Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 22332Fiche technique35012 caractères35012
Temps de lecture estimé : 24 mn
20/03/24
Présentation:  Rivalité au sein d’un couple de pianistes dans l’univers concertiste.
Résumé:  Arina et Frédéric sont à l’aube d’une grande carrière de concertiste.
Critères:  fh amour jalousie dispute mélo
Auteur : Briard      Envoi mini-message

Série : La dernière touche

Chapitre 01 / 03
La dernière touche_1

Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…


Cette nouvelle est la quatrième sur le thème « Vengeance féminine ».


Partie 1


Arina referma le couvercle du clavier du piano.

C’était un Kawai Shigeru noir laqué de toute beauté. Il avait été entièrement révisé la semaine passée et le vernis de la structure brillait de mille feux.

Elle l’avait fait réaccorder du LA3 au Sol5 car elle avait perçu un léger décalage descendant.

À présent tout était parfait pour Frédéric ce soir.

Arina Raphaëlli avait grandi dans l’univers du piano. Entrée au conservatoire de Chambéry à six ans, elle avait été brillamment admise au conservatoire national de Paris à dix ans avec la mention très bien au concours d’entrée. Là, elle avait fait la connaissance de Frédéric Liennhoff, jeune prodige du même âge qu’elle, venant, lui, de Strasbourg.

Ils avaient suivi les mêmes cours pendant sept longues années et étaient sortis premiers ex æquo de leur promotion. Le jeu plus délié d’Arina avait pourtant eu les faveurs du jury, mais la mère de Frédéric avait intrigué pour que les deux élèves soient évalués au même rang.


Célèbre chanteuse lyrique, Ebba Liennhoff voulait un grand destin pour son fils. Maîtresse femme, c’est elle qui portait la culotte dans son couple et son mari, bien qu’agent et producteur de sa femme, n’avait pas voix au chapitre.

L’année de leurs seize ans, Arina et Frédéric avaient trouvé, chacun, un poste d’enseignant du solfège au Centre de Formation Professionnel de musique de Paris.


A dix-sept ans, ils entrèrent au conservatoire international de Musique de Paris et s’installèrent en colocation dans un petit appartement du dix-septième arrondissement.

Pour payer leurs études, la location et leur modeste train de vie, ils enseignaient le piano et le solfège dans leur appartement. Ils avaient économisé sur leurs salaires de l’année passée pour acheter un piano d’occasion.


Ils tombèrent sur une petite merveille, un Seiler, demi-queue de deux mètres zéro-six en laqué noir qui leur coûta une fortune, à l’achat, mais aussi à livrer et installer dans leur salon.

Ils le firent réviser et commencèrent à travailler avec.

Ne disposant que d’un seul instrument, ils alternaient les horaires de cours. En dehors de l’enseignement, donné à leurs élèves et celui reçu du conservatoire, ils travaillaient inlassablement leur technique. Ils se relayaient au clavier, l’un jouant et l’autre commentant ou conseillant sur le jeu. Sans se l’avouer, leur amitié avait fait place à un sentiment beaucoup plus fort, mais que, jusqu’alors, ils n’avaient osé s’avouer.


Elle s’inscrivit au concours international de piano de l’Ile-de-France. C’était une compétition rude et acharnée où le jury était composé de vingt-huit membres dont trois des meilleurs concertistes de la planète. Il y avait plus de trois mille candidats trois grandes distinctions. Le prix d’Excellence, le Prix Supérieur et le Prix Amateur Niveau Concertiste.


Le Prix d’Excellence avait pour règle de composer un programme d’une durée maximum de vingt minutes, comprenant trois ou quatre œuvres.

Une étude, une œuvre classique ou baroque et une œuvre romantique ou contemporaine.

Le vainqueur du prix d’excellence se voyait décerner cinq mille euros, un contrat pour dix concerts en France et un stage masterclass auprès d’un grand maître du piano. Arina passa une grande partie de son temps libre à sélectionner les œuvres parmi lesquelles elle ferait son choix.


Pour la première, elle opta pour les quatre études de Prokofiev, l’Allegro en ré mineur, le Moderato en mi-mineur, l’Andante Simplice et le Presto Energico en ut mineur. Elle trouvait l’Allegro très léger et, en même temps, un rien solennel. Le Moderato, tout en finesse et en douceur, devait se jouer avec un toucher très délicat. L’Andante Simplice était grave à souhait, mais il dégageait de lui toute la subtilité du compositeur, car il demandait une concentration extrême pour ne pas se laisser emballer par la partie ardente et rapide. Enfin, le Presto energico était son préféré, car il avait une connotation de chevauchée et l’énergie et la concentration qu’il demandait paraissaient correspondre tout à fait à son appréhension de l’achèvement d’une œuvre dramatique majeure.


Pour l’œuvre classique, elle opta pour le Clair de Lune, extrait de la suite Bergamasque, en ré bémol majeur, de Claude Debussy. Joué pianissimo sur un Andante très expressif, elle adorait l’intensité émotionnelle de sa partie lente et les allers et retours expressifs, dans sa partie rapide.


Enfin, pour l’œuvre romantique, elle choisit sa préférée, la Campanella de Franz Liszt, célèbre pièce pour piano en sol dièse mineur. Son exécution est extrêmement difficile et requiert énormément de rapidité, de dextérité et de souplesse.


Elle mesura la durée totale des trois œuvres et vérifia qu’elles atteignaient le temps imparti. Il ne lui restait plus que six mois pour être au point.

Elle demanda à Frédéric de la coacher, ce qu’il s’empressa d’accepter, bien que soucieux de la capacité de son amie de trouver suffisamment de jours pour être prête à temps.



Elle aurait aimé qu’il lui propose de la dispenser de cours aux élèves, le temps de la préparation, mais se dit que, après-tout, elle devait contribuer au paiement des factures et fit contre mauvaise fortune bon cœur.

Elle s’organisa pour pouvoir travailler deux heures le matin, deux heures l’après-midi et encore deux heures le soir. Elle monta un plan de travail pour acquérir chacune des trois œuvres en un temps égal.

Leur duo était très efficace et elle se donna à fond dans son apprentissage de l’Allegro tout en suivant les conseils éclairés que lui donnait Frédéric.

En deux semaines, elle avait totalement ingurgité le touché nécessaire et se trouva au point.

Deux semaines plus tard, elle maîtrisait parfaitement le moderato avec un jeu qui la satisfaisait.

Deux autres semaines furent nécessaires pour qu’elle vienne à bout de l’Andante Simplice dont le touché alternant entre souple, léger et tonique, la ravissait.


Enfin dix jours lui suffirent pour domestiquer le Presto energico qu’elle préférait et de loin aux trois autres mouvements.

Elle proposa à Frédéric, un matin, de s’asseoir dans le canapé plutôt qu’à côté d’elle et enchaîna les quatre mouvements à la suite.

Il l’écouta attentivement, l’air grave.

Lorsqu’elle eut terminé, un silence de quelques secondes s’installa. Elle attendait, impatiente, de savoir le ressenti de son ami et coach.

Il se leva, vint derrière elle, posa ses mains sur ses épaules, se pencha et l’embrassa fortement sur la joue.



Elle se retourna vers lui, l’air interrogateur.



Elle se leva et se jeta dans ses bras.



Elle le regarda intensément dans les yeux, comme cherchant à y lire quelque chose.

Mais il se déroba et se détacha doucement d’elle.



Elle lui prépara un délicieux repas qu’ils prirent en tête à tête dans la salle à manger, ce qui était assez inhabituel, mais qui leur offrit un agréable moment de complicité.

Dès le lendemain, elle s’attaquait à l’œuvre de Debussy. Elle mettait tout son cœur dans le jeu de l’Andante, et, plus d’une fois, Frédéric interrompit son cours pour entendre cet incroyable toucher qui le ravissait.


Plus d’une fois, un élève vint dans la pièce écouter les allers et retours de la partie rapide et restait comme hypnotisé par la virtuosité du jeu de la jeune fille.


Six semaines plus tard, elle profita d’un cours annulé pour prendre Frédéric par la main et l’amener au canapé.



Elle s’assit solennellement, se concentra quelques secondes et entama l’Andante.

Il la regarda intensément et sembla subjugué par l’allégresse avec laquelle elle survolait l’œuvre. Cela faisait presqu’une semaine qu’il n’avait pas trouvé cinq minutes pour s’asseoir et l’écouter travailler.

Il trouva que son jeu avait considérablement évolué, mûri et eut quelques frissons. La musique envahissait la pièce et le berçait de la plus douce des façons. Les enchaînements étaient parfaitement maîtrisés et l’intensité émotionnelle qui se dégageait du piano le submergea.

Une larme coula lentement sur sa joue sans qu’il ne s’en aperçoive et c’est tout ému qu’il se levât et vint la rejoindre une fois le morceau achevé. Elle se tourna vers lui, l’œil de nouveau interrogateur. Il lui prit les deux mains et les serra contre sa poitrine.



Il déglutit difficilement.



Elle fléchit les genoux et se redressa vivement.



Elle lui offrit son plus beau sourire.



Elle se pencha et lui fit un léger baiser sur les lèvres.



Elle poussa un soupir puis tapa dans ses mains.



Elle le laissa là et s’enfuit dans sa chambre.


A partir du lendemain, et plusieurs fois par jour, l’air s’emplissait des mouvements rapides et enjoués de l’œuvre de Listz.

Les cinq minutes du mouvement s’étiraient parfois sur de longs moments à faire et refaire un passage exigeant une grande dextérité. Avec patience, Arina recommençait inlassablement jusqu’à ce que le résultat la satisfasse. Les trémolos qu’elle exécutait prenaient une telle vitesse que tout semblait s’arrêter dans l’appartement jusqu’à ce que le silence se fit. La jeune fille finissait parfois ses journées complètement épuisée tant la gymnastique mentale et physique était éprouvante.

On l’entendait râler après elle-même de temps en temps, lorsque son jeu n’était pas assez délié ou qu’elle sautait une note.


Une fois même, elle referma prestement le couvercle du clavier et sortit prendre l’air quelques instants sur le balcon. Frédéric l’assista autant qu’il le put et que son emploi du temps le lui permit, mais il se rendit vite compte qu’elle n’avait pas vraiment besoin de ses conseils.

Et, effectivement, six semaines plus tard, alors qu’il rentrait un soir après avoir fait quelques courses qu’elle lui avait dictées, il la trouva dans le hall de l’appartement, trépignant sur place.



Elle lui prit la main et l’entraîna jusqu’au canapé.



Elle alla au piano et se retourna.



Elle s’assit, fit craquer ses doigts puis les mit au-dessus du clavier. Elle attendit quelques secondes, les yeux clos. Elle respira profondément, ouvrit les yeux et commença à jouer. Cela faisait quelques jours qu’elle utilisait le piano électronique avec le casque et qu’il n’entendait plus aucun son. Il fut d’entrée surpris par la légèreté de ses doigts et l’air enjoué qui se dessinait sur son visage. La virtuosité et la rapidité de son jeu le laissa pantois. Elle avait fait de tels progrès qu’il se contenta d’écouter en auditeur averti, certes, mais totalement conquis.


Il ne trouva rien à redire à cette interprétation d’une qualité exceptionnelle et, de nouveau, les larmes se mirent à couler abondamment sur ses joues.

Elle jouait de façon magistrale et il ne put s’empêcher de la détailler.

Son profil était alternativement sévère et enjoué. Elle suivait la course de ses doigts et, de temps en temps, sa tête faisait de charmants allers et retours comme pour battre le tempo. Il la trouva très belle et se sentit submergé par un sentiment qui prenait désormais toute sa place dans son cœur.


Cette jeune fille à la plastique quasi parfaite et au profil des plus agréables à regarder, il la connaissait depuis pas mal d’années maintenant et il se rendit tout à coup compte qu’elle était devenue une superbe femme, avec des courbes divines et un regard envoûtant.


Il comprit, pendant qu’elle accélérait son allegro, qu’il était complètement envoûté par sa beauté et irrésistiblement amoureux.

Son cœur battait rapidement et il se sentit oppressé.

Un sentiment de profonde attirance et de désir avait pris place en lui, et avait supplanté la vieille amitié qui s’était doucement effacée.

Il comprit à quel point il ne pouvait échapper à cet amour qui l’envahissait totalement et qui se révélait soudainement. Il pensa qu’il était vain de résister et hypocrite de continuer à faire semblant.

Il l’aimait et d’un amour qui avait pris le temps de grandir en lui. Il sut aussi, pendant les quelques cinq minutes du morceau, qu’elle était son âme sœur et qu’il ne pourrait plus imaginer la vie sans elle.


Elle acheva le mouvement et resta quelques instants immobile, les mains suspendues à quelques centimètres du clavier, la tête légèrement penchée sur les touches. Elle sortit de sa léthargie et tourna la tête vers lui.


Elle avait les larmes aux yeux et le regarda intensément. Elle le découvrit, interdit, bouche bée les joues humides et le regard comme embué et perdu.

Il se leva, et vint vers elle. Elle se leva à son tour. Il lui saisit les mains et les baisa l’une après l’autre.



Elle avança son visage vers lui.



Il lâcha ses mains, s’agenouilla et lui entoura les jambes de ses bras. Il leva son visage vers elle.



Elle lui prit la tête et la pressa contre ses cuisses ;



Il se relava et entoura sa taille de ses mains.

Leurs visages étaient proches et leurs yeux ne se quittaient pas.



Il pencha la tête vers elle, leurs lèvres se joignirent, leurs langues se découvrirent et leurs corps se serrèrent l’un contre l’autre.

Elle mit fin au baiser, lui prit la main et l’entraîna vers sa chambre.


Elle le laissa à la porte, une fois entrée, et alla vers le lit. Là, elle se retourna et commença à retirer son tee-shirt. Elle fit tomber sa jupe écossaise à ses pieds et l’enjamba. Elle le regarda avec un sourire malicieux tout en défaisant l’attache de son soutien-gorge. Elle le retira lentement et le lui jeta. Elle baissa sa culotte et la fit tomber en la retenant avec un pied.


Tel un footballeur, elle la lança et elle l’atteignit en plein visage ce qui le fit rire aux éclats. Elle prit la pose, les mains sur les hanches. Il n’avait d’yeux que pour elle, la détaillant lentement des pieds à la tête.



Il vient jusqu’à elle. Elle posa ses mains sur le bas de son polo et le releva pour le passer par le haut de son corps. Une fois retiré, ses mains encerclèrent son cou et le massèrent doucement. Elles descendirent progressivement, sur son torse, comme pour en mesurer le volume, sur le dessin des abdominaux, puis sur la taille comme pour vérifier l’absence de cette petite protubérance masculine que l’on appelle affectueusement les poignées d’amour, puis sur les hanches, et, enfin, revinrent sur le devant, sur le ventre plat.

Elle défit la boucle de sa ceinture, ouvrit la braguette et descendit le jeans. Un doigt passa sur la protubérance du sexe par-dessus le boxer, puis les deux mains reprirent leur descente sur le haut des cuisses. Elles enveloppèrent les genoux et continuèrent à descendre en contournant le bas de la jambe pour mieux apprécier l’arrondi du mollet.

Enfin, elles retirèrent le pantalon et caressèrent les pieds en malaxant chaque orteil.

Elles remontèrent brusquement et baissèrent avec difficulté le dernier rempart, tant il était excité et sa verge tendue. Tel un diable sortant de sa boîte, un long bâton droit et raide jaillit du sous-vêtement, pointant vers elle comme une flèche de Cupidon.

Elle le regarda avec envie.



Elle le saisit d’une main et soupesa ses bourses de l’autre.



Elle le posa sur sa joue et s’en servit comme d’un outil de massage. Tout en le frottant contre son visage, elle le branlait délicatement.


Elle l’arrêta devant ses lèvres qui s’entrouvrirent pour le happer voracement. Elle saliva pour le faire aller et venir dans sa bouche sans pour autant l’enfoncer trop loin car elle sentit qu’elle aurait assez vite des hauts le cœur. Elle joignit ses mains à sa base et les fit tourner pour compléter ses effets de succion.

Il commença à gémir et posa ses mains de chaque côté de sa tête, accompagnant son mouvement.



Elle ralentit son rythme, continua encore un peu, puis s’arrêta. Elle recula son visage et contempla son œuvre.



Elle se releva et le regarda avec un sourire des plus malicieux.



Elle se coucha et l’attira à elle. Il se lova entre ses cuisses et caressa son bouton. Il ajouta sa langue qui décrivit quelques cercles de plus en plus rapides, arrachant à la jeune femme des petits soupirs de plaisir. Il introduisit son majeur et le fit entrer et sortir tout en continuant de lui agacer le clitoris.



Il remonta jusqu’à elle et l’embrassa passionnément.

Il saisit son membre et le présenta à l’entrée de son vagin. Il la regarda intensément puis poussa vers l’avant.

Il entra la moitié de son sexe bandé en elle et stoppa son élan. Elle le serra de ses bras et posa ses deux mains sur ses fesses. Elle poussa avec lui et il la pénétra jusqu’à la garde, perforant son hymen.

Elle grimaça un instant puis le regarda avec un sourire éclatant illuminant tout son visage.



Il posa ses mains sur sa taille et commença à aller et venir en elle. Elle l’encercla de ses bras et de ses jambes et poussa avec ses mains tout en gémissant.



Il se pencha sur elle et l’embrassa fiévreusement. Elle remonta ses bras autour de son cou et répondit à son baiser. Il se releva et, tout en la regardant fixement, accéléra son rythme, allant de plus en plus vite. Elle se mit à gémir et, tout à coup, se crispa sous lui, le bloquant en elle, le ventre secoué de spasmes.



Elle poussa une longue plainte, la bouche grande ouverte, cherchant de l’air. Elle sentit les soubresauts du sexe qui se vidait en elle. Il l’embrassa de nouveau, se laissant aller contre son corps en sueur.

Il interrompit son baiser pour se coucher sur le côté, prit sa main et la posa sur sa poitrine. Elle fit de même avec la sienne.



Le jour du concours approchait et, inlassablement, Arina répétait les quatre mouvements qu’elle avait choisis de présenter.

Frédéric prenait souvent le temps de s’asseoir près d’elle pour lui prodiguer les meilleurs conseils sur son jeu.



Elle savait qu’elle avait encore largement le temps de peaufiner sa technique.

Les auditions avaient lieu durant deux jours et l’ordre des participants serait désigné par tirage au sort. L’attente était ce qu’elle redoutait le plus. Mais, si Frédéric était près d’elle, elle se sentait capable d’affronter les pires situations.


Les jours passaient, assez identiques, faits de cours dans le salon et de répétitions dans la salle à manger. Elle s’était assez rapidement habituée à travailler avec le casque.

Casque qui, en passant, lui avait coûté les yeux de la tête, mais se révélait un précieux allié. En effet, grâce à lui, elle percevait les moindres coups de doigt sur les touches et toutes les sonorités du piano étaient admirablement rendues. Cette situation, inédite pour elle, lui donna l’idée de proposer des cours de coaching de concert, pour aider les élèves à préparer des interprétations ou des concours.


Les candidats ne manqueraient pas et le revenu serait nettement plus conséquent que celui des seuls cours de piano ou de solfège. Mais pour ça, il fallait remporter un prix. Or, elle avait eu l’audace, selon les propres mots de la mère de Frédéric, de postuler pour le prix d’excellence.

Sa chère belle-mère, comme elle aimait la nommer, leur rendait visite tous les deux-trois jours, s’enquérir de l’avancement des cours du conservatoire.


Ayant appris par une indiscrétion de son fils que la jeune fille préparait le prestigieux concours, elle n’avait pas mâché ses mots.



Elle avait su répliquer, l’air narquois et tout en fixant intensément Frédéric :



Elle s’était ensuite précipitée dans sa chambre et s’était enfermée tout le reste de la journée.

Le jeune homme avait, à plusieurs reprises, et en vain, tenté de lui faire déverrouiller la porte.

Ce n’est que le soir qu’elle était reparue, après avoir entendu la porte se refermer sur la belle-mère.

Elle avait retrouvé son petit copain dans la cuisine.



La jeune fille s’assit sur une chaise et prit l’air renfrognée qu’il connaissait bien lorsqu’elle était profondément contrariée. Avec un léger sourire, il vint vers elle et posa ses mains sur ses épaules, la regardant amoureusement.



Arina se redressa, le regard plein de défi.



Une semaine plus tard, elle recevait sa convocation. Il lui restait tout juste une semaine pour parachever sa préparation.

Elle travailla jusqu’à la veille où Frédéric lui interdit de toucher le piano. Il l’emmena dans un restaurant indien où ils se régalèrent de poulet au curry tout en se dévorant des yeux.

Elle resta sobre et prit une tisane en rentrant avant de se coucher.

Le lendemain, elle se réveilla à sept heures trente avec dans l’air une bonne odeur de croissants chauds.

Frédéric lui servit le petit déjeuner au lit et la regarda engloutir deux viennoiseries.

Elle se doucha rapidement, se vêtit simplement et le rejoignit dans l’entrée. Ils quittèrent l’appartement et prirent un taxi pour Maison Laffitte et la salle Malesherbes.


Ils furent accueillis par un portier en queue de pie qui leur indiqua les vestiaires. Elle se changea rapidement, enfilant sa robe de soirée fuchsia. Lorsqu’elle ressortit, elle rejoignit Frédéric qui l’attendait dans la salle d’attente.

Il se leva à son arrivée et l’admira, les yeux pleins d’amour. Elle s’assit à côté de lui et il lui prit les mains pour les réchauffer.



Elle leva les yeux vers lui. Il lui sourit, redressa sa mèche rebelle.



Il lui caressa la joue tendrement.



Il l’embrassa sur le front.



Un huissier entra dans la pièce et appela.



Frédéric lui serra une dernière fois les mains et la laissa se lever et rejoindre l’homme qui venait de l’appeler. Arrivée auprès de lui, elle se retourna et lui envoya un baiser.

Frédéric se leva à son tour et se dirigea à l’opposé, vers la porte du fond qui était entrouverte. Il tomba dans un corridor, ouvrit une seconde porte et se retrouva en haut de l’amphithéâtre. Il descendit jusqu’au troisième rang et y pénétra. Les gens se levaient pour le laisser passer. Il avait repéré une place en plein milieu. De là, il serait aux premières loges.

Le premier rang était complet et devait représenter le jury.

Au centre, Antonin Rybacker, le Président et grand chef d’orchestre.

Il reconnut trois grands concertistes sur la droite du président. Il avait vaguement soit croisé soit approché la plupart des autres membres.

Tous étaient en train de noter une élève qui venait de terminer sa prestation. Il l’avait déjà vue au conservatoire. Il s’agissait d’une jeune fille d’origine asiatique et qui avait un talent fou. L’une des favorites.


Le président leva le bras et toutes et tous arrêtèrent de noter. Il fit signe à un huissier qui se tenait sur le bord de la scène. Celui-ci partit derrière le rideau et revint accompagné d’Arina.

Il la guida jusqu’au piano qui occupait tout le centre du plateau.

L’huissier se dirigea vers la partie droite de la scène où l’attendait un micro sur pied.



Le public applaudit le CV d’Arina.



L’homme l’invita à rejoindre le piano.

Elle posa la main sur le couvercle du clavier et regarda le public qui l’applaudissait.

Elle s’assit et leva les mains au-dessus du clavier.


Elle attendit quelques secondes puis attaqua sa première interprétation. Frédéric ferma les yeux et suivi le jeu délié de sa compagne. Les portées s’enchaînaient et la mélodie emplissait ses oreilles. Le son était divin et il se laissa bercer par la beauté du mouvement tout en douceur et légèreté.

A peine le temps de ré-ouvrir les yeux qu’elle attaquait le second morceau, le fameux Clair de Lune.

Un silence religieux avait gagné le public et pas un bruit ne venait perturber les notes enchanteresses sortant du piano. Il regarda comme fasciné les dix doigts virevolter sur les touches et les gestes pleins d’élégance des bras nus de la jeune fille. Le visage penché sur les touches, il la trouva incroyablement belle.


Sa mèche se balançait devant ses yeux sans sembler la gêner. Son front se plissait par moment comme pour souligner la solennité de son jeu. Elle acheva la pièce dans un tourbillon de notes qui, petit à petit ralentit pour ne plus devenir qu’un souffle apaisé qui s’éteignit dans une calme sérénité.


Frédéric s’arrêta de respirer jusqu’à ce que les premiers soubresauts de la Campanella retentissent. La main gauche alerte démarrait la dernière pièce, très vite rejointe par la droite et elles commencèrent le fameux mouvement des deux notes séparées par deux octaves et montant dans l’air, comme échappées du piano. Elle entama l’Andante avec frénésie et la salle demeura suspendue au jeu des deux mains qui se croisaient et se décroisaient pour donner cette légèreté de toucher que demande l’œuvre de Listz.


Un sourire apparu sur le joli visage penché sur le clavier et Frédéric sut, à cet instant, qu’Arina était au plus fort de son talent de concertiste. Sa tête dodelina, légèrement de droite à gauche, en suivant les arabesques dessinées par ses deux mains qui semblaient totalement indépendantes. La vitesse d’exécution ne faiblit pas et le toucher resta très alerte jusqu’à la fin du passage rapide.

La partie allegretto fut avalée avec finesse et agilité, toujours en rythme, comme-ci l’enchaînement des notes se faisait avec une facilité déconcertante. Elle acheva cette partie avec les quadruples croches qui se succédèrent avec maestria, laissant une impression de temps arrêté, comme en suspension. Puis, la main gauche rejoignit la droite et les deux relancèrent le staccato nerveux de l’Andante.


Son visage se transforma, et un sourire épanoui s’y dessina, alors que la mélodie redémarrait au plus fort du jeu. Son corps semblait complètement relâché et ses doigts avait la légèreté d’une plume effleurant les touches avec une réelle sensualité.


Arriva le Brillante, le passage le plus physique, qu’elle avala avec virtuosité et maestria.

Le Ossia et le Brillantissimo furent exécutés avec brio, sans que le sourire ne s’efface de son visage qui rayonnait littéralement.

Enfin, le Staccato Più mosso final fut un feu d’artifice emportant la salle qui sembla battre la mesure jusqu’à la note finale.

Un silence suivit la dernière note qui dura quelques secondes.


Arina tourna son visage vers le jury, posa sa main sur le couvercle du clavier ébauchant le geste de se lever quand, tout à coup, le public se leva et applaudit à tout rompre. Un tonnerre d’applaudissement éclata brisant le silence hiératique qui avait accompagné l’interprétation.

Plusieurs membres du jury se retournèrent l’air surpris par la liesse qui saisissait l’assistance.

Le Président fit un signe à l’huissier qui vint lui tendre le micro.


Il se leva et réclama le silence.



Le public repris ses applaudissements et, après l’avoir salué une dernière fois, Arina disparut derrière le grand rideau.


Frédéric la retrouva aux vestiaires où elle l’attendait, sagement appuyée contre un mur et l’air interrogatif. Elle se précipita vers lui et se jeta dans ses bras.



Il la regarda et eut un sourire éclatant.



Il se recula et lui prit les mains.



Elle l’entraîna vers la sortie.



À peine arrivée chez eux, elle se jeta sur lui et lui retira ses vêtements un à un.

Une fois qu’il fut nu, elle s’agenouilla et le prit dans sa bouche, faisait virevolter sa langue autour de son gland qui ne tarda pas à se raidir.


Elle l’enfonça aussi loin qu’elle put et s’arrêta le nez dans ses poils pubiens. Elle défit la fermeture éclair de sa robe dans son dos et l’enleva sans le lâcher pour autant. Elle retira son soutien-gorge, puis baissa sa culotte.

Elle recula lentement sa bouche, le regarda d’un air satisfait puis se releva. Elle prit son sexe bandé par la main et le tira jusque dans la chambre.

Elle le poussa pour qu’il se couche sur le dos. Elle l’enjamba et se positionna juste au-dessus de son dard qu’elle n’avait toujours pas lâché.



Elle s’abaissa et il se vit la pénétrer doucement.

Il sentit qu’elle jouait de ses muscles internes pour le masser tout en se relevant et en s’abaissant en un rythme de plus en plus frénétique.

Il commença à respirer plus fort alors qu’elle se mettait à gémir. Elle cessa de monter et descendre pour aller d’avant en arrière. Il la sentit encore mieux se refermer sur lui et le massage devint de plus en plus appuyé.



Elle se pencha sur lui et l’embrassa fougueusement, laissant ses lèvres collées aux siennes et en continuant de le masser intérieurement.



Il éclata dans un râle alors qu’elle criait son plaisir.