Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 21695Fiche technique38124 caractères38124
Temps de lecture estimé : 27 mn
14/04/23
Résumé:  Après l’Amérique et l’Asie, Mangouste débarque en Afrique, à la poursuite des chefs de l’Organisation.
Critères:  ff hh fhh couleurs vengeance pastiche humour aventure -aventure
Auteur : Laetitia            Envoi mini-message

Série : Mangouste contre l'Organisation

Chapitre 03 / 05
L'ordre règne à Bujumbura

Résumé des épisodes précédents :

Mangouste, une tueuse à gages, a décidé de détruire l’Organisation, un groupe criminel




Je suis Chloé Maurecourt, 34 ans, artiste peintre, côté face. Je suis aussi Mangouste, tueuse à gages, côté pile. Deux faces d’une même personne ? Non, pour moi, c’est la même.


Tueuse à gages ! La discrétion est la qualité première d’une bonne tueuse à gages, si elle veut un tant soit peu survivre dans ce métier.


Quand Mangouste entre en scène, Chloé Maurecourt disparaît. Quand Chloé est là, vous ne verrez jamais Mangouste, qui évolue dans un univers parallèle au vôtre. Pour le commun des mortels, dont vous faites partie, Mangouste n’existe pas.

Mangouste apparaît, frappe et disparaît aussitôt. Une ombre est passée. Vous ne l’avez pas vu, ou vous l’avez juste entre aperçue sans vous rendre compte de sa présence.

D’ailleurs, avant que je ne vous en parle, aviez-vous déjà entendu prononcer le nom de Mangouste ? Non ! C’est certain, puisque Mangouste n’existe pas pour vous, et qu’en principe, vous n’aurez jamais affaire à elle.

Ne connaissent l’existence de Mangouste que mes commanditaires, et mes victimes. Et encore, mes victimes perçoivent généralement ma présence trop tard pour eux. Vous ne faites partie ni de la catégorie des commanditaires ni de celle (tant mieux pour vous) des victimes de Mangouste.

Mangouste avance masquée, évolue dans le Dark Web, perçoit ses émoluments sur des comptes aux îles Caïmans, ou Türk and Caïques. Mangouste n’est pas traçable, Mangouste n’est pas, d’ailleurs.



oooOOooo



À peine rentrée de Bangkok, Chloé s’est lancée sur la piste de sa future victime, le Colonel Mombassa.


Elle s’est attaquée à l’Organisation (voir les épisodes précédents), un groupe occulte, qui unifie l’action des mafias mondiales.


L’Organisation a eu le tort de vouloir s’en prendre à Mangouste et a fait assassiner deux personnes qu’elle appréciait (voir l’épisode 1, cadavres au détail).


L’Organisation commençait à prendre peur. La tueuse s’en prend directement aux dirigeants de la clique. À sa tête, se trouve, en effet, un directoire appelé « la Main », dirigeant le crime organisé à l’échelle de la planète. La Main est composée de cinq doigts, cinq chefs donc, un par continent. Enfin, est composée… était composée devrait-on dire, puisqu’il n’en reste que trois.


Après l’index John Jones, le majeur, Madame Boon, Mangouste allait régler son compte au doigt suivant, Mombassa dit le pouce.


Après le passage de Mangouste sur les continents américain et asiatique, l’Organisation s’est trouvée plutôt déséquilibrée, désorganisée. Une lutte de succession s’est enclenchée après la disparition violente des doigts et de leurs plus fidèles lieutenants.


Les trois doigts restants avaient fort à faire pour ramener le calme. Ils ont également mis à la poursuite de Mangouste tout ce que le monde compte de tueurs, avec pour le moment peu de succès. Sa couverture reste pour le moment solide. Chloé Maurecourt reste une inconnue.


Qui d’autre que son vieux professeur à la fac de droit, Kofi Ndiaye, pour aider Chloé, lorsqu’il s’agit d’Afrique ?

Kofi Ndiaye habite dans un joli immeuble haussmannien de la rue d’Auteuil, dans les beaux quartiers parisiens. Alors qu’elle sortait de l’ascenseur, une grande fille africaine venait juste de quitter l’appartement de Kofi. Intéressée, Chloé s’est retournée sur son passage, pour admirer ses fesses.


Elle a sonné à la porte de l’appartement. Un septuagénaire, sosie de Morgan Freeman, lui a ouvert :



Mombassa était un de ces apprentis dictateurs financés par une puissance étrangère. Dans son cas, la Chine pour ne pas la citer. Tu sais que les Chinois, en plus des Russes, ont remplacé les Occidentaux sur le continent africain et qu’ils sont passés maîtres dans l’art délicat du soft power, mais aussi dans celui des coups en douce.

Mombassa devait faire un coup d’État et prendre le pouvoir en République Démocratique du Congo.

Il voulait faire assassiner le président en place, Gilbert Nzonzi, avant que ses sbires n’envahissent les principaux bâtiments officiels. Loin d’être un grand démocrate, Nzonzi n’était pas le pire des tyrans. Il envisageait même de faire des élections quasiment pas truquées ! C’est pour dire…

Mombassa avait préparé son coup d’État, de manière classique, troubles dans une province reculée, tensions entre communautés, armée rebelle, en partie constituée d’une ethnie locale, d’enfants soldats et encadrée par des mercenaires de tous les horizons sous la houlette de Peter Coleman.



Il a quitté le pays et s’est retranché de l’autre côté de la frontière, au Burundi.

Il a établi son camp dans une région déserte, où l’armée régulière congolaise n’ira pas le chercher. Le pouvoir en place au Burundi s’en désintéresse. En plus, il a arrosé les politiques locaux.

Il a toujours le projet de revenir au Congo pour y prendre le pouvoir. Les Chinois lassés sont passés à autre chose, les Européens et les Américains continuent de s’en désintéresser. Les Russes apportent toujours leur soutien à la junte en place en République Démocratique du Congo, mais un soutien mesuré, un soutien de principe. C’est le statu quo en quelque sorte.

Pour financer une nouvelle armée, Mombassa a créé une pègre locale et organisée, qui s’est étendue, au début, aux pays voisins et a vite couvert une bonne partie de l’Afrique de l’est et centrale. Cette mafia, la première de cette espèce en Afrique, a de l’influence aujourd’hui sur plus d’un tiers du continent.



On assiste à la naissance d’un premier système de crime organisé en Afrique, où jusqu’à présent il était bien présent, mais plutôt désorganisé.



En voulant réserver son vol Paris CDG – Bujumbura par Brussels Airlines, Chloé s’aperçut que son stock de faux passeports baissait. Il ne lui en restait plus qu’une petite dizaine. Il faudra, quand toute cette histoire sera terminée, qu’elle passe voir son fournisseur préféré. Dans les jours à venir, elle allait être Rebecca Owen, galloise, membre d’une ONG en voyage de reconnaissance au Burundi.



oooOOooo



34° indiquait le thermomètre extérieur en sortant de l’aérogare. Le climat tropical chaud et humide de l’Afrique de l’Est n’était pas la tasse de thé de Chloé. Elle avait été contente de quitter la Thaïlande, et voilà qu’elle se retrouvait en Afrique continentale.



Un jeune type tout sourire s’était approché d’elle en montrant son carrosse. Une vieille Nissan rouillée et cabossée, hors d’âge. Elle avait été verte, sûrement au siècle dernier :



« Le charme de l’Afrique », se dit Chloé en faisant le tour du véhicule.



Chloé sortit son nécessaire de maquillage. Avec son petit miroir de poche, elle observa la circulation derrière le taxi qui quittait le parking de l’aérogare. Elle a ainsi pu voir un Land Rover couleur sable qui déboîta pour prendre la même direction qu’eux. A priori, il y avait trois hommes à bord. Elle ne put toutefois pas distinguer leurs visages :



D’un regard dans son petit miroir, Chloé put voir que le Land Rover sable était toujours derrière eux, à une cinquantaine de mètres.



Du coin de l’œil en récupérant sa valise et en se dirigeant vers l’hôtel, Chloé vit le Land Rover se garer quelques mètres plus loin.


L’hôtel n’avait pas l’air si mal que ça. Il se trouvait dans un petit parc au milieu de palmiers et d’arbustes fleuris. Le bâtiment principal, où se trouvait la réception, était de style colonial. Il y avait également un bar avec des tables sous une pergola en bois qui jouxtait une petite piscine. Entre les palmiers on avait une jolie vue sur le lac Tanganyika.


Alors que le taxi de Yoséfu ralentit devant l’église orthodoxe de Saint Marc et Saint Moïse le Fort. Le 4X4 sable leur fit une queue de poisson et s’immobilisa devant eux.

Trois hommes descendirent du véhicule. Un noir et deux blancs. Chloé les reconnut aussitôt. Trois hommes de main qui se vendent à qui les paye. Pas des fufutes en plus :



Trois tueurs de seconde zone, c’était donc eux qui ont été embauchés pour la tuer ? L’Organisation, ça n’a jamais volé très haut, mais là on touchait presque le fond ! Le truc, c’est que pour prendre l’avion, Mangouste a dû laisser ses armes chez elle, et que les trois tueurs devaient certainement être armés eux. Elle eut une pensée pour son joli Sig-Sauer à crosse de nacre resté dans un coffre dans sa planque à Paris. Ce qui pouvait la sauver, c’est que les trois types, se sentant forts et sûrement trop sûrs d’eux, semblaient vouloir s’en prendre à elle à mains nues :



Mangouste lui écarta le poignet et le tordit dans son dos en mettant une pression maximale sur sa clé de bras.


« Aieeee, ça fait mal ! » pleurnicha Melchior. Elle le retourna, se plaça dans son dos et passa sa main libre sur le torse de Melchior sous sa veste :



Elle arracha le revolver dans le holster que Melchior portait à l’épaule :



Chloé est entrée dans la petite Église orthodoxe déserte. Elle s’est arrêtée pour admirer une série d’icônes dorées :



Derrière elle se tenait un prêtre orthodoxe, un véritable géant de quasiment deux mètres et sûrement 150 kilos. C’était un métis d’une soixantaine d’années qui arborait une longue barbe :



Ils s’installèrent dans une petite pièce jouxtant la sacristie :



Et enfin, ce bâtiment à l’écart, c’est la villa de Mombassa. Il s’y trouve en général avec ses bras droits et quelques gardes. Une dizaine de personnes en tout.



Après le bac, il n’y a plus de route, c’est de la piste. Il n’y a qu’une seule piste, vous ne pouvez pas vous tromper, suivez là pendant une vingtaine de kilomètres, à travers la forêt. Je vous conseille d’arriver de nuit. La plupart des soldats ronflent, ils ont picolé toute la soirée.



En sortant de l’église l’attendaient Gaspard, Melchior (avec un bras en écharpe) et Balthazar. Ils étaient accompagnés d’une grande fille noire, vêtue d’une veste militaire couleur sable, d’un short hyper moulant de la même teinte et d’une paire de Converse, aussi couleur camouflage. Ses cheveux noirs aux reflets auburn et lissés lui tombaient sur les épaules, elle avait des formes particulièrement intéressantes :



Mangouste se mit à détailler la silhouette de la fille :



Avant de suivre Lucie qui se dirigeait vers sa mini, Mangouste dit aux trois mercenaires :



Mangouste s’est installée sur le siège passager :



Le regard fixé sur les cuisses de Lucie qui conduisait, Chloé a répondu :



Elles arrivèrent devant une maison au fond d’un petit jardin luxuriant :



Puis s’adressant à Gaspard, Melchior, et Balthazar :



Une fois entrée avec Lucie, Chloé a étalé une carte sur la table, ainsi que les photos satellites que lui avait remises Iordannis Tassos :



Je connais le calibre des bras droits de Mombassa. Pas des enfants de chœur. Est-ce que je pourrais compter sur toi ?



Chloé recula de deux pas, afin d’avoir une vue directe sur le postérieur de Lucie, penchée sur la table pour détailler la carte. « Quel cul ! » pensa-t-elle, les yeux rivés sur la paire de fesses, serrée dans le short kaki.

Elle reprit après avoir passé sa langue sur ses lèvres :



Elle l’entraîna dans une cave, où diverses armes étaient exposées sur des présentoirs, des fusils d’assaut, des armes de poing, des grenades.



Au moment de remonter de la cave, Chloé saisit Lucie par les épaules et posa sa bouche sur celle de la belle Africaine. Les lèvres de Lucie s’ouvrirent et laissèrent passer la langue de Chloé. Les mains de Chloé ont agrippé les fesses de Lucie. Depuis le début elle en rêvait, elle y était : « Non, mais quel cul ! », pensa-t-elle. Après un long baiser, elles se sont écarté enfin l’une de l’autre :




oooOOooo



Les deux jeunes femmes attendaient la tombée de la nuit planquée à l’orée de la forêt en vue du QG de Mombassa. Devant la grille qui fermait l’entrée se tenaient deux gardes. Un autre était juste au-dessus, juché sur un mirador :



Elles s’approchèrent en rampant dans la pénombre naissante. Les deux gardes en bas discutaient et rigolaient. Celui sur le mirador apparemment dormait, appuyé contre un poteau :



Les deux gardes devant la barrière s’écroulèrent de concert. Celui d’en haut, qui ne s’était rendu compte de rien, bascula à son tour par-dessus le parapet, un carreau d’arbalète dans la gorge :



Elles passèrent la barrière et avancèrent vers le bâtiment principal, la résidence de Mombassa à l’écart des baraquements qui logeaient les soldats. Des rires et le bruit d’une fête sortaient d’un des hangars.

Elles contournèrent un bosquet et arrivèrent devant la maison. Deux autres gardes jouaient aux dés accroupis devant l’entrée :



Dans le hall de la maison, un couloir partait vers la droite, un autre vers la gauche :



Le couloir de gauche amena Mangouste à une première porte. Un autre se trouvait au fond.

Ouvrant discrètement la première chambre, Mangouste vit une grande femme blonde nue, une géante d’un mètre 85 environ, à la poitrine plus qu’imposante. Deux jeunes soldats africains, certainement de l’armée de Mombassa, étaient en train de s’affairer sur elle. Elle était à quatre pattes, le sexe du premier soldat dans la bouche, le second derrière elle et s’activant en lui tenant les fesses :



Celui qui se faisait sucer il y a encore quinze secondes s’est effondré un carreau d’arbalète dans la gorge :



Le second soldat, empêtré avec son pantalon baissé à ses chevilles, se prit un coup de rangers dans les parties, suivi aussitôt d’un autre dans les dents. Il s’écroula au sol :



Les deux adversaires face à face ne se quittaient pas du regard en se tournant autour. Vu sa taille, et la taille de son poignard, Vassilia avait plus d’allonge que Mangouste, un sacré avantage. Elle en profita et lança son bras en avant. Mangouste a tenté de parer le coup et y est presque arrivée. Toutefois, la pointe du poignard de Vassilia découpa la veste de treillis et pénétra dans la chair du bras de Mangouste :



Mangouste fit sauter son couteau dans sa main, le rattrapa par la pointe et le lança vers son adversaire. Il vint se figer au-dessus du sein gauche de Vassilia, qui après un long gargouillis s’écroula au sol :



Une tache de sang s’agrandissait sur le tissu de sa veste au niveau de sa blessure au biceps :



Au bout du couloir, il y avait une autre porte. En tendant l’oreille, Mangouste entendit les bribes d’une conversation… Enfin, une conversation… si on veut !



Elle ouvrit discrètement la porte. Sur le lit, deux hommes, un noir et un blanc étaient tête-bêche l’un sur l’autre. Bien que ne voyant pas leurs visages, elle reconnut les deux types à leurs signes distinctifs. Coleman en dessous avec l’éternel bandana noir qui ne le quittait jamais, le Commandant Jean-Jacques Muzonga au-dessus, avec son béret vert qui ne le quittait jamais non plus :



Les deux hommes surpris se sont levés, mais se déplacer avec des chaussures à talons quand on n’est pas habitué c’est tout un art. Parce qu’ils portaient, une paire d’escarpins vernis à talons aiguille pour Coleman et une paire de sandales à talons compensés pour Muzonga. De plus, Coleman arborait un porte-jarretelles rouge, et noir et Muzonga, une guêpière et des bas blancs qui tranchaient avec sa peau noire :



Mangouste dégomma (comme elle dit) les deux mercenaires, l’un d’un carreau d’arbalète entre les yeux, l’autre avec son couteau planté dans le ventre.


Elle sentit une présence dans son dos. Elle se mit aussitôt en position de combat :



Au bout du couloir, elles trouvèrent un escalier qui les amenait au 1er étage. À coup sûr, les appartements privés de Mombassa.


Sur le palier, des ronflements sourds ne laissaient aucun doute sur la pièce où se trouvait Mombassa ni sur le fait qu’il roupillait. Elles ouvrirent tout de même discrètement les autres portes afin de s’assurer qu’il n’y avait personne dans les autres chambres.


Elles approchèrent doucement du lit où on distinguait le torse de Mombassa se soulever et se baisser au rythme des ronflements sonores qui emplissaient la pièce. Mangouste approcha son visage de celui du bonhomme :



Mombassa s’est réveillé en sursaut :



Lucie s’est approchée, un poignard à la main :



Mangouste a quitté la pièce. Elle a entendu les suppliques de Mombassa qui demandait à Lucie de l’épargner. Puis plus rien.


Lucie est revenue :



Elle avait les larmes aux yeux. Mangouste a déposé un baiser sur ses lèvres :



Elle se retourna vers Lucie et ajouta :



En général, quand j’ai rempli une mission, je quitte le pays immédiatement. Là, je crois, je vais faire une exception et rester quelques jours. Tu m’héberges ?




Prochainement, la suite des aventures de Mangouste :

Mangouste contre l’Organisation – Danse Macabre en Tasmanie.