n° 22010 | Fiche technique | 23038 caractères | 23038Temps de lecture estimé : 16 mn | 24/09/23 |
Présentation: La crise de la Covid a porté un coup fatal aux rapprochements humains. | ||||
Résumé: En 2018, 14% des couples se formaient au bureau (sources France-Info) !
Alors, qu’en est-il aujourd’hui ? | ||||
Critères: h fh hplusag jeunes collègues hotel travail collection cérébral revede noculotte fellation fsodo init portrait | ||||
Auteur : JeffTrois Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Télétravail : qu'en est-il des fantasmes du bureau… Chapitre 01 / 04 | Épisode suivant |
La crise de la Covid a porté un coup fatal aux rapprochements humains.
Il est indéniable que la pratique du télétravail, qui en a découlé, a chamboulé beaucoup de nos habitudes, y compris nos relations sociales et amoureuses. Fini le travail tardif avec une accorte secrétaire ou une collègue de travail… Fini les rapides étreintes dans le local exigu de la photocopieuse… Fini la pause-café avec la jeune stagiaire au petit minois affriolant qui faisait retrouver ses vingt ans à un jeune quadra…
Entre le confinement, le télétravail et l’irruption du mouvement MeToo comment font les hommes et les femmes d’entreprise pour convoler l’un vers l’autre, alors que le bureau a toujours été un des lieux privilégiés de rencontre et de rapprochement des couples… En 2018, 14 % des couples se formaient au bureau (sources France-Info) !
Alors, qu’en est-il aujourd’hui ?
Martin est un quadra tirant plutôt vers la fin. Grand, binoclard et bedonnant, la calvitie précoce et les gouttes de sueur toujours fichées sur la tempe, hiver comme été. Ses mains, de vrais battoirs aux doigts courts, sont toujours en mouvement. Et s’il n’a pas un dossier entre ses doigts, ses doigts cherchent toujours une jupe ou une fesse à explorer. Toutes les secrétaires vous en parleront, quelques-unes s’en sont plaintes, mais elles ne sont plus dans le service pour témoigner. Les autres préfèrent subir, mais continuer leur taf.
Ce n’est pas qu’il soit un mauvais chef, enfin un mauvais manager (pardon !). Bien au contraire, il est très apprécié par la hiérarchie, obtient des résultats (et même d’excellents résultats) et si ce n’était ses mains baladeuses, il serait au tableau d’honneur avec les qualificatifs de manager de l’année compréhensif et « humain » …
Mais voilà qu’après un mois de confinement, renouvelé une fois, la compagnie d’assurance dans laquelle Martin exerce la lourde responsabilité de la gestion des dossiers de contentieux, tout le monde a été prié de rester chez lui, d’installer un coin télétravail et de se ratteler à ses tâches. Alors, Martin continue à distribuer les dossiers, orienter les questions vers une telle ou une telle en fonction de leurs compétences et de leurs charges de travail. Il veille toujours avec un sérieux, pointilleux et sourcilleux, sur le traitement des dossiers. Sauf qu’il fait ça de chez lui et qu’il n’a plus à arpenter les moquettes des open-spaces, qu’il n’a plus personne à houspiller, de jupes à trousser… Et quand, une fois par semaine, il y a la grande réunion hebdomadaire, chacun est tellement affairé, la hiérarchie tellement présente, qu’il est impossible d’avoir le moindre geste d’égarement, y compris pour Martin.
Bien sûr, la réunion a toujours lieu le vendredi et à partir de seize heures, nombreux sont ceux et surtout celles, qui se sauvent vite en prétextant les horaires de train de banlieue à prendre, un enfant à récupérer pour échapper à « l’Happy Hour » que la DRH a instauré pour tenter de recréer du lien social. Alors Martin, un peu piteux, rentre chez lui. Il met les mains dans ses poches pour éviter de les laisser traîner et être tenté par une jolie fesse moulée dans un legging qui attire son regard dans le Métro. Car, pour le moment, il ne lui reste plus que les yeux pour enregistrer de « jolies scènes », dévorant du regard de jeunes beurettes qui promènent avec nonchalance et une certaine provocation leurs fesses dans des Jeans moulants qui montrent qu’elles ne portent rien entre la peau et le tissu.
En rentrant chez lui, Martin est toujours un peu plus énervé et fébrile.
Alors, il se hâte d’ouvrir son ordinateur personnel pour accéder à Internet et se plonge dans les sites pornos, les photos et les vidéos puis, excité en diable, il se masturbe longuement, fermant les yeux pour revoir les jolis petits culs croisés dans la journée. C’est ainsi qu’il a souvent fait et qu’il continue…
Il regrette les « temps anciens », ceux d’avant le confinement ou de temps à autre, il rejoignait Odette à la Comptabilité et, ensemble, ils pouvaient satisfaire leurs besoins primaires, même si Odette préférait les hommes jeunes et bien musclés. Ils descendaient à la réserve, lieux clos qui servait de zone d’archivage et là, avec une frénésie toute animale, alors qu’il lui empoignait les seins avec une certaine vigueur, elle commençait à lui branler la queue avant de se mettre à genoux et de le pomper, lentement, mais en bavant largement sur son épieu.
Puis Odette, excitée par cette fellation, ôtait sa culotte, remontait vers le buste de Martin qui lui attrapait les bras pour la mettre face à des étagères de dossiers, il lui soulevait sa jupe, écartait une de ses jambes et, debout, s’introduisait lentement, en une seule poussée, dans le sexe ardent d’Odette. Alors il entamait un lent va et vient qui allait en s’accélérant jusqu’à ce que les deux amants atteignent le paroxysme de leur jouissance.
Martin, en sueur, soufflant, ahanant, les jambes flageolantes, devait s’appuyer de tout son poids sur les étagères derrière lui, tandis qu’Odette reprenait son souffle, les deux mains agrippées à celle contre laquelle elle venait de se faire prendre. Après quelques longues minutes de récupération, les deux amants, le souffle retrouvé, remettaient de l’ordre dans leur tenue et après un bisou sur les lèvres, ils repartaient vers l’ascenseur pour remonter vers leur vie de bureau. Et Odette vérifiait toujours le nœud de cravate de Martin avant de tapoter machinalement sa robe, comme pour effacer les dernières traces de leur soudaine et rapide équipée.
Martin n’a revu Odette qu’une seule fois, et encore, au cours d’un verre de l’amitié pour le pot de départ du chef comptable. Autant dire qu’ils n’avaient rien pu faire ni se dire. Et puis, le confinement avait laissé quelques traces sur Odette : elle s’était arrondie et avait cessé de teindre ses cheveux « noir corbeau » pour laisser apparaître une chevelure poivre et sel, coupée courte.
Mais Martin avait aussi un très fort béguin pour Lilou, une des standardistes de son service. Et il ne manquait jamais l’occasion de lui prouver.
Ensemble, ils avaient une sorte de rituel.
Quand Martin souhaitait honorer Lilou, il allait vers son poste de travail, toujours un dossier en main, comme s’il allait lui demander des explications, il s’approchait de la standardiste et d’un hochement de tête avec un tapotement de l’index sur le dossier, il l’invitait à le suivre jusqu’à son bureau. Là, il fermait la porte, tirait les stores, s’installait sur son fauteuil de manager et attendait. Lilou savait quoi faire. Elle troussait d’abord sa jupe, qu’elle portait étroite, descendait son string pour ne garder que ses bas autofixants. Elle venait alors se planter devant Martin, jambes légèrement écartées, exposant son sexe imberbe à sa vue. D’une main fébrile, Martin la doigtait, avant de porter ses doigts à son nez puis sa bouche pour apprécier le fumet érotique que Lilou dégageait. En vraie rousse qu’elle était, Lilou affichait une peau blanche et diaphane. Ce premier rituel accomplit, Martin s’étalait un peu plus et elle savait qu’était venu le moment de la pipe.
Lilou, savait déculotter un homme en un tour de main et sortir le braquemart de son amant du moment, sans lui faire mal. Après quelques va-et-vient avec la main pour affermir l’engin, Lilou s’empressait de l’avaler. Elle était même, grâce à Martin, une vraie spécialiste des gorges profondes. Elle était la reine des pipes (c’est ce qu’un de ses amants lui avait affirmé !). Et Lilou s’appliquait à sucer son mentor… depuis dix ans, une ou deux fois par semaine, Lilou suçait Martin. Elle allait jusqu’au bout, avalait consciencieusement le don de Martin qui s’épanchait dans le fond de sa gorge. Ensuite, elle s’ingéniait à le nettoyer. Au début en pensant réactiver le vit de Martin. Mais il n’avait jamais pu bander deux fois de suite et donc, jamais fait l’amour. Pourtant, Lilou aurait adoré qu’il la prenne là, sur le bureau. Elle lui aurait même sacrifié son petit trou… Mais Martin n’avait jamais pu l’honorer. En plus, il avait toujours eu peur de se faire prendre, là, la queue dressée et excité, Lilou à poil…
Mais ils avaient continué à se fréquenter ainsi, et ce depuis… dix ans…
Et puis il y avait aussi Audrey, la secrétaire de son « N+1… »
Ah ! Audrey… Pas farouche. Belle. Toujours aguichante avec ses chemisiers blancs, transparents qui laissaient voir sa lingerie. Et ses jupes très courtes, toujours à la limite des bandes des bas autofixants. Elle avait des jambes interminables et une poitrine à faire damner les saints (ou les seins ! allez savoir…) du Paradis des secrétaires. Brune à forte poitrine, au regard bleu, Audrey ne laissait personne indifférent dans l’entreprise. Son chef, le premier, avait souvent la main sous sa jupe lorsqu’il lui dictait un courrier ou l’interrogeait sur un dossier.
Et Martin, plus d’une fois avait relevé ces détails graveleux, et su très vite profiter de cette situation en tentant sa chance. Et la chance lui avait souri.
Alors, de temps à autre, au moins une fois par semaine, pendant la longue réunion de direction hebdomadaire, Audrey admettait Martin dans son bureau.
C’est elle qui fermait la porte, tirait les stores. Martin, avec une certaine impatience, s’approchait d’Audrey, lui glissait la main sous la jupe et généralement appréciait de ne trouver aucune barrière entre ses doigts et ses fesses. Audrey, en prévision, avait déjà ôté sa culotte. Elle s’appuyait sur le bureau et il commençait à la doigter. Audrey était très sensible et friande de ces attouchements. Dès le premier contact, elle n’était pas mouillée, elle était trempée. Et pour montrer son degré d’excitation elle frottait ses fesses sur l’entrejambe de Martin. Alors Martin, d’une main, défaisait sa ceinture, ouvrait sa braguette et, le pantalon sur les chaussures, il penchait Audrey sur le bureau et s’enfournait dans son sexe brûlant. Cette copulation n’allait jamais au bout, car Audrey n’aimait rien de plus que de se faire percer le derrière. Alors, quand Martin arrivait au moment de sa jouissance, qu’il était tendu comme un cerf, il sortait du sexe d’Audrey pour plonger entre ses fesses, et d’une seule poussée, il violentait le petit trou d’une Audrey qui mordait un crayon, souvent jusqu’à la rupture, pour ne pas hurler son plaisir et ameuter tout l’étage. Et Martin, en quelques lentes poussées, atteignait l’extase, en même temps qu’Audrey qui se frottait le clitoris. Et il attendait toujours de débander pour sortir. Alors, dans un geste presque « chevaleresque », il tendait à Audrey un mouchoir en papier doux pour qu’elle essuie les souillures qui, immanquablement, ressortaient de ses fesses. Martin remontait son falzar et embraillait sa chemise. Audrey s’emparait d’un mouchoir et tendrement lui essuyait le visage, toujours suant après une telle performance. Et le mouchoir roulé en boule au creux de sa main, elle resserrait le nœud de cravate de son amant avant de lui appliquer un léger baiser sur les lèvres, comme une sorte de remerciement. Martin déverrouillait la porte, risquait un œil dans le couloir et avec un dernier clin d’œil à la secrétaire, s’éclipsait vers son bureau.
Personne, dans le service, n’était dupe des amours multiples de Martin, souvent gentiment raillé sous l’appellation de « serial lover » …
On pourrait continuer à dérouler les frasques de Martin qui aujourd’hui traîne sa timidité d’ours mal dans sa peau, chez lui, condamné au télétravail et abonné à la veuve poignée…
Changeons d’entreprise et intéressons-nous à un autre spécimen… Édouard…
Un vrai quinqua qui assume son âge, ses tempes argentées. Il porte beau. Toujours avec un bronzage impeccable, grâce aux UV de son esthéticienne. Les mains longues et fines, parfaitement manucurées. Toujours avec un costume trois pièces Prince-de-Galles, des chaussures John Lobb, gourmette en poils de queue d’éléphant au poignet et une montre de luxe à l’autre. Il est élégant, mais avec ce je-ne-sais-quoi de « c’est plus vraiment ça… »
Parfait exemple d’un chef de rubrique de la presse mondaine que tout Paris connaît et qui sait jouer de son pouvoir de séduction pour ne jamais finir une soirée ou entamer un week-end seul. Il boit sec, mange raffiné et ne voyage qu’en taxi ou en 1ère classe. Seul accessoire pour cet homme grand, même immense (près d’un mètre quatre-vingt-dix), un énorme Filofax, bourré de notes et de petits papiers qu’il coince sous son bras et ne lâche jamais. Et dans sa poche un dictaphone (pour les interviews). Ah si, les jours de pluie, Édouard trimbale un imperméable (qu’il peut aussi porter par jour de grand beau temps), une sorte de cache-poussière en toile cirée brunâtre, mais de chez Marlboro.
Bref, où qu’il soit, Édouard est toujours voyant… Une soirée mondaine, un club privé, une garden-party dans un ministère, voire à l’Élysée ou dans une ambassade, une terrasse de café (plutôt au Flore qu’au bar du coin de la rue) ou dans un restaurant (chez Lipp ou la Coupole, plutôt que la gargote qui sert des pizzas congelées). Et s’il n’est pas assis à la table d’une célébrité, il sait s’entourer de jolis et jeunes minois qu’il recrute au fil de sa journée de travail et durant le temps de ses agapes, il choisit celle qui lui paraît la plus audacieuse, la moins niaiseuse et surtout qui « a du chien »… Bref, Édouard ne passe jamais la nuit seul ou alors, il est malade… Mais là, c’est une autre histoire…
Édouard a été « grand reporter » mais à la rubrique princes, rois et dirigeants de sociétés, jamais sur le front d’une guerre civile. De cette époque, il a gardé le goût de la chair fraîche. Mais comme il sait se retenir, il ne franchit jamais la ligne rouge. L’aurait-il déjà enjambée ? Quelques méchantes langues lui attribuent des conquêtes très jeunes, mais en Afrique ou en Asie, voire en Amérique du Sud. Mais ne dit-on pas que l’on ne prête qu’aux riches ?
À Paris, il est vrai que sa réputation de séducteur le précède. Et son pouvoir réside dans la dextérité de ses doigts qui connaissent le corps des jeunes femmes mieux que personne, surtout lorsqu’il s’agit d’une première rencontre. Et pour Édouard, il s’agit toujours d’une première rencontre, car il pousse son vice et son honneur à ne jamais coucher deux fois dans le même corps.
Autre curiosité d’Édouard, il n’emmène jamais ses conquêtes chez lui, mais toujours dans un palace parisien, Ritz, le Plaza, le Georges V… Il entre dans le hall, salué comme il se doit par le portier. À peine arrive-t-il au comptoir que le concierge lui tend la clef d’une chambre. Pas de fiche de police à remplir, pas de papier à signer. Ici, quel que soit le Palace, il est chez lui. À peine a-t-il tourné les talons que le liftier lui ouvre la porte de l’ascenseur et avec sa compagne du moment, les voilà propulsés vers les étages. Bon, il ne loue pas une suite, mais juste une chambre avec un grand lit et une salle de bain, mais c’est un service Palace.
Généralement, la demoiselle est impressionnée, déjà qu’elle n’imaginait pas accompagner Édouard alors, finir la nuit dans un palace !
Les yeux écarquillés, l’alcool bu durant la soirée et lors du repas montant légèrement à la tête, elles savent parfaitement ce qui va suivre. D’ailleurs, Édouard a déjà collé sa main sur ses hanches et, délicatement, il trousse son hôte. Puis, Édouard, toujours debout derrière sa conquête du moment, s’ingénie à lui fourrer ses doigts dans son intimité. Subtilement, avec une approche tout en douceur, il sait écarter un voile de tulle qui couvre un jeune buisson, sait dénicher les nymphes dans un abricot serré et sans attendre que la demoiselle tombe en pâmoison, remonte dare-dare vers son clitoris qu’il ne va plus lâcher malgré les contorsions des hanches. Du bout de ses doigts, c’est lui qui mène la danse, fixe le tempo du plaisir, sait respecter les paliers, accélère quand il le faut, ralentit au bon moment et relance la machine à plaisir jusqu’aux ultimes trémoussements de la jouissance de sa partenaire du moment.
Ensuite, il attend que sa dulcinée soit suffisamment déniaisée pour accepter de le sucer, comme une professionnelle, avec des bruits gutturaux, un ensalivement parfait de la queue jusqu’aux boules, et si elle est très douée, elle devra lui glisser un index indiscret entre les fesses et aller lui masser la zone prostatique.
Édouard, qui se connaît bien, interrompt souvent cette caresse buccale et passe en mode allongé.
Devant, derrière, en levrette, en position du missionnaire, il épuise sa compagne de lit. La secoue, lui fait tressauter les seins, lui ravage rimmel et rouge à lèvres. Quand elle est au bord de l’épuisement, il redonne un petit coup de plaisir avec les doigts en allant les frotter sur son point G, provoquant souvent une éjaculation intempestive qui surprend bon nombre de ses compagnes de plaisir avant d’aller lui lécher le petit trou.
La tête en feu, les cuisses tétanisées par les plaisirs, le sexe irrité par les jouissances successives, elles s’abandonnent et se laissent sodomiser sans rechigner. Souvent pucelles du derrière, Édouard, sait se montrer délicat, mais le passage a beau être excité il n’en demeure pas moins une épreuve de force avec ses nouvelles et nombreuses sensations qui vont du désagréable au plaisir des plus coupables. Et là, dans un dernier soubresaut, Édouard éjacule dans l’étroitesse de sa conquête du soir.
Après une douche rapide et salvatrice, prise seul, Édouard explique qu’il a des obligations professionnelles et qu’il doit partir, laissant la demoiselle ébaubie et esseulée dans sa chambre de Palace, jambes flageolantes, cul et chatte en feu. Il lui indique qu’elle aura un petit-déjeuner demain matin et après lui avoir roulé un tendre patin tout en lui flattant une dernière fois les fesses, il repart, va signer la note – qui sera adressée à un de ses journaux – rappelle au concierge de bien mettre un bouquet de roses rouges qu’il accompagne d’une carte de visite… Le texte est toujours le même :
« Bonjour, désolé pour t’avoir laissé seule. Tu seras le rayon de soleil de ma journée et le souvenir de l’odeur de ta peau m’accompagnera tout au long de mes pas. Bonne journée. Je t’embrasse : Édouard »
Pas d’invitation à se retrouver ou se revoir. Édouard est comme cela. Chaque jour, une conquête différente. Mais le soir, il rentre sagement chez lui…
Et chez lui, un chat de race Chartreux l’attend avec une certaine impatience. À l’introduction de la clef dans la serrure, il est derrière la porte, prêt à bondir dans les bras de son maître, et déjà ronronne de plaisir de le retrouver.
Par malchance, la Covid est venue briser cette si sympathique routine.
Durant le confinement, puis entre les deux confinements, plus de fêtes, plus de sorties ou de folies. Édouard a pensé devenir fou, claquemuré dans son deux-pièces cuisine. Même sa carte de presse, sésame précieux pourtant si souvent utilisée pour se faire ouvrir les portes les plus secrètes de la République ou de la Jet Set, même elle, ne pouvait rien pour lui.
Pire, il a dû faire quinze jours d’hospitalisation, au milieu d’une salle commune, isolé comme tout un chacun dans une cage de plastique avec des scratches pour entrer et sortir. Dans une tenue d’une indécence folle – une simple blouse d’hôpital d’une couleur jaune pisseux, avec deux boutons dans le dos et une couche entre les jambes – Édouard garde un très mauvais souvenir de cette période. À deux doigts de la mort, il a cru sa dernière heure arrivée plus d’une fois.
Et puis le bonhomme s’est requinqué. Doucement, il a remonté la pente et dès qu’il a pu sortir, il s’est barré. Direction le soleil, le Sud. Il est allé chez des amis, dans le Lubéron. Là, l’accorte maîtresse de maison (qu’il n’a jamais culbutée) lui a offert un moment de repos. Au village, il a pris quelques habitudes, mais chacun respectait les distances de sécurité sanitaire. Et puis, faire les huit cents mètres, à pied, pour aller boire un pastis ou un café l’épuisait. Il n’avait plus cette forme « olympique » du coureur de jupon. Et il sait qu’il aurait été alors incapable de bander et d’assurer le plaisir d’une jeune femme, s’il en avait trouvé une à se mettre sous la queue, mais chacun fuyait tout le monde et évitait les rapports copulatifs.
Ensuite, il dû regagner Paris, les rédactions…
Dans les soirées, les gens ne parlaient que de la Covid. Les femmes ne s’agglutinaient plus autour d’Édouard. Il avait même l’impression qu’elles le fuyaient. Tout avait changé. L’atmosphère, les mentalités, les gens et surtout les rapports humains. Alors, Édouard a demandé à un de ses rédacteurs en chef la permission d’aller suivre une fête à Beyrouth. Permission accordée.
La capitale Libanaise était elle aussi en pleine sortie de pandémie. Mais ici, la jeunesse, toujours volontairement insouciante voulait vivre comme si de rien n’était.
Dès son premier soir, Édouard, poussé par son instinct primaire, avait repéré une jolie brunette aux yeux de chat, à la fesse ronde et généreuse, comme ses seins. La bouche lippue et outrageusement maquillée, elle s’était laissée approchée puis n’avait pas résisté à la tentation de lui emboîter le pas.
Plus tard, dans la soirée, Aïcha s’était glissée avec lui dans sa chambre d’hôtel. Elle s’était lestement débarrassée de ses vêtements laissant Édouard (re)découvrir un corps de jeune femme. Les seins (peut-être pas aussi naturels qu’elle ne voulait le dire), pointaient leurs larges tétons violacés vers le plafond. Le ventre, nu, épilé selon la coutume locale, suintait déjà d’un plaisir annoncé. La vulve large laissait pendre deux larges crêtes presque charbonneuses. Il l’avait longuement caressée, doigtée, explorée avec ses lèvres, sa langue, se perdant dans les plis les plus intimes de son sexe, de ses fesses. Elle l’avait longuement sucé, presque comme une vraie pro de l’amour. Et puis, ils s’étaient aimés longuement, doucement ou plus vite. Il lui avait fait claquer les seins l’un contre l’autre en la prenant en levrette avant de lui percer ses fesses.
Elle avait grogné, ahané, soufflé… Et, tard dans la nuit, ils s’étaient endormis dans les bras l’un de l’autre, elle, venant caler ses fesses contre sa queue enfin au repos. Une sensation nouvelle pour Édouard qui ne restait jamais avec ses conquêtes, même à l’étranger.
Au matin, une immense explosion assourdissait le port de Beyrouth et tout le centre-ville. Ruinant en un instant immeubles modernes et anciens, faisant s’écrouler sur la tête des habitants des tonnes de gravats, recouvrant la ville d’un nuage gris, incandescent et irrespirable.
De l’hôtel d’Édouard, il ne restait que le rez-de-chaussée et un immense amas de gravats des 11 étages qui n’avaient pas résisté au souffle.
D’Édouard, on n’a rien retrouvé. D’Aïcha, non plus. Quelques jours plus tard, dans un chaos encore indescriptible, un fonctionnaire du Quai d’Orsay se contentait de signer un certificat de décès par mort violente, à la vue du registre de l’hôtelier libanais.
D’Aïcha, il n’en était même pas mentionné, le prénom et son ombre allait rejoindre la liste des disparus anonymes.