n° 21804 | Fiche technique | 34025 caractères | 34025 5875 Temps de lecture estimé : 24 mn |
26/05/23 |
Présentation: Comment Julie, actrice de renom, est allée faire un film avec un réalisateur sulfureux. | ||||
Résumé: Julie, va tourner avec un réalisateur très connu, mais aux méthodes extrêmes. Malgré son expérience, elle va se mettre en danger. | ||||
Critères: fh fhh couleurs inconnu collègues travail photofilm fellation préservati pénétratio double sandwich fsodo -occasion -extraconj | ||||
Auteur : ChrisM Envoi mini-message |
Pré-générique
Plan large. Un ciel bleu parsemé de nuages fuyants, des palmiers ondulant dans le vent, le soleil encore bas sur l’horizon, mais déjà éblouissant. Les Caraïbes.
Travelling avant. Le jardin tropical, une profusion de plantes, un camaïeu de verts, du plus tendre au presque noir, l’exubérance des fleurs. La villa blanche, une porte-fenêtre ouverte sur une chambre, la silhouette d’un homme.
L’homme nous fait face. Devant lui, une femme accroupie, de dos. Ils sont nus.
La caméra avance, l’homme est jeune, la trentaine, les mains sur les épaules de la femme. D’elle, on ne distingue pas le visage, les cheveux blonds tombent en cascade sur les épaules, la tête monte et descend devant le ventre de l’homme.
Gros plan sur le visage de l’homme. Il est tendu, le regard flottant, la mâchoire crispée. Il va jouir, il jouit.
Générique
Chris Productions présente
Un film d’Andrei Zymalski
Les amours créoles
Avec Julie F. et Florian R.
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Presque un an plus tôt, un appel de mon agent, tout excité.
Je ne le connais pas personnellement. J’ai vu ses films, naturellement, j’en ai aimé certains, détesté d’autres. C’est un cinéma qui ne laisse pas indifférent, tout en fulgurances, parfois en boursouflures, souvent cru, toujours violent. C’est trop extrême pour moi qui suis connue pour mes interprétations dans des comédies douces-amères, un cinéma d’ambiance, de subtilité.
Et je raccroche.
Cinq minutes, il rappelle.
Et je raccroche.
Quelques minutes plus tard, un message :
STP, jette un œil sur le scénario.
Je le rappelle un peu plus tard :
Et je raccroche.
Nouveau message :
Tu ne voudrais pas le rencontrer pour en discuter ?
Financement film OK, cachet top pour toi.
Florian R., premier rôle masculin.
Florian, encore peu connu hors du milieu théâtral, ce sera son premier grand rôle au cinéma. Je l’ai vu à la Comédie Française, excellent comédien, une allure folle de jeune premier.
Pour insister comme ça, mon agent doit être convaincu de mon besoin de renouvellement. Je sens au fond de moi qu’il a raison, je ne prends plus de risques dans mes choix de film.
J’ai donc retrouvé Andrei dans un bar d’hôtel. Il est réputé pour ses colères sur les tournages, l’emprise tyrannique qu’il exerce sur ses acteurs, mais je rencontre un homme courtois, presque timide. Je n’ai pas appris grand-chose sur le film, à chacune de mes questions, il partait dans de grandes tirades rendues à peu près incompréhensibles par son accent. Cependant, quand je lui ai demandé pourquoi il me voyait dans le rôle, la réponse a fusé « La femme du film a été belle, elle l’est moins. Lorsqu’elle rencontre cet homme plus jeune, elle veut se prouver qu’elle est encore séduisante, cela l’emmènera aux bornes de la folie. Et cette femme te ressemble ! » Cette réponse m’a troublée, il a mis le doigt sur mes doutes, sur mes interrogations.
À l’approche de la quarantaine, je vais devoir me décider. Pendant des années, j’ai enchaîné les fiancés, les liaisons, les expériences. Mais depuis cinq ans que je vis avec Pierre, je me sens apaisée, je n’ai plus cette rage de vivre, de profiter de chaque instant. Nous avons même parlé d’avoir un enfant avant qu’il ne soit trop tard, mais j’hésite encore. Pourtant je sais bien que je vieillis, même si je fais beaucoup d’efforts pour garder un physique au top, mon corps est aussi mon outil de travail.
Alors j’ai accepté de faire un essai alors que je ne fais plus de casting depuis des années. Je n’étais pas dupe non plus, il renversait la relation, ce n’était plus lui qui me priait d’accepter le rôle, c’était moi qui lui demanderais de me choisir.
Avant de finaliser le contrat, Pierre et moi avons longuement discuté. Faire ce film va être exigeant, voire perturbant. En détaillant la scène d’ouverture du film, la fellation, Andrei m’avait prévenue. Il y aura des scènes de sexe, elles seront aussi explicites que possible. Et il me sera impossible d’avoir une doublure, la mise en scène, les dialogues, les mouvements de caméra ne le permettent pas.
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Le tournage est prévu sur dix semaines, six en région lyonnaise et quatre en Martinique. Le film étant centré sur Florian et moi, nous serons de la plupart des plans, même en Martinique, ça ne sera pas des vacances…
Après la séquence d’ouverture, un flash-back nous décrit les personnages, leur rencontre. Elle, c’est la femme d’un industriel lyonnais, on la découvre dans un grand appartement donnant sur le parc de la Tête d’Or, on la suit avec les amies faire du shopping, lui est prof d’anglais dans un collège de Villeurbanne, militant écolo. Dit comme ça, cela paraît très convenu, la grande bourgeoise frivole s’entichant d’un jeune intello de gauche, mais Andrei sait distiller une certaine ambiguïté dans les personnages, renverser l’image qu’on se fait d’eux.
Les trois premières semaines de tournage furent plutôt tranquilles pour moi, j’avais l’habitude ce type de personnage. En revanche, elles furent très difficiles pour Florian. Andrei le reprenait en permanence, lui faisant refaire vingt fois la même scène. Il me paraissait évident qu’Andrei voulait le casser, lui enlever son jeu de comédien du Français, le déstabiliser pour le pousser dans ses retranchements. Florian résistait tant bien que mal, mais s’en prenait plein la gueule.
Un matin, pendant une pause, ils s’enferment dans un bureau, le ton monte, Florian en ressort furieux, Andrei lui lance :
Le soir, Andrei nous donne quelques feuillets, il avait réécrit la scène de la première rencontre entre nos deux personnages. Le tournage étant prévu le lendemain, je propose à Florian de travailler le soir, après dîner. Mais dès que nous commençons notre échange, ça ne colle pas, Florian n’est pas là, il n’arrive pas à se concentrer. Assise à côté de lui, je l’entoure d’un bras.
Comme s’il n’attend que ça, il se laisse tomber sur moi, le dos appuyé sur ma poitrine, j’ai l’impression de devoir consoler un gamin. Quand il s’est reculé, ma main est tombée de son épaule, glissant sur son ventre. Je veux la retirer, il l’agrippe et la pose contre son sexe.
Sa main guidant la mienne, il me fait caresser doucement sa queue, elle durcit. J’hésite à le virer, puis je continue. Une petite branlette ne m’engage à rien, cela ne peut lui faire que du bien et après tout, dans quelques jours, on attaquera les scènes de sexe, autant s’habituer au corps de l’autre.
Florian l’a bien compris, il ouvre son jeans et dégage sa queue. Les jambes largement ouvertes, affalé contre moi, sans dire un mot, il se laisse aller.
Penchée au-dessus de son épaule, je découvre son ventre découvert : une toison taillée de près, une verge de beau diamètre, portant fièrement son gland encore encapuchonné, de jolies couilles bien rondes. Sa queue frémit quand je l’empoigne, sa douce chaleur se propage à ma paume. Ma main descend doucement, la peau glisse, le gland se découvre, la fente apparaît. Vue en plongée, j’ai l’impression d’un œil qui s’ouvre. Et qui se referme quand ma main remonte.
Sa bite m’hypnotise, je la quitte plus des yeux. Je vois venir la rosée qui recouvre progressivement le gland, je ressens les premiers tressaillements dans ma paume, j’entends sa respiration s’accélérer. Et pourtant, la première giclée me surprend en pleine face. J’aurais dû me méfier, mais j’étais obnubilée par l’ouverture et la fermeture de sa fente. Les jets suivants sont moins puissants, zèbrent son tee-shirt, puis finissent par couler le long de la hampe sur ma main.
Des branlettes, j’en ai souvent faites pour rendre service, pour soulager, sans que cela ne mène plus loin. Mais cette fois, je regrette de l’avoir fait jouir. Le bas-ventre serré, les seins qui pointent sont, chez moi, les signes d’une furieuse envie de pénétration. Le temps de nous changer, nous reprenons notre répétition. Il nous faudra une bonne heure pour trouver le rythme des phrases, la fluidité des répliques.
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Deux soirs plus tard, Florian veut revoir la scène du premier baiser. Il veut vraiment bosser ou il a d’autres envies ? Dans ce cas, j’ai bien conscience qu’on ne s’arrêtera pas à une simple branlette. Florian est un mec qui ne doit pas manquer de nanas, j’ai cru comprendre qu’il les aime plutôt jeunes, androgynes, tout mon contraire. Qu’il flashe sur moi ne peut me déplaire. Et puis j’ai en mémoire cette queue qui m’avait tant troublée… Pierre me pardonnera, ça fait près d’un mois qu’on ne s’est pas vus.
Nous ne parlerons boulot qu’une demi-heure. Mais si, dans le film, nos deux personnages se tournent autour, parlent beaucoup avant de tomber dans les bras l’un de l’autre, Florian fait moins de discours, il réclame d’entrée une pipe.
La bite surgit dès le pantalon baissé, pas encore déployée, mais tellement tentante. J’ai toujours aimé prendre les queues encore molles dans ma bouche, les sentir se gorger de sang, durcir progressivement, grossir jusqu’à m’envahir la bouche. J’adore sentir leur vibration quand on roule la peau du gland, quand ma langue s’introduit dans la fente. Florian apprécie et me le fait savoir. Une fois sa queue bien lubrifiée, la main bien calée sur les couilles, je peux descendre de plus en plus profondément jusqu’à la sentir buter au fond de ma gorge. Sa bite me remplit pleinement, coulisse souplement dans ma bouche comme elle le fera bientôt dans mon vagin prêt à l’accueillir.
C’est le moment, on va passer aux choses sérieuses, mais il me retient, il en veut encore. Ça me fait plaisir qu’il apprécie mes compétences de suceuse alors, tout en caressant ses couilles, je l’aspire profondément. Et merde, je ne l’ai pas senti venir, il me balance une petite giclée. Je me retire, j’espère que c’est juste un coup de semonce, qu’il pourra me baiser sans délai. Mais non, il reste planté devant moi à se branler et finit par m’arroser. Puis, à ma grande surprise, il remet son pantalon.
Et il sort, me laissant comme une conne, frustrée, en colère.
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Pendant la journée suivante, il ne fait aucune allusion à notre soirée, je n’attendais pas des excuses, mais j’aurais aimé une marque d’intérêt. Pour en avoir le cœur net, le lendemain soir, je frappe à sa porte. Il était en train de lire quand je l’ai interrompu et me demande simplement :
J’enlève le peignoir de bain, je suis nue dessous, je tourne sur moi-même.
Bien sûr, je n’ai plus la fraîcheur de mes vingt ans, mais je suis encore fière de mon corps, de mes seins qui, malgré leur taille, restent fermes, de mes fesses hautes, de mes cuisses fuselées, de mon ventre plat, de ma toison blonde taillée au cordeau.
Je ne sais pas si c’est à regret, mais il finit par se mettre nu devant moi. À poil, c’est un super beau mec, musclé, le torse recouvert d’une fine toison noire, des fesses rondes, des cuisses puissantes. Mais je reste fascinée par sa queue encore au repos, je dois faire une fixation dessus.
Il ne bouge pas, c’est un grand timide ? Je m’accroupis devant lui, sa queue, je sais comment la réveiller. Mais cette fois, je ne me ferai pas rouler, je saurai m’arrêter à temps.
Sa queue est vite raide, après l’avoir encapuchonnée soigneusement d’une capote, j’entraîne Florian vers le lit. Je m’étends, les jambes écartées, je ne peux pas mieux lui faire comprendre ce que j’attends de lui. Peut-être me fera-t-il un cunni avant ?
J’aurais bien aimé quelques préliminaires, mais heureusement je suis prête à le recevoir. Et j’aime être prise en levrette, c’est une position dans laquelle je décolle facilement.
Enfin, je sens sa queue à l’entrée de ma chatte, il se positionne et d’une seule poussée, introduit son sexe. Ah putain, que c’est bon ! À peine l’a-t-il entrée qu’il attaque un matraquage en règle. C’est bon et c’est fort, je me sens mon excitation monter, monter… Des flots de mouille envahissent mon vagin, l’orgasme arrive comme un tsunami, je braille, ça fait du bien. Il se retire, vire la capote pour éjaculer sur mes fesses.
Son premier compliment.
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Le lendemain, toujours aucune réaction de Florian. À croire qu’il ne s’est rien passé entre nous ou que l’expérience a été désagréable ! Le soir, je lui propose de venir me retrouver dans ma chambre, il refuse, trop fatigué par le tournage, dit-il…
Le problème, c’est que Florian a réveillé chez moi des envies de sexe, je ne peux plus me contenter d’une petite masturbation, j’ai besoin d’une bonne baise et son refus me frustre méchamment.
Alors je lui fais le grand jeu. Je lui avoue que sa queue me manque, que je rêve de la caresser avec mes lèvres, de la faire grossir dans la bouche, de la branler entre mes seins, de la sentir pénétrer ma chatte, bien profondément. Putain, il y a des tas d’hommes qui fantasment sur mes photos dans les magazines, lui, il faut que je le supplie. En désespoir de cause, je lui rappelle qu’il avait bien aimé mon cul, ça semble le réveiller. Un quart d’heure après, mon cul est envahi. Si je pratique la sodomie, c’est plus pour faire plaisir à mon partenaire que pour mon propre plaisir, j’ai besoin d’une pénétration vaginale pour me faire partir.
Lui, il aime, ses mains me broient les hanches, son sexe m’ouvre le cul à grands coups rapides, je l’entends brailler, le summum est atteint quand il se met à jouir, je sens en moi chaque giclée, ça n’en finit pas. Plaisir non partagé, je reste sur ma faim.
Quand il se retire, il me gratifie d’un nouveau :
Merci, mais tu me l’as déjà dit. Il n’y a rien d’autre chez moi d’intéressant ? On a dit que j’avais les plus beaux seins du cinéma français, tu t’en es rendu compte ?
Finalement, nous en sommes restés là. Je vivais mal ce manque, mais je ne voulais pas mendier les coups de queue.
Le tournage lyonnais se termina une semaine plus tard, nous nous retrouverions en Martinique. Dans le film, le mari de la femme y avait loué une villa pour des vacances, il avait été forcé de rester en France, elle s’était fait prier (du moins elle lui avait fait croire) pour partir seule. Et elle avait payé le billet d’avion à son prof. Ils allaient avoir deux semaines à ne rien faire d’autre que de profiter l’un de l’autre.
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L’équipe est en place depuis quelques jours quand j’arrive en Martinique. Le plan de tournage suivant à peu près l’ordre chronologique, nous commençons par la fellation, la scène qui ouvrira le film et en donnera la tonalité.
Après le réglage des caméras, du chariot de travelling, des lumières, nous nous déshabillons et je m’accroupis devant Florian. On est en situation réelle, son sexe ne peut être masqué, il ballotte devant moi. Même si j’ai souvent tourné nue, c’est toujours troublant de le faire devant une vingtaine de personnes.
Le clap, c’est parti, l’opérateur glisse vers nous, on passe plein cadre. Et Andrei rentre dans une colère froide,
Et à chaque fois, on recommence la prise.
Agrippée aux fesses de Florian, je suis presque collée à lui, ma bouche frôle son sexe.
Mais Andrei n’est jamais satisfait de la prestation de Florian. La situation est bloquée, on va y passer la matinée. Mais arrive l’imprévu, à force de frôler sa queue, de flasque, elle commence à se gonfler et, surtout, on entend Andrei brailler :
Une fois la bandaison amorcée, elle ne s’arrête plus, le sexe monte à la verticale. Florian doit se souvenir de mes talents de suceuse, il me prend la tête, recule un peu le bassin, force mes lèvres et pénètre la bouche. Le salaud, il pousse le bouchon un peu trop loin.
Je suis en train de le sucer devant toute l’équipe… et je maîtrise plus rien.
Florian non plus, il ne s’arrêtera plus, j’en ai conscience. Je cherche à me reculer, il me tient bien et baise à grands coups ma bouche.
À ces mots, Florian ne se retient plus et éjacule sans me laisser la possibilité de me retirer, ni même de reprendre mon souffle.
« Coupez ! »
Je me redresse furieuse, contre Florian, contre Andrei.
Le soir, je n’avais pas décoléré, une discussion s’impose avec Florian. Au moment de frapper à la porte de sa chambre, j’entends des bruits venant de l’intérieur, je colle l’oreille contre la porte, pas de doute, il est en train de baiser. Sûrement avec l’assistante son qui lui tournait autour tous ces jours.
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Les soirs suivants, Florian m’ignore, il a sûrement trop à faire avec l’assistante.
Et pourtant, on passe nos journées ensemble. Je dis mon texte de femme amoureuse, de femme se donnant toute à son amant, de femme comblée après l’amour, nous enchaînons les scènes de coïts, mon personnage se libère complètement, les scènes de baise deviennent sauvages. Du moins, celles du film. Car Florian reste très pro, il ne bande pas. Même quand je le chevauche, mon sexe bien ouvert caressant le sien, je n’ai pas droit à une érection. Pourtant, s’il voulait me pénétrer réellement, je le laisserais faire tellement j’en ai envie… C’est Andrei qui serait ravi, toujours à nous pousser à aller plus loin.
À la fin d’une journée de tournage, je coince Florian :
Me dire ça après avoir profité de moi…
Après le repas, sans rien dire à personne, je prends un taxi, j’avais vu dans le lobby de l’hôtel un flyer concernant une soirée souk sur une plage. Il fait encore chaud, un vent léger souffle de la mer, j’ai besoin de me détendre, de profiter de cette ambiance vacance, d’oublier cette relation pourrie avec Florian.
Arrivée sur la plage, la sono balance un bon gros son, l’odeur du rhum flotte autour du bar, pas mal de monde, des touristes, des locaux, ça danse un peu, ça picole beaucoup. Je m’enfile deux planteurs coup sur coup, je sais que ce cocktail est traître, mais ça fait du bien. Un grand black me repère, s’avance :
Et nous voilà sur le sable. Il suffit de prendre le rythme et cela va tout seul, d’autant plus que mon black, Sébastien, me guide en me tenant les hanches. Ses mains descendent régulièrement sur mes fesses, je le laisse faire.
Son regard est éloquent, c’est à l’horizontale qu’il aimerait danser. Et ça ne me déplaît pas.
Après quelques morceaux, je commence à avoir bien chaud, j’entends l’animateur faire une annonce.
Il m’attire contre lui, bassin contre bassin et poitrine contre poitrine. Et d’un coup, en suivant la musique, se met à me percuter le bassin à grands coups rapides, mimant le coït, puis me retournant, continue comme s’il me prenait en levrette.
Autour de nous, plusieurs couples dansent le kollé-serré, de façon plus ou moins accentuée, mais c’est prodigieusement érotique. Mon cavalier ne bouge plus, c’est à mon tour : je viens frotter ma poitrine contre lui, onduler mon bassin contre le sien. Puis je me lâche complètement, mes coups de reins sont de plus en plus violents, de plus en plus explicites. À la fin du morceau, je suis rouge, en sueur, mais aussi très troublée.
Au moins, c’est direct. Il ne me laisse pas trop le temps de réfléchir et m’entraîne. On n’a pas fait dix pas qu’il m’embrasse. Une de ses mains explore ma poitrine, je réponds en caressant son sexe par-dessus son pantalon. Heureusement, sa maison n’est pas trop loin. À peine le temps de boire un verre d’eau dans la cuisine extérieure, sans même prendre une douche, nous filons dans sa chambre, à peine éclairée par un lampadaire de la rue.
Il me dépose sur le lit, vire mon débardeur, remonte le soutien-gorge. Il a au moins deux langues et trois mains à me sucer les seins, les caresser, explorer ma culotte. Il me regarde quelques instants avant de virer mon short, écarte mon string et démarre un cunni. Putain, ça fait un bien fou d’avoir un homme qui s’occupe de ma chatte. Je suis trempée, la mouille lui coule sur le menton, il ne s’arrête pas, tant mieux, je me laisse aller à un premier orgasme. Il se lève, vire ses vêtements. Il est baraqué, pas une queue de taille exceptionnelle, mais il dégage de lui une sensualité phénoménale. Je n’ai pas besoin de lui demander, il met une capote sur son sexe dressé, j’écarte grand les jambes. Quand il me pénètre, c’est la délivrance. Mon clito est super sensible, je ressens à la puissance mille chaque coup de queue, je râle, je réclame, je crie.
À un moment, j’entends un appel. Sans cesser de me baiser, Sébastien répond. Ils doivent parler créole, je ne comprends rien.
Peut-être que j’ai encore l’esprit embrumé par l’alcool ou simplement envie de me lâcher complètement.
Et il continue son ramonage de chatte. Deux minutes plus tard, le cousin est là. J’ai à peine aperçu sa silhouette que sa queue envahit ma bouche. Je ne suis pas surprise quand, après un bref conciliabule, je me retrouve à en chevaucher un et l’autre qui pénètre mon cul. Ça faisait des années que je n’en avais pas fait, des doubles, j’avais oublié comme c’est violent et aussi comme c’est bon.
Ils ne m’ont pas laissée en repos pendant deux heures. Lorsque je suis partie, j’étais crevée, mon corps me faisait mal de partout, mais heureuse, la tête libérée. Pas une minute, je n’ai pensé à Pierre, je n’ai pas eu l’impression de le tromper, ce n’était que du sexe brut, du sexe hygiénique. Le temps de rappeler mon taxi, il était près de trois heures quand je me suis couchée, la nuit serait très courte. Et le lendemain serait une journée de tournage exigeante.
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Aujourd’hui, c’est la scène finale du film, quand mon personnage, comprenant que son amant la quittera, conduit la voiture qui va les jeter dans le ravin.
Quand Andrei me voit, il repère immédiatement les valises sous les yeux, le manque de sommeil.
Le maquillage sera très léger, il demande à la maquilleuse de ne pas estomper les cernes, de me garder ce visage marqué.
On a fait trois prises pendant lesquelles j’ai joué, à la demande d’Andrei, la femme désespérée, suppliant son amant de revenir à elle, puis comprenant que c’est illusoire, laisse partir la voiture dans le ravin. Andrei était satisfait, mais je lui ai demandé de refaire une prise.
Celle-là, je l’ai jouée colère froide, pas un mot plus haut que l’autre, en complète maîtrise. Je montrais que j’avais compris que j’avais perdu mon amant et que j’avais décidé de nous envoyer dans le décor.
Andrei en a été enthousiasmé, Florian m’a avoué plus tard que mon regard lui avait presque foutu la trouille.
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Les producteurs ont poussé pour que le film, encore en montage, soit en sélection officielle pour le Festival de Cannes. Andrei a dû cavaler pour finaliser le film, je n’ai pu voir qu’une première version de travail, non sonorisée. Beaucoup de rumeurs circulaient, on parlait d’un scénario trash, de scènes hard, mais comme personne n’avait rien vu, ce n’était que les racontars habituels de la profession. Lors d’une interview, un journaliste m’avait interrogée sur la crudité des scènes, je me souviens de ma réponse :
La veille de la présentation à Cannes paraît l’Hebdo, l’hebdomadaire aux scoops foireux. Et je me découvre en première page, nue, le sexe de Florian dans la bouche, avec un titre en gras « C’est de l’illusion ? ». Je ne sais pas où ils ont récupéré la photo, mais ce n’est pas une photo volée, celui qui l’a donnée, vendue plutôt, était sur le plateau. Ensuite, l’article brode sur ma prétendue relation avec Florian, nos coucheries, le grand amour et tout le baratin habituel.
Déjà que ce film avait un relent de scandale, maintenant ça monte sérieux. Lors de la montée des marches, c’est la grande bousculade des photographes, les micros tendus.
C’est la projection, je vais enfin découvrir le film.
Dès l’ouverture, je suis fixée. Andrei a monté la scène de la fellation sur un nocturne de Chopin, très lent, très triste, qui contraste avec la crudité des images. Il est clair que cette relation amoureuse se terminera mal. Au moment de la jouissance, le visage de Florian est extraordinairement beau, le gros plan intensifie la moindre de ses expressions, on en frissonne presque. Ensuite, c’est le choc. La caméra quitte le visage de Florian, descend, tourne autour de nous, c’est moi qui passe en gros plan, la queue de Florian quittant ma bouche, le sperme ruisselant… Contrairement à sa promesse, Andrei a osé utiliser ces images, le connaissant, j’aurais pourtant dû m’y attendre. Je reste figée sur mon siège en entendant les chuchotements du public.
Après un tel démarrage, quand les autres scènes de sexe arrivent, il paraît évident pour les spectateurs que les coïts ne sont pas simulés, que Florian et moi, on s’est envoyé en l’air à de multiples reprises devant les caméras.
Mais, presque malgré moi, je tire mon chapeau à Andrei. Il a su tirer de cette histoire éculée un film bouleversant, presque d’une ampleur métaphysique. Cependant, à chaque scène chaude, je me ratatine sur mon siège, j’appréhende l’allumage de la salle, la réaction du public. Dès le mot « Fin » affiché sur l’écran, un brouhaha monte, un mélange d’applaudissements, de sifflements, de huées, de bravos. Andrei aime le bruit et la fureur, il est servi.
Lors de la conférence de presse qui suit, très vite un journaliste me demande de parler de mon personnage, de la difficulté à interpréter les séquences de sexe. Andrei intervient avant que j’aie ouvert la bouche :
Merci, Andrei, au lieu de dégonfler la polémique, il en rajoute, il confirme quasiment que nous avons baisé devant les caméras. J’ai voulu, sur le ton de la plaisanterie, rajouter que j’ai souvent joué des prostituées, mais que je ne n’ai jamais eu besoin de faire le trottoir pour m’imprégner du rôle, c’est tombé à plat, personne n’a relevé.
J’ai retrouvé Pierre ensuite. Il se sentait trahi, j’ai essayé de lui expliquer, mais il ne m’écoutait plus.
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Je ne pouvais pas sécher la soirée de gala, étant engagée par contrat. Et je tenais à avoir une explication avec Andrei. J’ai réussi à le coincer avant qu’il ne picole trop.
J’ai failli lui donner deux baffes. Et je suis rentrée directement à Paris.
J’avais cependant des échos du festival. Il en ressortait que ma prestation, pas uniquement physique, avait marqué. La veille du palmarès, la production a été contactée, ma présence était souhaitée à la cérémonie des prix, il se disait que j’avais des chances.
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J’ai donc retrouvé Andrei et Florian à Cannes, nous n’avons pas échangé un mot.
Les remises de prix s’égrènent, Court métrage, Caméra d’or.… On arrive au prix de la meilleure actrice. L’animatrice de la soirée :
Quelques instants de suspense,
Des applaudissements, des murmures. La crudité du film n’a pas empêché le jury de me récompenser. Je m’extrais de mon siège pour gagner la scène. Après la remise du diplôme, je m’approche du micro.
Quelques applaudissements convenus.
Un grand silence s’abat sur la salle.
Un murmure dans la salle. Le jury s’agite.
Et un grand tumulte remplit la salle. Je n’ai pas vérifié, il me semble que c’est la première fois qu’un prix est refusé.
J’avais bien réfléchi les jours précédents avant de prendre ma décision, je n’en avais parlé à personne, sauf à Pierre. Nous étions alors conscients que ma carrière d’actrice risquait de s’arrêter là. J’étais encore engagée sur deux films, je prendrais ensuite des vacances et nous ferions enfin cet enfant.
La suite, vous la connaissez. Andrei a continué à faire des films, à pressurer ses comédiens, mais il n’a plus été invité à Cannes. Florian est retourné au théâtre, on parle parfois d’un retour à l’écran, mais cela ne se fait pas. Quand à moi, le break a été rapide, j’avais à peine accouché que j’étais contactée pour le film qui m’a valu une nomination aux Oscars. Mais ceci est une autre histoire.