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n° 07851Fiche technique21885 caractères21885
Temps de lecture estimé : 13 mn
03/10/04
Résumé:  Quelques échanges de lettres pour bien mettre les choses au point
Critères:  f h laid(e)s amour odeurs journal lettre
Auteur : Jad

Série : Monstrueuse

Chapitre 03 / 09
Monstrueuse - Correspondances

5- Correspondance



Le lendemain matin, je reçus une très longue lettre de la part d’Annick, dont voici ci-dessous quelques extraits. Je m’empressai de l’imprimer avant de partir à la fac et profitai du voyage en bus pour en faire une première lecture.




« Mon très cher RIEN,


Vous dîtes que vous m’aimez alors même que vous agissez envers moi comme le pire des salopards, curieuse conception de l’amour, n’est-il pas ?

Vous fouillez tous mes secrets, vous décortiquez ma vie, vous violez toutes mes pensées, vous êtes mon tortionnaire, mon bourreau. Consciemment ou inconsciemment, je ne sais pas si vous savez à quel point vous me faîtes souffrir et encore moins si vous en jouissez, vous en êtes bien capable, vous êtes capable du pire, et même de me jeter en pâture aux sarcasmes.

(…)

Mais en fait, dans le fond, vous n’êtes qu’un lâche, un pauvre petit lâche minable et trouillard qui se planque derrière son anonymat. J’entends claquer vos dents, vous êtes mort de trouille, vous êtes pitoyable. Et je n’ai de mémoire jamais éprouvé autant de mépris pour quelqu’un ! En avez-vous conscience, sans doute même pas, totalement décérébré comme tant d’autres.

(…)

Mais le pire c’est que je ne suis même pas certaine de mes sentiments négatifs en votre égard, je ne suis plus sure de rien. Je devrais vous mépriser, vous exécrer, vous haïr mais je n’y parviens même pas. Vous êtes aussi, malgré vos exactions ou à cause d’elles, le fil ténu qui me rattache à quelque chose de tangible.

Vous avez ravagé mon esprit, ravagé ma vie, j’en suis complètement bouleversée, infiniment malade. Or, pauvre de moi, à ce moment précis je suis en train de passer une nuit blanche à chercher mes mots pour vous répondre. Ça doit vous faire plaisir de savoir que je passe tout ce temps là rien que pour vous. Je suis persuadée que vous exultez. Vous êtes une ordure.

(…)

Ce que vous pensez de moi, moi je m’en fiche, mais complètement, mais quelque part quand même je ne m’en fiche pas tant que ça, vous comprenez ? Je suis partagée, partagée entre la vie et la mort, entre le désir de vous détruire et l’envie de vous connaître. C’est un peu comme si vous aviez ma vie entre vos doigts, vous pouvez m’écraser, m’annihiler, m’anéantir ou me donner une toute petite bouffée d’oxygène. Je suis résignée, entre vos doigts, détruisez-moi si bon vous semble. Ma vie a été trop souvent un enfer pour que j’y tienne encore.

(…)

Vous me trouvez ’belle quand je me mets en colère’, vous me trouvez sublime, vous vous fichez de moi, carrément, c’est grotesque ! Votre sincérité n’est que du vent pour moi. Dites-moi une fois pour toutes que je suis moche, et là vous serez sincère. Mais vous êtes grotesque et je suis grotesque, nous sommes grotesques tous les deux : Vous voyez que nous sommes faits pour nous entendre (Pffff). Sauf que moi j’ai l’habitude (d’être grotesque) et ce n’est pas moi qui vais ’chier la honte’ dans cette vilaine caricature !

(…)

Mais, étant donné que je suis très sympa (trop sympa) et que l’expérience n’est pas banale, je vais vous laisser une toute dernière chance de vous racheter. Mais ce sera vraiment la dernière : Au moindre faux pas je coupe toute communication et vous irez au diable.

Vous allez très gentiment répondre à ce message en indiquant simplement : Votre nom, votre prénom, votre adresse, votre VRAIE adresse émail, éventuellement aussi votre numéro de téléphone. Rien que ça, je ne veux rien d’autre : pas de mots doux, pas de phrases dithyrambiques, épargnez-moi, je vous prie, votre langue de pute ou fichez-moi la paix DEFINITIVEMENT.

Vous voyez que moi aussi je suis capable de poser des ultimatums !

(…)

Vous oublier m’est impossible car je vous en veux trop. Vous avez violé mon âme de la pire façon qui soit et le pire c’est que je pense que vous ne vous en rendez même pas compte tellement vous êtes crétin et irresponsable. Si vous attendiez quelque chose de moi, c’est raté, c’est trop tard, c’est dommage, c’est dommage car, quoi que j’en dise, au fond de moi, je ne vous en veux même pas, malgré tous ces mots, malgré toute cette rancœur que j’éprouve en moi, je ne trouve aucun grief réel contre vous pour vous en vouloir…

Je suis beaucoup plus simplement morte de trouille, désespérée, pleine d’espérance, écartelée dans mes contradictions, les neurones éparpillés dans des idées fugaces sans aucune cohérence.

(…)

Et puisque vous connaissez tout de moi, puisque je n’ai plus rien à perdre, je vais même vous dévoiler le fond de ma pensée : La seule chose que je désire, la seule envie qui s’impose à moi, c’est savoir qui vous êtes !

Est-ce trop vous demander ? Si vous m’aimez un tant soit peu, même d’une façon infime, faîtes-moi ce tout petit plaisir. Dans mon état actuel je serais presque disposée à vous supplier à genoux pour ça, sauf que je le ferai pas… Faut pas déconner quand même !

(…)

Mon avenir est entre vos mains. »





Toute cette lettre oscillait entre le pour et le contre, le blanc et le noir, l’envie et le rejet. Mais c’était tellement (incroyablement) positif, tellement aussi inespéré qu’elle me tende ainsi la main, que je me suis empressé de répondre dès mon retour à la maison :





« Pascal Caron, je crois que tu connais tout le reste sauf peut-être mon adresse email p.caron@aol.com »





Dix minutes plus tard je recevais sa réponse :




« J’attendais ton mail avec impatience mais franchement ce n’est pas pour moi une surprise, je m’en doutais, j’avais retourné tous les paramètres dans ma tête et quand ma mère m’a dit hier que tu étais venu l’autre jour pour bosser sur un dossier et que tu avais attendu Philippe, ça a tout de suite fait tilt dans ma tête.

Depuis le début, je pensais que c’était toi ou alors Philippe ou alors un employé, mais honnêtement, l’employé, je n’y croyais pas trop.


T’es vraiment un fieffé salaud de fouiller comme ça dans les affaires des copains. Si je disais ça à Philippe il te casserait la gueule. Mais, tu as de la chance, je ne veux surtout pas lui faire ce petit plaisir, alors c’est moi qui vais m’en charger, c’est moi qui vais te casser la gueule.

Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Tu m’as vraiment beaucoup déçu. Ce sont des attitudes de gamin. Je ne sais pas si tu as quelque chose à dire pour ta défense et je ne pense pas avoir l’envie ni le courage de l’entendre.


Tu as bien dû te poiler en lisant tous les paragraphes te concernant.

Quand tu me regardes, la pitié se lit vraiment sur ton visage, c’est trop visible, tu peux pas le cacher et c’est vrai que, ça, ça m’écœure.

Je ne sais pas ce que tu cherches mais rien avec moi j’espère. En tout cas moi je n’ai envie de rien avec toi, que les choses soient bien claires.

J’aimerais aussi beaucoup que tu arrêtes de venir chez nous, je n’ai pas spécialement envie de te revoir. Disons plutôt que j’ai surtout envie de ne pas te revoir si tu arrives à percevoir la nuance.»




Et du tac au tac, je répondis ceci :




« Tu es fâchée, tu es vexée, tu es tout ce que tu veux… Mais je ne suis pas certain que ce soit la bonne solution pour toi de m’effacer de ta mémoire… Parfois il vaut mieux aller au fond des choses, malgré tous les risques, malgré l’incertitude, cela permet aussi de progresser… »




A croire qu’elle n’attendait que ma réponse à l’autre bout du fil car je venais à peine d’appuyer sur « entrée » qu’un nouveau message fit irruption dans ma boîte :




« Soit, puisque c’est ton choix, ce sera aussi le mien. Moi aussi je suis joueuse ! Mais dans ce cas, à toi l’honneur, à toi de te dévoiler, moi j’ai déjà trop ’donné’ »




Et puis un tout petit dernier :




« Je te dévoilerai tout.

Bisous, à demain


Pascal»




Elle ne répondit pas, ce bisou était encore prématuré, sinon très déplacé.





6- Ma vision des choses





J’étais certain qu’elle ne me ferait aucun cadeau, qu’elle m’attendrait au virage. Je prenais ça un peu comme un challenge, il me faudrait vraiment la mériter.

Il me faudrait gagner sa confiance mais je partais, c’est vrai, avec un très gros handicap. Dans ces conditions, rien n’aurait servi de ruser, il fallait vraiment jouer franc-jeu, c’était la seule possibilité et puis, ensuite, adviendrait que pourra.




« Annick,


Te dire que je ne t’ai jamais trouvée moche serait un gros mensonge.

Au début que je te connaissais, je ne sais pas si tu te souviens, mais, quand je te croisais, je détournais la tête. Maintenant, tu as raison, je cherche tes yeux, je plonge les miens dedans, cela m’évite de voir le reste. Ça m’évite de sombrer dans ce que tu appelles pudiquement ta ’laideur’. C’est vrai que tu es laide, anormale, dérangeante. Les gens te voient comme ça et je te vois comme ça. Mais nous n’y pouvons rien, ni eux, ni moi, c’est plus fort que nous, ton visage nous ramène à des terreurs ancestrales. Tu nous es étrangère, tu es un monstre, tu nous fais peur.

Pourquoi crois-tu que les gens rient quand ils rencontrent des anormaux, des mongoliens ou des débiles ? Pourquoi crois-tu qu’ils se foutent de leurs gueules. Parce que quelque part ils ont, à mon avis, une sacrée frousse. Et plus ils ont la frousse, et plus ils en deviennent méchants (C’est bien connu : La meilleure défense c’est l’attaque).



En toute honnêteté, je ne me serais jamais intéressé à toi si je n’avais été fouiller dans tes affaires et si je n’étais tombé sur une petite culotte que tu avais portée.

C’est cette petite culotte qui a tout déclenché. Une petite culotte je te l’ai chipée et que j’ai encore avec moi, une petite culotte que je garde précieusement sous mon oreiller.

Elle sentait vraiment bon ton odeur de femme. Je n’ai cessé de la renifler depuis, je la renifle encore (d’ailleurs, à ce sujet, pourrais-tu m’en envoyer une plus récente car ton odeur s’estompe à mon plus grand regret…).

Mine de rien, sur le coup, ça m’a vachement excité. Je me suis dit qu’une fille qui a des envies comme ça, une fille qui sent bon la femelle, une fille qui se masturbe sans fausse pudeur, elle doit forcément aussi avoir des secrets coquins et des fantasmes démesurés. C’est ce qui m’a fait rebrousser chemin et retourner dans ta chambre. J’étais certain que tu devais tenir un journal. Toutes les filles tiennent un journal et plus encore celles qui ont l’entrecuisse humide.

Je voulais te mettre à jour et découvrir tous tes secrets, parce que ça m’excitait. Et ça m’excite toujours, d’ailleurs je ne regrette rien à ce sujet. Aiguisé par la curiosité, j’ai essayé de me mettre à ta place et j’ai imaginé où tu pouvais planquer ce foutu journal..


Par la suite je l’ai lu et relu cet ouvrage, et je le lis encore, quelques pages chaque soir, pour bien m’en imprégner. Et, crois-moi sur parole, plus je le lis, plus je suis fou de toi. Je ne suis plus seulement excité par la petite salope que j’imagine en toi. C’est beaucoup plus profond. Chez toi tout m’intéresse, tout me passionne, tout me bouleverse. Je suis tombé amoureux de toi à travers tes écrits. Chaque détail est un trésor inégalé et un sujet d’émerveillement. J’aimerais tout connaître, tout savoir, la moindre de tes petites pensées, te violer encore plus loin, encore plus fort.

Oui, je l’avoue, j’ai abusé de toi, oui j’y ai pris beaucoup de plaisir, non je ne regrette rien, oui je suis prêt à recommencer.


Je ne pense plus qu’à toi, tu occupes toutes mes pensées, petit à petit tu as investi toute mon existence au point que je ne vois pas aujourd’hui comment je pourrais me séparer de toi.

Je suis même devenu d’une jalousie morbide à ton égard. Je ne peux pas t’imaginer dans les bras d’un autre. Cela m’irrite au plus haut point.

A certains moments j’ai même envie de te foutre des baffes. Je ne comprends pas par exemple comment tu as pu ne serait-ce qu’imaginer t’offrir à ce vieux livreur de papier. Tu sais, celui qui schlingue, celui qui pue dans la gueule. Je comprends parfaitement que tu sois à bout, que tu n’en puisses plus, à tel point que tu sois prête à te donner au premier venu, à quiconque soit susceptible de te donner un tant soit peu d’amour. Je comprends tout cela, je sais que tu as envie d’être une femme à part entière, que tu as envie d’être aimée, que tu as envie de baiser, et je ne saurais t’en blâmer. Et l’odeur de ta chatte en dit long sur tes désirs profonds…

Mais de là à te sacrifier pour un porc libidineux. Car ce porc libidineux ne te voit pas toi, il ne voit pas la femme qui est en toi, il ne voit que 2 bouts de nichons qu’il aimerait bien pétrir.


Je n’aime pas tous ces passages de ton journal où tu te brades, où tu te soldes, où tu offres le meilleur de toi-même pour trois fois rien d’amour. Je n’aime pas ce passage où tu te mets aux enchères pour des garçons qui te détestent et qui se foutent de ta gueule, pas plus que je n’aime celui où tu projettes de mettre une annonce dans un journal local : ’Fille particulièrement moche, trou à boucher pour mâles en manque’. Ils ne l’auraient de toute façon jamais publiée cette annonce, même dans libé, morale oblige.

Je suis aussi horriblement jaloux et en colère quand tu racontes cette histoire de carnaval où, sous couvert d’un masque, tu t’offrirais à tout le monde. Ils te baiseraient à tour de rôle, les uns après les autres. Et tu rentrerais chez toi couverte de leur sperme, dégoulinante de la tête aux pieds. Cette envie d’être souillée me déplait car elle n’est pas jouissive.


Tu as peut-être le feu aux fesses, mais est-ce une raison pour t’offrir en sacrifice ? Je t’aime beaucoup trop pour te laisser ainsi faire. Je ne veux plus que tu jouisses comme ça de façon sordide, je veux que tu jouisses au grand jour en hurlant ton plaisir à la face du monde.


Et puis il y en a marre aussi de ce que tu considères comme de la pitié : ’Il a pitié de moi, ça me dégoûte’. Pour toi, toute forme de gentillesse serait une forme de pitié. Je crois surtout que tu as peur d’être aimée. Mais, au fond, c’est toi qui ne t’aimes pas et c’est toi qui n’as pas envie d’être aimée pour ce que tu es. Or, il faut bien que tu prennes conscience que si quelqu’un t’aimait pour ce que tu voudrais être, ce ne serait pas toi qui serais aimée.

Et puis, la pitié, la pitié, c’est très souvent du bluff, c’est très souvent de vent, simplement un effet de style, une simulation de bons sentiments. Beaucoup de gens piétineraient leurs ennemis s’ils les trouvaient à terre. Je ne pense pas que la pitié soit un sentiment commun, c’est juste une illusion pour faire bien auprès des confesseurs.


Et puis moi, j’estime que ce que j’ai éprouvé pour toi cela n’a jamais été de la pitié ni même de la compassion. Je ne me suis jamais dit ’Oulala, qu’est ce qu’elle est moche, qu’est-ce qu’elle doit souffrir, la pauvre fille, il faut l’aider’. Je ne suis pas une association d’entraide aux personnes handicapées. Si t’es moche, c’est bien fait pour toi !

Et si j’ai fait preuve parfois de gentillesse à ton égard, c’est simplement parce que tu m’inspires de la gentillesse. Tu es gentille, ça se voit, ça se sent, ça se ressent. Si t’avais été une grosse conne je t’aurais envoyé chier.


Non, je crois que ce que tu ne supportes pas chez moi, comme ce que tu ne supportes pas d’ailleurs chez les autres (mais les autres finalement je m’en fous), et bien c’est mon regard. Dans mon regard tu vois ta disgrâce. Et tu vois que je vois ta disgrâce. Je ne peux guère faire autrement, je vois ton menton, ta bouche, ton nez, je te vois comme tu es. J’aimerais que tu sois autre, je ne peux pas en disconvenir. Mais toi tu cherches l’impossible, tu cherches quelqu’un qui te voit belle, belle plastiquement, tu voudrais pour cette personne entrer dans les canons de la beauté. Or, malheureusement pour toi, tu n’es pas, à ce jour, dans les canons de la beauté, de la beauté standard, celle des standards sociaux qui définissent ce qui est bien et vers quoi il faut aller. Peut-être que dans 1000 ans toutes les filles seront comme toi et que les filles d’aujourd’hui seront les monstres de demain. Tu n’es pas née à la bonne époque, c’est l’époque de l’uniformisation qui méprise les différences, qui se défie des différences, à commencer par les différences physiques. De nos jours l’importance de la plastique est énorme, prépondérante, nous sommes dans un monde de faux-semblants.


Que veux-tu que je te dise ? Que tu es laide, que ça me gêne, mais, sincèrement, ça ne me gêne pas énormément. Tu pourrais être bien pire : Femme tronc, bossue, vitriolée, vérolée, éléphant woman. Et honnêtement, et sans vouloir minimiser, je ne trouve pas que cette disgrâce soit si dramatique que cela. Elle t’empêche de vivre normalement, elle t’empêche d’être normale mais ce n’est pas ce petit quelque chose insignifiant qui pourrait m’empêcher de t’aimer. C’est vraiment pas grand chose face à la puissance de l’amour, alors que toi tu le vois comme un obstacle infranchissable qui empêche l’amour de passer.


Mais, tu sais, il suffit peut-être de lire ton journal pour changer complètement d’avis à ton sujet. Je ne suis pas le seul homme sur terre qui aurait pu tomber sous le charme de tes pensées. J’ai eu la chance d’être le premier, j’espère que je resterai longtemps le seul, que tu me garderas l’exclusivité… Je ne sais pas si je peux espérer.


Je ne peux rien contre cet amour naissant, je ne peux pas me raisonner. Maintenant j’en suis rendu à un point où lorsque je ferme les yeux, chaque geste de toi, chaque mot de toi, chaque attitude, est un délice que je revis sans cesse et sans cesse. Petit à petit je m’ouvre à toi et tu m’émerveilles. Je te trouve sensible, sublime, géniale, émouvante. Tu as toutes les qualités, trop de qualités, je ne te vois plus qu’avec les yeux de l’amour.


Il y a quelques jours encore, je me disais que jamais je n’oserais sortir avec toi, l’idée que l’on nous voit ensemble, l’idée que les copains ou la famille découvrent cette curieuse attirance envers toi, tout ceci me posait encore de réels problèmes. À cette époque j’aurais eu honte, pas forcément honte de toi mais honte de sortir avec toi.

Mais depuis j’ai dépassé ce cap, j’ai inversé cette tendance : Je crois que je serais vraiment fier de sortir avec toi. Je n’ai plus peur de rien, je suis prêt à affronter le monde, pour toi, avec toi, contre toi. Je veux lutter pour ton bien-être, je veux que tu te sentes heureuse, aimée, choyée, désirée. Je veux que tu connaisses tous les bonheurs de la terre, que ton plaisir soit sans limite, que ta joie de vivre soit éclatante.


Et, même si j’ai très mal agi envers toi… je ne voudrais surtout pas que tu me rejettes.


Tout ça parce que je t’aime »




Je ne fus pas longtemps à rester sans nouvelle. Elle me relança par ce petit mot :




« Mais, Pascal, tu ne parles que de moi… très gentiment d’ailleurs, je dois le reconnaître…


Mais…


Ce n’est pas ce que je te demande, moi j’ai envie de te connaître, que tu me parles un peu de toi… ou même beaucoup de toi… que tu me dises tout sur toi… et même les choses les plus folles et les moins avouables.


Et il n’est pas question que je te rejette. Si je parle avec toi, c’est bien la preuve que je n’ai rien contre toi. Je n’étais vraiment pas contente, c’est le moins qu’on puisse dire, mais c’était passager. Maintenant c’est fini, on n’en parle plus, on repart sur de bonnes bases.

Je veux bien que tu gardes une copie de mon journal mais tu le montres à personne, ok ?


Par contre, pour la petite culotte, j’espère que tu me la rendras, je n’en ai pas 36000. Je veux bien faire un échange : tu me la renvoies propre et je t’en renvoie une ’usagée’… Par courrier pour commencer, c’est encore trop tôt pour une rencontre.


Smac


Annick »





En lisant son message, j’ai explosé de joie. Une rencontre, elle envisage une rencontre ! Deux jours plus tôt, elle ne voulait plus entendre parler de moi.

Annick, je t’aimeeeeeeeee, je t’aime à la folie, si tu savais comme je t’aime !





A suivre…