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Questions posées aux auteurs par rapport aux appréciations du jury
· Pensez-vous que les jurés aient compris le sens de votre texte ?
· Pensez-vous que la critique est justifiée ?
nb : Les commentaires des jurés ont été communiqués aux auteurs avant publication des résultats, mais sans notes ni classements.
Les jurés ont-ils compris mon texte ?
Dans l’ensemble, oui. Le cœur du récit – le glissement progressif d’une apparente victime vers une position de prédateur calculateur – a bien été perçu. L’ambiguïté des rapports de force, la tension érotique, et le crescendo vers la révélation finale semblent avoir bien fonctionné. Je voulais que le lecteur se demande, jusqu’au bout, « qui manipule qui ? », et même si l’un des personnages prend clairement l’ascendant, je crois que le doute persiste un temps suffisant pour que la lecture reste tendue et trouble.
La critique est-elle justifiée ?
Pour la plupart, oui, surtout compte tenu du thème. Plusieurs jurés auraient aimé un renversement final supplémentaire, un double twist ou une manipulation réciproque. Ce sont des attentes compréhensibles, même si je suis parti sur une structure plus « à effet de révélation » que de spirale infinie.
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Cela dit, j’aimerais remettre une chose en contexte : j’ai écrit ce texte en cinq jours, suite à l’appel presque désespéré de Charlie qui n’avait que trois textes sous la main à quelques jours de la clôture. J’ai répondu au pied levé, sans filet (avec bienveillance, moi qui, dit-elle, lui complique souvent la tâche), avec pour objectif de livrer un récit cohérent, rythmé, et fidèle au thème, sans m’éparpiller dans une surenchère narrative. Il a fallu aller à l’essentiel.
C’est donc un texte court, brut, concentré sur l’atmosphère et l’intensité, plus que sur la complexité structurelle. Il ne prétend pas réinventer le genre, mais plutôt en proposer une variation tendue et évocatrice, avec un soin particulier porté au style, à la progression des sensations, et à la montée du trouble.
Les remarques sur l’amnésie ou sur la crédibilité du plan final sont recevables. Mais là encore, dans le cadre d’un exercice d’écriture rapide, j’ai privilégié le souffle narratif à l’explication médicale rigoureuse. Le but était d’embarquer le lecteur dans une spirale d’instincts, de soupçons et de sensations – quitte à laisser des zones d’ombre, qui me semblent, parfois, plus fertiles que les évidences.
Je remercie en tout cas l’ensemble du jury pour la qualité et la précision de leurs retours. Et je promets que, la prochaine fois, si j’ai un peu plus que cinq jours, j’ajouterai une quatrième couche de manipulation, un alibi en béton armé, et peut-être un twist final en trois actes avec triple retournement narratif et apparition surprise d’un jumeau maléfique.
PS : et puisque nous sommes entre gens de bonne foi… un petit rappel amical à Charlie :
J’ai tenu parole en soumettant un texte à la dernière minute. J’attends donc, avec curiosité et une pointe de gourmandise, ta promesse en retour : une contribution à « Les clichés ont la vie dure ». Les deals littéraires, c’est comme les conspirations – il faut les honorer jusqu’au bout.