n° 22338 | Fiche technique | 33932 caractères | 33932Temps de lecture estimé : 23 mn | 22/03/24 |
Présentation: Rivalité au sein d’un couple de pianistes dans l’univers concertiste. | ||||
Résumé: Arina et Frédéric sont à l’aube d’une grande carrière de concertiste. | ||||
Critères: fh amour jalousie dispute mélo | ||||
Auteur : Briard Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
Arina et Frédéric sont à l'aube d'une grande carrière de concertiste.
Une semaine plus tard, elle reçut une lettre recommandée en provenance du Concours International d’Île-de-France. Elle la posa sur le guéridon de l’entrée et attendit que Frédéric finisse son cours pour l’appeler.
Il la prit et l’ouvrit à l’aide de l’ouvre-lettre posé sur le meuble. Il lut en silence, la laissant trépigner sur place.
Elle retourna à son élève et repris le cours de solfège avec lui.
Le matin du grand jour, elle étala la robe de cocktail que Frédéric lui avait offerte. Elle était en tulle, d’un magnifique bleu maya, à la coupe évasée, au col en V asymétrique et à volants plissés. Pour l’accompagner et couvrir ses épaules, il avait agrémenté la robe d’un splendide châle-écharpe à sequins dorés, avec des franges brou de noix. Enfin, elle s’était offert des escarpins à bouts pointus et à paillettes de cristal scintillantes de la même teinte que la robe.
Elle prit le temps de se maquiller et de se vêtir et rejoignit Frédéric qui l’attendait dans l’entrée, arborant un super costume marine foncé, sur une chemise blanc-cassé équipée d’une cravate champagne.
Le chauffeur de taxi eut un regard admiratif pour ce couple si beau et si bien assorti.
Elle serra fortement la main de son compagnon durant tout le trajet.
Ils arrivèrent enfin en face du Château de Maison Laffitte. Un huissier descendit les marches et leur ouvrit la portière. En haut de l’escalier, on leur demanda leur invitation. Une hôtesse les pria de la suivre et les conduisit jusqu’à l’intérieur d’une immense salle, toute en enluminures, avec d’immenses tentures aux murs.
D’énormes lustres en cristal descendaient du plafond et le parquet en bois ciré billait de mille feux.
L’hôtesse leur indiqua leurs fauteuils et ils s’installèrent confortablement.
Une douce musique berçait les oreilles et un sourd bourdonnement s’élevait du public encore clairsemé. On leur proposa un rafraîchissement qu’ils acceptèrent avec plaisir. La salle se remplit assez rapidement et un quart d’heure plus tard, il ne restait plus une seule place de libre.
La lumière s’éteignit et le président du concours fit son apparition sous les applaudissements. Il souhaita la bienvenue et évoqua la qualité des participants. Il salua un par un les membres du jury et donna la parole à la présidente du Prix amateur.
Celle-ci annonça le premier prix jeune talent. Une petite fille s’avança vers elle tout intimidée. La présidente lui remis son prix et une enveloppe sous les applaudissements.
La présidente annonça le troisième prix amateur et le donna à la jeune fille qui s’était présentée, puis le second prix amateur à un jeune homme en jean et, enfin le premier prix amateur à un jeune garçon de quatorze ans d’origine russe.
La présidente passa le relais au président du prix concertiste qui appela le troisième prix.
Arina reconnu la concurrente qui était passée avant elle.
Le président appela ensuite le second prix, mais annonça son absence pour raison de santé.
Enfin, il appela le premier prix concertiste et une jeune fille de couleur, de guère plus de quinze ans s’avança jusqu’à lui. Il la félicita et lui remis une plaque et une enveloppe.
Le président du jury revint prendre le micro et s’adressa au public.
Totalement ébahie, Arina vit sa belle-mère apparaître dans une superbe robe de soirée rouge rubis, la chevelure dressée en un chignon magnifique et chaussée d’escarpin à talons aiguilles. Le public l’applaudit avec ferveur et se leva pour accueillir la grande diva.
Elle se saisit du micro, salua la foule et fit un geste du bras appelant le silence.
Elle saisit l’enveloppe que lui tendait le président, l’ouvrit, la lut et releva son micro.
Un cri s’éleva du public et une grande jeune fille se précipita jusqu’à la scène en courant tout en tenant les pans de sa robe. Elle s’avança jusqu’à Ebba visiblement très intimidée.
Celle-ci lui tendit une magnifique coupe en argent et une enveloppe.
Le public applaudit la lauréate qui leva sa coupe et retourna s’asseoir.
Un murmure s’éleva, pas très loin de Frédéric et un charmant jeune homme en costume beige se leva et traversa sa rangée de fauteuil, puis marcha jusqu’à Ebba.
Elle lui remit la même coupe que pour le troisième prix et la traditionnelle enveloppe ;
Une fois copieusement applaudi par le public, le primé retourna s’asseoir auprès de ses proches.
Le président rejoignit le centre de la scène et repris la parole.
La diva prit l’enveloppe tendue par le président et l’ouvrit aussitôt. Elle lut le nom inscrit sur le carton et son visage pâlit. Elle resta comme interdite quelques secondes puis se ressaisit, leva son micro et annonça.
Arina se leva avec un petit cri de surprise. Elle reçut l’accolade de Frédéric qui lui baisa le front et lui serra très fortement la main.
Toute la travée se leva pour lui laisser le passage, et, quand elle eut traversé sa rangée de fauteuil, le public se leva et l’acclama bruyamment.
Elle rejoignit le président qui leva son micro.
Il lui fit une accolade et la tourna vers Ebba.
Il tendit son micro à Arina qui le prit et se tourna vers sa « belle-mère ».
Un murmure parcouru l’assistance et le président étouffa un début de toux. Ebba serra les lèvres, puis grimaça un sourire avant de reprendre.
Elle lui tendit une plaque en cristal transparent accompagnée de l’habituelle enveloppe. Arina saisit le tout, fit une légère révérence à la diva, puis se tourna vers le public en levant fièrement son trophée. L’assistance l’applaudit à tout rompre pendant plus d’une minute puis le silence revint après un signe du président.
L’année se poursuivit pour Arina et Frédéric et la jeune fille dut organiser son temps entre les cours au conservatoire et les cours de musique, car elle avait mis un terme aux cours de solfège.
Au rythme d’un concert par mois, Isaac Gruningen venait quatre jours par semaine pour des après-midis entiers à travailler les œuvres qu’elle devait interpréter.
Ces jours-là, il occupait la chambre d’ami. Arina avait obtenu que Frédéric soit le plus souvent présent près du coach pour se perfectionner dans l’accompagnement et la préparation de la concertiste. Il avait compris, quelque part, que sa compagne était la plus douée des deux et n’en prenait pas ombrage.
Il savait qu’une fois diplômé, des opportunités se présenteraient pour lui également. Aussi, travaillait-il aussi dur qu’elle et demandait fréquemment à Isaac de l’écouter pour corriger son jeu de piano. Les cinq mille euros de prix du concours et les cachets des récitals suffisaient largement à Arina pour apporter sa contribution aux finances du foyer.
Ils fêtèrent ensemble leurs deux anniversaires au champagne dans un restaurant renommé et finirent agréablement cette soirée au lit, de la plus amoureuse des façons.
Chacun des concerts était un véritable succès et Arina, qui commençait à se faire connaître dans le milieu concertiste, recevait assez souvent des propositions pour des récitals en province qu’elle acceptait volontiers tant ils représentaient de précieuses répétitions pour les concerts internationaux et d’appréciables subsides financiers.
Ils reçurent le même jour leur convocation pour le concours Diplôme supérieur de Concertiste.
Ils se rendirent compte avec effarement qu’ils n’avaient seulement que deux mois pour le préparer. Ils décidèrent d’arrêter l’enseignement du piano jusqu’à nouvel ordre, leurs économies suffisant largement à couvrir leurs besoins.
L’épreuve devait durer quarante-cinq minutes. Le choix de l’œuvre était libre.
Ils se concertèrent et Frédéric choisit le Concerto n°1 en mi-mineur de Chopin qu’il avait déjà travaillé pendant l’année et Arina arrêta son choix sur le Concerto pour piano n°3 de Rachmaninov.
Ils travaillèrent d’arrache-pied et les journées passèrent rapidement entre les tonalités confondues des deux œuvres et les rares pauses pendant lesquelles chacun profitait d’un moment de silence reposant.
Quelques jours avant l’épreuve, ils reçurent la visite d’Ebba.
Elle s’invita à déjeuner et Frédéric dut s’absenter pour faire quelques courses.
Arina lui fit part de leur choix respectif et il lui sembla qu’elle tiqua quand elle lui dit l’œuvre qu’elle avait choisie.
Le repas se passa sans aucune autre anicroche entre les deux femmes.
Les derniers jours leur permirent de peaufiner certaines phases de l’œuvre et ils décidèrent ensemble de ne pas toucher le piano la veille du concours.
Arina décida d’aller faire une promenade dans le parc près de chez eux. Elle marcha une bonne heure, faisant le vide en elle et s’oxygénant les poumons. En revenant, elle vit une grosse berline arrêtée devant chez elle. Elle reconnut la voiture du Président du conservatoire. Il y avait une femme sur la banquette arrière avec lui et ils s’embrassaient. Leur baiser dura un bon moment puis prit fin.
La portière arrière côté trottoir s’ouvrit et elle fut stupéfaite de voir Ebba en sortir. Elle la vit se retourner, refermer la portière et faire le geste d’envoyer un baiser. La berline démarra et disparu en tournant au coin de la rue.
Arina resta quelques instants, interdite, devant ce qu’elle venait de voir. Elle alla dans la petite boutique faisant l’angle de la rue et y acheta un paquet de mouchoirs en papier. Jugeant qu’elle avait suffisamment attendu, elle décida de rentrer. Elle trouva sa belle-mère et Frédéric en grande conversation, assis dans le fauteuil du salon.
En la voyant entrer, Ebba se leva.
Elle quitta majestueusement leur appartement et Arina resta quelques secondes silencieuses avant d’aller s’asseoir près de son petit ami.
Le grand jour arriva. Ils s’étaient de nouveau acheté leurs vêtements. Costume en alpaga noir avec chemise en soie blanche et nœud papillon bleu nuit pour lui. Robe de soirée bleu orageux, coupe évasée en mousseline avec plissé de dentelle pour elle.
Ils s’installèrent dans le taxi, commandé un quart d’heure plus tôt, et qui les attendait en bas.
Le trajet fut bref car le Parc de la Villette était à trois pas de leur appartement.
Ils furent accueillis par un enseignant qui leur ouvrit la portière familièrement et les précéda à l’intérieur pour les confier à une hôtesse qui les guida jusqu’au vestiaire. Ils s’assirent à leur place habituelle et commencèrent à patienter, les bruits de l’intérieur de la salle Cortot leur parvenant via deux haut-parleurs installés au plafond de la pièce.
Au bout d’un temps qui leur parut une éternité, ils entendirent le président annoncer la bienvenue au public et présenter le jury. Il évoqua ensuite un changement de dernière minute dans le règlement intérieur du concours.
Frédéric et Arina se regardèrent interdits.
Le président repris son exposé.
Des murmures de plus en plus forts s’élevèrent du public et quelques sifflets se firent entendre.
Le président repris la parole malgré le brouhaha créé par son annonce.
Les sept candidats, la huitième étant partie appelée par une hôtesse venue la chercher, se connaissaient tous, s’étant fréquentés depuis plusieurs années au conservatoire. Ils se regardaient tous en silence, avec des regards interrogateurs, aucun n’ayant visiblement compris quelle incidence ce changement du règlement pourrait avoir sur leur choix et leur interprétation.
Le concours se déroulait sur deux journées, avec huit candidats par jour.
Frédéric était le septième du second jour et Arina la huitième. Ils savaient qu’ils auraient une longue journée d’attente et s’y étaient préparés.
Quand vint l’heure pour Frédéric de suivre l’hôtesse, il se leva, se tourna vers Arina et la prit dans ses bras. Elle lui murmura à l’oreille.
Ils se firent un chaste baiser sur les lèvres et il sortit.
Du vestiaire, elle suivit son arrivée sur la scène, les applaudissements du public puis le silence qui dura quelques secondes avant que les premières notes ne jaillissent du piano. Elle ferma les yeux et suivi l’interprétation des quatre mouvements du concerto de Chopin.
Le jeu de Frédéric était propre, net, sans artifice, et sa qualité lui parut convaincante.
Les applaudissements lui parurent chaleureux et quelques instants plus tard elle le vit réapparaître dans le vestiaire.
Elle se leva et alla à sa rencontre, le prit dans ses bras et le serra fortement contre elle. Il avait le front en sueur et sa respiration trahissait un essoufflement bien compréhensible.
Il se recula et la regarda dans les yeux.
Ils se firent de nouveau un baiser sur la bouche et elle partit rejoindre l’hôtesse.
Elle pénétra dans la salle lorsqu’elle entendit son nom appelé par le président. Le public l’applaudit et elle s’inclina légèrement. Elle s’assit et régla la hauteur de son tabouret.
Elle leva les mains au-dessus du clavier, ferma les yeux et se concentra quelques secondes puis ses doigts se posèrent sur les touches et les premières notes jaillirent.
Elle savait la difficulté considérable des cascades d’arpèges et avait travaillé la résistance de ses doigts en conséquence.
Elle entama l’Allegro non-tanto avec souplesse et agilité, ne se laissant pas déborder par la cadence élevée.
Elle adorait cette mélodie diatonique qui annonçait le second thème aux échanges calmes d’une toccata tel un canon.
L’Intermezzo fut lent et mélancolique à souhait et lui offrit un moment de répit. Elle aimait particulièrement ce mouvement d’un romantisme fort et apaisant.
Elle attaqua ensuite l’Alla Beve au rythme très dense avec l’énergie nécessaire pour conserver le tempo dans sa grande rapidité.
Elle acheva son interprétation par un final enlevé, qu’elle paracheva par un jeu vigoureux et virevoltant qui ne s’arrêta qu’avec la dernière note.
Le public se leva et lui fit un triomphe qui la confondit quelque peu. Elle le salua et repartit vers les vestiaires le cœur bondissant dans sa poitrine. Elle fut accueillie par tous les élèves qui lui firent une haie d’honneur à son arrivée et s’écroula en pleurs dans les bras de son bien aimé.
Elle leva son visage vers lui et il l’embrassa fougueusement sous les hourras des autres candidats.
Les jours qui suivirent furent une longue et douloureuse attente des résultats. Ils reçurent leur convocation moins d’une semaine après leur prestation.
Pour patienter, ils suivaient les journaux télévisés qui parlaient d’un complot visant à écarter certains élèves et de la complicité d’une partie du jury. Cette théorie avait été révélée par un proche de l’un des membres du jury et mettait en cause le président lui-même.
Plusieurs noms d’élèves étaient cités comme pouvant être victimes de cette conspiration, et que ce scandale éclaboussait toute la profession.
Le ministre de la Culture fit une déclaration annonçant l’ouverture d’une enquête, mais qu’il n’y avait pas matière, pour le moment, à suspendre l’épreuve en cours.
Le jour de la remise des diplômes arriva.
Arina et Frédéric se vêtirent avec les mêmes vêtements que pour le jour de leur épreuve.
Ils furent conduits directement dans la salle Cortot. Celle-ci était déjà aux trois-quarts pleine et ils s’installèrent aux places que l’hôtesse leur désigna.
Il fallut attendre une bonne demi-heure pour que le reste du public finissent de combler les places vides.
Le président fit son apparition dès la levée du rideau.
Un jeune homme se leva sous les applaudissements du public et vint sur la scène chercher son prix. Le président lui remis une plaque en cristal et une enveloppe.
Il reprit le micro.
Elle apparut, vêtue d’une robe de gala d’un vert flamboyant, toujours coiffée d’un chignon relevant sa chevelure et dégageant son visage qui arborait un sourire éclatant.
Le président lui confia un micro.
Un silence glacial suivit son annonce qui parut désemparer tout autant la cantatrice que le président. Arina se leva le regard figé et se dirigea vers la scène.
Un homme assis au second rang se dressa en levant les bras.
La jeune femme monta les marches et se dirigea vers le président qui lui tendit son micro.
Ebba lui coupa la parole.
Elle lui remit une plaque en cristal et une enveloppe.
Arina leva son micro.
Le même homme qui avait crié tout à l’heure se leva de nouveau.
Il quitta son siège et sortit par une des issues de secours. Arina retourna s’asseoir. Elle croisa Frédéric qui, précédé de l’hôtesse, se rendait sur la scène. Elle ne se retourna pas et se rendit directement au vestiaire. Là, elle s’assit et ferma les yeux, écoutant les bruits venant de la salle à travers les deux haut-parleurs.
Elle reconnut la voix d’Ebba.
Elle entendit des applaudissements mais aussi des sifflets venant du public.
Le président essayait de calmer le public.
La voix de l’homme ayant déjà hué la cantatrice se fit entendre plus fort que les autres.
Le brouhaha continua encore de longues minutes avant que la porte du vestiaire ne s’ouvre sur un Frédéric au regard triste. Arina le prit par la main et l’entraîna vers la sortie. Le retour se fit dans le plus total silence.
Arrivés chez eux, elle se dirigea vers le salon où elle se retourna prête à lui parler. Il s’approcha d’elle, posa sa plaque et son enveloppe sur un fauteuil et lui posa les mains sur les épaules.
Elle leva les yeux vers lui.
Arina se leva et saisit les mains du jeune homme.
La gifle partie sans qu’il ne l’ait voulue vraiment. Un réflexe, sans méchanceté. Arina la reçut comme la plus ultime des injustices. Elle se mit la main sur la joue et le regarda avec une fureur dans le regard qui lui fit peur sur le coup.
Elle fit volte-face et partit s’enfermer dans la chambre d’ami. Il tenta de la retenir, mais ne réussit pas à attraper son bras.
Il vint taper à la porte qu’elle avait verrouillée.
On frappa à la porte d’entrée et Frédéric alla ouvrir. Sa mère était sur le seuil et se précipita dans ses bras.
Il attendit la fin de l’effusion pour se détacher d’elle et refermer la porte. Il la regarda l’air furieux.
Il semblait ne pas vouloir sortir de sa fureur.
Frédéric et Ebba se tournèrent en même temps. Arina, sortie de la chambre, venait de crier depuis le chambranle de la porte de la pièce.
Ebba ébaucha un geste vers elle.
Le jeune homme se tourna vers sa mère.
Ebba referma son manteau l’air rageur et se dirigea vers l’entrée de l’appartement.
Elle sortit en claquant la porte. Frédéric se précipita vers Arina.
Le couvercle du piano refermé, Arina quitta la scène et traversa la grande salle dont les portes s’ouvriraient tout à l’heure pour laisser entrer le public venu assister au quatrième concert de la nouvelle coqueluche du milieu de la musique classique, son petit copain, Frédéric Liennhoff.
Jérémy, le coach que lui avait fait rencontrer Sébastien Fargeix, le journaliste qui la suivait maintenant, après avoir copieusement inondé les médias de ses soupçons quant au truquage des résultats du concours du Conservatoire International de Musique de Paris, l’attendait à la porte du vestiaire.
Elle s’assit sur l’un des fauteuils de la pièce et regarda son portable attendant un signal de Frédéric.
Au moment où elle s’apprêtait à lui écrire un texto, celui-ci apparut à l’autre porte, suivi comme son ombre par une superbe jeune fille à la beauté éclatante. Arina leva les yeux sur eux et sourit à son petit ami.
Mon amour, je te présente Lina qui va te remplacer, pour te soulager, pour tes trois concerts.