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Temps de lecture estimé : 5 mn
19/10/24
Résumé:  La mélancolie de l’automne, un amour maudit. J’erre entre souvenir et espoir.
Critères:  fh amour cérébral nostalgie
Auteur : L'artiste  (L’artiste)      Envoi mini-message
Échos de Nostalgie

Fermant le club, je jette un dernier coup d’œil à la baie, mon espace de travail. La lumière dorée du soleil couchant se reflète sur l’eau, le tableau est idyllique. Ce soir, je suis mélancolique. Je rentre chez moi, mes pas résonnent sur les pavés humides tandis que la tramontane d’octobre s’engouffre dans mon manteau. La mer me rappelle l’été, mais l’automne s’installe… des feuilles jaunes et ocre virevoltent comme autant de souvenirs égarés.


Il m’arrive souvent de ressentir cette nostalgie, mais aujourd’hui, les couleurs du village exacerbent ce sentiment. Chaque mètre parcouru réveille des réminiscences enfouies, des rires qui hantent mes pensées. J’ai encore en mémoire cet automne où elle est entrée dans ma vie, illuminant chaque seconde. Nos baisers furtifs résonnent toujours, tandis que nous profitions d’instants précieux.


Je longe le port, un couple s’embrasse tendrement sur un banc, je ne peux m’empêcher d’être profondément ému. Ils reflètent notre passé, et l’avenir que nous aurions pu avoir. Leurs gestes innocents éveillent une brûlure que seule sa présence pourrait apaiser. Je rêve de soirées tranquilles au coin du feu, où nous pourrions nous blottir l’un contre l’autre, partager des murmures, des secrets et des promesses.


La buée s’accumule aux carreaux des maisons, et je devine des silhouettes familières, mais c’est son visage que je recherche, celui qui me hante jours et nuits, celui de l’âme sœur que j’ai perdue. Les premières neiges au sommet du Canigou annoncent une nouvelle saison de solitude. À chaque coin de rue, l’automne se dévoile, une mélodie douce-amère se fait ressentir. Je poursuis ma marche, le cœur lourd, mais l’esprit tourné vers l’horizon, là où la mer rencontre le ciel. Peut-être que nous nous croiserons à nouveau, que le destin nous réunira. L’amour, même maudit, se fraye parfois un passage, brave les obstacles comme le vent sur les vagues.


Mes pas s’enchaînent le long de la côte, le reflet de l’écume murmure des secrets oubliés. La lumière du soir s’adoucit, l’air devient plus frais, mais mes pensées s’échauffent. Le souvenir de sa peau contre la mienne me manque, une délicatesse immense, un frisson qui faisait battre mon cœur plus vite. Les couleurs flamboyantes actuelles ne sont rien en comparaison à l’éclat de son sourire, la chaleur de son regard. La fragrance marine me rappelle son parfum, un mélange de fleurs et de sel qui flottait autour d’elle comme une aura. Je rêve de revivre les moments passés à effleurer ses lèvres, douces et pulpeuses, que je ne me lassais jamais d’embrasser.


Je me souviens de la texture soyeuse de sa peau, des rires, de la passion que nous partagions. J’imagine ses pieds, si délicats, nus dans le sable, ainsi que sa silhouette envoûtante. L’envie de ses caresses fait monter en moi un désir irrépressible mêlé à une intense amertume. Les teintes rougeâtres m’entourent et je continue de marcher, le cœur en feu. La nuit s’installe avec un frisson d’espoir. Peut-être qu’un jour nous retrouverons cette passion qui brûle encore au fond de moi. Plus j’avance, plus je suis hanté par l’écho de nos instants.


L’air d’automne est chargé de senteurs délicates, un mélange de terre humide et de feuilles sèches. Les cafés, ornés de lampions, attirent les rires des couples complices, mais moi, je suis transporté par les souvenirs de nos moments volés. Je ferme les yeux, ressens la chaleur de sa main dans la mienne, la tendresse d’un contact plein de promesses.


Je me remémore cette forêt au cœur des Albères, où nous nous sommes perdus ensemble, enveloppés par les couleurs chaudes de la saison. La douceur de ses lèvres contre les miennes refait surface, un baiser qui avait éveillé en moi une flamme ardente. Chaque fois que je l’embrassais, je sentais son cœur battre en rythme avec le mien.


L’odeur de cannelle et de vanille qui émane des boutiques me rappelle nos moments privilégiés. La chaleur de son souffle dans mon cou. Chaque regard, chaque contact était une célébration de notre amour fusionnel. Je repense à la manière dont elle murmurait mon prénom avec une telle ferveur que j’en perdais la raison.


En passant près d’un groupe d’amis qui rient de bon cœur autour d’un chocolat chaud, je suis frappé par une bouffée de désir. Ces moments où nous étions blottis l’un contre l’autre alors que nos souffles se mêlaient me reviennent. L’intensité de notre connexion se manifestait dans chaque geste échangé, et je revis la façon dont elle se délectait de mes caresses.


Le vent frais me gifle, mais c’est son parfum qui me hante encore. Je me remémore la douceur de ses pieds auxquels je vouais une adoration sans faille, ses cuisses sur lesquelles mes doigts glissaient avec ferveur, le goût de son sexe, ses fesses sous la paume de mes mains. Je revois son ventre, ses seins, dont jamais je ne me serais lassé, son visage d’ange, et je frémis à l’idée de ses lèvres sur ma peau, traçant des chemins de feu. Nous étions deux âmes enflammées, nous aimant avec une telle intensité que chaque étreinte laissait des marques indélébiles. Revivre ces moments passionnés m’embrase de désir.


À mesure que je m’éloigne du port, les lumières de la ville scintillent autour de moi, mais c’est elle que je recherche. Je rêve d’un futur où nous nous croiserons à nouveau, où je pourrai plonger dans ses bras et rallumer cette passion inextinguible. Chaque pas que je fais me rapproche de cette promesse silencieuse de retrouver notre amour.


Alors que je poursuis mon chemin, perdu dans mes pensées, je tourne au coin d’une ruelle, et là, mon cœur s’emballe. Je l’aperçois. Jade, mon âme sœur. C’est elle. Encore plus belle que dans mes souvenirs. Son sourire éclatant semble capturer toute la chaleur du monde. Je la vois rire, sa tête inclinée, un enfant à ses côtés. Un homme lui prend la main avec une familiarité que je reconnais trop bien.


Mon cœur se serre alors que je me recule, me cachant dans l’ombre pour guetter la scène d’un regard distant. Un torrent d’émotions déferle en moi : nostalgie, regret, mélancolie, jalousie. Je les observe s’éloigner, main dans la main, leur bonheur se déversant comme un doux refrain que je ne peux plus entendre. Je me souviens de nos rires, de nos secrets chuchotés, de notre complicité. J’aimerais être en cet instant celui qui partage ces moments de joie, mais ne suis maintenant qu’un étranger.


Je me mords la lèvre et retiens une larme. Un nœud se forme dans ma gorge, un poids m’oppresse dans ma poitrine. Chacun de ses gestes ravive la détresse que crée son absence à mes côtés… Je me demande si, parfois, elle pense encore un peu à nous.


Mais la vie continue, elle a trouvé sa voie, sans moi, qui reste prisonnier de mes souvenirs.


Je me détourne, le cœur lourd, marchant lentement, comme si chaque pas me tirait loin du bonheur qu’elle représente. L’automne m’entoure, ses couleurs me rappellent les bons moments passés, mais pour l’heure, tout n’est que mélancolie amère. Je me demande quel sera notre avenir, peut-être nos destins se croiseront-ils à nouveau ?