Résumé des épisodes précédents :
Un homme découvre que sa femme lui ment depuis de nombreuses années.
Partie 2
Jocelyn coupa le son et appuya de nouveau sur sa télécommande.
Alexandre regarda Sandrine.
Elle s’était écroulée sur une chaise et semblait livide.
De son côté Christian le fixait comme par défi, un sourire ironique sur les lèvres.
Jocelyn leva le bras. Il mit en marche rapide puis, de nouveau, en marche normale.
- — Attendez, ce n’est pas terminé.
On pouvait voir six heures trente sur l’image toujours fixe de la porte.
- — Mais qu’est-ce que tu fais ? … Noooooon.
On distingua des mouvements dans le canapé. Ils avaient dû dormir là.
- — Arrête Christian … Je vais te griffer.
- — Allez … Une dernière fois ma belle.
- — Ah … Tu me fais mal … Non … Doucement.
On entendit la respiration de Sandrine s’accélérer tout à coup.
Les mouvements semblaient s’être activés.
- — Oh … C’est bon … Tu es serrée … Comme j’aime.
- — Ah … Salaud… Je te hais.
Il partit dans un rythme effréné et la respiration de Sandrine se mua en gémissements.
- — Ah … Non … Arrête … Non … Ah.
On entendait distinctement leurs deux respirations aller au même rythme et s’amplifier petit à petit.
- — Ouiii … Je vais jouir en toi Sandrine.
- — Non … Ah … Non… Ah … Ah.
Il sembla s’immobiliser et émit quelques grognements.
- — Ouiiiiiii, je jouiiiis … Ah.
- — Ah … Salaud … Non … Ah.
Les bruits cessèrent.
On entendit l’un des deux se lever et ramasser ses vêtements.
- — Je m’en vais… Je ne parlerai de cela à personne, tu as ma parole… J’avais longtemps rêvé d’un moment comme celui-là … Je ne regrette rien de ce qu’il s’est passé.
- — Tu es un salaud… Je ne te pardonnerai jamais… Sois maudit Christian… Va-t’en maintenant … laisse-moi seule.
Quelques secondes plus tard, on vit la porte s’ouvrir et Christian quitter la maison.
Jocelyn coupa l’image et ferma l’écran.
Alexandre se tourna vers l’assistance.
- — Voilà mes amis, vous savez tout. Comme vous, j’ai été atterré par cette bande son.
Il se tourna vers son bras droit.
- — Il faut que tu saches qu’il y a ce soir quatre clients de notre entreprise présents et qui m’ont fait part de tes tentatives de débauche, alors que tu as un contrat avec une clause de non-concurrence. J’ai remis tous ces documents à mon avocat. Voici ce que je vais faire. Christian, tu es licencié pour faute grave, abus de bien, tentative d’escroquerie et détournement de fond. J’ai déposé plainte la semaine dernière, la justice va te convoquer demain matin et tu répondras de ta trahison. Pour ce que tu as fait à Sandrine, sache que Gladys en a été informée. Elle a entamé une procédure de divorce et, comme votre mariage est sous contrat, tu n’auras rien de la fortune de ses parents. Je ne donne pas cher de ta peau dans le milieu professionnel, personne ne voudra ni travailler avec toi, ni engager un scélérat. Tu peux partir, je ne te retiens pas.
Gladys s’approcha de lui, et le gifla de toutes ses forces.
- — Tu me répugnes. Je savais que tu courrais tous les jupons qui passaient à ta portée, mais pas que tu serais capable d’un viol. J’ai déposé une demande de divorce pour faute et adultère. Tu viendras prendre tes affaires quand je te le dirai. En attendant, je ne veux plus te voir chez moi, car, s’il fallait te le rappeler, notre maison est à moi et je ne veux plus t’y voir.
Christian quitta la pièce sous les rires et les quolibets.
Au même moment, les trois filles du couple suivies par leurs compagnons réapparurent, visiblement informées de la tournure des évènements.
Elles se précipitèrent vers leur père et se jetèrent dans ses bras.
Elles étaient en pleur.
Alexandre essuya les larmes sur leurs joues et les embrassa tendrement.
Il reprit le micro et se tourna vers Sandrine.
- — A nous deux maintenant …
De nouveau sous l’empreinte de mon ami de plume, Patrick Paris, je vais proposer aux lecteurs deux fins alternatives. Chacun, je l’espère, reconnaîtra celle qui lui convient.
Première version alternative
- — La fidélité, la loyauté et la franchise. Tu te souviens ? M’as-tu été infidèle ? Franchement, si j’en crois ce que je viens d’entendre, je dirais que oui, même si tu ne l’as pas désiré. M’as-tu été loyale ? Depuis vingt-cinq ans, je me le demande maintenant. As-tu fait preuve de franchise envers moi ? Là, force m’est de constater que non. Tu m’as menti. Tu m’as menti depuis tout ce temps. Chaque jour de notre vie, depuis vingt-trois ans, tu as eu ce secret dans la tête et il ne t’a jamais paru trop lourd à porter. Souviens-toi, nous avons élevé nos filles dans cet esprit de franchise, de toujours tout se dire. Qu’il est moins inacceptable de dire la vérité plutôt que de la cacher, même si elle peut faire mal à entendre. Bien sûr il t’a forcée, mais seulement au début. Il me semble bien que tu aies joui dans ses bras. Et deux fois. Si tu savais comme je me sens blessé, comme je me sens trahi.
Sandrine se leva et s’approcha de lui.
Son visage était ravagé par les larmes.
- — Mon amour, si je ne t’en ai jamais parlé, c’est que je ne voulais pas te faire souffrir. Je n’ai jamais voulu te faire du mal. Tu es tout pour moi. Ce ne fut qu’un moment, qu’un moment que je regrette depuis lors et que je regretterai toute ma vie. Je ne t’ai jamais trahi. Je ne te l’ai pas dit pour ne pas briser notre amour qui me comble et m’a toujours comblée. Je n’ai jamais aimé que toi et n’aimerai jamais que toi.
- — Tais-toi. Ne pas dire, c’est mentir. Tu aurais continué à vivre comme s’il ne s’était rien passé ? Tu aurais pu continuer à me regarder dans les yeux et me dire que tes valeurs sont la fidélité, la loyauté et la franchise ? Et devant Christian, comment as-tu fait depuis toutes ces années. Le matin quand il venait me chercher pour courir, quand nous dînions chez eux ou qu’ils venaient dîner à la maison ? Vous avez fait comme-si ? Vous avez fait comme s’il ne s’était jamais rien passé ? Le cocu n’en saura jamais rien ? C’est ça tromper finalement. Que tu aies eu la faiblesse de prendre du plaisir entre ses bras, vu le contexte, j’aurais pu le comprendre et certainement le pardonner. Mais que tu me l’aies caché toutes ces années, ça, je ne pourrais jamais, ni l’oublier, ni le pardonner.
- — Si, pardonne-moi mon amour. Je ferai ce que tu voudras pour te faire oublier. Je ferai tout pour que tu aies de nouveau confiance en moi. Tu es mon seul et unique amour et je t’aime de toutes mes forces, de tout mon cœur.
- — Moi aussi je t’ai aimé de toutes mes forces et de tout mon cœur. Mais je suis terriblement blessé. J’ai entendu la bande son au moins une dizaine de fois et, elle est désormais gravée dans mon esprit. Ton mensonge a détruit tellement de choses que je ne sais plus où j’en suis. Je vais partir. Profiter de mon cadeau pour faire le tour du monde et, surtout, réfléchir à notre avenir si nous en avons seulement un.
Alexandre se tourna vers son aînée.
- — Manon, mon cœur, je te confie les clés de l’entreprise pendant mon absence. Nous serons en contact tous les jours et je t’aiderai à tenir les rênes du conseil d’administration. Jocelyn t’épaulera, j’ai toute confiance en lui. Ta mère peut rester à son poste, cela ne regarde qu’elle.
Manon se jeta dans les bras de son père et l’embrassa sur la joue.
- — Oui papa, je te promets de tout faire pour que tu sois fière de moi.
Alex se tourna de nouveau vers Sandrine.
- — Je vais m’absenter un an. Lorsque je reviendrai, tu sauras ce que j’ai décidé quant à notre couple. Je pars demain matin.
Sandrine s’effondra de nouveau sur une chaise et ses trois filles vinrent l’entourer et la soutenir tendrement.
Alexandre entama dès le lendemain son périple à travers le monde.
Six mois plus tard, au cours d’une escale, il rencontra Gladys qu’il avait contactée quelques jours auparavant.
- — Comment vas-tu ma belle ?
Ils s’embrassèrent amicalement.
- — Bien, j’ai été ravie d’avoir de tes nouvelles. Alors, ce voyage ?
- — Eh bien, j’ai vu pas mal de pays en six mois. Je ne me plaints pas.
- — Tu ne te sens pas trop seul ?
- — Non, tu sais l’équipage est sympa et nous faisons au moins une escale par semaine.
- — Sandrine et les filles ne te manquent pas ?
- — Les filles, si, énormément. Sandrine, je te mentirais si je te disais que je ne pense plus à elle. On n’efface pas vingt-cinq années de mariage comme ça.
- — Lui as-tu pardonné ?
- — Non, toujours pas et je ne sais pas si j’y parviendrai un jour. De ton côté, tu as pardonné à Christian ?
- — Ce gros porc ? Jamais de la vie. Il pointe au chômage et vois toutes ses candidatures rejetées.
- — Je l’avais prévenu. Il n’a eu que ce qu’il méritait. Mais dis-moi, toi, comment vas-tu ?
- — Merveilleusement bien. Te revoir me fais un bien fou et, depuis quelques temps, je t’avoue que j’ai souvent pensé à toi.
- — Tu es bien compatissante.
- — Mais pas du tout. Je pensais que, lorsque nous étions jeunes, si tu n’avais pas eu le béguin pour Sandrine, je me serais volontiers mise sur les rangs.
- — Non ! Tu plaisantes j’espère.
- — Mais pas du tout, crois-moi.
- — Mais j’ai toujours pensé que tu étais tombée raide dingue de Christian.
- — Par dépit. Je me suis laissée séduire, mais par dépit seulement. Toi, tu n’avais d’yeux que pour le belle Sandrine, alors je me suis inclinée et ai abandonné tout espoir de te plaire un jour.
- — Mais tu me plaisais beaucoup aussi, sache-le. Sandrine a été la première à me prendre sous son aile, d’où mon intérêt. Mais quand je vous ai vues la première fois, je n’avais pas de préférence particulière.
- — Ben ça, vois-tu, je ne l’ai jamais su.
- — Et dire que j’ai choisi la mauvaise.
- — Non, Alex, tu n’as pas le droit de parler comme ça. Vous avez été heureux, tu ne peux pas le nier.
- — Je ne nie et ne renie rien. Mais, tu sais, aujourd’hui, j’ai beaucoup de rancune pour ne pas dire de haine d’avoir été trahi toutes ces années où elle savait et ne m’a jamais rien dit.
- — Oui, je comprends.
- — Bon, assez parlé de Sandrine, parlons de toi. Combien de temps restes-tu ici ?
- — Je ne sais pas. Je m’étais dit que j’allais te revoir et qu’après je visiterais le coin.
- — Et si nous le visitions ensemble. Écoute, il y a une chambre d’amis sur le bateau, si cela te dit, tu m’accompagnes le temps qu’il te plaira.
- — Alors c’est entendu, tu m’offres l’hospitalité et je vois si je reste un peu.
Ils déjeunèrent à bord en tête à tête.
Ils flânèrent ensuite dans les rues de la petit ville, capitale de cette petite ile de la méditerranée.
Ils repartirent pour rejoindre Malte qu’ils devaient atteindre en sept jours.
La vie à bord s’était organisée autour d’eux deux et ils se laissaient bercer par les vagues les après-midis, passant leur temps à bronzer sur le pont ou à se baigner le temps d’un arrêt de quelques heures.
Le soir, ils dînaient aux chandelles.
Ils atteignirent l’ile de Malte et la visitèrent en quatre jours, partageant le même hôtel.
Il loua une voiture pour leurs déplacements et le temps passa agréablement.
Ils reprirent leur périple pour rejoindre les iles grecques.
Un soir, après un repas un peu plus arrosé que d’habitude, Alexandre senti Gladys un peu chahutée par le vin.
Elle lui caressa plusieurs fois la joue, avec insistance la dernière fois.
- — Je crois que je vais aller au dodo mon beau. J’ai un peu abusé de ton délicieux vin blanc.
Elle se leva et tituba au point qu’il dût se lever pour la soutenir.
- — Ola ! Je vais t’accompagner jusqu’à ta chambre. Appuie-toi sur moi.
Ils traversèrent le pont et descendirent les quelques marches pour atteindre le grand salon qu’ils parcoururent lentement.
Arrivés devant la porte de sa chambre, Alex l’ouvrit et la précéda à l’intérieur.
- — Je crois qu’il va falloir que tu m’aides car j’ai bien peur de ne plus tenir debout.
Il lui retira son haut et dégrafa sa jupe qui tomba au sol.
Elle mit ses bras autour de son cou pour se tenir à lui.
Quand il se releva, leur bouche étaient si près qu’elle n’eut qu’à avancer un peu son visage pour que leurs lèvres se touchent.
Il ne se déroba pas et ouvrit sa bouche pour laisser leurs langues entamer un ballet endiablé.
Elle mit fin au baiser, recula son visage en le regardant dans les yeux.
- — Fais-moi l’amour mon bel étalon. Tu peux pas savoir comme j’en ai envie.
Il la porta et la déposa au centre du lit.
Il mit ses mains derrière son dos et lui dégrafa son soutien-gorge.
Il lui retira également sa culotte.
Elle lui apparut nue, superbement alanguie et attendant l’assaut de son fougueux amant.
Il se releva et ôta ses vêtements puis s’allongea près d’elle.
Elle se tourna vers lui et le regarda de haut en bas.
- — Ouah, tu es beau ! Tu sais que tu m’as fait fantasmer des centaines de fois, même quand mon abruti de mari était sur moi ? Aujourd’hui, je suis la plus heureuse des femmes. Viens, fais-moi tienne.
Il l’a pris dans ses bras et un nouveau baiser scella leurs lèvres.
Il prit sa poitrine à deux mains et découvrit une fermeté surprenante pour une femme de cinquante ans.
Elle avait une plastique vraiment superbe et il banda instantanément.
Elle le prit en main immédiatement et flatta sa verge doucement.
- — Quel bel organe tu as là. Il va me faire du bien, je le sens.
Ils reprirent leur baiser et elle se mit à le caresser lentement pendant qu’il lui malaxait les seins.
Il se détacha d’elle et partit explorer ce corps encore inconnu.
Il prit ses seins dans la bouche à tour de rôle et elle gémit de plaisir.
Il descendit en laissant trainer sa langue tout le long de son ventre et il arriva sur ses lèvres intimes qui s’ouvrirent sous la pression.
Il lui caressa le bouton du bout de la langue puis le mordilla légèrement lui arrachant un petit cri.
Il introduisit son majeur et le fit tournoyer tout en continuant à lui agacer le clito.
Le rythme de la respiration de Gladys s’accéléra et elle se mit à gémir.
- — Oui, là, c’est bon, continue.
Elle se releva tout à coup et le força à se mettre sur le dos.
Elle l’enjamba à l’envers et se saisit de son sexe pendant qu’il reprenait son butinement.
- — A nous deux mon bel ami. Viens un peu par ici que je te goûte.
Elle s’abaissa et le prit jusqu’au fond de sa gorge, lui arrachant un cri de surprise et de plaisir.
Elle lui prit les bourses à deux mains et les malaxa tout en le suçant avidement.
Elle gémissait en continu maintenant, mais ne n’arrêtait pas sa fellation pour autant.
Elle finit par se relever et s’allongea sur le dos.
- — Viens mon beau chevalier, viens me combler avec ta belle épée.
Il se mit délicatement sur elle et elle le saisit de nouveau à deux mains.
Elle le présenta à l’entrée de son vagin et le tint un instant en le regardant dans les yeux.
- — Fais-moi l’amour Alex. J’en ai envie depuis si longtemps. Je veux jouir de toi, je veux jouir avec toi. Viens en moi maintenant.
Il poussa et la pénétra jusqu’à la garde.
- — Ah … Oui, tu m’envahis … Je te sens au fond de moi.
Il s’arrêta et attendit que son antre secrète se referme autour de lui.
- — Je te sens partout autour de moi. Serre-moi fort … Je veux te sentir tout le temps.
Il commença par faire d’ample mouvements d’avant en arrière et sa respiration se cala sur le rythme de son amant.
- — Ah … Oui … Oui, je te sens … Oui, partout … Ah.
Il maintint son rythme attendant qu’elle vienne, elle aussi, au-devant de lui.
Elle commença à onduler du bassin, suivant le tempo tout en gémissant en continu.
Il accéléra ses poussées et elle se mit à haleter.
- — Oh, c’est bon comme ça … Je vais venir … Fort … Continue.
Elle l’enserra de ses bras et noua ses jambes haut sur son dos.
- — Je te sens bien, tu es partout … Continue, je vais venir.
Il augmenta encore la cadence en donnant de grands coups de rein à chaque poussée.
Elle se mit à hoqueter.
- — Ooooh … Aaaah … Ouiiiii … Encooooore.
Il entama un galop endiablé et elle ne put retenir ses cris.
- — Ouiiiiiii … Je jouiiiiiis … Aaaaah … Ouiiiiii.
Il fit une dernière poussée, se ficha en elle et resta immobile.
Elle le serra plus fort avec ses bras et ils s’embrassèrent pendant qu’il se déversait en elle.
Il se laissa aller contre elle quelques instants puis bascula sur le côté et lui saisit la main.
Ils restèrent ainsi, main dans la main, de longues minutes, récupérant leur souffle sans dire un mot.
La première, elle se tourna vers lui.
- — Tu m’as fait prendre un pied comme jamais mon seigneur. J’ai adoré tu peux pas savoir.
Elle se mit à l’embrasser sur le torse et lui parla entre deux baisers.
- — Qu’est-ce qu’on va devenir Alex ?
- — Je ne sais pas Gladys. Ce qu’il vient de se passer, ce que nous avons fait tous les deux ne peut pas en rester là. Je t’avoue que j’ai toujours eu des sentiments pour toi, mais ils étaient confus.
- — Je comprends, et puis tu étais tellement amoureux de Sandrine.
- — Je suis quelqu’un d’entier. Je me donne complétement. Tant que j’étais avec elle, mes sentiments pour toi étaient platoniques et amicaux, et pourtant, je sentais que nous étions attirés l’un par l’autre. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Je ne sais plus où j’en suis dans mon couple et ce que nous venons de faire ne va pas arranger les choses.
- — Tu sais, si tu veux, je peux repartir et te laisser réfléchir à tout ça. C’est ta décision et je ne veux en rien l’influencer. Nous venons de passer un moment merveilleux, tel que je l’ai si souvent rêvé, mais je ne veux pas que cela aille plus loin tant que tu ne sauras pas vraiment ce que tu veux et qu’elle suite lui donner.
- — Non, ne pars pas. Je suis bien avec toi et je veux que tu m’accompagnes jusqu’au bout de ce périple. Il arrivera ce qu’il arrivera, c’est tout. J’ai adoré faire l’amour avec toi et je n’ai pas envie que les choses en restent là. Finissons ce voyage et nous découvrirons où cela nous mènera.
Le périple se poursuivit donc, alternant les journées de visite à terre et les longs moments de détente.
Ils refirent plusieurs fois l’amour et se comportèrent come un couple solidement établi et amoureux.
Au retour en France, Alex décida d’aller, seul, voir Sandrine.
Elle l’accueillit avec un regard plein de crainte et d’appréhension.
Ils s’installèrent dans le salon, l’un en face de l’autre.
- — Comment vas-tu ?
- — Bien, mon voyage est terminé et tu es la première personne que je voulais voir.
- — Tu as l’air en forme, beau et bronzé.
- — Toi aussi, à part le bronzage évidemment
- — Comment se sont passés ses longs mois en mer ?
- — Écoute, je ne suis pas venu te raconter mon voyage, mais pour te faire part de ma décision quant à nous deux.
Elle leva vers lui un visage chargé de crainte et d’appréhension.
- — Je ne peux oublier que tu m’as menti pendant toutes ses années et mon amour pour toi en a pris un sérieux coup.
- — Je sais, mais je vais tout faire…
- — Ne m’interromps pas s’il te plait. Je ne pourrai jamais effacer le son de ta voix quand tu as joui dans ses bras. Par deux fois tu t’es abandonnée avec lui. Je sais que ce n’était pas volontaire, mais le fait que tu me l’aies caché est impardonnable. J’ai vécu au côté de quelqu’un qui a entretenu le mensonge et ma foi et ma confiance en toi ont totalement disparu. J’ai passé les deux premiers mois en mer à me lamenter sur mon sort et à pleurer souvent. Il faut que tu saches que j’ai retrouvé Gladys au cours d’une halte à terre et que nous avons terminé le voyage ensemble.
Les yeux de Sandrine s’arrondirent d’étonnement.
- — Gladys ? Mais qu’est-ce qu’elle faisait là ?
- — C’est moi qui l’ai contactée. Je voulais savoir comment elle allait et comment elle se remettait de sa séparation d’avec Christian. Je dois te l’avouer, nous nous sommes rapprochés pendant les six derniers mois du voyage et j’ai découvert des sentiments que je n’aurais jamais cru ressentir pour elle.
Le visage de Sandrine marquait une grande stupeur.
- — Mon dieu, non, pas avec Gladys.
- — Je suis désolé, mais nous avons été bien au-delà d’une simple relation amicale et, aujourd’hui, je suis amoureux d’elle.
Sandrine s’écroula en larme sur le canapé.
- — Mon dieu, mon amour, non. Que tu veuilles te venger, je le comprends et ne saurai t’en blâmer, mais je ne comprends pas pourquoi elle.
- — Je n’en sais rien, c’est comme ça. Ça nous est tombé dessus, sans que nous l’ayons prémédité.
- — Mais et notre amour, toutes ces années merveilleuses, tu les as déjà oubliées ?
- — Non, je ne les ai pas oubliées et je ne les oublierai jamais. Mais je me suis rendu compte qu’à mesure que mes sentiments grandissaient pour Gladys, ils s’effaçaient pour toi. Je crois que je ne t’aime plus Sandrine.
Elle hurla de douleur.
- — Non, ce n’est pas possible. Moi je t’aime plus que tout.
- — J’aurai toujours beaucoup d’affection pour toi et tu restes la mère de nos trois merveilleuses filles. Mais je ne peux et ne veux pas continuer. Ce serait te mentir et ça, je ne le pourrais jamais. J’ai toujours été honnête avec toi. Il s’est passé ce qu’il s’est passé et je ne me pose plus la question du pardon et de l’oubli. Je ne suis plus dans cette disposition d’esprit.
Sandrine était effondrée.
- — Écoute. Je vais faire le nécessaire pour que tu ne manques de rien et je te laisse la maison. J’enverrai quelqu’un prendre mes affaires plus tard.
- — Tu ne veux pas nous donner une chance de sauver notre amour ?
- — Il n’est plus temps de sauver notre amour, mais d’essayer de construire un après qui soit digne de nous. J’ai pris un avocat et il te contactera pour te proposer une séparation à l’amiable qui sera la première pièce à l’édifice de la vie que nous construirons après nous, mais chacun de notre côté.
Sandrine vit l’homme qui avait été et resterait l’amour de sa vie se lever et n’eut pas la force de le retenir alors qu’il quittait définitivement ce qui avait été leur foyer.
Seconde version alternative
- — La fidélité, la loyauté et la franchise. Tu te souviens ? M’as-tu été infidèle ? Franchement, si j’en crois ce que je viens d’entendre, je dirais que oui, même si tu ne l’as pas désiré. M’as-tu été loyale ? Depuis vingt-cinq ans, je me le demande maintenant. As-tu fait preuve de franchise envers moi ? Là, force m’est de constater que non. Tu m’as menti. Tu m’as menti depuis tout ce temps. Chaque jour de notre vie, depuis vingt-trois ans, tu as eu ce secret dans la tête et il ne t’a jamais paru trop lourd à porter. Souviens-toi, nous avons élevé nos filles dans cet esprit de franchise, de toujours tout se dire. Qu’il est moins inacceptable de dire la vérité plutôt que de la cacher, même si elle peut faire mal à entendre. Bien sûr il t’a forcée, mais seulement au début. Il me semble bien que tu aies joui dans ses bras. Et deux fois. Si tu savais comme je me sens blessé, comme je me sens trahi.
Sandrine se leva et s’approcha de lui.
Son visage était ravagé par les larmes.
- — Mon amour, si je ne t’en ai jamais parlé, c’est que je ne voulais pas te faire souffrir. Je n’ai jamais voulu te faire du mal. Tu es tout pour moi. Ce ne fut qu’un moment, qu’un moment que je regrette depuis lors et que je regretterai toute ma vie. Je ne t’ai jamais trahi. Je ne te l’ai pas dit pour ne pas briser notre amour qui me comble et m’a toujours comblé. Je n’ai jamais aimé que toi et n’aimerai jamais que toi.
- — Tais-toi. Ne pas dire, c’est mentir. Tu aurais continué à vivre comme s’il ne s’était rien passé ? Tu aurais pu continuer à me regarder dans les yeux et me dire que tes valeurs sont la fidélité, la loyauté et la franchise ? Et devant Christian, comment as-tu fait depuis toutes ces années. Le matin quand il venait me chercher pour courir, quand nous dînions chez eux ou qu’ils venaient dîner à la maison ? Vous avez fait comme-si ? Vous avez fait comme s’il ne s’était jamais rien passé ? Le cocu n’en saurait jamais rien ? C’est ça tromper finalement. Que tu aies eu la faiblesse de prendre du plaisir entre ses bras, vu le contexte, j’aurais pu le comprendre et certainement le pardonner. Mais que tu me l’aies caché tant d’années, ça, je ne pourrais jamais, ni l’oublier, ni le pardonner.
- — Pardonne-moi mon amour. Je ferai ce que tu voudras pour me faire pardonner. Je ferai tout pour que tu aies de nouveau confiance en moi. Tu es mon seul et unique amour et je t’aime de toutes mes forces, de tout mon cœur.
- — Moi aussi je t’ai aimé de toutes mes forces et de tout mon cœur. Mais je suis terriblement blessé. J’ai entendu la bande son au moins une dizaine de fois et, elle est désormais gravée dans mon esprit. Ton mensonge a détruit tellement de choses que je ne sais plus où j’en suis. Je vais partir. Profiter de mon cadeau pour faire le tour du monde et, surtout, réfléchir à notre avenir si nous en avons seulement un.
Alexandre se tourna vers son aînée.
- — Manon, mon cœur, je te confie les clés de l’entreprise pendant mon absence. Nous serons en contact tous les jours et je t’aiderai à tenir les rênes du conseil d’administration. Jocelyn t’épaulera, j’ai toute confiance en lui. Ta mère peut rester à son poste, cela ne regarde qu’elle.
Manon se jeta dans les bras de son père et l’embrassa sur la joue.
- — Oui papa, je te promets de tout faire pour que tu sois fière de moi.
Alex se tourna de nouveau vers Sandrine.
- — Je vais m’absenter un an. Lorsque je reviendrai, tu sauras ce que j’ai décidé quant à notre couple. Je pars demain matin.
Sandrine s’effondra de nouveau sur une chaise et ses trois filles la soutinrent tendrement.
Le périple d’Alex commença, comme il l’avait dit à Sandrine, dès le lendemain.
Le bateau longea l’atlantique et passa par le Cap pour rejoindre l’Océan Indien.
Le temps passait trop lentement et Alex se morfondait sur le pont.
Les journées se ressemblaient toutes. Il prenait son petit déjeuner avec le capitaine en lisant le journal et en écoutant la radio.
Après sa toilette et un peu de ménage, car il tenait à entretenir son espace privé, il allait flâner sur le pont et discuter un peu avec l’équipage.
Ensuite il voyait le chef de cuisine et échangeait avec lui sur les menus qu’ils avaient concoctés ensemble.
Après le déjeuner, il faisait une petite sieste et allait ensuite écouter les nouvelles sur internet. La soirée arrivait vite et il dinait seul, sur le pont ou en cabine suivant la météo.
Pour passer le temps, il regardait un film avant l’extinction des feux, rarement après vingt-trois heures.
Chaque matin, il contactait Manon pour qu’elle lui fasse un point sur les commandes et l’ambiance au bureau.
Les semaines défilant, il se rendit compte qu’il avait bien fait de confier la direction de l’entreprise à son aînée et qu’elle était une dirigeante née.
A son retour, il lui proposerait quelque chose pour la garder auprès de lui.
Peut-être même la sous-direction de la firme et la possibilité de créer une direction commerciale.
Enfin ils verraient ensemble.
D’évoquer soudain sa fille lui fit penser à Sandrine.
Qu’est-ce qu’il lui en voulait.
Il se sentait encore autant malheureux que le premier jour.
Il n’arrivait pas à lui pardonner son mensonge. Comment avait-elle pu vivre avec tout cela sur la conscience.
L’avait-elle berné sur sa véritable nature ? Était-elle aussi franche qu’il l’avait toujours cru ?
La connaissait-il tant que ça finalement ?
Il pensait en lui-même : « C’est drôle, on passe toute une vie à côté de quelqu’un sans savoir réellement ce qu’il se passe dans sa tête et qui il est vraiment ».
Et pourtant, il était certain qu’elle l’aimait.
Tout autant que lui.
Il l’aimait à en crever et c’est pour cela qu’il avait autant mal.
Ce n’était pas de l’orgueil ni de la fierté.
Il se sentait blessé au fond de lui, là où personne d’autre qu’elle était allée voir.
Là où il était dans son intimité intérieur. L’homme nu et sans défense qu’il était et qu’il avait osé lui exposer et lui livrer pieds et poings liés.
Il se sentait trahi et meurtri au fond de sa chair.
Comment pardonner ça ?
Comment pardonner une telle trahison ?
Il doutait d’en avoir la force et le courage. Gladys, leur amie, avait-elle pardonné à Christian ?
Ce salopard qui avait abusé de sa femme. Aurait-il pu être pardonnable, lui ?
Elle leur avait dit que tout était terminé entre eux, qu’elle avait demandé le divorce et l’avait foutu dehors.
Lui, c’était tout ce qu’il méritait car c’était une ordure, un moins que rien.
Mais Sandrine, elle, elle n’avait pas de réelle responsabilité dans ce qu’il s’était passé.
Ce n’était, finalement, que parce qu’elle lui avait caché ce lourd secret pendant toutes ces années qu’il lui en voulait terriblement.
Il en était là de ses réflexions quand il s’aperçut qu’une terre était à l’horizon.
Il se rendit au poste de pilotage et questionna le capitaine.
- — Mais Fred, comment est-ce possible que l’on voit la terre, ne devrions-nous pas croiser au large de l’ile de la Réunion ?
- — Absolument, mais j’ai dû faire un petit détour pour nous ravitailler. Nous allons accoster à l’ile Maurice, à Port Louis pour quelques heures le temps de faire le plein.
- — Tu connais bien cette ile ? Qu’est-ce qu’il y a à voir ?
- — J’ai un très bon ami qui tient le restaurant Mer Rouge au port. Tu diras que tu viens de ma part, il te fera son menu spécial, la langouste à la mauricienne. Tu m’en diras des nouvelles.
- — Ok, tu me donnes l’adresse ?
- — C’est tout petit ici, tu prends mon scooter, j’ai un GPS de poche, je te mettrai l’adresse, tu trouveras facilement.
Alexandre alla se changer pour cette escale inattendue et pris donc le scooter du capitaine. Il emprunta le boulevard portuaire et n’eut que quatre cents mètres à faire pour trouver le restaurant.
Il se présenta et un chef haut en couleur vint l’accueillir.
Il le guida jusqu’à une salle en terrasse.
Il faisait chaud et l’air était pesant.
La terrasse était arborée et les ombrages apportaient une fraîcheur bienfaitrice.
- — Puis-je m’assoir à ta table ?
Il se leva, se retourna et se retrouva face à une Sandrine très élégamment vêtue, arborant une jolie paire de lunette de soleil.
Il bafouilla de surprise.
- — Sandrine, mais…comment…que fais-tu là ?
Elle ôta ses lunettes et il vit son visage souriant mais fatigué et arborant un triste sourire.
Il la prit dans ses bras.
- — Mais comment diable as-tu su ?
- — Je peux m’asseoir ?
- — Mais bien sûr.
Il recula la chaise en face de sa place et l’aida à s’asseoir.
- — J’espère que tu ne nous en voudras pas. C’est Manon qui a tout organisé. Elle m’a dit qu’elle en avait assez de me voir dans cet état de tristesse et d’abandon, à manger du cachet du matin au soir. Elle m’a emmenée dans une boutique de soin pour me refaire une santé et un visage présentable. Elle a contacté le capitaine de ton bateau et organisé cette rencontre surprise.
- — Ah cette Manon ! Elle m’étonne de plus en plus chaque jour.
- — Je tremblais de peur que tu me rejettes et, finalement j’ai pris mon billet d’avion et je suis venu ici.
- — Mais tu es arrivée quand ?
- — Il y a une heure. J’ai pris un taxi et tourné en rond en attendant que tu arrives au restaurant que le capitaine devait te conseiller.
- — Eh bien, vous m’avez bien eu.
- — Tu n’es pas trop fâché ?
- — Mais non, bien au contraire.
- — Tu m’as tellement manqué, si tu savais. Je me désespérais et je n’arrivais pas à m’en sortir.
Il se pencha et lui prit la main.
- — Je suis heureux de te voir. Toi aussi tu m’as manquée.
- — Si tu savais comme je m’en veux de t’avoir caché ça pendant toutes ces années. Mais c’était plus fort que moi. Je ne voulais pas que tu souffres à cause de moi. Je t’aime tellement, j’avais peur de te perdre si je te disais ce qu’il s’était vraiment passé.
- — Écoute…
- — Non, toi, écoute. Les sons sont parfois trompeurs. Tu as cru que j’avais eu un orgasme avec Christian, mais c’est faux. Il m’a blessée parce que je n’étais pas prête. Mon corps, ma tête et surtout mon cœur n’était pas prêts. Il était dix fois plus fort que moi et il m’a maintenu les bras sous moi pour que je ne puisse pas me défendre. En plus, j’étais terrorisée à l’idée de me retrouver de nouveau toute seule. C’est pour ça que le soir de ton retour, je n’ai pas voulu faire l’amour. J’avais encore mal et les stigmates de ce viol, parce que c’était un viol, n’étaient pas encore effacés. Je te jure sur la tête de nos trois enfants que je n’ai, à aucun moment, été consentante. J’avais tellement honte, tellement honte de moi, de mon corps, c’est pour ça que je n’ai pas voulu t’en parler. Je sais que c’est une terrible erreur et que j’aurais du tout t’avouer, mais c’était au-dessus de mes forces.
- — Je crois que je commence à comprendre dans quel dilemme tu t’es trouvée. Tu sais, ma colère était réellement profonde. Je me sentais humilié et trahi. Tu as toujours été tout pour moi. Je donnerais ma vie pour que cela ne se soit jamais produit et que je puisse effacer cela de ma mémoire.
- — Je ne t’ai pas trahi. Je n’ai pas voulu que tu souffres. Sache que j’ai effacé de mon corps et de mon cœur toutes les traces de ce crime. Dès que nous avons refait l’amour, tu m’as redonné l’envie de me donner à toi, l’envie de crier de plaisir dans tes bras. Je n’ai jamais été qu’à toi.
Le serveur leur apporta un cocktail sur lequel ils se jetèrent comme assoiffés par l’échange qu’ils venaient d’avoir.
Le premier, Alexandre repris la parole.
Il tenait toujours la main de Sandrine.
- — Écoute, voilà ce que nous allons faire. Tu vas venir avec moi sur le bateau et nous allons terminer ce tour du monde tous les deux. On verra s’il est encore possible de reconstruire les liens qui nous ont toujours unis.
S’en fut trop pour Sandrine qui s’effondra en larmes.
Il se leva et se pencha sur elle, l’entourant de ses bras.
- — Allons … Là … Là. Tout va bien.
Elle se leva et ils s’étreignirent.
- — Mon amour, si tu savais comme j’ai rêvé de ce moment. Non pas que tu veuilles que je vienne sur ton bateau, mais que tu me prennes dans tes bras, que je sente la chaleur de ton corps contre le mien. Ça m’a tellement manqué, tu m’as tellement manqué. Oh pardon mon amour, pardon pour ne pas t’avoir tout dit, j’avais tellement honte de moi, je me sentais sale, je me sentais avilie et souillée. Je ne savais pas si, après te l’avoir dit, tu me jugerais toujours digne de toi.
- — Tais-toi. Tu es ce que j’ai de plus précieux au monde. Nous avons construit une histoire magnifique, nous avons fait trois merveilleuses filles et notre amour a été un exemple de force et de sincérité.
- — Je t’aime, si tu savais comme je t’aime.
- — Moi aussi je t’aime mon amour. Viens, reprenons le cours de notre vie là où elle n’aurait jamais dû s’interrompre.