n° 21627 | Fiche technique | 27176 caractères | 27176Temps de lecture estimé : 18 mn | 21/03/23 |
Résumé: La belle au bois dormant s’éveille. Quelle sera son attitude vis-à-vis de Théo. Rejet ? | ||||
Critères: fh jeunes amour voir caresses pénétratio init -initiatiq -prememois | ||||
Auteur : Claude Pessac Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Méli-mélo trémolos Chapitre 03 / 04 | Épisode suivant |
Résumé des épisodes précédents :
Françoise, victime d’un accident, est dans le coma. Théo, fou amoureux, angoisse sévère
Françoise a à peine ouvert les yeux lorsqu’il est entré dans la chambre. Sa voix est faible, rauque, voilée. Mais ce qui est clair, c’est le ton employé : sarcastique, hautain, hostile ! Méprisant ?
La jeune fille garde les yeux fermés.
Debout à côté du lit, Théo se liquéfie. Il n’a pas besoin de se voir dans une glace pour comprendre qu’il est livide à cet instant. Il n’était déjà pas bien fiérot au moment d’entrer dans la chambre, mais là, il n’est plus qu’un spectre évaporé.
Répondre ? Mais que pourrait-il dire ? De toute façon, il est bien incapable de prononcer un seul mot, une énorme boule d’angoisse bloque sa trachée. Ses illusions, ses rêves, tous ses rêves viennent de s’effondrer comme un château de cartes.
La voix de Françoise s’est légèrement adoucie, elle est plus chaleureuse, lui semble-t-il. Elle le fixe désormais, sans que le jeune homme puisse déceler dans son regard la moindre trace de chaleur ou de complicité. Il parvient à afficher un pauvre sourire en secouant la tête doucement en signe de dénégation.
D’un geste, la jeune fille lui fait signe d’approcher, renouvelle l’invite pour qu’il se penche sur elle.
Cette fois, le ton est enjoué, et la petite insulte semble familière, complice. Tendre ? Le regard s’est éclairci et paraît refléter le timide sourire qui se dessine sur les lèvres pâles. Françoise renouvelle son geste, les deux visages ne sont plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.
Une bouffée de bonheur submerge Théo, réchauffe instantanément ses joues, fait caracoler son cœur. Tremblant, merveilleusement épouvanté, il se penche encore, son visage franchit les derniers centimètres qui les séparent. Sa bouche vient délicatement déposer un léger baiser sur les lèvres offertes. Le couple oui « couple », car cet innocent baiser vient de sceller leur amour, le couple se regarde avec une tendresse infinie, les regards se perdent l’un dans l’autre.
Les murs de la chambre s’évanouissent, une aveuglante clarté les baigne, un vent chargé de mille parfums les étourdit.
Puis reprenant son souffle et trouvant dans sa voix les accents les plus graves, il ajoute solennellement :
oooOOOooo
Avant qu’il n’entre dans la chambre, le Professeur Sarkim avait prévenu :
Il leur avait fallu en effet de la patience. Lorsqu’elle avait quitté l’hôpital, Françoise avait été expédiée en maison de repos, puis en centre de thalassothérapie à l’autre bout de la France. Un peu plus de sept semaines au total, un programme de remise en forme, thalasso, kiné, massages et tout le toutim organisé et offert par le très paternel professeur Sarkim !
Depuis qu’elle est enfin rentrée, réparée, requinquée, Théo passe ses journées chez elle. Les tourtereaux ne se quittent plus. Les câlineries succèdent aux embrassades passionnées, les étreintes ferventes aux enlacements langoureux, les confidences romantiques aux aveux enflammés. C’est à peine s’ils trouvent le temps de manger, jamais aux heures traditionnelles, d’ailleurs. Ils sortent peu, si ce n’est pour faire un saut chez lui où Christelle les accueille avec gentillesse. Et s’ils sont sincèrement heureux de voir débarquer Alejandra et Jean-Phi au moins une fois par jour, il ne faut pas que ces visites s’éternisent trop malgré tout : Youpi – Ouf ! C’est qu’ils ont un sacré programme d’exercices de respirations conjuguées et d’asphyxies… asphyxiantes à tenir !
Leurs étreintes restent cependant mesurées, fort chastes en tout cas. Si dans leurs embrassades passionnées, Théo laisse remonter une main aventureuse sur son flanc, avant même que la patte-croche n’oblique vers la poitrine, Françoise, d’un minuscule mouvement d’épaules ou par une légère dérobade du torse lui signifie les limites à ne pas franchir. Ce n’est pas que la jeune fille soit prude au-delà de la raison, ni qu’elle refuse catégoriquement de se livrer –, elle se reconnaît être chaude comme la braise, submergée de désir –, mais ces reculades sont quasi involontaires, réactions de défenses automatiques de son corps.
Théo n’insiste jamais dans ces cas-là. Aussi frustré qu’il soit, il connaît les traumatismes de sa délicieuse amie. Entre les moqueries imbéciles d’un goujat idiot et surtout, l’agression au minium, il comprend le complexe de sa douce au sujet de ses seins minimums, il sait que le moindre faux pas sur ce terrain miné pourrait atomiser la confiance qu’elle a en lui. Théo donc ronge son frein, Théo calme ses ardeurs et remballe sagement ses munitions dans la soute ! Patience, avait dit le Professeur, elle est fragile ! Alors donc, Théo… patiente !
Hier, lorsque Françoise lui avait demandé de ne pas rentrer chez lui, Théo avait cru que l’heure du grand soir avait sonné, mais sa compagne l’avait immédiatement douché :
Sans doute avait-elle vu la petite lueur lubrique qui s’était spontanément allumée dans le regard de son galant au moment de l’invitation. Pour atténuer son dépit, elle avait ajouté, d’une voix particulièrement éteinte pour qu’il comprenne combien il lui en coûtait à elle aussi de ne pas céder :
Ce rappel de l’abnégation qui avait été sienne peu de temps auparavant avait vaguement consolé Théo. N’empêche que, longtemps, il avait espéré que la longue brune (aux cheveux bien courts encore) changerait d’avis et viendrait se glisser sous ses draps. À minuit passé, fatigué, mais trop énervé pour tomber dans les bras de Morphée, il avait compris qu’il allait devoir jouer une sara…bande sur le roseau à un trou. Ce concertino l’avait relativement apaisé, mais il en était resté vaguement honteux. Tout de même, patience et abstinence ont des limites vite atteintes quand des quéquettes de moins de vingt ans ne peuvent pas… cons prendre !
oooOOOooo
Ce matin, Françoise avait fait montre d’autorité.
Comme Théo avait ouvert de grands yeux ébahis, elle avait enchaîné :
Se plantant devant lui, les mains sur les hanches, Princesse Mini Boobs riait sous cape :
Théo avait dû réfléchir avant de tilter !
Le baiser passionné que Françoise lui offrit alors permit à Théo d’apprécier enfin le goût du mélange jasmin-bergamote !
oooOOOooo
Avant de passer à table (sur laquelle elle a allumé deux bougies : un dîner aux chandelles… à midi moins le quart, ça fait beaucoup rire Théo), Françoise disparaît quelques instants. Au retour, elle porte toujours ce jean qui lui moule un adorable petit cul, mais elle a échangé son banal t-shirt à manches longues contre un petit haut qui balance entre cache-cœurs dont les pans sont noués sur la poitrine et crop top à fines bretelles, assez court pour dévoiler son nombril. Détail important qui saute aux yeux, différence essentielle qui fait la joie de Théo : la disparition du soutien-gorge de la demoiselle (enfin… de son cache-tétons).
La blanquette ne décrochera sûrement pas trois étoiles, le riz est trop cuit et fade, mais quelle importance ? Les amoureux se mangent, se dévorent des yeux, du moins lorsque le regard du roi de la fête n’est pas verrouillé sur des ombres sombres qui transparaissent sous le tissu du boléro diaphane. Régulièrement, les deux chéris se prennent tendrement la main à travers la table, se lèvent à demi au-dessus des assiettes pour se donner la becquée ou s’embrasser voluptueusement. Théo a d’ailleurs profité d’un de ces intermèdes passionnés pour, discretos, ni vu ni connu, garer sur le côté une certaine virgule qui, dans son caleçon, a pris des proportions… majuscules !
Son assiette est loin d’être vide quand Françoise, rassasiée de nourritures terrestres, attrape fermement la main de son vis-à-vis, l’oblige à se lever et à la suivre. Théo suit sans rechigner ! Bien au contraire ! Pressentant ce que va être son cadeau d’anniversaire, il ne regrette certainement pas d’abandonner le magnifique Saint-Honoré qui trône sur la table.
Françoise s’est jetée en travers de son lit, entraînant dans sa chute son amoureux transi d’espoirs. Baisers voluptueux, galoches furieuses, entrelacements de jambes, étreintes passionnées. Et vite, très vite, une main qui caracole sur le petit vêtement, glisse sous une fine bretelle, s’insinue sous l’ourlet du décolleté. Théo sait qu’il progresse désormais en terrain miné, zone de tous les dangers, terre promise de tous ses bonheurs aussi. Il observe sa compagne, désormais sage, immobile, yeux clos. Ses respirations sont lentes et profondes. Elle lui apparaît à la fois abandonnée et tendue, la tête enfoncée dans le matelas, le cou raide. Il lui semble même qu’elle bombe le torse, comme pour venir à la rencontre de sa main !
Quand un doigt, plus hardi que d’autres de ses pairs, vient frôler la base du téton dressé, Françoise tressaille, lâche un petit cri. Sa tête bascule brutalement sur le côté, sa bouche s’ouvre sans vouloir avaler la moindre goulée d’air. Du bout du doigt, Théo titille le roudoudou et chaque touchette légère provoque un tressaillement de son heureuse propriétaire, toujours en apnée.
Appelant le majeur à la rescousse, l’index fureteur forme avec lui le V… de la victoire ? Les ciseaux digitaux viennent cisailler la base du pic : Françoise crie sous l’agression, cri étouffé par l’énorme goulée d’air qu’elle avale enfin. Sa tête roule de droite à gauche, de gauche à droite, encore et encore, à chaque caresse, à chaque pinçouille sur son sein gauche. La donzelle s’affole définitivement quand une bouche avide s’empare du guignol fiérot de son sein droit que le malandrin vient de dénuder totalement. Très vite, son corps n’est plus qu’une boule de nerfs exaspérés, sa peau totalement horripilée, ses sens chahutés. Françoise rue, tangue et roule sous les caresses, une immense chaleur l’envahit et lorsqu’une cuisse volontaire, glissée entre ses jambes écartées, presse son sexe enflammé, malgré l’épaisseur cuirassée de son jean, sa perle d’amour n’y résiste pas. Une irrésistible réaction en chaîne se produit alors, une explosion prodigieuse qui la catapulte aux confins des plus lointaines galaxies, qui atomise mille soleils noirs en panaches pyrotechniques éblouissants.
Fran’ se pulvérise, Fran’ rit, Fran’ pleure ! Elle s’asphyxie dans le délicieux cataclysme, dans le charivari stupéfiant de l’orgasme ! Elle vogue aussi, calme furie délivrée, sur les chaudes mers déchaînées de la félicité absolue.
Comblé par un immense bonheur qui lui étreint le cœur et l’âme, Théo observe sa compagne, s’extasie de la violence furieuse qui la transfigure. Il est heureux, Théo, heureux du plaisir qu’il offre, heureux et conscient aussi du fabuleux cadeau que sa chérie lui fait. Son doux amour dont il a vaincu les démons, ratatiné les odieux monstres barbares, les crétins imbéciles qui ont moqué et maltraité ses adorables clémentines.
« Oui, bon, pense-t-il, nommer clémentines ces petits chapeaux chinois, il y a de quoi faire se retourner dans sa tombe Frère Clément. Mais Dieu que leurs roudoudous granités sont délicieux ! »
Les lèvres fiévreuses de Françoise mettent fin à ses pensées amusées.
Soudain bien sérieuse, visiblement chagrinée, elle s’inquiète :
Théo n’a pas le temps de protester que Françoise, usant d’une force insoupçonnable, le retourne, le plaque sur le dos et s’installe à califourchon sur ses cuisses. Elle lui trousse son t-shirt qu’il finit d’enlever lui-même, alors qu’elle se débarrasse de son cache-cœur tout dépenaillé. Le bouton du jean de Théo cède, le zip est descendu et Françoise, tout sourire, fait glisser de concert pantalon et caleçon, libérant le pieu dressé qui pointe au zénith. La donzelle examine d’abord attentivement l’outil déployé, Théo s’amuse de la voir pencher la tête à droite et à gauche pour détailler la pièce. Petites mimiques étonnées, moues visiblement intéressées, la friponne affiche clairement sa satisfaction.
Quand une main timide s’empare du manche, Théo est submergé de frissons. Passant le doigt sur le gland poisseux de rosée, la demoiselle s’étonne et demande timidement :
Un « mouvement » qui ne tarde guère, les doigts ont enserré le pieu turgide, s’activent, l’étau des phalanges jointes au pouce voyage de bas en haut, de haut en bas, doucement d’abord, puis vite, très vite, trop vite sans doute à son goût. Qu’elle ne soit pas experte en la matière, qu’elle soit même un peu maladroite, un peu brutale, n’y changera rien : Théo est bien largement trop excité, trop impatient pour pouvoir contrôler la situation !
Il s’amuse de voir sa chérie qui se penche de plus en plus au-dessus du braquemart.
La soupape lâche, la digue se rompt et un puissant jet de sperme vient s’écraser sur les joues et le menton de la belle. Surprise, Françoise se redresse vivement, lâche même un instant la lance éruptive, mais revient très vite à sa tâche. Une deuxième, une troisième et une quatrième giclée viennent maculer son cou et ses seins.
Emporté dans un tourbillon bouleversant, tout à son bonheur, les yeux clos, Théo ne peut voir le regard ébahi de sa compagne, sa curiosité amusée par les transes brutales qui secoue son bonhomme. Elle rit presque, lorsque portant ses mains à son visage, Théo se frotte vigoureusement le nez et les yeux. Elle est bouleversée par la puissance du plaisir qu’elle vient de provoquer, pleinement, prodigieusement, tendrement émue. Une bouffée de soleil embrase son cœur.
Lorsque Théo émerge, Françoise, les yeux en ronds de flan, lui expose sa main, poisseuse du sperme qu’elle vient de recueillir sur son visage :
Théo rit :
Comme Fran’ affiche un air totalement ahuri, hilare, il la rassure :
Françoise fait la moue.
Il vient de lui attraper sa main engluée et la lui porte à la bouche. Regard affolé de la demoiselle qui entrouvre cependant les lèvres, darde une langue pointue qui recueille une pendeloque de mâle gélatine. Lèvres pincées, la voilà qui mâchouille, exagérément, claque la langue comme le ferait un œnologue testant un grand cru, avant de déglutir comiquement.
Du coup, la coquine repique au truc et s’offre une généreuse lampée !
Théo l’attire à lui et les amants se partagent le butin. Se pressant contre lui, Fran’ frotte sa peau contre son poitrail, histoire d’éponger les traces de sperme de ses seins dans la pelouse du torse de son amant. Se redressant, elle est satisfaite du résultat : le transfert est réussi, sa poitrine est quasi propre, c’est au tour du triangle herbeux de Théo d’être maculé.
Ce triangle poilu alors lui en rappelle un autre, plus petit sans doute, mais plus dru. Françoise visse son regard de biche dans les yeux bleus de Théo. Yeux étrécis, sourcils froncés, elle affiche une mine boudeuse, voire sévère. Interrogative pour le moins. C’est qu’elle réfléchit intensément et Théo s’inquiète jusqu’à ce que la gazelle ne lui décoche un étrange sourire.
Elle a pris sa décision ! La voilà qui bondit hors du lit, se plante résolument face à lui, bombe sa poitrine nue, fait sauter l’épingle-bouton métal de son jean, en descend le zip et fait glisser le pantalon à mi-cuisse. Théo, qui n’en espérait pas tant, écarquille les yeux et découvre un, certes, très banal slip blanc en coton, mais qui à cet instant est sans nul doute le plus affriolant de tous les dessous coquins qui puissent exister.
Françoise le coupe :
Pilule ! Le mot magique, le sésame absolu, la plus prodigieuse invention du XXe siècle ! L’étendard cinglant des nouvelles féministes affranchies !
Comme Théo reste franchement dubitatif, elle insiste :
La malicieuse remonte pourtant son pantalon aux hanches, affiche un trouble sourire avant d’entamer une lente redescente du jean, entraînant cette fois sa culotte dans le mouvement. Théo, souffle coupé, voit apparaître la lisière nette d’une petite forêt, le fouillis des poils sombres d’un triangle parfait, les abords dégagés d’un abricot dodu scintillant de rosée.
Ce matin, dans la salle de bains, Françoise a suivi les conseils donnés la veille par Alejandra qui avait commencé par lui passer un savon :
- — Non, mais, t’as pas l’impression de pousser un peu : ça fait deux jours que tu es rentrée ! Les bisous, les câlins, c’est bien gentil, mais ton mec, il doit commencer à avoir les glandes. Tu comptes le faire attendre longtemps encore ?
- — Oui, mais non : c’était pas possible, les rouges avaient débarqué…
- — Ah, c’est bien toi, ça ! Tu es absente six-sept semaines et tu reviens avec l’atelier en travaux ! Bon ! Il y en a pour long encore ?
- — Non, je crois que c’est la fin… Alors demain… peut-être.
- — Peut-être, peut-être ! Ah non, mémère, faut y aller là ! En voiture, Simone !
- — Tu sais, je ne demande pas mieux…
- — M’ouais… Bon, au moins, t’as préparé le terrain ? Parce qu’il faut que tu te fasses au moins le maillot !
- — Tu crois ? avait demandé la brune qui avait fait glisser slip et pantalon.
- — Holà, oui, s’était exclamée la blonde en découvrant l’étendue des dégâts. Tu dois élaguer cette broussaille et dessiner un triangle net avec ton rasoir. Et dégager au maximum ton coquillage ! Et surtout, ne garde pas ta perle enfouie dans ta forêt… vierge ! avait conclu l’experte moqueuse.
Centimètre par centimètre, provocatrice, amusée, Françoise dévoile son petit trésor, sa brûlante géographie intime. Théo est submergé de désir, son pointeau de cadran solaire à nouveau au zénith indique bien l’heure du dénouement. « Il est midi, docteur Sarkim, alors la patience, ciao merci ! »
Petit sourire de défi de l’amazone, résolument campée sur ses jambes entrouvertes. La jeune fille n’a rien perdu, amusée et gourmande, du redressement spectaculaire du membre de Théo. Et elle n’est pas peu fière de l’effet qu’elle a produit !
Pourtant, un instant plus tard, alors qu’elle se redresse après s’être débarrassée de ses vêtements, elle a perdu de sa superbe et doit se faire violence pour ne pas dissimuler d’une main protectrice son intimité exposée, ou camoufler, avec son bras, ses insolents tétons dressés. Son entière nudité la gêne à cet instant et c’est une toute, toute petite fille, timide et apeurée qui vient s’allonger sur les draps. Sur le dos, raide et immobile, les bras le long du corps, les cuisses serrées, elle est envahie d’appréhension.
Son amoureux n’est guère plus fier. Si, elle est vierge, il l’est, lui aussi, en quelque sorte. Ses quelques partenaires passées ne l’ont jamais confronté à une telle situation. Aucune n’était pucelle, il n’a jamais eu à déchirer le voile d’innocence, il n’en connaît pas l’éventuelle résistance. Lui aussi s’en fait tout un monde ! Ce qu’il redoute par-dessus tout, ce serait qu’une maladresse de son fait n’amplifie l’éventuelle douleur de sa partenaire, l’empêchant alors de s’élancer sur l’Autoroute du Soleil. Il souhaite ardemment que leur première union soit un feu d’artifice époustouflant, pour elle d’abord et avant tout. Qu’ils basculent ensemble dans le tourbillon sidérant serait bien sûr le bonheur suprême, mais sa propre extase n’est pas primordiale : « ♪ ♫ Tout, tout pour ma chérie, ma chérie… ».
Mais Théo est bien conscient de la nervosité qui paralyse sa compagne. Finalement, si, de la patience, il lui en faudra encore, de la patience, pour dénouer les nœuds serrés de sa peur, rallumer les lampions de son désir, embraser son corps.
La partie n’est pas gagnée : lorsqu’il vient quémander un baiser, les lèvres de Françoise sont sèches et froides et ne lui donnent qu’une timide réponse, automatique, dénuée de passion. Théo dépose alors une kyrielle de baisers légers sur son front, ses joues, ses paupières closes, sa bouche glisse dans le cou, sa langue, insidieuse traîtresse, s’insinue dans le creux de l’aisselle. Ce chatouillis inattendu provoque une première réaction épidermique et dessine, enfin, un léger sourire de la belle qui rouvre alors les yeux. Leurs regards à nouveau se cèlent, les lèvres se retrouvent et se fondent, les respirations s’accélèrent alors que des doigts mutins cernent l’aréole plane du sein gauche, qui ne tarde pas à se contracter, à hérisser son guignol chocolat, bientôt menhir granité qu’une bouche avide titille, avale, mordille.
Théo prend son temps, il explore le buste et les flancs, étourdit de caresses, baisers et délicates succions, la belle brune désormais plus relâchée, avant que sa main, légère, ne vienne se perdre dans le frisottis du mont de Vénus, glisse sur les berges dodues dont il découvre, soulagé, la chaleur moite et les dentelles déployées. Une simple touchette qui à peine effleure la perle nacrée, et Françoise ondule et gémit. L’index et le majeur explorent le lit tourmenté de la rivière secrète dont les flots grossissent, ils remontent régulièrement agacer le clitoris décapuchonné, provoquant de brutales et irrépressibles transes qui coupent le souffle de la longue liane.
Les phalanges dessinent l’ovale de l’entrée de la grotte brûlante avant que deux coquins ne glissent dans l’ouverture, s’enfoncent dans le vestibule jusqu’à buter contre le frêle rempart de l’hymen, en testent l’élasticité. Théo en arrive à rêver qu’au bout de ses doigts, des yeux nyctalopes lui révéleraient la topographie précise de l’obstacle !
Vierge brûlante, Françoise est prête et ne lui laisse pas le temps d’explorer davantage son antre secret.
Empoignant les hanches, Théo relève légèrement le bassin de sa consentante victime et oriente sa gaule vers l’entrée de la grotte ; le dard pénètre à peine, marque une pause, s’enfonce à buter contre le rempart. Les yeux dans les yeux, les deux amants fébriles s’encouragent l’un l’autre. Le manche recule, pour prendre de l’élan, avant de s’enfoncer vivement, franchit le hall, le vestibule, traverse le couloir enserré et bute au fond de l’appartement. Théo n’a rien senti en fait et s’il a été averti de la pleine réussite du forage, ce n’est que par un bref cri étouffé et une petite ruade de sa partenaire. Minuscule cri. Cri de douleur ou juste de surprise ? Les bouches se soudent, les souffles se mêlent, les langues s’affrontent en un doux combat. Les voilà rassurés l’un et l’autre, prêts à poursuivre l’aventure.
Immobile, l’engin stationne dans la gare souterraine du mont Parnasse. Françoise referme les volets de ses yeux et soupire d’aise : « Attention à la fermeture des portes – Sonnerie du départ ». C’est là le signal attendu par Théo : la colonne s’ébranle, recule doucement, revient précautionneusement. Attentif, le sabreur inquiet guette la moindre crispation des lèvres entrouvertes, la plus infime contracture de la bouche arrondie qui, heureusement, dessine très vite un éclatant sourire. Alors, le train s’accélère, les va-et-vient s’affolent, le gourdin glisse dans le doux velours brûlant de la gangue inondée. Appuyé sur ses bras tendus, le corps arqué, Théo ahane à chaque coup de boutoir, sa compagne geint sous chacun des assauts. Les tensions s’exacerbent, les chairs s’incendient, l’intense fournaise carbonise leurs ultimes défenses.
La jeune fille bascule brutalement dans l’extase, immédiatement poursuivie par son amant ardent qui la course sur le chemin des étoiles. Un ascenseur démentiel les satellise dans les nues. De convulsions en haut-le-corps, de spasmes en sursauts, ils ricochent de concert sur les vagues scélérates d’océans parfumés. Ils s’irradient avec bonheur dans le champignon atomique de leur orgasme unique et partagé.
oooOOOooo
Quand leurs souffles auront retrouvé un rythme régulier, leurs corps rassérénés et leurs sens apaisés, quelques aveux susurrés, quelques douces étreintes, quelques baisers légers suffiront à réactiver leur fringale. Ils s’exploreront alors avec patience, avides de se découvrir l’un l’autre. Des mains affolées horripileront leur peau, des bouches gloutonnes goûteront jusqu’à leurs saveurs les plus secrètes avant que l’urgence de leurs corps à nouveau affamés ne les jette dans une nouvelle cavalcade trépidante d’où ils sortiront vaincus, anéantis, mais si fabuleusement heureux. Et sans doute auraient-ils replongé si Françoise n’avait réagi :