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Temps de lecture estimé : 17 mn
25/05/25
Présentation:  Troisième et dernière partie de Pandora’s Family ! J’espère que vous jugerez que le voyage a valu le coup...
Résumé:  Bernina, Vadim et les autres sont prêts : il est désormais l’heure de devenir riches, ou de mourir.
Critères:  #aventure #sciencefiction fh gros(ses) grosseins groscul
Auteur : Plastica            Envoi mini-message

Série : Pandora's Family

Chapitre 03 / 03
Partie 3 : Le Braquage

Résumé des épisodes précédents :

Bernina, une ogresse drak aussi plantureuse que puissante, a rejoint l’équipage du Pandora, un vaisseau spatial dirigé par Vadim.

Ensemble, ils se préparent à braquer un entrepôt stellaire particulièrement protégé…





Chapitre 11

À l’abordage



Le Pandora se posa avec un grondement sourd, ses moteurs crachant une dernière bouffée de fumée avant de s’éteindre, à l’ombre d’un cratère silencieux. À travers le hublot crasseux du cockpit, Vadim scrutait le paysage : un rocher désert, craquelé, oublié des cartes galactiques, son ciel noir piqueté d’étoiles glaciales. Les coordonnées, arrachées à un informateur véreux pour plusieurs milliers de crédits, avaient intérêt à valoir le coup… Ce caillou anonyme abritait leur ticket pour la liberté : des tonnes de JaX, la drogue des riches, planquées dans une forteresse appartenant à une société-écran de la JIU.

Le criminel serra les dents, son armure de cuir et de titane grinçant sur ses muscles. Ce braquage, c’était plus qu’un gros coup : c’était une promesse à son équipage.

Dans le sas, l’équipe était prête, digne d’un équipage de pirates sortis d’une légende pulp. Karla, ses plaques cybernétiques luisant sous les néons du vaisseau, vérifiait son fusil à plasma, ses yeux bioniques scintillant d’une précision mortelle. Tika, combinaison légère alourdie par un kit de piratage, triturait nerveusement un scanner, ses cheveux en bataille frôlant ses lunettes. Et Bernina… Bon sang, Bernina. Sa silhouette massive dominait l’espace, l’armure forgée par Tika épousant ses courbes inhumaines. Les bonnets d’acier contenaient à peine ses seins, et son postérieur, moulé par le métal, semblait capable d’écraser un crâne. Sa queue écailleuse balayait le sol, impatiente.

Vadim chassa l’image de leur dernière nuit – ses cuisses l’enserrant, sa cyprine gluante massant son sexe – et se força à respirer. Ce n’était pas le moment.

Le Pandora tombait en ruine, ses soudures lâchaient, ses moteurs hoquetaient… Ça faisait trop longtemps qu’il trimballait ses amis à travers la galaxie, de petits coups minables en casses foireux. Milo, calé dans son cockpit, méritait mieux qu’un tas de ferraille. Tika, orpheline des sables, avait droit à un avenir. Karla, et les fantômes dans ses yeux, devaient connaître la paix. Et Bernina… Bernina méritait ces étoiles qu’elle découvrait à peine.



L’écoutille s’ouvrit, et ils sprintèrent dans le cratère, leurs bottes soulevant des nuages de poussière.

Au loin, la forteresse apparaissait déjà : une pyramide de béton noir, ses contours tranchants éclairés par des néons rouges qui pulsaient comme un cœur mécanique. La porte blindée, un mur d’acier de trois mètres, se dressait, défiant quiconque d’approcher. Vadim sentit son pouls accélérer. Des pirates, oui : voilà ce qu’ils étaient. Pas des voleurs, pas des hors-la-loi. Des pirates, libres, unis, voguant sur un océan qui leur appartenait de droit.

Bernina courait à sa gauche, chaque foulée comme un séisme. Son armure grinçait, ses seins et ses fesses rebondissant à chaque pas, comme si l’acier peinait à contenir sa puissance. Vadim, malgré lui, sentit son sang s’échauffer. Excitante et terrifiante, pensa-t-il, un sourire idiot aux lèvres. Il n’avait jamais rencontré quelqu’un comme elle – une tempête gainée de métal, capable de l’enflammer d’un regard et de pulvériser un mur d’un doigt. Il détourna les yeux, se maudissant pour cette distraction.

Tika, à sa droite, haletait, ses lunettes glissant sur son nez. Elle n’était pas une guerrière, mais elle était essentielle à la mission. Vadim et Karla la flanquaient, boucliers humains, tandis qu’elle serrait son scanner, stressée. Elle capta le regard du criminel glissant vers Bernina, et ricana, sa voix tremblante mais malicieuse :



Vadim étouffa un rire.



Tika haussa les épaules, son scanner bipant alors qu’elle cherchait des fréquences ennemies.

Soudain, Karla leva une main, son fusil à plasma déjà dressé.



Trois engins patrouilleurs, sphères hérissées de lasers, surgirent d’un cratère, leurs faisceaux balayant le sol. Sans ralentir, Karla pressa la détente. Trois tirs, trois explosions. Les drones s’écrasèrent en gerbes d’étincelles, leurs carcasses fumantes jonchant la rocaille. Vadim siffla, admiratif.



Elle ricana, continuant sa course.



Mais l’instant de triomphe fut bref. Une alarme stridente déchira l’air, un hurlement mécanique résonnant dans la forteresse. Les néons rouges s’intensifièrent, baignant la pyramide d’une lueur sanglante. Vadim jura, son blaster déjà prêt.



Karla pivota, ses genoux accélérant avec un ronflement de moteur. Elle cria, un éclat de défi dans la voix :



Bernina rugit. Son marteau massif calé sur l’épaule, elle sprinta vers la porte blindée, sa queue écailleuse fouettant l’air, ses cornes dépassant, menaçantes, de son casque intégral. Vadim, blaster levé, couvrait ses arrières, Tika serrée contre lui. Au loin, des bruits de jetpacks grondaient, annonçant des gardes.

La porte défiait Bernina. Mais elle, leur tank, leur tempête, chargeait sans hésiter. Vadim sourit, avec un mélange de peur et de fierté.

Des pirates, oui… Et ils allaient prendre tout ce qu’il leur revenait.




Chapitre 12

Bernina fracasser porte



Bernina chargea tel un bélier, ses bottes métalliques martelant le sol poussiéreux de l’astéroïde. La porte blindée luisait sous les néons rouges de la pyramide, comme un défi à sa force. Les mots de Karla – « Berny, c’est l’heure que tu montres de quoi t’es capable, ma grosse ! » – résonnaient dans son crâne, carburant plus puissant que le JaX.

Son marteau s’abattit avec un CLANG qui fit trembler le cratère.

L’acier ploya, des fissures zébrant sa surface, mais la porte tint bon, moqueuse.

À l’intérieur de son armure, Bernina suffoquait. La chaleur de son corps drak, prisonnière des plaques d’acier, transformait l’habitacle en fournaise. La sueur coulait sur sa peau épaisse, traçant des ruisseaux brûlants entre ses seins qui tressautaient à chaque coup, son marteau heurtant encore l’acier avec un choc sourd. Ses fesses, comprimées, frémissaient sous l’effort, muscles bandés comme des câbles de vaisseau. Chaque swing de son arme envoyait des ondes dans son corps, ballet de puissance et de chair confiné dans ce sarcophage de métal.

Encore un coup. CLANG. La porte gémit, mais ne céda pas. Bernina haletait. Un doute, froid comme le vide spatial, s’insinua. Bernina forte, mais porte plus forte ? Les images de son passé – rejetée par son clan, traitée de monstre, abandonnée dans le désert – lui nouèrent les entrailles. L’équipage, sa nouvelle famille, comptait sur elle. Vadim, avec son joli sourire et ses yeux qui la trouvaient belle. Karla, qui l’appelait « ma grosse » avec affection. Tika, fragile mais brave. Milo et ses blagues qu’elle ne comprenait jamais.

Si elle échouait, ils tomberaient. Bernina pas laisser tomber famille.



La voix de Vadim perça le vacarme de l’alarme stridente. Il était là, blaster au poing, protégeant Tika qui se recroquevillait derrière un rocher, son scanner tremblant dans ses mains. Karla, à quelques mètres, ajustait son fusil à plasma. Elle cria, elle aussi :



Un son grave vibra dans la poitrine de Bernina. Leurs mots étaient des flammes ravivant sa rage. Elle n’était pas un monstre. Elle était leur monstre. Elle serra son marteau, ses biceps gonflés, et frappa encore. CLANG. L’acier hurla, une plaque se tordant.

Mais l’ennemi ne lui laissait pas de répit. Un vrombissement déchira l’air : cinq gardes en jetpacks, armures légères scintillant sous les néons, surgissaient de la pyramide. Leurs fusils à plasma crachaient déjà des rayons bleutés, creusant des sillons fumants dans le sol. L’un d’eux cria un ordre, pointant Bernina.



Karla riposta la première, ses yeux bioniques verrouillant les propulseurs des jetpacks. Deux tirs précis, deux explosions. Les gardes s’écrasèrent. Vadim esquiva un rayon, roula au sol, et tira, touchant un troisième homme au torse.



Bernina ignora les tirs, un rayon frôlant son armure, noircissant l’acier. Un garde plongea vers elle, trop confiant. Elle pivota, sa queue écailleuse fouetta l’air comme un câble d’acier, et elle l’envoya s’écraser contre le béton noir, son casque éclatant comme un œuf.



Mais la porte tenait toujours. Chaque coup drainait ses forces, ses muscles hurlant, la sueur trempant sa peau… Elle pensa à Vadim, à son toast au banquet, à Tika l’appelant « ma grande ». Ils croyaient en elle.

Avec un cri primal, Bernina leva son marteau, canalisant son amour pour ces humains.

Son corps vibra, et elle abattit l’arme.

CRASH.

L’acier explosa, la porte s’effondrant en un chaos de débris, révélant un couloir de béton noir baigné de néons clignotants. L’équipage hurla de triomphe, Vadim levant un poing.



Bernina sourit, sentant même ses joues rougir.

Mais le répit fut bref. Des alarmes hurlèrent à l’intérieur de la pyramide, stridentes, et un grondement de bottes résonna dans le couloir. Une horde de gardes, armures lourdes et fusils chargés, approchait, leurs ombres dansant sous les néons. Bernina, marteau prêt, se tourna vers Vadim, l’intérieur de son casque dégoulinant de sueur.





Chapitre 13

Hack



Tika s’accroupit dans le couloir de béton noir, ses genoux tremblant contre le sol jonché de débris métalliques. Les néons rouges clignotaient, projetant des ombres dansantes sur les murs où des écrans de sécurité à moitié brisés crachaient des alertes JIU, aussi froides que menaçantes : « Intrusion détectée. Neutralisation imminente. »

Son kit de piratage, un fouillis de câbles et d’écrans tactiles, était branché sur un terminal mural, l’interface luisant d’un bleu hostile. Ses lunettes glissaient sur son nez, embuées par la sueur et la peur. Faut ouvrir ces foutues portes, pensa-t-elle, ses doigts volant sur les touches. Le stock de JaX était là, quelque part dans ce bunker, mais les sécurités corpo – pare-feu adaptatifs, IA défensive – se refermaient déjà comme des pièges.



Un message moqueur clignota : « Accès refusé : JIU est là pour vous protéger. » Tika jura, sa voix aiguë noyée par le chaos environnant.



Autour d’elle, le combat faisait rage, un tourbillon de violence pure. Des tirs de plasma bleutés creusaient des cratères fumants dans le béton. Six gardes en armure lourde, leurs fusils crachant des rayons, chargeaient depuis l’extrémité du couloir. Leur chef, un colosse à la visière noire, aboyait des ordres :



Mais Bernina était là, tel un rempart vivant. Sa silhouette massive dominait le chaos, son armure à moitié arrachée par un tir plasma. Le bonnet gauche, déchiqueté, pendait en lambeaux, laissant un sein monumental libre de se balancer, luisant d’une sueur qui coulait en rigoles brillantes sur sa peau brune. Chaque mouvement – un swing de marteau, un coup de pied – faisait tressauter sa poitrine, projetant des gouttelettes qui scintillaient sous les néons.

Elle grogna, puis chargea un garde trop proche de Tika. D’un mouvement brutal, elle l’écrasa contre le mur, son marteau pulvérisant son armure dans une gerbe de chair et d’acier. Des gouttes de sang éclaboussèrent l’écran de Tika, brouillant l’interface.



Il esquiva un tir de plasma, son armure marquée d’une égratignure fumante à l’épaule. Il riposta, son blaster touchant un garde qui s’effondra en hurlant. Mais un autre rayon le frôla, et il grimaça, du sang perlant de sa joue.



Karla, à quelques mètres, était une machine de précision. Ses yeux bioniques verrouillèrent deux gardes, et ses tirs firent exploser leurs fusils, les envoyant au sol.



Un éclair électrique jaillit de l’arme de celui-ci, frôlant son bras cybernétique, mais elle tint bon, les dents serrées en une grimace de fureur.

Bernina pivota, sa queue écailleuse fouettant l’air. Un garde, visant Tika, leva son fusil. Trop lent. Bernina l’intercepta, son poing massif s’abattant sur son casque avant de l’enfoncer dans un craquement écœurant.



L’adolescente sentit son cœur s’emballer.



Le code JIU contre-attaquait, un virus adaptatif bloquant chaque commande. Tika, au bord de la panique, repéra une backdoor – une faille dans les protocoles secondaires.



L’écran clignota, les alertes s’éteignant une à une. Un clunk métallique résonna, et les portes du bunker, massives, s’ouvrirent dans un grondement, révélant un couloir menant au stock de JaX, ses caisses scintillant au loin.

Tika bondit, arrachant ses câbles.



Vadim, haletant, lui lança un sourire fier. Bernina, marteau prêt, grogna d’approbation. Karla rechargea son fusil, un rictus aux lèvres.

Mais une alarme plus grave, gutturale, retentit, faisant vibrer les murs. Des bruits mécaniques – des drones lourds, ou pire – grondaient au loin, et des ombres massives approchaient dans le couloir. Le chef des gardes se releva, son armure fumante.






Chapitre 14

Juste une pièce à changer



Karla se tenait à l’entrée de la réserve, dos à dos avec Bernina, les deux femmes formant un mur d’acier et de rage face à la tempête qui s’abattait.

Le couloir de béton noir, éclairé par la lumière sanglante des néons, empestait le plasma brûlé, la chair calcinée. Huit gardes JIU en armures renforcées avançaient en formation, leurs fusils prêts à tirer. Au-dessus, un drone lourd, sphère blindée hérissée de lance-missiles, grondait, ses optiques rouges verrouillant l’équipage. Karla ajusta son fusil à plasma, ses yeux bioniques zoomant sur le chef des gardes.



Derrière elle, Bernina rugit, son marteau s’abattant sur un garde trop audacieux.



Sa queue écailleuse faucha un autre garde, dont l’armure blindée craqua comme un fragile coquillage.

À l’intérieur de la réserve, une salle d’acier aux néons froids, Vadim et Tika s’affairaient. Des caisses métalliques débordaient de fioles de JaX, un liquide bleu lumineux scintillant comme des étoiles liquides. Tika remplissait déjà un sac d’une dizaine de kilos, ses mains tremblantes mais rapides.



Karla tira, un rayon perforant le torse d’un garde qui s’effondra. Ses implants vibraient, ses calculs de visée toujours aussi parfaits.

Mais le drone pivota, et un missile vrilla l’air. Elle plongea ; trop lentement.

L’explosion arracha son bras gauche, projetant des câbles et des éclats dans toutes les directions. Karla hurla, plus de rage que de douleur, et s’écrasa contre le mur, des étincelles jaillissant de son épaule.

Les câbles pendaient, inutiles, mais elle se releva, son regard d’acier fixé sur le drone. Juste une pièce à changer, pensa-t-elle, un rictus aux lèvres.

Un souvenir la frappa – Vadim, des années plus tôt, dans un atelier crasseux, l’aidant à accepter ses premiers implants après l’accident qui avait brisé son corps. « T’es pas une machine, Karla. T’es toujours ma partenaire… Ma sœur », avait-il dit, ses mains calleuses ajustant ses circuits.

Depuis, elle avait remplacé la moitié de son corps, chaque pièce un choix, une force. Ce bras ? Un bout de ferraille. Elle était plus que ça.



Bernina pivota, son marteau pulvérisant un garde contre le sol, une gerbe de sang éclaboussant son armure abîmée. À une main, Karla visa le drone, un tir précis faisant exploser son lance-missiles. L’engin s’écrasa, secouant le couloir, mais le chef des gardes chargea, son fusil crachant un rayon de plasma.

Bernina grogna, sa queue épaisse bloquant le tir visant Karla. Leurs regards se croisèrent.



Bernina grogna en retour, un son grave, protecteur.



Tika, essoufflée, trébucha, mais Vadim la rattrapa, son blaster couvrant leur retraite.

Karla rechargea, son bras unique tremblant mais précis.



Bernina ouvrit la voie, son marteau dégageant un chemin dans les débris. L’équipage sprinta dans un couloir étroit, les sacs de JaX cliquetant, leur lueur bleue éclairant leurs visages.

Un grondement secoua alors le sol. Des ombres massives – une escouade d’élite JIU, armures noires et fusils lourds – surgit au bout du couloir, ses rayons de plasma frôlant déjà l’équipage.





Chapitre 15

Sauvetage



Milo pianotait nerveusement sur les commandes de son fauteuil roulant customisé, un chef-d’œuvre de bricolage signé Tika : écrans tactiles incrustés, roues motorisées, et un joystick qui vibrait sous ses doigts. Le cockpit du Pandora sentait le métal chaud et l’huile rance, ses écrans crasseux projetant des images floues du cratère poussiéreux au-dehors. Les rochers déchiquetés de l’astéroïde se dressaient sous un ciel noir piqueté d’étoiles, et le vaisseau, planqué dans l’ombre, grinçait comme un vieux rafiot. Le Pandora était un tas de ferraille, mais c’était son tas de ferraille.



Pas de réponse, juste des crachotements. Il fronça les sourcils, ses yeux passant d’un écran à l’autre. Les caméras externes montraient l’entrée de la pyramide de béton noir, ses néons rouges clignotant comme un avertissement.

Puis, enfin, un mouvement : Bernina, en tête, sprintant hors du bâtiment, son armure à moitié arrachée. Son sein monumental, luisant de sueur, dansait à chaque foulée, ses cheveux noirs mouillés collant à son armure. Milo siffla, un sourire en coin.



Il garda cependant son érection pour plus tard. La radio crépita.



Derrière Bernina, Vadim traînait deux sacs de fioles de JaX, leur lueur bleue éclairant son visage crispé. Tika, essoufflée, portait un sac plus petit, trébuchant sous le poids. Karla fermait la marche, un bras en moins, mais son fusil à plasma toujours actif.

Puis ils apparurent : dix gardes JIU, armures noires luisant comme des scarabées, leurs fusils crachant des rayons qui creusaient le sol poussiéreux.



Les moteurs du Pandora rugirent, un hoquet de fumée s’échappant de la coque. Le vaisseau décolla, vacillant, et pivota vers l’équipage. Milo activa les canons externes, leurs faisceaux bleus fauchant trois gardes en une salve.



Vadim sprinta, Tika sur ses talons. Bernina couvrait l’arrière, et pulvérisa un garde supplémentaire, une gerbe de sang maculant son visage brun. Karla tira, abattant un autre soldat.



Mais les gardes ripostaient. Un tir frappa la coque du Pandora, et une alarme stridente retentissant dans le cockpit.

« Coque percée, risque de dépressurisation »clignota un écran.

Milo jura, éteignit cet écran à la con, et lança le vaisseau dans un slalom audacieux entre les rochers du cratère. Le Pandora zigzagua, esquivant les tirs, ses moteurs gémissant sous l’effort. Le vieux pilote aligna le canon principal sur le chef des gardes.



Un faisceau de plasma réduisit le militaire en cendres. Les gardes restants hésitèrent un instant, désorganisés.



Bernina bondit la première, ses cheveux volant derrière elle. Elle aida Vadim et Tika à grimper, essoufflés, Karla couvrant leur retraite avec un dernier tir. La rampe se referma dans un grincement, et Milo écrasa l’accélérateur. Le vaisseau décolla, ses moteurs hurlant tandis qu’il perçait déjà l’atmosphère artificielle de l’astéroïde.

Dans l’espace, le silence revint, seulement brisé par les halètements de l’équipage via la radio.



Son érection vint gonfler son entrejambe, comme une preuve de victoire.




Chapitre 16

Riches



La salle commune du Pandora vibrait d’une chaleur rare, baignée par la lueur bleue des fioles de JaX. Trois sacs ouverts trônaient sur la table centrale, débordants du liquide lumineux : cinquante kilos de drogue. L’équivalent de plusieurs centaines de milliers de crédits. La lumière dansait sur les visages fatigués mais rayonnants de l’équipage, leurs armures cabossées et leurs blessures oubliées dans l’euphorie. Les néons jaunâtres vacillaient, les murs griffés du vaisseau racontant des années de casses et de fuites… Mais ce soir, ils étaient riches.

Vadim se tenait au bout de la table, une bouteille de skrag dans une main, son blaster posé à côté. Ses yeux, cernés par l’épuisement, brillaient de fierté. Il leva la bouteille, sa voix rauque portant dans le brouhaha.



Il marqua une pause, son regard glissant vers elle, toujours engoncée dans son armure brisée, un tissu noué cachant son sein nu.



Bernina grogna, un sourire discret sur ses lèvres noires, ses cornes luisant sous les néons.

Tika éclata de rire, renversant un peu de skrag sur sa combinaison.



Karla leva son verre avec sa main valide.



L’équipage but, le skrag brûlant leurs gorges, scellant leur victoire.

Vadim sentit son cœur gonfler. Ils étaient sa famille, forgée dans le feu, le sang, et les blagues pourries. Son regard revint à Bernina, ses cheveux noirs encore humides de sueur, son odeur épicée le hantant, rappel de leurs nuits dans sa cabine.

Sans réfléchir, emporté par l’euphorie, il s’avança, saisit son visage entre ses mains, et l’embrassa. Un baiser profond, passionné, leurs lèvres s’entremêlant comme si le monde n’existait plus. Bernina grogna doucement, sa queue frôlant sa jambe.

Un sifflement brisa l’instant. Vadim se figea, réalisant qu’il était toujours au centre de la pièce, sous les regards de l’équipage. Ses joues s’empourprèrent.



Tika leva les yeux au ciel avec un sourire malicieux.



Elle mima un geste suggestif, faisant glousser Karla.



Milo, hilare, tapa sur son fauteuil.



Vadim cacha son visage, tandis que Bernina rugit un rire grave, sa main massive tapotant son épaule.



L’équipage éclata de rire, le skrag coulant de nouveau.

Puis le silence revint, et leurs regards convergèrent de nouveau vers le JaX. La lueur bleue semblait promettre plus qu’un tas de crédits : un avenir, un vrai. Vadim passa une main sur les fioles, leur froideur contrastant avec la chaleur de la pièce.



Tika hocha la tête, ses lunettes reflétant le JaX.



Milo ricana.



Karla, contemplant les fioles, se frotta le menton.



Vadim s’approcha du hublot. Les étoiles scintillaient, infinies, un horizon qu’ils pouvaient enfin viser. Il sentit Bernina derrière lui, sa présence massive, rassurante.

Sa famille était là, unie, prête à tout. Dealers, pirates, hors-la-loi – peu importait. Ils étaient libres.