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Temps de lecture estimé : 17 mn
14/07/23
Résumé:  La rencontre avec Julien se concrétise pour Matilda.
Critères:  ff ffh groscul hépilé fépilée douche caresses intermast facial fellation pénétratio journal -bisex
Auteur : Maudmoder            Envoi mini-message

Série : Un mois de juillet

Chapitre 03 / 08
Matilda et Julien

Résumé des épisodes précédents :

Une découverte progressive




La sonnerie de la porte d’entrée m’avait mise en panique. Je ne savais même pas s’il s’agissait de Julien, mais je ne voyais pas qui cela pouvait être d’autre. Matilda aggravait mon affolement en restant d’un calme déconcertant comme si la situation la laissait non seulement indifférente, mais la divertissait. Je cherchai fébrilement mon peignoir pour répondre au visiophone comme si l’interlocuteur de l’entrée pouvait me voir. Je trouvai le peignoir, mais pas la ceinture. Il faut dire que je le portais peu, mais je l’aimais beaucoup, fluide, en soie verte à grandes fleurs. Il avait la légèreté d’un kimono et s’accordait parfaitement à ma crinière rousse. C’était Julien, je lui demandai de patienter une minute au moins le temps de retrouver la ceinture.


Matilda avait quitté le lit et était en train de s’installer dehors sur le transat, toujours complètement nue. Sans avoir retrouvé la ceinture, je retournai ouvrir à Julien. Après tout, nous avions bien le droit de nous exposer au soleil. Je tenais fermement les deux pans du peignoir : la soie était fine et avait tendance à glisser. Lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit, je vis un éclat dans les yeux de Julien.



Le feu aux joues, je le remerciai niaisement comme une gamine prise en faute. Ce feu s’accrut encore lorsque je pris conscience que l’un de mes seins s’était échappé du léger tissu et le mamelon pointait son nez. En voulant remettre un peu d’ordre dans une tenue déjà trop provocante, je lâchai une main et le résultat fut désastreux, le peignoir échappa à tout contrôle et s’ouvrit. Il n’y avait plus rien à faire, j’étais complètement offerte au regard de Julien. Il me fit un grand sourire pour apaiser mon trouble :



Il avait mis un fort accent tonique sur le « vraiment ». Il n’y avait plus à faire de présentation. Je n’arrivais pas à dire quoi que ce soit et Julien ne m’aidait pas. Il détaillait mon corps, son regard allait de mes seins à mon ventre et à mon sexe comme s’il n’avait jamais vu une femme nue. Je souris intérieurement à cette pensée, car l’expérience prouvait que les hommes regardent toujours une femme nue comme si c’était la première. Étrangement, je n’avais pas fait un geste pour me couvrir. Je fus sauvée par Matilda qui cria.



Julien s’arracha à ce que j’aurais pu qualifier d’une contemplation ce qui me semblait cependant un peu présomptueux. Lorsqu’il se dirigea vers la terrasse, je refermai le peignoir, ce qui ne servait plus à grand-chose à part me donner une contenance. Je les laissai entre eux. Ne la cherchant plus, je retrouvai la ceinture du kimono, simplement tombée au sol dans la salle de bain. Je fis un double nœud. Je les entendais rire, Julien devait raconter ma mésaventure, peut-être faisait-il des commentaires ou des appréciations sur mon physique. Je me demandai un moment si cela me touchait ou pas. Je décidai que oui, persuadée qu’aucune femme ne peut faire fi de l’image qu’elle peut donner de son physique. J’espérais aussi que Matilda ne racontait pas nos ébats de l’après-midi. Cette péripétie m’avait donné chaud, je transpirais malgré la légèreté du tissu, mais je ne me voyais pas revenir vers eux en tenue d’Ève.


J’allai vers la terrasse pour leur proposer une boisson. Ils étaient tous les deux allongés sur les transats. Matilda, sur le ventre, elle avait vraiment un cul superbe. Ses fesses au soleil, musclées et lisses, m’avaient immédiatement évoqué un cul plus que des fesses. Paradoxalement, une pointe de vulgarité donne souvent un côté visuel et ajoute à la précision d’une description. Julien était sur le dos, il avait retiré son polo, mais avait gardé le bermuda.



Malgré l’heure déjà avancée, il faisait une chaleur de four sur cette terrasse.



Une fois de plus, je ne sais pas ce qui m’a pris.



Confuse de ce que je venais de suggérer, je me retirai sans attendre la réponse. Je m’installai un moment, seule dans la cuisine en sirotant un vieux fond de jus d’orange et je m’offris un petit moment d’introspection. Les événements se succédaient et même s’accéléraient. Chaque journée qui passait apportait son lot de surprises, de rencontres et aussi de sexe. J’aimais le sexe, j’aimais jouir et faire jouir. J’aimais aussi être regardée. Le peignoir ouvert devant Julien, je n’avais pas poussé des cris de vierge effarouchée et, si j’étais honnête, je lui avais laissé tout le temps de me reluquer. Je pris conscience sans en trouver de justification que j’avais, par de petites phrases, provoqué les situations scabreuses qui m’avaient conduite à des relations intimes improbables. Je me demandais aussi pourquoi, dernièrement, elles s’étaient toutes abandonnées à mes propositions feutrées. Je ne trouvai qu’une explication : mes initiatives correspondaient obligatoirement à leurs attentes, même inconscientes, sinon il ne se serait rien passé.


J’en étais là de mes réflexions lorsque Matilda arriva dans la cuisine, toujours nue bien sûr.



Quand elle se pencha pour prendre la bouteille, j’eus la vision fugace de sa vulve qui me semblait gonflée.



Elle s’approcha pour toucher. Elle se saisit d’un coin, ce qui fit glisser un pan et découvrit complètement ma cuisse gauche. Elle passa sa main sur le tissu puis sur ma cuisse.



Elle repartit vers la terrasse et Julien. La salle de bain était un peu plus fraîche, car moins exposée au soleil. Sa main sur ma cuisse m’avait troublée. Je repensais aussi à sa réflexion lorsqu’elle m’avait comparée à Élodie. S’imaginer une rencontre à trois n’était pas fait pour atténuer mon échauffement, bien au contraire. Même par une grosse chaleur, j’étais incapable de prendre une douche froide. Alain me disait souvent « une douche froide, ça raffermit les chairs ». Les premières fois, je ne l’avais pas très bien pris, mais il m’affirmait que ce n’était pas son souhait. Je savais qu’il adorait malaxer et caresser mes grosses fesses en appuyant comme s’il voulait entrer dans ma chair ce qui lui provoquait une grande excitation dont il me faisait profiter.


Je me regardai longuement dans le miroir, je faisais une petite inspection assez régulièrement. Le sujet du jour était de savoir si je laissais mes poils repousser ou non. Malgré le temps, j’avais toujours un peu de mal à accepter mon gros clito. Presque tous mes partenaires avaient laissé paraître un moment de surprise ou d’étonnement, mais toutes et tous avaient adoré jouer avec. En fait, je n’étais pas partisane de la demi-mesure. J’aimais soit les touffes à l’ancienne, vintage comme on dit maintenant, soit les sexes complètement lisses, style « petite fille ». De base, ma toison est du genre abondant et sombre, brune avec quelques reflets de roux comme mes cheveux, mais plus foncée que mes cheveux. Je me posai la question, car les petits points noirs témoignant du début de repousse étaient de plus en plus nombreux.


Alain me poussait à la « laserisation » pour, disait-il, me débarrasser de la corvée de la cire. Je le soupçonnais, sous ses bonnes intentions, de vouloir être sûr que mon sexe serait définitivement glabre. Mais je me méfiais du définitif, avoir à quatre-vingts ans une chatte de gamine n’était pas forcément l’idéal, mais, d’un autre côté, les femmes âgées non épilées à qui il ne restait que quelques poils épars, ce n’était pas non plus superbe. En pratique, il n’y avait pas vraiment de bonne solution. En plus, j’aimais bien mes séances chez Carole sur la table, les cuisses écartées, le sexe ouvert pour qu’elle puisse atteindre l’intérieur des grandes lèvres. Et le final à quatre pattes pour le tour de l’anus. Carole n’était pas lesbienne, mais pas insensible non plus à ces séries de vulves que les femmes lui offraient. Elle m’avait dit un jour que les esthéticiennes lesbiennes étaient très nombreuses, ce qui ne me semblait pas très étonnant, mais que cela devait être frustrant de ne pouvoir goûter à tous ces sexes exposés.


La douche était tiède, le gel huileux enduisait ma peau d’une couche d’onctuosité. Je décidai de prendre une douche intégrale, c’est-à-dire : cheveux compris, ce qui impliquait un temps de séchage fastidieux. C’était un bonheur de sentir l’eau, j’aurais voulu pouvoir compter les gouttes qui ruisselaient sur ma peau. J’avais identifié quelques trajets, ceux qui partaient du cou et qui passaient entre mes seins, ceux qui longeaient ma colonne vertébrale et qui s’insinuaient dans la raie de mes fesses. Il y en avait qui semblaient se rassembler vers le nombril pour ensuite brusquement se précipiter pour arroser mon clito. Il était évidemment complètement sorti, et pouvait donner l’impression qu’il en sortait de l’eau comme une minuscule gargouille.


Cela raviva des images du vrai bonheur de la douche lors d’un séjour à Bali, il y avait déjà longtemps. Le climat était épouvantable avec une chaleur humide qui me rendait en permanence transpirante et collante. Un soir à Ubud, j’étais liquéfiée et le concierge de l’hôtel m’avait proposé un massage de détente. J’avais hésité, car Bali était quand même un haut lieu du tourisme sexuel et je ne voulais pas tomber dans ce piège. C’est bizarre les souvenirs, ils reviennent souvent, sans prévenir, s’emparer de vos pensées. Une jeune femme était venue me chercher dans ma chambre et je me souvenais même de son prénom : Surya. Elle m’expliqua qu’elle venait de l’île voisine de Lombok et qu’elle travaillait au spa de l’hôtel depuis plusieurs mois. Elle avait été formée au Beji Ayu, l’établissement le plus select d’Ubud et même de l’île de Bali. Elle avait une peau mate, mais pas foncée, des joues rondes, des cheveux et des yeux noirs. Elle parlait un bon anglais avec un accent asiatique marqué. En m’accompagnant au spa, elle m’expliqua qu’en Indonésie l’anglais était une langue officielle, mais qu’il y avait aussi une vingtaine de langues selon les îles.


Le spa était au rez-de-chaussée et de grandes baies vitrées donnaient sur un jardin garni d’hibiscus et de frangipaniers. Dans la pièce qui m’était réservée, il y avait une sorte de grande baignoire remplie d’eau dont la surface était entièrement recouverte de pétales de roses. Elle s’approcha de moi et me déshabilla avec une prodigieuse dextérité en réalisant l’exploit de me dévêtir sans toucher ma peau. Elle me tendit la main pour que je descende dans le petit bassin. Elle me demanda si je voulais qu’elle me rejoigne dans le bassin pour commencer le massage. J’avais l’impression de flotter dans un autre monde.


Ma rêverie fut brusquement interrompue par Matilda. Peut-être était-elle en train de me regarder depuis un moment. Je ne l’avais pas entendue arriver dans la salle de bain et je ne l’avais découverte que quand elle était rentrée dans la douche. Alain avait fait réaliser une très grande douche à l’italienne afin de pouvoir y tenir à plusieurs. Cela nous avait servi quelquefois. Matilda s’était collée dans mon dos.



Matilda s’était encore plus collée contre moi et commençait à me caresser les hanches.



Cela me semblait compliqué à expliquer et mon allemand ne me permettait pas d’exposer ce genre de nuance. Plus elle posait de questions, plus elle accentuait la pression de ses mains sur mon corps. Elle était remontée sur les épaules et redescendue vers mes fesses.



Je me retournai vers elle.



Je ne lui fis pas part de ma réflexion précédente et j’engloutis un sein dont je sentais la pointe dressée contre ma langue. En même temps, elle malaxait mon sein droit. Et là, je me redressai brusquement, derrière la vitre, floue à cause de l’eau et de la buée : la silhouette de Julien. J’avais repoussé Matilda presque brutalement. Par un réflexe idiot, compte tenu de la situation, je tentai de dissimuler mes seins et mon sexe. Il était nu bien sûr lui aussi. Il n’y avait rien à dire, aucune des tentatives d’explication qui fusaient dans ma tête n’était crédible. J’étais simplement en train de tripoter son amie qui, elle, ne semblait pas le moins du monde embarrassée par la situation. J’étais pétrifiée, incapable de faire ou de dire quoi que ce fut.


Avec un grand sourire, elle fit signe à Julien :



Julien avait l’air aussi troublé que moi. Il s’avança doucement et lorsqu’il sortit de la protection toute relative de la vitre, je pus le découvrir vraiment. Bien sûr, la première chose que j’avais remarquée était son sexe dressé. Un superbe membre, long, épais, légèrement courbé avec un gland bien dessiné presque mauve. Il était complètement épilé et les deux petites boules sous la verge étaient toutes lisses et paraissaient bien douces. Il n’avait aucun poil sur la poitrine. Un ventre plat sans les tablettes de chocolat, mais ferme et musclé. Des cuisses, elles aussi bien musclées. Son sexe manifestait son impatience par des petits mouvements saccadés et une perle de liquide translucide qui suintait de la fente de son gland. Ses yeux ne me quittaient pas, ce qui n’était pas fait pour m’apaiser. Matilda souriait, indubitablement amusée par la situation et notre embarras. Je faillis éclater d’un rire nerveux lorsque me vint à l’esprit qu’elle allait prendre les choses en main. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit. Elle prit délicatement le sexe dans une main, je vis le visage de Julien se crisper un peu, probablement au bord de l’éjaculation. Matilda fit aller et venir sa main avec précaution, sans doute avait-elle compris l’imminence de la projection si elle se montrait trop insistante.


J’étais toujours immobile, me disant que, vraisemblablement, cet instant resterait gravé dans ma mémoire et qu’il ne fallait pas que je le gâche ni pour moi ni pour Matilda ou Julien. J’étais, je l’avoue, fascinée par le lent mouvement des doigts de Matilda sur la verge turgescente. Elle prit, alors, ma main qu’elle guida vers le sexe de Julien. Machinalement, j’enserrai le membre. La peau était très douce. Matilda retira sa main, ce qui me laissait le champ libre pour des caresses plus précises. Je reprenais conscience de la situation. J’avais encore la possibilité d’abandonner une expérience débutante, mais je décidais donc consciemment d’assumer. J’explorais le sexe tendu et les boules toutes remontées. Je fis légèrement, du bout d’un doigt, le tour du gland ce qui provoqua quelques contractions. Julien gardait les yeux fermés, perdu dans ses sensations. Matilda joua encore les entremetteuses en dirigeant une main de Julien vers mon sexe et la seconde vers le sien. Je sentis le membre se durcir encore si c’était possible. Ses doigts jouaient avec mon clitoris au mieux de sa forme et de son développement. Rapidement, il l’enserra entre deux doigts et commença à le masturber comme une petite bite.


Simultanément, il fouillait brutalement le sexe de Matilda qui semblait se tortiller autour de ses doigts. Elle fut secouée de spasmes qui faillirent la déséquilibrer tout en émettant une sorte de feulement de plaisir. Julien n’avait toujours pas ouvert les yeux, mais commençait à me martyriser le clito en le pinçant et en le tirant. Matilda s’accroupit à côté de lui, repoussa ma main et absorba la queue dans sa bouche. Sans lâcher mon poignet, elle m’attirait vers le bas pour me placer dans la même position qu’elle. Je cédai à l’invitation tout en sachant très bien où elle voulait en venir. Accroupie à son niveau, elle dirigea la bite vers ma bouche. J’entourai le gland de mes lèvres. Matilda passa une main entre mes cuisses et se saisit de mon clito, l’effet fut immédiat et déclencha un orgasme monstre. Sous l’effet du plaisir, j’ouvris la bouche et je libérai le gland au moment de l’éjaculation. Je reçus la première giclée en plein visage, mais Matilda récupéra le gland et Julien se vida dans sa bouche tout en passant une main caressante dans nos cheveux. Matilda s’approcha de moi et nous échangeâmes un long baiser, nos bouches remplies de la semence épaisse et abondante de Julien. Matilda lécha ensuite avec gourmandise le sperme qui coulait sur mes joues et mon nez.


Je me suis relevée un peu honteuse. Julien l’était encore sûrement plus que moi. Matilda, quant à elle, se montrait très à l’aise. Elle avait repris dans sa main la queue de Julien qui n’avait pratiquement pas débandé et qui reprenait même de la vigueur. Le gland était pourpre et semblait prêt à exploser. Matilda nous poussa vers la terrasse. La lumière était superbe, un peu jaune avec un soleil déclinant. J’avais rapidement deviné ses intentions, mais je ne fis rien pour m’y opposer. Ni Julien ni moi ne disions mot, nous nous laissions guider comme des acteurs passifs dans un rôle que nous n’avions pas vraiment choisi, mais que nous acceptions sans soumission ni résignation. Matilda nous guidait comme un metteur en scène. Elle me fit allonger sur un transat puis, tranquillement, elle plaça mes jambes de part et d’autre du transat afin de les ouvrir pour permettre à Julien de me pénétrer. J’avais en fait très envie d’être pénétrée, de sentir à nouveau un cylindre de chair ouvrir et progresser jusqu’au fond de mon vagin. Je pensai rapidement que j’avais bien fait de reprendre la pilule. Julien vint sur moi et Matilda le guida pour qu’il s’enfonce doucement dans moi. Il accéléra le rythme, je glissai une main sur mon pubis et stimulai mon clito comme je le faisais avec Alain. L’association de la pénétration et de la masturbation me procurait un plaisir délicieux. J’avais perdu l’habitude de sentir un liquide chaud et visqueux se rependre dans mon vagin. L’éjaculation de Julien me procura un nouvel orgasme. Avant de se retirer, il me couvrit de baisers tendres et me chuchota à l’oreille :



Il se leva sans autre mot et fila vers la salle de bain, la queue encore à demi gonflée. Matilda nous avait regardés en se caressant. J’avais toujours les cuisses ouvertes, je sentais le sperme couler doucement vers la raie des fesses. Elle s’approcha, lapa légèrement quelques gouttes du jus et m’embrassa avant d’aller, elle aussi, sous la douche.


Je restai inerte, c’était le vrai mot. Je n’entendais plus rien. Ils revinrent, habillés, pour me dire qu’ils partaient. Matilda me dit qu’elle allait faire le chemin à pied le long de la Seine, ce n’était pas très long et excellent pour ses muscles.


Le soleil était sur le point de disparaître. Je me trouvai dans une sorte d’état second. Je me rendis compte que je pensais à plein de choses, mais surtout pas à ce qui venait de se passer. J’étais dans une sorte de déni qui me permettait d’occulter l’évidence. Je fus ramenée à cette réalité par mon portable qui sonnait. Je n’avais jamais pu faire entrer « smartphone » dans mon vocabulaire. J’avais décroché sans voir l’interlocuteur à cause des reflets sur l’écran.



Je restai sans voix au sens strict du terme.



Je finis par me contrôler.



Je n’en pensais tellement rien que je répondis « oui », mais à contrecœur.



Là, c’était complet, je sortais d’une séance « sexe » avec Julien et Matilda et je voyais débarquer mère et belle-mère avec lesquelles j’avais couché la veille. Un mauvais scénariste n’aurait pas pu faire pire. Je me levai comme une vieille, devant le miroir de la salle de bain, je me trouvai à faire peur. Comme je n’étais pas du genre à me laisser aller, je positivai un maximum en me disant que la venue d’Élodie était un excellent moyen de sortir d’une torpeur malsaine. La douche s’imposait, le sperme de Julien dégoulinait sur mes cuisses. Je réussis à me rendre présentable en un petit quart d’heure. Je vérifiai que la guinguette soit ouverte le dimanche soir. Élodie arriva dans les temps.


Le restaurant était à dix minutes à pieds. Arrivée au petit square qui descendait jusqu’à la seine, elle accéléra un peu. Elle portait une robe blanche avec des fleurs imprimées, très moulante, trop moulante. Ses fesses et sa « magnifique » culotte de cheval étaient vraiment, à mon avis, trop exposées. Mais, je reconnaissais qu’il y avait un mélange de mise en valeur et de vulgarité ce qui la rendait au minimum aguichante. Nous passâmes un bon moment, un petit Chablis bien frais nous rendit bavardes. Nous apprenions un peu plus de nos vies. Elle m’expliqua en particulier et en rigolant le choix du prénom de son fils. Elle m’expliqua, ce que j’étais moi-même en train de découvrir, comment elle ne retenait plus son attirance sexuelle pour les femmes. Je lui parlais un peu d’Alain et aussi de mes débuts dans les relations homosexuelles avec Amélie, ma prof. À la fin de la bouteille de Chablis, nous étions comme deux copines qui se connaissaient depuis des lustres.


En revenant vers la maison, Élodie me prit par le bras sans doute aussi pour assurer un peu mieux son équilibre. Elle posa juste un instant sa tête contre mon épaule.



Elle a dû percevoir que je me raidissais. Elle poursuivit d’une voix un peu changée.



J’accentuai la pression sur sa main en signe d’acceptation.



Elle avait dit ça avec un petit rire plus détendu. Il n’était pas tard, mais, pour des raisons différentes, nous étions toutes les deux fatiguées. Brève séance de démaquillage, et nous nous sommes glissées dans le lit. Quelques minutes de zapping inutiles sur des programmes aussi variés qu’inintéressants. Élodie me demanda si j’avais un peu de musique, elle aimait bien s’endormir avec de la musique en sourdine. Moi aussi, et j’avais constitué quelques compilations personnelles. Alain adorait aussi mettre à la suite la même chanson ou le même extrait, mais chanté ou joué par des interprètes différents. Je proposai une suite de plus de cinquante versions, uniquement avec des voix de femme, de « Nella Fantasia », mélodie d’Ennio Morricone dérivées du thème du film Mission. J’aimais particulièrement une chanteuse coréenne dont j’étais incapable de retenir le nom et qui avait une voix d’une telle pureté que j’en avais, parfois, les larmes aux yeux.

Élodie ne connaissait pas, je lui fis défiler la liste et elle fixa son choix sur « Femmes… je vous aime ». J’adorais cette chanson aussi. Lors des premières notes, Élodie me dit :



Je la regardais discrètement et, au milieu du second refrain, je la surpris écrasant furtivement une petite larme « quelques fois si seules, parfois elles le veulent ».


Nous allions travailler toutes les deux le matin et après nous être mises d’accord sur une heure de réveil précise : sept heures vingt ! Nous nous sommes endormies, fesses contre fesses.