Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 21703Fiche technique43352 caractères43352
7376
Temps de lecture estimé : 30 mn
17/04/23
Résumé:  Il ne reste qu’un doigt à la « Main », le Directoire de l’Organisation, Kassandra Konrad.
Critères:  ff fff couleurs frousses pastiche humour aventure -humour -aventure
Auteur : Laetitia            Envoi mini-message

Série : Mangouste contre l'Organisation

Chapitre 05 / 05
Viennoiseries viennoises

Résumé des épisodes précédents :

Après l’Amérique, l’Asie, l’Afrique et l’Océanie, Mangouste continue son tour de la planète pour s’attaquer à l’Organisation.




Le type était nu, évanoui et pendu par les pieds. Pendu par les pieds et accroché à une poutrelle métallique du plafond de l’entrepôt désert, situé dans une zone industrielle quelque part dans une banlieue morose au sud de Paris.


Pour le stabiliser et qu’il ne bouge pas trop, un fil autour de ses testicules était attaché à un poteau. S’il tentait de se débattre, ça allait certainement être assez douloureux pour lui. Surtout parce que la mince corde autour des parties du monsieur était attachée avec un nœud coulant. Et que fait un nœud coulant quand on tire dessus ? Il se serre.

En clair, le type de ne s’est débattu qu’une seule fois. Après, il s’est abstenu. D’ailleurs, il s’est évanoui juste après. Ça a aussitôt réglé le problème.

Mangouste assise sur une chaise le regardait en buvant une menthe à l’eau à la paille.


Il reprit connaissance.

Il faut dire qu’elle venait juste de se lever pour lui jeter le contenu d’un seau d’eau froide à la figure. Ça aide au réveil ! Rapidement, il s’est rappelé où il était, dans quelle position il se trouvait et pourquoi il y était.

Il se mit à pleurnicher :



Il s’appelait Mathias Chuquet. C’était le représentant pour le France de l’Organisation, l’un des bras droits de Kassandra Konrad.

En quelque sorte, c’est par lui que tout avait commencé. C’est lui qui avait envoyé les deux tueurs ninjas allemands (voir le chapitre 1 – Cadavres au détail), à la demande de Sergueï, tuer Victor Hamon et Pierre Le Gall, deux personnes que Mangouste appréciait. Sergueï, encore un qu’on ne regrette pas !

Fallait pas fâcher Mangouste ! Ça non, fallait pas !

Toujours se méfier de l’eau qui dort. Se méfier doublement en plus, parce que l’eau ne dort jamais :



Question : pourquoi je fais ça ?

Réponse A : pour avoir le plaisir de venir siroter ma menthe à l’eau sur vos tombes, dit Mangouste en tirant sur sa paille.

Réponse B : parce que la vie c’est comme une boîte de chocolat, faut pas laisser les cons te la bouffer.

Réponse C : parce que cette nuit, j’ai rêvé que j’étais sans pitié. Ce matin en me réveillant, j’ai décidé de l’être pour de vrai, parce que j’aime bien réaliser mes rêves.



En sortant de l’entrepôt et en enjambant les cadavres de deux gros bras de Chuquet, qu’elle avait liquidé en arrivant, Chloé se mit à chantonner en s’éloignant :


Allez hop ! Un matin une louloute est v’nue chez-moi

Poupée de Cellophane, cheveux chinois

Un sparadrap, une gueule de bois

A bu ma bière dans un grand verre en caoutchouc, hou-hou-hou-hou

Comme un indien dans son igloo

Ça plane pour moi

Ça plane pour moi

Ça plane pour moi, moi, moi, moi, moi, ça plane pour moi

hou-hou-hou-hou, ça plane pour moi



oooOOooo



Pour ceux qui prennent l’aventure en route (mauvais plan de prendre l’histoire maintenant), je vous conseille d’aller lire les quatre chapitres précédents. Je vais tenter de résumer le tout.

En gros, Mangouste s’est attaquée à l’Organisation, un groupe occulte qui unifie l’action des mafias mondiales.

L’Organisation a eu le tort de vouloir s’en prendre à Mangouste et a fait assassiner deux personnes qu’elle appréciait. Comme dit plus haut, fallait pas, ah ça non, fallait pas !


Elle s’en prend directement aux dirigeants de l’Organisation. À sa tête se trouve un directoire, appelé « la main » qui dirige le crime organisé à l’échelle de la planète. Une main, cinq doigts, cinq chefs, donc, un par continent, composent la main. Composent ? Enfin, non, composaient plutôt, puisqu’il n’en reste plus qu’une Kassandra Konrad pour l’Europe, qui semble, de plus, être la cheffe suprême de l’organisation.


Les quatre autres doigts de la main sont passés à trépas. L’index, John Jones, aux États-Unis ; le majeur, Madame Boon en Asie ; le Colonel Mombassa, le pouce en l’Afrique, et Roger-Joshua Moore, l’annulaire en Australie, figurent au tableau de chasse de Mangouste.


Sur les quatre continents où Mangouste est passée, l’Organisation se trouve plutôt déséquilibrée. Des luttes de succession plutôt sanglantes se sont enclenchées.

Kassandra Konrad a fort à faire pour ramener le calme.

En Amérique, la guerre entre les cartels sud-américains, notamment colombiens, et les mafias US fait rage.

Une fusillade a eu lieu récemment à Seattle dans un bar, Une autre à El Paso. Un homme a été abattu à Bogota.

Sur le continent asiatique, la guerre entre Triades et Yakusas est particulièrement sanglante. Une explosion criminelle vient de détruire un immeuble de bureaux dans le centre de Tokyo, heureusement de nuit.


Sûrement par mesure de rétorsion, Lin Cheng, un homme d’affaires, vient d’être assassiné à Shanghai.

En Afrique, le crime est redevenu désorganisé après la disparition de Mombassa.


Enfin en Océanie, un certain Tony-Saül Curtis a pris la succession de Roger-Joshua Moore, dit RJ, tué par Mangouste. Son règne aura duré peu de temps, on vient de retrouver son corps mangé en partie par les requins et flottant au large de la barrière de corail, en Australie.


Voilà, où nous en sommes, pile-poil au moment du retour de Mangouste en Europe.



oooOOooo



6 h 30, lundi matin, Mangouste s’est introduite dans les locaux parisiens de l’agence Eureka Press International. À cette heure matinale, peu de monde s’y trouve, malgré le fait que l’actualité soit en mode « perpétuel rafraîchissement ». Quelques journalistes ou employés errent dans les couloirs, arrivent ou partent chez eux après avoir travaillé toute la nuit.

Le col de son blouson relevé sur son cou, une casquette de base-ball sur la tête, personne ne fait attention à Mangouste pendant qu’elle scrute les noms sur les portes. Enfin, elle tombe sur ce qu’elle cherche, le bureau de Serge Kléber, grand reporter.

Elle s’installe dans le fauteuil du bureau pour attendre l’occupant habituel des lieux :



Songeuse d’un seul coup, Chloé suivait la cicatrice le long de son avant-bras, du pouce de la main opposée. Le résultat d’une chute à vélo, le jour où on lui avait retiré les petites roues à l’arrière. Le souvenir d’une de ses premières imprudences, vers cinq ans : faire du vélo sans les petites roues, déjà, un sacré exploit, mais elle avait décidé de faire aussi du vélo sans les mains ce jour-là. Un peu beaucoup pour une novice de la bicyclette.

Sortant de son silence, elle ajouta :




oooOOooo



En sortant, Mangouste appela un de ses indics, qui a pu lui confirmer les informations pêchées chez Serge et lui en livra quelques autres. Nathalie Wang rendait d’autres petits services à Kassandra Konrad qui dépassait les compétences d’une collaboratrice zélée. Même si celle-ci était plus que discrète sur sa vie privée, il y a quelques années, un paparazzi avait pris une série de photos de Kassandra et de Nathalie dans une posture un peu particulière. Elles étaient nues au bord d’une piscine à se faire des mamours. Nathalie Wang était aussi la maîtresse de Kassandra. Les photos n’étaient jamais sorties dans la presse à scandales, et pour cause, le paparazzi a été acheté et les clichés ont disparu. Quelques jours plus tard, il a eu un accident de voiture, une sortie de route dans un virage du massif de l’Esterel.

Alors que Chloé allait récupérer sa voiture dans le parking souterrain où elle était garée, quatre types l’ont encerclée :



Elle se mit en position de combat face aux gugusses.



Moins d’une minute plus tard, les quatre types étaient au sol râlant. La carrosserie de la voiture n’avait rien :



Les quatre types sont partis clopin-clopant, les moins amochés soutenaient les plus mal en point :




oooOOooo



Nathalie Wang est donc à Deauville.

En semaine, l’autoroute de l’Ouest, hormis son cortège de poids lourds, n’a rien à voir avec le week-end et ses interminables bouchons.

Mangouste s’en est donné à cœur joie avec les chevaux de la Maserati, en leur lâchant la bride et en les laissant faire ce qu’ils voulaient.

Deauville, l’endroit est coquet, les rues larges et le grand air revigorant.


À Deauville, tout fleure bon l’opulence. Les façades anciennes normandes ou plus neuves de style néo-normand respirent le bon goût et la prospérité. Ce bon goût des façades d’immeubles compensait le bling-bling des boutiques de luxe. Tout comme Courchevel ou Saint-Tropez, Deauville est une sorte d’annexe des beaux quartiers parisiens, un peu le 21e arrondissement, en quelque sorte.


À Deauville, il est plus aisé de trouver des escarpins Louboutin, que des tongs dans les magasins des coquettes rues piétonnes.

Après avoir emprunté les planches pour longer la plage, Mangouste bifurqua par l’allée qui passait entre le casino et l’hôtel Le Normandy. Elle voulait pénétrer dans l’établissement renommé par une entrée dérobée, afin de rejoindre l’escalier de service pour monter discrètement jusqu’au 4e étage où se situait la suite réservée par Nathalie Wang.


Suite 401, celle de Nathalie. Elle n’avait pas eu ce renseignement en soudoyant le réceptionniste du Normandy. Habitués aux VIP, ceux-ci savaient rester discrets sur leur clientèle. Elle était plutôt entrée dans le système informatique de l’hôtel pour y consulter la liste des clients. Plus simple, plus rapide, pas de perte d’énergie à convaincre et à marchander, voire à menacer. La suite était réservée pour trois jours encore, sous une fausse identité, certes, mais aucun doute sur l’occupante. Nathalie Wang n’était pas seule. Une chambre, sûrement plus modeste, était réservée aussi. À coup sûr, des gardes du corps ou des hommes de main. Les gugusses de Paris avaient parlé de deux filles qui accompagnaient Nathalie Wang. Peut-être des femmes de mains plutôt ?


La porte de la suite était bien entendu verrouillée. Une fois dans le système informatique du Normandy, rien de plus simple que de fabriquer une carte magnétique avec les codes de la suite 401 placés sur une puce. Après avoir effacé ses traces, l’opération était complètement transparente. Elle en profita pour inclure sur la carte les codes pour ouvrir la porte de l’entrée de service pendant qu’elle y était.

Le voyant de la serrure magnétique passa du rouge au vert, Mangouste put ouvrir discrètement la porte.


À peine dans l’entrée de la suite, elle entendit des gémissements en provenance de l’intérieur. Elle referma discrètement et s’approcha à pas de loup. Elle traversa le salon de la suite. Une bouteille de Dom Pérignon vide traînait sur l’épaisse moquette où Mangouste s’enfonçait jusqu’aux chevilles au moins. De la chambre, les gémissements reprirent :



Nathalie était a priori très occupée, avec… Mona et Lisa. Décidément, dans le petit microcosme des femmes et hommes de main, les noms, surnoms ou pseudos, ça devient n’importe quoi. Tout le monde ne peut pas s’appeler Mangouste après !


En s’approchant sur la pointe des pieds, elle put apercevoir une grande femme asiatique, ressemblant aux photos de Nathalie Wang, nue sur le lit, autour de laquelle s’affairaient deux jeunes filles brunes :



Nathalie écarta les jambes et Lisa vint se placer devant la tête entre les cuisses de l’Asiatique :



Mangouste a profité du spectacle quelques instants. Jouer les voyeuses, c’était finalement sympathique, surtout que le trio était plutôt excitant :



Les deux tueuses sautèrent du lit en un quart de seconde.

Elles se mirent aussitôt en position de combat en feulant comme deux tigresses. Sauf que ça ne faisait pas très sérieux tout ça. En effet, Mona ne portait qu’un porte-jarretelles et Lisa avait la nuisette relevée sur les hanches et baissée sous les seins :



Du coin de l’œil, elle vit Nathalie Wang enfiler le peignoir de l’hôtel et se diriger vers la sortie de la suite. Il allait falloir qu’elle se débarrasse au plus vite des deux femmes de mains, afin de rattraper l’Asiatique :



Touchée au ventre, Mona recula de deux mètres, le souffle coupé. Lisa a essayé elle aussi un coup de pied chassé que Mangouste a esquivé sans mal de son avant-bras, déséquilibrant son assaillante. Mona toujours pliée en deux, lui laissa la possibilité de se précipiter vers la sortie de la suite à la poursuite de Nathalie Wang.


Bien qu’elle eût deux longueurs d’avance sur Mona et Lisa, les deux filles étaient sur ses talons. Arrivée sur le palier, Mangouste vit Nathalie Wang s’engouffrer dans l’ascenseur. Les portes se sont refermées.


Mangouste s’est précipitée vers la porte ouvrant sur l’escalier de service, Mona et Lisa, toujours en petite tenue à ses trousses.


Mona, trois marches derrière elle, a tenté de l’attraper par l’épaule. Mangouste lui saisit le bras et l’a tirée devant elle. Mona a dévalé les marches et s’est retrouvée sur le demi-palier, les jambes en l’air toujours en porte-jarretelles. A priori, le choc lui a fait perdre connaissance :



Mangouste a sauté par-dessus le corps inerte, Lisa toujours quelques mètres derrière elle.

Elles ont dévalé un étage. Mona avait vraiment son compte, puisqu’elle ne suivait plus.


Un étage plus bas, dans un virage de l’escalier, Lisa sauta plusieurs marches pour atterrir dans le dos de Mangouste et la déséquilibrer. Mangouste a pu anticiper l’attaque et s’est écartée. Lisa réussit à se réceptionner sur les marches, mais déséquilibrée, elle ne put parer l’attaque de Mangouste, qui la coinça contre la rampe. Lisa tenta de frapper Mangouste au visage. Celle-ci évita le coup :



Elle lui mit deux coups de genou dans le ventre. Lisa se plia en deux. Mangouste la redressa en arrière en lui agrippant les cheveux et lui mit un coup de tête. Cette fois, le corps de Lisa se ramollit et s’affaissa vers le sol. Mangouste la maintenait debout d’une main, et de l’autre releva la nuisette sur le sein droit de la tueuse :



Elle remit en place sur les épaules de Lisa les deux fines bretelles, baissa le bas de la nuisette sur le haut des cuisses de la tueuse, puis satisfaite, elle la lâcha. Lisa s’écroula au sol :



Arrivée au

rez-de-chaussée, elle s’est précipitée à l’extérieur, pour voir Nathalie Wang, toujours en peignoir, monter dans une Mercedes noire et partir en trombe. Le véhicule de Mangouste étant garé loin, inutile d’essayer de suivre Nathalie :



Like a virgin, hey

Touched for the very first time

Like a virgin

With your heartbeat

Next to mine

Like a virgin, oh oh

Like a virgin

Feels so good inside

When you hold me

And your heart beats

And you love me

Oh oh, oh

Oh oh oh



oooOOooo



Il était maintenant temps de conclure cette affaire. D’enfin mettre fin aux agissements de l’Organisation.

Avec Nathalie Wang, ce n’était que partie remise. Après la belle Asiatique, il faudra s’occuper de Kassandra Konrad, la finalité de la mission que Chloé s’était confiée : mettre un coup d’arrêt à l’Organisation et couper les dernières phalanges encore intactes de la main.


Le trajet en voiture fut rapide. Sur les autoroutes allemandes, la Maserati ne renâclait pas quand Chloé appuyait sur l’accélérateur. Elle s’arrêta le premier soir dans la région de Stuttgart dans un hôtel pour y passer la nuit. Elle partit à l’aube, le lendemain matin, de manière à arriver à Vienne pour déjeuner. Déjeuner qu’elle prit vers 13 heures dans un restaurant face au siège de KK Inc.

Difficile d’agir ici dans ce quartier fréquenté, et dans le siège social d’une des plus grandes entreprises d’Europe.

Chloé prit la décision d’attendre le soir et s’occuper de KK chez elle. Elle avait dégoté son adresse auprès de ses contacts parisiens. Après avoir consulté Street View, elle sut que ça ne serait pas aisé d’entrer discrètement. Il s’agissait d’une villa cossue dans un village à une cinquantaine de kilomètres de Vienne. La bâtisse était cernée de hauts murs.


Quelques heures plus tard, allongée sur la plus grosse branche d’un arbre de la forêt bordant la résidence de Kassandra Konrad, Mangouste scrutait le parc avec des jumelles de précision.

Elle voyait les gardes s’affairer devant la maison. Sur le perron est apparu un personnage :



Il s’agissait en fait de Lenora Petrovske, une Lettonne, surnommée dans le petit monde des tueurs à gages et autres mercenaires, « YBCV », abréviation de « Yeux de Biche, Cul de Vache ». Lenora est quasiment aussi large que haute. Un autre petit surnom bien mignon qu’on lui donne est « le quintal », ou encore « la barrique ».

Par contre, il ne faut pas se fier à sa morphologie, elle est rapide comme un serpent et est redoutable au combat au corps à corps. Même si Mangouste n’a jamais eu affaire à elle, c’est ce qu’on dit.

Après, pas de problème, les serpents, c’est ce que préfère Mangouste.


YBCV est une ancienne championne de la CEI de lutte Ouzbèque à mains nues. À ce qu’on dit toujours, elle aime attraper ses proies entre ses bras et les broyer, tel un étau.

Pour l’heure, YBCV était en train de houspiller les gardes qui courant ventre à terre dans tous les sens :



Son attention fut attirée par le portail d’entrée en train de s’ouvrir et de laisser passer une limousine noire. La voiture a remonté lentement l’allée et s’est arrêtée devant le perron.


Un garde s’est précipité pour ouvrir la portière arrière.

Une grande femme blonde, la quarantaine en est descendue :



Nathalie descendue par la portière avant côté passager s’est approchée d’YBCV et a semblé lui donner brièvement un ordre. Aussitôt la Lettonne se remet à crier sur les gardes

:



Après s’être approchée discrètement de la maison, Mangouste a constaté que des caméras de surveillance étaient positionnées régulièrement autour du mur d’enceinte. En y regardant de plus près, une zone de quelques mètres n’était pas couverte et constituait un angle mort, qu’elle pourrait utiliser pour pénétrer dans le parc en escaladant le mur :



Du haut du mur, Mangouste a repéré, malgré la pénombre, un garde qui patrouillait non loin, près de l’allée menant à la maison. A priori, pas d’autres gugusses à l’horizon. Elle s’est approchée discrètement :



(Paf)

(Aiiiieeee)



(Paf)

(Argghhhhh)



Et d’un !


Approchant tel un chat nyctalope de la maison, elle avisa un autre garde à quelques mètres :



Et de deux !


Mangouste reprit sa progression. Arrivée au bout de l’allée, elle s’est approchée de l’entrée de la villa.

Elle fut surprise et éblouie par les lumières qui illuminèrent les lieux.

Des gardes sortirent de partout, plus d’une dizaine en tout, et entourèrent Mangouste :



Sur le perron sont apparues Kassandra Konrad, Nathalie Wang et YBCV.



« Là, je suis mal quand même », se dit Mangouste, en assommant le premier garde et en parant le coup de matraque que voulait lui donner le deuxième.


Les coups se mirent à pleuvoir, Mangouste détournait ceux qu’elle pouvait, mais elle n’allait pas tarder à être submergée par le nombre, malgré les trois ou quatre gugusses déjà au sol. Un coup de poing au menton l’étourdit, elle ne tiendrait plus longtemps encore.

Elle cherchait une porte de sortie, malheureusement, ça allait être compliqué, elle était cernée.

C’est à ce moment-là qu’une explosion retentit derrière eux. Manifestement, le portail venait d’éclater en mille morceaux. Les combattants se figèrent, surpris par la déflagration.


Une moto vrombissante traversa les dernières étincelles et le rideau de fumée :



Puis :



À la grande surprise de Mangouste, Copperhair percuta deux des gardes de Kassandra avant d’immobiliser sa moto et de se mettre en position de combat à ses côtés. Manifestement, elle venait lui donner un coup de main :



À deux, ce fut bien plus aisé pour dégommer les gardes restant encore debout. Les deux redoutables combattantes, la blonde et la rousse réglèrent le problème en seulement quelques minutes. Quand elles eurent terminé, les corps de la dizaine de gardes gisaient au sol devant eux. Deux ou trois étaient en train de se relever difficilement pour déguerpir vers la sortie.


Nathalie Wang et Cul de Vache descendirent les marches du perron pour se jeter sur Copperhair et Mangouste :



Le combat avec Nathalie fut compliqué à mener. Déjà, l’Asiatique était une experte au combat. Avec Mangouste, elles se rendirent coup pour coup. La bagarre avec la dizaine de gardes rendit la tâche de Chloé plus compliquée, les coups qu’elle avait pris et la fatigue accumulée l’handicapaient de plus en plus. Nathalie Wang commençait même à prendre le dessus et à l’acculer dans ses derniers retranchements.


Mangouste jeta ses dernières forces dans la bataille, un coup de poing au menton sécha Nathalie qui recula de quelques pas. Mangouste ne la laissant pas reprendre ses esprits, l’acheva d’un coup de pied dans le ventre puis d’un direct sur le nez. L’Asiatique tomba à genoux, puis face contre terre.


Mangouste se retourna pour voir où en était Copperhair avec YBCV. La Lettonne avait réussi à prendre la rousse entre ses bras et l’avait soulevé du sol. Par contre, Copperhair ne l’avait pas loupée, du sang coulait du nez de la Lettonne et un des yeux était à moitié fermé :



Mangouste s’approcha de Cul de Vache et lui donna un coup derrière le crâne :



La Lettonne avait beau être balaise, elle s’épuisa assez vite face aux deux filles qui la harcelaient. Surtout, elles adoptèrent la bonne tactique, frapper et rester ensuite à bonne distance. Après quelques minutes, Mangouste porta le coup fatal, un coup de pied chassé sous le menton. YBCV resta figée l’espace d’un instant et tomba en arrière, complètement sonnée pour le coup.


Elles ligotèrent Nathalie Wang et la Lettonne, puis partir à la recherche de Kassandra qui s’était réfugiée dans la villa.


Elles l’ont trouvé cachée au fond de son dressing. Elle tendit vers elles un pistolet à bout de bras. Sa main tremblait :



Sur cette bonne parole, Mangouste tira une balle dans la tête de Kassandra.


Mangouste resta un instant immobile, le regard dans le vague, son arme toujours dirigée sur le cadavre de KK :



Se tournant vers la belle rouquine :



Chloé approcha sa bouche de celle de Blandine et l’embrassa. Il ne fallut que quelques secondes pour que les deux ex-ennemies, néo amies se retrouvent dénudées et couchées l’une sur l’autre sur le lit :



Elles firent l’amour une bonne partie de la soirée. Les coups et les contusions partout sur leurs corps ne les empêchèrent pas d’enchaîner les positions diverses et variées. Enfin repues, elles restèrent un long moment, l’une contre l’autre, à se faire des petits bisous et à se caresser les seins.


Elles seraient restées toute la nuit ainsi, mais il fallait conclure cette affaire. En fouillant la maison, elles trouvèrent un certain nombre de documents, prouvant l’implication de Kassandra dans l’Organisation. Il y avait là de quoi mettre un coup d’arrêt aux activités des pègres à l’échelle mondiale.


Avant de partir, Mangouste appela la police autrichienne.

En sortant, elles vérifièrent les liens de Nathalie et Cul de Vache, toujours ligotées et bâillonnées devant l’entrée. Mangouste ne résista pas à peloter les fesses de Nathalie par la même occasion.


Chloé récupéra sa voiture et Blandine la suivit avec sa moto, jusqu’à son hôtel.



oooOOooo



EPILOGUE


Et voilà, l’Organisation est au plus bas. Il lui faudra du temps pour s’en remettre. La main est un moignon, privée de ses cinq doigts. Plus que ses doigts, l’Organisation a perdu la tête. Et il ne lui sera pas aisé d’en retrouver une.


Un brin de nostalgie et un sentiment de vide envahirent Chloé.

Bon, pour le coup, elle était au chômage technique. Depuis la mort de Pierre Le Gall tué par l’Organisation, il n’y avait plus d’intermédiaire entre les commanditaires potentiels et elle. En trouver un autre n’allait pas être simple. Se constituer un nouveau réseau devrait prendre du temps.


Peut-être est-il temps pour Mangouste de prendre une retraite bien méritée ? Chloé allait peut-être devoir se consacrer seulement à sa carrière d’artiste peintre.

De toute façon, elle avait ses comptes en banque bien remplis.

Et puis, pas besoin de commanditaires pour éliminer les nuisibles quand on en croise.

En attendant, Chloé avait bien l’intention de profiter des bikinis qu’elle avait achetés juste avant que toute cette folle histoire ne commence.

Une retraite ? Un congé sabbatique, plutôt. Mangouste a encore de beaux jours devant elle. Place à Chloé pour le moment.



Et pourquoi pas au retour de ses plages de rêve, faire un petit détour pour rendre une visite à Lucie ?


En attendant, elle se trouvait dans le jacuzzi sur la terrasse d’une villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat qui dominait la Méditerranée. Alors qu’elle rêvassait la tête appuyée sur la poitrine de Blandine, allongée, une voix s’est élevée derrière elle :



Les lèvres de Lucie restent collées dans un premier temps, puis à force d’insister, la langue de Chloé arrive à passer le barrage des lèvres serrées de Lucie.



Chloé profita du spectacle de la jolie rousse en train d’embrasser la belle Africaine, les vêtements collés sur son corps :



La nuit fut agitée, la journée suivante aussi, et même la nuit suivante. Les jeux érotiques auxquels se livrèrent les trois vestales furent épiques et dignes de l’Iliade et de l’Odyssée, réunies.

Au matin du deuxième jour, Blandine et Lucie s’approchèrent de Chloé, qui, songeuse, buvait un jus d’orange assise sur la terrasse :




Une heure plus tard, Chloé fit vrombir le moteur de la Maserati GanCabrio et s’éloigna de la villa sans se retourner :



Elle reprit l’air que diffusait l’autoradio :


Ma petite entreprise

Connaît pas la crise

Épanouie elle exhibe

Des trésors satinés

Dorés à souhait

Le lundi

Le mardi

Le mercredi

Le jeudi

Le vendredi

De l’aube à l’aube