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Temps de lecture estimé : 26 mn
14/01/25
Présentation:  Une femme broyée par le système qui subit... s’habitue et éprouve craintes, peurs. Un long combat contre soi-même également !
Résumé:  La vie reprend ses droits ! Les saisons défilent et, même dans les pires situations, les amitiés peuvent être indéfectibles.
Critères:  #psychologie #drame #nonérotique #romantisme #confession #personnages f fh
Auteur : Jane Does      Envoi mini-message

Série : Les heures sans fin

Chapitre 02 / 02
Les jours meilleurs

Résumé de l’épisode précédent :

Une femme qui se pose des questions sur son futur, après une longue rupture dans sa vie… Ou comment se reconstruire ?




Le nouveau printemps


Le père Étienne, faute de me dégoter un boulot rapidement, m’a proposé de remettre en état la bibliothèque qu’il veut ouvrir à l’attention de ses ouailles et, comme les bouquins ça me plaît, je m’y suis attelée avec enthousiasme. Un mois déjà que mes journées défilent dans une ambiance de vieille poussière et d’étagères à remettre en état. Reprendre un à un les volumes qui vont être mis à disposition d’un large public n’est pas une mince affaire. Sinon, mes soirées sont du genre solitaire et calme. Seul luxe, le jeune curé a rapporté de je ne sais où un poste de télévision et ma chambre est donc équipée de cet appareil. J’avoue que voir des scènes où des gens s’entretuent tout le temps, me laisse perplexe. Je regarde de temps à autre les émissions plus culturelles et il arrive que je reçoive la visite de Mathilde. Bien sûr, nous ne sommes pas à proprement parler des amies, mais nous nous soutenons.


Je sais désormais d’où elle tient son embonpoint prononcé. Elle ne vient jamais regarder la télé chez moi les mains vides. Et comme je ne suis pas fan de petits gâteaux secs ou de bonbons, voire de chocolats, elle repart en ayant boulotté toutes les sucreries. Finalement, elle a des conversations plutôt rationnelles et nous nous racontons durant des heures des anecdotes qui nous sont arrivées. Elle demeure cependant très évasive sur ses rapports avec notre jeune curé. Lui aussi est un visiteur ponctuel de l’ex-taularde que je suis. Il me met au courant de ses démarches envers des employeurs potentiels et ne désespère pas de me « caser ». C’est donc devant « Arte » qu’il me rejoint ce soir avec un sourire particulièrement éblouissant.



Il rigole et je me laisse entraîner dans son joyeux verbiage. Il me quitte ensuite et j’ai du mal à trouver le sommeil tant je me sens excitée par le rendez-vous qui m’attend. Nuit très difficile où de fréquents retours à l’éveil me laissent fatiguée au moment du lever. À l’heure dite, la « deux-chevaux » paroissiale voit mes fesses s’enfoncer sur le siège passager, pour un aller vers je ne sais quelle destination. Le prêtre conduit souplement et, malgré les nombreux nids de poule sur des chemins où le macadam est creusé très profondément, nous arrivons en un seul morceau sur le parking d’une usine.



Et je vois l’étrange équipage s’éloigner dans le bruit si caractéristique de la Citroën. À l’accueil de la boîte, personne ! Le poste est pourtant là, avec sa chaise vide, l’accès au téléphone et je me sens embarrassée par l’absence de standardiste. Décontenancée serait plus réel. Et au moment où je fouille du regard ce hall d’entrée, un type se présente dans mon champ de vision, venu de l’extérieur lui aussi.



Tiens donc ! Incroyable comme la vision du monde peut changer en fonction de la perception des gens. Pourquoi donc ce patron s’imagine-t-il cela ? Je ne vais sûrement pas le lui demander et, sagement, je lui file le train, pour gravir une série de marches qui donnent sur une mezzanine et là… quelques bureaux. Nous entrons dans l’un d’eux dont la porte reste largement ouverte.



Le boss de la boîte se redresse de son siège. C’est un homme affable, vif et qui doit avoir une demi-tête de plus que moi. Je ne saurais pas lui donner avec certitude un âge, mais quelques années de plus que le mien. Entre cinq et dix, me semble-t-il ! Et il est plutôt bien de sa personne. Le costume fait le bonhomme peut-être ! Je marche à ses côtés, et il attrape au vol dans une armoire murale, un trousseau de clés. Puis nous sortons de l’établissement, duquel il verrouille les portes vitrées derrière nous. Le parking est traversé en quelques enjambées et nous sommes devant une sorte de petit pavillon de plain-pied. J’entre à sa suite dans la bicoque. Ici, tout est meublé sobrement, mais c’est fonctionnel et bien agencé. Lui me laisse fureter et quand je me retourne pour voir ce qu’il fait, il me sourit.



Je suis interloquée par les paroles de ce monsieur Marchal. En quelques phrases, il me remet le moral en hausse. Puis, nonchalamment, il ajoute comme pour faire bonne mesure.



C’est trop beau pour être réel ! Je suis scotchée par autant de générosité. Mais si c’est un ami du père Étienne, je peux songer que ceci explique cela. Et il me parle ensuite du fameux poste proprement dit. Répondre au téléphone, canaliser les rendez-vous des clients, faire bouger les fournisseurs un peu trop lents qui traînent des pieds pour fournir le matériel. Une affaire d’habitude et de seulement quelques jours pour que les ficelles rentrent dans mon crâne. Il termine ensuite par un café que nous buvons ensemble à la machine dans la salle d’attente prévue pour les visiteurs. De retour au bureau de Jean Marchal, il me sort une liasse de paperasserie et un stylo-plume.



Je rougis en posant cette question. Ne vais-je pas passer pour une femme vénale ? Lui me sourit et note un chiffre sur un post-it qu’il me tend ensuite. Je pose les quinquets sur celui-là et… je suis bouche bée.



Il me sourit toujours et le stylo tremble dans ma main. Il attend sagement, sans me bousculer. Puis, après quelques secondes d’un blanc absolu, il me lance joyeusement…



La plume crisse sur le document et il m’en donne une copie, et range le reste de la liasse dans un tiroir de son bureau.



Nous nous quittons par une solide poignée de main. Et je traverse la campagne, sur un bon kilomètre pour gagner la ferme où le père Étienne est en visite. Dans la cour, des poules, des canards et deux oies me font la fête. De la porte d’entrée entrouverte émerge alors un chien-loup. Ce n’est pas que j’ai peur de ces bestioles, mais celle-là est imposante. Bon ! Il n’a pas d’intentions belliqueuses, et ne montre pas les crocs. Derrière lui, un homme qui, les mains sur les hanches, me regarde avancer vers la façade.



Dès que je suis assez proche, lui également me tend la main pour un bonjour vigoureux. J’entre donc et l’endroit où je déboule ressemble tout à fait à ce que j’imagine d’une cuisine de ferme. Un énorme fourneau, une bouilloire où de l’eau chauffe, une table et des chaises en bois massif. Puis, pendus au-dessus de cette cuisinière d’un autre âge, quelque chose qui ressemble à des saucisses ou des saucissons. Un jambon aussi dans lequel, visiblement, des tranches sont taillées au fur et à mesure des besoins. Il flotte ici un parfum indéfinissable. Le gars qui vient de me saluer est derrière moi.



Attiré par les échanges entre cet homme et moi, le prêtre sort soudain d’une chambre.



Dans son coin, Gilbert me reluque sans que je me sente pour autant déshabillée. Il ne dit rien, écoute en buvant les paroles de ce frère qui, bien que plus jeune, semble être l’élément le plus solide de cette famille. Je salue donc poliment le garçon et le curé et moi reprenons le chemin du retour. Pas une seule question sur mon entrevue avec mon nouveau patron, Étienne est dans ses pensées. Cette femme ; Arlette est-elle la cause de son mutisme ? De mon côté, je ne m’avance pas à le bombarder de demandes incongrues. Je sais le prix du silence et de la méditation. Si la prison m’a appris quelque chose, c’est bien de ne pas ouvrir la bouche sans raison. Et je me perds dans la contemplation de ce qui entoure la route. Des champs, des forêts, et une rivière également.



Les coquelicots de la Saint-Jean


Depuis presque une année que je suis au service de Jean Marchal. J’ai bien au début essuyé quelques quolibets, des remarques un peu… paillardes de la part de certains des employés de l’entreprise, mais tout a glissé sur moi sans me froisser. Les choses se sont donc tout naturellement tassées et je pense que je suis acceptée telle que je suis. Mon patron paraît satisfait de mon travail et je le suis de cette maison mise à ma disposition. Je gagne plutôt bien ma croûte et chaque mois, outre les courriers que nous échangeons avec Aline, je lui adresse un mandat. Ça lui permet d’améliorer l’ordinaire en cantinant. C’est au printemps suivant qu’à l’ouverture de la dernière lettre de la détenue, mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Aline va être libérée début juin. Je m’empresse de lui répondre que je serai là, à sa sortie…


Et les jours se font plus longs, avec cette attente qui me rend nerveuse. L’élargissement d’Aline est prévu pour la fin de cette semaine et j’avoue que je dors mal. J’ai préparé pour elle la chambre d’ami. Et pour ne pas avoir d’ennui, j’ai aussi avisé monsieur Marchal de la venue de cette « amie » si spéciale. Il n’a pas tiqué et s’est borné à me lancer d’un ton neutre.



Il a comme un sursaut et il se raidit. Mais un sourire naît sur ses lèvres qui tremblent. Je m’attends donc à une réponse, celle-là ne vient pourtant pas. Qu’est-ce qui se passe là, dans ce drôle de face-à-face ? Je ne sais pas, ne comprends pas tout à fait. Dans mon corps tout entier, c’est comme si le sang se mettait à bouillir. Impression impossible à décrire, sensation très bizarre que je ne domestique absolument pas. Oui ! Je me sens toute chose, secouée par des émotions que tout mon être ressent, me bringuebalant de la tête aux pieds. Une seule fois dans ma foutue vie, j’ai éprouvé ce genre de sentiments… et ceux-ci m’ont conduit tout droit en prison. Alors, je baisse le regard et me replie vers l’accueil et mon poste de travail. Lui demeure un long moment planté tel un piquet à me suivre des yeux. Pourquoi ?


L’incident est clos. Mais chaque fois qu’il croise dans les parages de mon bureau, je me sens toujours attirée par je ne sais quel mystère. Et vendredi arrive ! Un autre frisson me parcourt l’échine alors que j’aborde le parking de la rue de Châtillon. Le passé est toujours bloqué dans ma mémoire. Rien ne s’efface jamais, bien que je sois arrivée à isoler dans mon cerveau, les moments difficiles passés de l’autre côté de ces hauts murs. La porte… elle livre le passage à une silhouette toute menue. Une valise à la main, elle se tient debout, fouillant les environs avec une lueur de peur. Je connais bien celle-là, pour l’avoir moi aussi vécue. Je sors donc de l’habitacle de la voiture et je me précipite au-devant de celle qui comprend enfin que je suis bien là.


Nos retrouvailles se font par une longue étreinte, à quelques pas de ce kiosque où, sans doute, les matonnes nous observent. Nous nous embrassons comme deux vieilles amies qui ne se sont pas vues depuis longtemps et c’est en nous serrant l’une contre l’autre que nous gagnons la voiture. Aline s’arrête et a un geste dont elle seule connaît la signification. Nous ne nous sommes pas encore dit trois mots. Mais là, elle parle enfin.



Nous voici donc riants et chantants sur la route qui nous éloigne de l’endroit que nous haïssons sûrement le plus au monde.



La phrase reste en suspens. Elle vient de saisir qu’elle dit une connerie, puisque, fatalement j’ai su ce qu’elle éprouve là, en cet instant. Pour l’avoir de mon côté vécu également. Elle renchérit cependant.



Elle rit et je lui emboîte le pas. Monsieur Marchal nous a vues revenir vers la maison et, la mine triste, il s’avance vers nous.



Il s’écarte du duo que nous formons, Aline et moi, et je lui fais visiter la maison. Elle découvre sa nouvelle chambre avec une lumière bizarre dans les prunelles. Je sais bien de quoi il retourne. C’est donc ainsi qu’elle s’installe chez moi en attendant de se refaire une santé et de savoir ce qu’elle va faire du reste de son existence. Nous prenons un vrai café… et je souris à la grimace qu’elle fait en ressentant l’amertume de l’arabica. Un goût oublié, pour elle, bien entendu. Quand me propose-t-elle d’aller à la ferme d’Arlette ? Je ne sais plus, mais c’est rapide et nous nous y rendons en silence. L’ambiance, comme on peut s’en douter n’est pas au beau fixe. Le plus affecté, c’est Gilbert. Il a comme un sursaut à notre entrée dans la chambre où repose la dépouille de celle qui les a élevés.


Le père Étienne est en prière et ne bronche pas à notre approche, il sait que nous sommes là et ça suffit à le réconforter. Il se réfugie dans ses bondieuseries, chacun dans des moments douloureux a son jardin secret pour y cacher sa peine. Nous revenons, Aline et moi, les trois jours de veillées avant les obsèques et je ne sais pas pourquoi ni comment, mais je sens un courant qui passe entre Gilbert et la nouvelle venue. Aline s’est faite belle. Un peu de maquillage, les cheveux remontés en chignon, elle fait passer son apparence sur le compte de ce moment de recueillement, n’y aurait-il aucune autre raison ? Et mes doutes se lèvent davantage lorsque je la devine de plus en plus assidue dans le sillage du frère aîné d’Étienne. Si elle reprend goût à la liberté en prenant soin de ce pauvre gars éploré, tant mieux.


Moi, je suis dans le banc près d’elle, un peu à l’écart de la famille lorsque Jean Marchal vient prendre place au bout de notre longue assise dans une église pas vraiment bondée. Le curé qui assure la messe n’est pas le neveu de la défunte. Non ! C’est un très vieux bonhomme qui a toutes les peines du monde à faire entendre sa voix aux derniers rangs. Le chemin qui va du lieu de la messe au cimetière se fait à pied, sous un temps exécrable, comme seuls les orages imprévisibles savent si bien nous le gratifier. Une journée d’une tristesse et d’une désolation que les cieux rendent plus morose. À plusieurs reprises, après la cérémonie, lors du vin d’honneur organisé au café du centre du village, je surprends non seulement des risettes, mais également des œillades très sympathiques entre Gilbert et celle qui vit chez moi. Ce ne sont évidemment pas mes oignons et je ferme les yeux, mais également la bouche.


Le temps suit sa courbe immuable et je ne suis pas dupe. Aline s’évapore de plus en plus fréquemment, quand je suis au boulot. Je la vois qui traverse le sentier qui longe la forêt et se coule à l’orée de celle-ci, en direction de la ferme. Un sourire naît de ces escapades de plus en plus rapprochées. Elle ne me parle plus de chercher un travail, et je lui vois une mine réjouie chaque fois que je rentre. Oh ! Elle s’arrange toujours pour être présente quand je débauche, son petit manège est si prévisible pourtant. Et Jean Marchal, en toute discrétion, me fait une cour subtile. Pas de grands débordements, pas non plus un rentre-dedans effréné. Il y va par petites touches qui paraissent insignifiantes et qui au final, mises toutes bout à bout, me laissent entrevoir sa drague maladroite.


C’est si touchant que je ne fais rien pour repousser des avances qu’il formule d’une manière désordonnée. Il est le premier à me mettre face aux expéditions récréatives de ma locataire.



Il fait un saut de cabri, piqué au vif par mes sous-entendus. Et il réplique sèchement.



Il se rapproche et je peux sentir sur mon visage son souffle accéléré. Il y a tant de sincérité dans la voix de cet homme qui me fait face. Il a les bras ballants le long de ses flancs, ne sachant trop que faire de ces grandes pattes inutiles et tremblotantes. Qui de lui, de moi, fait un geste ? N’avons-nous pas ensemble cet instinct primaire de nous coller dans les bras l’un de l’autre ? Je ne veux pas, plus savoir, j’ai trop besoin de cette sécurité que forme le rempart solide de sa poitrine. Je suis contre lui, et il m’enferme dans une tenaille si tendre. Son souffle court sur ma peau, celle de mes joues, puis celle de mon cou alors que son visage vient frôler le mien. Je ferme les paupières, juste pour ne pas savoir, ne plus penser aussi. Ces deux lèvres qui s’écrasent sur ma bouche, une seconde libération ? Tout chez moi tremble. Il me semble que je n’ai plus un pore de la peau qui ne soit pas soulevé par une chair de poule intense.


Mon Dieu ! J’avais si souvent rêvé d’une telle résurrection, mais cette trouille immonde qui reste enfouie au fond de mon être, ne risque-t-elle pas de tout gâcher ? C’est doux, ça coule en moi tel du miel… et je me laisse bercer par cette embrassade savoureuse. Je me sens femme de nouveau, oui, une femme toute neuve qui se réveille d’une léthargie si profonde. Les mouvements sont tendres, tout en délicatesse et Jean, je sens son corps qui, à l’instar du mien, frémit de partout. Deux paumés de l’amour qui s’étreignent, deux cœurs qui vont finir par se décrocher au fond de leur cage. Et de ce baiser échangé, en naît toute une couvée. Je suis sur mon petit nuage, et j’appelle cette fois de tous mes vœux un dénouement logique à tout ceci. C’est, main dans la main, que Jean et moi traversons le parking vide. Derrière nous, les baies vitrées de l’accueil sont verrouillées. L’intermède intime n’a pas besoin de témoin.


Jean quitte la maison sans tarder, un peu avant l’heure habituelle de ma débauche. Aline va rentrer, il me faut réagir, je le sais. Le temps de renouer ma chevelure, de tirer les draps froissés, et déjà les pas de la belle se font entendre dans l’entrée. Je reste au calme dans ma chambre, puis, quand je me juge présentable, je gagne l’endroit où j’entends ma colocataire bouger. Elle se tient de dos, occupée à tirer de l’eau. Lorsqu’enfin elle se retourne, il y a dans ses mirettes un zeste de surprise.



Le petit sourire en coin qui fleurit au coin de mes lippes, elle n’en est pas dérangée plus que cela. Ce qui ne l’empêche pas de jouer les effarouchées.



Elle rigole et nous nous rejoignons dans un même élan. C’est si bon de nous sentir heureuses. Et, quels que soient notre avenir, toutes nos peurs, nous devons avancer… Nous avons, pour des motifs variés, et forcément très étrangers les uns des autres, connus l’enfer, mais notre Eden nous rend le sourire… vivons ce qui doit et peut l’être et laissons dormir le passé ! Le futur est devant elle, moi, devant nous ! Il reste encore la plus belle page à écrire… qui sait !



Fin !