Partie 3.
Résumé des épisodes précédents :
Frédéric a forcé sa sœur à l’emmener à une soirée entre copines, et pour se venger celles-ci ont organisé une partie de strip-poker qu’il a perdue.
Sarah tend son bras en l’air afin que chacune puisse bien voir le petit slip en dentelle rose qu’elle brandit fièrement.
- — Les filles, je vous propose de changer les règles du jeu pour Fred. Maintenant, s’il perd, au lieu d’enlever un vêtement, il en mettra un autre en commençant par celui-ci ! Qu’en dites-vous ?
- — Il mettra uniquement des vêtements féminins ?
- — Évidemment, et que des sexy !
- — Ouais, super, chouette idée ! s’exclament en chœur toutes les filles.
Stéphanie jubile, elle tient enfin sa vengeance sur son petit con de frère. Le pauvre, il est complètement déboussolé en voyant le petit slip en dentelle rose. Oui, c’était ça l’idée que Sarah lui avait suggérée : l’humilier devant leurs copines.
Le plan de cette dernière a parfaitement fonctionné, mais elle n’en tire cependant pas le plaisir escompté. Au contraire, Sarah commence à regretter son geste en constatant à quel point le pauvre garçon est désemparé. Après tout, il n’a rien fait de mal à part avoir fait chanter sa sœur, et elle trouve la punition un peu trop sévère. Mais il n’y a pas que cela. Frédéric ne lui apparaît pas comme le petit coq arrogant et prétentieux qu’avait décrit Stéphanie, mais plutôt comme un garçon gentil, timide et elle doit bien se l’avouer, sympathique.
Prise d’une sorte de pitié, elle décide de lui venir en aide et le prend par la main.
Une fois seul avec Sarah, il éclate en sanglots.
- — Vous vous êtes bien foutues de moi. Il n’a jamais été réellement question de fellation. Tout cela n’était qu’un coup monté pour me piéger. Vous vous étiez mises d’accord pour me faire perdre. Tout ça, c’était l’idée de Stéphanie, n’est-ce pas ?
Sarah prend le jeune garçon contre elle.
- — Tu as raison sauf pour une chose, ce n’était pas l’idée de ta sœur, mais la mienne.
Frédéric se dégage brusquement de ses bras.
- — Tu ne vaux pas mieux qu’elle alors.
- — Oui, tu as raison. Crois-moi, je ne suis pas fière de ce que j’ai fait. C’est pourquoi je voudrais t’aider.
- — Comment ? Je suis complètement coincé.
- — Il n’y a pas trente-six solutions, il faut que tu continues à jouer le jeu.
- — Je ne comprends pas.
- — C’est pourtant très simple : si tu refuses de mettre cette petite culotte, si tu te braques, si tu continues à afficher un comportement honteux, si tu cherches à te cacher ou à fuir, Stéphanie aura gagné.
- — Que dois-je faire alors ?
- — Prends la situation pour ce qu’elle est : une simple fête. Porte fièrement cette petite culotte, puis les autres vêtements féminins que tu devras mettre à chaque fois que tu vas perdre.
- — Parce que je vais continuer à perdre, c’est ça qui est prévu ?
- — Oui, jusqu’à ce que tu sois entièrement déguisé en fille.
- — Super… répond tristement Frédéric. Décidément, vous m’avez bien piégé.
- — Arrête de faire cette tête, et profite de l’occasion pour retourner la situation à ton avantage.
- — Comment ?
- — Exhibe-toi, fais la folle, montre que tu t’amuses, et surtout n’hésite pas à en faire des tonnes. Tu sais, les filles te trouvent déjà plutôt mignon. Si tu es charmeur, si tu prends la situation à la légère, avec bonne humeur, si tu les fais rire, tu gagneras leur sympathie et elles t’auront à la bonne. Crois-moi, ce sera la plus belle des revanches vis-à-vis de ta sœur.
- — Pourquoi veux-tu m’aider à me venger de ma sœur ?
- — Elle m’a menti sur toi, et je n’aime pas la façon dont elle te traite.
Frédéric est toujours perplexe et répond à son interlocutrice.
- — Regarde-moi droit dans les yeux, et jure-moi que ce n’est pas encore un coup tordu.
Sarah éprouve soudainement une sensation étrange en plongeant son regard dans celui de Frédéric. C’est comme si une force mystérieuse l’attirait tel un aimant. À cet instant, elle est incapable de mentir.
- — Je te le jure. Allez, maintenant, sèche tes larmes, mets-ça, souris et va amuser la galerie.
Tremblant d’émotion, Frédéric récupère la petite culotte puis ordonne à Sarah.
- — Tourne-toi !
- — Quoi ?
- — Je te demande de te retourner. Je n’ai pas envie que tu me voies nu.
- — Oh là là, non mais quelle chochotte ! lui répond la jeune femme en fermant les yeux.
Trente secondes plus tard, Frédéric fait une entrée fracassante au milieu des filles.
- — Alors comment me trouvez-vous ?
Elles n’en croient pas leurs yeux. Le garçon au bord des larmes, qui les a quittées quelques minutes plus tôt, s’est transformé en un jeune homme souriant, sûr de lui, qui exhibe fièrement sa petite culotte rose debout sur la table basse.
- — Whaou, Fred, tu es splendide !
- — Magnifique !
- — Elle te va à merveille.
- — On dirait un mannequin.
- — Merci les filles, répond simplement Frédéric en entendant tous ces compliments.
Sarah avait raison, ses copines le prennent à la bonne.
- — On peut toucher ? demande Julie en avançant ses longs doigts graciles.
- — Non, non. On ne touche qu’avec les yeux, rétorque précipitamment Frédéric.
Julie ne tient pas compte de la réponse, et passe sa main entre les jambes du garçon. Ce dernier bande immédiatement quand la paume se referme sur ses couilles, et sa queue jaillit brusquement tel un diable de sa boîte.
Les filles ouvrent de grands yeux en voyant le gland dépasser de la petite culotte rose. Certaines passent leur langue sur leurs lèvres, tandis que d’autres portent instinctivement une main entre leurs cuisses.
Sarah comprend que si elle n’intervient pas, elles vont finir par se battre pour le prendre en bouche.
« CLAP, CLAP, CLAP… »
La maîtresse de maison sonne la fin de la récréation avant que la situation ne dégénère.
- — C’est fini maintenant, on reprend la partie.
Les filles se rassoient à contrecœur. Toutes sauf une.
- — Maude, qu’est-ce que je viens de dire ?! Lâche cette bite et va te rasseoir avec les autres.
Visiblement déçue, la jeune fille retourne à sa place en maugréant.
- — C’est toujours la même chose, dès qu’il y a une belle queue on n’a pas droit d’y toucher.
La partie reprend cependant dans la bonne humeur, et comme prévu, Frédéric perd de nouveau. Cette fois-ci, Sarah revient avec un soutien-gorge dans la main ; c’est celui qui est assorti avec la petite culotte rose.
- — Tiens, Fred, c’est un de mes premiers soutifs, il t’ira très bien.
Frédéric attrape le vêtement et essaie désespérément de l’agrafer sous les rires de l’assemblée.
- — Mais qu’est-ce que c’est que ce truc de merde ? dit-il en riant lui aussi. Comment ça se met ?
Sarah vole à son secours.
- — Tu n’as manifestement pas l’habitude de dégrafer les soutifs des filles. Ta sœur a raison, tu es certainement encore puceau.
- — Pas pour longtemps à mon avis, chuchote Maude à l’oreille de Julie.
- — Maude, je t’ai entendue, lui répond Sarah tandis qu’elle installe le vêtement.
- — Oups !
- — Voilà, un peu de coton à l’intérieur et ce sera parfait.
Dès que Sarah a fini, Frédéric exhibe fièrement sa nouvelle poitrine à l’assemblée. Cette fois-ci, les filles ont le droit de toucher, et elles ne s’en privent pas à l’exception de Stéphanie à qui la tournure des évènements commence à déplaire.
Etonnée par la taille relativement modeste du sous-vêtement qu’elle tâte depuis un moment, comparée à la poitrine opulente de Sarah, Maude lui demande :
- — Ce minuscule bout de tissu, c’est vraiment un de tes anciens soutifs ?
- — Oui quand j’avais treize ans, quand ma poitrine a commencé à pousser.
- — C’est-à-dire juste avant que tes seins n’aient la taille d’une pastèque ? ironise Julie.
- — Tout à fait.
- — Mais comment se fait-il que tu l’aies encore ?
- — Oh, c’est simple. Lors de mon déménagement, j’ai rempli quelques cartons avec mes anciens vêtements afin de les donner à une association, mais je les ai oubliés dans un placard. Je les ai ressortis pour Fred en me disant que ça devrait lui aller. Tu verras, ajoute-t-elle en s’adressant au jeune homme, il y a dedans une petite robe rouge qui t’ira à ravir. C’est celle que j’ai portée au mariage de mon cousin.
- — J’ai hâte de l’essayer, répond ce dernier en souriant.
Frédéric n’a pas longtemps à attendre, car bien évidemment il perd de nouveau la partie suivante et Sarah retourne fouiller dans ses cartons.
- — Ne t’inquiète pas, je vais t’aider à mettre la fermeture éclair dans ton dos. Même pour une fille c’est difficile de le faire seule.
- — Merci.
La partie continue et Sarah revient cette fois-ci avec une paire de bas noirs brillants.
- — Ça, c’est en prime ! dit-elle en sortant un porte-jarretelles de son autre main. Y a-t-il une volontaire pour aider Fred à le mettre ?
- — Moi, moi, moi… ! crient toutes les demoiselles excitées.
Sarah les regarde avec un sourire moqueur.
- — Je ne sais pas qui choisir. Tant pis, c’est moi qui vais le faire.
- — Sarah, t’es vraiment qu’une salope, s’exclament ses amies.
- — Oui, je sais, mais c’est MON porte-jarretelles !
Sarah explique au jeune garçon comment enfiler ses bas sans les déchirer, puis les fixe avec le porte-jarretelles sous le regard envieux des autres filles. Elle avait raison, Frédéric est devenu leur coqueluche.
- — Bien, maintenant il ne te manque plus qu’une paire de chaussures à talons aiguilles pour avoir l’air d’une « Pin-up ». Tu chausses du combien ?
- — Du 41.
- — Comme moi, c’est parfait. Je pense avoir ce qu’il te faut.
- — Apporte-les, maintenant. Ce n’est pas la peine de rejouer, tout le monde sait que je vais encore perdre.
- — Insinuerais-tu que nous trichons ? lui demande Sarah avec ironie.
- — Oh non ! répond Frédéric sur le même ton. Jamais je n’imaginerais une chose pareille.
Ils éclatent de rire.
- — Tu as raison, autant les essayer tout de suite décide Sarah.
Frédéric ouvre une bouche béante en voyant les chaussures que lui ramène cette dernière. Il s’agit d’une paire d’escarpins vernis bicolores. Le corps de la chaussure est noir, mais la semelle épaisse de quatre centimètres est rouge-vermillon. Il en est de même pour les trois brides sur le dessus, ainsi que pour le talon qui mesure au bas mot quinze centimètres et dont la pointe ne fait pas plus de cinq millimètres de diamètre.
- — Elles ne te plaisent pas ? demande Sarah devant l’air perplexe de Frédéric.
- — Si elles sont magnifiques, mais je n’ai jamais marché avec des talons. Alors quand je vois la hauteur de ceux-là.
- — Ne t’inquiète pas pour ça, je ne les ai pas choisies au hasard. Ce n’est pas la hauteur du talon qui compte, mais la cambrure de la chaussure. Or celle-ci est tout à fait raisonnable grâce à l’épaisseur de la semelle. Et en plus, les trois petites brides sur le dessus les maintiendront parfaitement à tes pieds.
- — Bon, puisque tu le dis, je vais essayer.
Cependant, au lieu de s’emparer des chaussures, Frédéric tend son pied en direction de Sarah comme le ferait une princesse.
- — Tu veux que je te les mette ? Tu ne serais pas en train de prendre la grosse tête par hasard ?
- — Je suis la reine de la soirée oui ou non ? répond le garçon avec un charmant sourire.
Surprise par sa hardiesse, Sarah enfile doucement les escarpins aux pieds du jeune homme avant de boucler les sangles.
- — Est-ce que mademoiselle est satisfaite ? demande-t-elle ensuite.
- — C’est parfait Sarah, tu ferais une parfaite demoiselle de compagnie.
Cette fois-ci, toutes les filles accompagnent leurs éclats de rire.
- — Bien, maintenant que tu as bien ri, tu vas te lever et marcher. On va voir si tu fais toujours autant la maline.
Frédéric s’aperçoit que Sarah lui parle maintenant au féminin, et curieusement, cela ne le dérange pas. Décidé à lui montrer de quoi il est capable, il se lève et fait quelques pas peu assurés. Puis, prenant rapidement de la hardiesse, il traverse la pièce de part en part à plusieurs reprises.
- — Alors, qu’en dites-vous ?
- — On dirait une pute qui fait le tapin !
Le regard inquisiteur des filles se tourne vers celle qui a prononcé cette phrase assassine.
- — Stéphanie, pourquoi dis-tu ça ? demandent-elles. Ton frère est super sympa et on se marre bien ensemble. Pourquoi es-tu toujours aussi méchante avec lui ?
Pour toute réponse, cette dernière tourne la tête.
- — Hum, hum, Stéphanie n’a pas tout à fait tort, intervient Sarah pour détendre la situation. C’est vrai que Fred ressemble à une pute quand il marche !
Nouveaux rires de l’assemblée.
- — Y a-t-il une volontaire pour lui apprendre à marcher comme une femme du monde ?
- — OK, j’y vais, répond Cléa. Regarde bien comment je fais ma jolie, dit-elle en s’adressant à Fred, et prends-en de la graine. L’important c’est de garder la tête bien droite et de ne surtout pas regarder tes pieds. Pour t’aider, tu n’as qu’à fixer en permanence un point précis. Vas-y, essaie !
Frédéric lève le menton, et avance d’un pas décidé en ne quittant pas des yeux un tableau accroché sur le mur. Parvenu devant ce dernier, il effectue un demi-tour approximatif avant de regagner son point de départ.
- — C’est pas mal, pas mal du tout même. Tu sembles très à l’aise dans tes escarpins, et tu marches beaucoup mieux avec des talons aiguilles que beaucoup de filles que je connais. C’est comme si c’était inné chez toi.
- — Sûrement parce qu’il est pédé !
Les regards réprobateurs se tournent une nouvelle fois vers Stéphanie.
- — OK, OK, c’est bon, j’ai compris. Je ne dis plus rien.
- — Bien, reprenons. Comme je t’ai dit, tu marches très bien, par contre il faut que tu apprennes à faire demi-tour avec grâce. C’est très facile, tu vas voir, écoute-moi bien. Il faut que tu fasses porter ton poids sur la jambe avant, ensuite tu décolles légèrement le pied arrière. Tu vas automatiquement te retrouver sur la pointe des pieds et tu n’auras plus qu’à pivoter sur place.
Sous les yeux attentifs de Frédéric, Cléa exécute le mouvement à plusieurs reprises.
Frédéric manque de tomber la première fois, mais il recommence, encore et encore jusqu’à être capable d’effectuer des allers-retours impeccables.
- — C’est bien, Cléa, intervient Julie, Frédéric marche maintenant comme une vraie bourgeoise, mais ce n’est pas très excitant. Tu ne pourrais pas lui apprendre à marcher de façon un peu plus sexy ?
- — Tu veux dire pas comme une pute, mais qui fasse quand même bander les mecs comme une petite salope ?
- — Je n’osais pas le dire.
- — Il faut peut-être demander ce qu’en pense l’intéressé. Fred, tu aimerais que les queues se dressent à ton passage ?
- — Euh… eh bien, c’est-à-dire que… pourquoi pas après tout.
- — Bravo, Fred, ça, c’est une réponse de vraie salope !
Le jeune homme ne sait pas trop s’il doit prendre cela pour un compliment, mais il se rend compte avec un peu de honte que ce commentaire ne lui déplaît pas.
- — Merci, Julie, se contente-t-il donc de répondre.
- — Bon, Fred, revenons à nos moutons, reprend Cléa. Hormis la poitrine, ce que les mecs regardent le plus chez une fille, c’est son cul. Bien sûr tu en as un de garçon, mais il est plutôt mignon. Si tu l’agites comme il faut, je pense qu’il va y avoir pas mal de braguettes qui vont craquer. Regarde-moi faire !
Cléa entame aussitôt des allées et venues en tortillant des fesses de façon absolument indécente.
Frédéric essaie tant bien que mal d’imiter la démarche chaloupée de Cléa, et déclenche l’hilarité générale.
- — En fait, Stéphanie avait raison, tu marches vraiment comme une pute ! intervient Sarah.
- — C’est quoi la différence entre marcher comme une salope et comme une pute ? demande le garçon un peu vexé.
- — La classe, tout simplement la classe. Attends, je vais t’aider.
Cléa pose ses mains sur les hanches de Frédéric et guide le mouvement de ses fesses. Très vite, il acquiert une démarche à la fois sensuelle, sexy et distinguée sous les yeux de plus en plus admiratifs des filles, et tout particulièrement ceux de Sarah.
Stéphanie, qui a bien remarqué l’intérêt grandissant de cette dernière pour son frère, se renfrogne de plus en plus.
- — Bravo, Fred, tu es vraiment super. Il ne te manque plus que deux choses pour ressembler complètement à une vraie nana : un beau maquillage et une belle coiffure.
- — Et si on lui faisait une beauté ? propose dans la foulée Manon. Je m’occupe de ses cheveux, Julie pourrait se charger du maquillage pendant que Cléa et Maude lui font une manucure. Qu’en pensez-vous ?
- — T’es géniale, Manon. Allons-y !
Sans même lui demander son avis, les quatre filles désignées attrapent Frédéric par les bras et l’emmènent dans la salle de bain. Et là, elles commencent aussitôt leur ouvrage à l’abri des regards.
Le garçon a l’impression d’être une jeune mariée tandis qu’on s’occupe de lui. Il n’a rien à faire, juste à bouger légèrement la tête pendant qu’on le coiffe ou le maquille, et à présenter ses mains.
Ciseaux, pinceaux, limes… une foule d’instruments dont il ne connaît pas l’usage passent entre les mains expertes des quatre filles. Frédéric constate qu’elles s’activent, mais pour le moment il ne voit pas le résultat de leur travail. En effet, il a été placé dos au miroir de façon à le découvrir qu’à la fin. Ce sera une surprise.
Au bout d’une petite heure.
- — Voilà, c’est fini. On va faire découvrir le résultat aux autres, et tu pourras également te voir.
Lorsque Frédéric pénètre dans la salle, les filles qui papotaient bruyamment se taisent aussitôt. Au fur et à mesure qu’elles l’observent, leurs yeux s’écarquillent, leurs bouches s’ouvrent de stupéfaction. La plus perturbée est certainement Sarah, elle semble complètement subjuguée par ce qu’elle voit.
Peu à peu, le silence des premiers instants laisse la place à de petits commentaires, prononcés du bout des lèvres.
- — C’est incroyable.
- — Époustouflant.
- — Magnifique.
- — Les filles, vous êtes de véritables artistes.
- — Nous n’avons pas de mérite, répond Cléa, Fred est déjà naturellement tellement… BELLE.
Un frisson parcourt tout le corps du jeune homme en entendant ce dernier mot.
- — Vite, vite, un miroir ! Il faut qu’il voie de lui-même à quoi il ressemble !
Quand il découvre le reflet de son visage, Frédéric est à son tour stupéfait. Lui qui avait peur de ressembler à une drag queen ou à une prostituée, découvre en fait une magnifique jeune fille. Tout est parfait, ses cheveux, sa peau, ses yeux… même ses lèvres sont recouvertes d’un gloss de la même couleur que les faux ongles qui ornent l’extrémité de ses doigts.
Reconnaissant envers les filles pour le travail qu’elles ont effectué, il les prend toutes les quatre dans ses bras.
- — Merci à vous, sincèrement merci.
- — De rien, Fred. Ça nous a fait vraiment plaisir, tu es un gars bien.
Les autres jeunes femmes viennent les rejoindre, à l’exception de Stéphanie qui reste en retrait.
- — On est vraiment fières de toi, tu mériterais d’être une fille, lui disent-elles.
- — Puisque vous trouvez que Fred est digne de faire partie de notre petit groupe… pourquoi ne pas lui demander de nous accompagner en boîte habillé ainsi ?
Cette fois-ci les regards qui se tournent vers Stéphanie sont plus interrogatifs que réprobateurs.
- — Tu es sérieuse là ?
- — Bah oui, pourquoi ? Au point où il en est, il pourrait le faire.
- — C’est pas faux, intervient Julie, Fred a un physique très androgyne. Maquillé et coiffé comme il est, il pourrait vraiment être pris pour une des nôtres.
Sarah qui flaire un mauvais coup de la part de Stéphanie fronce les sourcils.
- — Ce n’est pas encore un coup tordu ? lui demande-t-elle.
- — Mais non, voyons.
- — Hum… je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée.
- — Demandons-lui ce qu’il en pense, propose Maude. Fred, ça te dit de venir en boîte avec nous, habillé en fille ? Dis oui s’il te plaît, avec toi on va s’amuser comme des folles. En plus, je suis sûre que cela ferait très plaisir à Sarah.
Frédéric prend la main de cette dernière.
- — Sarah, réponds-moi franchement. C’est vrai ce que dit Maude, cela te ferait plaisir que je reste comme ça ?
- — Euh… eh bien… oui, j’aimerais vraiment beaucoup.
- — Eh bien, dans ce cas, c’est décidé, je viens ainsi !
- — Ouais, Fred, bravo, tu es la meilleure ! s’exclame l’assemblée.
- — Parfait ! intervient Stéphanie, l’air toujours aussi mauvais. Puisque Fred fait maintenant partie de notre groupe, il faut lui trouver un nom de fille. Je propose Sophie avec un S comme Salope et Suceuse, ça lui ira très bien.
- — Cette fois-ci, tu vas trop loin, Stéphanie !
Frédéric s’interpose entre Sarah et sa sœur.
- — Laisse tomber, Sarah. Sophie me plaît beaucoup.