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Temps de lecture estimé : 7 mn
07/06/25
Résumé:  Régine s’ennuie au travail à Pantin pendant que Jean-Paul se dore au soleil de l’Italie sous le ciel "Azzuro". Mais elle va prendre son train de rêve pour aller vers lui.
Critères:  #pastiche #confession #adultère #couple #fellation fh frousses extracon grosseins groscul vacances hotel vengeance fellation fdanus fsodo humour
Auteur : Jacquou            Envoi mini-message

Projet de groupe : Une chanson, une histoire
Azzuro

Nous sommes un couple bizarre, moi je travaille, lui ne fait rien. Enfin si : il se dore sur une plage « azzuro » de Toscane et drague les minettes pendant que je reste seule à Pantin à répondre aux questions des clients de la chaîne de jardinage où je suis employée avec ma veste verte. On vit ensemble depuis deux ans, mais il cumule les emplois d’intérim, ce qui lui permet de prendre des vacances quand bon lui semble, que je sois disponible ou pas. Quand je vois notre situation, je pense à la chanson de Régine et le pire, c’est que je m’appelle aussi Régine et lui se fait appeler Paolo, comme Paolo Conte, dont il est fan comme de l’Italie, alors qu’il s’appelle en fait Jean-Paul. J’ai quarante ans, un divorce déjà sur les bras et je me suis acoquiné avec ce type parce que j’aime les grands bruns à peau mate, genre latin lover. Et puis, il faut le dire, parce qu’il baise bien. Très bien même. J’enrage en pensant aux dégâts qu’il fait sur cette plage sous le ciel « azzuro ». Et le soir, dans mon lit, en me caressant, je me fabrique un TGV de rêve qui va vers lui. Mais le TGV me laisse en route et le lendemain matin, je reprends le chemin de mon magasin à Pantin où m’attend ma veste verte et mes clients stupidement ignares en jardinage.


Alors, il m’est venu en tête une idée aussi stupide : celle de le faire cocu. Mais avec qui ? Tous les voisins sont en vacances, les boutiques sont au repos. Reste le facteur qui me tend ses cartes postales que je ne déchire pas parce que les timbres sont italiens et je les garde pour Gérard, mon chef, qui fait collec. Il me les tend non pas sans dire un mot comme dans la chanson, mais en me baratinant et en me déshabillant des yeux. Il faut dire que, comme l’ancienne chanteuse, je suis plutôt enveloppée. « Tu es précédée de tes seins et ton arrière-train est la voiture-balai », dit finement Jean-Paul, pour se gausser de mes formes. Il plaisante moins au plumard quand il joue avec mes nichons et mon cul comme des instruments de musique. Et alors, c’est moi qui pousse le contre-ut, car je baise bruyamment, ce qui me pose quelques problèmes avec mes voisins de palier. Je passe pour une salope, mais je m’en contrefiche.


Donc, le facteur, seul mâle à portée dans Pantin désert. C’est un gars de mon âge, du genre trapu et poilu, pas du tout mon style d’homme. Mais faut ce qu’il faut. Je suis dans le besoin au bout de quelques jours de disette. Comme il n’est pas surmené en ce moment, il a accepté le café que je lui ai offert en pleine tournée. Je n’embauchais que l’après-midi, j’avais la matinée disponible. Je n’avais que mon peignoir de bain, car je sortais à peine de la douche. Les yeux lui sortaient de la tête en regardant le haut de mes seins que l’ouverture du peignoir découvrait largement. Il a évidemment compris que je voulais baiser et pendant que je lavais les tasses, il est venu derrière moi pour m’enlacer et empaumer mes seins. J’ai glissé une main dans mon dos vers sa braguette. Il bandait ferme.


Je me suis retournée, j’ai dégagé sa queue, trapue comme lui, et accroupie, je l’ai embouchée. « Ouvre la bouche, ferme les yeux, t’en fais donc pas pour si peu », chantait mon homonyme à crinière aussi rousse que la mienne (encore un point commun). Je l’ai si bien sucé qu’il a explosé contre ma glotte en cinq minutes, et j’ai tout craché dans l’évier.



Prends ça dans les dents, Jean-Paul. Pardon, Paolo.


Il a repris sa sacoche, m’a fait une bise et il est parti. Sans être venu entre mes cuisses dodues, ce qui m’a rendue encore plus frustrée qu’avant et en même temps coupable d’un semi-adultère. Sucer, c’est tromper ?


J’ai repris mon boulot l’esprit maussade à mon rayon habituel, celui des arbres nains, et notamment les oliviers, comme dans le dernier couplet de la chanson. Ils me passent devant les mirettes et j’imagine encore mon Jean-Paul comme un nabab au milieu de la végétation transalpine. Dehors, il pleuvait des cordes et je m’ennuyais dans les rayons vides de clients. J’espérais me faire draguer par un beau mec en déshérence comme moi, mais je n’avais comme interlocuteurs que de rares couples ou des vieux schnocks aux doigts verts. Alors, le soir, je suis allé voir Gérard et je lui ai demandé mon week-end bien que j’étais censée travailler. Vu que je l’abreuve en timbres italiens, il a accepté, visiblement à contrecœur, en me faisant promettre de rentrer dès le lundi suivant. Et j’ai dit oui. Il ne perdait pas grand-chose, vu le peu de clients.


J’ai vite réservé ma place dans mon « train de rêve qui va vers toi », en fait Jean-Paul, alias Paolo. J’ai voyagé de nuit pour ne pas perdre de temps. J’imaginais le trouver au lit avec une pute à cheveux noirs, dans cette résidence de vacances où j’ai débarqué au petit matin en taxi après m’être fait arnaquer, comme il se doit dans ce fichu pays. À la réception, la fille a fait une drôle de tête en me voyant, mais à force de « pronto », elle a fini par me donner le numéro de sa piaule.


La tête qu’il a faite en me voyant ! Il était en boxer, tout bronzé, les cheveux hirsutes.



Vide. Je l’avoue, j’étais soulagée.


J’ai filé vers la salle de bain pour prendre une douche, j’en avais grand besoin après le voyage. Je l’ai retrouvé une serviette nouée sur la tête et autour des seins. Par la fenêtre, je voyais le ciel « azzuro » et j’ai pensé brièvement à Pantin, à la pluie qu’il devait y tomber et à mon ennui dans les rayons. Il n’y avait pas de temps à perdre. Je lui ai littéralement sauté dessus. Je lui ai arraché son boxer et découvert la démarcation de sa peau suite au bronzage. Je lui ai taillé une pipe, mais cette fois, les yeux grands ouverts pour vérifier son expression. Ouvre la bouche, ouvre les yeux, tu verras ça ira mieux. « Un peu d’amour papier velours ». Comme ma bouche. Gainsbourg n’aurait pas dit mieux que dans la chanson qu’il a écrite pour Régine, « Les petits papiers », ma préférée.


Après, je l’ai chevauché comme un cow-boy sur un cheval de rodéo, sauf que ma monture était nettement moins mobile, en tout cas moins que moi. En tout cas, il bandait. Je me suis fait du bien. Laissez glisser papier glacé, les sentiments, papier collant (comme son sperme), ça impressionne, papier carbone (les voisins en entendant nos ébats). J’avais mal aux seins tellement je remuais. Il a voulu voir mon cul qu’il adore et je me suis retournée, un œil sur la fenêtre et l’azzuro. Il m’a mis son pouce dans l’anus et j’ai compris qu’il voulait m’enculer. C’est son truc, la sodomie. J’ai toujours pensé qu’il avait un vieux fond gay. « Vaffanculo » comme disent les Ritals. Je dois être honnête : il m’a fait jouir en giclant dans mon rectum. J’étais bonne pour revenir sous la douche. Mais je n’avais pas encore mon compte. Je voulais l’assécher, qu’il n’ait plus une goutte de sperme pour le reste de son séjour avant que je reprenne le TGV. Je voulais qu’il me baise comme il sait faire quand il est en forme. Que voulez-vous, le cul, c’est mon truc, on ne le dirait pas en me voyant avec ma veste verte dans les rayons de la jardinerie. Je trompe mon monde.


On n’a pas quitté le plumard de la journée. Juste le soir pour aller manger une vraie pizza arrosée de chianti. Il m’a juré qu’il ne m’avait pas trompée. Mouais. Évidemment, je ne lui pas parlé du facteur. La franchise et la vérité ont des limites dans les couples. Et j’ai repris le train le lendemain pour être au boulot le lundi. Gérard m’a trouvé très bonne mine.



Tu parles…


Nous sommes vraiment un couple bizarre, moi je travaille, lui ne fait rien et se dore sur une plage pendant que je reste seule à Pantin. Et vous savez quoi ? Aujourd’hui, il pleut des cordes et je m’ennuie.



Régine - Azzuro


https://www.youtube.com/watch?v=V7SQrRNKmGA



« Azzuro », par Régine (décédée en 2022)


Nous sommes un couple bizarre

Moi je travaille, toi tu n’fais rien

Toi tu te dores sur une plage

Pendant que j’reste seule à Pantin

Si je ne déchire pas tes cartes

C’est que les timbres sont italiens


{Refrain : }

Azzurro

Le ciel est bleu comme l’azzurro

En Italie

Azzurro

Mais à Paris il pleut des cordes

Et je m’ennuie

Allora

Je me fabrique un train de rêve

Qui va, qui va vers toi

Mais le train

Me laisse en route

Et chaque soir je rentre à pied chez moi


Tous les voisins sont en vacances

Et les boutiques sont au repos

Le facteur manque d’éloquence

Y m’donne ses cartes sans dire un mot

Pour fêter ma cure de silence

Monsieur se paye du bel canto


{au Refrain}


Dans le jardin quand je brouette

Des oliviers, des baobabs

Me passent devant les mirettes

Je t’imagine comme un nabab

Sans trouver la moindre fleurette

Car cette année tout a gelé