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Temps de lecture estimé : 24 mn
13/10/23
Résumé:  Christiane poursuit sa découverte des plaisirs, qu’elle va partager jusqu’à l’apothéose.
Critères:  ff fh ffh
Auteur : Femmophile      Envoi mini-message

Série : Gallinacée, amour et vengeance

Chapitre 08 / 08
Empire des sens partagés

Résumé des épisodes précédents :

Une femme mature et divorcée s’éveille aux plaisirs du corps, sans retenue, entre amants et amante.




Ne me sentant pas capable de conduire ni de raisonner de manière cohérente en voyant ma belle Eurasienne se rhabiller, j’ai appelé un taxi pour la reconduire à son hôtel.

Son départ a été un moment étrange, ses origines chinoises (en fait, de mère chinoise et de père britannique) faisaient qu’il était difficile de lire sur son visage une expression précise.

Je l’ai serrée contre moi, la souplesse de son corps collé au mien m’envoûtait encore, mes mains glissant de ses hanches à ses fesses, je l’ai embrassée longuement, nos bouches unies en un baiser brûlant.

La pièce était plongée dans la pénombre, mais un peu de lumière filtrait au travers des lamelles du store et je voyais, sur le mur, nos ombres enlacées dans cet interminable baiser, nos corps semblant n’en former qu’un seul animé d’un lent mouvement de danse à la délicate sensualité.


Le taxi parti, j’ai ressenti un immense vide en moi et me suis effondrée sur le lit, à plat ventre, pour y retrouver les effluves intimes et enivrants de Mayumi, murmurant son prénom, cherchant dans les plis du satin les marques de son plaisir et y plongeant mon visage, les yeux fermés pour en savourer encore et encore les fragrances uniques, en établir une gravure olfactive et sensorielle que je puisse rappeler à mes sens.

Je me suis finalement endormie, sur des images à faire rougir quiconque souffrirait d’une grande pudeur face au sexe.


C’est le téléphone qui m’a tirée de mes débauches oniriques, invité incongru dans un moment de plaisir virtuel intense. Roland voulait prendre de mes nouvelles, savoir si j’avais passé un bon week-end. J’ai failli éclater de rire, en lui racontant que j’avais consacré mon dimanche à des amours saphiques en compagnie d’une de ses employées, mais je me suis retenue, répondant de manière évasive.



Mince, là je venais de me prendre les pieds dans le tapis, et je n’avais aucune envie de lui confier par téléphone mes frasques lesbiennes avec sa collaboratrice, surtout après tout ce que j’en avais dit. Il fallait rectifier rapidement le propos et faire en sorte de dissiper un quelconque soupçon.



Ouf, mais rien n’était réglé. Nous étions dimanche, Mayumi ne repartait que vendredi, allais-je être capable de l’oublier, la sachant à quelques minutes de voiture de chez moi ? Peut-on oublier une personne qui vous a fait l’amour comme jamais, avec violence et tendresse à la fois ? Qui vous a fait découvrir des zones de votre propre corps comme de formidables récepteurs du plaisir, sans a priori de la différence d’âge ?

J’étais vraiment la reine pour générer des situations inextricables, on prêtait aux gens de ma génération la sagesse et la patience, mais moi je ne faisais que des conneries sans réfléchir, mue par une quête du plaisir dont j’avais été trop longtemps privée, voire ignorante, ce qui à mon âge constituait une anomalie. Devais-je en parler à Roland ? Ou à Bertrand, toujours à même de trouver les mots appropriés ?


C’est en conflit avec moi-même que j’ai débuté ma semaine, ma situation sentimentale n’avait aucun sens et il allait falloir que j’y mette un peu d’ordre, pour autant que j’en sois capable. Désormais, je partageais mon corps et mon âme entre deux amants et une maîtresse sans vraiment avoir renoncé à aucun avant de m’allonger dans le lit de l’autre. Étais-je donc devenue la dernière des salopes ? Étais-je une nymphomane aux besoins sexuels permanents alors que la ménopause avait déjà bien mis mon corps à mal ? Devais-je consulter un psychiatre pour m’aider à gérer mes irrépressibles pulsions ? C’est pour cette solution que j’ai opté.

Un praticien de la ville voisine (je voulais éviter d’être vue entrant chez un médecin des âmes), qui venait juste de s’installer, a accepté de me recevoir très rapidement - soit le mercredi.

J’ai dû me faire violence pour refuser l’invitation de Roland au repas qu’il organisait le mardi soir à l’entreprise, afin de fêter en compagnie de tous ses employés la signature du contrat avec les Chinois. Je ne me voyais pas au bras de mon amant, sous les yeux de Mayumi, même si je savais que celle-ci saurait rester impassible. J’ai prétexté un problème hormonal, Roland s’est montré très déçu, mais n’a pas insisté, moi je voulais au plus vite un avis extérieur et autorisé sur mes déviances sexuelles, en tout cas ressenties comme telles.

Le jeune praticien m’a donc reçue, me demandant de lui exposer en détail les raisons de la consultation, ce que j’ai fait, sans rien omettre.



Là, j’ai eu l’impression d’être ridicule, d’exposer un problème qui n’en était pas un, de me torturer les sens pour rien, et de n’être pas capable de vivre pleinement des situations que j’avais pourtant moi-même engendrées.



Bon, apparemment, le fait d’avoir trop longtemps ignoré la chair et ses délices me poussait désormais à rattraper le temps perdu, sans que cela semble inquiéter le spécialiste des comportements. J’ai alors décidé d’écrire à Mayumi.



Je m’attendais à tout, de sa part, même à un refus cinglant, mais pas à ce qu’elle m’a répondu quelques minutes plus tard.



Inutile de dire qu’entre le cabinet du médecin des âmes et l’hôtel, j’ai frisé dix fois le retrait de permis, la rage au ventre, je ne pouvais pas imaginer que Roland se soit vautré dans le lit de son employée, désormais ma maîtresse. Sans même m’annoncer à la réception, je suis montée directement à sa chambre et ai voulu y entrer sans frapper, mais la porte était verrouillée. J’ai dû frapper, alors lentement, celle-ci s’est ouverte. Il m’a fallu faire un gros effort pour me retenir de me précipiter à l’intérieur, Mayumi demeurant invisible, car la pièce était plongée dans l’obscurité.



Une petite lampe s’est allumée, baignant ma maîtresse dans une sorte de clair-obscur assez réussi, puisque cette garce était à demi vêtue d’un kimono lui arrivant à peine à mi-cuisses et dont la ceinture, négligemment nouée, laissait bailler le tissu, offrant une vue magnifique sur les petits seins de ma belle Eurasienne et sur son sexe. Sa main droite tenait fermement une sorte de morceau de bois, ressemblant un peu à une batte de base-ball.



Je lui ai enlevé ses chaussures, sa veste et sa cravate et l’ai poussé sur le lit. Il m’a dit plein de choses en français, mais je n’ai rien compris, et il s’est endormi rapidement. Par précaution, tu peux regarder, j’ai roulé deux couvertures pour partager le lit en deux. Par contre, je n’ai pas beaucoup dormi parce qu’il a ronflé tout le temps. Ce matin, en se réveillant, il a eu un moment de panique, il ne savait plus où il était alors je l’ai accompagné à la douche, qu’il a prise froide et ça l’a réveillé. Quand il a réalisé qu’il avait dormi dans mon lit, il m’a demandé, très inquiet, si nous avions fait l’amour, et je voyais sous la serviette qu’il bandait fort, mais je l’ai rassuré, lui expliquant qu’il ne m’avait pas touchée. Ne pouvant ignorer comme il était bien dur sous le tissu, j’ai posé ma main sur sa queue et lui ai demandé si je pouvais le sucer.



  • — Oh Mayumi… tu es très belle et tu le sais, mais avoir une relation avec ton patron n’est pas une bonne chose. Et puis, j’ai fait pas mal de bêtises dans ce domaine, ce qui m’a valu de divorcer, alors maintenant même si mon ex-femme n’est plus que ma maîtresse, je veux lui rester fidèle, elle le mérite, elle a fait beaucoup d’efforts pour moi, la trahir encore serait dégueulasse et je ne souhaite pas qu’elle m’abandonne.
  • — Oh, c’est joli, on dirait un jeune marié. Mais si tu apprends qu’elle, elle te trompe, tu fais quoi ?
  • — Rien, nous ne sommes plus mariés, elle vit sa vie, d’ailleurs elle a un autre amant.
  • — Vraiment ? Et tu acceptes cela ? Elle baise avec un autre mec et tu restes avec elle ? Vous êtes curieux, les Frenchies… Donc, tu es toi aussi libre de faire ce que tu veux ?
  • — Absolument, nous sommes d’accord que chacun peut avoir sa vie même si nous nous aimons encore. Mais cela ne te regarde pas. Appelle-moi plutôt un taxi s’il te plaît.
  • — Oh my God… C’est compliqué ! Et quand tu fais l’amour avec elle, tu ne penses pas à l’autre ?
  • — (Haussant le ton) Tu deviens très indiscrète, Mayumi, je suis ton patron alors s’il te plaît ne t’occupe pas de ma vie privée.
  • — OK… Mais je dois quand même te dire que ton ex-femme, ou ta maîtresse, est très séduisante pour son âge, elle a un corps qui fait monter le désir, j’ai vu que tu bandais quand elle est venue te trouver sur le stand de l’exposition à Paris. Moi,je regardais ses fesses moulées dans sa robe et ses gros seins, et j’ai mouillé ma culotte à cause d’elle et de toi.
  • — (Hurlant) Mais tu es folle ? Je t’ordonne de t’excuser ! Tu me parles de ma femme comme… comme…
  • — Comme d’une bombe sexuelle à retardement, oui, et je ne m’étais pas trompée. Quand elle m’a fait l’amour, dimanche, j’ai joui plusieurs fois sous sa langue, elle est très douée. Tu dois passer des nuits très excitantes !
  • — (Criant, le visage crispé par la colère) Quoi ? Tu… Christiane et toi vous… Mais c’est impossible ! Tu mens pour que je cède à tes avances ! Elle n’est pas lesbienne ! Ne mêle pas Christiane à tes fantasmes sexuels sinon je te vire !
  • — Je te comprends, mais elle sait très bien faire l’amour à une autre femme, et elle aime ça, je peux te le jurer. Toi, en tout cas, ça t’excite d’entendre que j’ai léché la chatte et le cul de ta maîtresse, tu es dur comme du bois. Viens que je te soulage, mon beau Frenchie… Si ta femme te trompe avec moi, tu peux bien aussi la tromper avec moi, non ? Ah, je comprends, tu préfères peut-être que je lui demande la permission ?
  • — (Comme profondément déprimé)… Bon, arrête maintenant, tu vas trop loin ! Tais-toi ! Donne-moi mes vêtements. Désolé que mes ronflements t’aient empêchée de dormir, tu peux te recoucher. Je te donne congé aujourd’hui, car je ne suis pas certain de pouvoir travailler à tes côtés après ce que tu viens de me raconter. À demain, et attends-toi au pire.


J’étais sidérée de l’audace de cette femme, capable de me raconter calmement qu’elle avait proposé à Roland de lui faire une fellation, qu’elle lui avait avoué notre liaison sans aucune pudeur. J’ai eu de la peine à remettre de l’ordre dans mes pensées, et je restais plantée là, au milieu de sa chambre, hésitante quant à la réaction qu’elle attendait.



C’en était trop, je me suis précipitée sur elle toutes griffes dehors, mais elle a été d’une extrême rapidité et a réussi à esquiver, me disant simplement :



Je n’ai pas bougé quand elle s’est campée face à moi, ses yeux plantés dans les miens brillant de rage, dénouant lascivement la ceinture de son kimono avant de le laisser glisser sur son corps de rêve et de glisser sa main sous ma robe.



Mayumi m’a délicatement attrapée par les cheveux, m’a tirée jusqu’au lit sans brutalité, et m’a fait m’agenouiller. Là, elle s’est allongée et a relevé ses longues jambes, découvrant sa vulve gonflée, fruit mûr et juteux au parfum capiteux sur lequel je me suis ruée. Ma maîtresse s’est lâchée, ses mains crochées dans mes cheveux pressaient ma tête contre son entrejambe, son bassin s’agitait comme si un homme la pénétrait. Je l’ai dévorée, presque mordue, j’ai visité de mes doigts toutes ses ouvertures, sans toujours faire preuve de ménagement, ma colère peinant à décroître.

Ses cuisses se sont soudain refermées sur mon visage, ses reins se sont creusés et ses doigts ont empoigné mes cheveux quand le plaisir l’a emportée, violent, porté par d’étranges cris gutturaux, pendant qu’un abondant flux de goûteux nectar, épais, poissait ma langue enfoncée au plus profond de la source divine.



Je n’en croyais pas mes oreilles. Cette femme, certes craquante en tous points, mais que je ne connaissais pas beaucoup, me proposait une partie à trois avec mon ex-mari, comme elle m’aurait suggéré un parcours de golf, sans a priori ni gêne aucune, allant bien au-delà de mes fantasmes pourtant déjà osés selon moi. En principe, j’aurais dû la gifler et partir en claquant la porte. Mais ses mots crus, son corps nu devant moi, sa bouche si attirante… mon sexe ruisselant et mes seins durcis à m’en faire mal l’ont emporté sur toute raison quand Mayumi a pris le contrôle de la situation.



J’avais tellement envie de jouir que je n’ai pas pu dire un mot, ma tête sur l’oreiller et ma croupe tendue, offerte, des images inavouables défilaient dans ma tête quand j’ai senti la bouche et les doigts de Mayumi s’aventurer dans mes intimités les plus sensibles. Heureusement que j’ai pu hurler dans le coussin quand cette adorable perverse m’a propulsée au ciel des orgasmes, je pense avoir joui au moins trois fois de suite, mes chairs écartelées, ses doigts en moi, ses commentaires obscènes sur mes orifices et sur Roland m’excitant incroyablement.

Anéantie, baignant dans mes sécrétions, une forte odeur de sexe montant de la literie souillée, je me suis laissée tomber sur le côté, incapable de réagir, l’esprit en mode « Off », mais les sens en surchauffe.



J’étais tellement déconnectée que je n’ai même pas réagi à « vieille dinde », je sentais ma fente couler encore un peu et mes cuisses collantes, mon anus était un peu douloureux, mais j’étais sereine, presque en état second. C’est Mayumi qui m’a remise en mode « On », se pelotonnant contre moi et me murmurant à l’oreille ses projets à court terme.



Sans même me retourner, j’ai tendu la main vers sa fourche, en effet humide de désir, et je l’ai branlée de trois doigts, presque violemment, jusqu’à ce qu’elle se répande dans ma main en haletant.


Mon après-midi de travail a été totalement inefficace, je n’ai fait que repenser à la complicité que je venais d’accepter avec Mayumi, une folie absolue, un « piège » pour Roland que j’étais chargée d’inviter à la maison le vendredi soir, en lui dévoilant au dernier moment l’autre invitée surprise. Le repas servira à faire naître le désir autour de la table avant de le consommer où nos envies nous porteront. Je ne savais plus si j’étais excitée ou terrorisée, ou les deux à la fois.


Roland est arrivé détendu, en jeans basket et t-shirt, alors que j’étais en mode « séductrice avancée », décolletée, dentelles, collier et boucles d’oreilles, bas, mais nue sous ma robe.



Nous sommes passés au salon, j’avais prévu un apéritif dans les canapés, mais la table était déjà dressée, ne laissant guère de doute quant au nombre de convives.



J’ai quitté le salon, et j’y suis revenue au bras de Mayumi, resplendissante dans sa tenue traditionnelle plutôt osée qu’elle portait nue à même la peau, ce que Roland ne pouvait ignorer. Il a été incapable de dire un mot, nous regardant alternativement sans comprendre.


Le temps qu’il recouvre ses esprits, Mayumi et moi nous sommes tendrement enlacées avant d’échanger un long baiser torride, laissant danser nos langues sur nos lèvres, pendant que nos mains caressaient nos hanches, s’égaraient de nos fesses à nos seins. J’étais au comble de l’excitation, alors j’ai délicatement poussé ma maîtresse vers la grande table, du côté où il n’y avait rien dessus, et l’y ai fait s’étendre sur le dos. Là, j’ai retroussé avec peine son étroit fourreau de soie, découvrant ses longues jambes et son pubis nu. D’elle-même, Mayumi a relevé ses jambes, exposant les merveilles de sa fine crevasse, déjà brillante, et de sa petite étoile fripée. Ne pouvant plus attendre, je me suis agenouillée pour offrir à ma bouche affamée ces chairs délicates, lapant bruyamment le goûteux élixir qui s’en écoulait, jouant de ma langue et de mes doigts partout où leur intrusion déclenchait frissons et soupirs profonds.

J’avais presque oublié Roland, désormais debout derrière moi et qui me caressait les cheveux pendant que j’honorais sa collègue, m’exhortant à la faire jouir, il avait de toute évidence accepté la présence de mon invitée.

Ma belle Eurasienne a cambré les reins et m’a récompensée d’un long orgasme, barbouillant ma bouche et le bas de mon visage de ses sucs musqués. J’ai consciencieusement nettoyé sa jolie moule avant de me tourner vers mon amant, qui n’avait toujours pas dit un mot.



Entre-temps, ma sublime jouisseuse était descendue de la table et s’était agenouillée à mes côtés, c’est elle qui a débarrassé son patron de ses vêtements et a libéré sa verge, obélisque de chair pointant avec arrogance, une goutte perlant à son sommet. Ses longs doigts fins se sont enroulés autour du sceptre, le masturbant lentement, avant de le diriger vers ma bouche impatiente qui l’a accueilli. J’ai commencé une lente fellation, alternant profondeur et effleurements, Mayumi promenant sa langue agile sur les bourses gonflées et sur la hampe que je lui laissais lécher quand je préférais sucer le gland palpitant. Nos lèvres se rencontraient souvent, nous nous sommes embrassées sans que nos bouches ou l’incessant ballet de nos langues ne quittent cette tige prête à exploser, nous voulions recueillir et partager la semence de ce mâle en rut.

C’est Roland qui s’est appuyé le dos contre la table, se tenant au bord quand il a senti la force de l’orgasme qui allait le parcourir.

Ses jambes se sont mises à trembler, sa respiration est devenue hachée et son bassin s’est décollé de la table, poussant vers nos lèvres ouvertes sa queue au comble de l’érection. Dans un formidable grondement, Roland a expulsé son sperme, qui est venu s’écraser sur ma langue, sur les lèvres de Mayumi qui s’est saisie du membre directorial et l’a guidé afin qu’aucune larme de plaisir n’échappe à sa bouche ou à la mienne. Une fois la source asséchée, nous avons partagé avec gourmandise notre récolte séminale, jouant de nos langues et de nos lèvres pour en savourer la texture, le goût, et prolonger l’érotisme de la situation. Pour moi qui n’avais pas encore joui, c’était, je l’espérais, de délicieux et prometteurs préliminaires.

Sous l’œil encore incrédule de Roland, j’ai demandé à Mayumi de s’étendre sur le tapis du salon, puis à mon amant de relever le bas de ma robe sous laquelle j’étais nue et de la tenir ainsi. Je me suis alors assise à califourchon sur le joli visage de notre complice, j’ai écarté de mes doigts mes nymphes poisseuses en suppliant ma maîtresse d’y fourrer sa langue et de me faire atteindre les sommets.

Mon excitation était telle que j’ai joui rapidement en criant de bonheur, la langue de Mayumi profondément en moi, ses doigts me fouillant les fesses, et Roland me pinçant les seins.


Il a fallu à tout le monde un peu de repos pour recouvrer ses esprits, puis nous nous sommes rhabillées plus ou moins décemment, avant d’entamer l’apéritif et de déguster le repas que j’avais préparé. Nous avons parlé business, cuisine, sexe, Chine, Roland était comme sur un nuage, réalisant sans doute un vieux fantasme masculin éculé. Mayumi et moi nous sentions vraiment complices, épanouies dans notre saphisme, et j’ai plusieurs fois demandé si notre différence d’âge et mon corps bien moins tonique que le sien ne la freinaient pas dans ses ardeurs. Elle a dit que non, au contraire, que de nous voir encore si pleins de désir la désinhibait et qu’elle osait se lâcher totalement, que seul le plaisir comptait. Nos mains s’égaraient parfois sous la table pour une délicate caresse, et nous avons échangé quelques sensuels baisers pour maintenir l’excitation et l’érotisme ambiant.


Après le repas, assez arrosé, je dois le dire, j’ai saisi la main de Roland et celle de ma maîtresse et les ai entraînés dans ma chambre, voulant vivre ce moment unique entourée de deux amants me désirant ardemment, prête à moi aussi leur donner du plaisir sans retenue, assumant d’avoir fait tomber toutes les digues morales, abjuré tous les préjugés et oublié mon passé et ses frustrations. Le grand lit qui nous a accueilli allait connaître ce que jamais il n’avait eu à contempler ou à subir. Je souhaite à toute femme, une fois dans sa vie, avoir été comme moi aussi désirée, honorée et comblée que ce week-end-là, même si jamais cela ne doit se répéter, car c’est totalement inoubliable.

On m’a léchée, sucée, branlée, sodomisée, embrassée, écartelée, massée, engodée, on m’a fait l’amour, on m’a baisée brutalement, on m’a dit des mots insensés, on m’a demandé de donner du plaisir, de lécher des sexes et d’en savourer les sécrétions, j’ai aussi léché des fesses, doigté simultanément des orifices, j’ai hurlé, j’ai pleuré de bonheur, je me suis presque évanouie, et quand je me suis endormie c’est une langue sur mon sexe et une autre sur mes seins qui m’ont réveillée pour me faire jouir encore et encore, entre plaisir et douleur jusqu’à n’en plus pouvoir, mon enveloppe charnelle ayant atteint les limites de ce qu’elle pouvait endurer.


Tard dans la matinée, enlacés, flottants encore entre plaisir infini et réalité nous avons ouvert les yeux. Le grand lit qui veillait sur nous exhalait une forte odeur de sexe, les draps froissés souillés de sperme, de mouille et de sueur témoignant que le plaisir avait fait loi, partagé, voulu et incité par trois épicuriens, sans aucun regret, si ce n’est, pour moi, de n’avoir pas pu vivre un pareil moment plus tôt dans mon existence, certaine que ma sexualité en aurait été à jamais épanouie. Notre quête du plaisir s’est poursuivie jusqu’au dimanche, au gré de nos envies, au salon, dans la chambre, sous la douche, sous la table (Mayumi m’a fait jouir au moment du dessert, inoubliable…) nous avons vécu immergé dans une sensualité sans cesse renouvelée, cultivant un érotisme raffiné et respectueux, mais sans retenir nos cris de plaisir, adultes libres et consentants.


Conscients que pareille folie se devait de rester unique, la magie du moment n’étant pas reproductible, chacune et chacun de nous a repris son rôle et ses activités, Mayumi est repartie à Singapour sans que je la revoie, Roland et moi avons adopté un rythme de vie qui nous convient assez bien. J’ai revu quelquefois Bertrand, avec qui j’ai fait l’amour, mais j’ai décliné une invitation à Singapour pour les vacances.


Tout a finalement changé (à moins que ce ne soit un retour à ce qui n’aurait jamais dû changer) un soir de novembre lorsque, dînant au restaurant avec Roland, il m’a tendu un écrin à bijou. Sur le collier, un simple billet écrit de sa main me demandait si je voulais l’épouser. J’ai pleuré comme une jouvencelle, et prononcé un « oui », les yeux embués de larmes.