui doit nous permettre de sortir de cette impasse. Mais seul le dossier Saint-Gobain semble l’intéresser, il suit son cours. Mais je reviens sur le Japon.



Il y eut l’apéritif, officiellement à la santé d’Amanda, officieusement à mes amours, un dîner somptueux durant lequel il devait se passer des choses en cuisine, car la soubrette était tout émoustillée en nous desservant. Puis mon patron est allé se coucher. Inévitablement, Amanda s’est aussitôt déchaînée. Il a fallu un premier tour sur le billard, un second sur le balcon de ma chambre. Ce fut sans enthousiasme, je pensais à Mahoko en lui ramonant le cul mécaniquement. Le lendemain, je suis descendu frais et dispo à sept heures et demie, le premier. La table du petit-déjeuner n’était pas encore dressée, du coup Sophie, la soubrette, fit un bond en me voyant.



Mon café avalé, je rêvassais en admirant les rayons orangés du soleil levant jouer dans les arbres et les derniers voiles de brume sur l’étang. C’est joli, certes, mais quel isolement ! Un seul invité à l’anniversaire de sa femme, plus de gens de maison que d’occupants. Il faut vraiment être né là. Non pas que je préfère la ville, mais tout de même, on attraperait vite le bourdon ici. Comment va-t-il vivre sa retraite ? Aura-t-il le temps d’en profiter ? Et que fera sa « caille » de tout cela après ? Sur ces pensées, Édouard débarque et avale sa douzaine de médocs.



Nous descendons aux écrevisses et, comme la dernière fois, il en ramasse un plein seau.



Pour passer le temps, je m’empare de la canne à lancer et je fais quelques coulées. Après avoir ramené quelques herbes, soudain c’est la touche, la bonne. La canne se plie, le moulinet siffle, le fil change de direction. Sensation exaltante d’une vie invisible qui lutte et se débat au fond de l’eau sombre. Édouard court chercher une épuisette. Il a bien le temps, car il me faudra lutter plus d’une demi-heure avant que le poisson, fatigué, ne se rende. La bête est magnifique, environ soixante-quinze centimètres et six ou sept livres.



Ah ça, pour être réveillée… Nous avons à peine franchi la grille qu’elle s’engage dans une allée cavalière en pleine forêt.



Elle se rue sur mon pantalon et en sort l’objet de ses convoitises. Dès que je suis au garde-à-vous, elle arrache presque son chemisier et sa jupe blancs, ne gardant que ses escarpins et son écharpe.



Bon, quand faut y aller, faut y aller. On commence sur les sièges basculés, on fait un tour sur la malle arrière et on termine sur le capot tiède. Elle dégouline de sperme et de cyprine, mon paquet de kleenex pocket y passe. Il faut éviter de tacher les sièges de cuir, bien qu’ils soient traités contre la pluie, et surtout de rentrer avec une grosse tache au cul. Je lui annonce que c’est la dernière fois parce que j’ai rencontré quelqu’un dont je suis très amoureux. Elle me dépose rapidement et repart sans dire un mot. Ouf ! Mais ce n’est pas aujourd’hui que je tenterai de mettre Mahoko dans mon lit, j’ai les couilles vidées et le pénis douloureux. Quelle folle !