n° 23022 | Fiche technique | 91806 caractères | 91806 15271 Temps de lecture estimé : 62 mn |
30/04/25 |
Résumé: Une longue et fructueuse partie de pêche et Tara débusquait le roi des saumons. Glynis, elle, faisait une véritable razzia de truites. Un peu plus tard, elles rentraient à leur bivouac et faisaient une macabre découverte... | ||||
Critères: #aventure ffh amour fsoumise fdomine cérébral voir exhib noculotte caresses | ||||
Auteur : EdenPlaisirs Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Aux âges farouches Chapitre 05 | Fin provisoire |
Deux années se sont écoulées. C’est aujourd’hui seulement que je publie la suite, et la fin, de ma série des Âges farouches. La fin des aventures de Glynis et Tara. Sur les conseils de quelqu’un, j’ai écrit un petit résumé des récits.
Tara et Glynis
Après leur rencontre, Glynis la guérisseuse Tallak et Tara la chasseresse Ouroukos étaient parties rejoindre la petite caverne où Tara avait élu domicile. Une fois sur place, des décisions concernant leurs futures destinées devaient être prises.
Puis, Tara et Glynis découvraient l’amour dans une vie solitaire et acceptaient leurs sentiments naissants sans se poser de questions.
L’orage avait cessé et une pluie fine et tenace continuait à éclabousser la terre. Les premiers rayons d’un pâle soleil perçaient de légères nappes d’une brume laiteuse et promettaient une journée humide, mais certainement plus clémente.
Une longue et fructueuse partie de pêche et Tara débusquait le roi des saumons. Glynis, elle, faisait une véritable razzia de truites.
Un peu plus tard, elles rentraient à leur bivouac et faisaient une macabre découverte…
Thorn
Dans le même temps, un chasseur en quête d’aventures traversait la contrée.
Une nouvelle terre, où des peuples inconnus de lui, vivaient une vie qu’il désirait apprendre à connaître. Une quête audacieuse qui pourrait s’avérer dangereuse.
Thorn, voyageur aux cheveux blonds, visitait un clan du peuple Zallas.
Puis, après être resté un moment parmi ces gens, il les quittait pour continuer son exploration du pays.
Un peu plus tard, Thorn était accueilli par le peuple Tallak.
Là, il fit la connaissance d’Anou. Une jeune femme adorable et attirante…
La volonté de la chasseresse ouroukos était restée inflexible et la guérisseuse n’avait pas eu d’autre choix, que celui de lui céder. Glynis avait alors passé la pire journée de son existence, seule, à attendre le retour de sa compagne. Enfin, le crépuscule tombé, Tara était rentrée au bivouac du torrent.
Le vieil ours qui avait blessé le chasseur aux cheveux jaunes était mort. La grande chasseresse l’avait surpris en train de détruire une ruche. Certainement agacé et occupé par les abeilles qui l’aveuglaient, le fauve n’avait rien vu venir. La lourde sagaie de chasse avait trouvé le cœur du plantigrade. Tara n’avait pas une égratignure.
Le lendemain, dès l’aube, la guerrière brune retournerait dans la plaine et s’occuperait de la bête. Tout ce qui pouvait être récupéré le serait. La fourrure du plantigrade, en premier lieu, leur serait très utile. La fin de la période de frai des saumons les amènerait à la saison froide, et une peau d’ours taillée en manteaux serait la bienvenue. Tout comme la graisse de l’animal et beaucoup d’autres choses.
Glynis ne s’éloignait jamais de son protégé et l’inconnu était bientôt hors de danger. Tara ne parlait plus de tuer l’homme. La première chose qu’avait entreprise le chasseur, c’était de rassurer les deux femmes sur ses intentions. Il ne cessait pas de les remercier pour lui avoir sauvé la vie. De son grand sac de voyage retrouvé par l’Ouroukos, Thorn avait extirpé quelques objets qu’il expliqua précieux. Des cadeaux pour ses protectrices.
Le voyageur s’était tourné vers la chasseresse et lui avait souri.
Thorn ajouta qu’il donnerait des détails et pourrait même reproduire l’image d’un mammouth. Ce serait plus facile pour les explications. Puis, il s’adressa à la guérisseuse.
Thorn s’était fait un plaisir de satisfaire la curiosité de la chasseresse. Le grand chasseur savait raconter des histoires. Il savait également préparer des poudres de roches et de végétaux, pour en faire des préparations pour peintures. Là encore, il fit montre d’un savoir digne d’un shaman, en expliquant comment créer peintures et dessins. Plus tard, il leur enseignerait l’art de reproduire des choses qu’elles voyaient, en les dessinant. Thorn avait eu une vie longue et remplie d’aventures. Il avait beaucoup voyagé et rencontré énormément de gens différents. C’était un plaisir de l’écouter narrer des tranches de sa vie.
La saison froide était passée et glace et neige avaient vu la guérison de Thorn. Son épaule gauche le faisait encore souffrir, et d’après Glynis, cette souffrance ne disparaîtrait jamais totalement. Sa jambe droite allait mieux. La guérisseuse avait fait un travail remarquable et elle avait sauvé son genou. Le chasseur claudiquerait un peu un certain temps, mais ce handicap disparaîtrait dans quelques saisons. Par contre, il ne pourrait plus courir sur de longues distances. Pour Thorn qui avait failli laisser sa peau dans un torrent, c’était un moindre mal.
La caverne des deux femmes obligeait à une certaine promiscuité.
Toute une longue saison, Thorn n’avait pratiquement pas quitté la grotte. Une saison si froide, que Tara, native de la région, ne se souvenait pas avoir connu pire climat. Les femmes ne sortaient pas très souvent. Chasseresse et guérisseuse ne quittaient leur abri que pour des raisons utiles à leur survie. Il n’était pas question de promenades.
Depuis tout ce temps, les nuits, comme parfois en journées, le voyageur ne pouvait pas éviter d’entendre les ébats amoureux de ses protectrices. D’abord, ses souffrances le laissaient loin des désirs sexuels. Puis, entendre les amantes faire l’amour l’avait amusé. Depuis quelque temps, Thorn avait le plus grand mal à supporter ses compagnes et leurs désirs. C’était comme s’il vivait une perpétuelle érection et il n’en pouvait plus. Il devait absolument s’éloigner de cette caverne, et des plaisirs féminins des occupantes des lieux. Il lui fallait trouver une excuse pour vivre ailleurs un moment. Il n’était pas encore prêt pour un voyage, mais il se sentait capable de se construire une cabane en rondins, non loin de la grotte.
Thorn en parlerait à la guérisseuse. Il avait été beaucoup plus proche de Glynis que de sa compagne. La soigneuse et lui ne se quittaient d’ailleurs pas au début de ses soins. S’il aimait beaucoup Tara, il lui était plus facile d’aborder certains sujets avec la jolie rousse.
La grande Ouroukos paraissait furieuse. Son regard s’était assombri et la soigneuse savait parfaitement ce que cela signifiait.
À son tour, la jolie rousse parut s’enflammer.
Glynis avait lancé sa dernière phrase d’une traite et sans respirer.
Thorn avait travaillé une journée entière à éliminer les éclats de bois, causés par l’arrachement du tronc de sa base. Le but étant de faire de la souche un siège acceptable. Le chêne, roi incontesté du promontoire, avait dominé la vallée depuis bien des cycles de saisons. Puis la foudre avait frappé l’arbre vénérable. D’ici, la vue était imprenable. Thorn avait appris de Glynis qu’elle et sa compagne aimaient beaucoup venir passer de longs moments sur le promontoire.
Assises sur leur souche, les deux femmes se disputaient pour la première fois depuis qu’elles se connaissaient. Ce n’était pas un simple mouvement d’humeur de l’une ou de l’autre, comme elles en avaient parfois connu. Cette fois, la jalousie et la colère de l’une étaient bien réelles, et l’incompréhension de l’autre la poussait à en découdre.
La chasseresse parut s’affaisser sur elle-même.
Tara secoua la tête et se décala, comme si brusquement, elle ne supportait plus le corps chaud de sa compagne contre elle.
L’Ouroukos s’était levée d’un mouvement lent, et la Tallak l’avait attrapée par une main avant de quitter son siège improvisé. Puis, elle avait serré l’avant-bras de la chasseresse des deux mains.
Tara était prête à forcer sa compagne à lui lâcher le bras, quand elle comprit que la guérisseuse était sur le point de pleurer. Elle semblait réellement prête à mettre sa menace à exécution.
Les derniers mots de la jolie rousse s’étaient noyés dans un sanglot.
Thorn en était toujours à débiter le gigantesque chêne à l’aide d’une nouvelle hache, qu’il avait confectionné pour la chasseresse. Cette dernière s’était plutôt bien débrouillée, mais les outils qu’elle avait fabriqués étaient rudimentaires. Pour les armes, Tara s’était montrée plus douée, mais il ferait beaucoup mieux. Il avait appris tant de choses durant ses voyages.
Thorn était encore convalescent et se fatiguait vite. Il était encore tôt, mais il devait se reposer un moment. Allongé contre le tronc qu’il débitait lentement en bûches, avant de les entreposer pour le séchage, il entendit les voix des femmes. Les deux compagnes venaient très souvent se poser un moment, avant de préparer le repas de la mi-journée pour l’une et le relevage de ses pièges pour l’autre.
Le chasseur espérait que Glynis ne reviendrait pas sur sa décision. Et bien sûr, qu’elle réussisse à convaincre Tara. Il aurait tôt fait de se construire une hutte bien à lui, assez éloignée de la caverne pour ne pas être une gêne pour ses sauveuses. Et lui, pourrait enfin dormir tranquille et sans avoir le sexe dur et tendu presque en permanence.
Tout à ses pensées, il n’avait pas cherché à entendre la conversation des deux femmes. Maintenant, il devait se montrer avant que l’une ou l’autre ne finisse par se rendre compte de sa présence. Il avait accompagné l’Ouroukos à la chasse et s’était très vite aperçu qu’elle était plus douée que lui. Il était pourtant bon chasseur, mais il semblait que rien n’échappait à cette femme. S’il était découvert, ce serait par Tara.
Thorn s’apprêtait à se lever quand un éclat de voix l’arrêta dans son mouvement. Un instant plus tard, le voyageur comprenait que la grande Ouroukos paraissait nerveuse. Puis, il comprit que les deux femmes fonçaient vers une dispute. Un affrontement verbal dont il était la cause. Il était trop tard pour qu’il sorte de derrière les taillis où il avait travaillé. Son arrivée en pleine dispute ne pourrait qu’envenimer les choses. Il laissa ses réflexions de côté et se décida à étudier sa situation. S’il agissait avec patience et prudence, il pouvait reculer en restant contre l’énorme chêne couché sur le sol. La chasseresse n’était certainement plus en état de le voir ou de l’entendre. Quitter l’endroit au plus vite était le mieux qu’il puisse faire. Les femmes ne devaient pas savoir qu’il avait assisté à leur dispute.
Le voyageur avait murmuré sa phrase, les coudes au sol, amorçant son départ en retenant son souffle.
Un soudain silence pesant interrompit le chasseur dans ses reptations.
La guérisseuse avait pleuré un long moment, debout et immobile, face à une Tara toute aussi statufiée. Les mains de Glynis serraient le bras de l’Ouroukos à lui faire mal et, par instants, la chasseresse sentait les ongles de sa compagne sur sa peau. Puis, son chagrin calmé, la soigneuse se rasseyait, entraînant sa compagne en lui agrippant une main.
La belle Tallak en avait terminé de son récit. Elle avait longuement détaillé les demandes de Thorn, et s’était expliquée sur ses propres idées. Sa main serrait très fort celle de la chasseresse pour tenter d’atténuer ses propos. Enfin, Glynis demandait à celle qu’elle aimait de rester calme, et de dire ce qu’elle pensait, de ses idées et de ses envies.
La grande brune était restée un long moment plongée dans un silence angoissant pour la guérisseuse. Tara paraissait s’être calmée, mais restait silencieuse et comme plongée dans ses pensées.
Un lourd soupir de l’Ouroukos, suivi de son regard pesant, firent frissonner la jolie rousse.
La chasseresse inspira profondément l’air sec de cette journée très chaude.
Glynis ne pensait pas que sa compagne puisse un jour la frapper, mais quand Tara leva la main vers son visage, cette triste idée l’effleura. Puis, elle n’en crut pas ses yeux. La grande main de la guerrière caressait sa joue encore humide de larmes.
La voix étranglée de la soigneuse fit se pencher en avant la guerrière. C’était un nouveau sanglot. Les lèvres brûlantes de Tara essuyèrent une nouvelle larme.
Tout en s’embrassant avec une passion dévorante, les deux femmes s’étaient mises entièrement nues. Si la grande brune n’avait été que douceur, la jolie rousse s’était déchaînée. Glynis avait joui très vite sous les caresses et les tendres baisers de sa chérie.
Après un petit moment passé à reprendre son souffle, alors que Tara continuait à l’embrasser, la guérisseuse s’était transformée en tornade. Allongée dans l’herbe, le corps sous celui de la soigneuse, l’Ouroukos était en nage. Le dos sur une herbe sèche, la malheureuse chasseresse finissait par demander grâce plusieurs fois, avant de supplier sa compagne de la laisser tranquille.
Glynis ne s’était pas arrêté de parler un instant. La rousse détaillait ce qu’elle faisait, demandait à sa chérie de lui donner ses impressions et ce qu’elle désirait. Tara, elle, n’avait fait que geindre tout le temps que Glynis s’occupait d’elle. Et quand elle ne gémissait pas, elle criait. La jolie rousse lui avait tout fait. Tara avait succombé à trois orgasmes consécutifs. La bouche de Glynis mangeait son intimité trempée, deux de ses doigts fouillaient hardiment son petit orifice, et son autre main pinçait les pointes de ses seins à tour de rôle.
Déjà épuisée, la belle Ouroukos criait encore quelques instants plus tard. Sa compagne l’avait disposée à quatre pattes au pied de la souche, et avait collé sa chatte béante et coulante sur sa bouche. Puis, penchée en avant, elle caressait les seins lourds, et étiraient les épais tétons de la chasseresse.
La guerrière cria encore, tandis que les claquements secs des mains de Glynis sur son cul bousculaient le calme du promontoire.
La guérisseuse leva ses yeux verts sur le visage de sa compagne.
L’Ouroukos laissa filer une grimace de dépit.
Glynis embrassa sa chérie avec tendresse.
Ces aveux excitants avoués, la discussion prit un tour plus sérieux sous la conduite de la guérisseuse. Toutes deux n’avaient jamais connu d’hommes. Elles étaient vierges. Elles connaîtraient un mâle pour la première fois. Glynis espérait bien qu’elles sauraient en profiter. Ensuite, Thorn partirait à la rencontre du clan des cascades.
La Tallak soupira et se lova contre la grande brune.
Les femmes étaient enfin parties et après un moment, le chasseur blessé laissa filer un grand soupir de soulagement. Il bougea et ne put réprimer une grimace de douleur. Tout son corps était ankylosé. Thorn ne savait pas combien de temps avaient duré les ébats du couple, mais durant toute cette longue période, il n’avait plus osé bouger. Il avait été comme ces sculptures de pierre, qu’il avait vues très loin au Nord. Il n’avait même plus respiré normalement, retenant sa respiration quand l’excitation des deux amoureuses s’apaisait. Ensuite, les deux femmes calmées, elles avaient parlé d’une voix plus posée, et il n’avait plus rien entendu de leurs échanges.
À aucun moment, Thorn n’avait tenté d’épier les ébats du couple. C’était trop risqué d’une part, et il avait trop d’estime pour ces filles pour les trahir de cette façon.
Le voyageur avait fait doucement bouger ses bras et ses jambes tout le temps qu’il avait murmuré ses paroles. Il retint un rire, se contentant de sourire. Il avait vu tant de choses. Dans certaines tribus, les amours se partageaient entre tous. D’autres peuplades abritaient des trios. C’était relativement courant. Mais pas un instant il ne songea à être l’heureux élu de ces deux femmes. Ces deux-là s’aimaient trop. Glynis reculerait dans son audacieuse tentative au dernier moment. Et ce ne serait certainement pas la chasseresse qui l’encouragerait à changer d’avis.
Une fois debout, Thorn quitta les taillis pour descendre du promontoire. Le sentier qu’il empruntait se frayait péniblement un chemin à travers les broussailles. Il avait été tracé par des animaux, certainement des sangliers, et les femmes ne devaient pas connaître ce chemin.
Tout en marchant, le chasseur porta la main à son collier. Ses doigts forts touchèrent chacune des cinq griffes reliées par un lacet de cuir. Elles représentaient cinq qualités et préceptes qu’il essayait de suivre. La générosité, le courage, la ténacité, la loyauté et la sagesse. Pour être honnête avec lui-même, il devait reconnaître qu’il devrait s’appliquer à suivre ces règles tant qu’il resterait dans la vallée. Ces deux femmes l’avaient sauvé d’une mort certaine. Thorn caressa de l’index la griffe de tigre à dents de sabre dédiée à la ténacité.
Le voyageur sourit et se décida à accélérer le pas. Il croyait se souvenir avoir promis à la guérisseuse de l’aider à la préparation de son fameux ragoût de lièvre.
Une chose était sûre, la grande Ouroukos semblait avoir oublié sa rancune et sa jalousie envers lui. Elle n’avait pas beaucoup parlé en rentrant de la tournée de ses pièges, mais lui avait souri quand il l’avait félicitée pour ses prises. Glynis avait embrassé sa compagne sur les lèvres, avant de lui prendre la grande besace gonflée de gibier. La chasseresse avait rapporté trois grosses pintades, deux perdrix et deux lièvres.
Un peu plus tard, la belle brune se contentait d’écouter le voyageur et Glynis. Leur discussion portait sur les différentes manières de réduire des fractures et de fabriquer des attelles.
Assis devant la grotte, ils dégustaient le ragoût de lièvre. Très vite, une autre conversation occupait le chasseur et la guérisseuse.
Glynis paraissait passionnée par les explications du chasseur blond.
Thorn hocha la tête et resta un moment silencieux.
C’était Glynis, qui, après le repas, avait proposé de venir à la rivière. Il y avait un long chemin à parcourir, mais l’endroit valait la peine. Sur la route, elle ferait de la cueillette, et Tara pourrait peut-être faire vrombir sa fronde ou décocher ses flèches. Thorn trouverait certainement tout ce qu’il lui manquait. Le sentier suivait une petite falaise un moment, et la cueilleuse avait vu des pierres noires. Une fois au bord de l’eau, le voyageur pourrait leur montrer comment peindre.
Glynis et Tala contemplaient le mammouth d’un air mitigé. Thorn lisait dans leurs yeux de l’admiration pour son œuvre, c’était certain. Mais les deux femmes paraissaient incrédules quant à l’existence d’une telle créature. C’était la taille du pachyderme qui les faisait douter. Le chasseur avait peint son mammouth sur une pierre plate, puis il avait tenté d’expliquer la taille réelle de l’animal, son poids, et la particularité des fameuses défenses.
Un compliment de la belle Ouroukos valait bien les efforts qu’il avait prodigués. Glynis s’était peut-être montrée plus convaincante qu’il ne l’avait pensé.
La chasseresse avait levé ses yeux noirs vers le ciel.
La guérisseuse laissa échapper un petit rire joyeux.
Thorn avait vu un nombre incalculable de femmes dans leurs nudités. C’était naturel, et personne ou presque n’éprouvait de pudeur, ou de timidité en se montrant nu. Le voyageur n’aurait pas risqué grand-chose en affirmant que les deux femmes qui partageaient sa vie, depuis maintenant plus d’une saison, étaient les plus belles de toutes. Il n’avait fait que les deviner nues, les nuits dans la caverne. Cependant, il les avait observées assez longtemps, les matins et les soirs, quand elles faisaient leurs ablutions sous la cascade.
Tara était entrée dans l’eau la première, et Thorn décida une bonne fois pour toutes que la grande Ouroukos lui plaisait un peu plus que la jolie guérisseuse. Glynis avait pour lui, plus de charme que sa compagne. Son visage était plus délicat, ses cheveux rouges la rendaient très attirante. Jusqu’ici, il préférait la soigneuse. Mais Tara, si elle était belle, avait un corps superbe. Elle était la femme et Glynis était la jeune fille. Pourtant, il avait appris de la guérisseuse qu’elles avaient sensiblement le même âge.
Le chasseur, tout à ses réflexions, s’engouffrait dans la rivière quand son regard croisa celui de la belle brune. Les lueurs orangées du crépuscule arrosaient la plaine et faisaient miroiter l’eau calme où la baigneuse était debout.
Thorn était certain que le visage de Tara avait viré au pourpre. Glynis et lui se connaissaient bien maintenant. Ils parlaient beaucoup et très souvent. La rousse était d’un naturel enjoué et aimait plaisanter. Le blessé avait passé beaucoup moins de temps avec la chasseresse. Il la voyait souvent plaisanter et rire avec la soigneuse, mais il ne se souvenait pas que cela se soit passé entre eux. Elle avait paru de bonne compagnie toute la journée. Après tout, pourquoi ne pas se lancer une bonne fois pour toutes.
Le sourire de Thorn fit soupirer la guerrière.
Debout dans la rivière, Tara s’aspergea la tête comme pour éviter d’en dire plus. L’eau clapotait sous ses superbes seins et le voyageur ne pouvait pas s’empêcher de les regarder.
Tara avait repris la conversation d’elle-même et le chasseur en était surpris.
Le sourire de l’Ouroukos fit se hausser les sourcils blonds.
Le rire de Thorn résonna dans l’air.
Après ses paroles et un autre sourire que le voyageur jugea un brin ironique, la baigneuse se détourna et d’un mouvement souple, s’enfonça dans l’eau.
Les lapins avaient fait long feu, dévorés avec appétit par les deux femmes et leur protégé. Les carottes, laissées dans la braise, avaient accompagné agréablement le gibier tué par la chasseresse.
Tout en mangeant, Thorn avait narré une chasse aux mammouths à laquelle il avait participé. Il était évident que son histoire ne passionnait pas Glynis, mais le voyageur s’était rendu compte qu’elle s’amusait du comportement de sa chérie. Tara était passionnée par le récit, et il était clair qu’elle vivait littéralement cette chasse, qu’elle ne connaissait pas. Elle approuvait certains passages, grimaçait quand cela ne se passait pas comme elle le souhaitait, et ses yeux ne quittaient pas le visage du conteur.
Thorn venait de s’assoupir quand des frôlements et un léger rire le sortirent de sa torpeur.
La belle Ouroukos avait répondu au baiser du voyageur et s’était laissé déshabiller, aidant le chasseur à lui retirer ses braies en peaux de loup. Une fois le couple nu, elle avait frissonné sous le regard de Glynis, allongée à ses côtés. Quand Thorn s’était positionné, Tara avait pris la main de la soigneuse, puis quand l’homme bougea sur elle, la chasseresse ferma les yeux en poussant un léger gémissement.
Un moment plus tard, après avoir ondulé des hanches et haleté à en perdre le souffle, elle lâchait un petit cri rauque, et la guérisseuse se collait contre sa chérie.
Thorn se décolla du corps déjà en sueur et la soigneuse observa les mouvements du chasseur. Il accéléra ses coups de reins et aussitôt, Tara parut suffoquer. Les claquements des hanches se percutant doucement ne troublèrent pas le calme de la nuit très longtemps. La guerrière parut subitement se crisper et son grand corps se décolla de l’herbe. L’espace d’un instant, la guérisseuse pensa que sa compagne allait renverser son partenaire. Puis, la belle brune gémissait longuement, tandis que son dos retrouvait le sol.
Si les choses s’étaient faites plus naturellement entre Tara et Thorn, ce fut un peu plus compliqué pour Glynis. Le chasseur blond l’avait embrassée et la soigneuse ne paraissait pas très réceptive à cette démonstration. Quand l’homme lui embrassa un sein, elle le repoussa doucement sans un mot. Comme subitement désemparé, Thorn resta immobile, affalé aux côtés de la guérisseuse. Le regard sur Tara lui fit constater qu’elle était aussi surprise qu’il l’était lui-même.
Les yeux verts de la Tallak se fondirent dans le noir de ceux de sa compagne.
Le regard jusqu’ici sérieux de l’Ouroukos devint amusé et elle répéta ses dernières paroles.
La chasseresse bougea lentement et tout en s’approchant du visage de sa compagne pour l’embrasser, sa main trouva celle du voyageur.
Le rire de Tara résonna dans la pénombre et la voix douce de Glynis le coupa net.
Les lèvres de la grande Ouroukos clouèrent le bec à la soigneuse et Thorn enjamba son corps.
Tara retint son rire pour ne pas gâcher ce moment précieux. Thorn venait de pénétrer sa compagne, qui n’avait même pas bronché, alors qu’elle-même avait éprouvé une légère douleur. Et là, à peine le membre du voyageur dans le ventre, elle jouissait en hurlant presque.
La guérisseuse, allongée entre sa compagne et le chasseur, gigota un petit moment avant de se positionner sur le côté. Le visage sur l’épaule de Tara, elle soupira et souhaita une bonne nuit à ses voisins.
L’Ouroukos dégagea doucement son épaule, et la Tallak, surprise, releva son joli visage.
La soigneuse s’était redressée et s’était tournée vers son premier amant.
La jolie rousse jeta un regard surpris sur sa compagne, puis se rallongea contre son nouvel amant.
Quand elles l’avaient pris en bouche, Thorn réalisait que Tara et Glynis pratiquaient une fellation pour la première fois. Les deux femmes suçaient leur amant, ensemble. Thorn avait déjà connu le plaisir de l’amour avec deux partenaires, mais très vite, il découvrait une autre facette de la personnalité de ces deux maîtresses. Et surtout de sa guérisseuse. Tout en partageant son membre avec la chasseresse, Glynis ne cessait de parler.
La rousse léchait doucement ses lourds testicules gonflés, tandis que la brune titillait son gland de sa langue. L’Ouroukos avait vite compris que cette caresse faisait beaucoup d’effet au chasseur.
Tout d’abord, la chasseresse s’était montrée comme timide. Elle hésitait dans sa façon de l’embrasser ou de caresser son corps. Là encore, la brune se montrait plus timorée que sa compagne, et il avait failli jouir entre ses lèvres, à peine l’avait-elle avalé. Finalement, elle devint plus audacieuse et elle aussi se laissa aller à donner ses impressions.
Une nouvelle fois, Thorn s’étonna de la décontraction et des initiatives de la guérisseuse. C’était-elle qui avait demandé à Tara si leur homme pouvait jouir dans sa bouche. La belle brune avait accepté, et la soigneuse s’était appliquée à le sucer et le branler plus rapidement.
Les mots de la Tallak firent aussitôt jouir le chasseur.
Tolar était le chasseur le plus expérimenté, comme le guerrier le plus fort. Il dominait les autres Zallas d’une demi-tête, était plus large d’épaules et beaucoup plus musculeux que les hommes du clan. Tous, hommes ou femmes, craignaient ses flambées de colère et de rage.
Sa chevelure, brune comme la terre, était tressée en une natte épaisse qui lui tombait sur ses reins. Ses yeux bleus contrastaient avec son teint très mat. Son visage aux traits rudes n’était pas déplaisant, mais allait de pair avec son caractère. Tolar, s’il était impressionnant, avait l’humeur le plus souvent trop sombre pour qu’on l’apprécie vraiment. Il adorait faire peur et aimait la violence. Il avait d’ailleurs violé plusieurs femmes qui se refusaient à lui. Chez les Zallas, cet acte restait très rare, mais n’était pas un crime. D’ailleurs, le guerrier s’en moquait.
Tolar fulminait. Il avait passé près d’une saison entière à explorer la vallée. D’abord, il avait suivi le grand chasseur aux cheveux étranges. Celui-là même qui lui avait volé Lila, le soir de la fête des feuilles jaunes.
Aujourd’hui, il était revenu pour faire son compte-rendu au conseil des sages. Moro, le chef du clan refusait de prendre la vallée pour le clan. De plus, il avait décidé de cesser ses attaques contre les faibles tallak. Il avait pris d’autres décisions.
Les Zallas n’occuperaient pas cette vallée. Pas plus qu’ils ne lanceraient un raid sur le clan des cascades. Le peuple zallas allait se rendre puissant par d’autres manières. Lui, Moro, avait longuement parlé avec le voyageur aux cheveux jaunes. L’homme avait beaucoup voyagé. Il avait rencontré bien des populations, des faibles et des fortes. Il avait compris très vite pourquoi certains clans étaient puissants. Quand on cultivait les terres et que l’on soignait du bétail et des volailles, on ne perdait plus son temps en longues chasses incessantes. On n’avait plus la faim au ventre. On avait du temps pour le troc, et la fabrication de toutes sortes d’objets à échanger. C’était cela le secret de la puissance.
Tolar avait insulté le chef Moro, avait craché au pied du conseil des sages et s’était détourné, hurlant que les Zallas n’étaient plus que des pleutres et des bouffeurs de poules.
Quelques jours plus tard, Tolar avait rassemblé neuf guerriers. Des jeunes sans expérience des combats, mais courageux et convaincus des doutes de leur nouveau chef. Ils ne voulaient pas devenir des bouffeurs de poules. Les paroles fortes de Tolar étaient justes.
Tolar lança un hurlement guttural aussitôt repris par les autres.
Cette fois, le hurlement de Tolar fut suivi avec plus encore de conviction.
Les rires et les cris des chasseurs firent sourire leur chef.
À aucun moment, le grand guerrier ne mentionna la présence du voyageur aux cheveux jaunes. Il avait décidé de le tuer lui-même.
Tolar et ses guerriers avaient quitté le territoire des Zallas. Le petit groupe avait entrepris la traversée des montagnes, et Zuru, un jeune chasseur, presque aussi grand que son chef, avait tué un puma. Le fauve venait de débusquer un daim et la proie fraîchement tuée était une véritable aubaine. Hormis quelques provisions et des outres d’eau, les déserteurs n’avaient rien emmené avec eux. Le chef Moro leur avait coupé les vivres.
Tolar savait qu’il lui faudrait deux jours et deux nuits pour franchir les monts. Ensuite, ce serait deux autres jours de marche à travers l’immense forêt. La petite escouade était rapide, mais le grand guerrier rongeait son frein. Depuis qu’il avait imaginé son plan, il était pressé de le mettre à exécution.
Pendant les haltes, des images des deux femmes hantaient son esprit. Il avait du mal à trouver le sommeil. Chaque moment d’inactivité lui apportait des fantasmes qui l’excitaient et le laissaient en pleine érection. Le chef devait alors s’isoler pour se masturber. Il regrettait déjà d’avoir été trop rapide à offrir la belle chasseresse ouroukos à l’un de ses hommes. Ce serait certainement Zuru qui gagnerait la femme et la baiserait. Tolar devait trouver un moyen de revenir sur sa promesse sans vexer les autres. Il ne voulait pas de rébellion, mais il prendrait les deux garces et les garderait pour lui seul. Après son rapport, la vieille Kalla, membre des anciens du conseil, lui avait confié que cette guérisseuse aux cheveux de feu était une Zallas. Une fille enlevée par les Tallak alors qu’elle était encore une enfant.
Tolar éjacula en éclaboussant l’humus de plusieurs jets de sa jouissance. Il s’était vu couché entre les deux femmes qui suçaient sa grosse bite à tour de rôle. Il lui fallait ces femelles. En premier lieu, il lui faudrait trouver rapidement le voyageur aux cheveux jaunes. Le tuer seul, serait sa première victoire en tant que chef. Ce serait également le moyen de hausser son statut de dominant. Ce fait d’armes lui permettrait de revendiquer la salope ouroukos, en plus de la guérisseuse.
Le petit groupe de Zallas avait quitté la forêt au crépuscule et s’était arrêté à la lisière des arbres.
Une meute de loups observait le groupe de chasseurs qui avançaient rapidement en direction du Sud.
Deux hommes avaient traqué un daim un moment et l’avaient abattu de leurs flèches. Tolar avait félicité Atta et Bouto et les avait laissé dépecer leur prise. Ils avaient de la viande pour le soir et le lendemain. C’était un bon début. Le grand Zallas était persuadé que les esprits guerriers soutenaient ses décisions.
Tolar s’était une nouvelle fois soulagé en s’imaginant entre les bras de ses femmes. Plus il se rapprochait de ses proies, plus l’envie de baiser ses conquêtes se faisait forte. La possession de ces filles devenait une véritable obsession. Il était resté à l’écart des autres. Ses hommes étaient partis chercher du bois sec et des brindilles dans le petit bosquet de hêtres qu’ils avaient dépassé peu avant. Tolar mordit dans la portion de gibier qu’il avait en main.
Un grand feu illuminait le camp et le chef zallas se demandait si un feu de camp était une bonne idée. Les femelles risquaient de les repérer. Elles ne pourraient rien tenter contre eux, mais il était possible qu’elles s’effarouchent de par leur présence, et quittent la vallée.
Les chances que cela arrive étaient néanmoins très faibles. Il devait pourtant y réfléchir.
Les Zallas exploraient la vallée. Le petit groupe avançait avec prudence, et leurs déplacements prenaient beaucoup de temps. Déjà, les jeunes chasseurs, trop inexpérimentés, devenaient impatients. Tolar s’en était rendu compte et leurs comportements le rendaient furieux. Plusieurs fois, le chef s’en était pris sans raison particulière à l’un ou l’autre de ses hommes.
Tolar avait pris une décision. Il prendrait tout le temps qu’il lui faudrait. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Il ne pouvait se permettre de perdre l’une ou l’autre des deux femelles. La grande Ouroukos se battrait, c’était certain. Elle ne se laisserait pas prendre vivante. Il avait très souvent espionné la salope aux cheveux noirs. C’était une guerrière. La fille aux cheveux rouges, elle, pourrait paniquer et s’enfuir. Cette garce n’avait aucun courage et ne savait pas se défendre. Elle risquait néanmoins de se tuer dans sa panique. Une chute mortelle dans une fuite. Ou elle pourrait finir dans la panse de loups, ou sous la patte d’un ours. Cette fille était une guérisseuse expérimentée. Il l’avait vu soigner Cheveux Jaunes. Elle était plus importante que la grande chasseresse.
Lui, Tolar, ne devait pas perdre des yeux les deux amantes.
Chez les Zallas, deux couples de femmes étaient tolérés par le conseil des anciens. Tolar détestait ces femelles qui préféraient les cueilleuses aux chasseurs.
Même ce Thorn pourrait s’avérer dangereux. Graves blessures ou non, il avait vu Cheveux Jaunes lancer quelques sagaies et décocher quelques flèches. Le chasseur était excellent dans ces exercices. Blessé, il pouvait néanmoins dresser un guet-apens.
Ils avaient suivi la rive du torrent qui longeait la falaise. Il y avait d’anciennes traces. Des êtres humains avaient bivouaqué sur cette rive. Qui d’autres que les femmes auraient pu venir ici ?
Zuru, la sagaie droite, jeta un coup d’œil sur le grand chasseur. Il semblait d’humeur sombre et passablement énervé.
Réveillée alors que l’aube était à peine levée, la chasseresse était partie en quête d’une proie. Elle mourait de faim. Personne n’avait pensé que les deux lapins ne les nourrissaient que pour un repas. La veille, dans un amas de taillis profond et long d’une cinquantaine de pas, elle avait entendu les glougloutements caractéristiques de plusieurs dindes sauvages. Certainement toute une famille. Pas un instant, elle ne s’inquiétait de rentrer bredouille. Par contre, le temps de préparer la dinde et de la manger, il serait déjà temps de prendre la route pour rentrer.
La grande Ouroukos avait senti le fumet de poissons qui cuisaient, bien avant de retrouver les abords de la berge. Elle regardait les deux grosses carpes, prêtes à être consommées.
Les carpes avalées, chacun s’était occupé de sa corvée. Glynis et Tara étaient parties chercher du bois. Elles essaieraient de trouver quelques champignons de saison chaude, des girolles ou des cèpes. Thorn plumait la volaille, regrettant de ne pas avoir d’eau très chaude. Cela fait, il la viderait. Il avait mis le bois sec qui restait dans le cercle de pierre. Il faudrait beaucoup de braises. La dinde était un gros morceau.
L’énorme dinde cuisait tranquillement et les deux femmes s’étaient jetées sur leur amant en riant.
La soigneuse n’avait pas terminé sa phrase, qu’elle passait sa courte tunique de castor par-dessus sa tête. Les cuisses largement écartées, le buisson roux de son ventre brillant sous le feu du soleil, la guérisseuse s’offrait sans la moindre pudeur.
Tara, les yeux sur la petite fente déjà ouverte, se débarrassa de sa veste de loup.
Debout et surplombant le couple, la grande brune se tortilla pour s’extraire de ses braies.
Les filles ne pouvaient pas savoir que leur premier amant devait déployer des trésors de patience, comme s’armer d’une endurance exceptionnelle, pour réussir le tour de force de les satisfaire. La première, Glynis avait gémi en poussant sa chatte sur la bouche de Thorn. Ce dernier avait laissé la soigneuse savourer son orgasme puis il avait doucement tiré sur les longues mèches de jais. La belle brune le branlait et suçait son membre avec gourmandise.
Sa langue écrasant doucement le clitoris dur et épais de sa partenaire, le chasseur soupira quand les lèvres sensuelles de la guérisseuse s’emparèrent de son membre.
La chasseresse laissa filer un râle et sa grande main crocha dans les cheveux jaunes.
Thorn avait failli jouir dans la bouche de la jolie rousse quand elle avait parlé de son sexe. Heureusement, Tara jouissait à cet instant précis et il trouvait la force de repousser la suceuse avec douceur.
Remise de son orgasme, la grande Ouroukos parut se délecter du membre tendu. Elle suçait presque avidement le voyageur prêt à exploser. Tara haletait sous les doigts de sa chérie qui prenaient sa grotte trempée.
Thorn ne s’était pas rendu compte du manège de Glynis. Quand il comprit que la douce guérisseuse doigtait sa compagne tout en se masturbant, il lâcha un râle rocailleux et explosa, inondant la bouche de la chasseresse. Tara, peut-être surexcitée d’avaler cette liqueur pour la première fois, gémit longuement, ses lèvres soudées à la bite érigée, puis, un autre orgasme la fit se tordre au-dessus de son amant. La Tallak poussa alors un petit cri aigu et ses doigts accélérèrent leur danse sur son petit bouton.
Une unique fois, la chasseresse et Thorn firent l’amour sans Glynis. Un matin, l’Ouroukos s’était montrée très excitée. Tara en avait oublié sa compagne partie pour une cueillette.
Un peu plus tard dans l’après-midi, l’homme blond avait songé aux fessées que la grande guerrière infligeait à sa timide compagne. Sous une avance à peine déguisée de la chasseresse pour faire l’amour, il la fessait copieusement, avant de la sodomiser sans douceur.
Les initiatives de Thorn avaient fait crier plusieurs fois la belle brune, avant qu’elle ne s’affale en gémissant sous son amant. Après un court moment, Tara balbutiait que les claques sur son cul, et le membre qui le prenait la mettaient dans tous ses états.
Puis, elle hurlait qu’elle jouissait.
Le soir même, nerveuse et anxieuse, l’Ouroukos avouait tout à la Tallak.
Ce qui, d’une certaine manière, n’arriva pas. Les deux femmes étaient toujours ensemble, mais plusieurs fois, Thorn dut se contenter uniquement de la rousse, ou de la brune, pour l’amour.
Un soir qu’il prenait Glynis, Tara ayant dédaigné leur couche, il comprit qu’assise sur des peaux de daims, à quelques pas seulement, la belle brune se caressait en le regardant. Quand la guérisseuse se cambra dans un orgasme puissant, la chasseresse lui sourit et se laissa emporter par le plaisir.
Ces trois derniers jours, ils n’avaient pas cessé d’interrompre de temps à autre leurs activités pour faire l’amour.
La première fois que Thorn ne répondit pas à ses espérances, Glynis ne s’en inquiéta pas. D’autres refus la firent réfléchir et finalement, les doutes qu’elle éprouvait la firent aller faire front à ce qui la chagrinait. Après avoir insisté pour être baisée, Glynis était prête à bouder, quand le chasseur lui répondit qu’elle devrait attendre le soir. C’est Tara, qui, proche d’éclater de rire, avait dû intervenir, poussant gentiment son amant au-dehors de la grotte.
Un après-midi, alors qu’ils étaient partis pour une grande cueillette, Tara se montrait demandeuse de câlins. La grande brune, décidément très excitée, monopolisa l’attention, s’agenouillant au-dessus de sa maîtresse pour se faire manger, puis se positionnant ensuite à quatre pattes pour sucer son amant.
Deux longs orgasmes plus tard, Tara, le corps en nage, n’en pouvait plus. Thorn avait rendu les armes bien avant et se laissait embrasser encore et encore tout en caressant ses seins fermes et lourds.
C’est ce jour-là que le voyageur découvrait une situation étonnante. La première claque fut instantanément suivie d’un cri de Tara qui le fit presque sursauter. Un peu plus tard, totalement soumise à la timide guérisseuse, la grande guerrière était fessée, et obéissait à sa maîtresse, se pliant à ses quatre volontés. Puis, encouragée par Glynis, elle avouait qu’elle était excitée d’être fessée devant le chasseur. Après ses aveux, Tara jouissait encore, la bouche sur le plus petit des orifices de sa compagne.
Thorn ne se remettait pas de sa surprise. Depuis tout ce temps, il avait imaginé que la puissante chasseresse était celle qui aimait dominer sa gentille guérisseuse.
De jour comme de nuit, Thorn était sollicité. Quand il arrivait que le chasseur n’en puisse plus, les deux femmes se faisaient l’amour. Il était rare que leur amant ne finisse pas par les rejoindre.
Tara s’était levée un peu après l’aube. Les premières lueurs orangées dansaient dans une légère brume. Il avait plu toute la nuit. Tara avait fait chauffer de l’eau dans la grande peau suspendue au-dessus du foyer. Trois perdreaux et une bécasse, accompagnés d’une poignée de girolles, réchauffaient sur une pierre plate posée sur les braises. Comme chaque matin, elle avait faim. Thorn mangeait maintenant autant qu’elle, et il faudrait garder à l’esprit qu’il y avait une bouche de plus à nourrir.
L’Ouroukos s’interrompit en découvrant sa compagne occupée à caresser doucement le sexe de Thorn. Bien qu’il ne semblait pas réveillé, leur amant bandait. La veille, ils avaient fait l’amour une partie de la nuit. Décidément, elles devenaient aussi insatiables l’une que l’autre.
Les deux femmes avaient parlé à voix basse, mais le voyageur aux cheveux de paille poussa un soupir. Puis, sa main puissante alla se poser sur les chevelures rousse et noire qui se mêlaient.
La jolie Tallak s’était contentée de bouillon et d’un petit morceau de bécasse. Le chasseur et l’Ouroukos, eux, s’étaient partagé les volailles et les champignons.
Le voyageur était resté un long moment silencieux, puis il avait levé les yeux vers les deux visages sérieux et attentifs tournés vers lui. La confection d’armes et d’outils était la base même de la survie. Surtout pour deux femmes seules, isolées de tout, et loin d’une aide possible en cas de besoin.
Le chasseur s’interrompit un instant et se passa une main dans ses cheveux jaunes.
Tara, comme à l’ordinaire, réagissait la première. Après un petit regard sur la jolie rousse restée immobile et attentive, elle sourit.
Tolar et son groupe de chasseurs avaient longtemps marché dans la grande vallée. Une immensité paisible et tranquille. Les chasseurs ne comprenaient pas les décisions du conseil et du chef Moro. Ces lieux étaient riches en gibier, peuplés d’arbres innombrables et de nombreux points d’eau. Il y avait des sources claires et fraîches, des ruisseaux, une longue rivière sinueuse, et même un torrent au cours d’eau tumultueux. Ces prairies et ces plaines n’appartenaient à personne.
Bientôt, grâce à leur nouveau chef, cette vallée si prometteuse devrait leur apporter une belle vie.
Ils n’étaient plus très loin de la caverne à la cascade, quand Tolar avait ordonné une halte. Le grand guerrier zallas savait que le moment de la décision était venu. Il était temps de prendre ce qu’il était venu chercher. Enlever les femmes était son premier but. Puis il tuerait Cheveux Jaunes. C’était la manière de procéder qui lui posait un problème. Devrait-il agir seul ? C’était très risqué. Avec Zuru, son plan avait beaucoup plus de chances de réussir.
Le chef du groupe de chasseurs allait expliquer son plan à ses hommes, quand des voix encore éloignées se firent entendre.
Tolar avait parlé juste assez fort pour être entendu des jeunes guerriers qui l’entouraient.
Maintenant, il ne pouvait plus éloigner les autres et rester seul avec Zuru. Son idée avait été de tuer son bras droit et d’expliquer que c’était Cheveux Jaunes le responsable. Ensuite, il reviendrait sur sa promesse d’octroyer la chasseresse à l’un d’eux. Le meilleur de ses chasseurs était mort. Il devait réfléchir à qui mériterait un tel honneur. Cette partie de son plan était fichue. Les voix se rapprochaient.
Le chef zallas connaissait parfaitement les alentours de la caverne des femmes. Il était resté dans cette vallée plus d’une saison et avait passé énormément de temps à observer les deux seules habitantes de cet immense territoire.
Les deux femmes et leur amant avaient passé la nuit sagement. Les filles étaient fatiguées et le chasseur ne valait guère mieux.
Tara avait chassé tout du long de la route et ces affûts incessants étaient épuisants. La concentration, l’attention permanente aux bruits et aux odeurs, l’œil constamment aux aguets, toute cette tension était usante pour les nerfs.
Glynis avait fait une récolte de plantes médicinales, cueilli des champignons et ramassé quantité de racines. Elle avait bougé sans cesse, allant d’un côté ou d’un autre, se baissant pour ramasser des trouvailles sans arrêt. À l’heure de la pause, noisettes, glands, groseilles et mûres emplissaient l’une de ses besaces.
Quant à Thorn, la longue marche avait suffi à presque l’épuiser. Son épaule était douloureuse et il s’était mis à traîner la jambe.
La soigneuse avait donc ordonné une halte, contre l’avis de ses compagnons. Mais la décision de la jolie rousse était sans appel.
Glynis, guérisseuse et cueilleuse, aimait également travailler le bois. Depuis qu’elle vivait avec sa compagne, elle avait confectionné assez de plats et de gobelets, pour pouvoir recevoir tout le clan des cascades. Timbales de tisane de menthe sauvage et de mûres en main, les voyageurs discutaient de leurs futures occupations. Ils seraient sur le site de silex avant que le soleil ne soit à son zénith.
La douce voix de Glynis interrompit le conteur. Thorn captivait toujours son auditoire.
La belle Ouroukos resta un instant comme attentive à chercher ses mots.
La belle Tallak n’était plus d’humeur joviale et sa bouche sensuelle s’était pincée.
Un mauvais souvenir trop proche, qui brusquement figeait les sourires de la grande chasseresse et du voyageur.
Thorn savait énormément de choses et ses connaissances étaient vastes et variées. Il n’était peut-être qu’un chasseur et un simple voyageur, mais il était bon de l’avoir à ses côtés. C’était un véritable bienfait sur cette terre de le connaître.
La grande chasseresse se moquait gentiment d’un homme qui était devenu un ami agréable et un amant exceptionnel. Ce faisant, elle détendait un moment qui était devenu subitement pesant. La guérisseuse ne plaisantait jamais avec la vie et la mort.
Thorn paraissait devenu très sérieux et un pâle sourire accompagnait ses paroles. Tara caressa une joue tiède et sourit à son tour.
Un long moment de silence avait cédé la place aux palabres et la guérisseuse avait poussé un profond soupir après avoir vidé sa coupe de tisane.
Thorn fixait la guérisseuse d’un air mitigé. Son regard était un mélange de surprise et d’admiration.
Tara, elle, avait montré à Thorn une arme qu’elle avait fabriquée elle-même. Il commençait à peine à marcher et la puissante chasseresse l’avait accompagné dans une courte promenade
Seule dans son immense vallée isolée des peuples, la chasseresse ouroukos avait créé une arme, imaginée par son seul esprit. Elle lui avait même donné un nom. Décidément, ces deux femmes étaient étonnantes. Belles et intelligentes, elles se suffisaient à elles-mêmes. Elles étaient un exemple de vie.
Les trois voyageurs avançaient au rythme imposé par la guérisseuse. Cette dernière tenait à préserver son protégé d’une éventuelle blessure due à une trop grande fatigue.
Ni Glynis, ni même Thorn n’avaient eu le temps de réagir. La grande chasseresse, arc bandé, flèche prête à être décochée, fixait d’épais buissons d’aubépines.
La guérisseuse, atterrée, semblait enfin comprendre.
Toute son attention fixée sur l’inconnu qui se redressait lentement de derrière l’abri où il cachait, Tara était prête à tuer. Cela ne l’empêcha pas d’apercevoir Thorn du coin de l’œil qui, sagaie redressée devant lui, était déjà proche des aubépines. L’étranger était sans armes ou il les avait laissées sur le sol. Un jeune chasseur qui paraissait au bord de la panique.
La chasseresse resta stoïque malgré sa surprise. Le Chasseur aux cheveux blonds avait frappé l’inconnu au visage de son poing. Un seul coup avait suffi pour que l’autre s’écroule sur la terre sèche. Malgré ses blessures pas véritablement guéries, Thorn restait un combattant farouche et un puissant guerrier.
La guérisseuse et la chasseresse s’étaient approchées des buissons. Glynis paraissait très nerveuse et la frayeur se lisait dans ses yeux verts.
Le regard vert d’eau de la douce Glynis s’était comme éclairé d’une nouvelle lueur. On aurait pu penser que la lance de Tara avait chassé sa peur.
La voix basse et grave de Thorn fit tressaillir la soigneuse. La grande Ouroukos, elle, avait déjà ses yeux sombres braqués sur l’orée du bois de cèdres.
Les Zallas avaient suivi un petit moment les trois voyageurs. C’est là que le chef du groupe commettait sa première erreur. Il avait envoyé un éclaireur pour espionner ses proies. Mura, un chasseur prometteur s’était proposé et Zuru semblait d’accord pour que ce soit lui qui parte en avant.
Les autres avaient suivi leur chef à travers bois, chacun s’efforçant à être prudent et le plus silencieux possible.
Tolar était partagé entre une légère euphorie et une certaine appréhension. Il jubilait par avance, tout en gardant ses doutes pour lui. Là-bas, derrière cette forêt, ce prétentieux de Cheveux Jaunes rejoindrait le territoire des ombres. Le voyageur serait le premier être humain qu’il tuerait. Tolar avait chassé et tué tous les prédateurs possibles, mais jamais encore il n’avait abattu un homme. Il en rêvait depuis son adolescence. Ensuite, après son combat victorieux, deux belles femelles prendraient sa queue dans leurs ventres. Il baiserait cette garce d’Ouroukos et la jolie rouquine. Il prendrait ses deux femelles ! Il les baiserait toutes deux, devant ses guerriers.
Oui, cette journée serait belle.
Ils arrivaient en courant à toutes jambes. Ils débouchaient comme des esprits mauvais de la futaie de cèdres. Un grand et puissant guerrier allait en tête d’un petit groupe de chasseurs. Une natte épaisse couleur de terre dansait sur son épaule dans sa course.
Tara avait déjà analysé la situation. Il n’y aurait aucun discours de bienvenue. Ces gens étaient là pour tuer. Celui qui devait être le chef avait décoché une flèche tout en se ruant sur eux. Une flèche qui avait frôlé la guérisseuse.
À ses côtés, Thorn avait planté sa sagaie dans la poitrine du chasseur toujours évanoui. Il avait semblé à l’Ouroukos que l’homme avait laissé filer un râle.
Les paroles du voyageur résonnaient encore à ses oreilles, que Thorn se précipitait vers le grand Zallas. Il courait droit vers l’assaillant, empêchant désormais l’Ouroukos de prendre son agresseur pour cible.
Tara frémit en entendant le rugissement de rage du grand chasseur zallas qui se jetait sur Thorn.
L’homme blond avait laissé l’autre le bousculer. Thorn connaissait son adversaire. Tout le monde, dans le clan qu’il avait visité, connaissait le fameux Tolar. Le Zallas était très puissant mais également trop sûr de lui. Moro ne l’appréciait pas, malgré ses qualités de chasseur. Tolar se considérait comme un guerrier alors qu’il n’avait jamais tué un combattant. Moro, lui, était un vrai guerrier. Il avait tué son homme. Tout comme Cheveux Jaunes, avait affronté un bon nombre de véritables guerriers.
Tolar avait toujours son arc en main quand le premier coup de coutelas lui ouvrait le ventre.
Le voyageur se décala du corps serré contre lui, frappant une nouvelle fois de son poignard, le torse que l’autre ne pouvait protéger. Les mains crispées sur le grand arc, le Zallas laissa échapper un gémissement lourd. Le sang de Tolar avait jailli, éclaboussant la main et le coutelas du grand chasseur blond.
Tout en prononçant ses mots, Thorn comprit qu’il n’aurait pas de réponse. Les yeux bleus de son adversaire vaincu se révulsaient déjà.
Tara, tétanisée et soumise à une tension nerveuse extrême, poussa un cri de soulagement en voyant le grand corps du Zallas s’affaisser contre celui de Thorn. C’était terminé. L’esprit mauvais retournait chez lui…
Un cri guttural retentit et un autre tueur décochait une flèche. Le jeune guerrier s’élançait ensuite vers sa victime et Thorn ne put éviter sa charge furieuse. Les deux hommes s’étaient écroulés au sol et la chasseresse poussa un gémissement de frayeur en découvrant la flèche logée dans le ventre de son ami. Une nouvelle fois, une vague de soulagement la bouscula quand le voyageur se redressa lentement. Encore, le lourd coutelas de Thorn avait trouvé un but. L’homme blond était blessé. C’était certainement une blessure importante. L’Ouroukos allait se précipiter vers lui pour lui apporter son aide, quand une lourde sagaie venue de nulle part se fichait dans le dos du grand chasseur blond avec un bruit sourd.
Tara avait hurlé le nom de son ami. Elle resta comme statufiée, alors que le jeune Zallas enfonçait sa sagaie entre les larges épaules de Thorn.
Un autre cri sauvage fit bouger la grande brune. Celui qui avait hurlé, lui adressa la parole en avançant vers elle.
Le Zallas avait parlé avec un accent lourd et rocailleux. Puis, il courait vers l’Ouroukos, hurlant et lançant d’autres mots qu’elle ne cherchait pas à comprendre.
Sa flèche volait encore vers celui qui avait tué son seul ami, que l’archère songeait qu’elle affrontait un être humain pour la première fois. Tuer l’un de ceux qui marchent debout était toujours difficile. C’est ce que disaient les anciens. Tara regarda son adversaire lâcher sa sagaie et s’effondrer en pleine course, une flèche plantée dans la poitrine. Elle ne ressentit rien d’autre qu’un certain soulagement.
L’image de Glynis s’imposa à son esprit, en même temps qu’un bruit de course la faisait se tourner dans la direction opposée. Tara ne s’étonna pas de constater qu’une nouvelle flèche était encochée et son arc déjà relevé. Une nouvelle fois, la chasseresse observa un guerrier zallas s’écrouler sur le sol recouvert d’humus. Du sang écarlate éclaboussa les jaunes et les orange des feuilles, qui elles aussi, étaient venues mourir sur la terre.
Une course effrénée avait amené la chasseresse droit vers une petite clairière. Un endroit qu’elle connaissait parfaitement, mais que celui qui la poursuivait ne devait pas connaître. Une zone herbeuse, parsemée de fleurs des champs, où quelques grands chênes vivaient tranquillement leurs vies végétales. Des arbres aux troncs larges, épais et solides.
Encore une fois, il s’agissait d’un jeune homme. Un chasseur sans grande expérience. Le Zallas était passé en courant à quelques pas du chêne derrière lequel sa proie se cachait. Après quoi, la proie devenait chasseresse. Le pauvre bougre gisait sur l’herbe, le nez dans les petites fleurs blanches qui tapissaient la petite prairie.
Les bolas avaient fauché les chevilles de l’homme qui s’était étalé sur le sol herbeux avec un cri rauque. Tara n’avait même pas couru pour le rattraper. Son fin coutelas de pierre grisâtre perçait la gorge du malheureux, avant de la trancher.
L’étrange pensée qu’aujourd’hui, elle était devenue une véritable guerrière, troublait la chasseresse. Personne de son clan n’aurait à en douter si un jour, les Ouroukos apprenaient ce qui s’était passé non loin d’un petit bois de cèdres.
La belle brune avançait sans la moindre précaution, pressée et trop nerveuse pour garder la tête froide. Elle ne cherchait plus à se cacher. Elle avait parfaitement conscience que d’autres ennemis étaient proches, mais peu lui importait. Elle devait retrouver sa compagne et la protéger. Après quoi, elles devaient quitter la vallée au plus vite. C’était cela, ou la mort assurée. Maintenant, Tara marchait à travers d’autres cèdres. Cette fois, ce n’était plus une forêt de taillis mais une grande futaie peuplée d’arbres puissants.
Plongée dans le chagrin provoqué par la mort de Thorn, obnubilée par sa quête, affreusement inquiète de la disparition de Glynis, Tara n’avait rien vu venir.
Affalée sur l’humus, la guerrière ouroukos fixait son agresseur sans tenter de se relever. Il était bien trop tard pour ça, trop tard pour se défendre. Il était trop tard pour tout. Il était seulement temps de mourir. Thorn était mort, et elle-même allait rejoindre les ombres. Sa chère Glynis était peut-être déjà auprès de la toute mère. Ou elle y serait bientôt.
Son adversaire l’avait attaquée par-derrière et l’avait jetée au sol d’une puissante bourrade dans le dos. Maintenant, il la dominait, sagaie brandie d’une main. Il tenait sa lance baissée et pointée vers sa poitrine, sa main libre tendue vers elle. Étrangement, son attitude paraissait plus défensive qu’agressive. Le Zallas ne cessait pas de parler, mais la chasseresse ne comprenait pas un mot de ses propos.
Le ciel lui serait tombé sur la tête, que Tara n’aurait pas été plus effarée. Le jeune chasseur s’était d’abord tétanisé, puis son visage s’était crispé, avant que ses traits avenants ne se tordent en une affreuse grimace. Enfin, le chasseur zallas s’était doucement affaissé, laissant apparaître le corps nu de la guérisseuse, debout derrière lui.
Sans rien ajouter, Glynis força sur sa lance, enfonçant toute la longueur de la pointe de silex dans le dos du chasseur.
Après ces quelques paroles, la guérisseuse s’agenouillait auprès de sa compagne.
La grande Ouroukos n’acheva pas sa phrase, prenant doucement la main de sa compagne dans les siennes.
La malheureuse Glynis avait poussé un pitoyable gémissement avant d’éclater en sanglots.
Glynis, brusquement attendrie, s’amusa à observer sa compagne. La grande et puissante guerrière ouroukos grognait comme un puma en colère, frottant son visage contre le petit ventre de l’enfant.
Âgé de deux printemps, le petit garçon de Glynis riait à gorge déployée, ses petites mains accrochées aux longues mèches de jais de Tara.
Un nouvel éclat de rire enfantin troua le silence qui régnait dans la petite hutte que les deux femmes occupaient depuis leur arrivée.
La chasseresse, le petit garçon blotti contre sa poitrine, resta un long moment silencieuse.
Le peuple des cascades vaquait à ses occupations journalières.
Demain, un groupe de guerriers partirait pour la vallée. Ils accompagneraient les deux femmes venues trouver refuge aux cavernes.
Le conseil avait parlé longuement. Tara était l’une des leurs et Glynis méritait toute leur considération. Cependant, elles désiraient quitter le clan des cascades pour retourner vivre dans leur vallée.
Le départ de Tara ne dérangeait pas réellement les anciens. Cette femme étant restée la même femelle ombrageuse qu’avant son exil, elle partait mais serait la fondatrice et le chef d’un nouveau clan. Tout le monde était gagnant. Cette décision avait fait rire la belle Ouroukos. Tara s’était esclaffée, clamant que si les anciens n’étaient pas plus sages que d’autres, ils étaient néanmoins aussi rusés que retors.
Les Ouroukos auraient préféré garder Glynis avec eux. Tout le clan appréciait celle qui avait été une Tallak. Aujourd’hui, Glynis était devenue ouroukos. Une femme et son enfant était un don de la toute mère. Cette jeune femme aurait peut-être d’autres enfants. C’était aussi une guérisseuse accomplie, la meilleure qu’ils connaissaient. Son départ serait une lourde perte.
De plus, six couples et leurs enfants, trois jeunes guerriers, et trois veuves vivant seules, accompagneraient la chasseresse et la guérisseuse. Tous voulaient s’installer avec elles dans la vallée.
Une fois les voyageurs en sécurité, les guerriers ouroukos qui les auraient escortés, iraient visiter les Zallas. Ils seraient une délégation du plus important des clans ouroukos. Ils rencontreraient leur conseil. Ces gens avaient des comptes à rendre. Ils avaient attaqué une femme du clan des cascades, et tué un étranger qui ne leur avait pas fait ombrage. Cette visite serait une déclaration de paix ou de guerre.
Tara, chasseresse, chef du peuple de la vallée, la plus expérimentée des guerrières du clan des cascades, conduirait les meilleurs chasseurs du clan.
Ensuite, tout dépendrait des réponses que cette délégation obtiendrait du chef Moro.
1. ↑ * Arme de jet comprenant plusieurs masses sphériques réunies par des liens, destinées à capturer les animaux en entravant leurs pattes.
https://i.postimg.cc/15QZCs4n/rahan.jpg
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rahan
http://www.rahan.org/mobile/index.html
Écrire cette longue histoire m’a beaucoup plu. Glynis et Tara m’ont beaucoup plu. Ouais bon, Thorn aussi a été un personnage que j’ai aimé faire vivre. Je n’ai pourtant pas été très gentille avec lui. Cet ours d’abord, et cette mort cruelle… Mais une mort héroïque ! Un héros n’a pas la vie de monsieur tout le monde, non ?
Puis j’ai eu cette soudaine idée pour clore ma petite série. Je ne suis qu’une petite scribouillarde sans prétention. Glynis, est une guérisseuse ordinaire, personnage née de mon humble plume informatique. Alors une héroïne à moi, qui donnerait vie à une telle légende, et ce dans un récit érotique…
Était-ce bien raisonnable ? N’était-ce pas irrévérencieux ?
Qui ne connaît pas Rahan ?
Personnellement, si je savais qui était le beau sauvage blond, je n’avais rien lu de ses aventures farouches. Aujourd’hui, c’est fait. Ma compagne avait aimé un bon nombre des BD et me promettait qu’elle dénouerait les cordons de sa bourse, si je n’étais pas conquise par le beau chasseur aux cheveux de feu. Malheureusement pour mon compte bancaire, j’ai vraiment adoré. J’ai totalement craqué. Je suis devenue une admiratrice (et non pas une FAN évaporée) de ces bandes dessinées au charme un peu désuet. Et bien sûr, ma douce et tendre s’est goinfrée gratuitement des âges farouches. Mais qu’est-ce que vous voulez, c’est ma chérie quoi…
https://www.fnac.com/a1339399/Rahan-Coffret-22-volumes-Rahan-l-integrale-Andre-Cheret
Le prix… J’ai commandé le tout premier album. Je suis tombée sous le charme. J’ai donc acheté la collection complète. Vous vous direz peut-être que je n’aime pas faire les choses à moitié, et que c’est aussi le prix à payer pour me faire déculpabiliser de ma petite audace.
En réalité, je suis tombée raide idiote devant les planches de monsieur Chéret. J’ai été conquise par l’imagination de monsieur Lecureux.
La découverte de cette plante, la saponaire, et Rahan invente le savon.
Cette petite histoire, parmi tant d’autres, m’est restée gravée à l’esprit. Rahan n’est pas un héros sans peur, toujours prêt à se jeter dans les ennuis, ou un bagarreur sans intelligence. Il est beaucoup plus que cela. Il aide constamment « ceux qui marchent debout ». C’est également un innovateur et un explorateur intelligent. Ses créateurs faisaient passer de petits messages dans chacune des aventures de Rahan.
Cette série a été publiée le 11/04/2023. En quatre mois de recherches, j’avais découvert des offres d’occasion pour cette collection. Des ruptures de stock sur quelques plates-formes de ventes en lignes, comme chez des éditeurs. Rahan a donc toujours son public.
Ce récit, « La fin du voyage », je le termine aujourd’hui. Je sais que les lecteurs l’attendaient. Ils ne doivent plus vraiment y croire.
Je ne peux que souhaiter une longue et heureuse vie au fils de Glynis. Avec ses deux mamans, il sera peut-être le précurseur d’une ère moins farouche. Pour un temps que j’espère très long. Il est vrai qu’aujourd’hui nous parlons de « guerres propres ». Cependant, vous vous doutez bien que jamais je ne me permettrai de faire vivre les aventures de ce petit Rahan. D’autres histoires de Glynis et Tara, pourquoi pas… Il devait bien y avoir de vieilles dames pour garder les enfants du clan, et leur raconter des histoires. Un peu comme les crèches d’aujourd’hui, en beaucoup plus convivial. J’aime y croire. Alors mes chasseresse et guérisseuse pourraient peut-être…
J’ai remercié des créateurs (malheureusement décédés) alors je vais également en profiter pour remercier d’autres personnes.
Celles et ceux qui me lisent. Vous, les lecteurs de Revebebe.
Je n’aurais jamais pensé dire ça un jour.
Et encore moins l’écrire.