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n° 02425Fiche technique8272 caractères8272
Temps de lecture estimé : 6 mn
18/06/01
corrigé 30/05/21
Résumé:  En des temps incertains, et même sans doute légendaires, Dame Isabeau trompe son ennui en racontant ses tourments. Première missive en guise de présentation et seconde où il est question de prières et de possession.
Critères:  f religion fmast fgode bougie lettre historique humour -humour -lettres
Auteur : Dame Isabeau            Envoi mini-message

Série : Messire

Chapitre 01 / 04
Messire - 1

En des temps incertains et même sans doute légendaires, Dame Isabeau trompe son ennui en racontant ses tourments.

Première missive en guise de présentation et seconde où il est question de prières et de possession.




Lettre première


Messire,


Voyez comme je me sens esseulée pour vous faire parvenir telle missive. J’ose espérer que mon messager aura su parcourir toute la distance de vous à moi et que nul obstacle ne l’aura interrompu dans sa quête. Le château me semble hanté tant il est vide sans les rires francs et les cris tonitruants des hommes. La tapisserie et les travaux ménagers m’ennuient alors que mes pensées ne cessent de vagabonder vers vous et vos preux chevaliers partis guerroyer. Je ne puis que vous guetter depuis le chemin de ronde pour calmer mon impatience. Vous portez-vous bien au moins ? Le temps est gris, il fait froid et bien que les beaux jours soient enfin arrivés je suis obligée à chaque veillée d’allumer le feu à la cheminée de ma chambre. J’ai demandé à Flamine, ma servante, de partager ma couche, nous nous tenons ainsi au chaud jusqu’aux mâtines. La pauvre femme est aussi glacée que moi, mais la douceur de sa peau ne vaut point la rugosité ni la force de bras masculins pour combler mes désirs. Je me languis et perds l’esprit au fil des jours tant mon corps et mon âme réclament à être remplis !


J’ai bien tenté de m’approcher de la garde, aux portes de la forteresse, mais j’ai été soudain effrayée de leur nombre et l’idée de leur céder telle une bergère mon honneur au pied de mes murailles m’a inspiré grande peur. Il y a bien quelques troubadours qui s’arrêtent parfois en ma demeure, mais si ces jouvenceaux jouent aussi bien de leurs mots que de leurs instruments, leurs visites me paraissent si éphémères que je n’ai le temps de me prélasser ni même me lasser ! Le pauvre père Benoît, qui me réclame à confesse chaque matin, doit subir mes récits soupireux et mes envies femelles. Je crois l’avoir surpris à rougir plus d’une fois. Je suis obligée de faire pénitence et prier toute la matinée, mais à la cour du château la vue même d’un simple pieu ou d’un fourreau d’épée me ferait défaillir si je n’osais de mes doigts tirer repentance. Voyez à quelles extrémités je suis vouée ! Me voilà sur le point de me lier les mains, ainsi je ne pourrai plus porter atteinte à ma vertu et calmerai peut-être mes ardeurs impromptues.


Où êtes-vous mon ami ? Il me semble que mon ventre s’assèche et que le vide m’envahit. Venez, je vous en prie.


Dame Isabeau




Lettre seconde


Cher Ami,


Je perds cette fois-ci tout à fait l’esprit et il me semble que le démon a fait son œuvre en s’emparant de mon corps tout comme de ma raison, je deviens folle ! Figurez-vous que pas plus tard que ce matin, le malin est venu me posséder, me faisant accomplir mille choses des plus inavouables. Je n’y tiens plus, je ne peux garder ce récit, que même au père Benoît je n’ai su confesser. Je dois tout vous avouer, m’assurant tout d’abord que vous comprendrez que mes gestes n’étaient guidés que par le démon en personne.


Comme chaque matin, je me retirai dans ma chambre pour accomplir mes prières et rassembler mes pensées avant que notre Abbé ne vienne recueillir mes confessions quotidiennes. En entrant dans la pièce, j’avisai les bougies, comme toujours allumées, en guise d’expiation de quelque péché que j’aurais omis d’avouer. Une terrible chaleur m’envahit alors le ventre, à tel point que je crus m’évanouir ; je crois que c’est à cet instant que le diable s’est immiscé en moi. Sans trop savoir ce que je faisais, je me saisis de la plus belle chandelle et, la pointant flamme vers le bas, je l’écrasai au beau milieu de mon chevalet à prière. Mon geste fut si prompt que le feu n’eut point le temps d’en brûler la paille et que la chandelle s’y retrouva collée, droite comme un pal qu’on viendrait d’y planter.


Dès lors, je ne pus détacher mon regard de mon œuvre, je crois même en avoir salivé, tant je déglutissais. Sans savoir ce que je faisais ni prendre garde aux regards indiscrets, j’ai retroussé ma robe, en empoignant les pans jusque sur mes flancs. La fraîcheur de la pièce sur mon derrière et mon devant n’a pas pour autant calmé l’enfer de mon tourment. Sans autre préambule, je me suis vue m’agenouiller sur ma chaise dans ma position habituelle de recueillement, en prenant soin de rajuster mon vêtement, couvrant mes cuisses jusque mes pieds, j’ai longuement lissé l’étoffe pour que le pli soit parfait. Reposée sur l’accoudoir, je ne pouvais faire autrement que sentir l’extrémité de l’objet frotter à mon endroit secret. Le rouge m’est monté aux joues mais, faisant mine de prier, je ne pus m’empêcher de m’y agacer, ondulant du bassin pour frôler mes ouvertures.


Le malin n’en avait sans doute point vu assez de ce honteux spectacle qu’il se posa sur mon épaule pour me faire m’empaler aussitôt. Je n’eus le temps que de m’agripper au rebord de ma chaise et me mordre la lèvre pour retenir un cri d’effroi et de surprise tout à la fois ! Je me trouvai d’un coup si bien remplie qu’il me semblait que cette épée me traversait jusqu’au milieu du cœur. Remise de ma stupeur, je n’osai bouger alors que mon intérieur prenait possession de cet objet, je me refermai sur cette exquise raideur en en savourant désormais le volume et la longueur, tant et si bien que je me mis à pleurer bien malgré moi de bonheur. C’est cet instant que choisit notre bon père Benoît pour faire son entrée et s’installer en face de moi pour s’enquérir de mes péchés.



Le pauvre abbé était tout juste parti que le diable reprit de plus belle sa terrible entreprise. J’étais toujours en pareille posture, assise sur ma chandelle, quand la pudeur finit de s’éloigner définitivement de moi. Je relevai de nouveau ma robe et m’accroupis sur mon pieu tant et si bien que je ne pus m’empêcher de m’emmancher bien mieux. Par quelques allées et venues, je faisais coulisser l’objet pour voir l’effet que cela produisait. Satisfaite de mon résultat, c’est furie qui s’empara de moi, je me déchaînai bientôt, à grands coups de reins et de croupe, m’enfonçant si bien que je baissai la tête pour admirer la scène. Merveille des merveilles, c’était magie que de voir cette droite blancheur disparaître en moi ! Elle n’était pas sitôt sortie que je la gobais de nouveau tout du long depuis le haut. Je remuais des fesses à telle vitesse que je criais bientôt sans plus de retenue qu’un animal en rut. Mes forces m’abandonnèrent enfin dans un dernier soubresaut qui me fut si émouvant que je m’en oubliai et en mouillai ma chaise et son barreau.


Je vous en conjure, Messire, donnez-moi de vos nouvelles, ou je crains que vous ne trouviez plus en cette demeure qu’une petite chienne en chaleurs !


Dame Isabeau