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n° 22021Fiche technique21019 caractères21019
Temps de lecture estimé : 14 mn
29/09/23
Résumé:  Sophia découvre les lieux et quelques uns de ses occupants.
Critères:  grp vacances fsoumise hsoumis hdomine fgode sm attache bondage fouetfesse -dominatio
Auteur : Myhrisse            Envoi mini-message

Série : Sophia

Chapitre 02 / 11
Dunette

Résumé de l’épisode précédent :

Sophia est volontaire pour participer à un jeu sexuel. Nue, elle a bu une bouteille d’eau contenant un sédatif avant de sombrer sur un lit, à libre disposition de n’importe qui.




Sophia ouvrit les yeux pour découvrir un plafond en bois qu’elle estima tout juste assez haut pour qu’elle se tienne debout. Partout autour d’elle : du bois. Des grosses planches clouées, des poutres, un plancher. La seconde sensation qui lui parvint la fit frémir : elle portait un carcan ! Elle bougea ses mains, sentant le collier caresser son cou. Du métal, reconnut-elle. Agréable à porter, non blessant, il ne risquait cependant pas de se briser.


Elle se redressa sur sa couche, une simple paillasse en coton sur un sommier en bois. Elle était nue dans cette pièce vide. De la lumière pénétrait par un hublot rond. Elle se leva, constatant que le plafond offrait une tête de plus qu’elle, guère plus. Un homme de deux mètres n’aurait pas pu s’y tenir debout.


Elle remua des épaules, cherchant à connaître les limites imposées par le carcan. Elle pouvait remuer le cou, regarder à droite ou à gauche, en bas ou en haut sans problème. En revanche, ses poignets resteraient à deux coudées de sa tête. Elle se trouvait à la merci de n’importe qui.


La porte s’ouvrit, faisant sursauter Sophia qui bondit en arrière. Elle maudit ses nerfs à vif. Elle parvint à féliciter mentalement l’homme qui venait de pénétrer dans la pièce pour son entrée fort réussie. Elle ne le connaissait pas, mais resta bouche bée devant lui. Non pas qu’il fut spécialement beau.


Il proposait le physique banal d’un gars d’une trentaine d’années, pas spécialement bien entretenu ni complètement laissé à l’abandon. Ses cheveux coupés courts encadraient un visage ovale aux yeux légèrement en amande. Sa peau bronzée indiquait une activité extérieure courante. Ses ongles coupés terminaient des mains calleuses. Un jardinier ? Un agriculteur ? Peu importait.


Ce sur quoi Sophia flasha fut ses vêtements. Il portait un pantalon blanc droit dont le bas était masqué par de hautes bottes noires en cuir ornées de boucles dorées. Une chemise blanche apparaissait par endroit sous le gilet en soie rouge vif orné de broderies dorées. Par-dessus, une veste noire s’ouvrait, laissant inutilisés les boutons dorés délicatement décorés d’ancres. Sur sa tête, un chapeau bicorne en feutre noir aux bords relevés terminait le costume. Une plume rouge voleta lorsque l’homme pencha la tête.


Sophia lui donna son attention. Il semblait attendre quelque chose. Alors que jusque-là, il la regardait froidement, tout son visage se détendit. Il soupira, ricana avant de respirer pour reprendre l’attitude précédente. « Il joue », comprit Sophia. « Et il attend la même chose de moi ».


Son cerveau tourna à mille à l’heure. Elle était censée être une fille de pêcheur – non, de créateur de filet, mais elle ne se souvenait plus du mot correspondant – qui s’était évanouie après avoir bu de l’eau sur un ponton.



« Pitoyable », pensa Sophia. Consciente de la nullité de son interprétation, elle ne put s’empêcher d’exploser de rire. L’autre ne réagit pas, attendant simplement que sa comparse se calme. Putain, c’était dur. Elle n’avait jamais désiré être actrice et savait très bien pourquoi.


Et puis, « Qu’est-ce que vous me voulez ? ». C’était quoi cette question ? Elle se réveille nue, poignets et cou entravé par un carcan, et elle demande : « Vous me voulez quoi ? ». Ben d’après toi, abrutie. Faut te faire un dessin ou quoi ? 


Sophia se trouva très nulle, sur ce coup-là.

Elle contrôla sa respiration, reconnaissante au dominant en face d’elle de lui laisser le temps d’entrer dans son personnage, de se faire à la situation sans la brusquer. Finalement, elle leva les yeux et lança :



De la peur et une légère teinte de colère. Pas mal. Pas de quoi recevoir un oscar, mais elle estima avoir fait de son mieux.



Sa voix grave résonnait dans la petite pièce vide, amplifiant l’effet. Savait-il exactement où se placer pour obtenir cela ? Sans aucun doute. Sophia en frissonna. Il fit un pas vers elle. Sophia recula jusqu’à rencontrer le mur dans son dos. Il fondit sur elle. Elle était à sa merci. S’il la baisait, là, maintenant, dans cette pièce, serait-ce un viol ? Avait-elle envie d’une relation physique avec ce « Scott », rencontré deux minutes plus tôt ?


Non, décidément, non. « Olivier », se répéta-t-elle. Il lui suffisait de dire ce mot et l’autre cesserait. Elle tenta de calmer sa respiration saccadée. Tous ses contacts n’avaient donné que des adjectifs élogieux, voire dithyrambiques sur cette semaine. Aucun en revanche n’avait indiqué que cela se passait sur un bateau. Petit secret réservé aux initiés, comprit Sophia, ravie de désormais faire partie des connaisseurs. Elle décida de leur faire confiance et se détendit un peu.


Il dut le sentir, car il se permit de caresser son sein droit du dos de ses doigts, avec tendresse, mais l’acte revêtait un fort sous-entendu dominant : tu es à moi. Je fais ce que je veux, mais je choisis de ne pas faire davantage. « Je te respecte », lut-elle dans son regard. Cela termina de la rassurer.



Elle le fit en tremblant. Elle avait confiance. Il n’allait pas en profiter pour sortir sa bite et la lui fourrer sans ménagement. Il dégaina de son dos un énorme gode noir en silicone, objet totalement anachronique, mais encore une fois, Sophia ne faisant pas une thèse sur l’histoire de la marine française au 18e siècle, elle s’en ficha.



Sophia hocha la tête. « Être remplie » faisait partie de ce qu’elle adorait. Olivier lui avait demandé des précisions… de lui fournir des références d’objets avec les tailles.



Sophia trouva amusant qu’ils soient allés jusqu’à transvaser le lubrifiant du 21e siècle dans un contenant plus d’époque. Elle inspira par le nez et souffla par la bouche. Scott se montra très doux et précautionneux. Le gode, malgré sa taille, entra sans difficulté. Sophia avait l’habitude. Immédiatement, son vagin se contracta autour de l’intrus, lui envoyant de petites décharges de plaisir. Putain, elle adorait être ouverte de la sorte.


Il sangla une ceinture autour de ses hanches. Un velcro l’arrima derrière elle. La matière, très moderne, était dissimulée sous du cuir marron. Il attrapa une lanière pendant entre ses jambes pour venir la fixer devant, là encore à l’aide d’un velcro. La culotte ainsi formée épousait parfaitement les formes de Sophia. Du sur-mesure. Elle avait fourni ses mensurations.


Maintenant, inutile d’imaginer se débarrasser de l’intrus. Le harnais le maintenait bien en place. Sophia lança un regard noir à Scott qui lui sourit en retour.



Il se barrait, comme ça, sans autre forme de procès ? Sophia n’en revint pas. Il la laissait seule, entravée par le carcan, le ventre plein dans l’impossibilité de se vider. Elle aurait voulu le gifler. Elle n’en avait pas la possibilité, ni physique ni mentale. Elle gronda. Il n’en avait même pas profité, n’avait même pas réclamé d’elle une petite pipe. Il délaissait ce corps à disposition. Cette fois, Sophia se sentit un peu vexée. Sa bouche se tordit dans un rictus dépité.


Elle prit le temps de réfléchir à la situation. Ce gode, ils auraient tout aussi bien pu le lui mettre tandis qu’elle dormait. Ils avaient choisi de se contenter du carcan, élément contraignant, mais pas intrusif. Pour la pénétration, ils avaient préféré qu’elle soit éveillée et en mesure de dire le mot d’arrêt. Ces marques d’intérêt la rassuraient.

Elle observa la petite pièce où ils l’avaient laissée seule. Qu’est-ce qui l’empêchait de rester là ? Pourquoi sortir au risque de croiser les autres membres d’équipage ? Son personnage aurait-il risqué une sortie ? Oui, sans aucun doute, pour tenter une fuite tout au moins, pour se trouver à boire et à manger au mieux.


En effet, Sophia commençait à avoir soif. Et puis, honnêtement, elle n’avait pas envie de rester là. Elle était venue pour s’amuser, pas pour rester seule. Elle fut soudain emplie de curiosité : que devaient subir les autres soumis ? À quoi ressemblait le bateau ?


Elle sortit pour découvrir une petite coursive. Son carcan passait tout juste. Elle la longea pour découvrir quelques autres portes ouvertes sur des pièces identiques. Un couloir apparut à droite. Au bout, une porte indiquant : « Sortie » en gros. Juste en dessous, un petit écriteau précisait :


Mais dans ce jeu, dehors, c’est la mer, pas une issue possible. Ne passez cette porte sans être accompagné(e) d’un officier que si vous souhaitez quitter définitivement le jeu.


Sophia recula et retourna dans la coursive principale. Avoir trouvé le moyen de partir la rassura. Toutes les informations données avaient été respectées jusque-là. Elle se sentait de plus en plus à l’aise, en phase avec elle-même. Sa peur diminuant, ses envies érotiques prirent le dessus. Elle prit pleinement conscience de l’intrus dans son ventre. Elle se rendit compte qu’elle ruisselait. Elle aurait voulu pouvoir caresser son clitoris. Impossible. Le carcan la privait de cette possibilité. Elle se mordit la lèvre inférieure.


Elle allait devoir trouver quelqu’un pour la libérer de sa frustration, et vite ! Elle monta une volée de marches pour se retrouver à l’air libre. Il faisait bon en cet été doux. Le soleil l’effleura.


Sophia, sans surprise, se trouvait sur un bateau. Entouré d’arbres hauts, il était impossible de le voir depuis la route ou le parking d’où elle était venue. Elle fut admirative. Olivier était doué, sans aucun doute. Il ne laissait rien au hasard. Les arbres étaient des conifères, ne perdant pas leurs feuilles en hiver. Sophia observa le pont en plein air. Pouvait-on jouer en hiver ici ? Il devait faire sacrément froid. Sophia fut ravie d’avoir choisi juillet pour s’amuser en ce lieu insolite.


Elle n’y connaissait rien en bateau, mais sut avoir l’arrière en face d’elle. Un homme en vêtement d’officier se tenait appuyé sur une balustrade, observant le paysage, profitant du soleil pour réfléchir. Sophia dut admettre que la vue s’y prêtait.


Une femme apparut à droite. Menue, elle portait des bas blancs sous une courte jupe noire. En haut, un corset noir mettait en valeur une poitrine camouflée sous de la dentelle blanche. Ses cheveux peignés disparaissaient à moitié sous une coiffe couleur neige. Elle portait un seau qu’elle posa au sol. Elle en extirpa une brosse et, à genoux sur le sol en bois, se mit à frotter le pont que Sophia estima pourtant déjà propre. La petite soubrette n’accorda aucune attention à la femme nue entravée d’un carcan à quelques mètres d’elle.


Un cri attira l’attention de Sophia à sa gauche. Elle s’avança vers l’origine des râles et des gémissements. Une femme asiatique, fine, menue aux yeux en amande, toute vêtue de cordes, suppliait un officier de bord. Ce dernier frappait un homme seulement vêtu d’un pantacourt bouffant. Il sembla à Sophia qu’au 18e siècle, on appelait ce vêtement une culotte, mais sans certitude.


L’officier frappait le dos de l’homme à l’aide d’un chat à neuf queues. Les coups, portés avec force, laissaient des marques. La victime criait, mais bien moins que Sophia, qui avait déjà goûté à cette arme, ne l’aurait fait à sa place.

Sophia s’avança. La femme à genoux portait un shibari joliment conçu qui dessinait des arabesques sur ses jambes, ses bras, son ventre, son dos. Ses seins étaient serrés à la base, les faisant gonfler. Sophia ne voyait pas le sexe de l’Asiatique, caché par la position à genoux et de trois quarts de la soumise. Sophia constata que des pinces japonix se trouvaient au sol devant la femme suppliante.


Sophia constata que l’officier de bord n’était autre que Scott, qu’elle n’avait pas reconnu de dos. Il s’employait à zébrer le dos de l’homme en culotte bouffante, frappant sans retenue. La victime subissait en grognant, lâchant un cri de douleur de temps à autre. Sophia en trembla. À sa place, elle aurait dit le mot d’arrêt depuis longtemps.


Il n’en faisait rien. Il n’était même pas attaché. Il aurait pu sans difficulté se retourner contre son tourmenteur. D’ailleurs, constata Sophia, la victime aurait été parfaitement en mesure de tenir l’officier en respect. Physiquement, le fouetté proposait une carrure plus forte que celle de son agresseur. Plus grand, plus large d’épaules, la musculature saillante, ruisselant de sueur, Sophia en eut le rouge aux joues.



Elle se saisit des pinces japonix et les plaça sur ses tétons en gémissant. Dès que les jouets anachroniques furent en place, Scott cessa de frapper.



La femme hocha misérablement la tête.



La femme se leva sans rien répliquer et disparut dans une coursive sans un regard pour Sophia.



Sophia s’avança, certaine de ne pas apprécier du tout d’avoir attiré le regard de cet officier sur elle.



La victime obéit sans rechigner. Sophia découvrit un visage glabre à la mâchoire carrée. Il portait une courte barbe de trois jours et ses cheveux bruns volaient au-dessus de sa tête. Il fixa Sophia dans les yeux, premier contact visuel entre un autre soumis à bord et elle. Elle y lut une certaine malice, mais fut incertaine de sa compréhension. Elle le trouva surtout craquant. Elle ne put empêcher son visage de passer au cramoisi tandis que son vis-à-vis caressait son corps offert du regard. Il sourit. Elle en conclut qu’il appréciait ce qu’il voyait.


Scott lia les mains de sa victime à une poutre horizontale à hauteur de sa tête. Puis, il retira d’un geste la culotte bouffante de l’homme, sans s’intéresser le moins du monde à l’impudeur d’un tel mouvement. Sophia, qui n’était pas prude, descendit immédiatement son regard vers le sexe révélé. De taille moyenne, il pendait mollement. Pas étonnant, après une telle séance de flagellation. Scott attrapa des pinces et les plaça d’un geste sûr sur les testicules du mâle à sa disposition.



Sophia s’avança pour observer de plus près. Elle aperçut les fils reliant les pinces à une machine sur une table en bois.



Sophia resta figée, repassant les mots dans sa tête. Qu’avait dit l’officier de bord ? Avait-elle bien compris ?



Sophia se mit à haleter. Elle bafouilla plusieurs sons incompréhensibles avant de parvenir enfin à formuler :



Pourquoi l’aidait-il ? Pour qu’elle parvienne à son objectif plus rapidement, lui épargnant ainsi de la douleur, sans aucun doute. Peut-être aussi parce qu’Olivier avait annoncé que la solidarité entre les soumis devait être le maître mot à bord.


Sophia se tourna vers la rambarde où un officier observait l’horizon à son arrivée. Il n’était plus là. Était-il asiatique ? Aucune idée : elle ne l’avait vu que de dos.



Sophia, troublée et un peu apeurée, s’éloigna.



Sophia se retourna à demi.



Il affichait un regard concerné et inquiet. Sophia sourit et hocha la tête. Elle repartit plus sereine, d’une démarche féline.


Où aller ? Où pouvait bien se trouver le dénommé Danny ? Sophia se dirigea vers la femme qui astiquait le pont.



Elle s’arrêta de frotter une demi-seconde pour désigner les marches de sa main avant de reprendre son travail. Sophia se tourna et ce faisant, son regard tomba sur une coursive invisible depuis l’autre côté. Dans le couloir se tenait un officier qui, les bras croisés, observait la frotteuse. Nul doute qu’il s’assurait qu’elle réalisait bien le travail demandé. Sophia, ayant constaté qu’il était caucasien, s’en désintéressa et partit à l’assaut des marches.


Elle grimpa de pont en pont. Le vent caressait son corps nu. Elle ne croisa personne. Sur un pont intermédiaire, elle se reposa et en profita pour observer la vue.



Sophia, se croyant seule, sursauta. Elle se calma en reconnaissant Olivier. Il portait les mêmes habits que les officiers à ceci près que le rouge de la veste et de la plume avait été remplacé par du bleu.



Elle savoura ce mot sur sa langue. Elle aimait tellement le prononcer !



Le capitaine ricana.



Le capitaine se saisit d’un porte-voix. Il brailla dedans :



Rien ne se passa. Le capitaine remit le porte-voix à sa place sans sembler inquiet outre mesure.



Sophia suivit le conseil donné et ne fut pas déçue. C’était magnifique. Les arbres dansaient sous le vent, dans des nuances de vert, de marron, d’orange, d’ocre. Les nuages semblaient frôler le haut mât central dépourvu de voile. Des clochers perçaient au loin. Sophia se sentit sereine et détendue.


Se souvenant soudain qu’un mec souffrait à chaque minute qui passait, elle sortit de sa torpeur et redescendit prudemment, peu désireuse de se casser une jambe. Arrivée sur le pont principal, elle retourna vers la soubrette, mais l’ignora pour se tourner directement vers l’officier qui la surveillait.



« Raté », pensa-t-elle. « Bon, bah, au moins, j’aurai tenté. »

Elle se posta à côté de la soubrette.



Sophia observa la direction proposée par la main de la soubrette qui retourna vite à son affaire. La jeune femme mentait-elle encore ? Sophia dut s’admettre paumée. Le capitaine lui avait donné une indication. Cette soumise lui en donnait une autre. L’officier qui la surveillait refusait de lui répondre. Qui croire ? Où se rendre ? Sophia observa le soleil. Combien de temps s’était-il passé ? L’homme attaché – Bouc émissaire, apparemment – souffrait-il ? Sophia en eut les tripes retournées. La balade suffisait. Elle avait intérêt à s’y mettre vraiment !