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Temps de lecture estimé : 27 mn
15/04/23
Résumé:  Mangouste débarque en Australie.
Critères:  fh frousses danser pastiche humour aventure -humour -aventure
Auteur : Laetitia            Envoi mini-message

Série : Mangouste contre l'Organisation

Chapitre 04 / 05
Danse Macabre en Tasmanie

Résumé des épisodes précédents :

Mangouste continue son périple à travers le monde pour détruire l’Organisation




Je suis Chloé Maurecourt, 34 ans, artiste peintre, côté face. Je suis aussi Mangouste, tueuse à gages, côté pile. Deux faces d’une même personne ? Non, pour moi, c’est la même.


Dans mon champ d’activité, je suis une experte de premier plan. J’ai fait de longues études universitaires, me spécialisant dans différents domaines qui me sont fort utiles aujourd’hui, notamment les sciences humaines comme la psychologie, la philosophie, la sociologie, l’histoire, mais aussi le droit. J’ai deux masters, un en « Civilisations, cultures et sociétés » et l’autre en « histoire de l’art ».

Je choisis mes cibles, je ne m’attaque qu’à celles qui le méritent selon des critères que j’ai prédéfinis.


Avant d’accepter un contrat et de l’exécuter, je veux tout savoir de mes cibles, de ceux que je vais effacer. Je veux tout connaître de leur vie, leurs penchants, leurs habitudes. Tout. Pour moi, ils doivent être des éléments nocifs pour la société. C’est obligatoire.


Cette partie du travail est celle que je préfère. C’est ce que j’appelle la traque. L’acte de les tuer n’en est que la finalité en quelque sorte.



ooo00ooo


À peine rentrée d’Afrique, Chloé a réservé un vol pour l’Australie, par Singapore Airlines. Quasiment 24 heures de voyage et une escale à Singapour, plus tard, elle a débarqué à Melbourne.


En cette fin d’été austral, Chloé a pu apprécier la température tempérée du moment au sud de l’Australie. Après la Thaïlande et l’Afrique continentale, plutôt étouffantes et humides, c’était plutôt agréable.


Melbourne n’était qu’une escale avant la Tasmanie, où se trouvait sa cible, le représentant de la « Main », le directoire de l’Organisation pour l’Océanie. Sa cible, c’est Roger-Joshua Moore, d’après les informations que Mombassa a lâchées juste avant de mourir.


Son bagage tout juste récupéré, Chloé s’est engouffrée dans un taxi, direction Winkipop à 80 kilomètres au sud-ouest de Melbourne. Elle va y rencontrer son contact local, Varua Tetumanua, dit Vava, un tahitien. Il tient une boutique d’articles de surf et de location de planches. Il faut dire que Winkipop est un des plus beaux spots du Victoria, la région de Melbourne, mondialement réputé.


Les rouleaux y sont omniprésents. Cette plage est réservée aux surfeurs confirmés. Winkipop est une droite très rapide. Chose rare, que le vent soit offshore ou onshore, la vague gardera toujours de la puissance. Un des pointbreaks mythiques pour surfer, rapide, avec plusieurs sections qui tubent. Les premiers pionniers du surf ont fait découvrir ce sport au monde entier dans les années 60, notamment à Winkipop. Les marques Ripcurl et Quicksilver sont nées dans cette région.



Vava se trouvait derrière le comptoir de sa boutique, près de la plage. Il était en train de ranger des articles sur une étagère. C’est un grand type, au format grizzly, la cinquantaine, les cheveux bruns grisonnants qui tombent en boucles sur ses épaules. Il portait, comme à son habitude, une chemise hawaïenne bariolée et un bermuda :



Ils se sont installés autour du bureau de Vava dans l’arrière-boutique :



Tehea est l’épouse de Vava, une petite bonne femme, au caractère bien trempé :



Quelques minutes plus tard, Chloé a traversé la plage, passant près d’un groupe de surfeurs musclés et bronzés, faisant les malins devant quelques filles en pâmoison, ils l’interpellèrent :



Dès que Chloé eut surfé sa première vague, les types se turent en la regardant, la bouche ouverte, s’attirant les quolibets de Vava :



Chloé alternait les figures de rouleau en rouleau : « roller », « floater », « take off », « off the lip », terminant par un superbe « aerial » au sommet de la plus grosse vague, avant de disparaître dans le tube de la dernière de la série et de réapparaître toujours debout sur sa planche. Elle s’allongea sur sa planche pour attendre le set suivant, qui ne tarda pas à déferler.


Au bout d’une demi-heure, elle remonta sur la plage et rejoignit la boutique de Vava sous le regard du groupe de surfeurs :




ooo00ooo



À peine débarquée sur le quai du port de Devonport, une ville du nord de la Tasmanie, Mangouste avisa une enseigne de location de véhicules. Une vingtaine de voitures et pick up attendaient sur le parking :



Après avoir réservé une chambre d’hôtel sur internet à Hobart, devant son petit déjeuner, elle a consulté un site routier. La distance entre Devonport et Hobart est de 282 km, le temps estimé est de 3 h 15 :



2 h 15 lui furent nécessaires pour couvrir la distance. Les Harley sont plutôt pataudes en général, mais ce modèle, lui, est plutôt fougueux, et Mangouste a laissé la possibilité au moteur d’exprimer toute son impétuosité.

Elle se rendit à son hôtel. Après une nuit en mer et la route, une douche et des vêtements propres, lui ferait le plus grand bien avant de s’occuper de Moore.

Une douche plus tard, le téléphone sur la table de nuit se mit à sonner :



Allongée sur son lit, elle dégustait son club sandwich avec une bière australienne, une Mountain Goat. Elle ouvrit l’enveloppe contenant le message qui lui était destiné :


« Mangouste, si tu veux en savoir plus sur Roger-Joshua Moore, vient au parking près de O’Grady Falls à l’ouest de Hobart à 14 heures. Je t’attends près de la falaise.

Un ami »




ooo00ooo



Mangouste a arrêté sa moto près de bord de la falaise. Le parking était désert.



Elle n’attendit pas longtemps, quelques minutes plus tard, une voiture a pénétré sur le parking qu’elle pouvait voir en contrebas. Quatre hommes en sont descendus et se sont approchés de Mangouste.

Le genre, gros balaises roulant des mécaniques.



Les quatre types se sont approchés d’elle et se sont placés en demi-cercle afin de lui bloquer toute possibilité de fuite, le bord de la falaise dans le dos, les guignols devant elle. Bon, de toute façon, Mangouste n’avait nulle intention de fuir.



Les quatre types ont sorti de sous leurs blousons des outils en acier de taille plus que respectable, qui a priori, leur servaient d’arme :



Elle fit un demi-tour sur elle-même, tendit sa jambe à l’horizontale. Son talon a atteint Clé à molette sous le menton. Le bougre s’écroula au sol en lâchant son outil, séché.

Mangouste fit une roulade, passa entre deux des clés et se retrouva dans leur dos. C’est eux qui avaient la falaise derrière eux. Elle se recula de deux mètres :



Mangouste pivota sur elle-même en faisant cette fois un tour complet pour donner un coup de pied chassé dans l’abdomen de Clé à molette 2, qui tomba à genoux, le souffle coupé.

Elle se recula pour faire face à ses deux adversaires encore debout.


Elle s’est avancée d’un pas, pour cueillir Clé à molette 2 toujours à genoux, d’un coup de pied à la gorge. Il tomba en arrière, complètement groggy, cette fois :



Son pied gauche atteint Clé à pipe aux parties. Elle sautilla d’un pas et dégomma Clé anglaise qui s’approchait pour la frapper avec son arme. Il s’écroula au sol, après avoir poussé un « Arrrrghhh ».

Mangouste pivota et toucha Clé anglaise qui reprenait à peine ses esprits et tentait de se relever :



Il se mit à décamper, suivi de Clé à pipe qui se tenait les parties à deux mains.


Clé à molette 2 était allongé face contre terre et manifestement inconscient.

Clé anglaise était au sol aussi et râlait.

Mangouste lui soulevant la tête en le tenant par les cheveux :



Clé anglaise s’est écrasé au sol, dix mètres plus bas. Clé à molette 2, toujours inconscient, a suivi le même chemin.

Retournant vers le parking, Mangouste entendit les deux autres clowns s’engueuler :



Clé à molette fut interrompu dans sa phrase, une balle venait de l’atteindre en plein front.

Clé à pipe a juste pu entendre le « tchong » significatif d’un coup de feu tiré avec un silencieux :



Clé à Pipe s’est éloigné en claudiquant et en maugréant :



« Tchong », une balle lui pénétra à l’arrière du crâne. Il s’est écroulé au sol, sans entendre Mangouste dire :




ooo00ooo



Mangouste n’avait eu que peu de difficultés à localiser Moore. Il avait une villa sur Océan Esplanade à Kingston Beach, une station balnéaire au sud de Hobart. De toute façon, vu l’équipe de bras cassés qu’elle venait de se fader, Moore et Porter savaient qu’elle était en Tasmanie. Comment le savaient-ils ? Elle n’en savait rien et s’en foutait complètement.


Avant d’aller brutaliser Moore, elle décida de rendre une petite visite à ce Porter, dit porte-clés, juste histoire de désengorger un peu l’organigramme de l’Organisation ici en Océanie, le tout en guise d’amuse-gueule. Trouver l’Ace of Heart ne fut pas trop compliqué. C’est un club haut de gamme. Rien à voir avec un bouge, d’après son site internet.

Il était 15 heures, à cette heure, l’Ace of Heart devait être fermé encore. Ce genre d’établissement n’ouvre qu’en soirée. Une petite reconnaissance s’imposait tout de même, et puis Mangouste n’avait rien de mieux à faire.

Arrivée devant l’établissement, elle gara sa Harley-Davidson devant l’entrée des artistes à l’arrière. Sur la porte, elle remarqua une affiche « Nous recrutons Gogo danseuse ». Elle sonna. Un gros balaise, à l’air légèrement crétin, vint lui ouvrir :



Mangouste alla faire quelques emplettes dans les magasins aux alentours : jupe courte en cuir, haut décolleté, parure de sous-vêtements noirs et bas résille, stilettos.

Ainsi parée, elle se présenta à l’Ace of Heart :



« Celui-là au moment de la distribution de neurones, il était sûrement parti pisser », pensa Mangouste.

Le gorille l’a amenée à l’intérieur de l’établissement. La lumière tamisée permettait de voir la disposition des lieux. Une scène principale avec des tables en arc de cercle autour. Quelques scènes et podiums annexes, un bar avec des tabourets.

Sur la scène principale, une fille était en train de danser tout en se dévêtant. La pauvre était mignonne, mais n’était pas très douée :



Sûrement Porter. Il était avachi sur une banquette :



Elle se hissa sur la scène centrale. Le projecteur se braqua sur elle. Elle se positionna les jambes légèrement écartées, les mains sur les hanches sur le devant de la scène face à Porter :



Les premiers accords de Wot de Captain Sensible envahirent la salle. Mangouste se mit à remuer les hanches en rythme pendant l’intro, tout en prenant une moue boudeuse. Puis dès les premières paroles, elle se mit à danser en épousant le rythme saccadé et en se dévêtant :


When I woke up this morning I was feeling fine

But this cat starts banging man what a swine

So I called reception but to no avail

That’s why I’m telling you this sorry tale

It went bang I said shut up it went bang I said rap up

Well I’m aware that the guy must do his work

But the pile driver man drove me berserk

He said captain I said wot he said captain I said wot

He said captain I said wot he said captain I said wot d’you want

He said captain I said wot he said captain I said wot

He said captain I said wot he said captain I said wot d’you want


À la fin du premier refrain, son haut et sa jupe gisaient au sol.


Changement de rythme, changement d’ambiance, Donna Sommer, Love to love you baby, Mangouste se déhancha lentement sur la scène, ses mains couraient sur son corps en mesure avec les soupirs et les feulements que poussait Donna :


I love to love you babyyyyy, aaaahhhh

I love to love you baby

Do it to me again and again

you put me in such an awful spin, in a spin

I love to love you baby

I love to love you baby


Les 9 minutes 15 du morceau furent nécessaires pour que Mangouste ôte son soutien-gorge.


Porter n’en perdait pas une miette, la bouche grande ouverte, obnubilé par chaque déhanchement. Le soutien-gorge atterrit bien entendu sur ses genoux.


Careless Whisper de George Michael débuta, Mangouste enleva ses escarpins et se dirigea vers la barre de pole dance. Au rythme de la musique, s’enroulant littéralement autour de la barre, elle enchaîna des figures de plus en plus complexes ; Marche, Pirouette, Crucifix, Butterfly, Dragonfly, Scorpio, Death lay, Boken Doll, Serpentine, Pegasus. Le tout en rythme bien sûr et avec la plus grande sensualité, toujours pour être en adéquation avec la musique choisie.


À la fin de la chanson de George Michael, elle retomba, telle une chatte sur ses pattes, sur la scène.

Avant que la chanson suivante ne débute, Mangouste descendit de la scène et monta sur la table derrière laquelle Porter était assis :



Cargo de nuit d’Axel Bauer, les accords disco-Orientaux de l’intro se sont approprié l’espace. À genoux sur la table, Mangouste se caressait l’épaule, puis descendit sa paume, d’un geste aérien et sensuel, le long de son biceps, puis de son avant-bras :


J’avance sur ce quai humide

La sueur brûle comme l’acide

L’enfer va commencer

Cargo de nuit, bières chaudes et narguilés

« Chez Mario » tout oublier, la nuit te nuit

Change de port

Mais cette machine dans ma tête

Machine sourde et tempête

Mais cette machine dans ma tête

Leitmotiv, nuits secrètes

Tatoue mon âme à mon dégoût


Quand la musique s’arrêta, Porter resta sans bouger sur sa banquette :



Une demi-heure plus tard, Mangouste chevauchait un Porter ayant du mal à reprendre son souffle, sur le canapé de son bureau. Elle accéléra le rythme :



Elle branla le pénis tout flasque de Porter :



Elle en extirpa son Désert Eagle avec silencieux.


« Tchong… tchong… », deux balles atteignirent Porter, une au milieu du front, l’autre au niveau du cœur :



Après avoir récupéré ses vêtements et s’être rhabillée, Mangouste interpella le videur près du bar :




ooo00ooo




Revenue à son hôtel, Mangouste n’eut aucun mal à visualiser la villa de Moore, grâce à internet. Il habitait à Kingston Beach, une station balnéaire au sud de Hobart. Grâce à Street view de Google maps, elle repéra la somptueuse villa de Moore sur Océan Esplanade.

A priori, elle était ceinte de hauts murs, même si c’est peu évident à voir distinctement sur Street view :



Alors qu’elle venait tout juste de démarrer, Mangouste vit dans son rétroviseur, une autre moto la prendre en filature, tout en restant à distance. Trop loin donc, pour voir à qui elle avait affaire. De toute façon, le pilote était casqué :



Elle lâcha la bride à la moto. L’aiguille du moteur se mit à grimper. L’autre moto s’était calquée sur sa vitesse :



L’autre moto s’est arrêtée également à quelques mètres. Le pilote descendit et ôta son casque en s’approchant :



Une grande fille se tenait en effet devant Mangouste… une fille ? Non, un être magnifique, une créature.

Grande donc, avec des formes… Hmmm, mise parfaitement en valeur par un pantalon en cuir de moto et un blouson, comme une deuxième peau, le tout noir. Surtout, elle avait de longs cheveux roux, presque rouge même. Le genre Médusa, pour les fans de Marvel (les comics, pas l’horrible franchise cinématographique mal et surexploitée par Disney, saloperie de Disney). Médusa donc, dont la chevelure est une arme :



Copperhair sortit de sous son blouson un boomerang :



La rousse lança son boomerang qui tournoya vers Mangouste, qui tenta de se protéger en levant son avant-bras.


Ce qui n’était pas un jouet fut légèrement dévié. Par contre, sa veste militaire fut déchirée et la peau entamée. Apparemment, les bords de l’arme étaient aiguisés comme un rasoir.

Copperhair saisit le boomerang au retour, avec sa main gauche gantée de cuir épais, la protégeant. Elle le lança à nouveau.

Cette fois, Mangouste eut le temps de se baisser pour éviter l’arme qui tournoya juste au-dessus de sa tête. Elle a enchaîné avec une roulade qui l’amena à un mètre de Copperhair. Si près d’elle, qu’elle ne pouvait plus utiliser son boomerang. Mangouste tendit son pied en avant en se réceptionnant de sa roulade et balaya Copperhair au niveau des chevilles en prenant appui au sol sur sa paume. La rousse chuta en arrière et se retrouva au sol. Mangouste repoussa du pied le boomerang à distance, hors de portée de Copperhair.

La fille s’était relevée d’un bond. Elle se mit en position de combat :



La rouquine s’était reculée et Mangouste frappa dans le vide : « Elle est rapide, une adversaire à ma taille ! « Enfin » se dit Mangouste.


Le pied de Copperhair se tendit à la hauteur de l’épaule de Mangouste. Le coup porta et elle fut déséquilibrée. Elle se rattrapa au tronc d’un arbre pour éviter de chuter. Son adversaire s’était déjà précipité vers elle et porta un coup de poing vers le visage de Mangouste. Elle put parer le coup, mais pas celui qui suivit aussitôt vers son ventre. Mangouste se plia en deux, le souffle coupé.


Ne lui laissant aucun répit, Copperhair, lui donna un coup de pied au niveau de la cuisse. C’eut pour effet de faire plier la jambe de Mangouste qui se retrouva un genou au sol. La rousse voulut enchaîner avec un coup de poing au visage de la blonde. Elle ne fut pas assez prompte. Mangouste eut le temps de se relever et de reculer de quelques pas.


Copperhair se précipita vers elle. Ayant repris ses esprits, Mangouste vit l’ouverture. Elle saisit la rouquine par le col où elle était proche d’elle, plaça son pied à plat sur son ventre et se laissa tomber en arrière, tout en projetant son adversaire par-dessus elle. Une prise de judo appelée Tomoe-Nage, communément connue sous le terme de « planchette japonaise ».


Copperhair est partie en vol plané et s’est retrouvée la tête la première dans un buisson de ronce. Elle ne s’est pas relevée.


Mangouste s’approcha d’elle. Elle était KO. Elle fouilla ses poches, mais ne trouva rien d’intéressant, hormis les clés de la moto. Elle les jeta à bonne distance dans le sous-bois, avant de s’éloigner. Pour faire bonne mesure, elle perça les deux pneus de la moto de la rousse avec son poignard. Pas envie de la tuer, une aussi jolie fille. En plus, elle n’était certainement pas envoyée par l’Organisation.

Mangouste repartit et combla le reste de la distance entre Hobart et Kingston Beach en quelques minutes.

Elle repéra la villa de Moore. En effet, ça ressemblait à un camp retranché.


Un garde se tenait de l’autre côté de la grille d’entrée. Sûrement qu’il y en avait d’autres dans l’enceinte.



Mangouste eut une bouffée de nostalgie en pensant à Lucie, qu’elle avait laissée à Bujumbura, il y a quelques jours. Elles s’étaient juré de se revoir, une fois que tout ça sera terminé.

Après avoir escaladé le mur, Mangouste et son poignard anti-requins se sont occupés du garde près de l’entrée :



Cinq autres gardes surgirent en l’encerclant :



Quinze secondes plus tard, les cinq hommes de main de Moore gisaient au sol :



Après avoir liquidé les deux gardes se trouvant dans le hall d’entrée de la somptueuse villa, a priori, les derniers et après avoir fouillé le rez-de-chaussée, Mangouste est montée silencieusement à l’étage.


Elle put entrevoir par une porte entrouverte un homme, dans son bureau qui passait fébrilement des piles de documents dans un destructeur de papier. Derrière lui, un coffre-fort était ouvert.


Manifestement, c’était l’ex-gouverneur Moore, d’après la photo qu’elle avait vue sur internet. Ex-gouverneur et actuel doigt de la main :



Se retournant, Moore parut décontenancé :



En plus, tu es une tueuse à gages, une mercenaire à la base, prête à être achetée. Donne-moi ton prix…



Pas impressionnée pour deux sous, Mangouste a sorti son arme et l’a pointée vers Moore, à son tour :



Lève-toi et pose ton jouet RJ.



Vulnerant omnes, ultima necat.

C’est du latin, RJ ! Ça signifie « Toutes blessent, la dernière tue ». On parle des heures pour le coup. C’est souvent Inscrit sur le fronton de certaines horloges publiques anciennes, ou dès l’antiquité sur des cadrans solaires. Cette formule, dont on ne connaît pas l’auteur, moralise sur le temps qui passe. La dernière heure pouvant arriver à tout moment. Et là, je crois bien que ta dernière à toi a été débutée il y a environ… 59 minutes 30 !

Après la mort, nous devenons tous de la matière organique, mais certains dans ton genre prennent de l’avance en se comportant comme des merdes de leur vivant.

Debout maintenant !


Mangouste a dirigé le canon de son arme vers la braguette de Moore et tira six coups à la suite :



Après avoir remis son arme dans le holster, elle étudia les documents pas encore détruits. Rien qu’elle ne savait déjà, en fait. Hormis que Kassandra Konrad, le dernier doigt, semblait en plus être la Cheffe suprême de l’Organisation.

Avant de refermer le coffre, elle mit dans son sac un paquet de billets de différentes monnaies, dollars US, dollars australiens, euros :



Mangouste prit la direction de la sortie. Elle fit demi-tour :




ooo00ooo



Et voilà, la main n’a plus que son petit doigt. Plus pour longtemps en plus. Kassandra Konrad, j’arrive !

Si la vengeance est un plat qui se mange froid, j’en connais une qui va bouffer du surgelé…


Au moment de démarrer sa moto garée sur le trottoir devant la villa de Moore, Chloé regarde passer une grande jeune fille blonde, les talons hauts, la jupe courte. Le grondement du moteur qui démarre, la fait sursauter et se retourner vers Mangouste, juchée sur la selle, en train de pousser l’engin pour le libérer de sa béquille.


En réajustant ses lunettes noires, une chansonnette monte dans la tête de Chloé :


Marche tout droit, cette fille-là

Ne la regarde surtout pas

Marche tout droit, cette fille-là

Te ferait perdre ton sang-froid

Elle est bien trop mignonne pour t’y risquer

Tu n’pourrais pas résister

Marche tout droit, cette fille-là

Elle est vraiment faite pour toi


Au moment de lâcher les chevaux de l’engin et de faire vrombir les cylindres, Chloé changea d’avis. Elle interpella la fille qui repartait :




ooo00ooo



Prochain et dernier épisode de Mangouste contre l’Organisation prochainement…


Mangouste contre l’Organisation 5 – Viennoiseries viennoises.



Pour les lecteurs joueurs et cinéphiles, j’ai parsemé ce chapitre de répliques de films. Une entrée gratuite pour le prochain épisode pour ceux qui trouvent.